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samedi 5 juillet 2025
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La Catalogne proclame son indépendance, Madrid la met sous tutelle

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Espagne

La Catalogne proclame son indépendance, Madrid la met sous tutelle

 Madrid a mis la Catalogne sous tutelle vendredi, destituant son exécutif et son parlement quelques heures après sa déclaration d’indépendance et convoquant des élections régionales en décembre pour surmonter la pire crise depuis le retour de l’Espagne à la démocratie il y a 40 ans.

Le gouvernement espagnol a tranché face au défi inédit posé par cette région grande comme la Belgique où vivent 16% des Espagnols: à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, le Premier ministre Mariano Rajoy a annoncé une batterie de mesures drastiques dont la destitution du président séparatiste catalan Carles Puigdemont, de son cabinet et du directeur de la police de Catalogne. 

Evoquant une « indépendance déchirante, triste et angoissante », M. Rajoy a aussi annoncé la dissolution immédiate du parlement catalan, en vue de la tenue d’élections le 21 décembre.

« Le gouvernement a adopté ces mesures pour éviter la prise en otage inadmissible d’une majorité des Catalans et le vol d’une partie du territoire au reste des Espagnols », a-t-il expliqué.

Son annonce a été accueillie par les huées des milliers d’indépendantistes massés à Barcelone pour fêter leur « République ». Ils étaient également des milliers rassemblés dans d’autres villes catalanes comme Gérone et Tarragone. 

Certains ont sablé du cava (mousseux) catalan, d’autres ont brûlé des pièces d’identité espagnoles.

Signe de l’inquiétude suscitée par cette crise en Europe, le président de la Commission Jean-Claude Juncker a souligné que l’UE n’avait « bas besoin d’autres fissures ». Washington, Londres, Berlin et Paris, comme l’Otan et l’ONU ont également fait savoir qu’ils soutenaient l’unité de l’Espagne. 

« Vitesse de kamikaze »

Le président du Conseil européen Donald Tusk a aussi appelé Madrid à choisir « la force de l’argument plutôt que l’argument de la force », alors que beaucoup craignent que la Catalogne ne soit entraînée dans une spirale de troubles et de répression. Carles Puigdemont a d’ailleurs appelé les Catalans à rester « pacifiques et civiques ». 

Alors qu’une bonne moitié des Catalans sont opposés à la déclaration d’indépendance, la maire de Barcelone Ada Colau a jugé que les indépendantistes au pouvoir avaient « avancé à une vitesse de kamikaze » imposée par des « intérêts partisans ».

Lors des dernières régionales en 2015, les indépendantistes avaient obtenu 47,8% des suffrages.

Symbole de cette fracture, la résolution déclarant l’indépendance a été adoptée en l’absence de l’opposition – qui avait quitté l’hémicycle – par 70 voix pour, dix voix contre et deux abstentions. 

« Ce papier que vous avez rédigé détruit ce qu’il y a de plus sacré, la coexistence » en Catalogne, avait auparavant déclaré en brandissant la résolution qui allait être votée Carlos Carrizosa, élu du parti anti-indépendantiste Ciudadanos.

Le texte proclame « la République catalane, comme Etat indépendant et souverain, de droit, démocratique et social ».

Une heure après son adoption, le Sénat espagnol a validé le déclenchement de l’article 155 de la Constitution, permettant une mise sous tutelle de la région, un événement sans précédent en Espagne depuis le retour de la démocratie en 1977.

Dans la foulée, Mariano Rajoy a convoqué un Conseil des ministres extraordinaire pour mettre en oeuvre les mesures annoncées. La convocation aussi rapide d’élections n’était pas attendue, soulevant la question de la participation ou non des indépendantistes à ce scrutin. 

– ‘Résister pacifiquement’ –

La Catalogne n’en est pas à ses premières tentatives d’éloignement du gouvernement central. Le dernier épisode remonte à plus de 80 ans, quand le 6 octobre 1934, le président du gouvernement autonome de Catalogne, Lluis Companys, avait proclamé un « Etat catalan dans le cadre d’une République fédérale d’Espagne ». 

La tentative avait déclenché une proclamation d’Etat de guerre et des affrontements qui avaient fait entre 46 et 80 morts, selon les historiens. 

Les conséquences de la déclaration d’indépendance comme de la mise sous tutelle sont incalculables.

Face à l’insécurité juridique, plus de 1.600 sociétés ont déjà décidé de transférer leur siège social hors de Catalogne, agitée depuis des semaines par des manifestations pour et contre l’indépendance. Les banques catalanes accentuaient leur chute vendredi à la Bourse de Madrid, Banco Sabadell en tête (-4,85%).

La principale organisation patronale en Espagne, la CEOE, a dénoncé le vote du parlement catalan, craignant des conséquences « très graves » pour l’économie.

Les partis séparatistes présentent comme un « mandat » les résultats – invérifiables – du référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre, qui avait été émaillé de violences policières: 90% de « oui » à la sécession, avec 43% de participation.

L’article 155, délicat à appliquer, suppose un recul important qui rappellerait la dictature de Francisco Franco (1939-1975) pendant laquelle la Catalogne avait été privée d’autonomie. Madrid affirme cependant qu’il en fera un usage a minima pour « restaurer l’ordre constitutionnel ».

Mais la mesure choque d’autant plus localement que c’est justement autour du débat sur les compétences de la Catalogne, meurtrie par l’annulation partielle en 2010 par la justice d’un statut lui conférant de très larges pouvoirs, que s’est nouée la crise actuelle.

