2 avril 2025
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La justice française refuse d’extrader Abdeslam Bouchouareb en Algérie

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Abdeslam Bouchouareb

Coup dur pour la justice algérienne qui vient d’essuyer un énième refus d’extradition d’un Algérien réfugié en France. Cette fois la justice française a refusé d’extrader rien de moins qu’un ancien ministre, Abdesslam Bouchouareb vers Algérie.

Ce mercredi 5 mars, le parquet général a demandé à la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’opposer un avis défavorable aux six demandes d’extradition vers l’Algérie d’Abdesselam Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines entre 2014 et 2017 sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika.

Depuis près de dix-huit mois, la justice algérienne réclame l’extradition d’Abdesselam Bouchouareb afin qu’il exécute cinq peines d’emprisonnement de vingt ans chacune et pour le poursuivre dans un sixième dossier d’infractions économiques et financières. Celui qui est désormais installé en France, dans les Alpes-Maritimes, était ministre de l’Industrie et des Mines entre 2014 et 2017 sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika.

Ce mercredi 5 mars, le parquet général a demandé à la cour d’appel d’Aix-en-Provence d’opposer un avis défavorable aux six demandes d’extradition vers l’Algérie d’Abdesselam Bouchouareb. « L’éloignement de M. Bouchouareb, gravement malade, ferait courir à celui-ci, si ce n’est un risque de vie, (un risque) de déclin rapide et irréversible de son état de santé », a estimé l’avocat général, Raphaël Sanesi de Gentile. Pourtant, ce ministre trainerait bien des casseroles.

La justice algérienne a réclamé aussi l’extradition de nombreux opposants algériens réfugiés en France. En vain.

Trois anciens ministres de Bouteflika, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal et Noureddine Bedoui, Saïd Bouteflika ainsi que plusieurs ministres et généraux purgent de longues peines de prison. Même l’ancien patron des services de renseignement, Bachir Tartag, souffrant, serait placé en résidence surveillée à Oran depuis septembre dernier, selon Africa Intelligence, où il purgera le reste de sa peine. Il avait été condamné par le tribunal militaire de Blida en mars 2022 à 6 ans de prison ferme.

Yacine K.

Ligue 2 : le président du MBR et l’entraîneur des gardiens de l’USMH suspendus

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Football

La commission de discipline de la Ligue nationale de football amateur (LNFA), a annoncé lundi sa décision de suspendre, à titre conservatoire, à partir du 3 mars 2025, le président du MB Rouissat, Mohamed Larouci Bensaci et l’entraîneur des gardiens de l’USM El-Harrach, Hocine Belalem, qui seront convoqués «dans les prochains jours pour audition», a indiqué la LNFA, dans un communiqué diffusé sur son site officiel.

Cette mesure fait suite «aux graves incidents qui se sont produits sur le terrain du 18 février de Ouargla», qui devait abriter jeudi dernier, le match MBR-USMH, comptant pour la 21e journée du championnat de Ligue 2 amateur (Groupe Centre-Est), avant d’être annulé par l’arbitre.

«La commission de discipline qui s’est réunie ce lundi, a laissé le dossier ouvert concernant l’affaire du match MBR-USMH jusqu’à complément d’enquête, audition de toutes les parties et examen de tous les rapports», précise la même source.

La Fédération algérienne de football (FAF), avait annoncé, suite à ces évènements, l’ouverture d’une enquête afin de faire toute la lumière sur ces incidents et établir les responsabilités. Dans un communiqué publié sur son site officiel, la FAF avait rappelé son engagement en faveur d’un football basé sur les valeurs de respect, de fair-play et de convivialité.

Match Rouissat – El Harrach : six personnes arrêtées pour incitation à la haine et à la discrimination

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Tribunaux

Les services de sécurité ont interpellé six individus soupçonnés d’incitation à la haine et à la discrimination dans le cadre des incidents ayant émaillé le match opposant Mostaqbal Rouissat à l’USM El Harrach.

Une enquête déclenchée après des réactions indignées

Dans un communiqué, la Sûreté nationale a indiqué que des vidéos incitant à la haine et à la discrimination avaient été repérées sur les réseaux sociaux. En réponse aux réactions indignées des habitants et des militants de la ville de Ouargla, une enquête préliminaire a été ouverte par l’Unité de lutte contre la cybercriminalité de la Sûreté de l’État d’Alger, sous la supervision du parquet compétent.

Les citoyens de Ouargla ont fermement condamné ces déclarations et dénoncé les discours discriminatoires à caractère régionaliste, ainsi que les tentatives d’intimidation visant les habitants des régions du sud algérien. Face à l’ampleur de cette campagne de haine, ils ont exigé une intervention de la justice pour mettre un terme à ces agissements.

Par ailleurs, des avocats de Ouargla ont constitué un dossier afin d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces discours discriminatoires.

Les investigations techniques et de terrain ont permis d’identifier les propriétaires des comptes diffusant ces contenus. Six suspects ont ainsi été arrêtés, certains ayant déjà un casier judiciaire. Lors des interpellations, les services de sécurité ont saisi des téléphones portables utilisés pour propager ces messages haineux.

Ces arrestations s’ajoutent à celles effectuées la veille, le mardi 4 mars 2025, où deux autres individus avaient été placés en détention provisoire pour avoir tenu des propos discriminatoires et haineux en lien avec cette même rencontre sportive.

