500 personnes réunies à Marseille pour une marche blanche contre un "crime raciste"
Avant le rassemblement prévu ce dimanche après-midi à Puget-sur-Argens, environ 500 personnes ont pris part en fin de matinée à une marche blanche à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, ressortissant tunisien tué dans cette commune varoise le 31 mai dernier.
La foule, silencieuse et vêtue de blanc, s’est rassemblée dans la dignité pour dénoncer ce que les proches de la victime et de nombreuses associations qualifient de « crime raciste ». Pancartes à la main, les participants scandaient : « Justice pour Hichem », « Pas de paix sans justice », « Stop aux crimes racistes ».
Hichem Miraoui, âgé de 46 ans, était coiffeur à Puget-sur-Argens. Il a été mortellement agressé devant son salon, dans des circonstances encore floues. Pour ses proches, il ne fait aucun doute que cette agression a été motivée par la haine raciale. « Hichem n’était pas un inconnu pour nous. Il représentait la gentillesse, la discrétion, le travail. Il ne méritait pas de mourir ainsi », confie un participant, les yeux embués.
Les manifestants ont également pointé du doigt le manque de couverture médiatique et la lenteur de la justice, estimant que si les rôles avaient été inversés, la réaction aurait été toute autre. Plusieurs associations antiracistes et collectifs citoyens ont relayé l’appel à mobilisation.
La marche s’est conclue par une minute de silence et une prise de parole poignante de proches de la victime, appelant à la vérité, à la justice, et au refus de l’oubli.
Un second rassemblement est prévu ce dimanche à 15h à Puget-sur-Argens, sur les lieux mêmes du drame, pour continuer à faire entendre la voix de ceux que l’on entend trop rarement.
Lounès Hadj-Ahmed occupe une place singulière dans le paysage littéraire contemporain, à la croisée du soin et de l’écriture. Sa double posture de psychiatre et d’écrivain confère à son œuvre une profondeur rare, mêlant expertise clinique et sensibilité littéraire pour explorer les méandres de l’âme humaine avec une acuité remarquable.
Au contact quotidien des souffrances intimes, des silences chargés de sens, des failles invisibles qui sculptent les trajectoires individuelles, Hadj-Ahmed nourrit son écriture d’une immersion profonde dans le réel psychique. Son regard de clinicien, affûté par des années d’écoute et d’analyse, imprègne chaque page d’une attention particulière aux voix intérieures, aux non-dits et aux symptômes porteurs de sens.
Loin d’une littérature purement fictionnelle, son œuvre s’ancre dans une compréhension fine des mécanismes de défense, des processus de résilience et de reconstruction psychique. Ses personnages, jamais caricaturaux, se déploient avec une densité psychologique rare, traduisant un regard profondément humaniste et éthique sur l’existence. Il aborde les thématiques de la folie, du déracinement, de la mémoire traumatique et du clivage identitaire avec subtilité, évitant aussi bien le pathos que la surinterprétation.
Dans L’Exil – Les Gilets jaunes des deux rives, publié en mai 2020, Hadj-Ahmed explore la complexité identitaire de celles et ceux pris entre deux mondes, deux cultures, deux territoires. À travers le personnage d’Aït UNEF, figure à la fois tourmentée et profondément humaine, il met en lumière les tensions psychiques et sociales liées à l’errance, au déracinement et à la perte de repères. L’exil, chez lui, dépasse la simple idée de déplacement géographique : c’est un état d’âme, une fracture intime qui reflète les grandes douleurs contemporaines. En liant cette trajectoire individuelle au mouvement des Gilets jaunes, il tisse un pont entre la souffrance personnelle et les fractures collectives, donnant à son récit une portée à la fois intime et universelle.
Cette articulation entre mémoire collective et souffrance psychique se révèle également avec justesse dans Tifa, raconte-moi ton histoire. Le récit y prend la forme d’une cure symbolique, où la parole devient outil de transmission, et l’écriture, un geste de guérison. À travers ce travail de mémoire, l’auteur montre comment la littérature peut devenir un espace de soin, un lieu de reconstruction où l’on redonne sens à ce qui fut fragmenté, où l’on parvient à nommer l’innommable.
Lounès Hadj-Ahmed tisse ainsi un lien subtil entre la clinique psychiatrique et les dynamiques narratives, entre la science du psychisme et l’art de raconter. Son écriture, empreinte de rigueur professionnelle et d’empathie, fait de lui une voix singulière parmi les auteurs d’origine maghrébine en France. Sa démarche littéraire, profondément éthique, accorde une attention particulière au poids de chaque mot, conscient de son impact sur l’histoire individuelle comme sur la mémoire collective.
Dans cet entretien, il nous donne à voir comment son double regard – celui du psychiatre et de l’écrivain – façonne une œuvre profondément habitée par les failles invisibles, les blessures silencieuses, les mécanismes de défense qui traversent les parcours de vie. Fort de son expérience clinique, il propose une littérature habitée par la résilience, une parole à la fois lucide et réparatrice.
À travers L’Exil et Tifa, il explore avec humanité les tensions identitaires, les effets du déracinement, la mémoire traumatique et les luttes sociales, tout en conférant à ses personnages une intensité émotionnelle rare. Il nous parle de la littérature comme d’un espace de soin, de la parole comme d’un outil de reconstruction, et de l’écriture comme d’un prolongement du geste thérapeutique. En conjuguant exigence littéraire et sens clinique, Lounès Hadj-Ahmed construit une œuvre à la croisée du réel et du récit, profondément humaniste, lucide et nécessaire.
