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vendredi 22 août 2025
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Le cours du pétrole termine en hausse

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Préoccupé par l’Arabie saoudite

Le cours du pétrole termine en hausse

Le pétrole coté à New York et à Londres a terminé en hausse jeudi, les investisseurs se concentrant sur les suites des tensions politiques en Arabie saoudite et sur l’annonce d’une baisse des exportations saoudiennes vers les Etats-Unis.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, référence américaine du brut, a gagné 36 cents pour terminer à 57,17 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a progressé de 44 cents pour finir à 63,93 dollars. « Nous sommes à la merci de l’évolution des événements au Moyen Orient », a commenté Matt Smith de ClipperData.

Les autorités saoudiennes ont indiqué jeudi que plus de 200 personnes ont été arrêtées dans le pays dans le cadre d’une purge anti-corruption sans précédent, visant notamment des princes, ministres et hommes d’affaires.

Les sommes concernées par ces malversations atteindraient 100 milliards de dollars, selon le procureur général du royaume.

Cette vague d’arrestations, dont le milliardaire Al-Walid ben Talal et l’ancien chef de la Garde nationale, le prince Metab ben Abdullah, pourrait davantage faire partie d’une lutte pour le pouvoir dans le royaume, a toutefois estimé Human Rights Watch (HRW).

Les investisseurs s’inquiétaient dans le même temps d’une forte montée de tensions entre Ryad et Téhéran, après un tir de missile samedi des rebelles houthis yéménites, attribué par l’Arabie saoudite à leur soutien militaire supposé, l’Iran.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a mis en garde mercredi contre une escalade de la tension entre ces deux Etats, qui pourrait mener selon lui à une « guerre », lors d’une rencontre avec la presse à Charm el-Cheikh.

Baisse des exportations saoudiennes 

« L’hypothèse que l’escalade verbale aboutisse à une guerre est très peu probable, mais on ressent une aggravation des luttes de pouvoir à l’oeuvre (entre les deux pays) depuis des années », a jugé M. Smith.

Les prix étaient également soutenus par « des commentaires du ministre saoudien du Pétrole qui a affirmé qu’une coupe dans les exportations vers les Etats-Unis de l’ordre de 10% aurait lieu le mois prochain », a affirmé M. Smith.

Les investisseurs semblaient par ailleurs choisir une lecture optimiste du rapport hebdomadaire américain sur les réserves de pétrole publié mercredi, qui a dévoilé une forte hausse des réserves de brut et une production record.

« Les stocks (de brut) ont progressé mais ils sont principalement liés à un plongeon des exportations. Celui-ci ne sera que temporaire étant donnée la différence de prix actuelle entre le Brent et le WTI (respectivement cotés à Londres et à New York) », a commenté Kyle Cooper de IAF Advisors.

L’écart entre le pétrole coté à New York et à Londres était de 6,7 dollars jeudi, rendant le premier plus compétitif, et engendrant la semaine précédente un record des exportations américaines depuis que les statistiques sont publiées en 1991, à 2,13 millions de barils par jour.

La production américaine a par ailleurs atteint un record hebdomadaire depuis que ces statistiques sont collectées, à 9,62 millions de barils par jour. « C’est une indication que la hausse des prix est en train de rendre le production de schiste plus lucrative », ont indiqué les analystes de Commerzbank.

Auteur
AFP

 




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L’acteur Steven Seagal et un humoriste pris dans le tourbillon Weinstein

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Agressions sexuelles

L’acteur Steven Seagal et un humoriste pris dans le tourbillon Weinstein

 L’acteur américain Steven Seagal et son compatriote humoriste Louis C.K. se sont retrouvés jeudi pris à leur tour dans le tourbillon d’accusations à caractère sexuel consécutif aux révélations sur Harvey Weinstein.

Depuis les premières accusations visant le producteur déchu, début octobre, chaque jour ou presque apporte son lot d’allégations de harcèlement ou d’agressions sexuelles, à Hollywood et au-delà.

Déjà mis en cause par le passé, Steven Seagal a été pris pour cible par l’actrice américaine Portia de Rossi, qui a affirmé qu’il avait essayé d’avoir une relation sexuelle non consentie avec elle.

La comédienne a raconté sur son compte Twitter comment Seagal, acteur et producteur qui a connu le succès dans les années 90 avec des films d’action comme « Piège en haute mer » ou « Ultime décision », l’avait menacée, à une date non précisée, lors d’une audition pour jouer dans un de ses films.

« Il m’a dit à quel point il était important d’avoir une proximité en dehors des plateaux alors qu’il me faisait asseoir et qu’il défaisait la braguette de son pantalon de cuir », a affirmé l’actrice, connue pour ses rôles dans les séries « Ally McBeal », « Arrested Development » et pour être la femme de l’animatrice vedette Ellen DeGeneres.

« Je suis partie en courant et j’ai appelé mon agent », a-t-elle poursuivi. « Impassible, elle m’a répondu: ah, je ne savais pas s’il était ton type ou pas. » Contactés par l’AFP, ni l’avocat, ni le manager, ni la maison de production de l’acteur aujourd’hui âgé de 65 ans n’ont donné suite.

Vendredi, une autre actrice, Julianna Margulies, avait raconté, dans une émission de radio, avoir été harcelée par Seagal il y a près de 30 ans, dans une chambre d’hôtel à New York.

Pistolet en évidence 

Alors jeune actrice, elle avait été conviée un soir dans la chambre de Steven Seagal pour répéter une scène. L’assistante qui avait promis d’être présente pendant l’entrevue était finalement absente, a-t-elle expliqué.

« J’en suis sortie saine et sauve », a-t-elle dit, mais « je ne sais pas comment je suis sortie de cette chambre ». « J’ai crié pour en sortir », a-t-elle raconté, expliquant que Seagal avait un pistolet en évidence.

