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mardi 1 juillet 2025
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Alcaraz – Sinner : la finale la plus longue de l’histoire de Roland-Garros

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Roland-Garros a vécu ce dimanche 8 juin une finale d’anthologie qui entre directement dans la légende du tournoi. Carlos Alcaraz a triomphé au terme d’un duel titanesque face à Jannik Sinner, devenant le plus jeune joueur à s’imposer sur trois surfaces différentes en Grand Chelem. Mais surtout, ce match devient la plus longue finale jamais disputée à Paris, avec 5 heures et 29 minutes d’un combat haletant.

Le scénario du match fut renversant. L’Espagnol a d’abord perdu les deux premières manches : la première 4 jeux à 6, la seconde au tie-break, 6 jeux partout puis 4 points à 7 dans le jeu décisif. Mené deux sets à zéro, Alcaraz semblait au bord de la rupture. Mais il s’est accroché et a remporté le troisième set 6 jeux à 4, avant d’égaliser dans la quatrième manche, conclue au tie-break sur le score de 7 points à 3.

La cinquième manche, indécise et tendue, s’est jouée selon la nouvelle règle du super tie-break à 10 points. Alcaraz, porté par l’élan de son retour, l’a dominé 10 points à 2, s’imposant finalement au bout de l’effort et de la volonté.

Pour les amateurs, ce match a valeur de symbole. En l’absence des légendes Nadal et Djokovic, cette finale incarne le changement d’époque. Alcaraz et Sinner, deux jeunes joueurs au sommet de leur art, se sont livrés sans retenue dans une rencontre aussi technique qu’émotive. Le public du court Philippe-Chatrier, debout pendant de longs échanges, a assisté à ce que beaucoup décrivent déjà comme l’un des plus grands matchs de l’ère moderne.

« Jannik m’a obligé à tout donner. C’est le plus dur match que j’aie jamais joué », a déclaré Alcaraz après son sacre. À 22 ans, il confirme son statut de nouveau roi du tennis mondial — et offre à Roland-Garros une finale qui restera gravée dans les mémoires.

Djamal Guettala

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Hamid Benchaar : « Mes ouvrages ont été rejetés par des institutions algériennes »

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Hamid Benchaar

Dans l’œuvre de Hamid Benchaar, la mémoire est une force vive, un fil conducteur entre l’exil, les espoirs brisés et les rêves obstinés d’une jeunesse algérienne en quête de sens. Né dans les Aurès, il a grandi dans l’Algérie coloniale puis indépendante, traversant les mutations d’un pays en pleine recomposition. Ingénieur de formation, écrivain par nécessité intérieure, il tisse une littérature habitée par la sincérité du vécu et la densité de l’histoire.

De L’Enfant de la haute plaine à Cela commence toujours par un rêve, ses romans sont traversés par des figures en dérive ou en résistance, hantées par l’absence, les silences familiaux, les frontières visibles ou invisibles. Son dernier livre, centré sur Yazid, un enfant séparé de sa mère, nous entraîne dans une Algérie des années 1970 pleine de contradictions : promesse d’un avenir meilleur mais traversée de renoncements.

Dans cet entretien, Hamid Benchaar revient sur les origines de son écriture, la blessure de l’éloignement, la construction d’une voix à travers la langue, et ce rêve d’émancipation toujours vivant malgré les déracinements. Une conversation sensible, où la littérature devient un refuge, un cri contenu, une manière de survivre au silence et à l’oubli.

Le Matin d’Algérie : Votre roman s’intitule Cela commence toujours par un rêve. Que signifie ce titre pour vous ? Est-ce une promesse, une illusion ou une forme de résistance ?

Hamid Benchaar : Ce titre représente d’abord une promesse. C’était un rêve que ma génération s’était engagée à réaliser. Au lendemain de l’indépendance, nous étions nombreux à nous lancer dans des défis avec enthousiasme et détermination.

Le Matin d’Algérie : Le personnage de Yazid, séparé de sa mère à l’âge de cinq ans, porte une blessure originelle. Qu’est-ce qui vous a conduit à explorer cette faille intime ?

Hamid Benchaar : On dit souvent qu’une histoire vraie semble « sortie d’un roman ». Pourtant, la plupart des romans s’inspirent de la réalité. C’est le cas de Cela commence toujours par un rêve, né d’un drame lié à l’émigration. Il s’agit de l’histoire d’un ami de lycée, un architecte algérien, formé par l’école algérienne, qui, après de multiples déceptions professionnelles en Algérie, a voulu vivre le rêve américain en partant en Amérique du Nord.

Le roman explore les conséquences de la mauvaise gouvernance, qui pousse les jeunes à rêver d’autres horizons. En préparant ce livre, je me suis aussi souvenu d’un autre ami qui m’avait raconté, au lycée, un drame personnel : sa séparation d’avec sa mère à l’âge de cinq ans à cause d’un conflit familial, et leurs retrouvailles douze ans plus tard.

Le Matin d’Algérie : La figure maternelle dans votre livre est à la fois réelle et fantasmée. Comment avez-vous travaillé la complexité de ce lien ?

Hamid Benchaar : La figure maternelle est à la fois réelle et fantasmée. Pour Yazid, elle a été l’objet de ses rêves et de ses fantasmes pendant douze ans. Lorsqu’il la retrouve, il s’aperçoit que les images d’enfance qu’il avait soigneusement conservées en mémoire ne correspondent plus à la réalité de cet instant. Il brûlait d’envie de la prendre dans ses bras, de lui exprimer sa tendresse, de lui confier sa frustration, ses souffrances, sa révolte face à toutes ces années perdues. Cette rencontre est un moment clé du roman. Moi-même, j’ai vécu une séparation, celle d’avec mon père, durant toute mon enfance jusqu’à l’indépendance, à cause de la guerre. Mais l’absence d’une mère, comme celle vécue par Yazid, est encore plus douloureuse.