Le Matin d’Algérie : Votre écriture est profondément marquée par votre expérience de psychiatre. Comment cette pratique clinique influence-t-elle votre manière de créer des personnages et de construire vos récits ?
Lounès Hadj-Ahmed : Ma pratique de la psychiatrie m’a appris, avant toute chose, à rester modeste et lucide face à la complexité humaine. C’est souvent dans les zones d’incertitude que naît l’écriture, comme toute forme d’expression artistique d’ailleurs. Écrire, c’est aussi témoigner d’une époque, d’un espace, d’une société, mais surtout, d’un ressenti intérieur. La psychiatrie se situe au carrefour de plusieurs disciplines : la médecine, la psychologie, la philosophie et la sociologie. Elle impose de ne jamais s’enfermer dans des certitudes. Cette posture de recul, cette distance thérapeutique, je la transpose naturellement dans mon rapport à l’écriture. Créer des personnages, c’est aussi leur offrir une liberté, les laisser évoluer dans leur complexité, sans les juger ni les enfermer. Écrire est pour moi une forme de thérapie personnelle, mais aussi un miroir tendu à nos propres blessures. Et, inévitablement, c’est un acte d’engagement — politique, social, humain.
Le Matin d’Algérie : Dans L’Exil – Les Gilets jaunes des deux rives, vous explorez la double appartenance culturelle et les tensions identitaires. Peut-on dire que votre roman propose une lecture psychique des fractures sociales contemporaines ?
Lounès Hadj-Ahmed : Absolument. L’exil, tel qu’il est vécu aujourd’hui, est bien plus qu’un simple déplacement géographique : c’est souvent une tentative d’apaisement intérieur face à des conflits psychiques et sociaux profonds. Les personnages de mon roman sont traversés par cette envie de fuir, de respirer ailleurs, comme si l’ailleurs pouvait panser les blessures de l’ici. L’exil devient alors un mécanisme de survie, mais aussi un symptôme collectif. À travers mon regard de psychiatre, je m’interroge sur les causes de ce phénomène de masse, amplifié par la mondialisation, les réseaux sociaux et l’immédiateté de l’information. Traverser des frontières au péril de sa vie, c’est parfois un équivalent symbolique d’un suicide collectif. Le désir de « changer d’air », souvent formulé comme un espoir, peut aussi être animé par une douleur insupportable.
Le Matin d’Algérie : Vous accordez une grande attention aux voix intérieures, aux non-dits, aux silences. Pensez-vous que la littérature peut, à sa manière, remplir une fonction thérapeutique ?
Lounès Hadj-Ahmed : Les voix intérieures sont probablement la jonction entre le vécu et le ressenti. Chacun de nous a un seuil d’acceptabilité et de résilience nécessaire à tout processus de restructuration. L’être humain est un acteur économique, social et philosophique. L’aspect culturel a façonné nos sociétés ; cependant, les blessures issues des souffrances cumulées, parfois transgénérationnelles, sont le produit de l’ensemble de ces facteurs. Les études scientifiques ont démontré que la santé mentale constitue un véritable défi pour nos pouvoirs politiques. Les maladies psychiatriques sont équitablement réparties à travers le monde ; seule leur expression clinique diffère. La souffrance humaine, quant à elle, est universelle.
Le Matin d’Algérie : Le thème de l’exil revient régulièrement dans votre œuvre, à la fois comme expérience personnelle et comme métaphore universelle. Que signifie pour vous « être exilé » aujourd’hui ?
Lounès Hadj-Ahmed : L’exil est une expérience paradoxale : il est à la fois une échappée nécessaire et une rupture douloureuse. C’est une déchirure avec la terre natale, les souvenirs d’enfance, l’enfance elle-même. Il y a quelque chose de fondamentalement oxymorique dans ce vécu : on quitte pour survivre, mais on laisse derrière une part de soi. Notre époque est marquée par des guerres, des crises économiques, des bouleversements climatiques…
Dans ce contexte, l’homme devient un être en mouvement, cherchant son équilibre, tant matériel que mental. Les migrations ne sont pas seulement le fruit de décisions politiques ou économiques : elles relèvent d’un besoin vital de retrouver un sens à sa vie. Comme le disait si bien Lounis Aït Menguellet, témoin de son temps, chacun a ses raisons.
Le Matin d’Algérie : Dans Tifa, raconte-moi ton histoire, la parole semble jouer un rôle central, presque cathartique. Quel lien établissez-vous entre la narration et la guérison psychique ?
Lounès Hadj-Ahmed : Tifa prolonge cette démarche d’écriture qui mêle récit intime et observation sociale. Ce personnage, récurrent dans mes ouvrages, cristallise les contradictions de notre époque et les blessures de mon propre regard. Écrire, pour moi, c’est d’abord un processus de guérison. C’est une parole adressée, un espace de confession, une manière d’éclairer l’obscur.
Dans la tradition chrétienne, on parle de confession ; chez nous, ce rôle revient souvent à l’imam, au marabout ou au sage du village. Le psychiatre, lui, agit à travers la parole, l’écoute, l’empathie — mais selon une démarche rigoureuse et structurée, fondée sur des bases scientifiques. Nous traitons les troubles par la parole, mais aussi, si besoin, par des médicaments. Il ne s’agit pas seulement de calmer les symptômes, mais de comprendre ce qui se joue au plus profond de l’individu. En ce sens, la narration est un acte de soin.
