Jean-Luc Mélenchon, chef des Insoumis, a lancé un cri d’alerte ce dimanche après l’interception de la Flottille de la Liberté par les forces israéliennes. Dans un message diffusé sur Telegram, le fondateur de La France insoumise affirme que Rima Hassan, militante franco-palestinienne récemment élue députée européenne, pourrait être « détenue en prison » après cette opération qu’il qualifie d’« acte de piraterie ».
L’élue participait à la mission de la Flottille, une initiative citoyenne internationale visant à briser symboliquement le blocus imposé à Gaza. Le bateau à bord duquel elle se trouvait aurait été arraisonné dans la nuit par la marine israélienne. Mélenchon accuse directement Israël d’avoir mené une action illégale en eaux internationales et s’en prend vivement au silence des autorités françaises : « Le gouvernement et le Président ne prennent pas la mesure du danger. Ont-ils peur de Netanyahu ? », écrit-il.
Dans un ton à la fois alarmiste et indigné, il évoque « les distributeurs de sandwich israéliens » – une expression énigmatique, peut-être ironique, pour désigner les assaillants – et alerte sur leur dangerosité. Il qualifie la situation d’« insupportable » et appelle à la mobilisation pour faire pression sur l’exécutif français.
Le leader de LFI a également annoncé une prise de parole publique, diffusée en direct sur YouTube, pour réaffirmer son soutien à la Flottille et exiger, une fois de plus, « la fin du génocide à Gaza ».
Une opération hautement politique
L’affaire intervient dans un contexte tendu : l’opinion publique européenne est de plus en plus critique vis-à-vis de la guerre israélienne à Gaza, et la présence d’une députée européenne française à bord de ce bateau donne une résonance politique supplémentaire à cette opération maritime.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, ni le ministère français des Affaires étrangères ni l’ambassade d’Israël à Paris n’ont encore réagi officiellement. Mais du côté des réseaux sociaux et de la sphère militante, la mobilisation s’intensifie : plusieurs organisations, dont l’Union juive française pour la paix (UJFP) et le Collectif pour la Palestine, appellent à des rassemblements urgents.
Si la détention de Rima Hassan est confirmée, la tension diplomatique pourrait monter d’un cran entre Paris, Bruxelles et Tel-Aviv.
Les cours du pétrole sont stables lundi, conservant les gains de la semaine dernière avec de nouvelles discussions entre les Etats-Unis et la Chine visant à prolonger la trêve dans leur guerre commerciale.
Dans la matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, prenait 0,11% à 66,54 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, gagnait 0,08%, à 64,63 dollars.
Le cours du baril de Brent s’est apprécié de plus de 4% la semaine dernière avec l’espoir d’une avancée dans les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, estiment les analystes.
« Nous souhaitons que la Chine et les Etats-Unis poursuivent sur la lancée de l’accord signé à Genève », a insisté dimanche la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sur Fox News.
Washington et Pékin sont les deux plus grands consommateurs de pétrole au monde, rendant le cours de l’or noir particulièrement sensible à la santé économique de ces pays. Un accord ou un prolongement de la trêve sur la majorité des droits de douane serait donc perçu comme un facteur de hausse des prix du baril.
Trois criminels ont été arrêtés et près de 1,5 million de comprimés psychotropes ont été saisis, dimanche, au niveau du Secteur militaire de Batna (5e Région militaire) par les services compétents de la sécurité de l’armée, en coordination avec les Douanes algériennes, indique lundi un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
« Dans la dynamique des efforts soutenus contre la criminalité organisée multiforme, les services compétents de la sécurité de l’armée, en coordination avec les Douanes algériennes ont arrêté, hier 8 juin 2025, au niveau du Secteur militaire de Batna (5e Région militaire), trois criminels et saisi un camion citerne transportant une quantité importante de comprimés psychotropes s’élevant à un million quatre cent quatre vingt dix neuf mille cinq cent cinquante (1.499.550) comprimés de type prégabaline 300 mg et une somme d’argent qui s’élève à cinq millions quatre cent cinquante-et-un mille (5.451.000) DA », précise la même source.
« Cette opération qui s’inscrit dans le sillage des efforts soutenus dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic dans notre pays, dénote du haut professionnalisme, de la vigilance et de l’entière disposition de nos Forces armées », ajoute le communiqué.
Le 24 février 1933 un énorme incendie avait ravagé le palais du Reichstag, siège du Parlement allemand à Berlin. C’est un épisode marquant de l’accession au pouvoir du parti nazi. Il fallait un bouc émissaire pour susciter la terreur auprès de la population qui réclamera l’ordre.
Il fut trouvé en une personne âgée de 24 ans, un Hollandais syndicaliste de gauche et ancien communiste du nom de Van der Lubbe. Faible d’esprit, il était le coupable idéal, il en paya le prix par sa condamnation à mort.
Ce début du mois de juin, Donald Trump envoie 2000 hommes de la garde nationale pour réprimer une manifestation contre sa politique migratoire. Si on en restait sur ce simple événement nous ne trouverions rien d’anormal sur le plan de l’intervention sinon partager ou non la raison.
Mais comme tout ce que fait Donald Trump se voit comme un éléphant dans la salle ou s’entend comme de gros sabots, l’occasion était rêvée pour lui. Il voulait profiter de cette occasion pour prouver l’insécurité et la violence causée par des immigrés illégaux.
En réalité la manifestation était non seulement circonscrite à une dimension qui ne justifiait pas l’envoi de la garde nationale. Non seulement elle était assez pacifique (en tout cas pas dans la démesure de la colère), donc garantie par le 1er amendement de la Constitution américaine, mais également la majorité des manifestants n’étaient pas dans une situation illégale.