Le Matin d’Algérie : Votre récit se déroule dans l’Algérie des années 1970. Pourquoi cette période précisément ? Et qu’évoque-t-elle pour vous en termes de ruptures et de mutations ?

Hamid Benchaar : Yazid incarne plusieurs personnages qui m’ont marqué à différentes périodes de l’histoire algérienne : les années 1960, dans une Algérie encore marquée par un mode de vie à l’européenne, adopté par certaines familles ayant côtoyé les Européens ; les années 1970, où, lycéens, nous nous préparions pour le baccalauréat et les études universitaires, pleins d’ambition et confiants en nos réussites.

Cette période était cependant difficile, sous un régime autoritaire qui nous privait de liberté d’expression et de voyage. Nous vivions sous la surveillance d’un régime militaire et de ses services de sécurité. Il y avait des pénuries, non seulement de produits de première nécessité, mais aussi de biens culturels. Malgré cela, notre jeunesse et nos rêves nous portaient.

Après l’obtention de mon baccalauréat, je suis parti pour mes études d’ingénieur. De retour en Algérie, j’ai effectué mon service militaire, où, petite anecdote, j’étais dans la même brigade que l’écrivain Yasmina Khadra. Après l’armée, ce fut le travail et les retrouvailles avec mes camarades de lycée. Cette période, relativement tranquille, a duré une bonne partie des années 1980, jusqu’au choc du 5 octobre 1988. Jusque-là, aucun de nous n’avait envisagé de quitter l’Algérie. Mais les bouleversements politiques, avec une ouverture démocratique illusoire, et surtout la montée de l’islamisme, ont poussé certains à se poser des questions.

Le Matin d’Algérie : À travers Yazid, on perçoit le désarroi d’une jeunesse confrontée à la fin des idéaux. Est-ce un constat qui résonne avec d’autres générations ?

Hamid Benchaar : Le désarroi de ma génération a commencé à l’entrée dans la vie active, à la fin de l’expérience Boumédiène. Nous allions de déception en déception : problèmes de logement, insatisfaction professionnelle, tracasseries bureaucratiques, projets avortés dès leur lancement, initiatives bridées.

En dehors du travail, c’était le vide culturel. En somme, c’était la mort de nos idéaux de bâtir une Algérie portée par ses enfants post-indépendance. Le désarroi des générations suivantes est d’une autre nature : chômage, difficultés de logement, malgré des progrès significatifs. La « mal-vie » est accentuée par l’ouverture au monde via les télévisions satellitaires et les réseaux sociaux. Les jeunes ont l’impression que la vie est ailleurs, en Occident.

Le Matin d’Algérie : Vous décrivez subtilement la montée de l’islamisme et les glissements de la société. Comment avez-vous abordé ces transformations sans tomber dans le manichéisme ?

Hamid Benchaar : Tout a commencé sur les campus, où des groupes tentaient d’imposer aux filles un code vestimentaire strict et d’interdire les événements culturels, ce qui provoquait des affrontements avec les étudiants résistants. Puis, la société civile a été touchée par ces pressions, amplifiées par les victoires électorales de ces groupes, entraînant intimidations, menaces et peur parmi ceux qui ne partageaient pas ces valeurs.

J’ai vu des proches changer du jour au lendemain, certains abandonnant une carrière prometteuse, leur famille, leurs convictions. J’ai cherché à retracer ces bouleversements avec authenticité, en décrivant les étapes qui ont conduit à la décennie noire, ravageant des vies et poussant nombre d’entre nous à l’exil. Mon but était de relater la vérité, sans jugement, aussi dure soit-elle.

Le Matin d’Algérie : Ce roman est aussi celui du retour au pays, d’une tentative de réconciliation avec un passé refoulé. Écrire était-il pour vous une manière de « revenir » ?

Hamid Benchaar : Je n’ai jamais coupé les liens avec l’Algérie. Je retourne régulièrement au pays, seul ou en famille, et j’ai suivi son évolution. Lorsque j’ai commencé à écrire, après une carrière professionnelle en France et en Amérique du Nord, j’ai retrouvé en Algérie non seulement mon passé, mais aussi une source d’inspiration. Aujourd’hui, libéré des contraintes professionnelles et familiales, je passe plusieurs mois par an en Algérie.

Le Matin d’Algérie : Cela commence toujours par un rêve semble marquer une forme de maturité littéraire. Comment le situez-vous dans votre parcours, après Dans la gueule du loup, Un été algérien, Le faux barrage et L’Enfant de la haute plaine ?

Hamid Benchaar : L’Enfant de la haute plaine, mon premier roman, est une sorte de biographie qui montre ce qu’a vécu ma région des Aurès pendant la guerre d’indépendance. Il met en lumière l’importance de l’école algérienne et l’acharnement de mon père pour m’y faire admettre, alors que j’avais largement dépassé l’âge de la scolarisation.

L’indépendance et l’école m’ont sauvé. Cela commence toujours par un rêve est le roman de la génération de l’indépendance, qui a vécu enfant le colonialisme et la guerre, puis adolescent la liberté, où tout semblait possible. C’est un roman intime, dans lequel beaucoup de mes amis de l’époque se sont reconnus.

Le Matin d’Algérie : Quels thèmes ou obsessions reviennent malgré vous dans vos romans ? La mémoire, l’exil, les relations familiales sont-ils des axes que vous cultivez consciemment ?