Le Matin d’Algérie : Votre écriture évite le pathos tout en restant profondément empathique. Comment parvenez-vous à maintenir cet équilibre entre analyse et émotion, distance et engagement ?
Lounès Hadj-Ahmed : Je pense que cela tient à ma manière d’écrire : je ne cherche ni à convaincre ni à émouvoir de manière forcée. J’écris dans une sorte de symbiose entre ce que je ressens et ce que je veux transmettre. Il y a une part de moi dans chaque mot, chaque silence. L’équilibre vient souvent lors de la relecture. C’est à ce moment-là que je mesure la distance nécessaire. Écrire, c’est toujours s’exposer à l’autre, mais aussi accepter d’être interprété différemment. Chaque lecteur fait sa propre lecture, et c’est ce qui me touche le plus dans l’acte d’écrire : cette rencontre imprévisible entre le texte et l’autre.
Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?
Lounès Hadj-Ahmed : Oui, je poursuis l’aventure de Tifa, qui m’accompagne comme un fil rouge à travers ces temps troublés. Elle continue d’évoluer, de me surprendre, et de porter en elle les échos d’un monde en mutation.
Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?
Lounès Hadj-Ahmed : Mes récits sont comme un tableau récapitulatif des vécus de notre société, une société qui a traversé des guerres, des traumatismes, et subi des invasions qui ont marqué à jamais la mémoire collective. Le traumatisme post-conflictuel reste, encore aujourd’hui, d’une brûlante actualité.
Le groupe paramilitaire russe Wagner a annoncé ce vendredi 6 juin la fin officielle de sa mission au Mali, un pays où ses mercenaires opéraient depuis plusieurs années aux côtés de l’armée putschiste. Une annonce en apparence planifiée, mais qui soulève de nombreuses interrogations sur les véritables raisons de ce retrait. D’autant que le vide laissé par Wagner semble déjà comblé par l’Africa Corps, une force supplétive du ministère russe de la Défense, qui s’installe dans la continuité.
Contrairement à ce qui nous est présenté, le départ des mercenaires de Wagner et l’arrivée d’Africa Corps est une simple opération de chaises musicales. Selon un communiqué relayé par le média russe Sputnik, Wagner affirme avoir « accompli sa mission principale », en restaurant le contrôle des capitales provinciales par les « autorités légitimes » du pays. Le groupe se targue aussi d’avoir « éliminé des milliers de terroristes », sans fournir de preuves indépendantes ni de bilan vérifiable.
Un récit à prendre avec mille précautions, alors que les violences djihadistes ont repris de plus belle ces dernières semaines, avec des attaques coordonnées d’AQMI dans le centre et le sud du pays, jusqu’aux portes de Bamako.
En réalité, le retrait de Wagner n’est pas une surprise pour les observateurs avertis. Une source à Bamako, contactée par la chaîne Al Arabiya Al Hadath, rappelle que ce désengagement était prévu depuis avril, mais aurait été retardé pour organiser le passage de relais avec les troupes de l’Africa Corps. Cette force, créée début 2024 sous la tutelle directe du ministère russe de la Défense, marque une volonté de Moscou de reprendre le contrôle d’un outil devenu trop indépendant, voire incontrôlable, après la rébellion avortée de Prigojine en juin 2023.
Mais au-delà des logiques internes à Moscou, certains analystes évoquent une possible pression extérieure, notamment en provenance d’Alger. L’Algérie, acteur central au Sahel et partenaire stratégique du Mali, aurait exprimé sa réticence face à la présence prolongée de mercenaires incontrôlables sur son flanc sud. Certains présentent ce changement comme une concession russe pour l’Algérie, ce qui peut probable quand on sait que Poutine n’a même pas invité notre pays le 9 mai dernier à la célébration de la fin de la Seconde guerre mondiale, alors même qu’il a déroulé le tapis rouge à plein de potentats africains. Par ailleurs la présence des mercenaires d’Africa Corps n’est pas une nouveauté en Afrique. Il n’y a nul retrait russe de la région.
Reste à savoir si ce changement de façade modifiera réellement la donne sécuritaire au Mali. Les forces de l’Africa Corps, bien que plus encadrées, restent une force étrangère impliquée dans un conflit complexe, où les abus et l’opacité ont souvent caractérisé l’action des supplétifs russes. Le départ de Wagner signe-t-il une rupture ou un simple habillage diplomatique d’une stratégie inchangée ? Et surtout, l’Algérie, isolée sur le plan internationale, qui revendique un rôle stabilisateur dans la région, pourra-t-elle peser durablement sur les orientations sécuritaires de Bamako et de ses partenaires ? Peu probable.
Une chose est sûre : le théâtre sahélien n’en a pas fini avec les jeux d’influence et les redéploiements tactiques, entre puissances régionales et acteurs globaux. Quant aux populations maliennes, elles continuent de payer le prix fort d’une guerre sans fin. Par ailleurs, la multiplication des attaques terroristes islamistes sur au Mali, au Niger et au Burkina Fasa augurent une sérieuse fragilité de ces trois régimes putschistes qui ont assis pourtant leur pouvoir sur la souveraineté et le retour de la sécurité.
Figure du combat démocratique en Algérie, l’avocate et femme politique Zoubida Assoul a annoncé, jeudi, son retrait de la présidence de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), qu’elle avait fondée et dirigée depuis sa création. Dans une déclaration empreinte d’émotion, elle a expliqué sa décision comme une étape naturelle dans un parcours marqué par la constance de ses engagements.