En octobre, une autre actrice, Lisa Guerrero, avait expliqué au magazine Newsweek que Seagal lui avait demandé en 1996 de venir chez lui pour une « répétition privée » à deux, proposition qu’elle a dit avoir déclinée.

Ces accusations sont apparues dans la foulée de l’affaire Weinstein, alors que Seagal avait déjà été accusé de harcèlement sexuel, notamment par l’actrice Jenny McCarthy, il y a plusieurs années.

Jeudi, Jenny McCarthy est revenue en détail sur son audition avec Steven Seagal, qui lui aurait demandé de se mettre nue, ce qu’elle aurait refusé.

Jeudi toujours, le New York Times a publié sur son site plusieurs témoignages accusant d’exhibitionnisme l’humoriste Louis C.K., inconnu à l’international mais célèbre aux Etats-Unis.

Six fois primé aux Emmy Awards, les récompenses de la télévision américaine, il s’est vu accusé par cinq femmes de s’être masturbé en leur présence ou d’avoir proposé de le faire.

Adepte de l’humour noir et de l’auto-dérision, Louis Szekely (50 ans), de son vrai nom, plaisante régulièrement sur la masturbation dans ses spectacles. 

Auteur
AFP

 




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L’Ecole d’Alger et ses avatars

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Préhistoire et polémique

L’Ecole d’Alger et ses avatars

« En matière d’auto-analyse, les archéologues accusent un certain retard, observaient des spécialistes du domaine voici déjà dix ans. Le constat semble toujours d’actualité: crispation et rétivité ou, au contraire, effusion et agressivité ont été les principales réactions de mes interlocuteurs. Que pouvait donc avoir à dire un non-archéologue de l’archéologie ? Ma démarche leur semblait incongrue et illégitime ». Clémentine Gutron

L’article de M. Betrouni consacré à Mouloud Mammeri pose d’énormes problèmes tant du point de vue de l’histoire et que du point de vue épistémologique. Nous retenons tout d’abord que le préhistorien algérien récuse l’idée d’une continuité institutionnelle du Crape lorsque Gabriel Camps et Mouloud Mammeri assumaient respectivement la direction du centre de recherche alors qu’il admet à contrario une rupture épistémologique par l’école algérienne lorsqu’elle introduisit le paradigme de l’aridité à la place de la glaciation pour rythmer l’ordre chronologique de la préhistoire nord-africaine et saharienne. Certes, cette option paradigmatique peut être d’un point de vue heuristique, prometteuse pour la recherche en préhistoire. Mais, les choses ne sont pas aussi simples en Préhistoire, nous avons énormément lu sur l’histoire de la production préhistorique depuis les premiers pionniers jusqu’à ceux aujourd’hui sans être convaincu par la moindre idée d’une création ex nihilo. C’est tout le contraire qui s’est produit en la matière. Les historiens de la préhistoire admettent tous que les sciences sont co-pénétrées et qu’à leur début, elles empruntent à d’autres disciplines, aussi bien la méthode que les techniques avant de forger leurs propres instruments d’analyse ou d’intervention. A tel effet que l’accréditation de la science préhistorique par G. de Mortillet au sein de la société d’anthropologie de Paris est un événement institutionnalisé autant que la reconnaissance de l’ethnologie par les anthropologistes qui sont restés fidèles à la raciologie.

Bref, d’un point de vue purement épistémologique, il est de plus en plus difficile d’agencer les concepts sans leur donner une valeur heuristique qui est elle-même mise à l’épreuve par la vérificabilité. C’est un des canons de l’épistémologie cognitive sinon, il n’y a point de science. En l’occurrence pour qu’une théorie soit considérée de scientifique, il faut qu’elle soit soumise au test de la falsifiabilté sinon on tombe dans l’idéologie. Par ailleurs, d’un point de vue de l’histoire, il n’est pas certain que M. Betrouni soit impartial. Il n’est pas du tout objectif lorsqu’il limite la construction du savoir préhistorique algérianisé à la seule génération qui est la sienne. Nous suivons attentivement le cours des faits du musée du Bardo pour dire qu’il y a bien eu avant cette génération, des Algériens qui ont été formés à la préhistoire par leurs maîtres français. Nous nous référons à la thèse de M. Sahnouni portant sur « l’industrie des galets aménagés du gisement villafranchien supérieur de Ain Hanech » (1983), et par-dessus tout encadré par des français. La liste des personnalités françaises citées dans l’avant-propos est éloquente. Donc, il faut rendre à César ce qui appartient à César. La plupart des historiens admettent que la préhistoire est une création française dont les fouilles commencent dans l’Hexagone bien avant celles qui ont été faites en Algérie.

De plus, l’historique formulé par M. Bétrouni n’évoquent pas les moments décisifs en terme d’innovation des techniques de fouilles (P. Pallary) ni le passage de l’analogie au synchronisme comme mode opératoire de la pensée préhistorique nord-africaine. Ce sont des signes tangibles de la nette démarcation épistémologique qui n’intéressent pas beaucoup le préhistorien algérien. Du coup, le personnage controversé de Gabriel Camps considéré abusivement par J. M Lassère d’historien des Berbères, tient le haut du pavé intellectuel et qu’il faut bien reconnaître qu’il est l’un des plus importants contributeurs à la connaissance de la population nord-africaine et saharienne. Il y a certes des éléments de son travail qui sont devenus obsolètes comme par exemple l’orientalisation par les Pro-Méditerranéens des Capsiens ou l’idée paralysante de la permanence des Berbères. Il va s’en dire que ses travaux sont toujours utiles et ils servent énormément les chercheurs. Il n’y a qu’à voir le nombre de citations le concernant.