L’événement était béni pour le président américain qui y trouve confirmation de son discours auprès de ses électeurs. En plus, l’occasion était trop belle pour entrer en conflit avec le gouverneur de Californie et la maire de Los Angeles.
On sait que les deux côtés du pays, Est et Ouest, sont depuis toujours les bastions des démocrates. Donald Trump ne pouvait pas rater cette opportunité pour les contrer avec la délicatesse et la finesse de son tempérament.
Au passage, il montre sa force en « fédéralisant » l’appel à la garde nationale puisqu’il en a le droit. C’est pourtant une provocation puisque la compétence a toujours été du droit prioritaire des Etats. L’envoi des troupes par le président ne doit être légitimé qu’en cas de troubles menaçant le pays.
La Californie possédait des forces policières suffisantes pour contenir le nombre de manifestants. De plus, l’envoi de 2000 hommes de la garde civile est ridicule si on admet que les manifestations sont d’une ampleur qui justifie la mobilisation par le Président. Ce serait le cas d’une insurrection, nous en étions loin.
Donald Trump savait que l’envoi de la Garde civile provoquerait beaucoup plus de troubles et donnerait aux manifestations de rue un caractère insurrectionnel par l’effet des images médiatiques auprès de la base de sa secte qui lui est déjà dévouée pour moins que cela.
Donald Trump a voulu son incendie du Reichstag. En fait, le but de son incendie du Reichstag était de le légitimer davantage dans la fuite en avant vers un régime qui se dirige jour après jours dans les territoires du fascisme et de la guerre civile.
Mais Donald Trump ne connaît pas son histoire car tout cela se termine toujours très mal pour ceux qui ont l’hystérie de la domination. Il ne sait pas que l’histoire réhabilite toujours les victimes et enterre les despotes.
Un premier pas fut fait à titre posthume pour cette réhabilitation d’un innocent par un tribunal de Berlin qui avait commué la condamnation à mort du malheureux van der Lubbe à huit ans de prison pour « tentative d’incendie avec effraction ».
Justice fut rendue complètement lorsque par la suite, Van der Lubbe fut acquitté par le tribunal de Berlin Ouest en RFA au même titre posthume. Il fut définitivement acquis par les archives que la procédure avait été manipulée par les autorités nazies.
Trump se rêve sans doute en Hitler, il finira en piteux joueur de golf, jugé par le tribunal de l’histoire. Et pour ce tribunal c’est la perpétuité de l’indignité qui sera sans aucun doute le verdict.
Qu’est-ce qu’être loyal ? À qui doit-on loyauté, à quoi? À une cause, un pays, un clan ou un dogme? Il est des semblants d’évidences qui ont besoin d’être souvent remises à plat! Déconstruites! La loyauté des hommes se mesure-t-elle uniquement à leur degré d’allégeance au chef de la tribu et à ses règles, à la soumission à l’ordre, même liberticide, oppressant, cannibale et injuste?
En Algérie, à chacun sa définition : pour le régime, être loyal c’est idéalement n’être personne. Deux choix s’offrent à toi: être une limace sous la pierre, ou la pierre sur la limace. Concrètement, on te demande de naître et de vendre l’âme sous un drapeau d’une cour d’école en chantant kassamen. Ou la sous-louer au noir en re-regardant la bataille d’Alger jusqu’à épuisement de la dernière seconde de ton forfait mektoub! Comme ça, tu ne t’appartiens plus et tu déménages de ton propre corps pour que le pays l’habite. Et tu en baves comme un SDF, parce que dans le pays qui t’habite il y a les âmes du clan, le chef, le dogme, la tribu et ses règles!
Et tu te dis que c’est peut-être mieux ainsi, car avoir une âme c’est avoir une fin et il vaut mieux ne jamais naître que vite mourir! Surtout pour une limace! Avec sa vie absurde d’escargot, même pas entêté, sans la maison, condamnée à ramper à perpétuité sous sa propre bave, à errer sans GPS, à lécher le granito des administrations ou à cirer les dalles de sols espagnols des walis en priant le Dieu des mollusques de ne jamais se faire écraser!
Puis tu essaies d’être la pierre sur la limace ! Tu penses que c’est meilleur d’être l’outil du Dieu des mollusques. D’être celui qui écrase plutôt que celui qu’on broie. Tu te répètes que la pierre, elle, au moins, est crainte, ne bouge que si la 2e loi de Newton le lui permet et ne s’arrête que si la 3e le lui ordonne. (Cf. Cours de physique de terminal).
La pierre est l’arme parfaite d’un gardien d’une Bhira de pastèques avec le tire-boulette et qui joue au dictateur : la pierre ne craint pas la mort, ne réfléchit pas, ne souffre pas, n’a pas d’âme (et donc pas d’état d’âme) ni de karma lorsqu’elle se prend pour un Sarmate russe et tue massivement et indistinctement. Et si, en plus, on grave dessus le kit de survie des trois singes, on en fait l’arme absolue, LA mythique pierre philosophale, capable de contaminer les autres âmes pétrifiées, d’enrichir le clan, de prolonger le mandat d’un Tebboune ou de guérir un Mohammed VI de son délire de s’emparer du Sahara : « Ouvrir les yeux sans jamais rien voir, écouter et feindre la surdité et puis se couper la langue à la glotte et les doigts et les orteils (sait-on jamais) pour ne rien hurler ou écrire. » (Lois à graver sur la croûte de chaque pierre sans âme algérienne.)