Présentation devant la justice

Les six suspects arrêtés ont été déférés ce mercredi 5 mars 2025 devant le Procureur de la République près le Pôle Criminel National de Lutte contre les Infractions Liées aux Technologies de l’Information et de la Communication. Ils sont poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation, notamment :

diffusion de vidéos portant atteinte à l’intérêt national,  promotion et publication de contenus menaçant l’ordre et la sécurité publics et incitation à la discrimination et à la haine à travers les technologies de l’information et de la communication.

L’enquête se poursuit afin d’identifier d’éventuelles complicités et d’autres personnes impliquées dans la diffusion de ces messages.

Un cadre juridique strict contre les discours de haine

Depuis l’adoption en avril 2020 d’une loi visant à prévenir la discrimination et les discours de haine, l’Algérie dispose d’un cadre juridique strict pour lutter contre ces infractions. Cette loi criminalise toute déclaration ou pratique incitant à la haine ou à la discrimination, qu’elle soit régionale, locale ou ethnique. Elle confère également aux autorités et aux organisations civiles la responsabilité de surveiller et de dénoncer ces actes, en particulier lorsqu’ils sont commis via les technologies de communication.

Les services de sécurité rappellent que toute incitation à la haine ou à la discrimination sur les réseaux sociaux est passible de poursuites judiciaires, conformément aux lois en vigueur.

Samia Naït Iqbal

Coupe d’Algérie : le programme des trois dernières rencontres dévoilé

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Coupe

La Commission de la Coupe d’Algérie a officialisé le programme des rencontres restantes des huitièmes de finale de la Coupe d’Algérie 2025, RC Kouba-USM Alger, MC El Bayadh-O Akbou, et CR Belouizdad-US Chaouia, qui auront lieu le 11 mars 2025, a annoncé la Fédération algérienne de football (FAF).

La rencontre opposant le RC Kouba à l’USM Alger, aura lieu au stade Benhaddad de Kouba (22h00), alors que le match MC El Bayadh-O Akbou se déroulera au stade Zakaria Mejdoub d’El Bayadh (15h30). 

Le match mettant aux prises le CR Belouizdad à l’US Chaouia se jouera au stade Nelson Mandela de Baraki (22h00), selon la même source.

D’autre part, la commission de la Coupe d’Algérie a indiqué que les matchs des quarts de finale auront lieu les 27 et 28 mars prochains.

Cinq clubs ont déjà validé leurs billets pour les quarts de finale de la Coupe d’Algérie, ES Sétif (L1), ES Mostaganem (L1), USM El Harrach (L2), CR Ain Témouchent (L2) et le MO Bejaia (Inter-régions).

Rapport sur la première audience du procès dit de complot contre la sureté de l’Etat !

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Prisonniers tunisiens

La première audience du procès visant plusieurs figures de l’opposition, des personnalités de la société civile et d’anciens hauts responsables de l’État, accusés dans l’affaire dite du “complot contre la sûreté de l’État”, s’est tenue le 4 mars 2025 sous une tension palpable.

Depuis le début, cette affaire cristallise les critiques et soulève des soupçons quant à l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques. L’interdiction de publication imposée par les autorités judiciaires n’a fait qu’accentuer la suspicion d’une volonté de museler l’information et de contrôler le récit officiel. Avec l’ouverture du procès au public, le vernis de l’opacité commence à se fissurer, révélant une gestion judiciaire aux allures de mise en scène savamment orchestrée.

Report stratégique et verrouillage des détenus

Le tribunal a choisi de jouer la montre en reportant l’audience au 11 avril 2025, tout en opposant une fin de non-recevoir aux demandes de mise en liberté des accusés. Ce refus catégorique confirme la ligne dure adoptée par les autorités et alimente l’hypothèse d’un procès conçu comme une démonstration de force dont le verdict est déjà écrit plutôt que comme un exercice impartial de justice.

Une mobilisation, en dehors du tribunal

Loin de se résigner, familles des détenus, militants et figures politiques ont investi les abords du tribunal pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une parodie de justice. Au cœur de leur indignation : la décision du ministère de la Justice d’imposer une comparution à distance, perçue comme une manœuvre visant à neutraliser les accusés et à saboter leur défense. Les manifestants ont scandé leur rejet d’une justice télécommandée et ont exigé la libération des prisonniers politiques, dénonçant un procès sur mesure destiné à éradiquer l’opposition.

Une audience sous haute tension : contestation et chaos

Dans la salle 6 du tribunal de première instance de Tunis, l’atmosphère était électrique. Journalistes, diplomates, activistes et plus de 100 avocats étaient présents, parmi lesquels l’ex-bâtonnier de Paris et l’avocat algérien Me mustapha bouchachi. .

Dès le coup d’envoi, les proches des détenus ont explosé de colère face à l’absence des accusés, dont la présence physique était pourtant essentielle à la régularité du procès. L’agitation a contraint le juge à suspendre brièvement la séance, signe d’un climat explosif.

Lors de la reprise, Me Laroussi, président de l’Ordre des avocats de Tunis, a dénoncé la tenue du procès à distance, qualifiant cette méthode de subterfuge grossier destiné à priver les accusés d’un droit fondamental à la confrontation directe avec leurs juges et leurs accusateurs.

