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jeudi 21 août 2025
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Le RND parle d’atteinte à l’image de l’Algérie !!!

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Des milliers d’étudiants massés devant le CCF

Le RND parle d’atteinte à l’image de l’Algérie !!!

Le Rassemblement nationale démocratique a pondu une bafouille dans laquelle il tente d’expliquer doctement les raisons de l’immense foule d’étudiants massés devant le CCF dimanche.

Haro au complot contre l’Algérie ! crie le parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Décidément, le RND est plus que jamais dans son rôle de bateleur ! Evidemment, il n’est pas question pour le parti d’Ouyahia, grand soutien des politiques du pouvoir depuis 20 ans, de donner une explication sérieuse à cet engouement des jeunes étudiants à vouloir quitter le pays par milliers. Le parti que préside Ahmed Ouyahia, comme au demeurant l’ensemble des autorités détourne la tête de la réalité pour dérouler un argumentaire soporifique devant les images de plusieurs centaines d’étudiants massés devant le Centre culturel français pour passer des tests de langue en vue de poursuivre leurs études en France.

« Certains ont voulu faire croire qu’il s’agissait de demandeurs de visa alors que la réalité est toute autre. Les foules qui se sont amassées hier devant le CCF étaient là pour passer un concours de maîtrise de la langue française dans la perspective de poursuivre leurs études en France», tempête le RNd dans son communiqué.

Le RND invoque même l’atteinte à l’image du pays. Car pour ce parti, parler de ces milliers de jeunes étudiants qui cherchent par tous les moyens de quitter le pays est une atteinte à la dignité nationale, suggère le parti d’Ouyahia.

 

Auteur
Sofiane Ayache

 




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« Les précurseurs de novembre 1954 n’avaient pas de projet de société »

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Guerre d’indépendance

« Les précurseurs de novembre 1954 n’avaient pas de projet de société »

Quand on regarde la photo des six membres fondateurs du FLN posant en costume-cravate, Mohamed Boudiaf, Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Larbi Ben M’Hidi, Krim Belkacem et Rabah Bitat, photo prise le 10 octobre 1954 juste après avoir mis au point la déclaration du 1er novembre 1954 – ce qui signifie que le FLN a été créé le 10 octobre – on se demande, 70 ans plus tard, à quelle Algérie rêvaient ces hommes dont le plus âgé, Ben Boulaïd, avait 37 ans et le plus jeune, Didouche Mourad 27 ans. Trois d’entre eux, Mostefa Ben Boulaïd et Didouche Mourad tombés au maquis en 1955 et Larbi Ben M’Hidi, l’un des organisateurs du congrès de la Soummam, que le général Bigeard comparait à Hô Chi Minh et assassiné par le général Aussaresses en 1957 quelque temps après son arrestation, ne verront pas l’Algérie se libérer. Les deux autres seront assassinés après l’indépendance de l’Algérie. Krim Belkacem, qui s’était vainement opposé à Ben Bella, en 1970 en Allemagne. Mohamed Boudiaf, qui s’était opposé dès 1962 au « coup d’Etat », partira en exil en 1964. Président du Haut Comité d’État (HCE, janvier-juin 1992), il connaîtra le même sort que ses défunts compagnons le 29 juin 1992 à Annaba. Rabah Bitat, le seul finalement à avoir occupé des fonctions officielles au sein du FLN, dans l’Etat et des institutions étatiques de 1962 à 1990, est mort en avril 2000, dix ans après avoir démissionné de son poste de président de l’Assemblée nationale populaire (parlement).

Les précurseurs de novembre 54 – les six hommes cités plus haut mais aussi les trois dirigeants se trouvant alors à l’étranger (Aït Ahmed, Ahmed Ben Bella et Mohamed Khider), le « Groupe des 22 » et les centaines de cadres et de militants de l’OS (organisation spéciale mise en place par le PPA en 1948 avant d’être démantelée par la police française en 1950), étaient mus par un seul objectif, l’indépendance de l’Algérie. Et le moins qu’on puisse dire, quand on lit la déclaration du 1er novembre 1954, c’est qu’ils ne semblaient pas avoir une idée bien précise de ce qu’ils voulaient comme projet de société : l’après indépendance en était quasiment absente. « Leur vision politique n’avait nullement la clarté qu’ils lui donneront après coup (…) ils cherchaient à tâtons leurs voies » écrit, à juste titre, Mohamed Harbi (L’Algérie et son destin, ed.Medias associés. Alger 1994). Aussi, expliquer à postériori les rivalités entre Ben Bella soutenu par l’état-major de l’ALN dirigé par Boumediene et Ait Ahmed, Boudiaf et Krim Belkacem, par un affrontement entre partisans d’un régime autoritaire militariste et partisans de l’idéal démocratique et des libertés, est-il tout ce qu’il y a de plus faux. « Tous les dirigeants du FLN entretenaient avec l’idéal démocratique un rapport instrumental » observe Harbi dans le livre cité. rivalités, qui apparaîtront après le congrès de la Soummam, vont déchirer le FLN, pour éclater au grand jour en 1962 à l’issue de la réunion du CNRA (Conseil national de la révolution algérienne) à Tripoli en Libye, et qui plongent leurs racines dans les divisions du mouvement national à la veille de 1954, ont été certainement exacerbées par l’absence de projet de société post- indépendance.

En 1954, et même bien avant – les documents fondamentaux du mouvement national en font foi – hormis quelques références au socialisme, à l’islam, le projet de mise en place d’un Etat national dans en définir le contenu, la lutte pour l’indépendance nationale tenait lieu de seul et unique programme. Le FLN, fondé en novembre 1954, était dépourvu de programme politique. Le pari de ses fondateurs en déclenchant la lutte armée était d’ailleurs doublement risqué. En mettant tous les partis algériens devant le fait accompli, il n’était pas sûr que ces derniers le soutiennent . Mais comme toujours, c’est le système colonial, par sa répression massive dans les jours ayant suivi les premiers actes armés sur fond d’interdiction des partis algériens, qui va pousser les milliers de militants progressistes et communistes ayant échappé aux arrestations à rejoindre le FLN/ALN.

