11.9 C
Alger
Accueil Blog Page 2124

Talaie El Hourriyet condamne la violation continue du droit de manifester

0
Répression du sit-in pacifique organisé par Mouwatana

Talaie El Hourriyet condamne la violation continue du droit de manifester

Le parti Talaie El Hourriyet a rendu public le communiqué suivant qui soutient les militants de Mouwatana dont le rassemblement a été réprimé dimanche à Alger. 

« Le Parti Talaie El Hourriyet condamne énergiquement la répression  du   sit-in pacifique organisé par le Mouvement Mouwatana, le 12 août à la Place des Martyrs, à Alger ,pour dénoncer le coup de force que le pouvoir en place se prépare à opérer pour assurer le statu quo et le maintien du régime en place contre la volonté populaire et l’aspiration au changement portée par la grande majorité du peuple algérien.

Il s’élève contre le recours à des méthodes autoritaires répressives pour empêcher un rassemblement pacifique et contre l’interpellation injustifiée de leaders de Partis Politiques, d’organisations de défense des Droits de l’Homme et de militants du mouvement associatif, interpellation significative du mépris des pouvoirs publics pour l’opposition.

Une fois de plus, Talaie El Hourriyet condamne la violation continue du droit de manifester pacifiquement et de la liberté d’expression consacrés par la constitution.

Il dénonce le rétrécissement du champ des libertés pour faire taire l’opposition  et rendre, encore plus difficile, la diffusion de son message pacifique par la fermeture hermétique des médias publics aux partis politiques de l’opposition, par les pressions exercées sur la presse indépendante et par le renforcement du dispositif arbitraire tendant à empêcher les contacts avec  le citoyen.   

Alger le 13 août 2018″

 




- Publicité -

Les pauv’ types

0
LE COUP DE GUEULE DE DIDOU

Les pauv’ types

Ils sont la risée des télévisions arabes. Ils ont atteint le fonds du ridicule, isolés diplomatiquement, isolés du monde, isolés de leur peuple, se racontant les histoires auxquelles ils ne croient même pas, appelant à un cinquième mandat pour un homme malade, malade de tout, malade du pouvoir, malade de s’affirmer, pour un homme qui vient de faire rater à l’Algérie l’occasion unique (et qui ne se présentera plus jamais) de sortir du sous-développement en dilapidant 1000 milliards de dollars, par son incompétence, ses petites magouilles, sa suffisance, son inféodation aux grandes puissances…

Ils règnent sur ce pays par le glaive et l’indignité, par le mensonge et la corruption des âmes, écoutez-les qui deviennent serpillères, écuyers d’un homme qui exige d’eux toujours plus de déshonneur, toujours plus d’infamie. Comment croire que ce pays a donné des hommes exceptionnels quand on les entend parler et supplier leur chef de se « sacrifier encore » pour un cinquième mandat ?

Plus aucun pays dans le monde n’utilise ces formules de harem. Ils ont fait de l’Algérie le dernier carré planétaire de la bassesse. On ne sait pas si Dieu leur pardonnera, mais les martyrs certainement pas. Ils ont fait rougir de honte Ben M’hidi.  

Auteur
Didou

 




- Publicité -

Conflit Arabie saoudite – Canada : la faute des Américains ?

0
Tribune

Conflit Arabie saoudite – Canada : la faute des Américains ?

Le fait qu’un pays qui est un allié proche des États-Unis s’attaque actuellement au Canada ouvre la porte à une interprétation politique de ce conflit considéré jusqu’à maintenant comme relié aux droits de l’Homme.

Il est généralement admis que pour trouver le responsable d’un crime, il faut chercher en premier à qui il profite. Si on regarde le conflit entre le Canada et l’Arabie Saoudite sous cet angle, une question se pose. Les États-Unis ont-ils demandé aux Saoudiens de s’attaquer au gouvernement canadien pour l’aider dans ses négociations ? Ce qui est vu comme un exemple d’incompétence culturelle du gouvernement Trudeau relié aux droits de l’Homme peut aussi être considéré comme une trappe politique dans laquelle il est tombé.

Exploiter une faiblesse ?

On peut faire le rapprochement entre deux récents incidents qui ont plusieurs points communs. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement Trudeau voit des propos qu’il considère anodin créer d’importantes conséquences. La réponse agressive du royaume saoudien venait après que Donald Trump ait vertement apostrophé Justin Trudeau au Sommet du G7. Dans les deux événements, des commentaires politiques pour consommation interne de membres du gouvernement canadien sont pris au premier degré et décriés au niveau international. Ils ont aussi entrainé des réactions rapides et drastiques qui ont fait mal paraître ce gouvernement.

Les deux points ont été marqués si rapidement dans le but canadien qu’il faut se demander si ceux qui les ont comptés n’étaient pas bien préparé et en embuscade. Le premier ministre canadien, ni la ministre des Affaires étrangères n’ont eu le temps de réaction nécessaire pour donner une réponse appropriée aux réactions à leurs commentaires. Ces coups frappés rapidement dans le monde des relations internationales, qui se meuvent généralement lentement, laissent songeur sur les intentions réelles de ceux qui les ont portés.

L’excuse des droits de l’Homme?

Il faut dire que les quelques lignes sur Twitter de Chrystia Freeland qui a déclenché la réaction de l’Arabie saoudite étaient bien intentionnées, mais particulièrement irréfléchies. Pour un ministre canadien, de condamner le gouvernement saoudien en matière de protection des droits de la personne au Moyen-Orient, c’est un peu comme donner des contraventions de vitesse dans une course de F1. Dans le monde où vit l’Arabie Saoudite, il n’est pas le gouvernement le plus sanglant ni le plus barbare.

Ses actions, qui seraient inacceptables sur le continent nord-américain, sont cependant relativement modérées comparées à la destruction systématique des villes syriennes et aux massacres commis par le régime de Bachar Al-Assad appuyé par l’Iran et la Russie.