« Il est temps pour moi de passer le flambeau. Les responsabilités politiques doivent circuler, se renouveler, porter d’autres voix, d’autres énergies », a déclaré Assoul, soulignant que ce choix a été mûrement réfléchi.
Militante des droits humains, ancienne magistrate, Zoubida Assoul s’est imposée au fil des années comme une voix singulière dans le paysage politique algérien. Son engagement a particulièrement gagné en visibilité lors du Hirak, où elle fut l’une des rares figures politiques à défendre sans ambiguïté une transition démocratique portée par le peuple.
Dans sa déclaration, Assoul a tenu à remercier ses compagnons de route, tout en insistant sur l’importance de la relève :
« Le combat pour l’État de droit, la démocratie et la justice sociale ne s’arrête pas. Il doit être repris, nourri, prolongé par d’autres générations. »
Si elle se retire de la direction de l’UCP, elle n’a pas pour autant annoncé un retrait total de la scène publique. « Je resterai fidèle à mes convictions, disponible pour mon pays, autrement », a-t-elle précisé, laissant entendre qu’elle continuera à s’exprimer et à contribuer au débat national.
Sa décision intervient dans un contexte politique toujours verrouillé, où l’espace d’expression pour les forces d’opposition reste étroit. Pour beaucoup, ce départ marque la fin d’un chapitre, mais peut aussi ouvrir la voie à une nouvelle dynamique au sein de l’UCP, dont l’avenir immédiat dépendra de sa capacité à se réinventer.
Zoubida Assoul, qui a souvent incarné une politique de principes plus que de compromis, quitte la tête du parti avec un bilan mitigé sur le plan électoral, mais une reconnaissance indéniable quant à la clarté de ses positions.
Qui est Zoubida Assoul ?
Née à Bir El Ater (Tébessa), Zoubida Assoul est juriste de formation et ancienne magistrate.
Elle se reconvertit alors en avocate au barreau d’Alger, où elle se distingue par sa défense des libertés individuelles et des détenus d’opinion.
En 2012, elle fonde avec des militants l’Union pour le changement et le progrès (UCP), parti centriste prônant l’alternance démocratique.
Durant le Hirak, elle devient l’une des figures de la « voix politique » du mouvement, réclamant un processus constituant et une transition pacifique vers un État de droit.
Zoubida Assoul est également membre fondatrice du Pacte de l’Alternative Démocratique (PAD), regroupement de partis et d’acteurs de la société civile opposés à l’agenda électoral imposé par le pouvoir en 2019.
En 2024, elle décide de participer aux élections présidentielles mais ne parviendra pas à dépasser le cap de la collecte des signatures qui lui permettrait de prendre part à la course.
Aujourd’hui, elle quitte la présidence de l’UCP, mais affirme rester engagée dans la vie publique et le combat démocratique.
Le retrait du groupe Wagner du Mali, annoncé début juin 2025, marque un tournant majeur dans la présence militaire russe au Sahel. Mais ce départ ne signifie pas la fin de l’influence de Moscou dans la région : il s’accompagne d’une relève immédiate par Africa Corps, une force paramilitaire désormais sous contrôle direct du Kremlin.
Wagner quitte le Mali, Africa Corps prend le relais
Après plus de trois ans de présence, le groupe Wagner a officiellement annoncé son retrait du Mali, affirmant avoir « accompli sa mission » auprès de la junte militaire malienne. Selon Wagner, ses mercenaires auraient permis la reprise de toutes les capitales régionales par les autorités maliennes, contribuant à la lutte contre les groupes jihadistes et à la consolidation du pouvoir de Bamako178. Toutefois, de larges pans du territoire restent sous contrôle de groupes armés, et la situation sécuritaire demeure fragile1.
Dès l’annonce du départ de Wagner, Africa Corps, une nouvelle structure paramilitaire créée avec le soutien du ministère russe de la Défense, a confirmé sa présence continue au Mali. Cette transition était en préparation depuis plusieurs mois et est désormais officiellement actée124.
Africa Corps : continuité ou rupture ?
Africa Corps représente à la fois une continuité et une rupture avec Wagner. Sur le plan des effectifs, 70 à 80 % des membres d’Africa Corps seraient d’anciens combattants de Wagner, rejoints par de nouvelles recrues plus jeunes258. Plusieurs ex-commandants emblématiques de Wagner, connus pour leur expérience en Ukraine, Syrie ou Libye, ont également été intégrés à la nouvelle structure5.
La principale différence réside dans le mode de contrôle : alors que Wagner bénéficiait d’une relative autonomie et d’une gestion opaque, Africa Corps est une organisation beaucoup plus centralisée, placée sous la supervision directe du ministère russe de la Défense. Moscou entend ainsi reprendre la main sur ses opérations africaines, après la mort d’Evgueni Prigojine, fondateur de Wagner, en août 2023, et la tentative de rébellion avortée contre le Kremlin156.
Objectifs et missions d’Africa Corps au Mali
La mission d’Africa Corps s’inscrit dans la continuité de celle de Wagner : soutenir militairement la junte malienne, former les forces locales et fournir du matériel militaire. Depuis janvier 2025, la Russie a livré au Mali plus d’une centaine de véhicules militaires, dont des chars et des blindés, pour renforcer le dispositif sur place5.
Néanmoins, plusieurs observateurs notent un changement d’approche : Africa Corps devrait mettre davantage l’accent sur la formation, le conseil et la fourniture d’équipements, plutôt que sur l’engagement direct dans des combats contre les groupes jihadistes46. Cette évolution vise à pérenniser l’influence russe tout en limitant les pertes humaines et les risques politiques pour Moscou.