Les puissantes associations indépendantistes ANC et Omnium Cultural ont déjà prévenu qu’elles mobiliseraient leurs dizaines de milliers d’adhérents pour « défendre la République ». Des « Comités de défense de la République » se disent également prêts à « résister pacifiquement ».

Auteur
AFP

 




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Une nécessité urgente pour sauver l’Algérie

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Un Front des forces patriotiques et démocratiques

Une nécessité urgente pour sauver l’Algérie

Il faut bien se rendre à l’évidence qu’aucun parti politique en Algérie ne représente à lui seul une force assez puissante capable de sortir le pays de la crise complexe actuelle qu’il traverse et ouvrir la voie à un réel changement démocratique et pacifique. Par contre, un large Front des forces patriotiques et démocratiques autour d’un programme commun, peut constituer une alternative salutaire pour le pays.

En effet, il n’existe pas de partis de masses capables de mobiliser la société pour un tel changement. Les partis démocrates sont éparpillés, divisés et les luttes sociales et professionnelles, sont encore au stade corporatiste (chaque syndicat lutte pour défendre sa corporation). Les luttes citoyennes elles, se déroulent encore largement sous forme de révolte ou d’émeutes au niveau local, autour de revendications tout aussi dissociées (routes, eau, gaz, logement). Les partis politiques se tiennent généralement loin de ces luttes, rendant plus lente la prise de conscience politique.

Certes, la faible mobilisation citoyenne est à lier aux conséquences de la décennie noire – que les Algériens ne veulent pas revivre mais également à l’interdiction des manifestations de rue surtout  à Alger où elles restent soumises à autorisation. La politique populiste de « paix sociale » de l’Etat, la dépolitisation des masses, – grâce à l’idéologie néolibérale qui a renforcé l’individualisme et transformé les citoyens en simples consommateurs,- ont inhibé l’esprit combatif. Cet état d’esprit a entravé les rares tentatives de rassemblement de l’opposition qui par ailleurs n’avait pas la même vision sur la sortie de crise et connaissait des luttes de leadership.

 

Les conditions de réussite d’un large front unitaire supposent de mettre en sourdine les divergences politiques et définir une plateforme, un programme commun, pouvant fédérer, dans l’action commune, toutes les initiatives et proposer un projet alternatif, proposant des perspectives de solution aux problèmes du pays et du peuple. Ce projet, s’il est  novateur, mobilisateur, crédible, s’il est porté par des hommes et des femmes, sincères, honnêtes, désintéressés, alors, sûrement le peuple l’adoptera et il pourra insuffler un nouvel espoir à la jeunesse algérienne, en proie au chômage et à la mal-vie.

Ce programme commun doit s’atteler à répondre à la question : « Quel est l’ennemi du peuple aujourd’hui ? Quelle est la couche sociale qui accapare le pouvoir, fait main basse sur les richesses du pays ? De la réponse à ces questions dépendra la nature et les objectifs de ce Front afin de proposer une alternative au système politique actuel usé et au capitalisme dominé par le libéralisme sauvage.

La question fondamentale n’est pas de remplacer un Président ou un Premier ministre par un autre en gardant le même système politique, mais de réaliser un changement structurel qui mette fin au système rentier, corrompu, dominé par les couches compradores et bureaucratiques (Import-import) dont les intérêts sont liés à ceux des sociétés étrangères et des multinationales qui empêchent la Nation de se développer et les couches populaires de bénéficier des fruits du progrès.

Ce Front peut rassembler des partis, des syndicats, des cadres du secteur public, des experts, des associations et des personnalités, qui pourront mettre leurs capacités, leur expérience et leur savoir, pour définir un système alternatif basé sur plus de justice sociale, plus de libertés, plus d’équité, un développement autocentré, une industrie productive, créatrice d’emplois et de richesses, s’appuyant avant tout sur le secteur public et le privé national avec des règles transparentes de gestion économique et de lutte contre la corruption. Un système dont la finalité n’est pas le profit, le gain facile, mais la satisfaction des besoins des citoyens, en s’appuyant sur les capacités nationales de production et les expériences passées du pays.

Pour cela, le Front aura à lutter contre les couches compradores, parasitaires et les spéculateurs, qui  saignent le peuple et participent à sa paupérisation; Il doit par contre rechercher des alliés au sein des couches productives de richesses et industrieuses, qui défendent aussi l’indépendance économique et la souveraineté nationales, face aux méfaits et aux ingérences des multinationales, sous couvert de mondialisation et du libre-marché.

Dans ce Front, les travailleurs sont appelés à jouer un rôle central, car ils sont aux premières lignes dans la confrontation avec  les barons du « tout import », qui détruisent  et déconstruisent l’économie nationale. On le voit à travers les luttes menées dans plusieurs secteurs menées ces derniers mois, par les travailleurs pour la préservation de leur outil de travail, comme par exemple à El Hadjar (Annaba), à la SNVI (Sidi Bel Abbès), à Cevital  (Bejaia), à Sétif…    

Quand un ouvrier d’El Hadjar se bat pour maintenir en activité ses hauts fourneaux, il se bat pour le maintien de son emploi, mais aussi pour assurer l’autosuffisance  en acier, matière stratégique indispensable pour toute industrie. Quand un ouvrier de Sidi Bel Abbès se bat pour défendre la production nationale de machines agricoles, il se bat aussi pour assurer l’autosuffisance alimentaire du pays. Il en est de même pour le céramiste de Sétif qui se bat contre la concurrence étrangère, il se bat pour faire baisser les prix de ce produit utilisé dans la construction.    