Le fait que le gouvernement Trudeau a validé en 2016 le contrat de 15 milliards de dollars de vente de véhicules de guerre à l’Arabie Saoudite montre de plus que le respect des droits de la personne n’est pas si prioritaire que ça pour lui. Pour se créer une position publique défendable, il pourrait donc avoir décidé d’enfoncer le bouchon et de s’en draper. Cette position a l’avantage d’être cohérente avec l’image internationale du pays. Cependant, comme l’ont si bien relevé des intervenants saoudiens, elle n’est pas cohérente avec ce que fait le Canada avec ses autochtones et ses minorités, notamment celle francophone.

Un outil de Trump ?

Mohammed ben Salmane a le soutien de l’administration Trump et lui rend de grands services au Moyen-Orient. C’est d’ailleurs dans ce pays que Trump a fait son premier voyage à l’étranger. En comparaison, il est venu pour la première fois au Canada en juin pour le sommet du G7 et en est parti en qualifiant Justin Trudeau de « faible » et de « malhonnête » au sujet de ses positions sur l’ALENA. Le fort lien entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite pourrait aussi expliquer pourquoi des alliés traditionnels du Canada que sont les pays européens et la Grande-Bretagne ont été réticents à s’impliquer dans ce conflit. Dans le dossier de Samar et Raif Badawi, l’Arabie Saoudite agit comme le propriétaire d’un château de verre qui jette des roches sur une cabane au Canada. Sa position est fondamentalement faible au niveau des droits de l’Homme qui sont, rappelons-le, universels.

Pour agir de la sorte, il doit être suffisamment sûr que des pays qui respectent ces droits ne se mettent pas à retourner ses cailloux sur son château. Le support ou la complicité d’un puissant allié semble donc être nécessaire à une telle position forte contre le Canada.

De plus, les mesures punitives que Riyad a prises contre des pays occidentaux qui l’ont critiqué dans le passé étaient beaucoup plus limitées. Il a suspendu l’année dernière des contrats avec des agences allemandes et a rappelé son ambassadeur posté à Berlin à la suite de propos du ministre allemand des Affaires étrangères sur la crise politique libanaise. En 2015, les Saoudiens avaient réagi aux critiques de la Suède sur ses violations des droits de l’Homme en rappelant son ambassadeur de Stockholm et en arrêtant de délivrer des visas d’affaires aux Suédois.

Une aide aux États-Unis?

Le changement de positionnement dans les négociations des deux partenaires nord-américains à la suite à cette situation pourrait aussi donner une certaine crédibilité à la thèse de la frappe américaine menée par son ami saoudien. Après cette réaction, le Canada réalise qu’il est un petit poisson dans une mer de requins. Il se rend aussi compte que le grand frère américain qui l’a souvent protégé dans le passé n’a plus vraiment d’intérêt pour le faire. Sa position internationale s’en trouve affaiblie et son gouvernement décrédibilisée.

Les États-Unis se trouvent donc à avoir une position plus forte dans tous les dossiers où ils sont en négociations avec le Canada. Cette situation tourne suffisamment bien pour les États-Unis pour engendrer une certaine suspicion sur ses causes réelles.

Auteur
Michel Gourd

 




- Publicité -

Les Algériens : de l’université à l’exil

0
Regard

Les Algériens : de l’université à l’exil

Campus France est assailli de demandes des étudiants algériens qui quittent massivement le pays.

La période estivale voit, habituellement, des dizaines, voire des centaines, de milliers d’émigrés algériens revenir au pays pour y passer leurs vacances. C’est aussi le moment de se préparer à émigrer pour des milliers d’étudiants algériens. Campus France d’Alger a fini son tri depuis quelques semaines et le consulat délivre des visas pour les heureux élus qui sont quelques milliers parmi les dizaines de milliers de candidats.

Les mouvements de populations et les flux migratoires ne sont pas des phénomènes sociaux nouveaux ou récents. Les guerres et les famines ont généré d’innombrables déplacements de populations à travers l’histoire. Les dictatures ont forcé des millions d’individus à l’exil. La misère pousse une multitude de personnes à émigrer comme c’est le cas actuellement avec des flux migratoires clandestins vers l’Europe. Cette Europe qui attire aussi des êtres qui aspirent à une vie meilleure d’un point de vue humain.

Depuis quelques années un phénomène d’émigration illégale se développe en Algérie avec ceux qu’on appelle les « harragas » ; ce sont les candidats à l’exil qui ne sont pas désirés par l’Europe, notamment la France qui est la destination privilégiée par cette population pour des raisons historiques, sociales et culturelles.

L’immigration en France fait continuellement l’objet de restrictions depuis quelques lustres mais l’accueil des étudiants étrangers n’a fait l’objet que d’une réorganisation avec la création de Campus France. Pour le contrôle des flux migratoires estudiantins, Campus France a pour mission d’instaurer des quotas pour chaque pays pourvoyeur d’étudiants candidats à l’exil et d’organiser la sélection dans les pays pourvoyeurs d’étudiants-émigrés.

Avant Campus France, la majorité des étudiants étrangers en France était issue de l’Afrique. Avec cette nouvelle organisation, il y a une volonté de diversifier les origines des étudiants étrangers en France. La sélection dans les pays d’origine des candidats à la poursuite des études en France permet cette régulation tout en évitant de recevoir dans les universités de l’Hexagone des étudiants « non désirés ».

Avec Campus France, le gouvernement français est certain de faire au mieux pour n’accueillir que les meilleurs étudiants de ces pays. Il faut dire que le nombre d’étudiants des pays sous-développés qui vont poursuivre leurs études en France qui reviennent dans leurs pays est infime.