Un enjeu géopolitique majeur au Sahel
Le remplacement de Wagner par Africa Corps intervient dans un contexte de recomposition des alliances au Sahel. Après deux coups d’État en 2020 et 2021, la junte malienne a rompu avec ses partenaires occidentaux, expulsant les forces françaises et onusiennes du pays pour se tourner vers la Russie125. L’arrivée d’Africa Corps confirme la volonté de Moscou de s’imposer comme un acteur incontournable de la sécurité régionale, face au retrait progressif des puissances occidentales34.
Pour Bamako, le maintien d’un partenaire militaire russe est crucial dans la lutte contre l’insurrection islamiste, même si l’efficacité de cette coopération reste contestée par certains analystes, au vu de la persistance de la menace jihadiste sur une grande partie du territoire malien15.
Conclusion
Le départ de Wagner et l’arrivée d’Africa Corps ne constituent pas une rupture, mais bien une évolution de la stratégie russe au Mali. En centralisant le contrôle de ses opérations et en misant sur la formation et l’équipement, Moscou entend consolider son influence en Afrique de l’Ouest, tout en adaptant sa posture aux nouveaux défis sécuritaires et politiques du Sahel.
Il y a des scènes qui en disent plus qu’un long discours : un camion accidenté, des bouteilles de Fanta répandues sur le goudron, et un homme au volant d’une berline à 400 millions qui descend pour les empocher. Un spectacle d’une rare élégance, où l’avidité se porte aussi bien que le costume trois-pièces.
Le plus ironique ? Tout le monde regarde. Certains rient, d’autres soupirent. Mais au fond, tout le monde comprend : chez nous, ce n’est pas un simple vol, c’est un art de vivre. La règle est claire : tout ce qui traîne appartient au premier qui ose tendre la main. Qu’on s’appelle ouvrier, maire ou ministre, la dignité n’est plus un frein, juste un accessoire superflu.
Le petit employé de bureau qui subtilise un stylo Bic « parce que l’État ne s’en apercevra pas ». Le maire qui signe des marchés douteux avec la gravité d’un chef de chœur. Le ministre qui planque ses milliards sous le soleil de Panama, persuadé que c’est un placement d’avenir. Tous, au fond, partagent la même logique que celui qui s’est penché sur le Fanta : la conviction que tout est à prendre, sans scrupule.
Ici, on ne vole pas parce qu’on a faim. On vole parce qu’on le peut. Parce que c’est devenu naturel, presque rassurant. Le premier arrivé est le premier servi, peu importe que l’objet en question soit une bouteille de soda ou un gisement de gaz.
Le résultat est le même : un pays qui se vide, un peuple qui s’habitue.
Certains aiment comparer ces prédateurs à des fourmis. Mais les fourmis travaillent et ne prennent que ce qu’il leur faut. Nos voleurs, eux, pillent pour la gloire, pour la posture, pour le simple plaisir de dire : « Moi aussi, j’ai eu ma part ». Comme ce conducteur de berline qui n’a pas hésité à descendre pour grappiller ce qu’il pouvait.
Et ce sport, on le pratique à tous les niveaux. Abdeslam Bouchouareb, Saâdani, Ould Kaddour, Saïd Bouteflika, Sellal, Haddad, Ouyahia… Des noms qui hantent encore nos colonnes, champions toutes catégories confondues. D’autres se sont ajoutés depuis l’intronisation de Tebboune au pouvoir.
Quant aux habitués des couloirs administratifs, ces cercles qui gravitent derrière chaque président, wali, maire ou chef de daïra, ils restent toujours en place. Le chef change, eux s’accrochent. Jamais rassasiés, toujours à l’affût de la moindre miette. Car si le gros morceau est réservé aux puissants, les miettes, elles, trouvent toujours preneur.
Pendant que la France et d’autres pays menacent de geler les comptes planqués à l’étranger – comptes dont on se demande bien à qui ils appartiennent réellement –, chez nous, on continue de se partager la dîme locale. Pas d’hypocrisie : on a des rapaces d’exportation et des rapaces bien de chez nous. C’est la mondialisation – ou plutôt l’algérianisation – de la rapine, la touche locale en prime.
Le pire ? Ces scènes ne choquent même plus. Elles amusent, font hausser les épaules, et finissent par s’oublier. Après tout, si l’État ne protège pas ses biens, pourquoi devrions-nous les respecter ? Si le chef pille en toute impunité, pourquoi pas nous ? Ici, la dignité est en option, et l’option est rarement cochée.
Et pourtant, il reste une gifle à distribuer. Car ce n’est pas la fatalité. Ce n’est pas un gène qu’on se transmet en famille. C’est un choix : celui de l’indignité. Celui de l’égoïsme comme horizon, de la petitesse comme fierté – fierté qui, tôt ou tard, finit dans la poubelle de l’Histoire.
Heureusement, tout n’est pas noir. De temps en temps, un homme retrouve des millions perdus et les rend à leur propriétaire. Des citoyens refusent la tentation. Des irréductibles qui persistent à croire que l’honneur n’est pas une anomalie. Des gestes rares, presque exotiques, dans un paysage où la main tendue est toujours prête à arracher.
Le paradoxe, c’est qu’à mesure que le vol se banalise, la moindre étincelle de probité devient un éclat aveuglant. Parce qu’elle révèle ce que nous avons perdu : la force de dire « non », la fierté de résister, la conviction que le bien commun n’est pas un buffet à volonté.
