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Libérez les prisonniers politiques au Maroc !

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Appel International à la solidarité avec le peuple rifain

Libérez les prisonniers politiques au Maroc !

 L’activiste rifain, Rabiae El Ablak, mène une grève qui met sérieusement en danger sa vie.

Cher-e-s ami-e-s,
Voilà encore une fois réunis pour parcourir les rues de Paris pour faire entendre notre voix. Une voix qui ne cessera d’acclamer l’innocence de nos jeunes frères injustement incarcérés pour avoir réclamer ce que tout le monde peut faire dans un pays démocratique. Surtout quand il s’agit de dénoncer la corruption et réclamer l’état de droit ainsi que des meilleures conditions sociales et économiques. Personne ne saura compter le nombre de kilomètres parcourus ou le nombre de marches effectuées, ici en Europe, depuis le décès de Mohcine Fikri, le jeune vendeur de poisson le 28 octobre 2018. Notre voix et nos doléances ont été portées à de très nombreuses représentations des états européens : en France, en Espagne, en Italie, en Belgique, en Allemagne, au Pays Bas et en Norvège. Pourtant, cela n’a pas été suivi d’actes concrets et l’état marocain continu à faire la sourde oreille. Pire encore, il a choisi la voie de la répression visant la criminalisation du mouvement en accentuant ainsi la crise. Après les différentes accusations portées par les dignitaires du régime à l’encontre d’une jeunesse avide de liberté, ce sont les arrestations brutales qui se sont suivies.

Ainsi, jeunes seront arrêtés pour la plupart condamnés. Des condamnations allant jusqu’à 20 ans de prison ferme. Parmi lesquels des mineurs ; du jamais-vu ! Les leaders du mouvement quant à eux ont été transférés à Casablanca à 600 km d’Al Hoceima foyer de la contestation. Après les actes de torture subis, c’est enfin un procès qui s’est ouvert, une vraie parodie ! Absence d’une indépendance manifeste de la cour par rapport à au parquet, ce qui a conduit aujourd’hui les prisonniers à boycotter les séances.

De nombreuses actions de grève de la faim ont été menées pour dénoncer les conditions de détention comme celle de Nacer Zefzafi, leader du mouvement mis à l’isolement depuis son arrestation. Aujourd’hui encore, Rabiae El Ablak mène toujours une grève qui met sérieusement en danger sa vie. Nous avons durant tous ces mois, qui se sont écoulés, alerté les autorités françaises de la situation qui s’aggrave de jour en jour. Le message est arrivé à l’ensemble des représentations que ce soit la présidence, les affaires étrangères ou les parlements. D’ailleurs quatre rencontres ont été réalisées au sein du parlement européen.

En dehors de quelques parlementaires courageux comme les parlementaires européens Kati Piri du Parti travailliste hollandais, Marie-Christine Vergiat du Front de Gauche et José Bové d’Europe Ecologie les Verts ainsi que la parlementaire française Mathilde Panot de la France Insoumise, aucune institution n’a osé demander des explications à l’état du Maroc, à l’exception d’une entrevue brève entre le Ministre des affaires étrangères belge et marocain. Et cela malgré, de nombreuses critiques alertes (rapports à l’appui) lancées par les organisations internationales des droits de l’Homme comme Amnesty ou Human Rights Watch et même le Conseil National des Droits de l’Homme marocain (organisation constitutionnelle).

Voilà qu’aujourd’hui, la menace a traversé les frontières. Ce sont ainsi les compatriotes binationaux qui se sentent menacés par le makhzen. La loi de celui-ci s’applique désormais sur le territoire européen en l’absence de réaction des états. Un scandale pour les vieilles démocraties ! Preuve de ces actes et ces ingérences menées par les autorités marocaines, l’arrestation il y a deux semaines d’un jeune pacifiste Wafi Kajoua qui a suscité notre indignation la plus profonde. Wafi Kajoua, un jeune Belgo-Marocain qui s’est engagé dans le mouvement de soutien du mouvement populaire pour dénoncer, comme ses frères et sœurs dans le Rif (d’où il est originaire), la corruption et réclamer l’Etat de droit ainsi que des meilleures conditions sociales et économiques pour ses compatriotes.

Jamais personne n’aurait pensé à l’arrestation de ce jeune pacifiste connu pour ses propos mesurés. Pire encore, les accusations des autorités sont surréalistes évoquant même atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc ! Voilà des actes indignes. Un Etat qui se respecte, œuvre à la pacification des conflits sociaux et politiques comme celui dans le Rif en mettant fin à l’étouffement de la région (économique et sécuritaire) et en libérant tous les prisonniers du mouvement. Cette situation inédite crée un malaise profond chez la communauté rifaine de la diaspora qui pourrait se priver d’un retour au pays par crainte de représailles et de l’arbitraire qui règne.

Ces menaces visent aussi à priver nos concitoyens de leur liberté d’action ici en Europe. Notre liberté n’est plus menacée uniquement au Maroc, mais elle est aussi menacée ici en Europe. Cela ne peut pas être accepté et ne nous céderons pas un pouce de cette liberté acquise par le peuple de France et d’Europe par effusion de sang. C’est pourquoi dans la Fédération des Comités de Soutien au Mouvement Rifain en France :
 
–       Nous dénonçons l’ingérence marocaine dans les affaires citoyennes européennes,
–       Nous dénonçons la situation politique au Maroc qui prive la population des droits élémentaires socio-économiques et humains,
–       Nous exigeons la libération de tous les prisonniers politiques et nous dénonçons la parodie judiciaire de leur procès,
–       Nous tenons les autorités marocaines comme responsables de l’état de santé de Rabiae El Ablak
–       Nous exigeons la libération de notre concitoyen Wafi Kajoua, injustement incarcéré et accusé. Nous appelons les autorités belges et européennes à agir dans ce sens,
–       Nous appelons les autorités françaises à œuvrer réellement pour dénouer la situation dans le nord du Maroc,
–       Nous appelons les autorités européennes à rappeler aux autorités marocaines les exigences du respect des droits de l’Homme pour le maintien de relations politiques, économiques et culturelles,
–       Et enfin nous rappelons notre attachement à l’action pacifique, au droit, à la liberté et à la démocratie.
 