Ainsi, grâce à Campus France, la France pompe le peu de matière grise qui arrive à se former dans les universités de ces pays qui n’arrivent pas à retenir leurs enfants les plus doués parmi leurs diplômés de l’enseignement supérieur : ils les forment jusqu’à un certain niveau pour les « offrir » ensuite à des pays qui connaissent la valeur des ressources humaines. Personne n’est dupe du mythe du retour des étudiants dans leurs pays à l’issue de leurs cursus universitaires en France : ceux qui échouent aux autres étapes de sélection se débrouillent pour s’installer, même dans d’autres pays occidentaux (comme le Canada, par exemple).

Nos aînés ont vécu l’émigration et l’exil comme une grande souffrance, voire une sorte de malédiction. On émigrait par nécessité économique, et l’arrachement aux siens était une douleur subie par l’émigré qui ne l’avait pas souhaité. L’émigration n’était pas un rêve mais un cauchemar. Vivre loin des siens n’est pas quelque chose qui aide à vivre heureux. La nostalgie de l’exilé n’est pas faite pour contribuer à son bonheur. Les émigrés ne choisissaient pas leur condition et leurs familles n’étaient pas heureuses de la séparation imposée par les conditions socio-historiques et économiques.

Il y a évidemment des personnes qui avaient choisi d’émigrer sans y être contraints par des considérations économiques ou politiques. Mais elles ne constituaient pas une partie importante de l’émigration. Il y a toujours, et sous tous les cieux, des gens qui pensent qu’ils seront mieux ailleurs que chez eux, en quête d’un bonheur qu’ils n’arrivent pas atteindre dans leurs pays.

De nos jours, l’émigration semble souhaitée par de plus en plus d’Algériens. Et les étudiants n’échappent pas à cette tendance. Les parents s’associent souvent aux projets d’émigration de leur progéniture. Il y a des parents qui envoient leurs enfants très jeunes en Occident, quand ils n’arrivent pas à émigrer en famille. Il y a de plus en plus de parents qui recourent à l’exil pour «sauver» leurs enfants !

Le fait que d’innombrables parents ont pour premier projet l’exil pour leur progéniture montre à quel point le pays est devenu désespérant.

Lorsque les jeunes et les moins jeunes rêvent, en masse, d’aller vivre loin de leurs parents et amis, préférant l’exil à la chaleur du pays natal, on comprend que l’avenir du pays est sérieusement compromis.

56 ans après une indépendance chèrement acquise, l’Algérie désespère ses enfants, excepté ceux qui profitent du système. Des centaines de milliers d’Algériens ont payé de leurs vies pour que le peuple algérien vive dans la liberté et la dignité. Un demi-siècle a suffi à ceux qui ont confisqué l’indépendance pour humilier le peuple et le désespérer. Un peuple qui voit, impuissant, ses enfants partir sous d’autres cieux en quête d’un bonheur qui leur semble impossible chez eux ; « Celui qui veut quitter le lieu où il vit n’est pas heureux », écrit Milan Kundera dans « L’insoutenable légèreté de l’être » (p. 46).

Auteur
Nacer Aït Ouali

 




- Publicité -

L’accueil détestable au seuil du consulat général d’Algérie à Paris

0
Coup de gueule

L’accueil détestable au seuil du consulat général d’Algérie à Paris

Au 11, rue d’Argentine à Paris se trouve le siège du Consulat Général d’Algérie. S’y presse une foule nombreuse de citoyens algériens émigrés/immigrés dont plusieurs générations sont nées en France et dont beaucoup ont la double nationalité. On y vient pour régler diverses formalités, dont le passeport, entre autres.

Dès l’entrée, vous êtes accueilli par un agent de sécurité nommé Mahieddine dont la mine revêche et rébarbative vous coupe les jambes. Lui demandez-vous calmement , par exemple, où se trouve tel service? il vous répond d’une manière si cassante et si agressive que vous vous sentez pétrifié par la peur…Insistez-vous, toujours calmement, pour qu’il  vous oriente vers le service concerné, il vous répond invariablement : « Ne me parlez plus, s’il vous plait, allez vous-en ! je suis pas à votre disposition!! ».

Avec sa calvitie naissante et ses mouvements nerveux et agités, Mahieddine ne se sent guère tenu ni par les obligations professionnelles qui lui dictent les codes de politesse, ni par la conduite civile et civique que requiert une éducation élémentaire. C’est un homme qui ressemble au personnage de « L’Agité du bocal » de Louis-Ferdinand Céline, sauf que l’agité de Céline était un homme de lettres qui n’agressait personne, alors que ce Mahieddine semble n’avoir d’autre culture ou considération pour les hommes et les femmes auxquels il a affaire que la hargne au ventre. Sa bouche même, quand il l’ouvre, écume de colère immotivée et de propos malséants. Il se considère, mais peut-être à son insu, comme étant le maître des lieux, puisqu’il ne fait montre ni de gêne ni de « peur » d’être sanctionné pour mauvaise conduite.

Tout se passe comme s’il avait  reçu carte blanche pour agir à sa guise. L’unique mérite, pourrait-on dire, de cet homme, c’est qu’il ne fait point de discrimination et traite tous les visiteurs de la même façon martiale. Il traiterait un Ministre ou un Général de corps d’armée se présentant à lui de la même manière qu’il le ferait avec un quidam…Pour cela, je lui rends justice…..

Une agressivité à fleur de peau

Certains agents, comme cette dame aux lunettes pendues à son buste, approuve la conduite quasi-militariste de ce dernier lorsqu’elle me lance à la face : « Ecoutez et exécutez les ordres de Monsieur! » (je transcris fidèlement et littéralement le propos de cette dame). Je suis resté ébahi devant ses propos rugueux, et j’ai dû m’exécuter sans mot dire.