À force de voler, on finit par ne plus rien avoir. Ni trottoir entier, ni bureau équipé, ni dignité à brandir. À force de confondre le bien public avec un self-service, on se retrouve avec un pays qui s’effondre sous le poids de ses propres rapaces. La bouteille de Fanta n’était qu’un détail ; elle symbolise un naufrage collectif : tout prendre, tout vider… et mourir de soif.
Car la main qui vole n’est jamais rassasiée. Elle vole encore, encore, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à prendre. Jusqu’à ce qu’elle finisse par s’arracher elle-même. Parce qu’ici, la seule limite au vol, c’est la disparition de ce qu’il y a à voler.
Alors, oui, cette chronique est une gifle. Pour tous ceux qui, en secret ou à visage découvert, pensent que voler est un droit. Pour tous ceux qui, au volant d’une berline ou assis derrière un bureau, n’ont jamais cessé d’être ce voleur de Fanta. Parce qu’au fond, même si tout est à prendre, tout n’est pas permis. Et la dignité, elle, ne se monnaye pas.
Amina Damerdji s’est imposée avec Bientôt les vivants comme l’une des voix littéraires les plus singulières de sa génération. Publié en Algérie aux éditions Barzakh et en France chez Gallimard, ce roman a été couronné du Prix Transfuge du roman francophone 2024 ainsi que du Prix de littérature arabe des lycéens.
Il s’agit d’une traversée à vif de l’Algérie des années 1990, où l’adolescence se heurte à la mémoire meurtrie, à l’Histoire qui brûle, aux silences familiaux et aux élans de vie. À travers le regard de Selma, l’héroïne, Amina Damerdji explore la puissance du lien aux êtres, au cheval, à la nature, dans une langue dense et subtile. Le livre paraîtra bientôt en poche, prolongeant sa résonance auprès d’un lectorat élargi.
Dans cet entretien accordé à Le Matin d’Algérie, elle revient sur ce qui habite son écriture : l’intime, l’histoire, la complexité humaine — et cette attention portée à ce qui palpite entre les vivants et les ombres.
Le Matin d’Algérie : Vous avez grandi entre plusieurs cultures. Comment ce parcours nourrit-il votre écriture ?
Amina Damerdji : Je pense que l’habitude de circuler entre plusieurs mondes donne un point de vue particulier sur les choses, un décalage dans lequel l’écriture peut s’insérer, oui.
Le Matin d’Algérie : Pourquoi avoir choisi de situer Bientôt les vivants dans l’Algérie des années 1990 ?
Amina Damerdji : Ma famille et moi avons quitté l’Algérie en 1994, puis nous y sommes beaucoup revenus, plusieurs fois par an. L’Algérie des années 1990 a marqué toute mon enfance et ma trajectoire avec ce départ.
Le Matin d’Algérie : Selma trouve dans l’équitation un refuge puissant. Que symbolise ce lien au cheval dans ce contexte ?
Amina Damerdji : Il s’agit moins d’un symbole que d’un rapport direct, plein et sensoriel au monde qui entoure cette jeune fille. Alors que les êtres qu’elle aime, son père, son oncle, se déchirent, elle trouve dans son lien avec ce cheval, Sheïtane, une façon puissante et simple de se mettre en relation, un endroit où l’amour a toute sa place sans conflit.
Le Matin d’Algérie : Votre roman mêle violence historique et poésie intime. Comment avez-vous trouvé cet équilibre délicat ?
Amina Damerdji : C’était très intuitif. Je pense que c’est ainsi que les gens vivent et traversent des périodes difficiles. Même dans les pires moments on peut se rappeler d’un élément heureux, une odeur, un instant suspendu avec des amis, des liens forts. Je voulais que mes personnages soient à l’image de cela, la vie à travers la violence.
Le Matin d’Algérie : L’amour entre Selma et Adel est à la fois secret et intense. Que vouliez-vous exprimer à travers cette relation ?
Amina Damerdji : C’est la première relation amoureuse de Selma. C’est aussi une façon d’accéder à un monde social qui n’est pas le sien ni celui de sa famille. Adel est également puissamment lié au massacre de Sidi Youcef.
Le Matin d’Algérie : Le massacre de Sidi Youcef reste en arrière-plan du récit. Comment avez-vous abordé cette mémoire sans tomber dans le pathos ?
Amina Damerdji : En montrant combien les gens qui ont commis ou subi ce massacre étaient des êtres vivants, divisés, complexes, faisant des choix, bons ou mauvais qui allaient conditionner leur vie et ceux de leurs proches. Le pathos écrase tout, la liberté, l’intelligence. Je voulais montrer des personnages libres et intelligents, même dans leur malheur.
Le Matin d’Algérie : Comment décririez-vous votre style d’écriture et votre rapport à la langue ?
Amina Damerdji : Intime, vital.
Le Matin d’Algérie : Vos recherches en littérature cubaine influencent-elles votre fiction ?
Amina Damerdji : Elles ont influencé le sujet de mon premier roman, puisque c’est en faisant ma thèse à Cuba que j’ai découvert cette femme fascinante, Haydée Santamaria, mais je crois que l’influence s’arrête là. Ce que j’écris s’enracine bien plus profondément dans mon existence.
Le Matin d’Algérie : Bientôt les vivants a été publié à Alger et à Paris. Que représente pour vous ce double ancrage éditorial ?