Leur liberté est leur droit
Soyez à nos côtés pour les soutenir
Fédération des Comités de Soutien
au Mouvement Rifain en France
FCSMR – France
 

 




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Riposte internationale réclame la remise en liberté des journalistes et blogueurs d’Afrique du nord

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Médias

Riposte internationale réclame la remise en liberté des journalistes et blogueurs d’Afrique du nord

Dans un contexte difficile pour la presse et l’information, ponctué par des arrestations arbitraires des journalistes dans toutes les pays d’Afrique du nord et les procès intentés à un bon nombres d’entre eux y compris les blogueurs et les journalistes citoyens, qui n’ont usé que de leurs doit d’expression, pourtant consacré dans les lois nationales et ratifié sur le plan internationale par ces pays.

Au vu de ce qui a précédé, l’ONG Riposte internationale a organisé une rencontre avec les journalistes tous issues d’Afrique du nord. Suite aux différentes interventions, il en ressort un constat partagé au demeurant par plusieurs organisations internationales qui ont tiré la sonnette d’alarme et de la dégradation des conditions d’exercice de la profession de journaliste en général dû au fait des codes pénal , devenus un instrument de control et de répression. Même si une légère amélioration est constatée en Tunisie dans les domaines de la publication et l’édition, le cas de l’Algérie classée 136 sur 180 par Reporters Sans Frontières RSF en 2018 marqué par la condamnations du blogueur Marzouk Touati a dix ans de prisons ferme et les diverses pression sur les journalistes suites à des publications , le cas du journal El Watan illustre en ce moment cet état de fait . sans oublier le cas de Mohamed Tamalt encore présent dans les esprit et les conditions de sa détention et son décès continuent de susciter autant de questions ; tout cela balisé par des sujets comme la santé du président comme lignes rouges , de même les réseaux sociaux ne semblent pas échapper à la volonté de contrôle.

RSF n’a pas manqué d’insister sur la nécessité de transparence de la propriété des médias au risque de concentration de ces derniers pour éviter les conflits d’intérêts. Concernant le cas du Maroc classé 135 em toujours selon RSF où l’on recense l’arrestation de El Mahdaoui Hamid dont l’engagement journalistique dans sa couverture des évènements du Rif ont vraisemblablement en a été la cause. ce qui l’avait obligé à fermer son journal électronique Badil et poursuivi pour atteinte ) la sûreté de l’Etat et se trouve en situation d’isolement depuis un an. Le refus de la délivrance de la carte de presse est devenu un moyen supplémentaire de pression, ce qui a poussé bons nombres de journalistes à quitter le pays.

Les journalistes étrangers couvrant ce terrain font d’ailleurs l’objets des mêmes procédures de harcèlements administratifs et policiers . Certain journalistes et bloggeurs à l’image de A. Inozla, M. El Hesnaoui, M. Iamrouchen ainsi que des défenseurs de droits de l’homme comme Mendjeb et ses six compagnons accusés de porter atteinte à la sécurité intérieure du pays.

A la lecture de ce constat Riposte internationale en adéquation avec les objectifs qui sont les siens, à savoir la défense de la liberté d’expression et des droits de l’Homme, demande : la remise en liberté de touts les journalistes arrêtés et l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires à l’encontre des journalistes, blogueurs et journalistes citoyens. Soutient toutes les démarches communes entreprises par les journalistes d’Afrique du nord. Que soient levés tous les obstacles dressés devant la presse internationale dans l’exercice de son travail. Plus de transparence sur la propriété des medias ce qui évitera la concentration et les conflits d’intérêts.

Ali Aït Djoudi pour Riposte internationale   

 Paris Le 18 iuin 2018 

 




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Ferhat Mehenni au temps des promesses mortes

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Le bloc-notes de Mohamed Benchicou

Ferhat Mehenni au temps des promesses mortes

Le diable a désormais un nom : Ferhat Mehenni ! C’est pratique, Ferhat Mehenni, il est Kabyle, donc sujet à des spasmes naturels de mutinerie, de sédition et de jacquerie, il est Kabyle doublé d’un chanteur, un chanteur qui fait de la politique, on aura tout vu, un troubadour qui se pique de stratégie, qui milite pour la séparation d’avec l’État, un de ces ménestrels vaniteux qu’on écoute d’une seule oreille, le temps de rire un coup.

Mais rire de quoi ? De nos déchéances ? Je suis peut-être candide, mais il y a dans l’appel de Ferhat Mehenni, comme une rugueuse curiosité : comment le fils du chahid Meziane Mehenni qui, en 1954 déjà, tenait le refuge du village de Maraghna, dans lequel se retrouvaient de prestigieux combattants tels Mohand Oulhadj et Cheikh Amar, Si Lhafidh Yaha, en est-il venu à prôner la non-reconnaissance de l’Etat pour lequel son propre père est mort ? Car enfin, ce n’est pas tant la déclaration londonienne de Ferhat Mehenni qui est le problème, que les causes qui l’ont déclenchée : l’absence d’horizon pour l’Algérien, le recul des quelques libertés chèrement acquises, l’arrogance et l’archaïsme du pouvoir, la corruption qui gagne les plus hautes sphères du pays, l’abrutissement des enfants par un enseignement fermé sur l’époque, la dégénérescence de l’État et des institutions livrés à une nébuleuse rentière, la soumission du pays à des intérêts étrangers, le chômage, résultat d’une désindustrialisation planifiée des lobbys par des lobbys nationaux et étrangers, l’abandon du secteur public, les attaques répétées contre les femmes dont un docte esprit islamiste vient de préconiser qu’on empêche de sortir dans la rue (sic) celle qui, parmi elles, portent des vêtements indécents (entendez par là celles qui sortent sans le voile.)