Lorsque M. Bétrouni évoque les prouesses académiques de Mouloud Mammeri qui était en tant que directeur du CRAPE dans son rôle d’éducateur, il faut bien admettre que les importantes contributions de M. Mammeri relèvent de l’ethnologie. La consultation des numéros de Libyca parus entre 1968 et 1979 ne donne aucune indication sur des travaux de Mouloud Mammeri en préhistoire mais seulement des comptes rendus des activités du centre cosignés avec des préhistoriens professionnels (Aummasip et Brahimi). Nous admettons volontiers qu’il a été moins prétentieux en tant que successeur de Gabriel Camps que Salem Chaker l’autre Algérien qui a pris la direction de l’encyclopédie berbère fondée par le préhistorien natif d’Algérie. Dans ces conditions et à tour de rôle, la responsabilité acquise ou octroyée aux Algériens, ne permet aucunement d’affirmer que l’algérianisation est un gage de probité intellectuelle.

Nous le savons depuis Gaston Bachelard les énoncés scientifiques tiennent leur vérité de l’accord- toujours provisoire parce que toute théorie est vouée à devenir obsolète- des Savants. Enfin, nous terminons par la question de l’école algérienne de préhistoire. Dans un précédent article, nous avons tacitement admis l’existence d’une continuité entre la fondation par L. Balout de l’Ecole d’Alger et l’actuelle non pas seulement que Mouloud Mammeri a su relever le défi pour maintenir les activités du centre après le départ des préhistoriens français et surtout des dommages subis à la suite de la calamiteuse déclaration du ministre de l’Enseignement supérieur lors du fameux congrès international de sociologie tenu à Alger en 1974 mais que le cadre chronologique formulé par Le doyen Balout est toujours valable. Plus que ça, la plupart des sites préhistoriques ont été découverts par les Français et que toute la terminologie qui leur est afférente a été formulée par ces derniers. Mis à part la dénomination « oldowayen » du site de Ain Hanech par M. Sahnouni, tous les autres restent à l’identique même si quelques découvertes majeurs ont considérablement fait vieillir l’homo sapiens nord-africain ou rapprocher phylogénétiquement le Capsien de l’Ibéromaurisien

F. H.

Bibliographie sommaire

1 – Voir bibliographie utilisée dans notre « Epistémologie de la paléoanthropologie, les revues d’anthropologie et le regard sur l’homme nord-africain et saharien », texte destiné au colloque de Tautavel, 2014.

– Dépouillement des articles de M. Mammeri parus dans La revue Libyca entre 1968 à 1980/81.

2 – Bibliographie G. Camps, www.tabbourt.com

– L’homme méditerranéen, Mélanges offerts à G. Camps, LAPMO, Aix en Provence, 1995.

3- Actes du premier colloque international de la préhistoire maghrébine, CNRPAH,Tamanrasset, 2007.

4 – N. Richard « L’invention de la préhistoire », presse pocket, 1992.

– inventer la préhistoire, Les débuts de l’archéologie préhistorique en France, Vuibert, 2008.

 

 

Auteur
F. Hamitouche

 




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Faculté de médecine réclame un CHU désespérément !!!

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Ouargla

Faculté de médecine réclame un CHU désespérément !!!

Créée en 13 mars 2013 par décret présidentiel, la faculté de médecine Kasdi Merbah de Ouargla n’arrive pas à fonctionner normalement.

La raison ? La faculté en question n’arrive pas à voir son projet de Centre hospitalier universitaire (CHU) se concrétiser malgré l’appel récurrent de la société civile qui s’est mobilisée à travers des sit-in en de multiples occasions pour dénoncer le gel de ce projet. Pourtant ce CHU est très attendu par la population locale qui souffre du manque flagrant des médecins spécialistes.

Avec l’approche de la quatrième année de formation pour la première promotion les étudiants futurs médecins ne savent plus où et comment faire leur stage pratique surtout quand on sait que l’EPH Ouargla est déjà connu pour son manque de médecins spécialistes. D’ailleurs la majorité des malades sont orientés vers les CHU d’Alger pour tous les gestes de la médecine spécialisée.

Les étudiants sont perplexes ; ils ne savent plus à quel saint se vouer. La tutelle aurait dû bien élaborer ce projet de la faculté de médecine avant sa création et anticiper sur les années des étudiants.

Cependant ici à Ouargla, on ne s’explique pas comment l’Etat n’arrive pas à implanter un CHU et laisse le projet victime de l’austérité imposée par les autorités d’Alger.

L’importance que revêt ce projet de CHU pour la région et les étudiants d’Ouargla n’est pas à démontrer. Les besoins en spécialistes et en lits sont abyssaux dans cette wilaya censée pourtant être la plus riche du pays. Pour autant pourquoi elle accuse un tel déficit en médecins spécialistes ? Pourquoi il n’y a pas de retombées économiques directes aux Ouarglis ?

Les étudiants en médecine ainsi que la société civile reste perplexes quant à la position de gouvernement sur le dossier. Pas seulement l’avenir de ces futurs médecins et leur formation est plus que jamais problématique, quand on sait que l’EPH Mohamed-Boudiaf n’est pas en mesure d’assurer la formation de taille d’un futur médecin.

Auteur
De Ouargla : Abderrahmane Lahouel

 




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Une enseignante agressée par son directeur

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Tiaret

Une enseignante agressée par son directeur

Une enseignante d’une école primaire Lakhdar-Bessadat (sise Glacia), a été violemment agressée ce jeudi, a-t-on appris de source sûre.

Tout est parti d’une classe non chauffée. L’enseignante et ses petits apprenants ne pouvant résister à la température glaciale qui régnait à l’intérieur de la classe a eu l’ingénieuse idée de sortir dans la cour pour se réchauffer en faisant des mouvements.Très remontée, le directeur a sommé l’enseignante de quitter l’établissement ou de rejoindre la classe. Avant qu’il ne perde le nord et n’agisse d’une manière très violente à l’encontre de l’institutrice et ses élèves.

Fortement soutenue par l’association des parents d’élèves, l’institutrice porte plainte contre son directeur déjà blâmé a deux reprises par la tutelle pour des motifs similaires.