La contestation ne s’est pas arrêtée là. Chaïma Issa, accusée dans cette affaire, a fustigé cette justice dématérialisée, tandis que Jawhar Ben Mbarek, détenu à la prison de Mornaguia, a refusé de comparaître à distance. La défense a immédiatement dénoncé l’absence de toute preuve officielle de ce refus, s’interrogeant sur une tentative délibérée d’escamoter les accusés du procès.

D’autres voix se sont élevées : Ayachi Hammami a fustigé un simulacre de justice, tandis que Riadh Chaïbi a exprimé sa détermination à être jugé dans des conditions dignes, et non à travers un écran de prison.

L’affaire a pris une tournure plus inquiétante avec le cas de Sahbi Atik, qui s’est vu attribuer un refus de présence qu’il n’aurait jamais signé. Pour pallier l’absence de preuves, les autorités ont eu recours au témoignage de prisonniers de droit commun censés attester de son refus – une pratique ahurissante et juridiquement contestable.

Dans une déclaration, Sayed Ferjani, s’exprimant depuis sa cellule, a affirmé que le procès est une mascarade, dénonçant un acte d’accusation truffé d’incohérences et de manipulations.

Quant à Kamel Letaïef, son avocat Amin Mahfoudh a révélé qu’il n’avait même pas été informé de la tenue du procès à distance, ce qui constitue une violation flagrante des droits de la défense.

Un tribunal aux ordres et une procédure bâclée

Un simulacre de comparution : la tenue du procès à distance est perçue comme une manœuvre grossière visant à priver les accusés de la parole et à neutraliser l’impact de leur défense devant l’opinion publique.
Violation manifeste de la présomption d’innocence : la couverture médiatique biaisée de l’affaire a contribué à diaboliser les accusés, anéantissant toute prétention à une justice impartiale.
Des magistrats aux compétences douteuses : l’avocat Amin Bouker a révélé que l’adjoint du juge principal n’a aucune expertise en matière de terrorisme, soulevant des doutes quant à la légitimité même de la cour.
Une justice sous tutelle : l’avocat Samir Dilou a dénoncé un fait troublant : l’ordre de tenir le procès à distance ne vient pas du juge, mais de l’administration du tribunal, une ingérence scandaleuse qui trahit la mainmise du pouvoir exécutif sur la justice.


Levée du bâillon médiatique : la vérité va-t-elle enfin éclater ?

Après des mois d’obscurantisme, l’interdiction de publication sur l’affaire du complot a enfin été levée. C’est désormais à la presse indépendante- très mal au point- de mettre à nu les zones d’ombre de cette affaire, loin des éditorialistes dociles et des faiseurs d’opinion aux ordres.

Et maintenant ? les enjeux de la prochaine audience

  • La bataille pour la présence physique des accusés promet de polariser encore davantage les débats.
  • L’intensification des pressions nationales et internationales pourrait contraindre les autorités à desserrer l’étau sur les détenus.
  • L’ouverture des médias à la couverture de l’affaire pourrait révéler de nouvelles manœuvres de manipulation judiciaire.
  • L’audience du 11 avril 2025 sera un véritable test pour mesurer jusqu’où le pouvoir est prêt à aller pour verrouiller ce procès.


Un procès qui dépasse la simple question judicaire

L’affaire du “complot contre la sûreté de l’État” n’a plus grand-chose à voir avec la justice : elle est devenue un marqueur de l’état de dégradation générale de la Tunisie. Chaque décision judiciaire, chaque manœuvre procédurale, chaque coup de force médiatique dessine les contours d’un pays où le droit est perverti sous les coups d’une autorité autoritaire. L’avenir du procès ne dira pas seulement le sort des accusés, mais aussi celui de la justice tunisienne tout entière et de la Tunisie en tant qu’Etat et pays indépendant. 

Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)

Un terroriste capturé par l’ANP et reddition de trois autres

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Un terroriste a été capturé à Tamanrasset, trois terroristes se sont rendus aux autorités militaires de Bordj Badji Mokhtar et dix éléments de soutien aux groupes terroristes ont été arrêtés par des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP) dans différentes opérations menées durant la période du 26 février au 4 mars, indique mercredi un bilan opérationnel de l’ANP.

« Dans la dynamique des efforts soutenus dans la lutte antiterroriste et contre la criminalité organisée multiforme, des unités et des détachements de l’ANP ont exécuté, durant la période allant du 26 février au 4 mars 2025, plusieurs opérations ayant abouti à des résultats de qualité qui reflètent le haut professionnalisme, la vigilance et la disponibilité permanente de nos Forces armées à travers l’ensemble du territoire national », précise la même source.

Dans le cadre de la lutte antiterroriste, « un détachement de l’ANP a capturé, à Tamanrasset, le terroriste recherché +Malaoui Tahar+ et récupéré une (1) lance-roquette RPG 7, deux (2) pistolets mitrailleurs de type kalachnikov, un (1) fusil mitrailleur, une quantité de munitions et d’autres effets ».

Dans le même contexte, « 3 terroristes se sont rendus aux autorités militaires de Bordj Badji Mokhtar en 6e Région militaire. Il s’agit en l’occurrence des dénommés Larbi Ladmi dit « Saddam », Ita Lamine dit « Houdhaïfa » et Ben Kheia Siouit dit « Abou Daoud ». Lesdits terroristes avaient en leur possession 2 pistolets mitrailleurs de type kalachnikov, 3 autres armes à feu, une quantité de munitions et d’autres effets », note la même source, ajoutant que « des détachements de l’ANP ont arrêté 10 éléments de soutien aux groupes terroristes dans différentes opérations ».

Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et « en continuité des efforts soutenus visant à contrecarrer le fléau du narcotrafic dans notre pays, des détachements combinés de l’ANP ont intercepté, en coordination avec les différents services de sécurité, lors d’opérations exécutées à travers les Régions militaires, 36 narcotrafiquants et mis en échec des tentatives d’introduction de 3 quintaux et 31 kilogrammes de kif traité provenant des frontières avec le Maroc, alors que 929875 comprimés sychotropes ont été saisis », note la même source.

A Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar, In Salah et Djanet, des détachements de l’ANP « ont arrêté 244 individus et saisi 33 véhicules, 265 groupes électrogènes, 159 marteaux-piqueurs, ainsi que des quantités de mélange d’or brut et de pierres, d’explosifs, d’outils de détonation et d’équipements utilisés dans des opérations d’orpaillage illicite ».

De même, « 44 autres individus ont été arrêtés et un (1) pistolet mitrailleur de type Kalachnikov, 1 fusil mitrailleur, 3 fusils de chasse, 7 fusils à pompe, 78730 litres de carburants, ainsi que 8 quintaux de tabacs et 9 tonnes de denrées alimentaires destinées à la contrebande et la spéculation ont été saisis et ce, lors de différentes opérations », ajoute la même source.

Par ailleurs, « 716 immigrants clandestins de différentes nationalités ont été arrêtés à travers le territoire national », conclut le communiqué.

APS

Farid Mammeri : « J’ai eu la chance de naître dans une famille où l’on baigne très tôt dans l’art et la culture »

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Farid Mammeri


Farid Mammeri est un immense artiste, il y a chez lui des talents à foison, il porte toute cette dimension artistique dans son regard profond où s’expriment des couleurs et des émotions, pour l’œil avisé, il n’a pas besoin de peindre, il est le tableau.

Farid Mammeri est un artiste éclectique, il est peintre, poète, écrivain, journaliste, homme de radio et il excelle avec force et humilité dans toutes les expressions artistes qu’il embrasse.

Il a été animateur, producteur d’émissions à Radio Chaine 3 pendant de longues années, où s’exprimait déjà généreusement sa vision artistique. Beaucoup ont en mémoire ses émissions de haute volée, où le cœur côtoyait l’esprit.

Farid Mammeri est natif du beau village Taourirt Mimoun, At Yenni, wilaya de Tizi-Ouzou, village natal de Mouloud Mammeri, à proximité des villages d’Ath Laṛbâa, de Tigzirt, de Tassaft Ouguemoun et Yatafene.

Toute la création de Farid Mammeri est un souffle, une respiration. Le génie créateur de Farid Mammeri magnifie l’expression artistique en l’élevant vers les plus hautes cimes, vers l’élan poétique des sublimes rimes.

Ses tableaux sont un jaillissement de lumière, tel un geyser, c’est le soleil d’Afrique avec sa lumière éclatante, celle qui a émerveillé et a fait créer beaucoup de grands peintres.

Farid Mammeri a dans ses œuvres cette sublime lumière recherchée par tous les peintres.

Ce qui frappe le plus, c’est cette lumière et ces couleurs qui donnent à ces œuvres une dimension poétique insoupçonnée, dans une transfiguration du réel, mettant tous les sens en éveil pour en saisir la moindre émotion, et ne rien perdre de l’intensité qui nous enveloppe.

Les tableaux de Farid Mammeri accaparent le regard pour ne plus le lâcher. Dans cette profusion de couleurs jaillissent des émotions qui relient le cœur à l’esprit.

Il y a dans l’élan créateur de Farid Mammeri cette volonté de transmission, pour insuffler des espoirs. Il y a dans ses tableaux cette élévation quasi spirituelle qui réchauffe le cœur et donne des ailes, dans une vision sans cesse renouvelée d’un avenir meilleur où l’art fait naître des bonheurs.

La peinture de Farid Mammeri témoigne de la richesse de la culture berbère, dans sa diversité, elle continue de susciter l’admiration, la fascination et l’intérêt, elle continuera d’influencer les générations, car justement, elles s’ouvrent et ne referment pas l’horizon.

Le Matin d’Algérie : De l’université, à la poésie, à la peinture, au journalisme, à la radio, qui est Farid Mammeri ?

 Farid Mammeri : Question difficile me semble-t-il, puisqu’il s’agit d’englober en quelques mots tout un parcours de vie, des moments privilégiés, des activités liées à une opportunité favorable ou tout simplement un désir d’expression.

Produire des émissions de radio a été un peu le fait du hasard mais on y prend très vite goût. Les émissions que j’ai eu à produire de « Chroniques des Arts » à « Esquisses » m’ont permis de rencontrer nombre d’acteurs efficients de notre culture.

C’est un véritable bonheur que de rencontrer Mahieddine Bachtarzi, Abdelkader Alloula, Kateb Yacine, Mohammed Khadda, Merzak Allouache, Slim, Wim Wenders, Julos Beaucarne, Jean-Jacques Beineix… La liste est longue sur dix-sept ans de radio.