Un homme, Abane Ramdane, qui fut cadre de l’OS, et qu’on peut qualifier après coup de précurseur de novembre 54, avec l’appui de Larbi Ben M’hidi, va tenter de combler le vide politico-organisationnel qui s’ensuivit après le déclenchement de la lutte armée. Son appelà l’union et à l’engagement du peuple algérien , daté du 1er avril 1955, signe l’acte de naissance d’un véritable Front de libération et d’un mouvement national, qui va ouvrir la voie à l’intégration des communistes, des oulémas et des partisans de Ferhat Abbas au sein du FLN/ALN. En 1956, à l’issue du congrès de la Soummam dont Abane sera aux côtés de Larbi Ben M’hidi l’un des principaux architectes, le FLN se dote d’organismes dirigeants et d’une plate-forme politique réaffirmant la primauté du politique sur le militaire et surtout le caractère national de l’insurrection en vue de réaliser une République algérienne démocratique et sociale, marquant ainsi ses distances avec les thèses panarabistes et islamistes. Le fait que le texte de la Soummam stipulait que « le FLN n’était inféodé ni à Washington ni à Moscou ni au Caire » mit Ben Bella « dans tous ses états, et ce, en raison des liens qu’il avait avec le président égyptien Gamal Abdel Nasser » témoigne Ali Haroun, ancien membre du CNRA (in hors-série de l’Humanité, spécial 50 ans d’indépendance).

Ceci expliquant sans doute cela, l’assassinat d’Abane en décembre 1958 par ses compagnons, juste après celui de Ben M’hidi par Aussaresses, et les purges qui s’ensuivirent au sein de l’ALN, a constitué un tournant dans cette guerre de libération. La plateforme de la Soummam est vite abandonnée. Le militaire, à savoir l’autoritarisme naissant, va graduellement prendre le dessus sur le politique, le débat d’idées et le projet de société esquissé en pointillé par la Soummam. Le FLN, selon Harbi, « va dès lors se structurer autour de « loyautés personnelles à fort contenu régionaliste » et ouvrir la voie à d’autres acteurs, plus jeunes, n’ayant pour la plupart aucun lien ou peu avec le mouvement national d’avant 1954.

Revenons en 1962. « A quoi rêvions-nous ? L’Algérie, malgré une guerre terrible, avait les possibilités matérielles, des cadres, une volonté pour en faire un pays prospère (…) On se disait que c’était possible, qu’on pouvait demander aux Algériens l’impossible (…) Tout s’est écroulé le 7 juin 1962, moins d’un mois avant la proclamation de l’indépendance, à la réunion du CNRA à Tripoli » explique Ali Haroun(in Hors-série Humanité). « Il y avait, poursuit Haroun, qui présidait une des sessions du CNRA de Tripoli, consensus sur le choix de la voie socialiste de développement. C’était l’époque. Le socialisme était porteur (…) De plus, on était persuadé que pour un certain temps, il fallait un seul parti ». Mohamed Boudiaf, qui avait claqué la porte en démissionnant du Bureau politique du FLN le 27 août 1962, créant le Parti de la révolution socialiste (PRS), parti se situant à la gauche du FLN, ne disait pas autre chose : « Ou bien l’Algérie se donnera un pouvoir révolutionnaire, un parti unique, authentiquement populaire (…) ou bien, au contraire, nous allons en Algérie vers la confusion, la multiplicité des partis » (Le Monde du 20 juillet 1962). Ait Ahmed, qui avait démissionné de toutes les structures de direction du FLN dès le 27 juillet 1962, et qui s’était tenu à l’écart des affrontements de l’été 1962, était sur la même longueur d’ondes : « nous sommes tous d’accord sur le plan idéologique ; des divergences peuvent apparaitre sur la mise en pratique ».

A cette époque, y compris pour Krim Belkacem, l’unicité du FLN était admise par tous. « Il est frappant quand on parle avec divers dirigeants algériens, à quelque tendance qu’ils appartiennent de les entendre tous employer le même

langage et proclamer les mêmes intentions : révolution, socialisme, réforme agraire, démocratie, neutralisme » écrivait Jean Lacouture dans le Monde du 6 juillet 1962. Bien mieux, aucun des dirigeants historiques opposés à Ben Bella n’a revendiqué des élections générales pour trancher la question du pouvoir ou du projet de société. Excepté Boudiaf, qui avait choisi de quitter le FLN le 27 août 1962, les autres historiques en sont restés membres. A l’instar d’Ait Ahmed partisan d’une « opposition constructive » au sein de l’Assemblée nationale, ou de Krim Belkacem qui participe aux côtés de Ben Tobbal et Boussouf au congrès du FLN ayant adopté la Charte d’Alger en avril 1964, ils ne cessaient d’appeler à la tenue d’une réunion du CNRA pour trancher la question de la légalité révolutionnaire et résoudre les divergences qui les opposaient.

Car bien avant l’indépendance, selon les statuts adoptés par le CNRA en 1959, le FLN était défini comme étant « l’organisation nationale du peuple algérien » (art.1) et il « poursuivra après l’indépendance du pays sa mission historique de guide et d’organisateur de la nation algérienne » (art.4). Ces dispositions statutaires, qui n’avaient soulevé aucune objection et qu’aucun précurseur de 54 n’avait remis en cause, ne plaidaient pas en faveur du multipartisme. Ils étaient conçus en droite ligne de l’idée que se faisaient les dirigeants à l’époque. Et pour cause, le FLN n’avait-il pas été créé en 1954 contre les partis, d’où le fait qu’il n’acceptait en son sein que des adhésions individuelles ? D’où le fait encore qu’il ait entrepris l’élimination physique du MNA de Messali Hadj puis l’interdiction du PCA (Parti communiste algérien) en novembre 62. Plus généralement, le FLN n’a jamais été conçu comme un front regroupant plusieurs forces politiques. Et sept ans de conflit armé ont sans doute accentué cette tendance à considérer que le FLN ne pouvait être qu’un parti unique, un parti- nation (Mohamed Bedjaoui, « La révolution algérienne et le droit », ed. Association des Juristes démocrates. 1961). Aussi quand en ce mois de juin 1962, juste après l’adoption sans coup férir et à l’unanimité du programme de Tripoli, texte qui préconisait la reconversion du « FLN en parti de masse » afin de « réaliser les objectifs de la Révolution démocratique populaire », les dirigeants du FLN s’étaient-ils séparés sur une question de pouvoir – qui devait diriger le FLN – et non sur des divergences concernant le projet politique. Que ce soit Krim Belkacem, Boudiaf ou Khider, qui avait démissionné de son poste de secrétaire général du FLN en avril 1963, les « historiques » du FLN, déçus par la tournure prise par la situation – Ben Bella s’étant montré plus habile –aspiraient tous à diriger la « révolution ». Mohamed Khider, qui sera assassiné à Madrid en 1967, et qui avait soutenu et secondé Ben Bella dans son ascension au pouvoir ne déclarait-ilpas en avril 1963 lors de son entrée en opposition : « je déclare que la légalité, c’est moi Khider, qui en détient une partie, comme Boudiaf, comme Aït Ahmed, comme Bitat » ?

