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La désignation élective présidentielle d’avril 2019 ((IV)

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Manoeuvres au sommet

La désignation élective présidentielle d’avril 2019 ((IV)

Le pouvoir commettra une grave erreur si d’aventure il n’écoutait pas les clameurs (1) qui ont surgi, du stade du 5-Juillet, à l’occasion de la finale de la coupe d’Algérie 2018.

Le Président de la république, qui d’habitude honorait de sa présence physique cette manifestation, a certainement eu la bonne idée d’éviter d’assister à cette cérémonie ! Mais deux symboles, du pouvoir en place, étaient représentés, lors de cette manifestation toute sportive (2). Le Premier ministre A. Ouyahia (3), pour la face civile du pouvoir et le chef d’état-major A. Gaïd-Salah pour celle militaire, chacun venant saluer les équipes finalistes de la coupe d’Algérie de football, version militaire et civile. La foule déchaînée a « scandé » des slogans hostiles à l’institution militaire, l’accusant d’avoir « ruiné le pays », par son implication (ou non) directe ou indirecte dans la gestion du pouvoir, depuis l’indépendance au moins.

S’agissant, du Premier ministre, cette même foule s’en est pris à sa propre personne et à sa famille, pour définitivement lui indiquer qu’il n’avait aucune chance d’accéder au pouvoir suprême, s’il lui restait encore quelques lueurs d’espoirs (4). En même temps, s’agissant en grande partie de supporteurs de la Jeunesse Sportive de Kabylie, natifs de la même région que lui, le message avait une double lecture, l’une intuitu personae et l’autre s’il tentait de vendre au pouvoir l’adhésion de la Kabylie à sa personne, si l’on considère qu’il reste encore une partie des services de sécurité qui serait enclin à l’adouber. En effet, ces insultes personnelles très vulgaires l’excluent de toutes crédibilités de la dimension régionale implicite qu’il a toujours tenté de leur vendre et lui ôtent toute possibilité de représentativité, de quelque nature qu’elle soit.

Pour ceux qui l’ont créé depuis l’ENA (une partie des services de sécurité) il est clair, plus que jamais auparavant, qu’ils devront trouver, dans leurs scénarii de la désignation élective d’Avril 2019, un profil qui suscite moins de rejet de la population en général et de la Kabylie, en particulier, même si tout le monde sait que ce n’est pas le vote populaire qui désigne les Présidents, dans notre pays, depuis l’indépendance (5) ! Un candidat plus « neutre », moins engagé dans l’affairisme réel ou supposé, jouissant d’un minimum de respect d’Est en Ouest, du Sud au Nord et protégeant les intérêts, biens compris, des puissances étrangères qui comptent pour notre pays (USA, France, pays du Golf), est désormais l’oiseau rare à trouver (si ce n’est déjà fait), pour résoudre rapidement l’équation algérienne (6).

Cette démarche s’inscrit dans le cas, de plus en plus plausible, d’un renoncement forcé ou suggéré (7) du Président elliptique à un cinquième mandat, ce qui suscite une agitation particulière, à quelques mois de l’échéance d’Avril 2019. Pour l’instant, les appareils du pouvoir (8) et notamment le « couple maudit » FLN (9) et le RND, sont conscients du fait qu’ils ont le plus à perdre, en cas de renoncement à un cinquième mandat (ou un premier (10), c’est selon). Ils forcent leur destin en faisant mine de démarrer la campagne du 5ème mandat et tentent même, avec un timing précis, de « passer en force » pressant le Président (11) et son premier cercle de sortir de leur mutisme. La « cour présidentielle » avec toutes ses composantes est consciente qu’elle sera sacrifiée à l’Autel du « changement démocratique » sans exception. Elle aura donc à subir, seule, les « procès de la débouteflikation » qui ne manqueront pas de se dérouler, comme de tradition, après chaque changement de Président (12), dans notre pays, depuis l’indépendance (13).

Dès lors et afin d’imposer le cinquième mandat « pour qu’il vienne couronner de succès, le parachèvement de l’œuvre présidentielle (14) depuis 1999 », les grandes manœuvres symboliques ont déjà  commencé, sans grands succès certes et avec des valses hésitations. C’est ainsi que dans ce registre, ont été programmées des «visites algéroises » de terrain dite d’inauguration, d’inspection et de lancement de divers projets, des décisions de valorisation des pensions et retraites (15), des opérations de distributions de logements subventionnés (16), des décisions d’annulation des mesures impopulaires d’augmentation des prix et des tarifs des produits sensibles (17), des taxes sur les actes et documents administratifs, des mesures de financement personnalisé (sur concours définitifs) des zaouïas les plus influentes et enfin, l’édition et la distribution, tout azimut, d’affiches, portraits, tableaux, peintures, cadres, d’émissions audiovisuelles (18) et autres gadgets, intégrant le portrait du Président, dans toutes les activités du pays en remplacement de sa présence physique qui devient pour lui, de plus en plus pénible.

D’autres mesures, comme celle de l’officialisation de tamazight, prise en Conseil des ministres du 27 décembre ou celle de l’annulation des articles autorisant les investisseurs étrangers à bénéficier de concessions agricoles (dans la LFC 2018) et celles interdisant la vente des villa de l’EGT Sahel… s’inscrivent parfaitement dans ce contexte de défiance réciproque (19) qui règne, entre les divers clans au pouvoir, ceux tapis en son sein et ceux apparents, sans compter les lièvres qui viennent d’éclore (20).

Enfin, une nouvelle idée géniale vient de germer au sein des communicants du pouvoir et qui consiste à afficher des cadres et autres portraits du Président de la république, en remplacement de sa présence physique, lors de la célébration et la commémoration des fêtes et autres manifestations officielles (économiques, sociales, culturelles, religieuses, nationales et internationales). Il s’agit donc de combler le vide physique par la présence virtuelle, d’un Président ne pouvant visiblement plus prendre part, à ces manifestations, compte tenu de son état de santé. Cadres, portraits, affiches, gadgets, pin’s… à son effigie, tentent de le remplacer  et sont honorés par la garde prétorienne des différents cercles du pouvoir, dignitaires et « populations mobilisées » triées sur le volet, pour la circonstance et certainement alléchée par quelques oboles « sonnantes et trébuchantes ».

L’objectif unique de l’importation de ces nouvelles techniques, est l’accréditation de la thèse, tant au niveau national qu’international, que le Président « est en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels », malgré son handicap apparent et évident. Les « visites par encadrement photographique présidentiel », dans toutes les wilayas et même dans certaines capitales étrangères, en substitution à sa présence physique (21), ont été lancées et serviront de socle médiatique pour sa campagne présidentielle, par défaut. Auparavant, une opération semblable a été tentée par l’organisation de fréquentes « visites de courtoisie de personnalités » comme L. Brahimi (22) mais sans grand succès. Il est fort probable que les communicants du pouvoir programment la combinaison des deux opérations, de nouveau, pour permettre au Président elliptique, de rassurer « la population et toutes les chancelleries ».

Entretemps, Ahmed Ouyahia, le bouc-émissaire programmé, tente de se maintenir à flot et de jouer au plus malin avec le roi de la roublardise (le Président elliptique) en jouant la carte de «l’ennemi intime» et du « fusible consentant ». Or, pour mieux le neutraliser, sachant qu’il demeure le candidat de l’institution militaire, en cas d’émeutes généralisées, le Président de la république s’acharne à lui faire porter, seul, toutes les inepties de la gestion chaotique de cette période de « vaches maigres », en ne ratant aucune occasion pour le désavouer et si possible en l’humiliant (23).

L’opération est simple à comprendre, il s’agit de lui mettre sur le dos un maximum de décisions impopulaires, jusqu’à atteindre la masse critique du socio-politiquement tolérable puis de le répudier en le présentant, aux yeux de l’opinion publique et de la classe boulitique, comme le seul coupable, de cette situation, le «Chitane ».