Concernant la peinture et la poésie, j’ai eu la chance de naître dans une famille où l’on baigne très tôt dans l’art et la culture. Il y a d’ailleurs deux grandes figures, Da Mouloud (Mouloud Mammeri) par la littérature et Da Azouaou (Azouaou Mammeri) pour la peinture. Sans compter que ma propre mère était artiste à sa façon, elle m’a initié au dessin et à l’écriture très tôt. 

Le Matin d’Algérie : Votre peinture est époustouflante, c’est le soleil d’Afrique, c’est un jaillissement de lumière, comment réussissez-vous cette magie ?

Farid Mammeri : Nous baignons dans une culture, on s’en imprègne dès l’enfance pour peu que l’on s’y intéresse. J’ai passé ma scolarité chez mes grands-parents à Tizi-Ouzou, mon grand-père avait récupéré des toiles de Da Azouaou, de son atelier à Sidi-Moussa et elles étaient accrochées un peu partout dans la maison. J’ai ouvert mes regards d’enfant sur ces merveilles. 

Par la suite, au lycée El-Mokrani, j’ai eu la chance d’avoir comme professeur de dessin Oscar Spielmann, peintre tchèque reconnu.

Il nous a initié à l’art pictural comme l’aurait fait un professeur des Beaux-Arts, pendant deux années, 6è, 5è, une fois il m’a convoqué pour me dire que j’étais l’élève le plus doué de ses 6è. Concernant la lumière, c’est l’une des belles caractéristiques de notre Algérie, que ce soit au nord ou dans le sud.

Je me souviens notamment de ces splendides couchers de soleil dans le Hoggar, ou des magnifiques journées à Ath Yenni à contempler le Djurdjura.

Le Matin d’Algérie : On sent dans vos œuvres cette volonté de transmission, qu’en pensez-vous ?

Farid Mammeri : Nous portons tous en nous cette part d’humanité dans ses héritages culturels. Chacun les revisite à sa façon, en cela on se distingue des artisans qui eux recréent de mémoire » l’héritage ancestral. 

Mon village natal est connu pour être celui des « forgerons », tout aussi bien du métal que du verbe. L’art se nourrit de l’art, dit-on. On ne crée pas ex-nihilo mais en fonction de toutes nos rencontres, y compris les plus éphémères ou fugaces. Autant de trésors voués à l’oubli que la mémoire retrouve et se réapproprie, d’une façon différente, certes, mais fidèle dans l’esprit, à l’héritage des ancêtres

Le Matin d’Algérie : « …quel que soit le point de la course où le terme m’atteindra, je partirai avec la certitude chevillée que, quels que soient les obstacles que l’histoire lui apportera, c’est dans le sens de sa libération que mon peuple (et à travers lui tous les autres) ira. L’ignorance, les préjugés, l’inculture peuvent un instant entraver ce libre mouvement, mais il est sûr que le jour inévitablement viendra où l’on distinguera la vérité de ses faux semblants. Tout le reste est littérature. », que pensez-vous de cette déclaration de Mouloud Mammeri à Tahar Djaout ?

Farid Mammeri : C’est un passage dans l’entretien, peut-être prémonitoire, qui sait ? Mais qui est dans la suite logique de l’entretien entre Djaout et Da Lmouloud. Le projet de Laphomic s’est malheureusement arrêté à cet entretien. Ahmed Bounab, le directeur de cette édition, avait pour projet de faire plusieurs numéros dans le même style, un journaliste qui interroge un auteur, il s’est avéré qu’il n’y a pas eu de suite pour diverses raisons. 

Pour en revenir à la citation, elle résume assez bien la pensée de Mouloud Mammeri concernant la culture au sens noble, qu’il s’attachait à préserver, défendre et propager par une transmission écrite. Il refusait celle des ghettos qui sécurisent peut-être mais stérilisent sûrement. 

Le Matin d’Algérie : Vous êtes un artiste fascinant, vous excellez dans beaucoup d’expressions artistiques, vous passez d’un art autre, comment faites-vous ?

Farid Mammeri : Vous êtes cher ami conscient que je peux vous retourner le compliment puisque vous vous-même, vous êtes aussi bien poète que musicien chanteur. 

Pour nous l’essentiel est l’expression, quelle que soit la forme qu’elle puisse prendre. On choisit celle qui nous traduit le mieux à un moment donné. Cela peut même parfois être le silence méditatif ou contemplatif. 

Lorsque j’étais étudiant, nous avions créé un groupe autour de la poésie illustrée, ceci pour contourner la non publication de la poésie par les maisons d’édition et par là même la censure éventuelle qui pouvait s’opérer. Nous faisions nos expositions dans les campus universitaires et à la fac centrale d’Alger.

Ces expositions permettaient aussi des débats avec nos condisciples et nos amis étudiants. 

Le Matin d’Algérie : Quel regard portez-vous sur la création artistique, la peinture en particulier, en Algérie ?

Farid Mammeri : Du temps où j’ai vécu à Alger, j’ai pu me rendre compte de l’extrême richesse de la création artistique avec un très large éventail comprenant aussi bien l’art naïf, l’art abstrait ou l’art figuratif. 

Je peux citer tous les noms mais je peux renvoyer à l’excellent ouvrage de mon ami Ali El Hadj Tahar ou au dictionnaire du regretté Mansour Abrous. 

De mon temps, j’ai pu encourager en les exposant au cercle Frantz Fanon, à Riadh El Feth, les talents naissants qui ont confirmé par la suite l’excellence de leurs promesses. 