À l’échelle des périls, quel est celui qui nous menace le plus, celui qui promet d’enterrer les femmes parce qu’il sait que la question de la femme est au centre de toute évolution, celui qui met le pétrole algérien entre les mains des Américains (oui, oui ! Ça se passe chez nous, en Algérie, en 2018 et nous y reviendrons dans la seconde partie de cette chronique) ou le troubadour qui, un peu à la manière des grands justiciers, proclame, à sa façon, un certain droit à la résistance ?

Il plane sur Alger comme un gênant silence qui se mélange au silence des morts. Devant nous, des Algériens humiliés, frappés, poussés à l’exil, l’Algérienne renvoyée au droit médiéval d’où l’avaient pourtant arrachée les héroïnes de la guerre de libération, Djamila Bouhired, Hassiba Ben Bouali… Prête-moi un peu de mémoire, Que je rallume quelques étoiles, Et que je me souvienne de leur nom…Djamila, Louisette, rappelle-toi...L’Algérienne, soixante ans après Bouhired, l’Algérienne se voit interdite de baignade sur les 1200 km de plage que compte son pays, malheur à celle qui ose faire son marché ou son jogging librement, nos femmes, sous nos yeux, nos femmes violemment renvoyées à leur statut de mineure, bientôt l’interdiction de conduire, puis de sortir seule et, pourquoi pas, l’interdiction de travailler, en attendant les lapidations publiques.

Que serions-nous, sans vous, petite race d’illuminés venus nous éclairer sur nos égarements et nos hérésies ? Avant vous, nos pères étaient donc des proxénètes, nos mères des maquerelles, nos sœurs et nos filles des prostituées. Vingt ans de combat contre l’intégrisme islamiste, contre les assassins de Katia, d’Amal, de Nour-El-Houda…Vingt ans à faire reculer le monstre pour en arriver à le voir ressurgir, au nom du Diable, pour terroriser l’Algérienne et jeter notre terre hors de son époque !

Alger, ta race incessante de félines égorgées…

Combien nous faudrait-il d’offrandes

Et de mères démoniaques

Pour te délivrer de tes cerbères

Et te rendre à tes amants ?

Je n’ai aucune idée de la gestation de cette initiative de constituer une «force de contrainte » en Kabylie, mais je crois bien que le leader du MAK veut signifier (précipitamment et gauchement, diront certains) aux nouveaux et anciens gangsters : «Vous n’avancerez pas jusqu’à nous ; il y a une ligne rouge qui indique vos limites et vous ne la franchirez pas».

J’entends bien que de sages esprits s’alarment de ce qu’ils appellent « dangereuse irresponsabilité » pour les uns, « opportunisme » pour les autres et même « mission commandée » pour certains. Ils sont dans la logique de l’émotion : Personne ne souhaite une guerre entre Algériens, à commencer, du moins je le suppose, par le président du MAK lui-même. Mais les choses dépendent-elles de la modération des uns et des autres ? N’y a-t-il pas, déjà, une politique suicidaire et aveugle qui travaille à provoquer l’Algérien, à le déposséder de ses droits, de sa dignité et de ses richesses pour en faire un révolté incontrôlable ? Il y a quelque chose d’embarrassant dans cette ruade contre le chanteur militant. Cette émotion profonde qui a gagné le milieu politico-médiatique algérien à l’énoncé de la constitution de groupes de sécurité par Ferhat Mehenni, cette émotion doublée d’une colère et d’une indignation sans précédent, sauf à me tromper lourdement, je n’ai pas souvenir de l’avoir rencontrée envers ceux qui s’amusent, cyniquement et quotidiennement, à dilapider l’argent des Algériens, à se moquer d’eux comme le fait, avec de grandes dispositions pour la pitrerie, Monsieur Ould Abbès, ce clown que nous envient les plus grands cirques mondiaux, à les mépriser comme le fait cet ex-ministre de l’Energie, américain d’origine marocaine, Chakib Khelil qui, après s’être diablement enrichi avec l’argent du pétrole algérien, nous impose, aujourd’hui, cyniquement, sa face de kleptocrate en annonçant ouvertement son projet de diriger non plus seulement les hydrocarbures mais tout le territoire.

Ordres de Washington ! On comprend mieux pourquoi ce triste individu n’avait pas été inquiété par les autorités judiciaires américaines après le mandat d’arrêt international délivré contre lui par des juges algériens. Il est l’homme installé par les Américains pour gérer la principale richesse algérienne, celle qui, comme l’air qu’on respire, nous est vitale. Eh bien, qu’on se le dise, braves gens, ce pétrole sera désormais l’affaire des seuls Américains !

Une nouvelle loi sur les hydrocarbures algériens est en train d’être rédigée…à New-York par un cabinet américain !

Mais pas de quoi s’inquiéter. Mustapha Guitouni, un homme que vous ne connaissez certainement pas mais qui est pourtant ministre de l’Énergie, est catégorique : “La nationalité des bureaux d’expertise importe peu. Que ces bureaux soient français, anglais, n’est pas la question. Cela est valable pour l’élaboration de toute loi sur les hydrocarbures. Nous ne pouvons tout faire en Algérie. »  Quant à l’autre pion des Américains, Ould Kaddour, installé à la tête de Sonatrach par le président sur injonction des Américains, en échange du 5ème mandat, il nous annonce que le gaz de schiste, c’est pour bientôt, malgré le refus des populations du sud de jouer aux cobayes et de subir la pollution de l’eau et l’environnement et les tremblements de terre…Après tout qu’est-ce qu’un Algérien ? Et un Algérien du sud de surcroît !