Être loyal c’est être, au final, le soldat de nos chants patriotiques qui apprend « El mime » arabe: « Ahfad el mime » qu’on nous dit. (Apprends à te taire). Celui qui apprend à se transformer en viande hachée. Celui qu’on tranche en Cachir d’âne pour servir de repas aux étudiants à 24 dourous.
Si j'aime mon pays sans aimer Tebboune, suis-je alors un renégat ? Si je renie un régime véreux, serais-je le prototype le plus avancé du Harki 2.0 ou l'incarcération du Bachagha Boualam ?
L’Algérie a été promise à un avenir qui la fuit. Un avenir compromis à plusieurs égards. Mais elle a été aussi promise à une paix et à une nation et nous n’avons, encore, durablement, réussi ni l’une ni l’autre.
Le pays est-il menacé? Évidemment que oui, comme tous les pays riches de ce monde, comme depuis la Rome antique et les Arabes, les vandales et les Ottomans. Menacée par les nostalgiques de l’Algérie-francaise, les » Rotaillards », ceux qui rêvent du retour des « Fatma » et des « Yawled » pour leur servir le couscous du dimanche arrosé d’un muscat gorgé de soleil de la Mitidja! Menacé par les complotismes belliqueux des royaumes médiévaux. Menacé par les puissances mondiales ultra-financiarisées à la quête d’une autre victime à saigner. Menacé par un ordre mondial sans ordre ni légitimité internationale.
Mais surtout, l’Algérie est menacée parce qu’un régime mafieux a lié son sort à celui d’un pays. Dans le contexte actuel où le plus fort anéanti impunément le plus faible et que les portes des enfers sont promises aux faibles et aux abrutis, la nécessité de s’unir sera encore une fois de plus, la trappe à rats du régime en place.
Il nous fera encore une « Benbellade », une « Hagrouna l’Mrarka, » et proposera un armistice. Et comme El mektoub est toujours écrit d’avance et qu’il a tendance à se répéter alors, on sait déjà que le peuple algérien, les Kabyles en premier, les Sahraouis, les Chaouis, comme en 1963, se mettront du côté des dieux des mollusques en se faisant les pierres de lance, les chairs à canon et le Cachir d’âne avant de redevenir des limaces. C’est écrit sur la croûte de la pierre que nous sommes, sur nos fronts, par loyauté aux âmes des ancêtres : Tahia l’Jazaïr !
Il a fallu que la NASA diffuse et à une échelle mondiale, une image satellite du Tassili N’Ajjer algérien dont la ressemblance porte sur un des paysages de la planète rouge pour que les accrocs algériens des réseaux virtuels s’enflamment de merveilles.
Nos exclus du monde rationnel se contenteront de consommer ces quelques images, comme du temps de l’apparition des ciné-bus de l’ère coloniale. Entre une Djanet sous le regard du National Geographic et la jeune fée française dégustant ce qui reste comme gastronomie algérienne, il y a tout cet imaginaire européen qui a été façonné et fasciné par l’image du cheikh du désert.
Après plus d’un siècle, la très continentale Algérie et à l’ère du néo-chadlisme hagard, renoue avec l’imagerie des Jardins d’Allah. Les quatre jardins en question sont ceux de la dénomination que l’on a lancé jadis sur les palmeraie de Biskra et des trois films réalisés sur le Sahara algérien. À savoir, le film muet de James Colin Campbell (1859-1928) en 1916, celui de l’Irlandais Rex Ingram en 1927 et enfin la version colorée de Richard Boleslawski en 1936. C’est cette dernière version qui a réellement marqué l’esprit du large public occidentale d’antan et dont le scénario est inspiré du romancier britannique Robert Smythe Hichens (1864-1950), ami d’Oscar Wilde et grand amoureux de l’Égypte.
Dans le scénario de Gilson Willets (1916), il est question de l’histoire d’une Anglaise sentimentale qui promenait ses tourments de touriste dans une Algérie saharienne offrant çà et là, ses compensations descriptives. La Ghardaïa telle qu’elle est évoquée n’est pas celle de la porte de notre Sahara, mais une insignifiante cité du désert égyptien et ses fantasmes orientaliste, façonné par l’entreprenante industrie cinématographique yankee.
« Les Jardins d’Allah» de Marlène Dietrich
Pour édifier cet imaginaire désertique, on préfère plutôt la blancheur sablonneuse du désert californien de Mojaves pour les vues extérieures et la mission religieuse de Santa-Barbara qui évoquait un certain couvent trappiste situé du côté de Notre-Dame-d’Afrique à Alger. La United Artist préféra ne pas déplacer sa production dans ce Sahara de « la désolation de ses espaces roux, dans le moutonnement de ses dunes aux corniches de sable rose, incurvées comme des lèvres de neige, dans le soudain jaillissement de ses palmeraies» ( Ce-Soir du 1/4/1927). mieux encore, on aime des filtres où l’on peut émailler toute la misère séculaire de ces villes en toub et de leurs peuples haillonneux.
Le très océanique Sahara que nous montre la version de 1936 est peuplé d’Arabes, parés de music-hall et de couleurs arc-en-ciel, un désert nettoyé et astiqué, ornés de toutes les séductions de la figuration d’une opulente firme cinématographique US. Le spectateur de 1936 a eu droit à d’acrobatiques Ouled-Naïls levant la jambe par-dessus les têtes des clients d’un café maure, alors que sur le sable, Mme Marlène Dietrich, au destin angoissant, donne sous sa tente en plein Sahara des réceptions dont le mobilier, l’argenterie et tout l’appareil du décor rappel plutôt, un somptueux palace fixé sur les hauteurs de Los-Angeles.