Cela s’est passé le samedi 4 août 2018 lorsque je me suis rendu à 10 heures du matin au Consulat pour renouvellement de mon passeport. A la question : « Monsieur, s’il vous plait, à quelle heure arrive l’employé de ce bureau-ci ? », M. Mahieddine me répond tout de go, sans préambule : « Je sais pas moi, j’ai pas ses horaires, je chuis pas là pour ça ! ». Je lui répète très poliment et calmement la question, il me répond d’un ton menaçant : « Ne me parlez plus, s’il vous plait, allez vous-en ! je suis pas à votre disposition !! ». Au mot « excusez-moi Monsieur si je me suis mal expliqué… », il me répond : « Ne me parle pas! » avant de me secouer au pied de l’entrée…J’ai titubé comme un somnambule et je me suis cru non pas dans une chancellerie, mais dans un établissement carcéral où les chiourmes font la loi…

En scrutant ses gestes et son comportement autoritaire, je me suis dit: « Suivant quels critères  de compétences il a été recruté comme agent de sécurité ? Et la politesse ne fait-elle pas partie de ces critères d’admission au concours du recrutement? » Et ma réponse a été de me dire qu’il a été tout bonnement « pistonné », et c’est  ce piston qui lui donne des ailes et le sentiment de n’en faire qu’à sa tête…

Des agents consulaires peu regardants sur la politesse et de la courtoisie

Comme je l’a dit, ce Mahiddine, qui se prend sans le savoir pour le Consul Général d’Algérie à Paris, se comporte de manière univoque avec tous les visiteurs. Depuis plus de deux années, et à chaque visite que j’effectuais au Consulat, je l’observais agir de la même façon avec les citoyens qui s’adressent à lui. Je ne suis donc pas le seul a avoir été malmené par lui. Tous les « émigrés » qui ont affaire à lui se voient, dès le seuil de la chancellerie, rabroués, traités de manière peu amène. La politesse, la civilité, l’élégance et le respect de ses semblables, ne sont point sont fort, et d’ailleurs, il n’en a cure. En un mot, ce « videur » zélé ne distingue pas les bons citoyens des voyous et traite les uns et les autres sur le même pied d’égalité.

Avait-il reçu en haut lieu des consignes pour agir de la sorte ou le fait-il comme bon lui semble? Se sent-il « le protégé » de son chef hiérarchique ou agit-il selon ses propres sautes d’humeur? Dans les deux cas, on reste suspendu à une interrogation absolue, telle une indétermination mathématique…

Après avoir encaissé l’agression verbale et physique de M. Le portier Mahidienne, je me suis adressé au préposé de l’accueil, à l’entrée gauche de la chancellerie, pour m’en plaindre:  » Monsieur, lui-dis, je vous prends à témoins contre le comportement incorrect de l’agent de sécurité dont je suis l’objet et je souhaiterais bien en faire part à M. Le Consul lui-même pour qu’il rappelle éventuellement à l’ordre cet agent à la conduite excessive… » La réponse subséquente que j’ai reçue de cet agent d’accueil fut celle-ci :  » Ce n’est pas à moi de me dire tout cela! Venez avec moi, je vais vous conduire chez mon collègue et démerdez -vous avec lui!! » Puis, il m’invite à le suivre, cherche du regard son collègue à travers le labyrinthe du rez- de -chaussée, et ne le trouve pas. Et heureusement pour moi, car l’objectif de cet agent distributeur de tickets à l’entrée était manifestement d’attiser le feu de la haine entre « le videur » et moi, et non pour calmer le jeu!!! Chaussant de grosses lunettes, ce Monsieur, bien qu’il fût moins hargneux que le videur, il n’en restât pas moins solidaire de lui et se révéla être à l’examen attentif  le « protégé » de quelque chef de service à l’étage supérieur…

Les « bons » et les « méchants » de notre consulat parisien

Comme le dit si bien l’adage français, « les bons paient souvent pour les méchants ». Or, ces très minoritaires et méchantes personnes nous cachent la forêt des bonnes âmes, généreuses et consciencieuses de leur devoir, et qui, par ailleurs, s’attèlent à tous les étages et à tous les services du Consulat, à répondre aux attentes documentaires des citoyens. Force est de reconnaître donc que l’écrasante majorité des employés consulaires, femmes et hommes confondus, font preuve d’écoute, d’efforts d’explication et de volonté  manifeste de satisfaire les demandes légales ou légitimes des demandeurs.

En dépit des conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent, conditions liées tout à la fois à la compression drastique du personnel qu’à l’accroissement de la population émigrée/immigrée dont les demandes en documents administratifs suivent une courbe quasi géométrique, les employés du Consulat algérien à Paris se montrent stoïques et supportent des charges de travail qui dépassent au loin leurs capacités physiques…Sacrifiés sur l’autel des réductions du personnel  sous prétexte d’austérité, ces petits fonctionnaires constituent à la fois l’épine dorsale du Consulat général à Paris, et les victimes expiatoires de leurs chefs hiérarchiques pour lesquels leurs intérêts personnels et tribaux passent avant l’intérêt suprême de la collectivité nationale, et l’image de la nation et de l’Etat dont ils prétendent être les représentants incarnés.

Ce sont ces petits fonctionnaires majoritaires qui paient la facture des méchants minoritaires qui, à l’instar de leurs protecteurs « haut placés », méprisent le petit peuple et font fi, au tréfonds d’eux-mêmes, de l’honneur de la Nation et de l’Etat algériens. La  mauvaise conduite des méchants, qui sont par définition brutaux et incultes de surcroît, rejaillit non seulement sur l’image de bons et d’honnêtes patriotes du Consulat, mais ternit aussi l’image du pays tout entier au regard du monde extérieur.