Quant à la rivalité entre « civils » et « militaires » après que l’état-major de l’ALN dirigé par Boumediene se soit rangé derrière Ben Bella, elle reste plus ou moins discutable dans la mesure où, excepté Ferhat Abbas qui rallie en 1956 le FLN, une grande partie des dirigeants du FLN ont fait leurs armes au sein d’organisation paramilitaires comme l’OS (Boudiaf, Ben Bella, Ait Ahmed…), carrément dans le maquis – Krim Belkacem avait pris les armes dès 1946 – ou au sein de l’ALN comme certains membres du Groupe des 22 ( Ahmed Ben Tobbal par exemple).

C’est sur le tard – Ait Ahmed vers la fin 1963 quand il s’est aperçu de l’impossibilité de faire évoluer de l’intérieur les institutions – que les précurseurs de novembre 1954 se sont convertis à l’idéal démocratique pluraliste. Et s’il y a du dépit chez ces hommes qui, ne l’oublions pas, étaient avant tout des patriotes qui ont permis à l’Algérie de se libérer, c’est peut-être pour ne pas avoir tranché la question du projet de société et de l’identité algérienne avant l’accession du pays à l’indépendance nationale.

H . Z .

Analyse parue dans « Novembre et la faillite démocratique », publié en 2015 par les Editions Marguerite et le Matin d’Algérie

 

Auteur
Hassan Zerrouky

 




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Appel à une assemblée générale pour mardi 31 octobre

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Crise à l’Université de Sidi Bel Abbès

Appel à une assemblée générale pour mardi 31 octobre

 Suite au communiqué du 12 octobre 2017 sur l’état des lieux de l’université, plusieurs collègues de toutes les facultés de l’université de Sidi Bel Abbès ont émis le souhait de relancer le travail syndical au sein de notre établissement. En plus des problèmes spécifiques aux départements et facultés, l’enseignant de l’université de Sidi Bel Abbès souffre de nombreux problèmes liés à l’état de l’université algérienne qui ne cesse de se détériorer. L’absence de communication au sein de cette dernière et le refus de l’existence d’un partenaire social crédible et revendicatif ont mené à une situation de blocage, qui rend incertain l’avenir de l’université. L’absence de consultations, de dialogue ; encore moins ; de négociations a engendré des conflits interminables, une absence d’intérêt pour le développement de l’université et des frustrations de plus en plus grandes, qui ont mené à des drames humains à l’intérieur même de l’enceinte universitaire. A l’université de Sidi Bel Abbès, les problèmes n’ont pas cessé de s’accumuler depuis une décennie. Les enseignants, sans représentation syndicale, sont livrés à eux-mêmes et l’administration, en l’absence d’un partenaire social, s’est limitée à une gestion quotidienne approximative ; sans but ni horizon. – Les décisions irréfléchies et sans concertations dans la gestion pédagogique ont engendré des blocages, voir la fermeture, répétés de l’université et une perte inestimable du temps pédagogique et d’enseignement. – Gestion chaotique de la scolarité due à l’utilisation forcée d’un logiciel payant obsolète. – Problèmes récurrents dans la gestion des carrières et des régularisations financières des enseignants. – Dépassements graves dans la gestion financière des salaires (ponctions illégales). – Applications erronées de la réglementation suivant les facultés (relatives aux charges statutaires, – Avec la perte du pouvoir d’achat, les problèmes sociaux des enseignants ne cessent de s’aggraver. Les jeunes enseignants n’ont plus d’opportunités pour obtenir un logement et pour ceux qui ont « bénéficié » d’un, l’incertitude plane toujours sur le statut de ces logements depuis près de deux décennies. Au niveau national, l’université algérienne est sinistrée et reléguée aux derniers rangs. – Les diplômes délivrés, même dans le cadre du système mondialisé LMD ne sont pas reconnus à l’étranger. – Les franchises universitaires, la liberté de travail, les libertés académiques ainsi que les libertés syndicales ne sont plus garanties. Les pressions de toutes sortes sur les enseignants deviennent insupportables. – Les sommes colossales réservées au secteur n’ont eu aucun effet sur le développement de la recherche, la qualité de la formation ni sur la situation sociale des enseignants ou des étudiants. – Sous le prétexte de crise, des coupes sombres ont été opérées sur différents chapitres du budget présageant un avenir difficile pour l’université. Le budget pour les stages et congés scientifiques est réduit comme une peau de chagrin.

La gestion de cet infime budget entraînera inéluctablement des opérations et comportements qui ne feront que discréditer l’université et l’enseignant aux yeux de l’opinion publique. La situation est grave et alarmante. Seul un sursaut des enseignants et de toute la communauté universitaire pourrait redresser la situation chaotique que traverse l’université. Afin de débattre de la situation de notre université et des moyens à mettre en œuvre pour arrêter cette dégradation continue de l’université, nous appelons l’ensemble des enseignants de l’université de Sidi Bel Abbès à assister à l’assemblée générale mardi 31 octobre à 10 h à la faculté des sciences exactes.

 




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Polémique autour du podcast « N’soti” vs « Mansotich »

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EnnaharTV s’en mêle

Polémique autour du podcast « N’soti” vs « Mansotich »

A la veille des élections locales, les esprits des autorités et leurs relais s’échauffent grave ! Et voilà que même Ennahar TV s’emmêle pour faire taire les électrons libres que sont les youtubeurs. 

En effet, les podcasts réalisés par des jeunes youtubeurs et partagés massivement sur les réseaux sociaux, qui appellent au boycott des élections n’ont pas fait réagir seulement les hauts responsables du pays comme le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, qui a mené une offensive particulièrement virulente contre les internautes dans un meeting lors des élections législatives, mais aussi les opportunistes et relais du régime sont appelés opportunément à mener régulièrement des campagnes de dénigrement contre ce mouvement et ses auteurs.

Dans une vidéo diffusée par la chaîne Ennahar TV et sur la toile, un candidat aux élections locales de la ville de Tiaret, a chargé les internautes algériens, à l’image de Chemsou Dz Joker qui refusent de participer à cette échéance électorale.

Mal lui en pris ! Depuis hier dimanche, les internautes s’indignent sur les réseaux sociaux de cette vidéo diffusée sur la chaine Ennahar, qu’ils jugent “zélateur”.

“N’soti ma tkolich yachemsou matsotich !” (Je saute chemsou ne me dit pas ne sautez pas !). C’est en ces termes que ce candidat a répondu à Dz Joker, l’humoriste qui a réalisé une vidéo su YouTube appelant à boycotter les dernières élections législatives.

Sa sortie controversée risque de défrayer la chronique et de se livrer à la vindicte populaire.