Nous ne cesserons jamais de penser que les chances d’Ahmed Ouyahia d’accéder à la Présidence de la république, un jour, ne peuvent se réunir que dans la mesure où notre pays s’oriente vers une situation d’émeutes généralisées et que l’institution militaire se trouve contrainte à recourir à l’empêchement constitutionnel, pour destituer le Président de la république. Dans cette fenêtre de tir, une désignation élective présidentielle peut être organisée autour de sa personne, en emportant le consensus des chefs de l’institution militaire, des hommes d’affaires, des pays étrangers qui comptent… le reste de la société « suivra », puisque non concerné, le spectre de la décennie noire étant encore vivace dans l’inconscient collectif de la population. Les fortunes nouvelles, qui se sont constituées, depuis ces vingt dernières années, trop contentes de n’avoir de compte à rendre à personne, sur l’origine de leur fortune passée et prêtes à rempiler pour les vingt prochaines années, viendront en courant en procession, financer tout le montage.

Aussi, s’il peut prendre un certain nombre d’initiatives qui vont dans le « bon sens », sur le plan intérieur, il n’hésitera pas à le faire (24), c’est du reste la lecture que l’on peut faire d’un certain nombre de décisions, pour le moins inopportunes, en période préélectorale. N’ayant pas échappé à la vigilance du clan présidentiel, elles ont toutes été gommées, in extremis, avant même leur examen pour adoption, par les organes idoines. Sur le plan international, sa trouvaille, lors de sa visite à Paris (certainement renouvelée à Nouakchott), relative aux « pieds-noirs », montre bien qu’il est prêt à donner des gages aux pays qui comptent dans le processus de succession en l’Algérie, s’ils venaient à soutenir sa propre candidature.

En effet, la résolution des contentieux algéro-français, qui empoisonne les relations entre les deux pays, depuis les accords d’Evian, est très sensible et peut faire basculer le choix français, sans aucune hésitation. D’ailleurs, le retour de l’ambassadeur X. Driencourt à Alger, est entièrement inscrit dans le cadre des élections d’Avril 2019 et de la « caution » que la France accordera au futur candidat, en fonction de la consolidation de ses intérêts dans notre pays. Dans cette affaire, la « France éternelle » ne peut se permettre de se tromper dans ses choix ni dans la manœuvre à mettre en place car les USA sous l’administration Donald Trump ne leur feront aucune concession, le slogan de campagne « America first » étant de rigueur.

Ils sont déjà à pied de guerre, puisque le secrétaire d’état adjoint est venu déposer sa feuille de route (25), le mois passé, prenant acte du retour des firmes américaines dans le secteur de l’énergie après la nomination d’A. Ould Kaddour (26) à la tête de la Sonatrach. C’est premier état, qui compte sur l’échiquier algérien, à se prononcer sur les élections d’Avril 2019, de manière très diplomatique avec des mots strictement pesés, par lesquels, il a défini le cadre précis dans le quel les prochaines échéances devront se dérouler.

L’institution militaire, refusant soigneusement de faire de l’entrisme dans le débat politique (27), tente d’établir les règles du jeu de la prochaine désignation élective d’avril 2019, sans apparaître ou le moins possible, tout en indiquant les lignes rouges à ne pas dépasser, de manière à maintenir l’illusion d’un « pouvoir civil », concept alibi que le Président A. Bouteflika, a manié avec ruse pour justifier la restructuration opérée au sein du DRS et dans les autres institutions sécuritaires, après que lui-même, fut intronisé, en 1999, par cette même institution militaire.

Décryptant cette autre ruse, le MSP d’A. Makri (28), fidèle à ses traditions politiques, demande à l’institution militaire, tous corps confondus, que lui soit indiquée la direction à suivre lors des prochaines présidentielles, du fait qu’il est persuadé que le choix final est bien entre ses mains. Il use d’un langage codé, sous la forme d’une proposition consensuelle «d’une transition pilotée par l’armée » pour déminer cette échéance électorale. Cette démarche, en même temps qu’elle le remet aux premières loges du jeu boulitique actuel, elle oblige également tous les autres acteurs boulitiques à se déculotter, majorités et oppositions confondues (29) ! Cependant, cette même demande est embarrassante, puisqu’elle oblige l’institution militaire à se déclarer partie prenante dans le processus du choix du prochain président, ce qui remet en cause l’équilibre précaire scellé entre le Président elliptique et le vice-ministre et chef d’état-major de l’ANP. La réaction cinglante de ce dernier fut immédiate puisqu’il va réaffirmer « sa fidélité pleine et entière au Président de la république » et bien évidemment la neutralité de l’institution militaire, ce qu’A. Makri, après avoir rencontré tous les chefs des parties boulitiques, engagés dans le processus, va reprendre, magistralement à son compte, ne se sentant pas concerné par la déclaration d’Ahmed Gaïd Salah… mais la suspicion a fait son chemin et le chef du MSP n’a plus qu’à savourer les fruits de sa démarche politique victorieuse, en réussissant, d’une main de maître, à ouvrir la « boite à Pandore ». Comment le pouvoir va donc gérer ses propres contradictions (30) ? C’est le feuilleton de la rentrée.  

M. G.

Notes

(1) Sans justifier la vulgarité des propos tenus ni partager le contenu de ces insultes, il s’agit simplement d’analyser l’état d’esprit d’un échantillon assez large de la population algérienne, à un moment donné de son évolution, lors d’une manifestation sportive. Mais A. Ouyahia a déclaré savoir qui a organisé cette séance d’insultes et combien il a financé l’opération, sans divulguer de noms promettant ni de porter l’affaire en justice… On verra bien s’il tient ses promesses !  

(2) Faut-il noter une fois encore l’absence du Président de la république, qui d’habitude est toujours présent. Sa présence aurait été une occasion unique de mesurer objectivement « sa popularité » et le lien réel qu’il entretient avec la population.

(3) Pour découvrir les contours du personnage, le témoignage de son chef de cabinet serait utile, in  « Ahmed Ouyahia «raconté» par son directeur de cabinet », par Ghania Oukazi, Le Quotidien d’Oran, 23 juin 2015.

(4) Il vient de déclarer au conseil national du RND : « «Je l’ai déjà dit et je le répète aujourd’hui : je ne me présenterai pas à la présidentielle», ajoutant qu’il soutiendra le Président…« pour un 5e mandat, s’il décide de se présenter, car il fait du bon travail » !

(5) La caution intérieure étant définitivement consommée, il ne reste au Premier ministre qu’à aller rechercher celle extérieure. Ses dernières déclarations à Paris, assumées malgré les puissantes protestations des rentiers de la révolution, relatives aux « pieds-noirs » et à leur rôle futur dans la consolidation des relations algéro-françaises, entrent de pleins-pieds dans cette démarche.

(6) Cette hypothèse n’a de sens que dans la mesure où, le Président actuel ne pourra pas assumer physiquement et intellectuellement un autre mandat.

(7) Les tentatives éparses de différentes origines, comme l’association el mowatana, demandent au Président de renoncer au cinquième mandat, de manière de plus en plus intense, bien que leur démarche est ne soit vaine. En effet, en face, il y a un puissant appareil, avec de grands moyens multiples qui œuvrent à valider le fait que sa candidature est acquise et qu’il n’attend de la dévoiler que le moment propice. Reste donc trois inconnues, son état de santé, l’institution militaire et l’étranger.

(8) Le dernier en date, après le FLN, le RND et TAJ, comme il fallait si attendre, c’est A. Sidi Saïd, au « nom des travailleurs », suivi d’A. Bensalah, Président du Sénat, qui a demandé au Président de la république de se représenter au nom du… Sénat !  Le choix délicat, du directeur de campagne, sera le signal déterminant du choix présidentiel pour l’option du 5ème mandat. Beaucoup de noms sont avancés mais il semble que celui d’A. Sellal soit le plus indiqué selon la formule connue « on ne change pas une équipe qui gagne » !  

(9) La désignation, sans vote de D. Ould-Abbès comme SG du FLN est entièrement dédiée à la mission de contrecarrer, par tous les moyens, les velléités présidentielles du Premier Ministre A. Ouyahia. Mais cette mission est contestée par A. Belayat  qui considère qu’il est plus « expérimenté » pour mener à bien ce genre de missions (sans frasques), que l’actuel SG, d’où l’agitation actuelle.