Marine Le Pen et ses amis politiques- ces nostalgiques de l’Algérie française ou séparatistes comme Ferhat Mehenni- ne devraient pas manquer de se réjouir et d’applaudir à deux mains le spectacle honteux qu’offre aux visiteurs dès le seuil du Consulat ces agents de « sécurité » revêches et agressifs, comme ce Mahieddine et ses acolytes – la petite dame  aux airs vraiment vulgaires et morveux ainsi que le Monsieur de l’accueil, aux grosses lunettes – dont nous avons parlés. Ces trois agents représentent, pour le visiteur étranger, « le vrai visage de l’Algérie », sa « vitrine » en quelque sorte, alors que ces individus incultes et méprisants ne représentent qu’eux-mêmes et leurs bêtises humaines. Comme dit le livre de la sagesse chinoise : « Le méchant arrive, et le mépris arrive avec lui. ». Ou encore : « Un méchant fortuné est un beau fruit à l’extérieur qui renferme intérieurement un ver. » (proverbe italien). Ces maximes s’appliquent de manière adéquate à ces agents sécurité consulaire  pour qui la politesse et la civilité ressortent de l’inanité…

Mais la question ultime qui interpelle tout et un chacun est celle-ci : M. le Consul général  d’Algérie à Paris, rue d’Argentine, sait-il ce qui se passe à l’intérieur de « sa » maison ?

Sait-il que ses agents dont il est question se comportent comme s’ils étaient dans une chasse-gardée, en terre conquise ? Sait-il qu’il est doublé dans sa fonction de Consul et de représentant de l’Etat algérien, par des petits voyous aux propos abrupts et cassants, et pour qui la politesse et l’image du pays  ressort du cadet de leur souci ?

Je termine, enfin, mon propos par ces interrogations : Que faire pour mettre une sourdine au recrutement d’agents, d’employés et de fonctionnaires d’après les seuls critères du « piston », de cousinage (ben ‘ammis), et non selon les compétences? Le grand mal dont souffre l’Algérie n’est-il pas le népotisme, l’incurie et le déficit du patriotisme?

Ahmed Rouadjia, Professeur d’Histoire et de sociologie politique publique, Université Mohamed Boudiaf, M’sila

Auteur
Ahmed Rouadjia, Pr d’Histoire et de sociologie politique

 




- Publicité -

Le président Erdogan y voit « complot politique » contre la Turquie

0
Chute de la livre turque

Le président Erdogan y voit « complot politique » contre la Turquie

Le président Recep Tayyip Erdogan a estimé dimanche que la chute de la livre turque résultait d’un « complot politique » contre son pays, qui ripostera en cherchant « de nouveaux marchés et alliés », alors que ses relations avec les Etats-Unis sont en crise.

Déclarations chocs, sanctions, menaces de représailles, puis doublement des tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium turc : le ping-pong entre les deux alliés au sein de l’Otan est allé crescendo ces derniers jours, emportant avec lui la livre turque, qui a dévissé vendredi de 16% face au billet vert.

Au coeur de cette bataille : le sort du pasteur américain Andrew Brunson, actuellement jugé en Turquie pour « terrorisme » et « espionnage », placé fin juillet en résidence surveillée après un an et demi de détention. 

Tous les yeux seront rivés sur le cours de la livre à l’ouverture des marchés des changes lundi, mais M. Erdogan n’entend faire aucune concession.

« Le but de l’opération est d’obtenir la reddition de la Turquie dans tous les domaines, de la finance à la politique. Nous affrontons de nouveau un complot politique en sous-main. Avec l’aide de Dieu, nous surmonterons cela », a-t-il déclaré devant des partisans réunis à Trébizonde, sur la Mer noire (nord-est).

M. Erdogan n’a pas semblé outre mesure inquiet de la décision du président Donald Trump, annoncée dans un tweet, de doubler les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium turcs.

Si Washington est prêt à sacrifier ses relations avec Ankara, la Turquie réagira « en passant à de nouveaux marchés, de nouveaux partenariats et de nouveaux alliés, aux dépens de celui qui a lancé une guerre économique contre le monde entier, y compris notre pays », a-t-il menacé.

« Good bye » 

« Certains ferment les portes et d’autres en ouvrent de nouvelles », a ajouté le président turc, qui a renforcé ces dernières années ses liens avec des pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie.

Il a laissé entendre que c’était l’ensemble de l’alliance entre la Turquie – devenue membre de l’Otan en 1952 avec le soutien de Washington – et les Etats-Unis qui était en jeu. Les Etats-Unis disposent d’une importante base à Incirlik, dans le sud du pays, actuellement utilisée comme centre des opérations contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

La Turquie reproche aussi aux Etats-Unis le soutien apporté en Syrie aux Unités de protection du peuple kurde (YPG). Ankara voit dans cette milice une émanation du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), classé « terroriste » par la Turquie mais aussi les Etats-Unis.

« Nous ne pouvons que dire +good bye+ à quiconque décide de sacrifier son partenariat stratégique et une alliance d’un demi-siècle avec un pays de 81 millions d’habitants pour sauvegarder ses relations avec des groupes terroristes », a-t-il tonné. « Vous osez sacrifier la Turquie et ses 81 millions d’habitants pour un pasteur lié à des groupes terroristes? » s’est-il indigné.

Les Etats-Unis demandent la libération immédiate du pasteur, qui risque jusqu’à 35 ans de prison, alors que la Turquie plaide pour l’extradition de Fethullah Gülen, prédicateur turc établi depuis près de 20 ans sur le sol américain et soupçonné par Ankara d’être l’architecte du putsch manqué de juillet 2016.

Le président turc s’est montré samedi intraitable au sujet du pasteur américain : « Nous n’avons pas fait jusqu’ici de concessions en matière de justice et nous n’en ferons jamais ». 

Les deux parties campent sur leurs positions, ce qui ne laisse entrevoir aucune amélioration à court terme de leurs relations.