Auteur
Nour-Eddine Si Merabet

 




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L’Arabie saoudite appelle ses ressortissants à quitter «le plus vite possible» le Liban

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Alors que la région risque l’embrasement

L’Arabie saoudite appelle ses ressortissants à quitter «le plus vite possible» le Liban

Cinq jours après la démission surprise du premier ministre libanais, Saad Hariri, soutenu par le royaume saoudien, la tension ne cesse de monter entre Riyad et Beyrouth. Emmanuel Macron a annoncé, à la surprise générale, qu’il se rendait ce jeudi soir en Arabie saoudite où il s’entretiendra avec le prince héritier Mohamed ben Salmane.

La tension entre l’Arabie saoudite et le Liban est encore montée d’un cran. Riyad a appelé ce jeudi ses ressortissants à quitter «le plus vite possible» le Liban, quelques jours après l’annonce de la démission surprise depuis le royaume de son protégé, Saad Hariri, du poste de premier ministre libanais. Une source au ministère des Affaires étrangères, citée par l’agence officielle SPA, a également appelé les Saoudiens à ne pas se rendre au Liban, en évoquant sans autre précision «la situation» dans ce pays.

Le 4 novembre, Saad Hariri a annoncé dans une déclaration télévisée faite depuis l’Arabie saoudite sa démission en accusant le Hezbollah libanais et l’Iran de «mainmise» sur son pays et expliquait craindre pour sa vie. Cette démission a pris de court toute la classe politique au Liban et fait craindre que le pays, aux équilibres fragiles, ne plonge dans de nouvelles violences. Depuis sa démission, le chef du gouvernement démissionnaire, qui a également la nationalité saoudienne, a rencontré le roi saoudien Salmane et s’est rendu aux Émirats arabes unis selon les médias des deux pays.

Hariri pris en otage en Arabie saoudite?

Le président libanais Michel Aoun a affirmé qu’il attendait le retour de Saad Hariri pour décider s’il acceptait ou non sa démission. Entretemps, des spéculations et rumeurs vont bon train au Liban sur une possible interdiction pour l’ex-premier ministre libanais de quitter l’Arabie saoudite. Ce jeudi, le «Courant du futur», mouvement politique fondé par Rafiq Hariri et dirigé depuis sa mort par son fils, Saad, a estimé que le retour de ce dernier est «une nécessité pour recouvrer la dignité et pour préserver les équilibres internes et externes du Liban».

Le fait d’avoir annoncé sa démission de Riyad a fait dire à des médias et responsables à Beyrouth qu’il avait été contraint à prendre cette décision et qu’il n’était pas libre de ses mouvements, d’autant plus que l’annonce a coïncidé avec l’arrestation de dizaines de princes, de ministres et d’hommes d’affaires dans une purge sans précédent en Arabie saoudite. Dimanche dernier, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé le royaume saoudien d’avoir contraint Saad Hariri à la démission et s’est demandé s’«il est assigné à résidence» et si «on va le laisser retourner» au Liban.

Le risque d’une escalade régionale

Saad Hariri, dont l’épouse et les enfants vivent en Arabie saoudite, n’a, pour l’heure, pas dit s’il reviendrait au Liban. Sa démission est intervenue en pleines tensions entre les deux poids lourds de la région, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, au sujet de plusieurs questions et conflits au Moyen-Orient. Le 7 novembre, Riyad avait ainsi accusé le Liban de lui avoir déclaré la guerre en raison de ce que le royaume considère comme des agressions commises par le Hezbollah libanais, soutenu par Téhéran. Dans le même temps, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohamed ben Salmane, avait également dénoncé le tir d’un missile samedi sur l’aéroport de Riyad en provenance du Yémen voisin, et accusait les miliciens chiites houtis, soutenus par l’Iran, d’en être responsables.

Le président iranien, Hassan Rohani, a répliqué le 8 novembre en conseillant à l’Arabie saoudite de se méfier de «la puissance» de la République islamique. «Comment le peuple yéménite doit-il réagir au bombardement de son pays? Il n’a pas le droit de faire usage de ses propres armes?», s’était-il interrogé dans un communiqué.

Cette crise ramène le Liban au premier plan de la scène moyen-orientale sur laquelle l’Arabie saoudite et l’Iran s’affrontent indirectement dans les conflits en Syrie, en Irak et au Yémen mais aussi à Bahreïn. Depuis mars 2015, Riyad est à la tête d’une coalition de pays sunnites qui aident les forces gouvernementales yéménites dans leur guerre contre les Houthis et leurs alliés, maîtres de la capitale Sanaa depuis septembre 2014. Mohammed ben Salman, qui est également ministre de la Défense, est à l’origine de l’intervention militaire de son pays au Yémen. Le conflit a déjà fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils. Bahreïn avait appelé dimanche ses ressortissants à éviter de se rendre au Liban et ceux qui s’y trouvent à quitter immédiatement ce pays en raison, selon le royaume, des risques qui pèsent sur leur sécurité.

Auteur
AFP

 




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Sonatrach crée une société avec Baker Hughes General Electric

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Equipements pétroliers

Sonatrach crée une société avec Baker Hughes General Electric

Le groupe Sonatrach et la société américaine Baker Hughes General Electric (BHGE) ont signé jeudi à Alger un contrat pour la création d’une société mixte spécialisée dans la fabrication d’équipements pétroliers et la prestation des services y afférents.

 Le montant de l’investissement est de 45 millions de dollars dans la première phase du projet avant d’atteindre les 200 millions de dollars à terme, ont expliqué les parties prenantes de ce projet lors de la cérémonie de signature du contrat.

Le siège de cette future société mixte, qui fabriquera essentiellement les têtes de puits jusqu’à maintenant importés par Sonatrach, sera installé dans la zone industrielle d’Arzew (Oran).