Hamid Benchaar : La mémoire joue un grand rôle dans mon écriture. Mes romans s’inspirent de ce réservoir, qu’il s’agisse de souvenirs personnels ou d’événements vécus par des proches. Un ami m’a dit que mes livres sont si authentiques qu’ils pourraient être perçus comme l’histoire de n’importe quel lecteur.

L’exil, que j’ai moi-même vécu, ainsi que beaucoup d’Algériens, y compris ma famille, est omniprésent. Les contradictions de notre société, ses turbulences politiques et morales, sont aussi des sujets récurrents. Certains de mes ouvrages ont été rejetés par des institutions algériennes pour avoir abordé des thèmes sensibles. Cela commence toujours par un rêve a été sélectionné par le Salon du Livre d’Alger, avant d’être censuré.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes ingénieur de formation, consultant en technologies de l’information. Comment ce double profil technique et littéraire cohabite-t-il en vous ?

Hamid Benchaar : Privé de livres pendant une grande partie de mon enfance, faute d’avoir appris à lire, j’ai rattrapé ce retard une fois le français maîtrisé. Cette passion pour la lecture a éveillé en moi l’envie d’écrire. Avant d’être orienté vers les mathématiques au lycée, je rêvais d’études littéraires, peut-être de devenir journaliste ou écrivain. Mais la commission d’orientation en a décidé autrement. Plus tard, durant la décennie noire, en voyant le sort des journalistes, j’ai compris à quel danger j’avais échappé.

Le Matin d’Algérie : Votre style mêle sobriété et émotion retenue. Travaillez-vous beaucoup vos textes ? Quelle place occupe l’écriture dans votre quotidien ?

Hamid Benchaar : À Montréal, les cafés sont des lieux conviviaux, propices à la réflexion et à l’écriture. On peut y passer des heures sans être dérangé. J’écris généralement le matin. Après un premier jet, je reprends mes textes ou les fais relire par un ami proche. Lorsque j’étais consultant en technologies de l’information, je profitais de mes déplacements professionnels, dans des hôtels à l’extérieur de Montréal ou du Canada, pour écrire.

Le Matin d’Algérie : Que souhaitez-vous que le lecteur retienne de cette histoire ? Un message, une émotion, une image ?

Hamid Benchaar : L’émotion avant tout. Le rôle d’un écrivain est de faire voyager le lecteur, de susciter des émotions, et non de raconter des banalités. Mes romans, parfois durs, reflètent une réalité souvent plus cruelle. Les histoires que je raconte sont communes à beaucoup de mes compatriotes. Toutes ne se terminent pas de manière aussi dramatique que celle de Yazid, du moins je l’espère. L’émigration vers le Canada a souvent apporté des illusions, suivies de déceptions. Je ne cherche ni à transmettre un message ni à faire la morale.

Le Matin d’Algérie : Enfin, si vous deviez adresser une phrase à un jeune Algérien d’aujourd’hui, confronté au doute ou au déracinement, que lui diriez-vous pour qu’il continue à croire en ses rêves ?

Hamid Benchaar : Pendant des années, j’ai été désarmé face au désarroi des jeunes Algériens, notamment le phénomène des harragas. Aucun pays n’a connu autant de bouleversements en si peu de temps. Chaque génération semble étrangère à la suivante. Économie planifiée, puis de marché, et enfin parallèle ; francisation, arabisation, anglicisation : il y a de quoi perdre son latin ! Mais depuis quelque temps, j’ai de l’espoir. Le doute s’estompe face aux changements que j’observe lors de mes séjours au pays, et face à la désillusion de ceux qui ont tenté l’exil. À un jeune, je dirais : « Crois en tes rêves, car aujourd’hui, en Algérie, ils sont à nouveau possibles ».

Entretien réalisé par Djamal Guettala

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Ligue des nations : la France termine à la 3e place en s’imposant face à l’Allemagne

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France -Allemagne

L’équipe de France a décroché la troisième place de la Ligue des nations en battant l’Allemagne (2-0), ce dimanche 8 juin à Stuttgart. Le capitaine tricolore Kylian Mbappé (45e+1) et Michael Olise (84e) ont inscrit les deux buts français. La finale de la compétition opposera l’Espagne, tenante du titre, au Portugal, dimanche soir à Munich.

Dans ce match sans enjeu, à moins d’une semaine du début de la Coupe du monde des clubs, qui tombait très mal dans un calendrier saturé pour les internationaux, les Bleus ont bouclé la saison sur une note positive malgré une prestation assez brouillonne face à l’Allemagne (2-0). Sans être rayonnants, les hommes de Deschamps ont pris leur revanche avec des buts signés Mbappé (45e+1) et Michael Olise (84e) face à leur rival allemand qui les avait surclassés en mars 2024 en amical à Lyon.

Trois jours à peine après la déroute défensive contre l’Espagne de Lamine Yamal en demi-finale (4-5), les Bleus ont relevé la tête pour s’offrir un succès qui va permettre au sélectionneur d’éviter de partir en vacances avec le moral à zéro, avant de se lancer en septembre dans les qualifications du Mondial 2026, l’objectif majeur de l’année prochaine.

La prestation des vice-champions du monde est tout de même à relativiser car sans les nombreux arrêts décisifs de Mike Maignan, ils seraient repartis d’Allemagne avec une nouvelle contre-performance qui aurait fait tache dans un tableau d’ensemble déjà guère reluisant depuis plusieurs mois.

Face à des Allemands dominateurs et avides de se racheter après leur défaite contre le Portugal de Cristiano Ronaldo (1-2) mercredi, le gardien de l’AC Milan a sorti le grand jeu comme il le fait souvent sous le maillot bleu. Nick Wotemade (2e, 43e) et Karim Adeyemi (7e) ont tour à tour buté sur le rempart français, qui a aussi été sauvé par son poteau lors d’une tentative de Florian Wirtz (36e).