Auteur
Khaled Ouragh

 




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Le Front al-Nosra pourrait avoir reçu de l' »aide » des USA et de Riyad

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Selon l’ancien premier ministre qatari :

Le Front al-Nosra pourrait avoir reçu de l' »aide » des USA et de Riyad

Dans un entretien sans langue de bois, l’ancien Premier ministre du Qatar a reconnu que l’aide militaire envoyée à l’opposition syrienne par le Qatar, la Turquie, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis avait pu atterrir dans de mauvaises mains.

Dans un entretien accordé par à la chaîne arabophone Qatar TV en octobre 2017, Hamad ben Jassem al-Thani, ancien Premier ministre du Qatar, est revenu sur les débuts du conflit syrien, révélant quelques éléments du soutien étranger aux rebelles anti-Bachar el-Assad.

Alors que le Qatar est désormais accusé par l’Arabie saoudite de soutenir le terrorisme, l’ancien haut responsable affirme s’être rendu en Arabie saoudite «au début des événements en Syrie» en 2011, pour y rencontrer le roi Abdallah, père de l’actuel monarque Salmane et qui dirigea le royaume de 2005 à 2015. Il ajoute que son pays, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite était tous d’accord pour soutenir les forces anti-Assad.

Le roi saoudien aurait assuré Hamad ben Jassem al-Thani du soutien de l’Arabie saoudite à la ligne suivie par le Qatar dans ce dossier : Doha, où la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution (CNFOR) syrienne a d’ailleurs été créée dès novembre 2012, s’est très tôt positionnée en faveur des rebelles. A l’époque, Bachar el-Assad avait d’ailleurs qualifié les mouvements de rébellion de «véritable guerre menée de l’étranger», en référence à ces appuis de l’extérieur.

Le roi Abdallah aurait en outre exprimé son accord pour que le Qatar assume la «pleine responsabilité» de la mise en œuvre du soutien aux rebelles, tout en vantant les mérites d’une coordination entre Riyad et Doha. Dans ce cadre, «tout ce qui était envoyé en Syrie [à destination des rebelles] transitait par la Turquie, par les forces américaines et par [le Qatar]», ajoute Hamad ben Jassem al-Thani, sans préciser le contenu des livraisons effectuées aux rebelles.

Au cours de ces opérations, «il se peut qu’il y ait eu des erreurs et qu’un soutien ait été apporté aux mauvaises factions», reconnaît Hamad ben Jassem al-Thani, tout en excluant que l’Etat islamique ait pu être concerné. «Peut-être y a-t-il eu des liens avec le Front al-Nosra [désormais Fatah al-Cham, groupe terroriste lié à al-Qaïda], c’est possible», a-t-il poursuivi, assurant toutefois ne pas en avoir été informé «à titre personnel».

Il a ensuite souligné que le Qatar avait «stoppé» tout lien avec le front al-Nosra après qu’il fut formellement désigné comme organisation terroriste dans plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. L’ancien Premier ministre n’a toutefois pas précisé la nature de ces liens.

«Nous nous battions pour une proie»

Evoquant l’objectif de «libération de la Syrie» qu’assurent poursuivre les différents membres de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, parmi lesquels figurent le Qatar et l’Arabie saoudite, Hamad ben Jassem al-Thani explique : «Nous nous battions pour une proie, et maintenant que cette proie est partie, nous nous battons encore.» Toutefois, si la chute de Daesh à Raqqa est décrite comme un élément de «libération de la Syrie» par l’ancien Premier ministre, du point de vue du gouvernement syrien, on ne saurait parler de libération qu’une fois tout le territoire national sous contrôle de l’armée syrienne.

Sur la question du départ de Bachar el-Assad, longtemps considérée par la coalition comme prioritaire à toute issue du conflit, Hamad ben Jassem al-Thani se montre plus qu’amer, estimant que ses anciens alliés envisagent désormais le maintien du président syrien. «Si vous dites « Ok, Bachar peut rester », ce n’est pas grave : nous n’avons pas envie d’une vengeance contre lui», assure-t-il en s’adressant à ceux-ci, avant d’ajouter : «Mais vous étiez jadis dans la même tranchée que nous… […] Le problème, c’est la solution de continuité». «Je n’ai rien contre le fait que l’on change d’avis si l’on pense avoir eu tort, mais il faut au moins en informer ses partenaires», conclut-il.

 

 

Auteur
Avec RT

 




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La facture des produits alimentaires en hausse, celle des médicaments en baisse

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Importations:

La facture des produits alimentaires en hausse, celle des médicaments en baisse

 La facture d’importation du Groupe des produits alimentaires a augmenté à 6,5 milliards de dollars sur les neuf (9) premiers mois de l’année en cours (contre 6,11 milliards de dollars durant la même période de 2016), soit une hausse de 6,4%, tandis que celle des médicaments a connu une baisse de 5,01%, a appris l’APS auprès des Douanes. 

Cependant, sur l’ensemble du Groupe des produits alimentaires, seules les importations des céréales et des viandes ont enregistré une baisse quoique légère.

Ainsi, les céréales (blé dur, tendre…), semoule et farine ont été importés pour un montant de 2,11 milliards de dollars contre 2,13 milliards de dollars, en baisse de 0,72%.

Pour ce qui concerne les laits et produits laitiers, la facture a bondi à 1,15 milliard de dollars entre début janvier et fin septembre 2017, contre 727,5 millions de dollars durant la même période de l’année dernière, en hausse de 58,23%, détaille le Centre national de l’information et des statistiques des Douanes (CNIS).

Une même tendance haussière est constatée pour les sucres et sucreries dont les importations se sont chiffrées à 827,96 millions de dollars contre 678,34 millions de dollars, soit une augmentation de 22,06%.

Quant à la facture d’importation du café et thé, elle a atteint 323,54 millions de dollars contre 297,22 millions de dollars (+8,86%).

Pour les légumes secs et autres, ils ont été importés pour un montant de 264,34 millions de dollars contre 206,91 millions de dollars (+27,8%).

Par contre, les viandes ont été importées pour 168,23 millions de dollars contre 185,24 millions de dollars sur la même période de 2016, soit une diminution de 9,2%.

Concernant les huiles destinées à l’industrie alimentaire (classées dans le Groupe des biens destinés au fonctionnement de l’outil de production), leurs importations ont grimpé à 612,2 millions de dollars contre 540 millions de dollars, en hausse de 13,4%.

Ainsi, la facture globale du Groupe des produits alimentaires et des huiles destinées à l’industrie alimentaire a coûté 7,11 milliards de dollars sur les 9 premiers mois de 2017 (contre 6,64 milliards de dollars sur la même période de 2016).