Amina Damerdji : Un grand bonheur. C’était important pour moi qu’il y ait aussi une édition algérienne de Bientôt les vivants. Barzakh est une maison d’édition extraordinaire, les échanges avec mon éditrice algérienne (qui porte le même prénom que l’héroïne du roman) me nourrissent sur le long terme.
Le Matin d’Algérie : Le titre Bientôt les vivants est fort et mystérieux. Quelle signification lui donnez-vous ?
Amina Damerdji : Il est emprunté à un vers de Poussière de juillet de Kateb Yacine. Je l’aime pour son optimisme mais aussi parce qu’il s’agit de vivants — pas seulement d’êtres humains. Il y est question de chevaux, d’un cheval en particulier, d’un chat, d’une forêt (la forêt de Baïnem). Je voulais montrer que la guerre, la violence attaquent toutes les formes de vie.
Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous travaillé la voix d’une adolescente en pleine construction, fragile et complexe ?
Amina Damerdji : En essayant d’être au plus près de mon personnage, de la connaître au mieux, mois après mois. Selma est devenue une amie intime.
Le Matin d’Algérie : Vous évitez les récits manichéens. Est-ce un choix délibéré, une forme d’engagement littéraire ?
Amina Damerdji : Oui, je crois que, à l’heure où les discours les plus diffusés médiatiquement nous étouffent de leur manichéisme, de leur conflictualité mise en scène et peu propice à rendre le monde intelligible, la littérature peut aller gratter ces discours, voir ce qu’il y a sous les positions, les trajectoires humaines et politiques, proposer des récits à hauteur d’âme.
Le Matin d’Algérie : Enfin, selon vous, quel pouvoir la littérature peut-elle encore avoir aujourd’hui dans la transmission des mémoires ?
Amina Damerdji : Je suis persuadée que la littérature peut jouer un rôle important dans la question mémorielle, qu’il s’agisse de la décennie noire ou d’autres pans de l’histoire. En ce moment, je travaille au développement d’une série qui porte sur une autre période de l’histoire algérienne (le XIXe) et là encore, en lisant, en créant des personnages complexes — ou tout simplement humains — je m’aperçois qu’il y a beaucoup de choses à dire et transmettre de notre histoire.
Les autorités israéliennes reconnaissent soutenir et armer un clan palestinien opposé au Hamas dans la bande de Gaza, affirmant que cela sert leurs « buts de guerre » et « sauve des vies de soldats » engagés dans l’offensive contre le mouvement islamiste dans le territoire palestinien.
Incapable d’annihiler la capacité militaire du Hamas dans la bande de Gaza, Israël encourage et arme une milice palestinienne rivale. La pratique n’est pas nouvelle. Cependant ce groupe de miliciens est accusé entre de pillages de l’aide humanitaire et de proximité de certains groupes avec Daech. Rien que ça !
L’ancien ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, élu d’extrême droite, a affirmé, lors d’un entretien accordé jeudi 5 juin à la radio publique Kan Bet, que le gouvernement de Netanyahou armait un groupe lié à l’État islamique dans la bande de Gaza.
« Oui », a confirmé vendredi 6 juin lors d’une conférence de presse le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de l’armée israélienne, à la question de savoir si son institution était « favorable » à ce que des armes soient fournies à des milices dans la bande de Gaza. « Nous agissons de diverses manières contre le gouvernement du Hamas », dont l’« effondrement » est un des « buts de guerre », a ajouté l’officier : « Pour y parvenir, nous avons recours à une gamme de méthodes [mais] je ne peux pas en dire plus ».
La veille, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait confirmé des déclarations d’un député, Avigdor Lieberman, ex-ministre de la Défense, ayant révélé à la chaîne publique israélienne Kan que le gouvernement « donnait des armes à un groupe de criminels et de malfaiteurs ».
Selon des médias israéliens et palestiniens, ce groupe rassemble des membres d’une tribu bédouine dirigée par Yasser Abou Chabab. Le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) décrit Yasser Abou Chabab comme le chef d’un « gang criminel opérant dans la région de Rafah [ville à cheval entre la bande de Gaza et l’Égypte, NDLR] et accusé de piller les camions d’aide » humanitaire à Gaza.
« Qu’est-ce que Lieberman a divulgué ? Que des sources de sécurité ont activé un clan de Gaza qui s’oppose au Hamas ? Qu’y a-t-il de mal à cela ? », a lancé Benyamin Netanyahu dans une vidéo publiée sur son compte X jeudi. « Il n’y a que du bon », a-t-il ajouté, « cela sauve des vies de soldats israéliens » dans la bande de Gaza, où Israël combat le Hamas depuis son attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
Le clan d’Abou Chabab a choisi « la voie de la trahison et du vol », selon le Hamas
Selon l’ECFR, Yasser Abou Chabab « aurait été précédemment emprisonné par le Hamas pour trafic de drogue. Son frère aurait été tué par le Hamas lors d’une opération de répression contre les attaques du groupe contre les convois d’aide de l’ONU. » Réagissant aux révélations israéliennes sur le clan Abou Chabab, le Hamas a déclaré que ce groupe avait « choisi la voie de la trahison et du vol » et appelé les civils à s’opposer à lui.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, affirme disposer de preuves d’une « coordination claire entre ces bandes de pillards, les collaborateurs de l’occupation [Israël, NDLR] et l’armée ennemie elle-même dans le pillage de l’aide et la fabrication de crises humanitaires qui aggravent les souffrances » des Palestiniens.