Quand un ouvrier de Cevital, se bat à Bejaia pour préserver son outil de travail, il se bat aussi pour faire baisser la facture des importations des produits alimentaires de base et pour augmenter leurs exportations, source de devises que leur patron va réinvestir sur le sol national en créant de nouveaux emplois pour les jeunes qui souffrent du chômage et de la mal-vie.

Plusieurs autres comités de soutien ont été créés dans d’autres wilayas et vont tous ensemble organiser dimanche prochain « la marche de la dignité pour défendre l’emploi et l’investissement crier haut et fort : Non au sabotage de Cevital ».  

Même dans les pays capitalistes en crise, Etats-Unis en tête, les travailleurs et leurs syndicats se battent aujourd’hui pour le maintien des usines et des emplois menacés par la délocalisation qui permet aux multinationales de faire de super bénéfices en profitant des bas salaires et du faible coût de l’énergie dans les pays du Sud. Les élus locaux redoublent d’initiatives pour maintenir les emplois dans leurs régions et communes. Alors pourquoi pas en Algérie ?  

 

Auteur
Houria Ait Kaci, journaliste

 




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Une nouvelle femme dépose plainte contre lui

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Accusations de viol contre Tariq Ramadan

Une nouvelle femme dépose plainte contre lui

Tariq Ramadan mène-t-il donc une triple vie ? Une chose est claire, les ennuis s’accumulent. Jeudi 27 octobre, une plainte pour viol a été déposée à Paris contre lui, trois jours après l’ouverture d’une enquête sur des accusations similaires contre l’islamologue et théologien suisse, a-t-on appris vendredi auprès de l’avocat de la plaignante. « J’ai adressé au parquet de Paris hier soir (jeudi) une plainte accompagnée du récit détaillé de ma cliente », a affirmé son avocat Eric Morain, confirmant une information du journal Le Parisien. « Elle attend sereinement de répondre aux enquêteurs et ne parlera plus », a-t-il indiqué. Me Morain ajoute qu’il a reçu d’autres témoignages de femmes qui réfléchissent à porter plainte à leur tour contre l’intellectuel pour des faits de harcèlement ou d’agressions sexuelles.

Cette plainte s’ajoute à celle déposée le 20 octobre par une ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque. Ce jour-là, Henda Ayari, 40 ans, avait également publié ses accusations sur sa page Facebook, en plein débat autour du harcèlement sexuel dans la société.

« Un démenti formel »

Mardi, elle a été entendue pendant six heures par la police à Rouen, selon son avocat, au lendemain de l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris pour « viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort ». Selon Le Parisien, la nouvelle plaignante est une « femme de 42 ans, convertie à l’islam et souffrant d’un handicap aux jambes » qui dénonce « des scènes de violence sexuelle d’une grande brutalité ». Les faits dénoncés auraient eu lieu dans un grand hôtel « en province, courant automne 2009 », selon le quotidien.

Au lendemain de la première plainte, Tariq Ramadan a, via son avocat Me Yassine Bouzrou, opposé « un démenti formel à ces allégations » et à son tour déposé plainte lundi pour « dénonciation calomnieuse » contre Henda Ayari. Contacté vendredi soir, il n’était pas disponible pour réagir.

Tariq Ramadan, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, âgé de 55 ans, est professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford (Grande Bretagne). Jouissant d’une forte popularité dans les milieux musulmans plutôt conservateurs, il est aussi très contesté, notamment dans les milieux laïques, qui voient en lui le tenant d’un islam politique.

Auteur
Avec AFP

 




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Un nouveau site pour le dixième anniversaire

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Le Matin

Un nouveau site pour le dixième anniversaire

Dix ans. C’est peu ou beaucoup, pour un média ? On ne sait pas.  

Ailleurs, c’est l’âge de raison. Ici, on naît, généralement, avec l’âge de raison… « Tu comprends, mieux vaut ne pas les titiller, en haut. Prends ta part et laisse couler….  » Dix ans. L’âge de la sérénité, mais ce n’est pas le cas pour ce journal en ligne, un peu pestiféré, un peu provocateur. Et puis, t’as vu sa tête ? Non, il n’a pas une bonne tête, des fois pas de tête du tout ! Du moins laisse-t-on croire… Avec ce qu’on y écrit … Hé, les amis, c’est un peu normal de ne pas avoir de tête pour un journal décapité, non ?

Ah, vous avez oublié ! Normal. Mieux vaut oublier. Oublier qu’il a existé et qu’il existe toujours. Ça nous évite de le citer et, pour nos vaillants directeurs d’agence de publicité, d’acheter des espaces chez lui.

D’être sans tête, ne nous dispense pas d’avoir à porter le chapeau chaque fois que nos politiciens, confrères et autres habitués des dîners en ville, sont embarrassés par une de nos révélations «irresponsables».

Il n’empêche que ce journal étêté a vécu 10 ans, sans la publicité des uns et des autres, sans moyens, seulement avec le cœur et l’appui de nos dizaines de milliers de lecteurs fidèles. Avec eux, nous sommes prêts à rempiler pour dix autres années. Et, promis, nous n’embêterons personne. Seulement les écuyers du roi et les palefreniers devenus Grands chevaliers de la République ! On s’est dit que dix ans, ça se fêterait bien avec un nouveau site plus aéré. On a bien fait ? On verra. Merci à tous ceux qui nous ont suivis et à ceux qui nous ont supportés.