(10) F. Benabbou explique que le président de la République est malade. Par conséquent, nous allons nous retrouver dans une situation de défaillance présidentielle qui serait un facteur de risque. J’ajoute que le cinquième mandat serait inconstitutionnel. En 2016, le président a fermé le verrou des mandats après l’avoir ouvert en 2008. Désormais, la Constitution ne parle que de deux mandats pour chaque président. Car il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas eu de nouvelle Constitution en 2016, mais une simple révision, de surcroît, adoptée par un pouvoir constitué et non par le pouvoir constituant, qui appartient exclusivement au peuple. Si le président se représente, alors, pour un cinquième mandat, il risque de se retrouver dans une situation inconstitutionnelle. L’armée va finir par entrer en jeu et arbitrer. La société algérienne est très hétérogène. Elle a besoin de s’identifier à la personne du président. Il ne faut pas que le choix se fasse ailleurs et qu’on demande au peuple de le ratifier.

(11) A. Benyounes s’insurge: « Personne ne doit forcer la main et ne doit obliger le président à se représenter pour un autre mandat, comme personne n’a le droit d’empêcher ou d’interdire au président de la République de se porter candidat, en dehors du Conseil constitutionnel». Le MPA est le seul parti qui ne s’est pas prononcé publiquement en faveur d’un 5ème mandat en 2019. Cependant, le MPA est opposé à toute idée de transition et rejette toute idée de crise. Mais, en aucun cas, l’armée ne doit s’immiscer dans les joutes électorales.

(12) Tout le monde se souvient des « procès de la déboumedienisation », menés le sable au clair par une magistrate émérite (Mme Aslaoui) qui a vu des dizaines de cadres incarcérés pour « mauvaise gestion » en application abusive de l’article 421 ! Puis, ce fut le tour des « procès de la déchadlisation » avec son lot de procès en sorcellerie, qui vont également emporter des lampistes, comme d’habitude, dans une opération salutaire dénommée ironiquement « mains propres » !

(13) Cette opération a déjà débuté dans les rangs de deux institutions sensibles, parties prenantes du pouvoir, que sont la police et la gendarmerie. Des charrettes sont en préparation, pour convoyer vers la guillotine des responsables dans d’autres institutions importantes du pouvoir, que sont la magistrature, les collectivités locales, la haute fonction publique (notamment économique et financière) ainsi qu’un certain nombres d’entreprises privées qui ont joui de énormes rentes, dans le cadre des politiques d’investissements publics massifs, mise en œuvre par le pouvoir. Le spectacle promet d’être sanglant… comme d’habitude !

(14) Il ne faut pas oublier que les tenants du pouvoir, tous confondus (civil et militaire) ont une seule hantise, c’est celle de devoir rendre des comptes sur les fortunes colossales accumulées durant ces vingt dernières années. Malgré leurs querelles qui portent uniquement sur le partage entre eux de la rente, ils ne franchiront jamais la ligne rouge qui consiste à permettre un changement systémique, seul capable de donner de l’espoir à la jeunesse de notre pays, par l’introduction des réformes structurelles, même s’il faut mettre le pays « à feu et à sang » (ils l’ont déjà fait).  

(15) Bien que dérisoire et ne rattrapant certainement pas le taux d’inflation, l’arrêté portant revalorisation des pensions, allocations et rentes de sécurité sociale, les revalorise aux taux fixes suivant : 5% pour les pensions et allocations dont le montant est inférieur à 20.000 DA ; 2,5% pour le montant compris entre 20.000 DA et 40.000 DA ;1,5% pour le montant compris entre 40.000 DA et 60.000 DA ; 1% pour le montant compris entre 60.000 DA et 80.000 DA et 0,5% pour le montant égal ou supérieur à 80.000 DA. Ces taux  s’appliquent aussi au montant mensuel de la pension d’invalidité.

(16) Toutes les formules de logements, subventionnés ou pas, ont été additionnées dans cette manifestation, quasi-divine, de distribution de 50.000 logements, puisque programmée Leïlet El-Kadr, sous La haute autorité du Président elliptique, représenté par un cadre peint, en tenue de Targui !

(17) La saga de la LFC 2018 est digne d’un mauvais feuilleton de sciences fictions. En effet, cette dernière est confectionnée en catimini par le Premier ministre puis fuitée dans le presse, programmée en Conseil des ministres, renvoyée en deuxième lecture, vidée de toute sa substance par le Président pour enfin être adoptée en Conseil des ministres et certainement signée par… ordonnance.    

(18) Une simple vidéo, tournée au siège du parlement européen, par une journaliste L. Haddad, relative à la présidentielle de 2019 et à l’état de santé du Président qui ne pourra pas assumer cette charge, a montré la fragilité et l’incompétence des responsables de la communication du Président. En effet, en réagissant de manière exagérée, ils ont suscité le buzz sur cette vidéo et cette journaliste.

(19) Le Pr Nacer Djabi considère qu’« il y a des mutations dans la société qui font peur au régime ».

(20) Quatre « candidats » lièvres viennent déjà de déclarer leur volonté de se présenter à la candidature suprême, après avoir certainement négocié avec le pouvoir cette dernière.

(21) Cette opération a été inaugurée lors de la commémoration des cérémonies du 5 juillet, fête de l’indépendance, qui a vu toutes les personnalités du pouvoir, se mettre au garde-à-vous et rendre hommage au portrait géant du Président de la république. Les réseaux sociaux s’en sont donnés à cœur joie.  

(22) Lire notre dernier article intitulé : LA DESIGNATION ELECTIVE PRESIDENTIELLE D’AVRIL 2019 (III), in Le Matin. DZ.  

(23) Les désaveux du Premier ministre ne manquent pas, notamment lors de la réorganiser du secteur de l’automobile en rendant publique une liste ne comprenant que cinq (5) constructeurs autorisés à s’installer en Algérie puis en se trouvant forcé d’élargir cette liste afin d’introduire une quarantaine de marques. Ensuite, l’engagement du pacte de Partenariat Public-Privé (PPP), a été désavoué, publiquement, par le FLN, parti de la majorité parlementaire. Enfin, la relecture de la LFC pour 2018, vient couronner cette série de désaveux.

(24) Il vient de répudier du RND, un de ses mentors, A. Bouchouareb, sans doute trop encombrant ou après avoir été informé sur ses relations d’affaires compromettantes.  Finies donc les relations fraternelles du Club des Pins et les soirées intimistes, seule la route du pouvoir compte.

(25) En visite à Alger, jeudi 28 juin, John Sullivan, secrétaire d’État américain adjoint a déclaré « Nous voulons que la volonté populaire des algériens s’exprime à travers une opération démocratique transparente, libre et ouverte ». « Nous voulons travailler ensemble sur les questions de la sécurité dans la région ». « Il est profitable à nos deux pays que l’Algérie soit un marché ouvert pour les IDE ». « Nous voulons augmenter le nombre entreprises qui veulent travailler en Algérie comme Honeywell, Boeing, Pizza Hut… et  élargir le partenariat ». (26) Les relations entre les compagnies pétrolières américaines et la Sonatrach, sous l’autorité d’Oud Kaddour, prennent une dimension toute particulière et il ne serait pas surprenant que la compagnie Haliburton ne revienne sur le marché algérien, ayant contribué à tellement de projets, à l’époque de BRC !

(27) Dans l’éditorial de la revue El-Djeïch, l’ANP réaffirme une nouvelle fois qu’elle est « apolitique » et rappelle ses missions « constitutionnelles ».

(28) L. Dris Ait Hamadouche  considère que, « historiquement, le pouvoir algérien a toujours trouvé le moyen de se recycler et que l’actuel Président de la République, pour singuliers que soient sa politique et son parcours, ne représente pas un cas à part dans l’histoire politique de l’Algérie. Autrement dit, ce n’est pas Bouteflika qui pose problème pour les décideurs mais son éventuel successeur. Dés lors, se pose le problème de la succession et c’est sur sa succession qu’il peut y avoir des dissensions jamais sur sa propre candidature.

(29) En plus de quatre candidats déclarés, quinze petits partis s’unissent pour d’une nouvelle candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, après que l’UGTA, par le RND, le TAJ, l’ANR, les organisations estudiantines et les enfants de Chouhada, eurent tôt fait de demander au Président de se « sacrifier » une cinquième fois.

(30) En catimini, le pouvoir pense avoir verrouillé le Conseil Constitutionnel, en faisant prêter serment à cinq nouveaux membres, devant le Président de la République. Le Conseil constitutionnel est composé de 12 membres, dont 4 sont désignés par le président de la République, 2 élus par l’Assemblée populaire nationale (APN), 2 élus par le Conseil de la nation, 2 élus par la Cour suprême et deux élus par le Conseil d’Etat.