Dans ce «désert» algérien qui n’a jamais dépassé la ville de Yuma (Arizona), nous avons droit au spectacle d’officiers Français surgissant au milieu de ce Sahara de poche, avec ds cache-nuques et en culottes rouges et pour faire vrai, ils traversent le mini-désert… sans chameaux et sans convoi. Entre l’ensoleillement de l’âme africaine, la splendeur de l’oasis et les eaux couleur du ciel, il y a cette image de la foule des villes «arabes» qui s’agite en un vacarme étincelant. À l’ombre des grands noms du grand écran, la machine des castings et de la distribution occulte bien des mystères qu’il est peut-être intéressant d’élucider.
C’est le cas de cette version des Jardins d’Allah de 1927, dont le réalisateur Irlandais a fait l’effort de prendre des vues extérieures à Biskra et au Marc. Dans son casting, il a eu le courage de faire appel à deux noms «arabes», à savoir Ben Sadour (Le devin des sables) et Rehba Bent Salah ( Ayesha) que l’on présente comme acteur hommes bien que ce dernier a bien une consonance féminine. Des noms qui demeurent méconnus à nos jours.
Dix ans après, arrive la version de Boleslowski qui aligne 10 personnages «arabes» interprétés par un panel d’acteurs euro-américains, tels que Henry Brandon dans Hadj, Robert Fraser (Smain), David Wark Scott (Larbi), Andrew McKenna (Mueddin), Leonid Kinskey (Arabe volubile), Jane Kess (Madame Ouled-Naïls) et enfin 04 filles de l’oasis. Un florilège d’acteurs et actrices qui ignorent tout de l’Afrique saharienne préférant les 50° du désert de Yuma (Arizona), un peu plus proche des réserves amérindiennes.
Vingt années écoulées dans un cinéma de mensonges et la fabrique de l’opium de rêves des primaires. Un cinéma qui a profondément inscrit dans l’inconscient «blanc» l’image yankee du cheikh arabe et son désert durant tout un siècle, entre 1830 et 1920.
Kaïssa Robba, une slave bien «bronzé»
La Suisse cette fois et bien «française» se réveille afin de revendiquer son petit «jardin d’Allah» et en quelques minutes. On pleine guéguerre raciste provoquée par la préfecture de Constantine dès 1933, un documentaire touristique allant de Annaba (ex-Bône) pour s’achever à Biskra, en passant par Skikda (ex-Philippeville), Stora, Jijel, Collo, Djamila, Sétif et enfin les Aurès. Quelques exotiques minutes sont consacrés au spectacle d’une troupe de musiciens et danseuses des Ouled-Naïls afin de montrer toute la «splendeur de la culture indigène qui faisait déjà le bonheur des Expositions universelles en ce début du XXe siècle ! Le documentaire, bien que non signé montre en noir et blanc toute cette œuvre «bienfaisante» de la colonisation européenne, d’avoir donner vie et existence à une contrée primitive et tribale. L’image cinématographique apporte son témoignage à ces «exploits» de modernisme de l’expropriation.
L’imagerie coloniale avait comme maître à penser, un Français né à Alger et mort à Cannes. André Hugon (1886-1960) qui en 1932 estimait qu’il est temps pour Alger « d’avoir son petit studio, ne fusse qu’un simple dépôt de matériel. Ainsi, les régisseurs traverseront-ils la Méditerranée avec moins d’appréhension et le mouvement cinématographique algérien – et le tourisme! – ne pourra qu’y gagner en intensité». Tout est dit et tout ce fera en ce sens, même si les Frères Lumière en passant par Alger vers la seconde moitié du XIXe siècle, ont estimé le contraire.
En 1926, Hugon choisit d’entrer dans l’univers de la pellicule avec Yasmina un muet adapté du roman de l’écrivain «orientaliste», Théodore Valensi qui a transposé «en des temps modernes, à la limite des civilisations européenne et musulmane, l’impénitence amour d’un Tristan et Iseult», où Yasmina, fille d’une française et d’un Arabe, épouse un vieillard, Alsen, et s’éprend d’Hector Grondier un médecin. Un thème général basé sur «les conflits de races» que l’actrice Camille Bert (Yasmina) a réussie visualisé avec toute sa blancheur beauté au côté d’un jeune «artiste noir» tenant le rôle de l’ingrat eunuque: Habib Benglia, que nous traiterons plus loin
Le rôle de femme a été attribué à une comédienne d’origine russe, un personnage hiératique et mystérieux, selon les termes de Mostefa Lacheraf, dont le nom parait sous son seul pseudo, Kaïssa Robba. Les médias de l’époque la qualifient de «Française d’Algérie» ou encore cette «étoile du Sud», aux yeux splendides et au visage de jasmin. Elle parait dans trois principales productions des années 1930, La Femme et le Rossignol (1930), Le Marchand de sable et La Croix du Sud (1932) du même André Hugon. Pour le premier long-métrage, c’est un jeune et richissime «blanc» qui fuit la civilisation avec son yacht qui aborde une terre inconnue. Il débarque et arrive dans un village «nègre» où il sauve une jeune captive, Aya, qu’on allait conduire au sacrifice (La Femme et le Rossignol).