Auteur
La rédaction

 




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Le baril dépasse 60 dollars à Londres, une première en deux ans

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Pétrole

Le baril dépasse 60 dollars à Londres, une première en deux ans

Les cours du pétrole grimpaient vendredi, la référence européenne atteignant même ses plus hauts en plus de deux ans alors que les efforts de l’Opep laissent espérer aux marchés un resserrement de l’offre mondiale.

Vers 16H25 GMT (18H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait 60,25 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 95 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance prenait 1,09 dollar à 53,73 dollars.

Le Brent a atteint 60,53 dollars vers 16H00 GMT, son plus haut niveau depuis juillet 2015, tandis que le WTI a touché 53,93 dollars vers 15H15 GMT, son plus haut depuis sept mois.

« Les marchés continuent de tirer leur optimisme des commentaires de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), qui pourrait poursuivre l’accord de baisse de production jusqu’à fin 2018 », a jugé David Madden, analyste chez CMC Markets.

Le prince saoudien Mohammed ben Salmane a affirmé jeudi que son pays soutenait la proposition d’un renouvellement de l’accord à cette date, alors que l’Opep et ses partenaires, dont la Russie, se sont pour l’instant engagés jusqu’à fin mars 2018.

Mais le prince « ne faisait que confirmer ce qui avait déjà été dit par son ministre de l’Energie deux jours plus tôt », ont réagi les analystes de Commerzbank.

Par ailleurs, les marchés semblent désormais opter pour une lecture positive des données hebdomadaires du Département américain de l’Energie (DoE) publiées mercredi.

« Les réserves d’essence des Etats-Unis ont reculé plus que prévu, après quatre semaines de hausse. Les stocks sont désormais moins élevés qu’en 2015 et en 2016 à la même période. En revanche, les réserves de brut augmentent et la production rebondit très vite, après avoir été perturbée par les ouragans cet été », ont commenté les analystes de Capital Economics.

Dans ce contexte, les investisseurs regarderont attentivement les prochaines données sur le marché américain, publiées par l’entreprise Baker Hughes après la clôture américaine.

« Le décompte des puits actifs de Baker Hughes donnera un nouvel indice sur l’état du marché mondial », a commenté Sam Sinclair, analyste chez Inenco.

Auteur
Agence France presse

 




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Le Rif entre tremblement et poudre de perlimpinpin !

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Le zelzal(*) de sa majesté

Le Rif entre tremblement et poudre de perlimpinpin !

Voilà un Makhzen spécialiste raffiné des arrestations, des enlèvements, des enterrements vivants, des tortures, des marginalisations de populations, des militarisations de zones d’habitation de civiles, de politiques fabriquant des corrompus, qui se fait une virginité par le « démettre » !

Démettre sans juger,

Démettre sans condamner,

Démettre sans poursuivre, 

Démettre sans désigner la  chaîne des responsabilités,

Démettre sans rendre justice aux accusés à tort,

Démettre en laissant le système tel quel,

Démettre en gardant toutes les prérogatives et la  main mise sur le sort de tout un pays. 

Ils appellent ça « Zelzal », le tremblement de terre. 

Dans la mécanique des plaques tectoniques, un tremblement libère. Il libère des énergies, des potentialités, des régions  de la pression de la plaque qui bouge. Or, le Zelzal de sa majesté, tout un symbole pour quelqu’un qui manifestement est un éternel touriste (1), n’a rien libéré. Ce qui en l’occurrence aurait dû être perceptible immédiatement. 

Certains responsables des échecs sont rendus coupables individuellement, pour l’exemple, sans dire mot sur leurs politiques dont sa majesté est le premier garant de par son statut dans la constitution. 

Les politiques systématiques depuis 50 ans ne méritaient pas un Zelzal Royal, lui très énergique dans ses colères parfois très capricieuse ?

Le Zelzal libérateur n’aurait-il pas dû commencer par le commencement, à savoir : 

Libérer les accusés à tort puisqu’il l’a reconnu lui-même lors de son discours du 20 août, qui d’ailleurs s’était plus destiné à libérer l’Afrique de son « joug algérien » (2) que celui de libérer le Maroc du « joug de la corruption » et des injustices sociales.

Le Zelzal libérateur qui liste parmi les causes de la défection des élites politiques installées depuis des décennies  et de l’administration, son manque d’action du début du Hirak au mois de Mai, a oublié de  rappeler que durant ces mois le système de sa majesté ne disposait d’aucun gouvernement faute de majorité lors des élections du 7 octobre 2016 et la re-victoire du PJD.  

Le Zelzal libérateur n’aurait-il pas dû commencer par poser les bases d’un vrai débat national sur la richesse, matérielle et immatérielle  : ses origines, ses modes d’accumulation, ses mécanismes de développement, ses politiques de répartition et de redistribution.

Le Zelzal de sa majesté avait-il réellement pour objectif de proposer des solutions pour l’éducation, la santé, la culture, la démocratie.

Bref à la libération du seul caractère manifeste de l’État : le caractère policier.

Le Zelzal de sa majesté n’aurait-il pas dû démettre la classe politique de la politique qui a échoué et qui échouera car, disait Einstein, il ne faut pas compter  sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre.

Ils nous ont rabâché le tremblement de terre avec ses éléments de langage, nous avons eu droit à la poudre, d’aucuns diraient de perlimpinpin et ses dégâts camouflant le véritable zelzal, celui des salles d’audiences des procès  préfabriqués, injustes et humiliant les détenus, les familles, la défense et la presse.