Mais tout cela, la peur, les indifférences, la dignité blessée, les silences devant le viol de notre mère, tout cela, la capitulation, la renonciation, l’abandon des grandeurs du passé si proche, tout cela, l’arrogance insupportable de gangs qui se disputent les privilèges du pouvoir en ignorant avec mépris le peuple, l’indifférence à la condition de l’Algérien, l’inquiétante faiblesse faiblesse d’un régime obsédé par sa seule survie et qui en oublie de s’occuper des affaires nationales, préférant de fructifier plutôt ses propres affaires, tout cela, l’histoire nous l’enseigne, c’est le ferment des jacqueries sanglantes. Que craignons-nous au juste ?

Ferhat Mehenni n’est-il pas plutôt cet enfant des deuils répétés, qui a trop vu couler le sang kabyle, de 1963 à 2001, et tout cela pourrait bien en avoir fait un homme torturé par l’inépuisable question qui habite tout orphelin de guerre : «Aurait-il vu périr sa descendance dans le fol espoir de terminer nos guerres inachevées si son père et ses compagnons avaient eu la lucidité de les accomplir jusqu’à la délivrance ?» Devant ces nouveaux morts d’un rêve ancien, notre troubadour n’est-il pas habité par l’idée de continuer le combat du père, autant pour défendre, à sa façon, la mémoire des gosses perdus que celle des compagnons de son père, les défendre pour leur éviter le malheur d’avoir tort, car les morts ont toujours tort s’il n’y a personne pour les défendre.

Ferhat Mehenni et ses contradicteurs ne parlent pas le même langage, ne vivent pas dans la même époque, n’ont pas les mêmes obsessions. Celle du chanteur va au-delà de l’émotion, il n’est pas prisonnier de ces honnêtetés domestiques inculquées dans l’enfance, quand tout était divin dans la famille, ces prédications dont se moquent les gouvernants, Pietas erga parentes !

Forban ? Vous avez dit forban ? Peut-être que Ferhat Mehenni ne redoute pas de l’être puisque la politique est devenue la science des forbans ! À forban, forban et demi ! Dans sa réponse à notre ami Arezki Aït Larbi qu’on ne saurait soupçonner d’insincérité ni encore moins d’infirmité politique, il donne, en effet, l’impression de ne pas craindre de passer pour le diable. Lui veut gagner pas émouvoir. Il y avait entre Arezki et Ferhat comme une césure du temps : le premier, sans défendre le pouvoir algérien, s’élève contre l’idée de jeter des jeunes dans la mort ; le second soutient que la seule façon d’arrêter ces sacrifices est de dissuader l’assassin de recommencer. D’où l’idée d’une « force de contrainte». Quitte à user d’une tartarinade, il revendique lui aussi, cette force capable d’infléchir le cours des évènements, – du moins le croit-il – d’imposer sa loi – mais à quel prix ?- envers et contre les circonstances les plus désespérées, cette force dont use le pouvoir pour se jouer des esprits communs, pour tromper, louvoyer, pour la seule finalité qui compte, conserver le pouvoir personnel. Il semble dire à tous : la victoire ne boude que «ceux qui ne savent pas se conformer au temps», comme l’a dit Machiavel.

Ferhat ne jurera plus sur la foi du psaume et du poème, qu’Alger sera le havre de Dieu. Il ne veut plus de nouvelles tombes pour les enfants partis découvrir cet Alger fantasmé, enfants d’Octobre et de nos printemps noirs, enfants ensevelis sous des colères trop grandes, sous la soif de liberté ou sous la bannière de Dieu ! Leurs sépultures solitaires côtoient nos illusions, nos maudites candeurs et nos moribondes vanités et nous n’avons vu mourir ni l’époque ni nos enfants. Les voix sages avaient prévalu en 1949, quand il fallait donner la priorité à la lutte pour l’indépendance, en 1980 et 1988, quand il fallait protéger l’Algérie « des ennemis extérieurs et intérieurs », en 2001 quand il fallait donner le temps au nouveau président pour « engager ses réformes. »

Aujourd’hui, il est trop tard pour les voix des sages et pour les chimères.

Ferhat Mehenni a-t-il raison ? L’urgence n’est déjà plus à ce débat. Elle serait plutôt à se demander comment, à moins de deux semaines de la 56 ème célébration de l’indépendance, ce débat s’est imposé à nous ?

M.B.

 

 




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Se moquer des Algériens et appeler ça bonne gouvernance

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Tribune

Se moquer des Algériens et appeler ça bonne gouvernance

Les gouvernants algériens, au premier rang desquels Ahmed Ouyahia, se moquent des Algériens et pensent sérieusement qu’ils sont en train de bien gouverner, parce que gouverner est devenu dans notre pays à la portée du premier venu.

Jeudi dernier, Ahmed Ouyahia a encore parlé, non pas pour dire s’il sera candidat ou non aux prochaines élections présidentielles, mais pour appeler solennellement le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, à briguer un cinquième mandat. Quand un homme, aussi ambitieux qu’Ahmed Ouyahia, pousse un homme de 81 ans, gravement malade, à briguer un cinquième mandat, nul besoin d’être clairvoyant pour comprendre que les choses ne tournent pas rond en Algérie.

Ahmed Ouyahia s’était, on s’en souvient, clairement demandé en 2013 si un quatrième mandat pour Abdelaziz Bouteflika était dans l’intérêt de l’Algérie. En 2018, le même Ouyahia appelle le même Bouteflika à briguer un cinquième mandat. Cela parait contradictoire à première vue, mais des initiés affirment qu’Ahmed Ouyahia a changé de tactique pour mieux surprendre ses adversaires, et Dieu sait qu’il en a beaucoup.

En effet, tout le monde, ou presque, sait maintenant que le cinquième mandat relève de l’impossible et que l’enjeu concerne désormais la désignation du successeur d’Abdelaziz Bouteflika. Et quand on sait que ce successeur se recrutera forcément parmi ceux qui seront restés fidèles à Abdelaziz Bouteflika jusqu’à l’ultime minute, l’on comprend mieux alors le sens de la dernière sortie d’Ahmed Ouyahia.