Dans Le Marchandde sable, Hugon s’inspirera un peu plus du roman de Georges-André Cuel afin de filmer les grands espaces, le soleil et l’atmosphère bien mystérieux du Sahara algérien. Kaïssa Robba est à côté de Tahar Hannache parcourant de vastes horizons où l’on côtoie les longues et silencieuses caravanes et ces «races farouches de ces pays brûlés». c’est le monde d’après la crise de 1929, qui s’emplit de charme exotique et d’heureuses imprévus trouvailles. Pour La Croix du sud, ce grand film «africain» on défile de nostalgiques caravanes au milieu d’un Sahara aux horizons de mirages, le tout, garni de la collaboration des «tribus indigènes afin de contenir toute la poésie du désert et de l’oasis !
L’énigmatique Kaïssa de son côté, poursuit sa montée artistique et elle est à Paris où elle paraît sur les journaux de cette «Belle époque» comme danseuse persane cette fois, s’exécutant entre les scènes de la Comédie Française et celle du Vieux-Colombier cristallisant une Ispahan (ex-Persépolis) du rêve européen.
Une Perse faite d’illusion « avec ses roses, ses milliers de roses; c’est une grande maison blanche avec des murs couverts de faïence verte et bleue et une cour intérieure où monte un grand jet d’eau svelte parmi les marbres» (La Griffe, 30/11/1933).La souple et mystérieuse Kaïssa Robba est face à un musicien accroupi qui joue, en s’accompagnant sur le târ, de nostalgiques et d’interminables mélopées vers des imaginations… vagabondes.
Mais que connaît-on de « cette petite sauvage du Hoggar» ?
C’est à travers une de ses rares rencontres avec la presse qu’elle se présenta à son public, dans un français à l’accent légèrement slave et avec des yeux qui s’expriment comme ceux des Espagnoles-nées, aime-t-on noté à Paris sur les pages de Pour-Vous du 9/7/1931. Aux résonances slaves et «algériennes», la comédienne aux yeux félines, dira:
« Mon père est Espagnol et ma mère Russe. Je suis née en Russie où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 10 ans. Puis je suis allée habiter Berlin… plusieurs années… Là j’ai densé. Depuis mon plus jeune âge, en Russie, j’avais en moi cette passion de la danse qui n’a point cessé de m’animer. C’est instinctif. Tout enfant, j’inventais une courbe nouvelle et j’apprenais mon corps à la tendre.
Je travaillai, j’étudiai, et à Berlin, je donnai quelques récitals de danse. Puis, je suis venus à Parisoù j’habite maintenant, et où je fis mes débuts au cinéma. Lorsqu’il dut tourner La Femme et le Rossignol, M. André Hugon me choisit pour jouer le rôle de la jeune sauvage blanche d’Afrique.
Nous partîmes pour le désert où nous restâmes plusieurs mois. Quelques temps après notre retour, M. André Hugon eut un autre film à tourner en Algérie et dans le Hoggar: je partis encore avec sa troupe et jouai le principal rôle de La Croix du Sud (…).
En rentrant, nous tournâmes aussi à Alger et à Oran un autre film: Le Marchands de sable dont on vient de terminer à Joinville les intérieurs…»
Une très courte rencontre qui se termina sur le souhait de cette actrice d’apprendre l’espagnol afin de chanter des tangos, tout comme le maître de cette musique latino-américaine, Julio de Caro; parlons peu d’elle-même, nous ignorons à ce jour que pouvait caché un tel pseudo ni de son devenir après 1939 où elle s’exécutait comme chanteuse et danseuse dans quelques cabarets parisiens de renom. N’en demeure que cette star a bien partagé ses rôles avec quelques grands noms d’acteurs algériens, dont Tahar Hanache et Habib Benglia.
Habib Benglia, le «Napoléon noir»
Celui qui apparaît avec Kaïssa Robba dans La Femme et le Rossignol, Le Marchand de sable et La Croix du Sud n’est autre que l’enfant de Tombouctou (Mali), fils de Mebarka Gonda et de Messaoud Fatah Benglia un richissime caravanier du grand désert. Habib Benglia est une force de la nature qui mérite respect et reconnaissance. Issu d’une grande famille du peuple Sangaï, il est né «par hasard» à Oran, comme il aimait le rappeler à chaque rencontre avec la presse de l’époque. Il était l’un des beaux noirs « qui vécut ses premières années en nomade», son père se rendait aux portes de la ville d’Oran afin de vendre ses marchandises que l’on exportait à l’ensemble de l’Europe. C’est une famille de Titans relevaient les médias à la recherche de sensations exotiques, son grand-père faisait 2 m 10 et son père 2 mètres. Habib ne faisait que 1m 80 alors que son fils à peine 1 m 75, «notre descendance se perd» rétorque-t-il avec sourire.
Comédien, acteur, danseur, acrobate et auteur dramatique, Habib Benglia est né le 25/8/1895 et décède le 2/12/1960 à Paris, à son domicile du 4e arrondissement. Il débarque en 1912 à Paris avec son père afin de livrer des dromadaires au Jardin d’Acclimatation, il y restera jusqu’à la fin de ses jours et laissant derrière lui un fils et une fille. Dans le répertoire de la SACM, Benglia représente quelque 146 œuvres théâtrales, cinématographiques et radiophoniques où le «Titan d’ébène» n’a été et jusqu’à aujourd’hui, évoqué que par la couleur de son épiderme même le Dictionnaire universelle du théâtre de M. Corvin n’y a pas échappé à ce racisme épidermique lorsqu’il l’artiste afro-algérien.