 

Auteur
Mourad Goumiri, professeur associé

 




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Big Brother, une référence du totalitarisme

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Conseil de lecture aux jeunes

Big Brother, une référence du totalitarisme

Nous voici encore une fois face à un monument mondial de la littérature. Qui pourrait disserter sur les régimes autoritaires sans faire allusion à la célébrissime expression « Big Brother » ? George Orwell a écrit un roman qui n’est pas seulement incrusté dans la littérature mais est devenu une référence absolue dans l’analyse philosophique et politique.

Et lorsqu’on parvient à ce niveau d’osmose entre un très grand plaisir de lecture, qui reste notre objectif premier dans cette chronique d’été, et une référence culturelle incontournable, c’est que l’œuvre a atteint des sommets. C’est assurément le cas de ce fabuleux roman que je propose aujourd’hui aux jeunes lecteurs, «1984 » de l’écrivain anglais George Orwell.

La lecture de «1984» prouvera, encore une fois, que les thèmes les plus sérieux et les plus formateurs peuvent être instillés par une histoire qui vous submerge d’attention captivante. Les cours d’histoire ou de sciences politiques sont certainement indispensables pour ceux qui veulent aller plus loin dans leur formation mais les jeunes lecteurs peuvent déjà construire avec ce livre une base de culture tout en prenant un plaisir immense. C’est le miracle de la littérature.

George Orwell a publié le roman en 1949, ce n’est donc pas un roman prémonitoire comme le fut la célèbre parodie de Chaplin dans son film « Le dictateur » mais l’analyse des totalitarismes qui ont sévi et sévissent encore à son époque. Ils on mené au désastre de la grande guerre et continuent de menacer le monde en 1949 avec la victoire du parti communiste et son installation encore plus solidement assurée qu’elle ne le fut depuis Lénine et Staline.

Orwell

L’histoire du roman se déroule en 1984, période lointaine dans le futur lorsque fut publié le livre,  alors que le monde est divisé en trois grandes régions géopolitiques (bien que portant des noms irréels, chacune correspond à une région du monde bien identifiée par le lecteur). Ces trois régions sont dirigées par des régimes communistes qui, au départ, voulaient libérer les peuples et qui ont finalement fait abattre une chape de plomb sur la société.

George Orwell ne décrit donc pas tout à fait un monde imaginaire comme certains résumés l’ont souvent répété. Il s’agit bien d’une fiction mais partant de faits tout à fait réalistes comme le fut le monde communiste d’après-guerre. Orwell s’appuie également, nous l’avons déjà précisé, sur l’expérience que l’humanité avait de l’installation des régimes autoritaires avant la seconde guerre mondiale, soit pour les principaux, le IIIe Reich, l’Italie et le Japon. Il n’y fait pas mention mais on les reconnaît à la première description.

L’extraordinaire roman de George Orwell n’a jamais connu une baisse d’intérêt à travers le monde depuis sa publication. Comme toujours, mon conseil est d’entrer dans le roman avec le seul objectif de passer un moment palpitant. Il est évident qu’avec ce livre se construit une partie de l’esprit critique des jeunes par une référence littéraire solide pour comprendre les mécanismes du totalitarisme.

Le personnage principal du roman, Winston Smith, travaille au « Ministère de la vérité », c’est déjà tout dire de la suite et du propos de George Orwell. Dans ce pays sévissent la délation à outrance, la négation de toute sensualité entre les citoyens, une police de la pensée et de la langue, des diffusions permanentes de propagandes par micros et quelques autres dispositions assez reconnaissables des totalitarismes (tiens, cela ne vous rappelle pas un pays?).

Fonctionnaire au service de ce ministère, Smith va rencontrer Julia et commettre l’irréparable, avoir une relation sentimentale. Comme il nourrissait déjà quelques doutes sur le système totalitaire en place, la liaison intime entraînera davantage le couple à combattre clandestinement les idées et le système du parti et espérer un véritable soulèvement de la population.

Trahis par « un ami », terme qui ne correspond pas exactement aux codes sociaux du pays en question, la tentative échoue. Emprisonnement et torture auront raison de la résistance de Smith qui finira par renier Julia.

Mais cette émouvante histoire atteindra le niveau du chef-d’œuvre intemporel par l’existence d’un autre acteur, celui qui va donner au dispositif totalitaire toute sa puissance, soit le fameux « Big Brother ». Le célébrissime « Big Brother » est un système de caméras qui pénètre jusque dans  l’intimité profonde des citoyens pour les réduire à un état de néant. L’être humain est condamné à une existence végétative et mécanique, surveillé à tout instant de son existence. Il n’est plus un être conscient doué d’une intelligence et d’une sensibilité, encore moins un être libre.

Le roman de George Orwell est fondamental, non pas pour connaître l’existence des mécanismes des totalitarismes mais pour mieux les cerner dans une synthèse qui glace le sang. En effet, chaque lecteur les reconnaîtra dans son environnement immédiat même s’ils ne sont pas aussi extrêmes ou visibles que ceux décrits dans 1984. Et les identifier représente la première étape pour mieux les combattre car dans la vie courante des pays totalitaires, ils sont souvent insidieux, noyés dans des objectifs supposés de bonheur et de bien-être de la population et donc peu perceptibles par ceux qui n’ont pas une formation pour les débusquer.

On pourrait penser que l’obsession de George Orwell à propos du système bolchevique en fait un « anticommuniste primaire ». Si les écrits, tout autant que le milieu social de l’écrivain anglais, peuvent le faire supposer, il ne s’agit certainement pas d’une position épidermique dénuée de tout raisonnement. George Orwell est certes le produit de ses racines familiales mais son passage dans le  prestigieux Collège d’Eton, entre autres aptitudes personnelles, en font un intellectuel qui va analyser, décortiquer et traduire le système totalitaire dans ce qu’il a d’objectif et pas seulement à travers les fantasmes et les craintes qu’il suscite.

Si ce livre vous captive, comme il y a des chances qu’il le fasse, précipitez-vous ensuite sur le second chef-d’œuvre du même auteur, « La Ferme des animaux », publié quatre années auparavant. Un livre tout aussi connu qui est également une parodie de la révolution russe et du système communiste au travers d’une communauté d’animaux vivant dans une ferme. D’apparence légère, je ne recommande pourtant pas dans l’immédiat ce livre aux jeunes lecteurs algériens s’ils n’ont pas encore une formation assez poussée. Ils ne retiendraient que l’aspect burlesque de l’histoire, ce qui serait dommage.  

Revenons à 1984 et le conseil tellement réitéré dans notre chronique d’été, ne lire dans un premier temps que pour le plaisir du moment, rien que pour cela. Le reste s’incruste sans effort et sans apporter un ennui quelconque ou gêner les positions et convictions des uns et des autres. La littérature ne fait pas de politique, elle donne du plaisir, à chacun d’en tirer ce qu’il en a perçu, bien plus en amont que dans l’instant de la lecture. Elle ne fait pas de politique mais prépare le lit de la formation des esprits à la libre pensée et critique, passage indispensable à la prise de position politique.

Et si dans ce second temps, votre esprit critique n’a pas été éveillé sur ce qui vous environne, alors laissez tomber la littérature et la culture ainsi que tout ce qui s’y rapporte, plus rien ne peut vous atteindre.

Bien entendu, je suis persuadé du contraire, alors courez lire ce sommet de la littérature mondiale. Personne ne vous demande d’être un Winston Smith, ce n’est pas l’objectif du plaisir de lire, mais au moins vous ne serez jamais dupes des totalitarismes, ce qui est déjà une étape fondamentale de protection.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




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Le pétrole sous la pression de stocks abondants et d’un dollar fort

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Marché

Le pétrole sous la pression de stocks abondants et d’un dollar fort

Les cours du pétrole, déjà sous la pression d’une hausse du dollar depuis plusieurs séances, ont plongé mercredi après un bond surprise des stocks américains de brut dans un rapport hebdomadaire.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 70,76 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,70 dollar par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat de septembre a cédé 2,03 dollars à 65,01 dollars.

Lors de la semaine achevée le 10 août, les réserves commerciales de brut ont progressé de 6,8 millions de barils pour s’établir à 414,2 Mb, alors que les analystes interrogés par l’agence Bloomberg prévoyaient un recul de 2,5 millions de barils, d’après l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA).