Par ailleurs, la facture d’importation des médicaments a reculé en passant à 1,42 milliard de dollars contre 1,49 milliard de dollars, en baisse de 5,01%.

Pour rappel, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a annoncé récemment que son département ministériel entend réduire les importations du pays à 41 milliards de dollars à la fin 2017 et à 30 milliards de dollars en 2018, et ce, pour préserver les réserves de change et protéger la production nationale.

Selon le ministre, l’importation de certains produits sera suspendue totalement et définitivement.

Le projet de Loi de finances 2018, en cours d’examen par l’APN, propose un support juridique pour l’application de droits douaniers sur 32 produits ainsi que la Taxe interne sur la consommation (TIC) sur d’autres produits.

Une vingtaine de produits représente à elle seule 51% de la facture globale des importations, a estimé M. Benmeradi qui a affirmé que certains produits non essentiels qui alourdissent cette facture seront interdits à l’instar des grains de tournesol dont les importations sont de 25 millions de dollars/an, la mayonnaise (20 millions de dollars) et le chewing-gum (25 millions de dollars).

 

Auteur
APS

 




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Les ravages de lieux communs et de l’inculture….

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Institutions

Les ravages de lieux communs et de l’inculture….

Ainsi des têtes ‘’pensantes’’ définissent l’État comme une addition d’administrations gérant la société, ignorant au passage le Politique. Ce dernier détient le vrai pouvoir et a à son service la loi et des bras armés (police et justice) pour faire appliquer les lois par lesdites administrations. Pauvres Machiavel, Marx, Montesquieu, Hobbes  et tant d’autres qui ont légué à l’humanité l’essence du Politique, le socle sur lequel repose le monstre de l’Etat moderne. Quant à la notion de peuple, d’aucuns donnent leur définition en se regardant dans un miroir. Eux aussi oublient de fouiller dans les archives d’un tribunal sans magistrats mais portant sur le fronton de son bâtiment Histoire. Celle-ci  ne fait pas de distinction entre ses enfants mais les désigne par un nom pour faciliter leur identification. A l’évidence cette ignorance ou cette impuissance devant la philosophie de l’Histoire désarme plus d’un. Par masquer leur ignorance, ils invoquent alors la multiplicité des avis et opinions sur les événements historiques.

Ne savent-ils pas que l’histoire n’échappe pas à l’idéologie de ceux qui l’écrivent. Ne savent-ils pas que l’Histoire comme toutes les sciences fait des progrès en fonction des découvertes de nouvelles archives ou bien quand les pouvoirs politiques lèvent le secret sur des événements gênants. Enfin l’histoire s’éclaire quand cette science élabore de nouveaux d’outils théoriques. Tous ces progrès, levée des secrets d’Etats et élaboration de nouveaux concepts théoriques suffisent pour cerner les notions d’Etat, de nation, de peuple, d’identité. En dépit de ces avancées, il est des gens qui persistent à servir au bon peuple des lieux communs.

Pourtant, ce n’est pas les exemples qui manquent pour se rendre compte de la complexité des choses qui relèvent de l’Histoire. La crise en Espagne actuellement est née à la suite de la déclaration de l’indépendance de la Catalogne. La difficulté à résoudre cette crise découle de deux légitimités produites par l’histoire. La Catalogne est une entité politique et culturelle qui n’a pas toujours été intégrée à l’Etat espagnol. Ce dernier avance des arguments à la fois historiques et constitutionnels pour refuser un divorce qui porterait atteinte à l’intégrité du pays. Réfléchir sur l’Etat, institution éminemment politique, est impossible sans tenir compte de l’histoire et des rapports de force qu’elle engendre. C’est pourquoi lesdits Etats sont ‘’affublés’’ de qualificatifs, démocratique, populaire, fédéral, confédéral etc. Derrière ces qualificatifs se nichent dans les entrailles du pays en question une histoire particulière, une ou des cultures, une ou des religions qui cohabitent. L’État américain ne ‘’pouvait’’ être que fédéral comme la république française ne ‘’pouvait’’ être que jacobine.

Un simple regard sur l’histoire de ces deux pays éclairera donc notre lanterne. La notion de peuple est elle-même tributaire de la nature de l’État. A l’intérieur de ce dernier, on peut aussi bien parler de peuple au singulier qu’au pluriel. On parle de peuples au pluriel dans des immensités territoriales où un État conquérant occupe un territoire en permettant à la communauté qui y habite de vivre selon ses traditions, croyances, sa ou ses langues, sauf que la souveraineté du territoire échappe aux autochtones.… On rencontre cette situation aux USA (1), au Canada et dans l’ex-union soviétique où existaient des républiques avec leurs langues et leurs particularismes.

Mais dans les pays dont l’histoire se perd dans la nuit des temps et à cause précisément de cette longue histoire, les déplacements et les mélanges des populations ont finit par créer un nouveau paysage politique et culturel qui irrigue le tissu social dans lequel baigne ces populations. Quand bien même, le citoyen garde sa religion ou des pratiques culturelles (artistiques et gastronomiques), il se définit et se sent comme faisant partie du peuple habitant un territoire délimité. Dans certains pays, apparaît aujourd’hui un critère uniquement idéologique qui peut influencer le citoyen dans ses choix politiques. C’est pourquoi en France a été ‘’inventée’’ la notion de peuple de gauche et de droite. Ce critère idéologique sert à évaluer le degré d’engagement pour la justice sociale, l’égalité homme/femme ou bien la fidélité à la patrie quand le pays est envahi (exemple de la collaboration avec l’ennemi en France durant la seconde guerre mondiale)

Ces notions (État, nation, peuple) non maîtrisées produisent des poncifs et les lieux communs dans la vie politique. Ainsi en France, depuis le roi soleil, Louis XIV qui aurait déclaré ‘’l’Etat c’est moi’’ est devenu de nos jours ‘’l’Etat c’est nous les citoyens’’. Quelle aubaine pour les politiques qui abusent de ce mensonge en faisant avaler la pilule pour faire passer une réforme. Chez nous la notion de Beylik sert encore à des petits malins pour s’accaparer des biens publics et justifient leur conduite crapuleuse sous prétexte qu’ils ne volent pas les gens.

Voilà pourquoi, des définitions hasardeuses sur des notions politiques engendrent des poncifs qui formatent les esprits et facilitent le travail des petits marquis de la politique et de la culture. Ce formatage est organisé par les appareils idéologiques et les institutions politiques des États. Chez nous, on en voit les effets sur la société à qui on offre le choix entre la bigoterie et l’archaïsme des traditions et la ‘’modernité’’ mal digérée parce que produite ailleurs. Et on se demande pourquoi tant d’ennui dans notre morne quotidien. Et pourquoi les cerveaux tournent à vide alors qu’ils ont de l’intelligence à revendre..