Seulement voilà, à force de gouverner avec la ruse, au détriment de l’intelligence, nos gouvernants s’en mêlent souvent les pinceaux et apparaissent comme quelqu’un qui ne sait plus ce qu’il veut réellement. L’attitude du chef de l’Etat, qui ne veut toujours pas dire ce qu’il compte faire en 2019, en est l’illustration parfaite.

Si nous étions dans un pays démocratique, la vie politique serait en ébullition en cet été 2018. Hélas, cette vie se limite chez nous à deux appels à Abdelaziz Bouteflika ; l’un lui demandant de ne pas briguer un cinquième mandat, l’autre l’incitant à faire exactement le contraire. Une vie politique des plus rudimentaires, quoi !

Mais cette situation ne va pas s’éterniser. Tôt ou tard arrivera au pouvoir une génération qui dira : basta, se moquer des Algériens et appeler ça bonne gouvernance a assez duré !

                                                                                     Ahcène Bettahar       

 

 




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L’Archevêque d’Alger soutient qu' »il n’y a pas de problème de liberté de culte en Algérie »

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Monseigneur Paul Desfarges

L’Archevêque d’Alger soutient qu' »il n’y a pas de problème de liberté de culte en Algérie »

Le problème de la liberté de culte « ne se pose pas » en Algérie et les lieux de culte de l’église catholique sont reconnus par les autorités algériennes, a affirmé mardi l’Archevêque d’Alger, Monseigneur Paul Desfarges. 

 « Je m’exprime en ma qualité de responsable de l’église catholique et j’affirme que le problème de la liberté du culte ne se pose pas en Algérie », a déclaré à l’APS Mgr Desfarges, soulignant que « la liberté de culte est garantie et assurée par la loi en vigueur dans le pays ».

Il a ajouté que l’église catholique en Algérie « dispose de ses lieux de culte qui sont reconnus par la loi ».

En effet, la Constitution de 2016 stipule dans son article 42 que « la liberté d’exercice du culte est garantie dans le respect de la loi » et la Loi de 2006, fixant les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulmans, stipule dans son article 2 que « l’Etat algérien dont la religion est l’Islam, garantit le libre exercice du culte dans le cadre du respect des dispositions de la Constitution, de la présente ordonnance, des lois et règlements en vigueur, de l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits et libertés fondamentaux des tiers ».

L’article 3 de la même loi stipule aussi que « les associations religieuses des cultes autres que musulmans bénéficient de la protection de l’Etat ».

S’exprimant sur des informations rapportées par des Organisations non gouvernementales (ONG) sur la fermeture de certains lieux de culte et d’églises en Algérie, Mgr Desfarges a expliqué que « cela concerne l’église protestante évangélique et non l’église catholique ».

Précisant que l’église protestante d’Algérie (EPA) « est une association reconnue par les autorités algériennes », Mgr Desfarges croit savoir que l’EPA « n’a pas encore réussi à homologuer certains de ses lieux de culte ».

Il a indiqué que les membres de l’EPA pratiquent leur culte « dans des lieux aménagés (salles ou habitations) en église », estimant que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs est « disponible » à trouver une solution à ce problème et que les autorités algériennes « ne veulent pas que cette situation persiste ».

Pour rappel, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, avait précisé à ce sujet que « ce qui a été fermé, ce sont des établissements éducatifs, des logements ou des locaux commerciaux transformés, unilatéralement par certaines associations, en lieux de culte et non pas des églises au sens de la loi, et ce, parallèlement à une recrudescence du courant évangéliste et des prolongements extérieurs sans respect des lois de la République ».

En ce sens, la Loi de 2006 interdit toute activité dans les lieux destinés à l’exercice du culte contraire à leur nature et aux objectifs pour lesquels ils sont destinés, précisant que les édifices destinés à l’exercice du culte sont soumis au recensement par l’Etat qui assure leur protection.

L’article 7 de la même loi est plus explicite et stipule que « l’exercice collectif du culte a lieu exclusivement dans des édifices destinés à cet effet, ouverts au public et identifiables de l’extérieur », alors que l’article 8 énonce que « les manifestations religieuses ont lieu dans des édifices, elles sont publiques et soumises à une déclaration préalable ».

Auteur
APS

 




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La DGSN précise et s’en lave les mains

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Affaire du chauffeur impliqué dans un trafic de cocaïne à Oran

La DGSN précise et s’en lave les mains

La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a indiqué, vendredi dans un communiqué concernant les informations relayées au sujet de l’implication présumée de l’un de ses chauffeurs dans l’affaire des 701 kg de Cocaïne, que le suspect est un chauffeur « des services du parc automobile de la Direction et non pas le chauffeur personnel du Directeur général de la Sûreté nationale ».

« Le suspect est un chauffeur relevant des services du parc automobile de la DGSN tout comme les centaines de personnel du parc roulant et non pas le chauffeur personnel du Général major Abdelghani Hamel, Directeur général de la Sûreté nationale », a précisé la Direction de l’Administration générale de la DGSN, qui estime que les informations relayées sont « une pure affabulation et une information mensongère que nous démentons formellement ».

Affirmant que « ces rumeurs sont l’oeuvre d’individus qui ont des objectifs précis pour semer la zizanie au lieu de laisser la justice faire son travail conformément à la loi », la même source soutient que « l’acte du mis en cause est un acte individuel et isolé qui n’engage nullement son administration et la Sûreté nationale ».

La Direction de l’Administration générale de la DGSN appelle « les lecteurs de journaux et les utilisateurs des réseaux sociaux à ne pas relayer des informations mensongères qui n’ont aucun fondement ».

La même direction exhorte tout un chacun à « s’assurer, à travers des sources officielles, des informations relayées afin d’éviter tout ce qui pourrait susciter l’opinion publique par des informations mensongères ».