Les cours, qui reculaient déjà un peu, ont nettement accéléré leur plongeon après cette nouvelle, d’autant que les stocks du terminal pétrolier de Cushing, servant de référence à la cotation du pétrole new-yorkais, ont également augmenté pour la première fois depuis le mois de mai.

« Les chiffres sur les stocks sont extrêmement négatifs pour les marchés d’autant qu’en cette période de vacances on assiste généralement à une baisse » liée aux nombreux déplacements estivaux en voiture des Américains, a affirmé Bill O’Grady de Confluence Investment.

« Malheureusement nous nous approchons de la fin de la saison estivale, ce qui s’annonce négatif pour les cours car les stocks devraient remonter », a ajouté M. O’Grady.

Le gonflement des stocks est d’autant plus surprenant actuellement selon lui que les raffineries ont fonctionné à plus de 98% de leur capacité lors de la semaine écoulée et auraient dû logiquement faire baisser les stocks en transformant davantage de pétrole.

Le specialiste insiste toutefois sur la forte progression des importations de brut pour justifier la hausse de inventaires, celles-ci ayant augmenté de plus d’un million de barils par jour sur la semaine à 9,01 millions de barils par jour.

Alors que depuis plusieurs semaines le marché hésite sur la direction à prendre, tiraillé entre un assombrissement des perspectives économiques mondiales et une future baisse de l’offre, provoquée par le retour des sanctions américaines sur l’Iran, la récente morosité des prix s’explique également par « un dollar plein d’entrain », selon Stephen Brennock, analyste pour PVM.

Le billet vert a touché mardi un plus haut depuis 13 mois face à un panier de monnaies constitué des principales devises internationales. Il évoluait près de l’équilibre mercredi.

L’or noir étant libellé en billet vert, un renchérissement de celui-ci accroît le coût du pétrole pour les acheteurs utilisant d’autres devises.

Auteur
AFP

 




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Affaire Nasser Zefzafi : Sir, vous êtes au coeur du mépris du citoyen !

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Coup de gueule

Affaire Nasser Zefzafi : Sir, vous êtes au coeur du mépris du citoyen !

En écoutant une vidéo de Nasser Zefzafi diffusée sur les réseaux sociaux, une espèce d’étouffement m’envahit et une émotion moribonde me ronge.

Voilà une jeune homme, qui n’a rien de méchant, encore moins déloyal et plutôt aimant ses contemporains et son pays natal, qui se retrouve enfermé avec ses semblables pendant 20 ans dans des geôles réservées aux délinquants.

Ce pays va mal, très mal ! Il n’y a pas besoin d’idéologie ou de politique pour ressentir ce qu’il ressent. Et pourtant je ne supporte aucune idolâtrie !

Que dit-il qui ne saurait être autre chose qu’un point de ralliement à ce dont il souffre et qu’il exprime avec tant de simplicité et de clarté ?

Ce pays va mal !

Le chef de tous et de toute chose vivante ou disparue dans ce pays, le roi suprême se rend chez les Rifains pour leur parler des problèmes des autres régions ! 

Qu’a-t-il dit sur les usines qui manquent ?

Qu’a-t-il dit sur l’hôpital qui manque ?

Qu’a-t-il dit sur l’école qui ne répond plus ?

Qu’a-t-il dit sur les routes inexistantes pour relier ces contrées au monde de plus en plus communicant ?

Qu’a-t-il dit sur ces cancers abondants et non soignés ?

Qu’a-t-il dit sur ces forçats du travail, infirmières, médecins, personnels servant dans le service public ?

Et je peux multiplier les précarisés, les precarités et les multiples abandonnés..

C’est ce dont parle Nasser Zefzafi, 

C’est ce dont ont parlé trois de ses compagnons condamnés à vingt ans de prison pour «atteinte à la sécurité de l’Etat», un motif passible de la peine de mort, selon les textes.

Zefzafi a juste été citoyen fier et aimant son RIF natal .

Mais Sir, et ne voyez pas une impolitesse dans ma qualification à votre égard, vous gérez des entreprises et vous êtes au fait de la gestion des grands projets et des stratégies en cas d’échec. 

Zefzafi vous a fait pointer sous votre nez les échecs de vos chargés de missions. 

Vous n’en pipez mot ! 

Vous avez même usé de ce qui peut être vu et interprété comme une sacrée provocation : vous discourez sur les nihilistes et les brasseurs de vents à El Hoceima quand vous faites preuve d’une très mauvaise gestion de l’entreprise Maroc ! 

Et on pourrait être tentés de ne pas en rajouter si sous vos pieds ne sied le nid de la corruption et de la dégradation de toute responsabilité de l’État  dont vous avez la charge sans qu’on vous oblige !

Votre serviteur Akhchichen, je dirais Kachine tout court, est confondu par ricochet d’abus d’usage des biens collectifs.

Vous me direz que vous le Roi  et le Roi est au-dessus de tout ça ! Mais vous avez des ambitions énoncées pour notre pays, car il ne faut pas oublier que ce pays est le nôtre aussi, ambitions de modernité et de modèle de gouvernance. 

Vos relais perroquisés nous squattent l’encéphale en vous mimant ….

Mais vous donnez à tous l’impression que vous ne gérez pas le pays dont vous avez la charge et en le rendant rentable comme vous le faites avec vos affaires fructueuses de sept fois depuis votre accession au trône.

Un autre exemple

Vous  avez dispensé un de vos ministres, ce sont vos mots, de ses charges alors qu’il ne répond à aucun critère pour être recruté pour ces différentes missions abouties à l’échec.

Même dans une PME, il n’aurait pas tenu un mois d’essai.

Vous vouez une confiance aveugle envers votre serviteur, ministre omnipotent, président de parti et régnant en votre nom sur la gouvernance du pays. Vous savez tout sur ses opérations fiscales qui privent l’État marocain de ressources financières importantes..

Et pour tout vous dire, vous n’y êtes plus et vous devriez vous dire comme le dit Kantorowicz, citant Richard III (1) : « Je m’étais oublié…Ne suis-je pas roi ? Réveille-toi, majesté fainéante ! Tu dors. Est-ce que le nom roi ne vaut pas vingt mille noms, Aux armes, mon nom, un chétif sujet s’attaque à ta gloire suprême » !

Des sujets de vous, puisqu’ils ont fait ce choix d’allégeance contrairement aux millions de citoyens qui ne voudraient que la reconnaissance de leur citoyenneté pleine et entière, usent et abusent du bourg à la grande métropole sous vos yeux…et vous narguez les plus démunis en les ignorant….

Kantorowicz rappelle que le roi qui ne meurt jamais meurt toujours et subit la mort plus cruellement que les autres morts. Vous discourez quand d’innocents citoyens croupissent dans les geôles et des voyoux impétueux jouissent de vos protections !

De vos deux corps, naturel et immortel, aucun n’est légal. Disparues aussi, la fiction constatée des prérogatives royales de toutes sortes, et ce qui reste, se fond dans les privilèges de vos voyoux assermentés.

Alors, Sir, jetez de côté le respect, la tradition, l’étiquette et la déférence cérémonieuse, car par votre absence de pertinence, vous êtes au coeur du mépris du citoyen. Comme il vit sans pain, il sent le besoin, il éprouve la douleur (2) 

M. B.

Note

1) Kantorowicz « Les deux corps du roi » – page 676

2) Opus cité – page 678

Auteur
Mohamed Bentahar

 




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Des devoirs de vacances pour nos ministres !

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Regard

Des devoirs de vacances pour nos ministres !

Les membres du gouvernement se contenteront cette année de congés au format japonais. Ils ne bénéficieront que d’une courte pause estivale. 

Pour le président de la République, le premier ministre et le gouvernement, les vacances sont, quasiment, réduites à leurs portions congrues ! Deux semaines pour les ministres et une seule semaine pour le premier ministre et le président.
Le premier ministre promet, quant à lui, de rester «en vigilance » et compte imposer des vacances « minimalistes » pour ses ministres. Il s’emploie, déjà, à convaincre son équipe de ne pas s’éclipser trop longtemps. «Ne pars pas en vacances », aurait-il déjà écrit à plusieurs de ses ministres. Tous les membres du gouvernement ont été priés de rester « joignables et mobilisables » et si possible, à moins de deux heures de la capitale !Image retirée.