Un Zelzal qui n’est plus ni moins qu’une « monarcho-thérapie » de groupe, un moyen de simuler la prévention, le traitement ou soigner et soulager une maladie sociale que connaît le Rif et tout le Maroc depuis bien longtemps : la corruption et ses implications. 

Samedi 29 octobre, cela fera un an que Mohcine Fikri, petit revendeur de poisson d’Ali Hoceima, a été  broyé par une benne à ordures aux ordres policiers et des responsables du port.

Nous répéterons  avec ceux que nous ne voulons voir mourir : la mort plutôt que la Hogra. Car la hogra ne survit ni à la dignité ni à la volonté de survivre.

Je clos ce propos par un  nième blasphème, encore un me diriez-vous,

إِذَا زُلْزِلَتِ الْأَرْضُ زِلْزَالَهَا، وَأَخْرَجَتِ الْأَرْضُ أَثْقَالَهَا، وَقَالَ الْإِنْسَانُ مَا لَهَا، يَوْمَئِذٍ تُحَدِّثُ أَخْبَارَهَا، بِأَنَّ شعبكَ أَوْحَى لَهَا، يَوْمَئِذٍ يَصْدُرُ الحكامُ أَشْتَاتًا لِيُرَوْا أَعْمَالَهُمْ فَمَنْ يَعْمَلْ مِثْقَالَ ذَرَّةٍ خَيْرًا يَرَهُ، وَمَنْ يَعْمَلْ مِثْقَالَ ذَرَّةٍ شَرًّا يَرَهُ 

M. B.

Notes

1) Lire à ce sujet le texte sur l’absentéisme déconcertant du Roi Mohamed 6

 http://orientxxi.info/magazine/mohamed-vi-un-roi-absent,2052

2) L’Algérie est pour l’occasion, et pas la seule, l’ennemie qui compromet l’issue du problème du Sahara et qui finance le Hirak et ses leaders. 

(*) Zelzal : mot arabe désignant tremblement de terre, en l’occurrence tremblement en politique
 

Image retirée.

 

Auteur
Mohamed Bentahar

 




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Lourde amende et prison pour Obiang, fils du dictateur de la Guinée Equatoriale

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« Biens mal acquis » en France

Lourde amende et prison pour Obiang, fils du dictateur de la Guinée Equatoriale

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi le fils aîné du président de Guinée équatoriale à des peines de prison et d‘amende avec sursis mais mis en cause la Banque de France et la Société générale, au terme du premier procès des “biens mal acquis” par des dirigeants africains.

Teodorin Obiang, 48 ans, vice-président de Guinée équatoriale jugé en son absence pour blanchiment d‘abus de biens sociaux, abus de confiance, corruption et détournement de fonds publics, a été condamné à trois ans de prison avec sursis.

Le tribunal lui a aussi infligé une amende de 30 millions d‘euros avec sursis et a ordonné la confiscation de ses biens saisis en France, soit plus de 100 millions d‘euros, dont un vaste ensemble immobilier luxueux avenue Foch, à Paris.

Ce verdict pourrait faire jurisprudence pour les autres procès qui s‘annoncent dans le cadre des dossiers des “biens mal acquis”, notamment pour les familles d‘Ali Bongo (Gabon) et de Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville).

La justice française évalue les sommes “blanchies” en France entre 1997 et 2011 par Teodorin Obiang, à plus de 150 millions d‘euros, produit présumé de la corruption, de détournements de fonds publics et d‘autres délits commis en Guinée équatoriale.

Le ministère public avait requis le 7 juillet des peines de prison et d‘amende fermes. La présidente du tribunal a justifié le sursis par le fait que Teodorin Obiang a pu longtemps penser bénéficier d‘une forme d‘impunité en France.

Bénédicte de Perthuis a notamment dit tenir compte de la “complaisance” de la Société générale, “qui a permis à tout le moins par son absence de réaction la poursuite de l‘infraction”.

“L‘attitude de la Société générale, comme celle de la Banque de France, pendant de nombreuses années, a pu laisser penser (à Teodorin Obiang) qu‘il existait en France une forme de tolérance à l’égard de ces pratiques”, a-t-elle expliqué.

Elle a rappelé que la Société générale de banque de Guinée équatoriale (SGBGE), filiale à 42% de la Société générale, avait joué un “rôle essentiel” dans le transfert de fonds à l’étranger au profit de Teodorin Obiang.

Bénédicte de Perthuis a cité une note interne de 2005 du responsable de la lutte anti-blanchiment de la Société générale, selon qui la SGBGE était en fait une “banque de l‘Etat Obiang”, et qui se plaint de l‘absence de contrôle ou d‘audit.

Elle a cité d‘autres notes internes démontrant que la direction de la Société générale était parfaitement au courant du rôle de sa filiale dans le détournement de fonds publics par Teodorin Obiang, sans que les conséquences en aient été tirées.

Selon Bénédicte de Perthuis, la Banque de France a aussi vu transiter de tels fonds “sans qu‘aucune alerte ne soit déclenchée” et a ainsi joué entre 2005 et 2011 un “rôle déterminant” dans les acquisitions de Teodorin Obiang.

Le tribunal a estimé pour toutes ces raisons que la peine principale devait être “essentiellement un avertissement destiné tant à la personne condamnée” qu‘aux autres protagonistes susceptibles d’être impliqués dans le blanchiment.