50e but en bleu pour Mbappé

Deschamps avait décidé d’effectuer huit changements par rapport à la demi-finale en donnant les clés de l’animation offensive à Rayan Cherki, titularisé pour la première fois après son entrée fracassante jeudi (un but, une passe décisive).

Mais le jeu français a été dans l’ensemble d’une grande pauvreté en première période, les Tricolores étant dominés dans les duels et manquant de maîtrise technique avant de bénéficier des nombreux espaces laissés par les Allemands après la pause.

Cherki a été longtemps le seul à surnager même s’il a également connu quelques déchets. Et c’est finalement Mbappé qui a fait basculer la rencontre d’un tir enroulé dans la surface dans le petit filet opposé après une longue transversale d’Aurélien Tchouaméni (45e+1). Ce but, son 50e en 90 sélections, constitue une délivrance pour le capitaine français qui n’avait plus marqué en bleu dans le cours du jeu depuis le 5 juin 2024 et un amical contre le Luxembourg (3-0).

Le capitaine a aussi offert une passe décisive à Olise, ce qui va permettre de calmer le débat lancinant sur son rendement en équipe de France, largement insuffisant ces derniers mois pour un joueur de sa dimension.

Mais le numéro 10 n’a pas tout réussi, loin de là, ratant des passes faciles et des actions sur lesquelles il aurait pu largement s’appliquer (47e, 62e et 82e) avant une reprise de volée splendide détournée par ter Stegen (80e). Il n’a pas non plus été aidé par ses compères de l’attaque, à l’image de Randal Kolo Muani, trop brouillon comme d’habitude, et Marcus Thuram, trop maladroit (45e+3, 70e) et trahi par le poteau du gardien allemand (59e).

Ce match ne restera donc pas dans les annales, tout comme cette saison de transition pour la France qui s’attaquera à la rentrée aux qualifications du Mondial 2026 dans un groupe comprenant l’Ukraine, l’Islande et l’Azerbaïdjan.

Rfi

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Coco Gauff décroche son premier titre à Roland-Garros en dominant Aryna Sabalenka

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Coco Gauff,

 À seulement 21 ans, la Floridienne Coco Gauff s’impose en grande dame du tennis féminin en remportant son premier titre à Roland-Garros, dimanche, face à la numéro 1 mondiale Aryna Sabalenka. Après une finale haletante, la jeune Américaine s’est imposée en trois sets 6-7 (5/7), 6-2, 6-4, inscrivant ainsi un nouveau chapitre à sa carrière déjà prometteuse.

Ce succès est le deuxième titre en Grand Chelem de Gauff, qui avait déjà brillé à l’US Open en 2023, où elle avait aussi battu Sabalenka en finale. Avec cette victoire sur la terre battue parisienne, la joueuse originaire de Floride confirme sa montée en puissance et sa capacité à rivaliser avec l’élite mondiale sur toutes les surfaces.

Dans un match d’une intensité rare, Gauff a su surmonter une première manche serrée, remportée au tie-break par Sabalenka. Elle a ensuite imposé son rythme dans les deux sets suivants, alliant puissance et précision pour déstabiliser la Bélarusse.

Cette victoire témoigne de son sang-froid et de sa maturité, qualités indispensables au plus haut niveau.

L’avenir semble radieux pour Coco Gauff, qui incarne la nouvelle génération du tennis féminin, à la fois talentueuse et déterminée. Roland-Garros pourrait bien n’être que le début d’une série de succès majeurs pour cette étoile montante.

Djamal Guettala

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Amour Abdenour triomphe au Dôme de Paris : la grandeur d’un maître sur scène

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Amour Abdenour

Amour Abdenour a illuminé la scène du Dôme de Paris le 7 juin 2025 à 20h30, inscrivant son nom en lettres d’or dans cette salle prestigieuse, presque mythique, qui a vu défiler les plus grands noms de la scène internationale. Ce soir-là, la musique kabyle n’a pas seulement résonné, elle a vibré, envoûté, bouleversé – portée par la voix, le cœur et l’âme d’un artiste d’exception.

J’y étais. Aux côtés de mon ami Youcef Zirem, témoin de tant d’émotions et de moments forts, nous avons partagé ce grand rendez-vous musical avec une foule nombreuse et fervente.

À l’approche du concert, une légère inquiétude flottait dans l’air – c’était le lendemain de l’Aïd, et l’on se demandait si le public allait répondre présent. Mais très vite, les doutes se sont dissipés : ils étaient là, nombreux, enthousiastes, rassemblés par l’amour de la musique et du patrimoine kabyle.

La salle immense était comble, les sièges occupés, les regards illuminés d’impatience et d’émotion. Une atmosphère unique, chargée d’attente et de chaleur humaine, emplissait les lieux.

Dans cette ambiance presque familiale, conviviale et vibrante, le spectacle a débuté sous le signe de la générosité artistique. Hanafi Moualfi, Hamid Aït Said et Souhila Mohandi ont assuré l’animation avec talent, humour et justesse. Chacun, à sa manière, a su instaurer un lien fort avec le public, mêlant légèreté et profondeur, rires et émotions. Hamid Aït Said a ouvert la soirée par un long poème, un hommage intense et touchant à l’artiste attendu. Ses mots, choisis avec soin, ont résonné comme un prélude sacré à un moment rare.