Un rapport des Nations unies, publié il y a quelques jours, met en garde les autorités marocaines contre les violations des droits humains du peuple sahraouis suite à une vaste opération de destruction et des déplacements forcés. Il s’agit selon le rapport des zones situées le long de la côte atlantique du Sahara occidental.
Les rapporteurs de l’ONU reprochent au royaume chérifien de forcer les détenteurs de biens sur la côte atlantique du Sahara occidental, une zone concernée par le referendum sur l’autodétermination, à se déplacer. Selon le rapport, des centaines de maisons ont ainsi été détruites ou incendiées en bord de mer. Les terrains, des propriétés privées ont été confisqués entre 2022 et 2024. Des projets touristiques et dans le domaine de l’énergie verte, sont en cours de réalisation, dans cette zone, indique le rapport de l’ONU. De plus en plus de multinationales comme Engie, GE Vernova ou Enim s’installent dans ces zones vidées d’habitants.
L’ONU note également une dégradation nette des droits humains avec la multiplication des intimidations et d’oppression sur les habitants. Dans une lettre adressée au palais royal marocain, l’ONU demande des explications sur ces agissements, appelant le Maroc à respecter ces engagements au niveau des droits humains et du droit international.
Les rapporteurs demandent aussi au Maroc de garantir au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination. Face à ses exactions, les défenseurs des droits de l’homme au Sahara occidental accusent le Maroc de vouloir y changer les données démographiques en encourageants les Marocains à s’y installer.
Le Maroc nie toutes ces accusations qui émanent selon Rabat de ceux qui « politisent les mesures de l’ONU ».
Rappelons toutefois que dix-neuf militants sahraouis déclarés coupables par des tribunaux marocains à l’issue de procédures inéquitables il y a de longues années sont toujours emprisonnés, rapportent Human Rights Watch et Amnesty International.
Ce samedi 7 juin, le public algérien est invité à découvrir Première Ligne, le dernier long-métrage du réalisateur Merzak Allouache, une figure emblématique du cinéma national.
Après plusieurs décennies à questionner la société algérienne à travers ses films, Merzak Allouache revient avec une œuvre intense, engagée et nécessaire. Mais derrière cet événement cinématographique majeur se cache une réalité préoccupante : la diffusion reste extrêmement limitée, conséquence de la fragilité persistante des infrastructures culturelles du pays.
Un regard lucide sur l’Algérie contemporaine
Première Ligne poursuit la trajectoire artistique d’Allouache, qui n’a jamais cessé d’explorer les zones d’ombre, les fractures sociales et les silences historiques d’une Algérie en quête de vérité et d’apaisement. Fidèle à son style frontal, le film aborde des questions sensibles avec un réalisme poignant, offrant un miroir cru à une société marquée par ses blessures.
Dans un pays où les lieux de diffusion cinématographique se font rares et où la culture reste souvent confinée à des sphères restreintes, chaque film d’Allouache est un appel vibrant à la réflexion et à la mobilisation.
Une diffusion restreinte et inégale
Malgré son importance, Première Ligne ne sera projeté que dans une poignée de salles à travers le pays. À Alger, il est visible dans les trois salles du complexe TVM à Garden City, la salle Sahel à Chéraga, la salle Ibn Khaldoun au centre-ville ainsi que les salles Ibn Zeydoun et Cosmos à Riadh El Feth. À Oran, il sera diffusé dans les trois salles du complexe Cinégold ainsi que dans les deux salles du complexe AZ Grand Hôtel. Enfin, à Constantine, la salle Ahmed Bey accueille le film.
Les horaires de projection ne sont pas encore communiqués, laissant les spectateurs dans l’obligation de se renseigner directement auprès des établissements.
L’absence criante de la Cinémathèque nationale
L’un des points les plus décevants reste l’absence totale de la Cinémathèque nationale dans ce premier cycle de diffusion. Or, cet établissement est censé être le pilier de la promotion du cinéma d’auteur algérien et un relais essentiel pour la démocratisation culturelle.
L’absence de Première Ligne dans la programmation officielle de la Cinémathèque nationale ainsi que dans d’autres centres culturels de villes comme Bejaïa, Annaba ou Tizi Ouzou, interroge sur la place réelle accordée au cinéma d’auteur dans les politiques culturelles nationales.
Une invitation à voir, partager et agir
En 2025, il y a très peu de salles dédiées au 7e art. Aller au cinéma en Algérie est devenu un privilège réservé à quelques-uns. La fréquentation des salles de cinéma a lourdement chuté tant un nombre impressionnant de salles sombres a fermé ces dernières années.
Pourtant, la culture, et notamment le cinéma, est un vecteur crucial de mémoire, de dialogue et de construction sociale.
Première Ligne n’est pas seulement un film à voir, c’est un signal fort envoyé à la société et aux décideurs. Soutenir cette œuvre, c’est participer à la survie d’un cinéma algérien libre et engagé, capable de porter les voix souvent oubliées.
Merzak Allouache, en signant Première Ligne, rappelle que le cinéma est un combat. Celui de raconter, celui d’être vu, celui d’être entendu. Et dans un pays où la désertification des salles menace la diversité culturelle, ce combat est plus que jamais d’actualité.
Le public algérien, mais aussi les institutions, sont donc appelés à répondre présents, pour que le cinéma d’auteur retrouve la place qu’il mérite dans le paysage culturel national.
Christian Estrosi, puissant maire de Nice et Delphine Ernotte, présidente de France Télévision ainsi que la compagne du maire Laura Tenoudji sont placés en...
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