“Malgré la gravité des faits, une peine d‘emprisonnement ferme n‘apparaît dans ce contexte ni nécessaire ni adaptée”, a dit la présidente. “Il ne paraît pas non plus justifié (…) qu‘une amende ferme destinée à être recouvrée par le Trésor public français soit prononcée.”

Les parties civiles ont salué un verdict “historique”.

“Maintenant on sait qu‘un chef d‘Etat ou un fils de chef d‘Etat peut être condamné”, a déclaré à Reuters Jean-Pierre Spitzer, avocat d‘un collectif d‘opposants équato-guinéens.

“En plus il y a deux grands signaux : l‘Etat français ne peut plus être un sanctuaire et le système bancaire est appelé à faire très très attention dans le futur”, a-t-il ajouté.

William Bourdon, avocat de l‘ONG Transparency international France (TIF), a fait valoir que les sursis ne devaient pas être compris comme une “faiblesse” ou une marque de “générosité” de la part du tribunal, dont il a au contraire salué le “courage”.

“Il a dit que ces infractions de blanchiment n‘ont pu prospérer qu‘en raison d‘une triple tolérance de la Société générale, de la Banque de France, des autorités françaises.”

D‘AUTRES PROCÈS À VENIR

Les avocats de Teodorin Obiang ont en revanche dénoncé un jugement “militant” et annoncé qu‘ils allaient examiner toutes les voies de recours possible.

“La décision rendue va à l‘encontre des engagements internationaux de la France”, a ainsi déclaré Emmanuel Marsigny, pour qui le tribunal “est allé au-delà de son rôle” en reprenant “sans aucun discernement” l‘argumentation des parties civiles.

Son collègue équato-guinéen Sergio Abeso Tomo a pour sa part dénoncé un “non-sens extraordinaire” : “On n‘a pas de peine de prison, pas d‘amende pour notre client mais on confisque un immeuble qui appartient à l‘Etat et qui abrite une ambassade.”

Si la condamnation est confirmée, il restera à mener la bataille de la restitution des sommes détournées à la population équato-guinéenne, ce qui suppose notamment une évolution de la législation française, a estimé le tribunal.

“Il apparaît désormais moralement injustifié pour l‘Etat prononçant la confiscation de bénéficier de celle-ci sans égard aux conséquences de l‘infraction”, a dit Bénédicte de Perthuis.

Au-delà du cas équato-guinéen, l‘enquête sur les “biens mal acquis” vise notamment les dirigeants gabonais et congolais.

La fille, le gendre et un neveu du président congolais, Julienne Sassou-Nguesso, Guy Johnson et Wilfrid Nguesso, ont été mis en examen pour blanchiment de fonds publics.

Les juges chargés du volet gabonais ont pour leur part achevé son instruction et le parquet national financier devrait rendre prochainement son réquisitoire définitif.

 

Auteur
Reuters

 




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Saddek Hadjerès, l’autre façon de raconter le 1er Novembre

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Novembre ou ce qui nous reste

Saddek Hadjerès, l’autre façon de raconter le 1er Novembre

Il y avait motif, cette semaine, pour une nouvelle polémique creuse. En adressant à la presse algérienne une lettre dont l’affectation même de cordialité trahissait un paternalisme tyrannique, le chef de l’État nous conviait à une nouvelle controverse sans intérêt, une de celles qui ont remplacé la réflexion et qui, dans notre monde sans génie et sans mémoire, font office de débat. Du reste, il faut rendre à notre époque cette justice qu’elle supporte mieux les mauvaises polémiques que les profondes pensées.

L’attitude d’un libre penseur, qui, sans préoccupation polémique, se propose d’échanger sur les attentes du siècle et les épreuves qui s’annoncent, est sans doute ce qu’il y a de plus étranger à notre goût algérien. Nous n’avons que peu de penchant pour les opinions étalées à l’abri des altercations partisanes. Ce sont pourtant ces esprits sereins et passionnés par la seule recherche du vrai ou, tout au moins, de ce qui s’en rapproche, qui nous indiqueront, le moment venu, sur les murs où nous tâtonnons, des fenêtres qui pourraient s’ouvrir.

Sadek Hadjerès est l’un d’eux, un de ces cerveaux bien algériens qui explorent pour nous, au stéthoscope, le passé, le présent et l’avenir, le passé pour savoir d’où l’on vient, le présent pour comprendre ce qui nous arrive, l’avenir pour tenter de deviner où l’on va. Au stéthoscope puisque, pour notre bonheur, en plus d’être un militant de la première heure et un pratiquant chevronné de la politique l’Homme, est chercheur médical et applique à ses investigations l’ardente insatisfaction du scientifique.

Hadjerès est un survivant de l’obscur. Il a marché de nuit et connaît donc mieux que quiconque la valeur de la lumière. Son chemin fut celui des proscrits : toujours obligé de partir pour ne pas se pervertir. Partir du Parti du peuple algérien (PPA) dès l’âge de seize ans, pour cause crise berbériste ; partir du Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS) dont il était le premier secrétaire…

Aussi, plutôt que d’épiloguer sans panache sur la lettre du président à la presse, nouvelle fourberie de dirigeants assez cyniques pour se réclamer de valeurs qu’ils sont les premiers à combattre ou à mépriser, profitons de ce que cet intellectuel de l’ombre soit, pour une fois, et fort humblement, sous l’éclairage de l’actualité, pour en voler quelques précieuses pépites.