Le Matin d’Algérie : Vous êtes aussi journaliste, homme de radio, pouvez-vous nous en dire un mot ?

Farid Mammeri : Cela fait bien longtemps que je ne produis plus d’émissions culturelles à la radio. Peut-être parce que le seul moment où cela m’a intéressé c’était lorsque j’étais à Alger, à la chaîne 3 et que cela concernait mon vrai public, les miens dans mon pays.

Il y avait une vraie dynamique en ce temps là avec comme directeur, j’en profite pour le saluer, Rachid Boumediène, et à la production le regretté Lotfi Madani. Nous étions une vraie équipe et dans les années 80 nous étions la première radio en termes d’audience.

Le Matin d’Algérie : Quel sont les peintres qui vous influencent ?

Farid Mammeri : Des premiers peintres ou graveurs du Tassili qui nous ont légué de magnifiques fresques, à tous les peintres depuis Giotto, Van Gogh, Picasso, Issiakhem, Baya, Bourdine, Hakkar, Ziani, l’éventail est grand de tous ces artistes qui nous émerveillent. 

Chacun y apporte sa touche, son génie, sa créativité. Les émotions qu’ils nous procurent sont certes différentes mais il n’en demeure pas moins qu’elles sont efficientes.

Je peux être tout autant sensible à un dessin d’enfant pour peu qu’il y ait un supplément d’âme dans son expression. 

Le Matin d’Algérie : Un mot sur Mouloud Mammeri ?

Farid Mammeri : Nous venons de rendre hommage le 26 février dernier à l’ACB à Da Lmouloud, que dire ?

L’émotion est toujours aussi forte à l’évocation de sa disparition brutale. Il avait encore tellement de choses à dire, de terrains à défricher, de talents à permettre d’éclore. 

Pour ma part, j’aurais aimé continuer le dialogue que nous avions toujours lors de nos rencontres familiales, que ce soit à Alger ou à Taourirt-Mimoun, avec sa fameuse colline.

Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours et à venir ?

Farid Mammeri : J’ai en projet une prochaine exposition de peintures à l’ACB entre avril et mai, ce sera l’occasion de revenir sur la thématique des printemps des libertés puisque mon exposition s’inscrit dans ce cadre.

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

Farid Mammeri : Merci à toi, Brahim, pour tout le travail que tu entreprends, tant par ta créativité en tant qu’auteur et musicien que passeur, média permettant l’expression des autres.

Entretien réalisé par Brahim Saci

Salim Zerrouki : Rwama, un immeuble au cœur de la mémoire algérienne

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Salim Zerrouki

Dans Rwama, Salim Zerrouki nous plonge au cœur d’un immeuble emblématique d’Alger, témoin des espoirs et des désillusions d’une génération. À travers une narration mêlant témoignage et fiction, il dresse le portrait d’une Algérie en mutation, de l’utopie socialiste des années 1970 à la désillusion des décennies suivantes.

Son regard, à la fois intime et lucide, interroge la mémoire collective et les fractures sociales du pays. Dans cet entretien, il revient sur la genèse de son œuvre, les influences qui ont façonné son récit et l’impact durable de cette histoire sur sa propre vie et son travail d’artiste.

Le Matin d’Algérie : L’immeuble que vous décrivez dans Rwama est un microcosme de la société algérienne. Comment avez-vous travaillé cette dimension symbolique ?

Salim Zerrouki : Je dirais plutôt que c’est la juxtaposition de la cité CNS et de la cité olympique qui représente ce microcosme. L’utopie sociale d’une Algérie socialiste s’est peu à peu effondrée sur elle-même. L’immeuble Rwama était le témoin parfait de cette désillusion : un bâtiment neuf, moderne et esthétique, mais qui n’a pas résisté longtemps dans une Algérie engloutie par la corruption.

Le Matin d’Algérie : Les années 1970 symbolisent une période d’espoir en Algérie, tandis que les années 1990 sont synonymes de violence et de désillusion. Comment interprétez-vous cette métamorphose ?

Salim Zerrouki : Comme j’essaie de le raconter à travers mes souvenirs, l’Algérie de Chadli était une Algérie injuste (et pour ma part, elle l’est toujours). Elle a nourri un profond sentiment de hogra, avec les pénuries alimentaires, le chômage, le trabendo… Pendant ce temps, le parti unique et ses proches se livraient à des détournements de fonds publics, comme les fameux 26 milliards du fils de Chadli. Une telle injustice, endurée pendant des années, ne pouvait que mener à la révolte d’octobre 1988.

Le Matin d’Algérie : Pensez-vous que la fin de la guerre civile des années 1990 représente une rupture définitive avec les idéaux des années 1970 ?

Salim Zerrouki : Je ne suis pas un spécialiste de la question, je reste un artiste qui tente de témoigner de son époque. À mon avis, les idéaux des années 1970 sont morts avec Boumediene.

Le Matin d’Algérie : Comment la mémoire collective des Algériens a-t-elle été façonnée par ces différentes périodes ?

Salim Zerrouki : C’est une mémoire défaillante ! Après l’indépendance, on nous a appris à l’école une histoire officielle : celle d’une Algérie arabe et musulmane, qui n’a rien à voir avec ce que j’ai découvert plus tard en dehors de l’école. Le FLN a toujours écrit une histoire sans relief, une histoire à sens unique. L’un des plus grands défis de l’Algérie est de réécrire son histoire, en se rapprochant le plus possible de la réalité.