Le Paris-Midi du 27/12/1923 n’omettra pas de nous signaler qu’un danseur «nègre» est à la Comédie des Champs-Élysées pour donner un spectacle dirigé par Jacques Héberlot dont Benglia introduira une nouveauté bien représentative du «génie de sa race» en tant que noir ! C’est un poème verbal dont la traduction a été mimée, rythmée et rendue bien vivante à l’instar d’un alphabet nouveau dont chaque lettre serait un geste, une attitude, un moment de rythme. Et le même canard d’indiquer que « ce sont des idées personnelles qui caractérisent la nouvelle étoile, idées qui lui furent révélées, déclare-t-il, un jour que, lors d’une halte de son régiment en Champagne (NDLR – Durant la guerre de 14-18), il s’était amusé à jouer de l’harmonica et avait provoqué par là une véritable orgie de danses chez quelques-uns de ses compagnons d’armes.»
Habib Benglia a bien débuté au théâtre en 1913 avec comme première pièce celle de Jacques Richepin, Le Minaret, lui qui préparait son ingéniorat en agronomie se fera vite remarquer comme ce corps d’athlète et non cet être voué à un grand avenir de star.
Pour les distributions cinématographiques dans l’art de l’exotisme colonial, Benglia est un concentré de macaquerie à bon marché et permettant des rentrées d’argent pour le bonheur de ce cinéma initié par un André Hugon. C’est ainsi que l’hebdo Cinémonde du 6/11/1932 nous présente la recette de cet écran décadent où l’enfant et le «sauvage» sont les meilleurs acteurs du genre.
Ils ont cette pureté et ce besoin instinctif qui leur permettent de jouer sans arrière-pensée. Pour un réalisateur et producteur de tels films, il y a là un hors-d’œuvre bien exotique: « il suffit d’un lien plus ou moins domestiqué, à crinière soigneusement frisée. Du sable. Quelques palmeraies; des danses, des danses, sueurs coulants, le long de corps d’«ébène», ventres de négresses se soulevant et s’abaissant, colliers de fausses perles sursautant sur les cous, mains tapant au cuisses, cuisses en «gros-plan», cuisses en «plan américain», salade, ragoût, cassoulet, indignation de cuisses. Et voilà !».
L’homme qui a été qualifié durant toute sa carrière de «simple nègre» ne faisait sensation à l’écran que par la beauté de son corps, sa démarche de tigre, affirmant un noble mélange de souplesse et de «bestialité», écrivait la Revue française du 13/ 1/1924. Habib est bien passé par le «zoo» cinématographique, il a imité les cris de presque la totalité de la faune africaine et il le déclara face à la caméra d’Abder Isker en 1959 où il disait qu’il avait pas mal de chose, « j’ai fait le tigre, le lion, le rhinocéros, le crocodile.. et même le loup dans un de tes films!», en s’adressant à Isker.
Au final, nous avons pu recueillir que six interviews entre 1924 et 1951 et la plus représentative, peut-être, de la pensée de ce grand artiste est celle qu’il a donné à l’hebdomadaire Droit et Liberté du 2/10 au 2/11/1950 sur la question du racisme envers les gens de «couleurs» que nous reproduisons ci-contre:
« Le racisme est un fléau moderne, nous dit-il.
Qu’est-ce que le racisme, d’ailleurs, à vrai dire ?
Antipathie tout à fait superficielle et entretenue, par tous ceux qui trouvent intérêt dans la division des peuples.
Réponse – Exactement. Nous, luttons pour l’unité et la Paix. C’est le plus simple bon sens, et si une solution ne s’impose pas dans les toutes proches années, nous arriverons à une scission épouvantable, à une rétrogradation dans l’évolution humaine.
Ce qui est inconcevable.
Réponse – Oui, ou alors, il faudrait nier qu’il y ait une loi de justice universelle.
Personnellement avez-vous subi des brimades au cours de vos voyages?
Réponse – Oui et non. Lorsque j’ai tourné un film au Maroc, La danseuse de Marrakech, j’ai eu du mal à me loger à Casablanca; comme à New-York, les hôtels refusaient de me louer une chambre. Au Soudan ( entendre le Mali ) lorsque des tribunes sont montées pour une quelconque fête officielle, les noirs sont refoulés dans une tribune spéciale pour eux; pas de mélange avec les blancs.»
L’artiste afro-algérien conclura cette rencontre par une profession de foi artistique: « Nous voulons être vrais dans le temps. Reconnaître et fixer l’âme universelle par le prime du verbe, de la couleur, du mouvement, du son, de aspiration, de l’assentiment.
Porter le dynamisme théâtral au sommet de ses possibilités. Notre œuvre étant essentiellement vierge, nous voulons que son image dit la pureté de nos forêts et la hardiesse de nos chasseurs, en nous gardant bien d’oublier le parfum tenacer de nos fruits». Une méditation qui fait partie de cette grande sagesse bien ancestrale de celui qui a été, pourtant, pris en charge par le général Lyautey durant ses premières années de formations scolaires en France.
Tahar Hanache face à Djamal Tchanderli
« Avez vous entendu parler de M. Tahar Hannache récemment interviewé à Alger ?», questionnait le journaliste d’Afrique-Rafales du 10/4/1947 lors d’une rencontre avec Paul Saffar directeur de Filmafric, sur le devenir du cinéma en Afrique du nord. La réponse fut « Naturellement. C’est d’abord un technicien qui fut formé à l’école de Pagnol. Mais il a écrit un scénario et rien ne dit qu’il ne soit une réussite: c’est du genre Western transposé. Je confirme ainsi mon opinion que les Arabes aiment le film d’action pure; n’apprécient-ils pas les bandes américaines du genre Buffalo Bill ?».