Puis vint l’instant tant espéré. Amour Abdenour est apparu sur scène sous une ovation nourrie, presque solennelle. L’émotion était palpable. D’un pas modeste, empreint d’élégance et de sérénité, il est allé à la rencontre de son public, saluant avec humilité, les traits empreints de reconnaissance. Il a pris place avec son mandole, cet instrument noble qui semble être le prolongement de son être. Dès les premières notes, la magie a opéré.

Pendant près de deux heures, dans une parfaite alchimie entre technique et émotion, il a enchaîné ses plus grands succès, offrant au public une performance à la fois dense, subtile et bouleversante.

À 73 ans, Abdenour Abdenour a chanté avec une vigueur et une sincérité qui forcent le respect. Chaque morceau devenait un voyage, chaque mot une caresse ou un cri, chaque mélodie un fil tendu entre les cœurs. Son orchestre, à la hauteur de l’événement, a sublimé chaque note, enveloppant le maître d’une aura sonore chaleureuse et raffinée.

L’organisation de la soirée fut remarquable, conduite avec professionnalisme, offrant un écrin parfait à la performance de l’artiste. Toutefois, on aurait aimé qu’un jeune chanteur ou une jeune chanteuse donne le coup d’envoi de la soirée en première partie, pour amorcer le spectacle sur une note d’avenir – une manière d’introduire la relève, de transmettre le flambeau. Une telle transition aurait permis de lier les générations, de montrer que la chanson kabyle, si bien portée par ses géants, est aussi riche de promesses.

Nous sommes repartis le cœur gonflé, l’âme en fête. Ce concert fut plus qu’un simple événement musical : c’était un moment suspendu, une communion rare entre un artiste et son public. Une célébration vibrante de la culture kabyle, de ses racines profondes et de son avenir lumineux.

Ce soir-là, au Dôme de Paris, Amour Abdenour n’a pas seulement chanté. Il a transmis, il a offert, il a uni. Et cette soirée, à n’en pas douter, restera gravée dans la mémoire collective comme l’un des grands chapitres de la chanson et de la musique kabyle.

Brahim Saci

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Suède-Algérie, les Verts peaufinent leur préparation

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EN Algérie

La sélection nationale de football poursuit sa préparation au Centre technique de Sidi Moussa (Alger), en prévision de son match amical face à la Suède, prévu le mardi 10 juin au Strawberry Arena de Stockholm (18h00, heure algérienne), a indiqué la Fédération algérienne (FAF) sur son site officiel.

Samedi, le sélectionneur national, Vladimir Petkovic, a dirigé une séance d’entraînement axée essentiellement sur les aspects technico-tactiques.

L’ensemble du groupe a pris part à cette session, marquée par une grande intensité, signe de l’implication des joueurs, souligne la FAF.

Les Verts s’envoleront pour la capitale suédoise ce dimanche après-midi à bord d’un vol spécial, prévu pour assurer les meilleures conditions de voyage à la sélection.

Côté effectif, la sélection algérienne sera privée des services de Youcef Belaïli et Mohamed-Amine Tougaï, engagés avec l’ES Tunis au Mondial des clubs qui se déroulera aux Etats-Unis (15 juin-13 juillet).

De son côté, l’attaquant Mohamed-Amine Amoura, sorti sur blessure face au Rwanda, a passé des examens médicaux approfondis qui ont confirmé sa blessure et, par conséquent, sera indisponible pour le prochain match amical face à la Suède.

 La sélection algérienne avait remporté son premier match amical face au Rwanda sur le score de 2 à 0, jeudi au stade Chahid Hamlaoui de Constantine.

Ces deux rencontres entrent dans le cadre des préparatifs en vue de la reprise des qualifications de la Coupe du monde 2026 en septembre prochain.

Au terme de la 6e journée des qualifications, disputée en mars dernier, l’Algérie occupe le fauteuil de leader avec 15 points, à trois longueurs de son poursuivant direct, le Mozambique.

Seul le premier de chaque groupe se qualifie directement pour la phase finale de la Coupe du monde 2026. Les quatre meilleurs deuxièmes disputeront un barrage continental puis un autre intercontinental, pour espérer se qualifier.

APS

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Gaza : à bord du Madleen, une résistance portée par Rima Hassan et Greta Thunberg

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Bateau pour la Palestine

Le bateau s’appelle Madleen. Il fend les eaux chaudes de Méditerranée en direction de la bande de Gaza. Sur le pont, douze humanitaires, mais aussi deux symboles vivants de ce que l’Europe voudrait oublier : Greta Thunberg, la militante écologiste suédoise, et Rima Hassan, nouvelle élue française d’origine palestinienne.

L’une incarne la jeunesse qui crie contre le silence climatique, l’autre une génération d’exilés qui refuse l’effacement. Ensemble, elles naviguent vers un territoire étouffé, où le mot « humanité » semble avoir été rayé des cartes diplomatiques.

Une traversée plus politique qu’humanitaire

Ne nous y trompons pas. Si le Madleen transporte des vivres, du lait, du matériel médical et des filtres à eau, sa cargaison la plus précieuse est immatérielle : la volonté de briser le blocus, non par les armes mais par le symbole. Depuis 17 ans, Gaza est une prison à ciel ouvert. Depuis octobre 2023, elle est devenue un abattoir à ciel fermé. Dans ce contexte, chaque mètre nautique franchi vers les côtes palestiniennes devient un acte d’insubordination contre la passivité mondiale.

À bord, la tension est palpable. L’équipage signale avoir été survolé par des drones. On sait qu’Israël considère toute approche maritime comme un « acte hostile ». Mais les membres de la flottille s’en tiennent à une éthique de désobéissance pacifique. « Nous ne sommes pas des pirates, nous sommes des êtres humains porteurs d’aide pour d’autres êtres humains », a déclaré Thunberg avant le départ depuis la Sicile. Ce que beaucoup perçoivent comme de l’utopie, elles l’assument comme un devoir.