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Le Matin d’Algérie : Dans Rwama, l’enfance est à la fois un refuge et un prisme à travers lequel vous observez le monde. Pourquoi ce choix de perspective ?

Salim Zerrouki : L’histoire de Rwama est chronologique. Ce que je raconte, ce sont mes souvenirs d’enfance et ceux de mes voisins. Je ne voulais ni réécrire ni embellir, mais témoigner de ce que j’ai vu enfant et le raconter tel quel.

Le Matin d’Algérie : Votre écriture oscille entre fiction et témoignage. Comment parvenez-vous à équilibrer ces deux dimensions ?

Salim Zerrouki : Pour moi, il n’y a pas de fiction dans ce roman graphique, tout est vrai. J’ai changé les noms pour protéger l’identité de mon entourage, mais tout le reste est la stricte vérité ! Même l’immeuble parle parfois… Il faut juste savoir l’écouter !

Le Matin d’Algérie : L’architecture et les lieux ont une forte présence dans votre récit. Comment le décor influe-t-il sur la construction de votre histoire ?

Salim Zerrouki : J’ai toujours su que j’avais une chance immense d’habiter la cité olympique. Même à huit ans, je voyais où habitaient mes cousins, je voyais la cité CNS, je voyais le reste du pays, et je constatais la beauté de la cité olympique. Même enfant, cet esthétisme brutaliste me touchait. En grandissant, j’ai développé une sensibilité aux couleurs des différentes constructions, à la typographie, à tous ces détails qui faisaient la beauté de ce lieu. C’est quelque chose que je voulais exprimer depuis longtemps.

Le Matin d’Algérie : Quels écrivains ou œuvres vous ont influencé dans l’écriture de Rwama ?

Salim Zerrouki : Quand j’ai écrit Rwama, il ne ressemblait pas aux deux tomes que vous connaissez. Au départ, c’était plus proche d’un one-man-show, avec beaucoup de vannes et de punchlines. Cet esprit, je le dois à Aïder Mahmoud, Fellag, Dilem… Ces artistes ont énormément façonné ma jeunesse, et l’humour que j’ai adopté dans ma narration vient de là.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes-vous inspiré de témoignages ou d’autres formes d’archives pour nourrir votre récit ?

Salim Zerrouki : Oui, énormément. D’ailleurs, à la fin du tome 2, j’ai ajouté une bibliographie. Mais s’il ne fallait citer qu’une seule source qui a tout changé pour moi, ce serait celle du Tribunal Permanent des Peuples. Ce tribunal d’opinion répond aux demandes de communautés ou de peuples dont les droits ont été violés.

En 2004, il y a eu un procès sur l’Algérie concernant les violations des droits de l’homme entre 1992 et 2004. C’est une véritable mine d’or ! Le site rassemble 19 dossiers distincts, organisés par thème : exécutions extrajudiciaires, détentions arbitraires, disparitions forcées, massacres, centres de torture… Ce travail repose sur des témoignages recueillis par des organisations comme la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, le Collectif des familles de disparu(e)s, Amnesty International, Human Rights Watch… En plus de cela, on y trouve des documents officiels comme des lois, décrets, arrêtés, circulaires, extraits du code pénal… Tous les dossiers sont en PDF. Je conseille à tous les Algériens désireux d’en savoir plus sur la guerre civile de les consulter.

https://algerie-tpp.org/algerie_tpp.htm

➡️ Tribunal Permanent des Peuples – Session sur l’Algérie

Le Matin d’Algérie : Quel impact cette période et cet immeuble ont-ils eu sur vous, même après toutes ces années ?

Salim Zerrouki : Cet immeuble est une grande blessure en moi. Chaque fois que je le vois, ça me fend le cœur… D’ailleurs, je ne veux plus le revoir.

Le Matin d’Algérie : Si vous deviez faire un parallèle entre votre enfance et celle de la génération actuelle, quels éléments vous paraissent les plus marquants ?

Salim Zerrouki : C’est une question difficile pour moi, car je n’ai pas assez d’éléments sur cette génération pour faire une comparaison. Mais chaque génération est différente, avec ses propres codes, ses forces et ses faiblesses. Chaque génération porte en elle son espoir et celui des générations avant elle.

Le Matin d’Algérie : Après Rwama, quels projets souhaitez-vous explorer ? Continuerez-vous à mêler histoire personnelle et mémoire collective dans vos futures œuvres ?

Salim Zerrouki :Mon prochain projet, que j’ai déjà entamé, traite des essais nucléaires français dans le Sahara algérien… alors que l’Algérie était indépendante ! Tu savais que la France n’a quitté l’Algérie qu’en 1978 ? La mémoire, tu disais !

Entretien réalisé par Djamal Guettala

Les sénateurs réagissent au bras de fer entre Macron et la droite sur l’Algérie

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Le président Macron a recadré le chef du gouvernement François Bayrou et son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, dans la presse sur les relations avec l’Algérie.

Le chef de l’État refuse toute dénonciation unilatérale des accords de 1968 et appelle à un dialogue « exigeant et respectueux » quand Matignon menace de rompre les accords si l’Algérie refuse de reprendre ses ressortissants expulsables. Mardi soir, les relations franco-algériennes étaient débattues au Sénat et chacun se positionnent entre le chef de l’État et le gouvernement.