Ne dit-on pas que lorsque cela vient d’aussi bas, il vaut mieux tirer la chasse d’eau ! Sept ans auparavant le même André Saffar était au Maroc, afin de filmer les cérémonies religieuses entourant le congrès du Habous, il était bien en compagnie du m^me Tahar Hanache, « opérateur bien connu dont le nom paraissait encore tout récemment dans le générique de Moulin Rouge, l’un des succès de Maroc-film».
C’est ce Tahar Hanache ou Hannache, qui sera aussi le responsable de la photo du film Frères d’Afrique dont les extérieurs ont été entrepris en Algérie, selon L’Information nord-africaine du 11/1/1940. un artiste bien complet et «père» du cinéma algérien, totalisant le 7e Art dans ses différents métiers. En 1948, il avait lancé une boîte de production artistique Tahafilm au Maroc en association avec un industriel de Casablanca, Mohamed El-Arbi Essaadi et l’orientaliste algérien, Mohamed Kessous. Apparaissant pour la première fois à l’écran dès 1924 dans L’Arabe de Rex Ingram et poussait son ascension en passant par Le Marchand de sable-El-Guelmouna d’André Hugon jouant avec Kaïssa Robba – citée plus haut -, pour enfin, devenir l’assistant de Jacques Mils dans les Sables mouvants (1929).
Qu’aurait-on de mieux à dire ou à écrire, lorsque nous sommes face à deux géants de notre histoire cinématographique qui se révèlent aux public d’Alger-Républicain du 6/3/1947. Djamel Tchanderli interviewant Tahar Hanache. Par simple noblesse d’esprit à leur mémoire, nous reproduisons le texte de cette rencontre dans son intégralité:
Premier cinéaste musulman. Tahar Hanache qui tourna Yasmina et La Fille du puisatier est passé par Alger.
De passage à Alger, M. Tahar Hanache a bien voulu retracer pour nous, différentes étapes de sa carrière cinématographique. Il est le seul musulman algérien qui soit arrivé à ce stade dans le cinéma. Son histoire pleine d’imprévus nous le montre gravissant palier par palier les échelons qui le portent finalement aux fonctions délicates et si recherchées de chef opérateur de prise de vue.
Grand, bien découpler, le regard grave, les gestes calmes, Tahar Hanache ne ressemble nullement aux personnages qu’il a incarnés sur l’écran.
La carrière de cet homme est assez curieuse. Né en Algérie, à Constantine, de parents musulmans, il alla à Paris après avoir fait son service militaire. Il avait alors l’intention de se fixer définitivement dans cette ville et ne songe nullement au cinéma.
Vous êtes Arabe ? Je vous engage
Un menu fait décida de son avenir. Un régisseur de Jacques Feyder, qui cherchait des hommes de type arabe pour figurer dans L’Atlantide lui offrit de faire un cacher. Tahar acepta. Ce qu’il vit au studio l’intéressa vivement au point qu’il décida de faire du cinéma. Il fut engagé par Rex Ingram, un producteur américain de l’époque, qui à sa première entrevue se contenta de le regarder attentivement et de lui demander.
– Vous êtes Arabe ?
– Oui.
– Alors revenez demain pour signer.
Le lendemain, Tahar avait un contrat en poche.
Il tourna ensuite dans Yasmina d’André Hugon, qu’il aida de sa connaissance des mœurs et coutumes arabes. Max de Rieux le prit comme aide-opérateur et régisseur pour La-Grande Amie, J’ai le noir et La Cousinette. Diamond Berger et Pierre Colombier l’engagent pour tenir le même emplois dans le Transatlantique et Éducation de Prince. Avec jacques Mils, il acheva Les Sables mouvants, film dans lequel il fut
Acteur et assistant, et où il mena ses rôles avec maestria. D’ailleurs je me reporte à une critique de l’époque:
« Tahar Hanache est d’un naturel frappant. Il incarne ses personnages avec toute la sobriété d’expression et d’énergie désirable. Il se double aussi d’un excellent assistant, et est de ce fait un futur opérateur de grande classe ».
Après avoir terminé le dernier film muet Sables mouvants, il collabora au premier film parlant Chiqué et passe à la série Lévy et Cie, Maxirin des Maures, L’Illustre Maurin, La Bandera, etc… En 1937, il vient de tourner Sarrati le Terrible, d’André Hugon, à Alger, avec Harry Maur, Georges Rigaud, ainsi que le regretté fantaisiste arabe connu dans tous les milieux artistiques, Rachid Ksentini.
Il termina dans la métropole par La Fille du puisatier de Marcel Pagnol, avec le regretté Raimu, Fernandel, Chapin, Josette Day. Puis ce fut La Vénus aveugle, avec Viviane Romance, où il réussit de très belles images. Car Tahar s’est fixé définitivement. Il n’est plus acteur, mais c’est en technicien qu’il affronte le septième art.
En 1942, il vient diriger les prises de vues du premier film parlant arabe en Algérie Ali fils du Sud, avec Réda Caire le sympathique chanteur de charme. Bloqué en Afrique du Nord par le débarquement allié, il tourne un documentaire sur la ville de Constantine, l’antique Cirtha, sa ville natale, en double version, français et arabe.
En 1943, il fut requis par le Service cinématographique de l’armée pour lequel il dirige les prises de vues pendant trois ans, en qualité de correspondant de guerre.
Libéré en 1945, il rentre à Paris afin de reprendre son activité quand la jeune et nouvelle production marocaine fit appel à son précieux concours, et c’est alors qu’il tourne l’un des premiers films marocains parlant arabe, ainsi qu’un documentaire «Port-Lyautey», pour le compte du Centre cinématographique marocain.
– Et actuellement, que comptez-vous faire ? lui demandais-je.