Rima Hassan : entre racines et rupture

Pour Rima Hassan, cette traversée n’a rien d’une aventure exotique. Elle est née dans un camp de réfugiés. Sa famille a fui la Palestine. Son engagement n’est pas celui d’un parti, mais d’un corps vivant qui revient sur la terre qu’on lui refuse. Fraîchement élue députée européenne sous l’étiquette de La France insoumise, elle n’attend pas la rentrée parlementaire pour agir. Son premier acte : embarquer. Le message est clair : il ne suffit plus de voter, il faut voguer. Quitter les hémicycles aseptisés pour les eaux risquées où le droit international s’est noyé depuis longtemps.

Son geste dérange. Il heurte les diplomaties tièdes et les gouvernements qui, en Europe, tolèrent l’intolérable. Il rappelle que l’humanité n’est pas un luxe réservé aux puissants.

Une mer, deux rives, mille gouffres

La Méditerranée est-elle encore une mer de passage ou est-elle devenue un cimetière liquide ? D’un côté, les plages dorées d’Israël, de l’autre, les ruines calcinées de Gaza. Entre les deux, le Madleen trace sa ligne. Une ligne de vie dans un monde qui ne connaît plus que des lignes rouges à ne pas franchir.

Depuis Alger, Marseille ou Beyrouth, cette traversée parle à tous les peuples réduits au silence, aux exilés qui ont gardé la mer dans leurs veines, aux mères de Gaza qui attendent un signe du large.

Et maintenant ?

À l’heure où ces lignes sont écrites, le Madleen n’a pas encore atteint sa destination. Sera-t-il intercepté ? Arraisonné ? Laissera-t-on passer cette lueur fragile au cœur de la nuit gazaouie ? Rien n’est certain, sauf ceci : ce bateau, déjà, a réveillé des consciences. Il ne changera peut-être pas la géopolitique, mais il rappelle que résister, c’est parfois simplement oser naviguer à contre-courant.

Rima Hassan et Greta Thunberg, dans leur fragilité et leur courage, redonnent à la Méditerranée sa fonction première : relier les peuples. Gaza, aujourd’hui, attend. Et dans l’attente, ce sont les femmes, une fois encore, qui avancent en premières.

Djamal Guettala

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Accidents de la route : 9 morts et 277 blessés en 24 heures

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Accident

Neuf personnes sont décédées et 277 autres ont été blessées dans des accidents de la route, survenus au cours des dernières 24 heures dans plusieurs wilayas, indique dimanche un communiqué de la Protection civile.

Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya d’Adrar avec deux (2) morts et trois (3) blessés, suite à une collision entre deux véhicules au lieudit Kasr Aghil, dans la daïra de Fanoughil, précise la même source.

APS

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Prix Berbère Télévision 2025 du roman amazigh : trois finalistes, un seul lauréat

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Prix Berbère Télévision 2025 du roman amazigh:

Lancée par Berbère Télévision au début de l’année 2025, la première édition du Prix du roman amazigh marque une étape fondatrice pour la reconnaissance de la création littéraire en tamazight. Trois finalistes sont en lice, et un seul recevra la récompense le 28 juin prochain. Doté de 500 000 dinars, ce prix veut installer durablement la langue amazighe dans le paysage littéraire national.

Le Prix Berbère Télévision 2025 du  roman amazigh franchit une étape décisive avec l’annonce par la chaîne de télévision d’expression amazighe de sa shortlist officielle. Trois finalistes ont été retenus parmi huit romans en compétition. L’un d’entre eux sera désigné lauréat le 28 juin prochain, lors d’une cérémonie très attendue. 

Les trois romans finalistes sont :  » Aggus » de Farida Sahoui, publié chez Talsa Éditions ; « Tigusa ntissas » de Rachida Ben Sidhoum, paru aux Éditions Imtidad et « Tawkilt tamcumt »  de Rachid Tighilt, également publié chez Éditions Imtidad.

Les œuvres ont été sélectionnées sur la base de critères linguistiques, littéraires, historiques et socioculturels, définis par un jury pluridisciplinaire composé de cinq membres : un romancier confirmé qui a aussi la qualité de  critique littéraire journalistique,  des universitaires spécialisés en linguistique et en  littérature ( T. Ould Amar, Allaoua Rabhi, Ramdane Achour,  Hacene Harlouane et Salhi Mohad Akli)

« Pour une langue encore en phase de normalisation comme le tamazight, l’expertise linguistique est cruciale dans l’évaluation des manuscrits », souligne Takfarinas Nait Chabane,  présentateur dune émission littéraire sur la chaîne et commissaire du Prix.

Un prix modeste aux ambitions grandes

Doté d’une récompense de 500 000 dinars, le Prix Berbère Télévision distingue un seul lauréat, sans classement secondaire. « Il n’y a ni deuxième ni troisième place. Un seul roman sera primé », précise T. Nait Chabane. « Le lancement de ce prix intervient à un moment où la production romanesque en tamazight connaît un développement phénoménal et inédit », a encore déclaré le commissairedu Prix.

Outre la dotation financière, l’auteur primé bénéficiera d’une large promotion sur les antennes de BRTV, et d’une visibilité accrue au sein des cercles littéraires.

Un jalon pour la littérature amazighe

Le prix se veut complémentaire aux distinctions existantes, comme le Prix du Président de la République pour la littérature et la langue amazighe, le Grand Prix Assia Djebar, ou encore le Prix Mohammed-Dib. Il vise à soutenir la création littéraire en tamazight, plus particulièrement dans le genre romanesque, encore relativement jeune dans ce champ linguistique. 