Dans la première phase du projet, 90% des effectifs seront constitués de travailleurs algériens tandis que le taux d’intégration de fabrication des équipements sera de 30%. 

Cette société doit également fournir des services et formation dans le domaine pétrolier.

GE a décroché en septembre 2013 en Algérie l’un des plus gros contrats de son histoire, d’un montant de 2,7 milliards de dollars, pour la fourniture de turbines et de générateurs notamment.

Les hydrocarbures rapportent à l’Algérie plus de 95% de ses recettes extérieures et contribuent pour 60% au budget de l’Etat.

L’Algérie table sur 31 milliards de dollars (26 milliards d’euros) de recettes provenant de ses ventes d’hydrocarbures en 2017. Avant la chute des cours de l’or noir, ces recettes dépassaient 65 milliards de dollars

Auteur
Avec APS/AFP

 




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Pourquoi le projet SH2030 de Sonatrach ne sera qu’un effort vain (I)

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Stratégie

Pourquoi le projet SH2030 de Sonatrach ne sera qu’un effort vain (I)

« La Sonatrach, c’est l’Algérie et l’Algérie c’est la Sonatrach », n’arrête pas de marteler Dr Abderrahmane Mebtoul.  Historiquement, chaque cadre qui a étudié ou exercé à l’étranger et à qui on confie la charge de la société nationale, commence sans diagnostic, profond et crédible, sur la base d’une simple opinion à lui imposer des critères économiques en violant sa démarche qui reste et demeure primordialement politique. Le résultat, observable d’ailleurs, ne sera que sa fragilisation sur tous les plans.

Ainsi, à en croire la presse, le nouveau PDG, Abdelmoumen Ould Kaddour, qui était en visite à Hassi R’mel lundi dernier devait profiter de l’occasion pour annoncer d’emblée que la nouvelle « stratégie du groupe » pourrait être finalisée avant la fin de l’année. S’agit-il d’une nouvelle feuille de route prête à la mise en œuvre ou un simple projet qu’il soumettra au propriétaire de l’entreprise pour un débat ?

Pour lui, il s’agira de définir d’ici la fin de cette échéance ce que Sonatrach va devenir et avec quels moyens et organisation va-t-elle y parvenir. Il est facile de comprendre par là qu’en un peu plus d’une décennie et avant même que tout le pays mette une stratégie de diversification qu’il peine même à visionner clairement, Abdelmoumen Ould Kaddour, réorientera les objectifs de la mamelle de tous les Algériens pour en faire une entité à sa taille qui respecte « de délais, de coût et de la qualité » des projets. C’est là un concept qu’il maîtrise bien dans sa vie professionnelle antérieure.

Pourtant, l’approche du redéploiement d’une « National Oïl Company (NOC), est devenu un cas d’école. La dernière en date est celle de Saoudi Aramco dont le lifting est éminent si l’on croit les déclarations du prince héritier Mohamed Ben Salmane à l’agence Reuters. D’abord son assainissement a commencé voilà plus de 10 ans pour qu’en 2018, elle rentre en bourse pour une valeur estimée à 2000 milliards de dollars. Pour crédibiliser sa cotation en bourse, elle cédera, 5% de ses actions et à qui ? A celui qui non seulement dispose de l’argent et concurrence les Etats-Unis : la Chine. L’annonce même n’a pas manqué de donner la sueur froide aux grands groupes pétroliers qui font pression sur l’Etat Fédéral pour empêcher ce projet à tout prix, d’ailleurs en vain. La raison est simple, la Saoudi Aramco par son envergure menace l’emprise des réserves des hydrocarbures par les sept sœurs. Mais en parallèle, Mohamed ben Salmane a également évoqué le projet de mégapole de l’Arabie saoudite, un chantier de 500 milliards de dollars que Ryad souhaite également introduire en Bourse. Cette opération s’inscrit aussi dans le cadre de la diversification de l’économie saoudienne, baptisée Neom, cette zone d’activité, qui devrait s’étendre sur 26.500 km2, se déploiera au bord de la mer Rouge, sur trois pays, l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Jordanie. Tout cela se fera sur la même échéance, c’est-à-dire 2030. Ryad espère y attirer des entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables, les biotechnologies et le divertissement et permettre la création de millions d’emplois. Cet exemple devrait inspirer les responsables des grandes entreprises algériennes pour comprendre que la stratégie est globale et n’a aucun effet si elle s’opère par itérations successives pour ne pas l’appeler carrément « essai » Quelles sont les circonstances de la naissance de Sonatrach ? Quelles en sont les étapes de sa décadence ? Et par qui? A suivre

 R. R.                                                                                                 

Partie II : La restructuration de début 80 a effrité le savoir faire de Sonatrach  

Partie III : L’impact  du passage de Chakib Khellil à Sonatrach                         

Auteur
Rabah Reghis, Consultant et Economiste Pétrolier

 




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Du cessez-le-feu au putsch militaire (II)

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Dossier : Abdelhafidh Yaha, un homme, un vrai

Du cessez-le-feu au putsch militaire (II)

Dans la contribution précédente, les informations fournis par Abdelhafid Yaha, dit Si Lhafidh, permettent, déjà et clairement, de deviner la suite logique des événements de la guerre de libération nationale (voir vidéo plus bas). Cette «logique», effectivement, se concrétisa.

Deux événements eurent lieu durant la guerre. Leur évocation est plus utile dans cette partie que la précédente ; ils fournissent un éclairage permettant de mieux comprendre ce qui eut lieu au cessez-le-feu.