Ce vide on le retrouve dans la notion de l’amour dont on n’ose même pas prononcer le mot. On a l’impression que l’Amour souffre non pas de la confusion des esprits mais plutôt de la confusion mentale. L’Amour que le bébé rencontre la première fois en suçant le sein de sa maman, le voilà chez nous, domicilié à un seul endroit, le lit et sa pratique se fait dans le noir et le silence. Ainsi l’amour vénéré par tous, sa beauté chantée par le poète, est surveillé au nom d’une morale puérile. Oubliées les tournées des troubadours qui colportaient les belles chansons à travers le royaume de l’Andalousie. Oublié cet héritage qui a profité à l’Europe médiévale. Cette Europe qui a découvert l’amour courtois des Andalous pour construire son discours amoureux  où se déploient l’intelligence et l’élégance dans le jeu de la séduction. Espérons renouer un jour avec cette vision des choses où le mot volupté retrouvera son délice et sa densité provoqué par la puissance du désir.

Il est évident que les poncifs et lieux communs sévissent ailleurs mais trouvent devant eux des résistances politiques par le biais des productions scientifiques et artistiques. Mais chez nous les lessiveuses pour nous débarrasser  des banalités qui plombent notre quotidien, souffrent des ratés de leurs moteurs. Dans cette bagarre contre cette fatalité devenue la norme indépassable de cette ‘’culture’’ archaïque, peu de places sont réservées aux langues et aux langages qui sont l’humus qui fertilise le champ des connaissances. Écoutons Aristote qui nous donne sa définition de lieux communs et de leurs rôles dans leurs oppositions à la science : « Les idées les plus générales, celles que l’on pouvait utiliser dans tous les discours, dans tous les écrits ».

On se demande pourquoi les lieux communs et les poncifs continuent à tenir leur place dans un monde ouvert à tous les vents, alors qu’Aristote (et beaucoup d’autres philosophes) les ont cloués au pilori il y a belle lurette. Parce qu’on préfère faire ‘’voyager’’ les gens dans le trou noir de l’univers, un voyage pathétique sans ticket de retour où l’on perd ses repères d’êtres vivants. Car un vivant ça réfléchit et donc dangereux. Le Ta ab taf hem (toi tu veux comprendre), de chez nous est un poncif qui dit tout sur la peur de la connaissance.

A. A.

Notes

(1) L’exemple des USA a séduit l’État d’Israël qui a proposé à Arafat lors des négociations de Camp David que les Palestiniens vivent sur la surface de la terre à Jérusalem avec leurs lois mais que le sol et le sous-sol de la ville sainte soit sous la souveraineté d’Israël.

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




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Benamar Mediene : « Comment Novembre a été perverti » (2)

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Entretien

Benamar Mediene : « Comment Novembre a été perverti » (2)

Le pouvoir depuis une vingtaine d’années a eu le génie de transformer le mouvement en inertie. Nous sommes l’un des rares pays à faire de l’inertie son programme politique. Faire de l’agitation pour l’agitation, mais qui revient au même. On s’agite et on n’avance pas. L’inertie c’est la garantie de la pérennité de ce type de pouvoir. Il y a très peu d’intelligences en Algérie. Ils partent. Il n’y a plus de création. On aurait dû produire au moins un Nobel, des physiciens de grandes qualité, des peintres. On ne produit plus d’intelligence, ni de symbolique. On vit sur un symbolique usé, rapiécé.

Pour revenir à Novembre, est-ce qu’il n’y a pas eu rupture, avec le mouvement national originel, celui de l’Etoile nord-africaine et de Messali, qui n’ont jamais cessé d’accompagner la revendication d’indépendance d’une revendication d’Etat démocratique désigné par une Assemblée constituante élue au suffrage universel ?

La rupture se fait en 56. Le congrès de la Soummam a été là aussi une scène fondatrice et en même temps, elle a produit sa propre négation. C’est-à-dire qu’on parle d’une République démocratique et sociale, sans discrimination. On incluait les juifs, les chrétiens, tout le monde. En même temps, 56-57, c’est la négation des principes contenus dans la charte de la Soummam. C’était un moment démocratique, il y avait des politiques et des militaires ; on organise l’ALN, les régions, les wilayas. Et tout cela devenait dangereux, dans la mesure où cette idée du primat de l’intérieur sur l’extérieur et du politique sur le militaire a constitué le point de fission, la cassure.

Quand on voit le nombre de militants étrangers, les amis de l’Algérie, qui se sont investis dans cette révolution, comme ceux du réseau Jeanson, n’y avait-il pas de signes qu’ils allaient contribuer à libérer un pays pour l’offrir à un pouvoir putschiste ? On les entend aujourd’hui traîner leur dépit…Y avait-il à ce point l’illusion de contribuer à créer un Etat démocratique ?

Jeanson n’était pas dupe, même pendant la guerre. Quand il y a eu l’interdiction de boire de l’alcool et de fumer, cela a été symboliquement très grave. En France, tu as une population d’ouvriers carencés affectivement, sexuellement, symboliquement, et tu leur interdit de fumer. Même pour l’alcool, c’était la bastonnade, la défiguration, l’amputation. J’étais responsable à Nanterre, et j’ai fait matraquer un cousin car il était arrivé soûl, et j’étais obligé de le faire car sinon c’était moi qui étais sanctionné.

Cela préfigurait de quoi ?

D’un début d’islamisation. C’est-à-dire que le prétexte d’interdire pour affaiblir l’économie française – ce n’est pas un verre de vin qui va mettre l’économie française à genoux- était fallacieux. C’est à ce moment-là que Kateb, Issiakhem, Zinet entre autres, créent le CCK, le Comité Central de la Kuite, mais avec un « K ». Des responsables leur ont conseillés de se mettre à l’abri car ils risquaient gros. A Paris, ils ne pouvaient rien pour eux. Ils ont été obligés de s’enfuir.

Pour en revenir aux amis de l’Algérie « déçus », que ressens-tu aujourd’hui, avec le recul de 60 ans ?

J’ai été victime d’une imposture dont je n’ai pas pris conscience immédiatement. La preuve est que j’ai milité, j’étais au PAGS, je militais pour la Révolution agraire, j’enseignais dans les collèges syndicaux, et en même temps je sentais des lambeaux de ma vie partir. Je voyais mes enfants grandir, se marier, mes petits-enfants naître, et l’Algérie tomber en poussière. Elle nous décevait comme un amour brisé. Il y a quelque chose d’atroce de voir cette élite politique à la fois corrompue et arrogante. Qui t’insultent autant qu’ils insultent l’histoire, les martyrs qui sont morts pour cette idée de liberté. Il n’y avait pas seulement l’indépendance, mais les libertés qui en sont la substance. La substance de l’indépendance, c’est la liberté. Or, on a suturé la source de cette substance, la sève vivifiante. Et cette élite politique, aussi bien celle du pouvoir étatique que celle des partis est une insulte à l’histoire.