Pour cette première édition, seules les œuvres publiées en 2024 étaient éligibles. Un neuvième roman, publié en 2001, a été écarté pour non-conformité au règlement. Les organisateurs annoncent que la prochaine édition portera sur les publications de l’année 2025.  Les œuvres doivent être exclusivement en graphie latine. 

Une dynamique médiatique et culturelle

En amont de la désignation du lauréat, BRTV a déjà diffusé une émission spéciale consacrée aux huit romans en lice, offrant une vitrine précieuse aux auteurs, souvent peu connus du grand public. En instaurant ce prix, la chaîne communautaire entend stimuler la création, susciter des vocations et ancrer durablement la littérature amazighe dans le paysage culturel national.

L’ambition est claire : faire du roman amazigh un outil de mémoire, d’expression identitaire et de dialogue culturel, à la hauteur de la richesse plurielle que porte cette langue. Si les moyens restent modestes, la portée symbolique, elle, est immense. Verdict attendu le 28 juin. 

La rédaction

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Rodolphe Saadé à Alger : un signe d’apaisement, selon Abdelkader Haddouche

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Abdelkader Haddouche

Alors que les relations entre l’Algérie et la France traversent une crise inédite, marquée par l’absence d’ambassadeurs et une montée des tensions diplomatiques, la visite à Alger de Rodolphe Saadé, président du groupe maritime CMA CGM, soulève de nombreuses interrogations.

C’est après sa déclaration au journal El Khabar que nous avons contacté Dr Abdelkader Haddouche, universitaire et ancien député du FLN, représentant de la communauté algérienne du sud de la France à l’Assemblée populaire nationale (APN), pour recueillir son analyse sur cette initiative économique qui semble se substituer à un dialogue politique inexistant.

Selon lui, cette visite pourrait être « un indicateur d’efforts parallèles de pacification, alors même que les tensions s’aggravent, et une réouverture progressive des relations avec une personnalité plus proche de Macron et du monde économique que des politiques, lesquels appartiennent majoritairement aux courants de droite et d’extrême droite ».

Dans cet entretien Abdelkader Haddouche revient sur les enjeux diplomatiques, les messages politiques implicites, et les pistes de sortie de crise envisageables entre Alger et Paris.

Le Matin d’Algérie : Comment interprétez-vous la visite de Rodolphe Saadé à Alger, alors que les relations entre l’Algérie et la France traversent une crise inédite ?

Abdelkader Haddouche : En effet, cette visite de M. Rodolphe Saadé, PDG de la compagnie maritime CMA-CGM, s’est effectuée dans un contexte excessivement sensible où les relations entre Alger et Paris sont caractérisées depuis des mois par un climat de tension extrême. Il faut rappeler que pour la première fois les relations officielles entre les deux Etats sont quasi rompues en l’absence des deux ambassadeurs. Ce qu’est inédit dans l’histoire des relations politiques et diplomatiques entre les deux pays.

Il est donc tout à fait possible que l’Elysée a opté pour une personnalité du monde économique afin d’envoyer un message à Alger et ce en l’absence de contacts directs via des canaux officiels qu’ils soient politique, diplomatique ou sécuritaire. La visite de cet homme doit sans doute avoir une mission double, c’est-à-dire économique et politique et faire comme on dit d’une pierre de coups.

Je pense que d’un côté comme de l’autre, on commence à s’interroger sur les graves conséquences sur plusieurs plans que pourrait engendrer la continuité d’une telle crise. Envisager un rapprochement entre les deux gouvernements est quelque chose de souhaitable et le plutôt sera le mieux pour tout le monde.

Il ne faut surtout pas que cette crise s’éternise sinon ça sera en faveur des courants idéologiques populistes qui misent sur l’escalade jusqu’à atteindre le point de non retour dans ces relations bilatérales; d’où l’urgence et l’impérieuse nécessité d’une entente politique entre les deux Etats.

Le Matin d’Algérie : Peut-on sérieusement envisager que cet homme d’affaires, sans fonction politique officielle, soit porteur d’un message de la part du président Macron ?

Abdelkader Haddouche : Je pense que dans certains cercles autour d’Emmanuel Macron à l’Elysée et d’autres en dehors ne valident pas la ligne politique de l’actuel gouvernement français vis-à-vis de l’Algérie, d’autant qu’elle est contre-productive, y compris aux yeux des partisans de l’extrême droite française. Ensuite, presque tout le monde parmi les initiés de la politique française s’accorde à dire aujourd’hui que l’actuel ministre de l’Intérieur fait de la carte algérienne un slogan pour un besoin de politique interne.

Autrement dit, l’enjeu est l’échéance de 2027 c’est-à-dire l’après-Emmanuel Macron qui n’a plus les coudés franches. Faute de majorité parlementaire, ce dernier doit choisir entre composer avec l’actuelle Assemblée avec toutes ses contradictions ou bien la dissoudre à nouveau sinon appeler à une présidentielle anticipée. Les deux derniers scénarios risquent de provoquer de lourdes conséquences sur la politique de la France et de son image dans le monde. Cela étant dit, du côté algérien et sur le plan médiatique plus précisément, il faudra peut être, éviter de commenter moins souvent les déclarations et sorties du patron des LR dès lors et actuel ministre de l’Intérieur. Cette campagne médiatique risque d’avoir l’effet inverse…

Sinon, oui la médiation peut se révéler efficace et apporter de vraies solutions à des problématiques réelles et complexes (à l’instar de celle que nous évoquons) là ou des politiques n’ont pas réussi. Ensuite ce qui compte au final ce sont les résultats n’est-ce-pas ?