Auteur
APS

 




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Mondial-2018: quatre qualifiés, cinq éliminés dont le Maroc et l’Egypte

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Football

Mondial-2018: quatre qualifiés, cinq éliminés dont le Maroc et l’Egypte

Quatre équipes (Russie, Uruguay, France et Croatie) sont qualifiées pour les 8e de finale de la Coupe du monde, que ne disputeront pas l’Arabie Saoudite, l’Eqypte, le Maroc, le Pérou et le Costa Rica.

Poule A:

Qualifiés: Russie et Uruguay

Eliminés: Egypte et Arabie Saoudite

Prochain rendez-vous (lundi): Egypte – Arabie Saoudite et Russie – Uruguay

Poule B

Qualifiés: aucun

Eliminé: Maroc

Prochains rendez-vous (lundi): Espagne-Maroc et Portugal-Iran

Poule C

Qualifié: France

Eliminé: Pérou

Prochains rendez-vous (mardi): France – Danemark et Australie – Pérou

Poule D

Qualifié: Croatie

Eliminé: aucun

Prochains rendez-vous: Islande-Croatie et Argentine-Nigeria (mardi)

Poule E

Qualifié: aucun

Eliminé: Costa Rica

Prochains rendez-vous (mercredi): Serbie – Brésil et Suisse – Costa Rica

Les équipes des groupes F, G et H doivent disputer leur deuxième match samedi et dimanche.

Auteur
AFP

 




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Le tissu associatif algérien a-t-il encore un avenir en Algérie ?

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Clientélisé, neutralisé et avachi

Le tissu associatif algérien a-t-il encore un avenir en Algérie ?

Sous les coups de boutoir d’une gestion rentière de l’économie, d’un patrimonialisme débridé, voire de néo-patrimonialisme politiquement sophistiqué, cher à Shmuel Eisenstadt; sous le règne du divorce consommé avec les valeurs de la culture et dans un contexte de chute vertigineuse du niveau scolaire et universitaire, le corps social algérien évolue dans une espèce de patente anomie, où se perdent jusqu’aux derniers réflexes de défense et de solidarité, renvoyant la vitesse et la l’intensité de la réactivité des personnes et des groupes à leurs valeurs les plus basses.

Une sorte de « métabolisme basal » porteur de grosses interrogations et d’énormes doutes sur ce qui est supposé être transmis aux générations montantes comme capital de combativité et d’autonomisation et d’idéal d’émancipation citoyenne.

Signe des temps, les partis politiques créés depuis 1990 – agréés ou « semi-clandestins »- sont réduits à des corps squelettiques, voire à de simples initiales dont- à de rares exceptions-on peine à se souvenir. Le chroniqueur de la page 24 du Soir d’Algérie (édition du 20 juin) n’a pas tort, dans l’ambiance présente de la Coupe du Monde en Russie, de vouloir congédier toutes ces initiales au profit de la seule…ZDF, chaîne de télévision allemande qui satisfait, au moins partiellement par la transmission en clair de certains matchs, les foyers algériens qui n’ont pas les moyens de s’offrir le décodeur de beIN Sport. Autrement dit, les partis politiques et les associations, que l’on a tenté de présenter un certain moment comme une sorte d' »alibi démocratique », répondent aux abonnés absents.

Sans doute que la plus dommageable perte, est celle de cet embryon de société civile qui avait commencé à prendre laborieusement forme au lendemain de la révolte d’octobre 1988 autour des thèmes des droits de l’homme, de la liberté d’expression et de la promotion des valeurs de la culture. Au bout de trois décennies, le constat est des plus affligeants. La descente aux enfers sur le plan de l’organisation de la société est telle que l’on ne devrait plus être étonnés par toute la gadoue qui recouvre les réseaux sociaux, les déchirements et tiraillements qui affectent les corps les plus solidement constitués (villages, hameaux, syndicats, associations,…) et le vide sidéral dans lequel évoluent les partis politiques, majoritairement incapables de renouveler et de promouvoir leurs ressources humaines.

Incontestablement, le monde associatif vit actuellement en Algérie ses moments les plus incertains, et ce, aussi bien en raison des restrictions imposées par le législateur dans le cadre de la loi n°12-06 du 12 janvier 2012 relative aux associations, que de l’environnement général sur le plan culturel et social.

Au moment où se poursuit l’opération de la « mise en conformité » des associations, agréées sous le régime de la loi de 1990, et au vu des contestations et réserves dont la nouvelle loi, celle de 2012, a fait l’objet de la part de plusieurs acteurs associatifs et analystes politiques, se dessine une transition aux contours flous. La nouvelle législation- qui a quand même « âgée de six ans- est si décriée qu’elle ne peut plus avoir les suffrages des jeunes, dissuadés par la bureaucratie de pouvoir se regrouper autour d’intérêts et de projets communs au profit de la société tout entière.

Une loi restrictive contestée par les animateurs associatifs

Le gouvernement ne l’a pas encore enrôlée dans son agenda, mais, indéniablement, elle est appelée à subir des changements qui devront la mettre au diapason des aspirations et des ambitions de la jeunesse algérienne d’aujourd’hui. Si des milliers d’associations, qui se sont constituées sur la base de l’ancienne législation se sont conformées, en matière de statut, à la nouvelle réglementation, c’est surtout pour se conformer à une formalité, afin de continuer à activer sur le terrain, avec, bien entendu, les limites fixées par cette même réglementation. Les analystes y relèvent des restrictions au champ des libertés, des limites aux ambitions d’épanouissement du mouvement associatif.

D’après des statistiques officielles, le mouvement associatif algérien est constitué de quelque 90 000 organisations. Ce chiffre, qui peut donner l’illusion d’une fourmilière animant le corps social algérien, est diligemment suivi d’un regard « suspect » et d’une appréciation très circonspecte de la part des observateurs avertis, lorsqu’il s’agit de son efficacité sur le terrain et de son degré d’intégration dans le mouvement général de la société.