Dans son tweet annonçant l’augmentation des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium turcs, Donald Trump l’avait d’ailleurs lui-même reconnu : « Nos relations avec la Turquie ne sont pas bonnes en ce moment ».

Auteur
AFP

 




- Publicité -

Une manifestation contre le 5e mandat réprimée à Alger

0
A l’appel de Mouwatana

Une manifestation contre le 5e mandat réprimée à Alger

C’est la première fois que les militants du mouvement Mouwatana (Citoyenneté), créé au début de l’été, tentent une manifestation publique dans les rues de la capitale Alger. 

Les militants de ce mouvement ont été aujourd’hui interpellés par la police à la place des martyrs sous prétexte que les manifestations sont interdites dans la capitale.

Il s’agit du Me Salah Dabouz, Sofiane Djilali président de Jil Jadid, le journaliste Saad Bouakba et Zoubida Asoul ainsi que d’autres militants.

Selon des militants présents sur les lieux de la manifestation, la police a tenté de leur confisquer leurs smartphone avant d’être embarqués.

Les personnes arrêtées ont été relâchées quelques minutes plus tard. Dans un communiqué rendu public dans la soirée, le mouvement Mouwatana dénonce la répression de son rassemblement. 

« Mouwatana s’élève contre cette répression des libertés qui, théoriquement, sont inscrites dans la Constitution. Cette interdiction est le fait d’une instruction du wali d’Alger qui ne se réfère à aucune loi publique et de ce fait est illégale.

Alors que le pouvoir utilise tous les moyens de l’Etat, que le FLN et le RND  sont couverts par les médias publics, utilisent les organisations de « masse », l’université et tout le reste, l’opposition est interdite d’expression et de tout mouvement », souligne le mouvement.

Auteur
K. O.

 




- Publicité -

Mouwatana : « Le Président est un homme absent »

0
Après la répression de son sit-in d’Alger

Mouwatana : « Le Président est un homme absent »

Le Mouvement Mouwatana opposé au 5 mandat de Bouteflika a rendu le communiqué suivant suite à la répression de son rassemblement qui a eu lieu place des Martyrs à Alger.

« Joignant le geste à la parole, Mouwatana a organisé ce matin, à la place des martyres à Alger, un sit in pour dénoncer les préparatifs de l’humiliant 5ème mandat et réclamer l’instauration d’un véritable Etat de droit.

Malgré l’extrême discrétion dans l’organisation de cette sortie, les éléments de la police, en tenue civile, ont très rapidement inondé la place des martyres et empêché le déroulement de la manifestation.

Très rapidement, l’ensemble des dirigeants de Mouwatana ainsi que plusieurs cadres de Jil Jadid ont été arrêtés et dirigés vers les locaux de la police.

Il y eu quelques échauffourées à cause des réquisitions des téléphones portables par la police qui ont réussi à supprimer un grand nombre d’images et de vidéos.

En plus des présidents des partis présents (Zoubida Assoul et Soufiane Djilali), les militants arrêtés sont : Smail Saidani, Abdelghani Badi, Salah Debbouz, Mehdi Djabri, Habib Brahmia, Noureddine Oukrif, Amine Arib, Meriem Saidani, Lakhdar Amokrane, Fawzi Beggah, Anis Hamidi, Mourad Nahi, Hocine Ziane.

Après audition sur procès-verbal, l’ensemble des militants ont été relâchés en fin de matinée.

Mouwatana s’élève contre cette répression des libertés qui, théoriquement, sont inscrites dans la Constitution. Cette interdiction est le fait d’une instruction du wali d’Alger qui ne se réfère à aucune loi publique et de ce fait est illégale.

Alors que le pouvoir utilise tous les moyens de l’Etat, que le FLN et le RND  sont couverts par les médias publics, utilisent les organisations de « masse », l’université et tout le reste, l’opposition est interdite d’expression et de tout mouvement.

Mais les Algériens connaissent aujourd’hui la vérité : Le Président est un homme absent, et seuls ceux qui profitent de cette situation pour des raisons de pouvoir et d’argent l’imposent à la nation ! »

Zoubida Assoul, porte-parole

 




- Publicité -

Topographie idéale pour une «régression» caractérisée

0
Enseignement

Topographie idéale pour une «régression» caractérisée

La ministre de l’Education, Mme Benghebrit, a beau tenter de remonter la pente, l’école algérienne est toujours en déclin ! Pas question de revenir, ici, sur toutes les raisons qui tirent celle-ci vers le bas, car on en parle toujours pour rien ! Oui, pour rien! Je persiste et signe sur ces deux syllabes-là : pour rien. Suivant toutes les locomotives du train qui crachote de la fumée noire, notre école est même atteinte, aujourd’hui, d’hypocondrie ! Cette maladie rare qui l’a rendue suspicieuse, frileuse, fragile et rétive, à tout vent de modernité.

La liste des adjectifs sinistres peut s’allonger davantage, si on regarde du côté des piètres résultats du dernier examen du Bac et de la dégradation constante du niveau de nos étudiants. Qui « culpabiliser » dans cette histoire? Le ministère de la tutelle? Le corps enseignant? Les syndicats? L’Etat ? La société civile? Sans tarder dans la réflexion, on peut facilement répondre : nous tous! Après une année scolaire, jalonnée de grèves, de mouvements de protestation et de retards, à tous les niveaux, on demande à l’école des performances.

Drôle ! C’est comme si on demande, de bon matin, à un unijambiste de faire cinquante pompes ou de courir un sprint! C’est dire que c’est presque de l’ordre de l’impossible! 