Chacun aussi devra avoir en tête «une rentrée chargée en défis, et intense, avec des sujets aussi majeurs pour les citoyens que la réforme des retraites, qui doit être présentée au conseil des ministres dès le 18 septembre, le financement de la protection sociale, l’assainissement des finances publiques, mais aussi la réforme de la formation professionnelle».       

Le président de la République a demandé, par ailleurs, à chacun de ses ministres, de se pencher, pendant l’été, sur la thématique “le pays, à l’horizon 2023″ et de lui faire des propositions en conséquence.

«Ça va vous faire des devoirs de vacances ! », aurait-il plaisanté à l’issue du dernier conseil des ministres qu’il avait présidé.     

«Des devoirs, on savait qu’on en avait, des vacances, on ne savait pas !», aurait lancé, avec humour, l’un des ministres proches du président de la République.

Crevés, les ministres ? Ils sont plusieurs, -tous en off-, à regretter de ne pas pouvoir profiter d’une pause plus marquée. On n’est pas des surhommes, encore moins des mécaniques, aurait  soufflé l’un d’eux !

Il faudra pourtant se contenter du minimum de vacances et si possible, rester au pays, a affirmé le président de la République. 
Mais pourquoi le gouvernement a-t-il décidé de faire aussi sobre pour ses vacances ?  Il y a, au moins, deux raisons à cela :

La première, c’est que les années précédentes, les ministres ont donné le sentiment qu’ils ne démarraient pas assez vite après leur nomination et la formation du gouvernement ; donc ça a cassé une dynamique ! 

Et la deuxième raison, c’est qu’en période de crise, on ne va pas, évidemment, étaler sa richesse ; qu’il y ait une mise en scène de la cohérence entre le gouvernement et la société qui souffre, semble quelque chose de normal. Et puis le chômage lui, il ne part pas en vacances. 
Ces ministres qui râlent en off, bombent, en public, le torse pour dire à l’unisson : «nous ne pouvons pas nous plaindre, nous avons été appelés à une tâche difficile et nous considérons que c’est un honneur que de servir le pays.»

Comment aussi les ministres, vont il passer leurs vacances ?

Le ministre de l’industrie a dit qu’il allait se consacrer à l’écriture et entamer le troisième chapitre, de son nouveau livre. 
Celui de l’agriculture pour sa part, prendra des vacances « dans son patelin », avec un ouvrage de l’historien Fernand Braudel, sous le bras. 
Tel autre, occupera le terrain médiatique, par des interviews et des communiqués qu’il postera sur son blog. 

Avec tout ça, un ministre, parmi les plus diserts, a refusé de se dire « crevé », au risque d’être traité de fayot par les autres membres du gouvernement, il s’appliquera lui aussi à occuper le terrain, à travers d’incessants déplacements dans le pays profond. Ce même ministre a ajouté en souriant : « Toutes ces spéculations sur les vacances des ministres font sourire. C’est quand même la gauche, qui a inventé les congés payés ! C’est un comble », ajoute-t-il. 

Vous me semblez surpris amis lecteurs ! vous pensez vraiment qu’il s’agissait de nos ministres ? Que nenni ! Ce sont de ceux de « Fafa », qui se sont exprimés dans leurs journaux, pour livrer leurs sentiments sur les restrictions qui leurs ont été imposées par leur président, en matière de vacances, et « les devoirs studieux » qui leurs ont été assignés par ce même président. 

Et puis, franchement, si un de nos ministres, pendant ses vacances, s’attaquerait au 3e chapitre de son livre, ça se saurait, d’autant plus que ça serait, totalement, inédit ! 

Les nôtres, j’y viens ! Comme leurs collègues d’Outre-mer, ils piaffaient d’impatience « de décrocher » de leurs bureaux et d’aller faire trempette dans des lieux paradisiaques pour sortir de la monotonie du Club des Pins et de Moretti ! 
       
A en croire des sources sûres, beaucoup d’entre eux, n’ont pu programmer des vacances avec leurs familles, selon quelques indiscrétions  recueillies, avant que le président n’intervienne, pour semble-t-il, mettre fin au  suspense : 15 jours pour tous les membres du gouvernement !

Le premier ministre Ahmed Ouyahia, a clairement fait savoir  qu’il ne comptait pas prendre de congé personnellement, pour  préparer la rentrée sociale  qui s’annonce des plus chaudes.

Va-t-il pour autant assigner des devoirs de vacances aux membres de son exécutif ?

En la matière, il y a à faire. Le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Noureddine Bedoui, doit par exemple trouver les moyens pour mettre fin aux incivilités sur les plages et les parkings sauvages et surtout nommer des responsables capables d’exécuter ses directives. Il s’est, d’ailleurs, très vite attelé à la tâche en préparant un mouvement dans les rangs des walis, ceux notamment qui ont été défaillants dans la gestion des revendications des populations des zones du sud du pays et des contestations qui s’en suivirent.        

Le ministre de la justice, lui aussi, est aussi concerné  par les affaires liées à l’ordre public et dans ce qu’il doit préparer comme «ressources humaines » aptes à cerner les affaires de corruption, notamment.       

L’Education, la Santé et aussi, les Postes et Télécommunication sont des secteurs en crise depuis longtemps déjà et dont les responsables doivent apporter les réponses adéquates aux revendications de leurs travailleurs, au risque de voir le front social s’exacerber davantage. 

Le ministre des affaires religieuses n’est pas en reste, lui dont le département «ferme ses portes» en juillet, août mais aussi les mois qui suivent pour cause de «Hadj » et du départ de tous ses cadres en Arabie Saoudite. Pourtant il a à faire avec cette montée des « Salafistes » qu’il faut contenir.     

Que dire aussi du ministre du Tourisme qui n’essaye même pas de mettre à profit les crises sévissant en Egypte et en Tunisie, pour réajuster, en conséquence sa politique touristique : ne dit-on pas «Maçayeb qom inda qom akhar Faouaid »? Ou celui de l’habitat, qui gagnerait à s’occuper de la Ville, maintenant que les classements mondiaux nous font porter les « Bonnets d’ânes » !
Le ministre des sports qui est aussi celui de la jeunesse, faut-il le lui rappeler,  devra aussi affiner sa stratégie en la matière maintenant qu’une étude réalisée par un cabinet conseil américain a fait ressortir que 84% des jeunes algériens interrogés sont prêts à s’expatrier si un emploi a l’étranger leur est garanti ! De quoi l’interpeller lui et l’ensemble du gouvernement auquel il appartient.

Le ministre de l’enseignement supérieur soutenait que l’université algérienne n’a pas besoin de prix Nobel. N’ayant pas mesuré l’absurdité et le ridicule de ses propos, il gagnerait à investir dans la recherche, lui qui s’est contenté, jusqu’à maintenant, de gérer uniquement  les flux d’étudiants !

Celui de la culture devra quant à lui expliquer comment il compte  mettre en pratique sa déclaration par laquelle il a affirmé haut et fort que « l’Etat est présent et qu’il ne tolérera pas de désert culturel en Algérie ».

Le Commerce enfin, dont il est attendu une intervention ferme, pour mettre fin aux hausses vertigineuses des prix  des viandes blanches et rouges, et autres fruits et légumes ! l’envolée inexpliquée des prix laisse conclure que sa médication prônée le ramadhan passé est totalement inopérante tout comme celle du ministre de l’agriculture qui est interpelé sur l’argument de l’offre et de la demande pour la simple raison qu’il est irrecevable, le pays n’étant en situation de sécheresse et la production abondante. Y compris en ce qui concerne les moutons à sacrifier pendant l’aïd.  
Ahmed Ouyahia, en toute responsabilité, a tranché : pas de congé pour lui  est ses proches collaborateurs ; dans la conjoncture actuelle, ce type de sacrifice risque soit de lasser, soit de susciter la critique. 
Il risque de lasser, car déjà entendu les exercices précédents. Et puis présenter l’idée de «  s’arrêter de travailler »comme un mal, comme quelque chose de négatif est incongrue pour ne pas dire démagogique. Il ne suffit pas de jouer aux «  besogneux » pour monter dans l’estime de la population et puis, à contrario, on ne voit pas en quoi le fait d’empêcher, en pratique, les autres de se reposer va améliorer la gestion du pays. 