On a même eu à entendre, à demi-mot, des officiels reconnaître que beaucoup d’entre les associations sont inutilement budgétivores. Elles se comportent en satellites de l’administration et des établissements publics, profitant de subventions et autres avantages qu’avait permis la rente pétrolière. Les subventions reçues, théoriquement soumises à l’examen d’un commissaire aux comptes, sont généralement plus incontrôlables qu’on ne le pense

Selon l’inventaire du ministère de l’Intérieur effectué il y a quelques années, il existe près de 800 associations à caractère national, et environ 80 000 associations dont les agréments ont été délivrés par les services de wilaya. « Sur l’ensemble des associations, il n’y a probablement que le tiers qui fonctionne plus ou moins valablement », reconnaissait Ould Kablia, ancien ministre de l’Intérieur.

À l’exception de rares organisations, qui ont tenu à continuer à diffuser et appliquer plus ou moins correctement le message originel qui est à la base de la fondation de ces entités, le reste, c’est-à-dire la majorité des associations, s’est englué dans des luttes intestines pour se rapprocher au maximum du lieu de distribution de prébendes et autres privilèges. Le leadership et l’appât du gain finissant par neutraliser les forces internes des associations; ces dernières voient un grand nombre d’entre elles s’auto-dissoudre de facto, avant de passer à la dernière étape, la dissolution sur les papiers.

Des initiales et des acronymes oubliés

Le nombre d’associations, d’organisations de la jeunesse et de la société civile, est si étendu que les initiales de leurs noms finissement par être oubliés des gens, d’autant plus que, sur le terrain, ces organisations sont souvent absentes. En dehors d’un tissu associatif solide, solidaire, maillant densément le territoire national, comment espérer réaliser ce vœu mille fois exprimé par le ministère de l’Intérieur consistant à asseoir une démocratie participative?

Dans la conjoncture financière et économique d’aujourd’hui, c’est pourtant là une des brèches qui s’offrent aux autorités municipales et aux élus afin d’amortir le choc de la crise par le dialogue et la concertation, faisant participer les représentants des quartiers et des immeubles, des sportifs, des clubs culturels,…etc. Cette forme d’initiation de la société civile, en dehors du cadre étroit des partis politiques, est censée être le premier déclic devant préluder à une gestion rationnelle et participative des affaires publiques.

En insistant sur ce volet important de la vie politique, sociale et économique du pays, les autorités se sont, par la suite, rendu compte de la faiblesse, voire de la « camisole de force », grevant le texte du code communal, particulièrement lorsqu’on considère le faible niveau d’autonomie accordé aux collectivités territoriales. Cela déteint immanquablement sur l’ensemble des autres structures, dussent-elles être issues des entrailles de la société et de la jeunesse, comme c’est censé être le cas pour les associations à caractère social, culturel ou professionnel.

Le département de l’Intérieur a sans doute fait preuve d’excès d’optimisme lorsqu’il évalue au tiers la partie active de toutes les associations agréées. Les officiels relativisent l’impact du travail associatif sur le reste du corps social. La preuve, semble-t-on soutenir, ce sont tous ces mouvements sociaux qui manquent d’encadrement afin des les « pacifier » et de les bien canaliser; ce sont ces violences urbaines et scolaires qui n’arrivent pas à trouver une « digue » sociale contre laquelle elles buteraient; ce sont, enfin, ces valeurs perdues du cadre de vie, aussi bien dans les périmètres urbains que dans les zones rurales, que l’on a tout le mal du monde à réhabiliter et à promouvoir.

Même si les dépenses qu’elles effectuent dans le cadre de leurs activités sont encadrées par le contrôle des commissaires aux comptes, il n’en demeure pas moins qu’un grand nombre d’associations ont dévié de leur vocation et consommé des subventions publiques sans incidence positive sur la dynamisation du champ culturel ou social visé par l’objet de la création de l’association.

Le jdanovisme sévit encore

Au lieu de jouer le rôle d’intermédiation sociale et de canal d’expression de la société civile, certaines associations sont des appendices de partis politiques qui font de l’ « infiltration » ou un travail de lobbying dans les universités ou dans d’autres instances stratégiques. D’autres, sont des appendices de l’administration qui n’ont aucune notion de combativité ou d’expression critique. On compte également des acteurs opportunistes qui ne créent d’associations que pour se rapprocher des milieux où se partagent des avantages matériels.

Restent les associations qui mettent la main à la poche pour prendre en charge des problèmes sociaux bien précis (environnement, animation culturelle locale, aide aux malades, assistance aux enfants orphelins, …) ou des créneaux de recherche scientifique ou académiques, lesquelles, paradoxalement, ne bénéficient que rarement des subventions publiques, lorsqu’elles ne pas carrément déclarées « indésirables ». L’expérience des cafés littéraires dans certaines régions de Kabylie- où ont été enregistrées des interdictions intempestives- nous édifie sur la vision étroite et jdanoviste que développent certains responsables administratifs zélés en matière d’organisation de la société civile et d’animation culturelle.

La Constitution offre, dans l’absolu, une place de choix pour le monde associatif. Reste la pratique sur le terrain où, ni la composition humaine, ni l’objectif, ni les pratiques n’arrivent à se mettre complètement au niveau des enjeux du moment: enjeux politiques, économiques, sociaux, environnementaux et culturels. Il semble que l’héritage mental et organique des anciennes organisations de masse- inspirées, adoubées et sustentées par l’ancien parti unique- n’ait pas encore cédé complètement la place à une vision moderne, consacrant l’autonomie de la société civile par rapport au pouvoir politique et par rapport aussi aux réseaux de l’argent corrupteur.

Auteur
Amar Naït Messaoud

 




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Matoub Lounès à l’occasion du 20e anniversaire de son assassinat

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Hommages à

Matoub Lounès à l’occasion du 20e anniversaire de son assassinat

Du 18 au 25 juin 2018, le Réseau Citoyen de la Coordination des Berbères de France (CBF) et le Centre Culturel Franco-Berbère de Drancy (CCFB) organiseront un hommage au poète et militant kabyle Matoub Lounès, mort assassiné le 25 juin 1998, défenseur de la cause identitaire berbère, promoteur de la culture amazighe et partisan de l’émancipation par la démocratie et la laïcité en Algérie. Son engagement a été honoré par le Prix Danielle Mitterrand (décerné par la fondation France libertés fondée par l’ancienne Première Dame) en 1994.