À l’extérieur, au Maroc, là où stationnait l’armée et l’état-major, l’un des deux dirigeants les plus en vue de la guerre de libération, Abane Ramdane, fut assassiné par ses « frères » de combat (voir pp. 114 et suiv.) Le responsable en était Boussouf, le supérieur du colonel Boumediène. Puis, l’autre dirigeant le plus important, Larbi Ben M’hidi, fut arrêté (dans des circonstances plutôt étranges) et assassiné par l’armée coloniale (voir pp. 116). Avec la mort de ces deux dirigeants, auteurs de la Plateforme de la Soummam de 1956 (1), c’est une vision politique et sociale démocratique et populaire qui fut éliminée. Désormais, la partie autoritaire, militariste, défendant une vision arabo-islamiste de type fasciste, conquit l’hégémonie dans la poursuite de la guerre.

On arrive donc à la cessation de la guerre, en mars 1962. Voici les faits les plus significatifs avancés par Si Lhafidh.

Le premier est d’ordre social ; il concerne une couche de nantis. Si Lhafidh dit : «A la veille du cessez-le-feu, le vent a commencé à tourner. Nombre de personnes aisées, jusque-là peu convaincues par notre lutte pour l’indépendance, prenaient contact avec nous pour régler des cotisations qu’elles n’avaient pas payées depuis des lustres. Elles voulaient se racheter et s’enlever le complexe de n’avoir pas participé à la guerre.

Toutes ces personnes, et elles ont été nombreuses, avaient senti les fragrances de l’indépendance. L’épreuve de feu presque finie, la saison des retournements de veste commença.»

Bien entendu, cette catégorie de personnes se préoccupait de conserver ses privilèges et, éventuellement, en gagner d’autres, soit en occupant des postes administratifs, soit en poursuivant ou augmentant une activité économique lucrative. Et cela par l’habituel moyen : l’argent et la corruption. Déjà !

L’autre fait qui eut lieu est plus grave, on devine lequel : la conquête du pouvoir. À ce sujet, le témoignage de Si Lhafidh est stupéfiant. Qu’on en juge.

«Combien de chefs de l’organisation ont été préoccupés plus de leur carrière politico-militaire que de la marche de la Révolution ? Hélas, ils ont été bien trop nombreux !»

« Pendant ce temps, il y en avait qui fourbissait leurs armes pour asseoir leur pouvoir sur le pays. Dans cette optique, l’état-major dirigé par le colonel Boumediene [situé hors des frontières, au Maroc (2)] a distribué grades et responsabilités à ses clientèles. C’est à cette époque que nombre de déserteurs de l’armée française ont été faits officiers supérieurs pour encadrer les unités destinées à nous combattre.»

«Une autre catégorie de personnes fut incorporée dans ce plan de conquête du pouvoir :

«Combien de fois tout l’appareil militaire stationné à l’extérieur du pays a été paralysé des mois durant à cause des jacqueries ou des promotions de proches qui ne plaisaient forcément pas à tout le monde ?»

Quant aux faits affirmés pari Si Lhafidh ci-dessous, combien en sont informés ? « Dois-je rappeler que l’écrasante majorité des cadres politico-militaires du FLN étaient installés à l’extérieur de l’Algérie, laissant le terrain des opérations et la lutte armée aux maquisards et à leurs officiers ?

Mais avouons que les politiques ne furent pas les seuls à rejoindre l’extérieur. On le sait, nombre d’officiers, je veux parler des colonels et des commandants, une fois sortis n’avaient plus remis les pieds sur le territoire algérien jusqu’à l’indépendance. »

Cependant, restait un acteur à considérer : le peuple. Comment réagira-t-il à une prise de pouvoir illégitime ?… Si Lhafidh déclare:

« En parallèle, l’EMG [État-major Général] distillait auprès de la population toutes sortes de propagandes afin de déstabiliser le GPRA [Gouvernement Provisoire de la République Algérienne] et les djounoud [combattants armés] des wilayas [provinces] qui ne lui étaient pas acquises. Des tombereaux de calomnies ont été inventés sur le GPRA et ses soutiens. Je me rappelle par exemple d’une de ces rumeurs persistantes lancée par l’état-major. Elle disait, en substance, que le GPRA avait trahi et bradé l’Algérie en signant les accords d’Evian [mettant fin à la guerre].

Loin du théâtre de la guerre et ses atrocités, ces soldats se sont permis même le luxe de dénoncer les accords d’Evian. La manœuvre était trop facile sachant qu’ils étaient loin du feu de la guerre. Comme dit le proverbe algérien : ne ressent l’incandescence des braises que celui qui en a été brûlé. C’est vrai, de là où ils étaient, ils ne pouvaient sentir l’insupportable odeur qu’exhalent les corps des moudjahidine [combattants armés] brûlés par le napalm, ni les souffrances aiguës du peuple.

L’objectif de ces menées était, bien entendu, de discréditer le GPRA aux yeux de la population ainsi que l’ALN [Armée de Libération Nationale] de l’intérieur acquise majoritairement au gouvernement légitime. Et par-là, paraître aux yeux des masses algériennes comme le seul défenseur authentique de l’Algérie.

La ruse était diabolique et franchement malsaine. »

Plus loin Si Lhafidh ajoute : « Que disaient d’autres ces fameuses rumeurs allègrement colportées parmi les troupes de l’extérieur et la population ? Que nous, moudjahidine de l’intérieur, n’avions pas tué les harkis [collaborateurs indigènes de l’armée coloniale]. Rien que ça. Bien au contraire, on les aurait incorporés dans nos rangs. Voir ! Comme si l’indépendance arrachée, notre ultime devoir était de liquider tous les harkis ou les suspects sans enquête, ni une quelconque instruction de procès.Voulait-on par-là pousser à des tueries de masse ? C’était à le croire… » (3)

Dès lors, les combattants de l’intérieur, au service du peuple, avaient compris. Si Lhafidh écrit, au sujet de Krim Belkacem, de retour à Tizi-Ouzou :

« Je me rappelle seulement de ces paroles par ailleurs symptomatiques de la situation qui prévalait : « Il vous faut encore résister, tenir ; ce qui nous attend est encore difficile. La révolution n’est pas près de se terminer, restez fidèles à la mémoire de tous ceux qui sont morts en martyrs (…) »

A. Yaha conclut :

« Désormais L’union sacrée avait vécu. L’heure était à la prise de pouvoir. A peine le premier combat fini qu’un autre allait commencer pour les militants de la liberté et de la dignité. »

Effectivement, l’armée des frontières, puissante en soldats, équipée du matériel le plus moderne, envahit le territoire, sous la direction du colonel Boumediene. Les combattants de l’intérieur qui s’opposèrent à ce putsch furent massacrés.