Il risque, aussi, de susciter la critique car beaucoup seront enclins de dire, si les résultats ne sont pas là, qu’il ne s’agit que de «gesticulations» et «d’enfumage». 
A moins que le premier ministre n’ait décidé de maintenir quelques responsables en place, en perspective d’un changement qu’on dit imminent, ce qui serait de nature à faciliter « les passations de pouvoir ».

Pour l’heure, il n’y a plus de temps à perdre, en matière : 

      – d’économie nationale qui se caractérise, encore, par l’absence de l’Etat, en tant que régulateur du marché. 

– d’encouragement de l’investissement privé national, de stimulateur des I.D.E, de mise en place d’un réseau dynamique de P.M.E P.M.I, de lutte contre l’économie informelle, de l’économie de l’import-import, de celle qui est à l’origine de l’hémorragie des devises. 

– de réforme des finances et de la fiscalité locales à même de dynamiser les collectivités locales et, notamment, toutes ces communes moribondes qui ne survivent que grâce «aux subsides » du FCCL. 

– du mode de fonctionnement des attitudes acquises et des comportements quotidiens de l’administration, centrale et locale, prise en otage par ceux se croyant indétrônables, du fait de leurs soutiens, souvent familiaux, ou de leur appartenance à une corporation qui se veut élitiste  

– de communication, tout azimut, pour régler tous ces conflits, qui montent en puissance, faute d’écoute, d’absence de politique de proximité et de prise en charge adéquates.  

Franchement, qui pense à laisser son maroquin vacant et aller en farniente, alors que les clignotants aux frontières, sont en mode warning ? Parler donc de vacances à ce niveau frôle l’insouciance voire l’indécence.
 

Auteur
Cherif Ali

 




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« De sang et d’espoir » de Ghamina Ammour : Des mots contre l’amnésie

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Publication

« De sang et d’espoir » de Ghamina Ammour : Des mots contre l’amnésie

Ghamina Ammour est un amour de femme. Le jeu de mots est facile mais il vaut son pesant de vérité. Enarque en Algérie, ancienne administrative et banquière, elle a fait un jour la nique à sa carrière pour mettre les voiles vers le pays des mots et de la mélodie. Elle est habitée par la révolte et la rime. Par le sens. Toute colère étouffée, elle narre sans complaisance les drames vécus par le pays qui l’a vu naître, l’Algérie, dans un recueil paru, il y a quelques semaines, aux éditions Wallada.

Comme une évidence, elle l’intitule « De sang et d’espoir. » C’est un peu cela le lot de cette patrie tant tourmentée.

                               » J’ai besoin de croire

                                encore une fois

                                en cette terre ancestrale

                                et me dire que jamais

                                elle ne devra plier.

                                J’ai besoin de me dire

                                encore une fois :

                                ses enfants affranchis

                                feront briller de mille feux

                                les joies de la liberté. »

Ses mots sont simples mais toujours porteurs d’une charge émotionnelle ravageuse. Parce que trop vraie. Trop vécue. Trop sincère.

Fille de sa mère et mère de ses enfants, Ghamina a su, malgré une itinérance douloureuse, et tenu à téter le verbe de l’ancêtre pour le transmettre à la descendance.

Ce n’est sûrement pas un hasard si elle a choisi de publier ce deuxième recueil de dense et ardente poésie chez Wallada, des éditeurs libertaires engagés dans les combats pour la dignité humaine, la promotion des cultures plurielles et les libertés démocratiques. Cette édition qu’a pris le nom d’une princesse arabo-berbéro-andalouse du 11ème siècle, fille du dernier khalife de Cordoue, poétesse célèbre et libre aimée d’Ibn Zeydoun, lui a frayé un chemin au cœur d’un territoire gangréné par les ronces de l’injustice et de la violence meurtrière.

Elle l’a pris sans hésiter, douleurs et espérances en bandoulière pour aller en quête de certitudes nouvelles. De raisons de croire encore en l’être.

Dans le baluchon qui l’accompagne sur les sentes torturées de l’exil, elle emmêle un fatras de souvenirs sanguinolents et d’horizons brumeux.

                             « Je suis une transplantée,

                                j’ai poussé et mûri

                                sur la terre d’autrui.

                                Mes racines sont intactes

                                mais mes fleurs ont changé.

                                Elles ont pris la couleur

                                d’un nouvel arc-en-ciel.

                                J’ai faim de tous les maux

                                de l’humain écrasé.

                                Je suis la sentinelle

                                seule, qui garde la paix,

                                et dans ma solitude

                                je suis une rescapée. »

 

Ghamina va trop vite depuis qu’elle a pansé ses multiples blessures. Elle viole le temps pour y caser les anciennes déchirures et y puiser la force d’inventer le nacre du futur. La tête restée bien ancrée sur les épaules malgré les violentes tornades traversées par sa terre, elle a abandonné ses fonctions de scribe pour aller vers la torrentielle vie d’artiste. Dramaturgie, peinture, poésie et colère? mesurée dans ses pas, elle avance.

Désormais ressuscitée, elle s’est délestée de ses peurs et des atermoiements. Elle ne jure plus que par la couleur des mots.

Des mots qui dans ce nouveau recueil, « De sang et d’espoir », déferlent pour célébrer le souvenir.

Combattre l’amnésie et ériger une stèle à l’espérance.

Auteur
Meziane Ourad

 




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Saisie de marchandises et tabacs par les gendarmes de Theniet El-Abed (Batna)

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Justice

Saisie de marchandises et tabacs par les gendarmes de Theniet El-Abed (Batna)

Lundi, les éléments de la gendarmerie de la commune de Theniet El-Abed, située à 65 km de Batna ont mis hors d’état de nuire un individu, sous les initiales Z.A. Il était à bord d’une voiture de marque Hyundai Accent chargée de marchandises diverses, (117 cartouches de cigarettes), 500 briquets, 13 bouteilles ou flacons de parfums variés, un ensemble de flacons à base des extraits de parfums et autres marchandises dont la valeur est estimée à 206218 dinars.

Selon, le communiqué de la gendarmerie de la wilaya de Batna, l’individu a été intercepté sur la route nationale RN 87, reliant La commune d’Arris et Bouzina, selon la même source, le camion en question se dirigeait vers  la commune de Bouzina pour la commercialisation de ces produits, apprend-on.

Par ailleurs, la marchandise confisquée s’est avérée être destinée pour la commercialisation sans autorisation ni registre de commerce. Le prévenu a été relâché après qu’il eut été présenté devant le juge.

La marchandise saisie a été remise à la direction des Domaines en sus du véhicule qui a été placé à la fourrière communale, apprend-on

 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Batna : les dealers de la cité EPLF sous les verrous

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Justice

Batna : les dealers de la cité EPLF sous les verrous

Dans la journée de lundi, la cour de Batna a prononcé un verdict de trois années de prison ferme et 30 millions de cts d’amende à l’encontre de chacun des trois individus dealers récidivistes âgés entre 26 et 31 ans.

Selon nos sources, il s’agit d’une affaire de drogue qui remonte à quelques jours. Un groupe de dealers composé de trois individus a été interpellé par les services de la police judiciaire qui avait trouvé en sa possession des épées, des haches, de la drogue et des comprimés en plus d’une somme d’argent estimée à 18.500 dinars.

 Par ailleurs nos sources d’informations nous ont confié que les trois individus – des récidivistes – ont été arrêtés en flagrant délit de revente leur camelote dans une cité dite EPLF située à Tamachit à proximité du centre ville de Batna.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Tunisie : projet d’égalité hommes-femmes pour l’héritage dites vous ?

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Tunisie : projet d’égalité hommes-femmes pour l’héritage dites vous ?

Le projet de loi pour l’égalité hommes-femmes en Tunisie devrait réjouir celui qui a écrit des dizaines d’articles dans la presse, aussi bien que sur les réseaux sociaux, pour dénoncer un horrible scandale, en droit comme en moralité. Il n’en est pourtant rien car je ne félicite pas ceux qui ont tout simplement arrêté l’ignominie après l’avoir acceptée pendant les soixante trois ans de ma vie.