Une école, c’est de la force des idées et des initiatives, de la continuité et du suivi pédagogique, de la cohérence, entre le contenu des programmes et les examens proposés aux élèves, de la compatibilité entre les formations dispensées à l’Université et le marché du travail… Former un élève, c’est le préparer à l’avenir, en lui donnant les compétences de base pour affronter, à l’aise, le cycle universitaire. Rien de tout ça, chez nous! D’autant que cette école-là recycle les mêmes erreurs du passé et notre système éducatif tourne en rond, otage des idéologies aussi rétrogrades que stériles. Mais jusqu’à quand? Voilà la question qu’on esquive, par peur de croiser la dure réalité.

L’école est devenue le dépotoir de nos amertumes et de nos ressentiments. On dirait qu’on est en train de couper les racines de l’arbre de la science et qu’on attend à ce qu’il nous donne des fruits. Comment ça? On nage dans nos turpitudes et dans nos contradictions. Purée! Mais le diagnostic est déjà fait, qu’attendons-nous alors pour agir? Qu’attendons-nous pour dire que désormais la place est à l’effort, à la compétence et au mérite? Qu’attendons-nous pour fédérer les énergies de tous les acteurs sincères du monde du Savoir et de la Société civile pour redonner à l’école ses lettres de noblesse ?

L’école algérienne, ce n’est pas seulement Mme Benghebrit, c’est vous et moi, les autres, nous tous. Nous tous. Tant que notre école est malade, on est tous foutus! Et les seuls gagnants dans tout ça, vous les devinerez bien-sûr : ces rentiers qui veulent abrutir le peuple, en s’enorgueillissant d’avoir construit une école, devenue hélas une machine de nombreux faux diplômés, de faux ingénieurs qui grossissent les rangs des chômeurs, de faux médecins et de « charlatans » qui cassent ce qui reste à nos hôpitaux. Or, l’école doit être l’investissement de toute la Communauté, si l’on espère le changement en Algérie. 

Auteur
Kamal Guerroua

 




- Publicité -

Primo Levi : «Si c’est un homme», une aventure humaine

0
Conseil de lecture aux jeunes

Primo Levi : «Si c’est un homme», une aventure humaine

Avec le chef-d’œuvre mondial de la littérature proposé aujourd’hui il faut deux avertissements préalables aux jeunes lecteurs algériens.

Pour le premier, je sais parfaitement le climat actuel dans lequel se trouve l’opinion publique envers un certain conflit au Moyen-Orient qui, bien que légitime et fondée, peut faire dévier la raison  lorsqu’il s’agit d’évoquer une histoire relatant les camps nazis d’extermination. La lecture des innombrables messages sur les réseaux sociaux le laisse penser avec certitude.

Les douleurs et les injustices ne se compensent pas et il faut faire la part des choses en entrant dans ce gigantesque roman autobiographique de Primo Levi, «Si c’est un homme», mondialement connu et apprécié.

Le second avertissement est de ne pas craindre de lire une histoire qui semble être morbide et risquer de provoquer un rejet du livre. L’un des plaisirs de lire est sa compatibilité avec tous les genres, c’est justement toute sa richesse et son secret.

Primo Levi a été le premier à rompre aussi fortement le silence assourdissant des déportés à leur retour des camps, ceux qui avaient eu la chance de survivre et qui s’étaient emmurés dans un mutisme total. Il a su trouver le génie de nous en parler avec la plus simple des méthodes, décrire sans y adjoindre la moindre opinion, la moindre larme ou sentiment d’horreur.

C’est en cela que ce livre est incontournable dans le témoignage de l’humanité contre la barbarie humaine qui peut sévir, même chez les plus cultivés. Primo Levi raconte sa vie jusqu’à cet épisode dramatique qui tourne le dos à la civilisation.

Il raconte avec son extraordinaire talent d’écrivain qui se retrouve dans tous ses autres écrits et que je vous recommande par la suite. Il s’extrait de ses sentiments pour être le journaliste et l’historien d’un vécu que nul autre n’aurait pu écrire sans effusion de haine et sentiments accusatoires.

Devant la plus petite anecdote de son quotidien d’interné jusqu’aux récits les plus sombres des condamnés à la mort, Primo Levi nous laisse face à notre opinion, à notre jugement. Il raconte inlassablement et nous entrons avec lui dans un chemin de vie des plus extraordinaires qu’il soit possible de décrire. Il ne juge pas, il nous laisse à notre liberté d’avoir un sentiment personnel, quel qu’il soit.

Mais quel autre sentiment que le dégoût et l’indignation pourrait-on avoir face à cette tragédie épouvantable ? Primo Levi ne se prononce pas sur les faits historiques, il a fait mieux comme témoignage, il les a vécus et supportés dans sa chair. Pour lui, ce sera suffisant pour le transmettre aux générations futures afin que la mémoire ne puisse oublier une telle folie meurtrière et collective.  

Né en 1919 à Turin, l’écrivain est l’enfant d’une famille de la bourgeoisie moyenne, juive libérale et d’origine séfarade. Son père est ingénieur et, tout comme sa mère, a une très grande culture, notamment francophone. Le jeune Primo était ainsi appelé à une brillante carrière de chimiste qui commençait à naître lorsque les événements survinrent.

Dans ces années de pouvoir de Mussolini, les lois antisémites étaient promulguées mais pas encore véritablement appliquées. Le dictateur fut écarté et son successeur signa un accord avec les alliés. Tout pouvait aller mieux mais ce ne fut qu’un court moment d’espoir car Mussolini fut libéré par les Allemands et une chape de plomb s’abattit alors véritablement sur la péninsule italienne.

Primo Levi, comme beaucoup de ses compagnons, entra en résistance et tout s’accéléra jusqu’au camp d’Auschwitz où il fut déporté en 1944. Juif et résistant, deux causes de trop pour le régime de Rome et Berlin.