Le président a plus les faveurs de la gauche. Le communiste Fabien Gay le dit à sa manière : « Entre la peste et le choléra, je suis plus proche des propos d’Emmanuel Macron que de ceux de Bruno Retailleau. Nous avons le rapport à la colonisation. C’est un sujet pour beaucoup qui est encore extrêmement douloureux 60 ans après. »

Incompréhension chez les sénateurs Les Républicains. Max Brisson conteste la position présidentielle entre l’attentat de Mulhouse et l’échec d’expulsions d’influenceurs algériens. L’heure est au bras de fer. « Nous sommes constamment dans la discussion et nous recevons un coup de pied au derrière sur coup de pied au derrière. Donc il faut de la fermeté. Je rappelle au président de la République que dans la Constitution, il n’y a pas de domaine réservé.

Façon encore de contester ce qu’Emmanuel Macron rappelle ses derniers jours. Seul lui peut décider de la politique étrangère. Le socialiste Patrick Kanner approuve et appelle à la retenue : « On veut un conflit généralisé ? Une rupture diplomatique ? Ça n’a aucun sens. Si les accords de 1968 doivent être révisés. C’est à deux. »

Premiers responsables politiques à avoir mis sur la table la fin des accords de 1968. Édouard Philippe, aujourd’hui candidat déclaré pour 2027, l’un de ses proches, le sénateur Claude Malhuret : « Il faut que l’on rediscute de ces accords de 1968 qui n’ont plus lieu d’être. Il faut le faire de façon raisonnable ou en tout cas essayer. En ce qui nous concerne, les Français. »

Seul point d’accord de droite à gauche, demander la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, toujours emprisonné en Algérie.

RFI

L’Algérie envisage d’organiser une réunion arabe sur la Palestine après l’Aïd el-Fitr

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Gaza ravagée
Gaza ravagée par l'armée israéliene.

Selon des sources diplomatiques arabes citées par le média arabe paraissant à Londres, Al-Araby Al-Jadeed,  l’Algérie a proposé la tenue d’une réunion arabe élargie après l’Aïd el-Fitr, impliquant les pays concernés par la question palestinienne.

L’objectif de cette initiative serait d’élaborer une vision commune qui garantirait la participation de toutes les parties arabes actives dans la résolution de la crise à Gaza, la relance de l’Initiative de paix arabe et l’avancement de la solution à deux États.

Cette décision intervient alors que le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est abstenu de participer au sommet extraordinaire tenu mardi au Caire. Une source officielle algérienne, citée par l’agence de presse algérienne, a déclaré que cette absence visait à protester contre « les déséquilibres et les insuffisances » du processus préparatoire du sommet, dénonçant la « monopolisation » de celui-ci par un nombre restreint de pays arabes.

Une divergence sur la gestion du dossier palestinien

Selon une source diplomatique égyptienne interrogée par Al-Araby Al-Jadeed, le plan de reconstruction de Gaza proposé par l’Égypte, qui a été adopté, inclut une proposition visant à solliciter le Conseil de sécurité de l’ONU pour le déploiement de forces internationales de maintien de la paix à Gaza et en Cisjordanie. Ce dispositif inclurait également le positionnement de ces forces à la frontière entre l’Égypte et Gaza, notamment sur l’axe Salah al-Din (Philadelphie), ainsi que dans les zones de contact entre la bande de Gaza et les colonies israéliennes voisines.

La source a précisé que cette proposition prend en compte les préoccupations sécuritaires d’Israël concernant le désarmement de la résistance à Gaza, tout en intégrant la position du Hamas, qui refuse toute remise des armes avant l’établissement d’un État palestinien. Elle ajoute que l’Égypte remet ainsi la responsabilité aux mains du Conseil de sécurité et de l’administration américaine, soulignant que si la communauté internationale souhaite réellement une solution durable, elle ne doit pas permettre une annexion progressive des territoires palestiniens au profit d’Israël.

De son côté, une source du Hamas a réagi à cette proposition, affirmant que le désarmement de la résistance était une ligne rouge. Toutefois, elle a ajouté qu’une force de maintien de la paix pourrait être envisagée si sa mission se limitait à la surveillance et n’empiétait pas sur la sécurité du territoire ou les capacités défensives des factions armées palestiniennes.

Une initiative algérienne en réaction au sommet du Caire ?

L’annonce de cette réunion élargie par l’Algérie soulève plusieurs interrogations. Pourquoi Alger cherche-t-elle à organiser une autre rencontre sur la Palestine, alors qu’un sommet arabe a déjà eu lieu au Caire et que les pays participants y ont adopté un plan de reconstruction de Gaza ? L’Algérie cherche-t-elle à corriger ce qu’elle considère comme un manque d’inclusivité dans la gestion du dossier palestinien, ou bien veut-elle affirmer son rôle diplomatique en tant qu’acteur incontournable de la cause palestinienne ?

Cette initiative illustre en tout cas les divergences entre certains États arabes quant à la manière d’aborder la crise et d’interagir avec les acteurs internationaux, notamment les Nations unies et les États-Unis. Elle met également en lumière les tensions sous-jacentes entre les différentes approches arabes, entre ceux qui privilégient un règlement par la voie diplomatique avec les puissances occidentales et ceux qui estiment que la résistance palestinienne doit être préservée jusqu’à l’établissement d’un État souverain.

La rédaction

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