Calendrier :

Le samedi 23 à 14h à Bobigny

Le samedi 23 à 19h30 à Vincennes

Le lundi 25 à Drancy à 20H30

Programme :

• 14h00 : accueil du public par des vidéos et des chants ;

• 15h00 : prise de parole des élus ;

• 15h30 : recueillement devant la plaque commémorative à Bobigny;

• 16h00 : récit de vie (biographie) par Djamal AREZKI;

• 16h30 : lecture de textes de Matoub Lounès alternée avec chants a cappella

• 18h00 : documentaire puis témoignages ;

Tout au long de l’événement, des stands de livres permettront à tous de se familiariser avec la culture berbère.

Informations pratiques :

– Samedi 23 juin 2018 de 14h à 20h ;

– Hôtel de Ville de Bobigny, 31 Avenue du Président Salvador Allende, 93000 Bobigny, dans le salon d’honneur ;

– Entrée libre.

– Pour en savoir plus : contacter le Centre Culturel Franco-Berbère de Drancy au : 01 45 80 23 90.

 




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Hommage samedi à Pierrette et Gilbert Meynier

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Cela se passe à Lyon

Hommage samedi à Pierrette et Gilbert Meynier

La disparition soudaine et successive de Pierrette puis de Gilbert Meynier en novembre et décembre 2017 a suscité beaucoup d’émoi chez celles et ceux qui les ont connus et a laissé un vide qui se fait déjà sentir dans nos associations. Tant il est vrai que leur engagement dans le tissu associatif lyonnais agissant sur la question de la défense des droits humains était pluriel et intense.

Très sensibles à la misère humaine, aux difficultés des populations des pays de la rive sud de la Méditerranée, ils ne pouvaient être indifférents dès lors qu’il s’agit de la défense des migrants, demandeurs d’asile, réfugiés… bref de la dignité humaine. Leurs réflexions et leurs luttes sont une invitation à reconnaître en nous l’humanité de l’autre.

Présidente de la section Rhône Alpes de la Cimade pendant plusieurs années, Pierrette ne ménageait pas ses efforts pour assurer un accompagnement juridique et social aux étrangers sans papiers et en situation difficile. Grand serviteur de l’histoire et éminent spécialiste de l’histoire franco-algérienne, Gilbert a consacré plus de quarante ans de sa vie à faire connaître, par ses abondantes et denses publications, les résultats de ses recherches sur l’histoire de l’Algérie depuis l’Antiquité à 2017. La retraite de Pierrette et Gilbert est entièrement dédiée à l’activité associative, et de recherche pour Gilbert. Ils étaient des traits d’union entre nos associations et ont œuvré au rapprochement entre l’Algérie et la France.

En reconnaissance de leur engagement pour le respect de la dignité humaine et pour le rapprochement franco-algérien, les associations (Cimade, Coup de Soleil, Forsem, Afara, Cara, Maison des passages, Images des temps présents…) leur rendront hommage le 23 juin prochain à partir de 18h00 à la Maison des passages, sis 44 Rue Saint-Georges, 69005 Lyon. Métro vieux Lyon.

Hommage auquel vous êtes cordialement invités, soyons nombreux.

Programme de la journée du 23 juin 2018

Déroulement de l’hommage :

18h00 : réception des invités avec thé et gâteau.

Exposition des livres de GM

18h15 : Jacques Walter (ami de la famille Meynier) prononcera un discours d’ouverture, de bienvenue aux invités, et dira un mot en hommage à Pierrette et Gilbert).

18h30 : entretien avec Gilbert Meynier sur l’histoire de l’Algérie depuis l’Antiquité jusqu’au XXIe siècle, vidéo réalisée par Pierre Korrichi (55 mn)

19h30 : intervention de 20 mn d’Éva Ottavy (Cimade) témoignant de l’action associative de Pierrette au sein de la Cimade Rhône alpes.

19h50 : Hommage à P et G par des prises de parole courtes (4 à 5 mn) pour chaque intervenant (élus, enfants Meynier, historiens, amis, représentants d’associations…). Installer une douzaine de chaises sur l’estrade à l’entrée de la salle pour que tous les intervenants soient placés en face du public. Chaque intervenant passera le micro à l’intervenant suivant. Cette méthode nous fera gagner du temps. Parmi les personnes pressenties à prendre la parole :

Maître de séance : Jacques Walter

Nadine Chopin : présidente de la Maison des Passages, prononcera un mot d’accueil.

Enfants Meynier :

Hélène et Pierre-Antoine

Élus :

ville de Lyon représentée par Mme Djida Tazdait (ex députée européenne, élu mairie de Lyon)

Villeurbanne :

Consul général d’Algérie à Lyon :

Amis :

– Jean-Loup Saletes, (ami Meynier), a milité avec Gilbert au sein de l’UNEF pour l’indépendance de l’Algérie

– Renault Armand, artiste peintre, ami Meynier

Représentants d’associations :

Forum de solidarité euroméditerranéenne (FORSEM) : Zahir Harir, président,

Coup de soleil : Michel Wilson, président

Cimade : Sébastien Charre, président du groupe local Cimade de Lyon

Association France Algérie Rhône-Alpes (AFARA) : Zohra Perret, présidente,

Maison des passages : Nadine Chopin, présidente

EPI : Naziha Chalabi

CARA : Frekia Ghezzal

CCO :

Historiens et universitaires :

– Mohamed Harbi, historien (texte sera lu par Jacques Walter)

– Daniel Rivet, historien

– Dalila Ait El Djoudi, historienne

– Christian Delorme, prêtre

– Lahouari Addi, sociologue

– Tahar Khalfoune, juriste

 




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