Si tu dois faire le parallèle avec la situation d’aujourd’hui. Nous sommes toujours dans la continuité de ce régime ?

Le pouvoir depuis une vingtaine d’années a eu le génie de transformer le mouvement en inertie. Nous sommes l’un des rares pays à faire de l’inertie son programme politique. Faire de l’agitation pour l’agitation, mais qui revient au même. On s’agite et on n’avance pas. L’inertie c’est la garantie de la pérennité de ce type de pouvoir. Il y a très peu d’intelligences en Algérie. Ils partent. Il n’y a plus de création. On aurait dû produire au moins un Nobel, des physiciens de grandes qualité, des peintres. On ne produit plus d’intelligence, ni de symbolique. On vit sur un symbolique usé, rapiécé. Ils parlent des martyrs pour s’en nourrir, ils se nourrissent de la banque du sang, pour justifier des vols, des détournements spectaculaires à ciel ouvert. Des ministres qui achètent des appartements en bord de Seine…Ils nous crachent dessus. Ce FLN qui a tellement symbolisé dans les années 50 une des choses les plus belles du milieu du XXe siècle, devenu un repaire de corrompus. Le pire, c’est qu’ils ont contaminé la société de leur inertie. La société est devenue docile. On la vole, et on la rend complice du vol. Car on est complice. On n’arrive pas à dénoncer, à les traduire devant la justice.

La chose la plus terrible est d’avoir créé cette attitude de servitude chez les algériens. On est devenus des servants. On sert à ce pouvoir de légitimité…On sait que les élections sont truquées, on sait que les gens ne votent pas. Et pourtant les élus s’arrogent des 90% de voix.

Est-ce qu’il faut un autre novembre ?

La société algérienne est dépassée de partout : sur les plans intellectuel, scientifique, de l’efficacité de l’Etat, du développement économique. L’absence d’industrialisation, la carence de l’agriculture sont compensés par la rente. Mais la rente n’est pas un don éternel de Dieu. Alors, pourquoi cette réactivation de l’islamisation de la société ? Cette liberté donnée à des muftis racoleurs de travailler encore et encore la société, de perpétuer l’inertie. La croyance aveugle, magique pratiquement, travaille l’inertie. Le pouvoir s’en sert comme garde du corps. Le garde du corps le plus efficace, n’est pas le DRS, n’est pas l’armée, c’est la religion. EXERGUE. Non pas que le DRS n’est pas important, mais quand un président dit « moi si j’avais leur âge, je serais dans les maquis », il faudrait lui rappeler qu’a leur âge il était déjà ministre, déjà capitaine d’état-major, il ne connaissait pas l’Algérie. Il arrivait dans les bagages de Boumediene. Il ne peut pas savoir ce que veulent ces gens.

Tu dis que tout est compensé par la rente. Il achète la paix sociale, l’anesthésiant. Maintenant avec la baisse substantielle de la rente, qu’est-ce qui pourrait se passer ?

C’est le point aveugle de l’avenir. Comment la société va réagir ? Les groupes clientéliste du pouvoir, ceux qui en fait récupèrent l’essentiel de la rente, comment vont-ils réagir ? Ça paraît terrifiant. On arrive à cette conclusion désastreuse : depuis 20 ans, il n’y a pas de projet politique. On continue de gérer le pays comme on gérait les états-majors. On parle de système – pour moi ce n’est pas un systèmes, mais une composition, recomposition à l’infini de groupes avec un noyau central.

Qu’est-ce qui fait que Bouteflika tienne le coup ? Comment cet homme diminué physiquement et intellectuellement n’arrive pas à comprendre qu’il n’est pas dans une situation physique et intellectuelle de conduire un pays ? Et que ça continue à fonctionner. Le système veut des filiations et des affiliations. Haddad, inconnu il y a 10 ans est un nouveau venu. Il est en train de conduire l’économie du pays. C’est lui qui fait la réunion des ministres. C’est une image surréaliste.

Ce système hérité de Novembre, qui a réussi à conserver l’inertie, peut-il se régénérer à travers… ?

Non, car son capital symbolique est épuisé. Ils continuent mais ça ne fonctionne plus. Tu as une organisation des moudjahidine qui n’a pas levé le petit doigt pendant la décennie noire. L’organisation des enfants de martyrs ne se sont pas constitués en groupes d’autodéfense pour défendre la patrie de leurs pères. Ça a été des citoyens, des individus, des anciens moudjahids, des jeunes gens, qui se sont armés et qui ont sauvé la république, avec l’armée qui a joué un rôle important. Mais cela reste pour moi une des grandes déceptions. Les anciens moudjahidine n’ont pas repris les armes, parce qu’il n’y a plus d’ancien moudjahidine. On est le plus grand pays producteur d’anciens combattants du monde. Car, on continue à en produire. C’est le 4e budget de l’Etat, 60 ans après l’indépendance. Plus que la santé ou l’agriculture.

Comment expliques-tu la position de l’armée ? Cette situation de connivence… Elle fait partie de ce système d’inertie ?

On est en train de casser le potentiel de défense de la société comme on casse la force immunitaire d’un individu, en préparant la succession de Bouteflika, il faut neutraliser, contrôler en tout cas, au maximum, les différents organes de l’armée. C’est une analyse strictement personnelle, personne n’a les éléments pour pouvoir apprécier de façon juste. Mais on le sent à travers la nomination, les départs forcés et impromptus. Des généraux qui partent, d’autres qui reviennent…

Des changements, des redistributions des postes. Tout cela augure de quelque chose d’inquiétant. Et en même temps, nous sommes un pays politiquement et militairement fragile. Quand on voit aux frontières le Maroc qui affute ses armes, les menaces aux frontières malienne et libyenne. C’est terrible. Ils prennent un risque en se détachant de la population. L’armée nous a sauvés en

92 et ils continuent de payer. Si on neutralise la puissance militaire de l’Algérie, on rentre aussi dans une vision géopolitique internationale et mondiale. Ce n’est pas une affaire stricto algéro-algérienne. Cela concerne vraiment tout le bassin méditerranéen, sans oublier les sphères africaine, et mondiale.

Quelle serait la stratégie ?