Quant au peuple, il sortit dans les rues en criant « Sab3 asnîne, barakât ! » (Sept ans, ça suffit ! »

D’un certain point de vue, ce comportement était compréhensible. Celles et ceux, algériens ou français ou d’autres encore, qui affirment, aujourd’hui, qu’ « au temps de la France, c’était mieux », sont invité-es à lire ce témoignage de Si Lhafidh :

« Trop de sang et de larmes ont arrosé les montagnes et les plaines de notre pays pour qu’elles ne s’ébrouent pas un jour contre le colonialisme. (…)

Le colonialisme nous a tout enlevé. Les terres et leurs richesses étaient distribuées à sa clientèle, le gros colonat. La liberté ? Eh bien, c’était simple, nous n’avions aucune liberté. Devant toutes les privations imposées par le système colonial, nous n’avions en réalité plus rien à perdre, hormis nos vies bien sûr, que les hommes de novembre ont décidé d’offrir à la révolution algérienne. Cela a été l’ultime liberté que beaucoup d’hommes et de femmes n’ont pas hésité à prendre pour s’affranchir dans la dignité. »

Hélas ! Sept années de guerre anti-coloniale n’ont pas suffit pour les chefs putschistes. Ils poursuivirent leur guerre, celle-ci pour la conquête du pouvoir. Et ils y parvinrent par la force de leurs chars. La première fois qu’ils ont servi, ce fut pour massacrer des combattants de l’intérieur, parce qu’ils s’opposaient à la dictature.

Si Lhafidh écrit :

«Car enfin, l’Algérie d’aujourd’hui est-elle celle dont nous rêvions dans les maquis ? Assurément non. Dès le premier été de l’indépendance, notre pays a été plongé dans une nouvelle oppression ; celle de l’état-major général de Houari Boumediene soutenu par quelques politiques ambitieux.»

Le plus représentatif d’entre eux fut Ahmed Ben Bella, auto-proclamé, grâce aux chars, premier président de la république. Elle fut déclarée « démocratique et populaire», deux mensonges pour un régime autocratique et oligarchique.

Le reste est connu. Dès lors, ce régime s’abattit sur le peuple. Il fut un fascisme (dans les méthodes de domination) masqué de couleur rouge (celle du « socialisme spécifique ») et de couleur verte (l’arabo-islamisme)

Cependant, un problème persiste jusqu’à aujourd’hui. Si Lhafidh le souligne. Il concerne la vérité historique, occultée par les vainqueurs :

« Malheureusement toutes ces précieuses archives qui retracent la marche de notre révolution demeurent encore aujourd’hui pour l’essentiel inaccessibles aux Algériens. Quel sens donner à cette mise sous séquestre si ce n’est la crainte que l’histoire nous renvoie des vérités dérangeantes pour nombre de personnalités politiques qui accaparent encore les cercles du pouvoir ? Il est maintenant évident que dans le maelström de la lutte que nous avons mené, les objectifs des uns n’étaient pas ceux des autres. Pendant que les maquisards tenaient vaille que vaille un maquis chaque jour un peu plus intenable, en Tunisie et au Maroc nos soi–disant décideurs, politiques et militaires, se constituaient des coteries, un puissant appareil militaire pour peser sur la direction du FLN/ALN. »

Reste à exposer comment Si Lhafidh a poursuivi, avec d’autres, la lutte contre la dictature indigène. C’est l’objet de la contribution suivante.

K. N.,

Email : kad-n@email.com

Notes

(1) Voir les précieuses considérations de Si Lhafidh, pp. 117 et suiv.

(2) Pour faciliter la lecture, nous mettons des précisions entre crochets, pour informer les personnes non familiarisées avec les faits évoqués.

(3) Le rôle joué par les harkis, et les auteurs qui l’ont permis, seront évoqués dans la troisième partie de ce dossier. 

Auteur
Kadour Naïmi

 




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Le Monsieur « Mystère » de la littérature américaine

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Thomas Pynchon

Le Monsieur « Mystère » de la littérature américaine

« Thomas Pynchon est tellement plus intelligent que la plupart d’entre nous, simples mortels, qu’il est impossible que quiconque (même avec un doctorat en poche) termine un de ses romans sans avoir l’impression d’être le dernier des idiots. Il est possible que Pynchon soit trop génial. » Eric Miles Williamson 

« Les mots, qui s’en soucie ? Ce ne sont que des bruits appris par cœur, pour franchir la barrière des os dans la mémoire des acteurs. C’est dans cette tête qu’est la réalité. Dans ma tête. » Thomas Pynchon

L’élément le plus important à savoir sur cet écrivain, c’est que nous ne sommes pas sûrs qu’il existe vraiment puisque personne ne l’a jamais vu. En 1997, des reporters de CNN l’ont traqué et retrouvé et filmé. Il aurait négocié une interview écrite en échange de la non-diffusion de photos. Résultat, nous n’avons que cette photo de Pynchon. A se demander qui se cache derrière Pynchon.

Ecrivain cultivé, comique, proche des anarchistes, Pynchon fait penser à Céline. Et ne rentre aisément dans aucune catégorie littéraire. Ses deux romans que j’ai aimés sont V. et Vente à la criée du lot 49, l’un et l’autre de ces ouvrages, de plus de cinq cents pages chacun, ont pour trait le plus apparent le caractère compliqué et mystérieux de l’intrigue.