Je vous rappelle que grâce à des intermédiaires (journaliste américain (Pierre Salinger), un espion soviétique de l’ex KGB Gueorgui Bolchakov, procureur américain et ambassadeur soviétique) entre le président américain John F. Kennedy et sovétique Nikita Khrouchtchev, qu’un dénouement pacifique à la crise dite des missiles de Cuba en 1962 a pu être trouvé. Un accord verbal entre les deux Hommes a suffit pour éviter l’apocalypse à la planète entière.

Bien évidement que la situation dont nous discutons est tout autre et n’a absolument rien à voir avec le contexte de la guerre froide ou le degré et la complexité de la crise évoquée. D’autant que le volume des intérêts culturels, économiques et commerciaux ainsi que celui des défis sécuritaires et géopolitiques en Méditerranée et dans le monde entre l’Algérie et la France sont loin d’être insignifiants pour ne pas agir des deux coté afin de contenir cette crise qui ne fait que perdurer.

Moralité de l’histoire est qu’on ne peut surmonter les difficultés diplomatiques et construire de véritables partenariats économiques sans volonté politique commune.

Le Matin d’Algérie : Pourquoi, selon vous, les autorités algériennes ont-elles choisi de recevoir une figure économique proche de l’Élysée plutôt qu’un interlocuteur diplomatique ou politique ?

Abdelkader Haddouche : A mon avis, les autorités algériennes ne peuvent pas rester insensibles à cette situation. La particularité de la crise politique entre les deux gouvernements et l’impasse dans laquelle se trouve la relation bilatérale exigent des efforts particuliers supplémentaires des deux cotés. Je pense que la décision de recevoir cet opérateur économique au palais d’El Mouradia par le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune a été prise à un moment où on a senti que du côté de l’Elysée on cherche à apaiser les tensions et trouver une issue positive à ce quiproquo franco-algérien qui n’a que trop duré. Je pense que les deux démarches sont louables et prouvent que le sens des intérêts et défis communs priment et l’emportent sur le reste.

Le Matin d’Algérie : Dans le contexte de gel des canaux officiels – notamment l’absence d’ambassadeurs dans les deux capitales –, ce type de rencontre peut-il avoir un impact réel sur la crise ?

Abdelkader Haddouche : Certes, la situation des relations entre les deux pays est singulièrement tendue et ce depuis quelques mois déjà. Certains lobbys anti-Algériens à Paris et pas que… encouragent cela et ils sont prêts à aller plus loin encore et pourquoi pas jusqu’à provoquer une rupture totale qui pourrait être lourde de conséquences à tous points de vue pour l’axe Paris-Alger et tout l’espace méditerranéen.

Enfin, la diplomatie économique peut être tout à fait complémentaire à celle menée par les instances officielles. Je pense qu’elle est en capacité de pouvoir amorcer une nouvelle phase de dialogue et arriver à un éventuel compromis voire un accord d’amitié. Accord basé sur une coopération économique véritable et un respect sincère et mutuel. Ce qui ne peut être que bénéfique pour tout le monde.

Le Matin d’Algérie : Vous avez déclaré au journal El Khabar que la situation actuelle profite surtout à l’extrême droite française. En quoi cette instrumentalisation vous semble-t-elle dangereuse pour l’avenir des relations bilatérales ?

Abdelkader Haddouche : Je vous rappelle que nous avons une communauté ancienne et suffisamment importante en France, ce qui explique (entre autres) l’intérêt spécifique porté à cette relation entre Paris et Alger. Et aujourd’hui, force est de constater que la première force politique en France est représentée par l’extrême droite et ses différents relais ainsi que la droite dite forte ou conservatrice incarnée depuis peu et sans doute jusqu’aux prochaines élections présidentielles au moins par un certain Bruno Retailleau.

Et sachant que le président sortant ne peut rempiler pour un nouveau mandat et une gauche suffisamment divisée ceci m’amène à dire que l’arrivée au pouvoir des durs en 2027 à l’Elysée est un scénario à ne pas écarter totalement ! Je vous laisse imaginer l’impact que pourrait avoir une telle configuration politique. Pour ma part, je considère que toute tentative qui va dans les sens du rapprochement entre les deux rives de la Méditerranée mérite d’être encouragée et soutenue. Ça était ma démarche durant mon mandat parlementaire de 2012 à 2017 dans le cadre du groupe d’amitié Algérie-France et avant et après le mandat en ma qualité double de militant et observateur politique.

Le Matin d’Algérie : Quelles seraient, selon vous, les conditions nécessaires pour sortir durablement de cette impasse entre Alger et Paris ?

Abdelkader Haddouche : Dans un premier temps, le retour des ambassadeurs à leurs postes et l’ouverture d’un dialogue franc et sincère dans un cadre institutionnel et non pas sur les chaînes de propagandes et les réseaux sociaux. Ensuite une volonté politique commune fixant comme objectif une relation solide et décomplexée. Une relation qui se veut exemplaire et mutuellement respectueuse avec comme cap une coopération économique forte avec une dimension amicale et fraternelle fondée sur la langue française, la culture et le patrimoine commun, le tout s’inscrit dans un processus de progrès et de prospérité partagée dans un espace méditerranéen stable et apaisé.

Car une telle instabilité et de telles tensions dans ces relations risquent d’impacter terriblement les deux pays et tout le porteur méditerranéen dans la mesure où l’axe Alger-Paris est considéré comme élément structurant des relations entre les deux rives et un facteur de prospérité économique et d’équilibre géopolitique et sécuritaire.

Entretien par Djamal Guettala

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