Sadek Hadjerès nous propose un livre-bilan, « Quand une nation s’éveille », un ouvrage historique et géopolitique que son éditeur, Boussad Ouadi, n’hésite pas à qualifier d’ »événement de la rentrée littéraire à l’occasion du Salon du livre d’Alger de 2014″. Si je m’autorise à parler d’un livre que je n’ai pas encore lu, c’est parce que je fais confiance à Boussad, paroissien du livre sans Église, une espèce d’abbé qui se fout des clergés et qui s’entête à vouloir offrir des lecteurs à ceux qui ont quelque chose à leur dire et des livres à ceux qui ont besoin de les lire. Et cela tombe plutôt bien.

En ce 60e anniversaire de l’insurrection nationale du Premier novembre, il nous offre de lire l’ouvrage d’un homme dont l’exigence de vérité (au sens de la connaissance) est autrement plus sérieuse que celle qui s’exhibe aujourd’hui, avec une sorte d’impudence, dans certaines œuvres et dans bien des journaux. Hadjerès a de récurrentes obsessions : expliquer nos impasses, soixante ans après l’insurrection, par la dénaturation du Mouvement national, rattacher ce dernier à l’Histoire universelle, nettoyer l’histoire du Mouvement national de ses mensonges de ces omissions…

Ce livre ne sera pas du goût des fabulateurs, prébendiers de l’histoire et autres nouveaux muftis de la vérité historique, ceux que Hadjerès qualifie de « famille dynastique révolutionnaire agrippée à une généalogie trafiquée » et qui agissent « comme si le 1er novembre 54 avait jailli du néant. » Tant pis : il trouvera un public parmi ceux qui, chez nous, sont de plus en plus nombreux à refuser les mystifications du siècle. Nous vivons l’époque des « remises en question » Á tous les esprits qui désirent savoir d’où ils viennent pour situer où ils vont, de transfigurer l’expérience de la Nation au lieu de s’y complaire.

Dans la postface qu’elle a rédigée pour ce livre, l’historienne Malika Rahal observe ceci : « L’ouvrage de Sadek Hadjerès est à la croisée de deux temporalités : celle d’une pensée en mouvement, texte vivant d’une analyse encore en cours et une temporalité plus fixe de la trace écrite. Ces ‘’mémoires’’ sont fixées pour être lues et utilisées comme référence pour l’écriture de l’histoire. Les débats autour du texte vivant porteront sur des sujets d’une importance capitale dans le présent de l’Algérie ».

Rien de plus clair : on pourra peut-être incarcérer ces nouveaux esprits ; les bâillonner aussi. Mais on ne les dupera plus. La confiscation de l’Histoire qui s’appuyait sur le mensonge, ne s’appuie, soixante ans après l’insurrection, désormais sur rien. Des tréfonds de la terre trahie, sort cette imploration aux cieux : pourquoi ta guerre, père, n’a pas apporté ma délivrance ?

Le 24 octobre 2014

 

 

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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Les jeunes cinéastes algériens au festival Cinemed de Saint Etienne

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7e Art

Les jeunes cinéastes algériens au festival Cinemed de Saint Etienne

 Plus de 15 ans après la décennie de plomb en Algérie, une poignée de réalisateurs tente de faire renaître le cinéma algérien, une nouvelle garde qui est au coeur du festival de cinéma méditerranéen (Cinemed) de Montpellier, dans le sud de la France.

Depuis 2010, analyse Christophe Leparc, directeur de Cinemed, est arrivée une « génération spontanée » de réalisateurs algériens, désormais trentenaires ou quadragénaires, qui voulaient « sortir la tête de l’eau par le biais du cinéma », tels Karim Moussaoui et Hassen Ferhani, qui ont co-animé l’unique ciné-club d’Alger.

« Il y a une dynamique mais je ne sais pas si l’on peut parler de renouveau », a avancé prudemment mercredi Moussaoui lors d’une table ronde sur la « jeune garde du cinéma algérien », placée au coeur de Cinemed 2017 prévu du 20 au 28 octobre.

Pour ces réalisateurs qui ont connu les années de guerre civile, le cinéma est un moyen de « sortir du refoulement » et de « se regarder en face », en posant la question fondamentale: « comment trouver sa place au sein d’une société qui a été violentée », a expliqué la réalisatrice et journaliste Amel Blidi.

« En Algérie, on ne fait pas de film gratuitement, il y a une urgence absolue », renchérit l’acteur et réalisateur Lyes Salem.

« Le rapport au cinéma a changé depuis les années 1990 » en Algérie, assure-t-il, parlant de « l’arrivée de considérations morales voire bigotes ». « La première chose contre laquelle je dois me battre, c’est une auto-censure qui m’a été rentrée dans la tête », avoue-t-il.

Le réalisateur franco-algérien Damien Ounouri fait sienne l’expression « faire des films en mode guérilla », empruntée au maître Merzak Allouache, 73 ans, qui en 1976 révolutionna le cinéma algérien en sortant du registre de la glorification de la lutte d’indépendance contre le pouvoir colonial français.

Déployant des identités artistiques singulières, la « jeune garde » puise inlassablement, sur les pas d’Allouache, dans le quotidien plein d’obstacles, de désillusions, de débrouille, d’une population en quête de travail, d’amour, d’avenir…

« J’ai toujours eu envie que ce tempérament algérien, cette façon d’aimer, de rire, de souffrir soient reconnus par le monde », admet Lyes Salem, qui vit en France mais dont « les sources d’inspiration restent en Algérie ».