La Tunisie vient en effet d’annoncer qu’elle prépare un projet de loi portant égalité des sexes au regard des droits de succession. Il était temps de reconnaître l’une des bases de l’humanité moderne, celles dont  se sont pourtant revendiqués les peuples dans les conventions internationales.

Dès la révolution française, il était écrit que « les êtres humains naissent libres et égaux ». Même si ce droit fut très loin d’être appliqué immédiatement, on a constaté une évolution certaine vers une égalité qui ne pouvait être refusée à la moitié de la population mondiale.

L’esclavage a été aboli au 19è siècle et dès le lendemain de la seconde guerre mondiale, la déclaration des droits de l’Homme de l’ONU reprenait le principe des rédacteurs de celle de 1789. Qu’un pays maghrébin attende 2018 pour « commencer à réfléchir sur l’éventualité » d’instaurer une égalité m’est tout simplement pénible et je ne peux contenir ma colère.

Á une époque où les avancées scientifiques accomplissent des miracles et le droit ayant atteint des sommets de prise en compte de l’humanisme, apparu au seizième siècle, il ne manquerait plus que je félicite ceux qui viennent à peine de se rendre compte qu’une petite fille qui naît à la vie dispose des mêmes droits qu’un petit garçon.

Je suis assez horrifié, depuis si longtemps, qu’il m’est impossible d’exprimer la moindre félicitation envers la Tunisie comme tout autre pays qui se réveillerait à l’humanité. Ma vie entière a été marquée par cette blessure insupportable, il ne s’agit même pas d’un refus du pardon mais d’une indifférence à une telle avancée du droit.

Et encore, je demande à voir car la disposition prévue est si encadrée par les forces rétrogrades qu’il faudra longtemps pour s’en convaincre dans sa réalité. Depuis ma tendre enfance, on me répète que notre voisin est à la pointe de l’égalité des sexes. Depuis ma tendre enfance, je n’ai fait que constater qu’il n’en est absolument rien si ce n’est dans une marginalité

La Tunisie souhaite qu’une femme ait les mêmes droits qu’un homme en héritant du travail et de la sueur de leurs parents, pourtant les mêmes. Certains lisent dans cette phrase un espoir gigantesque, moi j’y vois l’aveu d’une perte de temps de plusieurs siècles. Ce sont les militants des droits de l’Homme, hommes et femmes, que je souhaite féliciter, pas les institutions et la société dans son ensemble.

Dans mon passé militant, j’ai eu l’occasion de les rencontrer souvent à Paris, je peux assurer le lecteur que leur combat fut rude et dangereux pour certains, il n’y avait aucune complaisance supposée d’un pays dont on ventait pourtant l’avancée dans les mœurs et les droits des femmes. Tout cela était légende et chaque droit devait être arraché férocement face aux mêmes conservatismes qu’ailleurs.

Les femmes dans les pays arabes vont avoir le tournis de tant de libertés soudainement acquises. En Arabie Saoudite, elles votent et conduisent dorénavant. En Tunisie, une fille héritera de la même part que ses frères. Si on continue, c’est le statut d’être humain à part entière qu’elles finiront par obtenir !

Tout cela n’est pas sérieux, à 63 ans je devrais hurler de joie et d’optimisme qu’une femme puisse, en un droit très circonscrit encore, bénéficier des mêmes avantages qu’un homme. Il ne faut pas trop m’en demander.

Que certains exultent, moi je n’y vois qu’une petite goutte dans un verre vide et qu’il reste encore des milliers de droits, dans le texte comme dans l’application, avant d’étancher sa soif d’humanisme et de libertés.

Bien entendu que tout cela est colère et que je n’en pense pas un mot, tant je suis optimiste pour la jeunesse maghrébine qui a toutes ses chances pour construire un monde humain où la femme équivaut à un homme en droits et en dignité.

Á mon âge, on passe très vite de la colère au plus grand optimisme. La future génération en rira probablement. Ce sera la contrepartie de nos larmes de désespoir, tant versées.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




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Les talibans s’emparent de la ville de Ghazni et d’une base militaire

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Afghanistan

Les talibans s’emparent de la ville de Ghazni et d’une base militaire

Les talibans, engagés depuis cinq jours dans d’intenses combats pour le contrôle de la ville de Ghazni (Est) ont réussi mardi un nouveau fait d’armes en s’emparant d’une base militaire du Nord de l’Afghanistan.

Les insurgés ont pris le contrôle de la base de Chenaya, située dans le district de Ghormach dans la province instable de Faryab, au terme de plusieurs jours de combats, a indiqué Mohammad Hanif Rezaee, porte-parole de l’armée pour le Nord du pays.

Au moins 100 militaires se trouvaient sur le site au début de l’attaque dimanche, selon lui. « C’est une tragédie que la base soit tombée aux mains des ennemis. Des soldats ont été tués, d’autres capturés et certains se sont enfuis dans les collines à proximité », a-t-il dit à l’AFP.

Un élu local, Hashim Otaq, a fait état de 14 soldats tués et d’une quarantaine d’autres capturés.

L’assaut a coïncidé avec celui lancé jeudi soir par les talibans à l’autre bout du pays, dans la ville de Ghazni (Est), qui se poursuivait toujours mardi. 

L’attaque de Ghazni constitue la plus grande offensive talibane depuis un cessez-le-feu inédit de trois jours observé en juin. Les insurgés sont sous pression depuis des mois pour accepter d’entamer des négociations de paix avec le gouvernement afghan.

Selon Tahir Rehmani, chef du conseil provincial de Faryab, la base de Chenaya est tombée alors que ses occupants réclamaient depuis plusieurs jours du renfort et un soutien aérien de Kaboul, sans succès. « Ils (les autorités) étaient trop occupés avec Ghazni », a-t-il souligné.

 « Ville fantôme »

Ghazni, chef-lieu de la province du même nom, se trouve sur l’axe majeur Kaboul-Kandahar, qui relie la capitale aux provinces du Sud, en grande partie sous le contrôle des talibans. Elle est située à deux heures de route à peine de Kaboul.

Les autorités affirment que la ville demeure entre les mains des forces afghanes, qui y mènent des opérations pour en chasser les rebelles.

Mais des habitants ont indiqué à l’AFP que les talibans sont toujours présents dans la ville où ils incendient des bâtiments et s’en prennent aux civils.

L’ONU a fait état d’informations non confirmées selon lesquelles plus de 100 civils auraient été victimes des violences depuis jeudi soir. Outre les tirs des talibans, les habitants sont exposés aux raids aériens conduits par les forces américaines en soutien aux Afghans.

Un élu de Ghazni, Shah Gul Rezaye, a indiqué mardi que certaines zones de la ville avaient été reprises. Mais dans d’autres, « les talibans ont positionné leurs combattants dans des bâtiments élevés pour tirer sur les forces de sécurité », a-t-il dit.

Les réseaux de télécommunications demeuraient pour la plupart coupés, rendant les informations difficiles à vérifier.

« Ghazni est une ville fantôme à présent. Les talibans font du porte-à-porte pour trouver les fonctionnaires gouvernementaux et leurs familles et les tuer », a assuré un habitant, Sayed Zia. « Ceux qui le peuvent fuient ».
Un autre habitant, se présentant sous le nom d’Abdullah, a affirmé que les talibans tuaient ceux qui refusaient de les aider.

« J’ai vu deux camions pleins de cercueils se diriger vers un cimetière de la ville. Ils semblaient être tous des civils », a-t-il dit.

« La ville est pleine de fumée. Partout où ils vont, ils mettent le feu », a-t-il ajouté, faisant état de magasins pillés et de difficultés à se procurer de l’eau et de la nourriture.

D’autres habitants ont affirmé à l’AFP avoir vu des corps abandonnés dans les rues ces derniers jours.

« Pour le moment, les combats auraient fait de 110 à 150 victimes civiles. Les chiffres doivent encore être vérifiés », a indiqué l’Ocha, le bureau de l’ONU chargé de la coordination des actions humanitaires.

Des talibans pourraient s’être cachés dans des maisons et endroits publics, « accroissant le risque de victimes civiles lors de ripostes militaires aériennes », souligne encore l’Ocha.

Lundi, le ministre de la Défense Tariq Shah Bahrami avait annoncé qu’au moins 100 membres des forces de sécurité avaient été tués dans la bataille, ainsi que de 20 à 30 civils.

Auteur
AFP

 




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