Les E.-U., la Chine, l’Europe, l’Afrique, redevenue le continent qu’il était au 19e siècle. Il était le continent de l’expansion du capitalisme occidental, européen en particulier. Aujourd’hui, avec ses 800 M d’habitants, c’est le continent d’avenir de ces pays, auquel s’ajoute notamment le Brésil. Alors que l’Algérie avait la capacité de devenir un pôle de rayonnement intellectuel, artistique, politique de l’Afrique, sorte d’alter ego avec l’Afrique du Sud, on est devenu un chien sans dents. On est devenu vulnérables.

Tu le lies au fait qu’on a enlevé la substance de l’indépendance ?

Toutes les libertés données à ce peuple, dont il a été privé un siècle et demi, qu’il a payé pendant les 8 années de guerres. On l’a contaminé par l’inertie et la servitude. On a perdu deux choses qui pour moi ont de grandes qualités : On a perdu la fierté, qui se nourrit de l’expérience. Souviens-toi de la réputation de l’Algérien des années 70 dans le monde. J’ai voyagé au Zimbabwe, au Mozambique dans les années 80. Me présentant comme Algérien, on embrassait presque mon passeport. Aujourd’hui, en se disant algérien, il vaut mieux être discret. On a aussi perdu la compassion, sœur de la solidarité. La solidarité chez nous était initialement le partage de la souffrance, parce que nous avions souffert, et nous avons partagé. Quand on voit que des milliers d’Algériens se noient en Méditerranée, que des centaines d’algériens s’immolent par le feu, et on ne dit rien. Pas un discours. Le départ, ce n’est pas seulement représentatif de la mal-vie, mais de l’échec du pouvoir. « Je ne reste pas dans ce pays, je ne le reconnais pas, il ne me reconnaît pas ». On revient au sentiment de fierté, « je pars d’ici en tant que citoyen » à quelque chose qui nous dépasse. On est toujours dans l’horizon bouché, c’est ce qui est effrayant.

Le régime algérien est épuisé, il ne peut plus user des vieux prétextes. Mais continue à rester au pouvoir. Ne vois-tu pas une mutation vers un régime qui continue, sans chercher l’aval de la population ?

Il ne peut pas continuer à être séparé. Il y a une rupture avec la société, mais ça ne peut pas fonctionner indéfiniment. Si on ne veut pas revivre Novembre, il faut reprendre le capital symbolique qui est à nous. Il faut reprendre le capital symbolique car c’est le seul moyen de cohésion de la société, et que les citoyens se reconnaissent à la fois dans le capital symbolique, et dans son ouverture sur la modernité, sur le développement de nos capacité intellectuelles, affectives. On a besoin de bonheur. C’est la chose la plus rare en Algérie. EXERGUE. Beaucoup d’anciens moudjahid, beaucoup de pétrole, mais très peu de bonheur. Car il y a un viol de l’histoire qui se répercute nécessairement sur le viol du présent. On viole le présent. C’est aux Algériens de reprendre Novembre. Nous, on est un peu fatigués aujourd’hui. On le voit aujourd’hui, ça bouge.

Mais on a affaire à une élite politique tellement inculte, c’est quelque chose d’incroyable. Voir des ministres, même ingénieur ou médecin de formation, incultes mais arrogants… Le pouvoir qu’ils exercent fait qu’ils n’habitent plus en Algérie. Ils sont sur le territoire, mais la tête est ailleurs. J’ai remarqué cela aux élections des maires. Un maire, dès qu’il est élu il ne regarde plus la ville. Dès le moment où il est élu, qu’il a un garde du corps, la voiture de fonction et le cabinet. A l’instant T+1 seconde, il « déménage ». C’est le syndrome. Ils cherchent le poste d’ambassadeur à Madrid, Berlin, Paris, Rome. Il n’y a pas d’Algérien dans l’état, ce sont des conquérants.

Il y a encore des ressorts dans la société ?

Oui, c’est dans la culture humaine. Je le vois à travers mes petits-enfants, ceux des amis. Ils ne se laissent pas faire. Il y a un vrai potentiel.

Ces gens qui gouvernent ne sont pas éternel. Même si les moudjahid se reproduisent…

 

 

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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Colloque Femmes en exil*

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Association culturelle berbère (ACB)

Colloque Femmes en exil*

Il aura lieu samedi 4 novembre 2017 à 14h au Pavillon Carré de Baudouin
121 Rue de Ménilmontant, 75020 Paris. Accès : Métro Gambetta (L3)
Bus lignes 96 et 26 arrêt Pyrénées-Ménilmontant

Intervenantes :

CHAHLA CHAFIQ : écrivaine et sociologue iranienne,
vivant en France, membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.
MIMOUNA HADJAM : militante associative, politique et féministe,
elle dirige l’association Africa, située au cœur de la Cité des 4000 à la Courneuve.

Un colloque animé par SOAD BABA-AISSA
Note d’intention :

Ce colloque part d’un constat : la question des femmes en exil, réfugiées est très peu abordée voire inexistante. Il devient donc nécessaire de rendre les femmes migrantes visibles et de mettre en lumière les problématiques que les réfugiées rencontrent, sous l’angle sociologique et juridique. Il est une nécessité de parler de ce sujet et des violences que les femmes vivent en tant que migrantes et du fait qu’elles sont invisibles, on ne parle pas d’elles et il est urgent de les faire entendre, de leur donner de la visibilité.

Le colloque est le début d’une mobilisation pour cette cause et a pour objectif de déclencher des actions militantes dont, en premier lieu, la lutte pour la reconnaissance d’un statut des femmes migrantes (combat mené par les associations Africa 93 et Femmes solidaires).

*exil : subst. masc.
a) Tout changement de résidence, volontaire ou non,
qui provoque un sentiment ou une impression de dépaysement.
b) Éloignement affectif ou moral; séparation qui fait qu’un être
est privé de ce à quoi ou de ce à qui il est attaché.

Renseignements et réservations obligatoires
auprès de
l’Association de Culture Berbère
Tél : 01 43 58 23 25
Email : contact@acbparis.org

 

 




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L’ex-directeur de campagne de Trump inculpé de complot contre les Etats-Unis

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Espionnage

L’ex-directeur de campagne de Trump inculpé de complot contre les Etats-Unis

L’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, est visé par 12 chefs d’inculpation, dont complot contre les Etats-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non déclarations de comptes détenus à l’étranger, a annoncé le porte-parole du procureur spécial de l’enquête russe.

M. Manafort, qui s’est rendu lundi au bureau du FBI du Washington, pourrait être présenté à la justice dans la foulée, a précisé Peter Carr, le porte-parole de Robert Mueller.

Auteur
AFP

 




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