Son livre « Si c’est un homme » est donc le récit bouleversant qui commence par les années de son insouciante jeunesse pour se terminer dans l’horreur d’une monstrueuse barbarie. C’est dans ce livre que se trouve la célèbre phrase que beaucoup reprendront à leur compte pour toute une série de circonstances lorsqu’ils sont confrontés à une marginalité soudaine sans en avoir été conscients auparavant, « découvrir un jour qu’on est juif, arabe, noir…».

Primo Levi était Italien et rien, absolument rien, ne le prédestinait à se rendre compte de sa différence avec ses concitoyens. C’est une épreuve terrible de se retrouver déporté dans les camps de la mort avec ceux qui n’ont commis aucune faute, car naître d’une famille juive ne saurait l’être.

Ce livre est le plus grand témoignage de cette tragédie du 20ème siècle et ne peut être évité comme référence culturelle pour un jeune lecteur Algérien. Nous ne le rappellerons jamais assez, il s’agit tout d’abord d’un plaisir de lecture d’un très grand roman. Les jeunes lecteurs doivent laisser de côté toute approche philosophique et morale dans l’instant de leur lecture. Juste le plaisir immense d’un récit poignant jusqu’au bout. Comme nous le disons à chaque fois, la littérature a ce pouvoir de pénétrer insidieusement dans les esprits, forger la trame de l’individu cultivé et libre, sans pourtant avoir l’air de prodiguer un cours de morale.

Dans ce camp de détention, aujourd’hui si célèbre mais inconnu à l’époque, Primo Levi va connaître le froid, la faim, le marché noir et toutes les mesquineries humaines lorsqu’il s’agit de survivre. C’est pendant un séjour à l’infirmerie que le jeune italien va comprendre l’existence de l’innommable. Il comprend que ceux qui n’ont plus la capacité à travailler sont voués à la mort certaine.

Entouré d’un ami dont la moralité et la dignité sont restées intactes devant une épreuve si inhumaine, Primo Levi va s’accrocher et obtenir un travail de chimiste dans un laboratoire voisin. Mais je vous laisse à votre lecture de ce roman captivant jusqu’au bout de l’aventure exceptionnelle de cet écrivain qui a eu la force d’en témoigner avec une si grande distance de lucidité.

Avec la lecture de ce livre, il est peu vraisemblable que le désir d’aller plus loin dans l’œuvre de Primo Levi ne se fasse pas ressentir. Bien que celle-ci ne soit pas entièrement consacrée à cette expérience hors-norme de sa vie, on peut comprendre qu’elle en tienne une place prépondérante .

Je vous conseille pour la suite deux autres pistes, « La trêve » qui continue cette histoire mais une fois l’italien libéré du camp. On s’apercevra que la priorité des alliés, dès lors que la libération des internés fut assurée, n’était pas dans leur évacuation. Il y avait une guerre à terminer, aussi bien pour l’armée de l’Union Soviétique que pour les alliés. Primo Levi raconte leur errance à travers les routes, abandonnés mais enfin libres.

Puis, un autre conseil, celui-là pour sortir de l’histoire de la déportation. Nous l’avons déjà rappelé, Primo Levi est chimiste de formation. Dans « Le système périodique », il aura une idée tout à fait surprenante, titrer chaque chapitre du nom d’un élément chimique autour duquel il traduira une pensée, une histoire, une moralité.

L’écrivain italien décède en 1987 dans des conditions qui font, aujourd’hui encore, l’objet d’une polémique interminable. Primo Levi chute dans l’escalier intérieur de son immeuble et ses biographes se rangent à la décision du légiste qui conclut à un suicide. Il n’en sera pas ainsi longtemps car la thèse de l’accident revient périodiquement dans l’actualité.

Le suicide est une fin qui a été rapidement acceptée car justifiée, dans l’esprit du public, par les  troubles consécutifs à un chemin de vie si traumatisant. La force de l’infortuné déporté n’aurait pas résisté au temps, celui qui finit toujours par vaincre les résistances des êtres humains qui ont survécu  au pire.

La thèse du suicide est donc souvent remise en cause pour lui substituer celle de l’accident d’un homme vieillissant. Pour les lecteurs du merveilleux roman « Si c’est un homme », la cause de la mort de Promo Levi n’ajoute ni ne retire rien à la force de son témoignage. Elle reste cependant utile pour apporter un élément d’étude psychologique et sociologique supplémentaire dans un autre aspect des choses, comment réagissent les êtres humains lorsqu’ils sont confrontés à une barbarie d’une telle ampleur ?

S’il n’est jamais interdit de réfléchir, je réitère mon conseil insistant, ce n’est pas au moment de la lecture qu’il faut s’embarrasser de telles réflexions, en tout cas pas dans leur nature profonde. Le plaisir de la lecture fera son œuvre silencieuse d’alimenter votre esprit critique et vos positions intellectuelles tout au long de la vie.

Terminons par un autre conseil réitéré à chaque fois, ne pas lire « Si c’est un homme » n’est ni un drame ni un reproche à se faire car la lecture ne connaît pas la dictature des conseils, des injonctions et reste l’ennemi de la pensée unique. D’autres livres, d’autres sources, peuvent amener au même plaisir et à la même formation de l’esprit.

Mais quel dommage si celui que je vous propose aujourd’hui échappe à votre choix, l’instant d’un très agréable moment de lecture.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance 1830-1852

Villeurbanne : Alain Ruscio présente « La première guerre d’Algérie »

0
L’historien Alain Ruscio sera à Villeurbanne au Palais du Travail (2e étage, place Lazare Goujon) jeudi 20 novembre à partir de 18h pour présenter...

LES PLUS LUS (48H)

La première guerre d’Algérie. Une histoire de conquête et de résistance 1830-1852

Villeurbanne : Alain Ruscio présente « La première guerre d’Algérie »

0
L’historien Alain Ruscio sera à Villeurbanne au Palais du Travail (2e étage, place Lazare Goujon) jeudi 20 novembre à partir de 18h pour présenter...