Il serait sans doute plus facile de résumer l’Ulysse de Joyce que de donner la moindre idée au sujet de V. Herbert Stencil est obnubilé par la mort de son père, agent secret britannique assassiné vingt ans plus tôt à Malte. La lettre V. se retrouve dans plusieurs papiers de Sydney Stencil. Qui est V. ? Le Venezuela ? Le Vésuve ? Le Vheissu, pays si mystérieux ? Est-ce Victoria, la maîtresse du père ? Vénus ? Veronica ? Les armes nazies V1 et V2 ? Valetta, la capitale de Malte ?

L’auteur nous promène dans le temps et dans l’espace — en 1898, 1956, 1913, 1919, à Norfolk, New York, Le Caire, Florence… Stencil évolue dans les milieux les plus divers (beatniks new-yorkais, bars de marins à Norfolk, bandes portoricaines, polonaises, italiennes…) et rencontre les personnages les plus improbables : un prêtre qui convertit les rats, un maniaque de la chirurgie esthétique, un ancien marin nommé Profane…

L’intrigue de Vente à la criée du lot 49 est extraordinaire. L’héroïne, Œdipa Maas, est une détective amateur confrontée à une énigme. Cette jeune femme apprend qu’elle est nommée exécutrice testamentaire de son ancien amant, un spéculateur qui a trafiqué avec la Mafia et qui a laissé à sa mort un héritage substantiel. Elle quitte son mari et se rend à San Narciso avec Metzger, son co-exécuteur, un très bel homme qui a été acteur dans sa jeunesse. Ils deviennent amants. Ils vont voir une pièce de théâtre intitulée « La tragédie du courrier », drame de la renaissance, plein de violence et d’assassinats. Œdipa est intriguée par cette pièce et cherche à en savoir davantage sur un drame qui s’est passé en Italie — un massacre de soldats dont les os reposent au fond du lac de Pieta.

Les moyens utilisés par Pynchon sont variés et efficaces : alors que la littérature américaine fait plus attention au contenu qu’à la forme, l’auteur de V. se sert de toutes les ressources du style et de tous les procédés de l’écriture. Son style peut être lyrique, fantastique, réaliste, sérieux, descriptif, bouffon, mystique ou feuilletonesque. Pynchon peut également être à l’aise dans la chanson gaie ou le récit d’horreur, dans le roman politique comme dans la tragédie. Le mot est l’instrument de base. Pynchon n’ignore aucun des artifices verbaux. Les noms propres qu’il donne à ses personnages sont très évocateurs : Œdipa rappelle Œdipe, Stencil nous rappelle les anciens papiers bleus, Profane est l’homme à qui l’expérience n’a rien appris. D’autres noms sont franchement cocasses : Driblette, Yoyodyne, Baby Igor, L’heure maudite, Koteks, Vladimir Porc-Epic…

L’humour est une des armes de la satire de Pynchon et il s’en sert souvent avec bonheur. On en jugera par les quelques lignes suivantes dans lesquelles il nous présente Stencil : « Herbert Stencil, à l’instar des petits-enfants à un certain stage de leur développement, à l’instar aussi d’Henry Adams dans son éducation, et de tout assortiment d’autocrates à travers les âges, parlait toujours de lui-même à la troisième personne. Cela permettait à Stencil de ne représenter qu’une unité, dans une longue liste d’identités. « Dislocation provoquée de la personnalité », c’’est ainsi qu’il appelait l’ensemble du système, très différent d’ailleurs, de celui qui consiste à « se mettre à la place de l’autre » car il obligeait Stencil à porter, par exemple, des vêtements que Stencil n’aurait pas endossés, dut sa vie en dépendre, à absorber des nourritures que Stencil n’aurait pas avalées, à fréquenter des bars et des cafés nettement anti-stenciliens, tout cela semaine après semaine, et pourquoi ? Pour maintenir Stencil à sa place, c’est-à-dire à la troisième personne…

Des romans de Pynchon émerge un foisonnement de personnages. Rien que dans les premiers chapitres de V., l’auteur réussit à camper une cinquantaine d’individus dont chacun a ses caractéristiques. Ces  personnages dénoncent certains aspects critiquables du mode de vie américain. Des hommes et des femmes deviennent des épaves, passent à travers la vie comme à travers un épais voile de fumée et d’inconscience. La brutalité est un autre aspect de la vie d’aujourd’hui. La violence a toujours existé mais celle d’aujourd’hui n’a pas de fondement. Les recours aux charlatans, aux esthéticiens, aux psychanalystes sont la règle.

Pynchon satirise aussi les mœurs politiques de l’Amérique. Il met en scène une organisation d’extrême-droite  qui se réclame d’un courageux américain qui aurait été la première victime des communistes. La satire de Pynchon laisse peu de domaines intacts. Il se moque des cités qui ne sont pas des villes mais « des groupes de concepts-divisions pour le recensement, districts pour émission d’obligations, noyaux d’approvisionnement, tous surmontés de voies d’accès à leurs autostrades respectifs ». En contraste avec le monde, des images du monde ancien percent : à une société où l’on se retrouve pour boire, Pynchon oppose  les sociétés secrètes de jadis.

A une société déshumanisée où le conformisme a remplacé l’initiative, le goût de l’action individuelle, l’esprit d’invention, l’auteur montre la voie d’une régénération possible en rappelant le courage des explorateurs et des aventuriers du passé, le courage du lion, la vertu, le désintéressement, le culte de la beauté intérieure et de la culture pratiqués par quelques aristocrates du savoir, l’Amérique des pionniers et des inventeurs comme Edison, des grands écrivains et des grands cinéastes…

Tel est, à n’en pas douter, le message caché des savants et des amusants «cryptogrammes» que Thomas Pynchon nous propose de déchiffrer.

 

Auteur
Kamel Bencheikh

 




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