– ‘Faire soi-même’ –
A travers son premier long métrage, « En attendant les hirondelles », Karim Moussaoui dit pour sa part vouloir inciter les Algériens à « prendre leur destin en main ». Ses personnages, placés devant des cas de conscience complexes, « en ont marre d’attendre que les choses changent » en Algérie.

Comme d’autres collègues, il admet pudiquement les difficultés rencontrées pour faire du cinéma dans son pays et notamment la distribution qu’il faut « faire soi-même ».

Pour la production, ces cinéastes ayant souvent un pied de chaque côté de la Méditerranée et une binationalité, à l’image de Sofia Djama, font fréquemment appel à des financements français ou européens.

Mais certains, comme Damien Ounouri, expriment la volonté de « s’en affranchir », notamment pour éviter de se voir imposer des « modes », comme des projets en rapport avec les « printemps arabes ».

A l’indépendance, en 1962, on comptait plus de 400 salles de cinéma en Algérie et l’industrie cinématographique était très largement financée par des fonds publics.

Mais dans les années 1980, ce pays riche en pétrole a vu « disparaître petit à petit ses salles de cinéma, son industrie, et ses talents » sous les effets conjugués de « l’instabilité politique » et d’une « économie défaillante », rappelle Christophe Leparc.

Ce déclin s’accentue pendant les sombres années 1990 qui engendrent le départ en exil de professionnels du cinéma et de nouvelles fermetures de salles, que certains n’hésitent pas à dépeindre comme des « lieux de débauche ».

Aujourd’hui, il ne reste qu’une centaine de cinémas autonomes dans le pays dont 10 dans la capitale, selon le constat dressé à Cinemed.

Pourtant, souligne l’actrice, scénariste et productrice Adila Bendimerad, il y a en Algérie « une faim » de culture et « d’espaces de débats ». « Les autorités algériennes, dit-elle, « doivent en prendre conscience ».

Auteur
AFP

 




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Verra-t-on sa reconstruction ou son démantèlement définitif ?

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Union du Maghreb (UM)

Verra-t-on sa reconstruction ou son démantèlement définitif ?

L’actualité diplomatique a été riche en rebondissements ces derniers jours. Devant cette situation délicate, la turbulence s’amplifie et les deux principales puissances démographiques de l’UMA répliquent dans la confusion. L’UMA sera-t-elle capable de maintenir ses principes fondateurs ? Les statuts qui régissent l’UMA depuis 27 ans ne sont pas adaptés aux mutations internationales en cours. La réforme des structures et la révision du texte fondateur de l’UMA doivent être débattues, afin de relever les enjeux régionaux et internationaux qui se posent, notamment le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Comment redonner du sens au projet maghrébin ?

Comment restituer à l’Afrique du Nord son histoire, sa géographie et une aspiration ? Car il y a un paradoxe : jamais dans leur histoire, les peuples de cette sous-région n’auront observé une telle contiguïté et jamais dans son histoire, l’UMA n’aura été aussi près d’une décomposition. La cause de ce paradoxe réside dans l’obstination d’enlever la légitimité aux organisations politiques sur les territoires de l’UMA, à l’instar de l’Etat-Nation, en ne suggérant comme ersatz qu’une architecture maghrébine superficielle, où les régimes politiques tentent de mettre en retrait les peuples, alors même que d’une certaine manière, les peuples d’Afrique du Nord sont en avance sur leurs dirigeants. Selon les analystes politiques, l’interrogation sur la position singulière du Maghreb s’impose d’elle-même : les affaires maghrébines sont-elles encore des affaires étrangères ou sont-elles, dans une large mesure, des affaires intérieures, tant les rapports entre les peuples des Etats membres sont devenus importants ?

La position de l’Algérie, avec ses frontières terrestres, est si importante qu’elle détermine le développement et la sécurité de tout son voisinage. En effet, c’est le seul pays de l’UMA qui a des frontières avec tous ses Etats membres. C’est en ce sens que l’Union européenne (UE) plaide pour un programme de partenariat avec l’UMA : la dernière résolution de l’année 2016 du Parlement européen intitulée ‘’ Mise en œuvre de la politique étrangère et de sécurité commune (article 36 traité UE)’’ adoptée, le 14 décembre 2016,mentionne notamment que « la résilience de notre voisinage serait plus forte si celui-ci s’organisait dans le cadre d’une coopération régionale permettant d’apporter des réponses communes aux défis, entre autres, de la migration, du terrorisme et du développement ». En outre, l’UE ‘’invite dès lors l’Union à travailler avec ses voisins du Maghreb pour la relance et le développement de l’Union du Maghreb ».

Les pays de l’UMA vont-ils une fois encore rater le rendez-vous avec le Sommet Union européenne -Afrique, prévu fin novembre 2017 à Abidjan (Côte d’Ivoire) ? La République arabe Sahraouie Démocratique sera-t-elle finalement invitée ? De plus, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de tenir sa 52ème session ordinaire à Lomé, au Togo, en décembre 2017 ; session à laquelle elle a invité le roi du Maroc, leurs homologues tunisien et mauritanien.

Selon la CEDEAO, la Mauritanie, ancien Etat membre va présenter une requête de réadmission, alors qu’elle a accordé le statut d’observateur à la Tunisie. Devant ces perspectives diplomatiques qui se dessinent, l’Algérie a-t-elle encore un avenir au sein de l’UMA ?

Auteur
Benteboula Mohamed-Salah, géographe

 




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