– Pour l’instant, je compte réaliser un scénario que j’ai écrit Le Cavalier du foulard vert, dont j’ai déjà procédé au découpage technique avec la collaboration de Mlle Louise Arboguast.
– Avez-vous envisagé les interprètes éventuels de votre prochaine production.
– C’est un problème assez ennuyeux, et pour cela je compte former des jeunes sous ma direction. J’espère arriver à un bon résultat, car alors il y aura des acteurs d’avenir, qui pourront par la suite franchir avec aisance ce métier dur et compliqué qu’est le cinéma.
– Que pensez-vous du cinéma nord-africain?
– Le cinéma nord-africain prend un essor considérable, et fera parler de lui d’ici peu.
Depuis 27 années que je fais du cinéma, me dit Tahar en guise de conclusion, j’ai toujours vécu de cet art, et non de plusieurs ou d’un métier différent de celui que je fais au studio, et en tant qu’ancien du cinéma, je prédis un grand avenir au cinéma nord-africain.
Et l’on voit cet homme au visage énergétique, seul pionnier du cinéma en Afrique du Nord – seul, oui je dis bien, – car les producteurs, en messieurs qui détiennent les bourses, semblent vouloir produire non pas en cinéastes, mais en financiers, c’est-à-dire, qu’ils ne voient en produisant que ce que cela pourrait leur rapporter.
Espérons qu’ils comprendront, que sans oublier le rapport, ils doivent penser à l’Art et épauler ainsi les techniciens afin de produire des films dignes de l’Afrique du Nord. » Djamal Tchanderli.
Mohamed-Karim Assouane, universitaire.
Références:
1 – Mostefa Lacheraf et Abdelkader Djeghloul, Histoire, culture et société, Alger, 1986.
2 – Nathalie Coutelet, «Habib Benglia et le cinéma colonial», article dans la revue Cahiers d’Etudes Africaines, n° 111/ 2008.
3 – Bonsoir, du 4/1/1924
4 – Revue Française, du 13/1/1924
5 – L’Action, du 27/12/1925
6 – Ciné–Cinéa, n° 72 du 1/11/1926
7 – Annuaire général de la cinématographie, du 1/1/1927
8 – Ciné-Miroir, du 1/3/1927
9 – L’Afrique du Nord-Illustrée, du 30/3/1929
10 – Cinaedia-Cinaedia-Illustrée, du 30/4/1929
11 – Cyrnos, du 6/7/1929
12 – Journal de Berck, du 2/3/1930
13 – La Griffe, du 30//11/1930
14 – Pour-Vous, n° 138 du 9/7/1931
15 – Cinémonde, n° 207 du 6/10.1932
16 – L’Image, n° 31 du 19/3/1937
17 – Revue de l’Ecran, du 27/3/1937
18 – Ce-Soir, du 1/4/1937
19 – Journal du Midi, du 1/10/1937
20 – Les Spectacles d’Alger, du 4/5/1938
21 – Radio-Nationale, du 8/2/1942
22 – 7Jours, du 20/1/1944
23 – Figaro, du 27/3/1945
24 – Dernière-Heure, du 2/4/1947
25 – Afrique-Rafales, du 10/4/1947
26 – Gazette des Tribunaux du Maroc, n° 1022 du 10/9/1948
Pierre Vavasseur, écrivain et journaliste français, s’est imposé par une plume à la fois exigeante et sensible. « Collaborateur du Parisien en tant que grand reporter culture pendant de longues années, aujourd’hui aux pages livres du Parisien week-end, il a exploré avec rigueur les domaines politique, culturel et sociétal, tout en se distinguant dans la critique cinématographique et artistique.
En parallèle de son engagement journalistique, il a publié plusieurs ouvrages mêlant introspection et réflexion sociale.
Parmi eux, La Fin du Monde analyse avec lucidité les crises existentielles et sociétales, tandis que Un manque d’amour, Le jour où j’ai quitté ma femme, Putain d’Adèle et Recommencer abordent les tensions entre l’individu et son environnement. Son écriture, fluide et acérée, capte l’air du temps tout en le questionnant.
Il a également signé des essais littéraires, dont Le Guide des 100 romans incontournables et Le Guide des 100 premières phrases incontournables, dans lesquels il explore les œuvres majeures qui ont marqué la littérature. Sa démarche dépasse l’analyse immédiate pour interroger les ressorts profonds des textes et de la société.
La poésie occupe aussi une place importante dans son parcours, comme en témoigne son recueil Tes yeux poussent la porte du monde, publié en 2012 aux éditions Bruno Doucey. À travers des vers où douceur et intensité se mêlent, il exprime une quête de sens et une réflexion sur l’existence. Son style épuré révèle une profondeur émotionnelle qui transcende la simplicité apparente de ses mots.
Avec Paisible Tourment, son dernier ouvrage, il poursuit cette exploration intime et sociale, interrogeant les fragilités humaines à travers une prose méditative et mélancolique. Son regard lucide sur la société, marqué par l’engagement et la sensibilité, en fait une voix influente du paysage littéraire et journalistique français. Son œuvre rappelle que le doute, loin d’être une faiblesse, peut devenir une véritable forme de sagesse.
Dans cet entretien, Pierre Vavasseur revient sur son parcours singulier entre journalisme et littérature, une trajectoire marquée par l’exigence, la sensibilité et l’engagement. De ses débuts dans la presse écrite à ses romans introspectifs, en passant par la poésie et la critique culturelle, il partage ici son regard sur l’évolution du métier, le pouvoir des mots et les tensions de notre époque. À l’occasion de la parution de son dernier roman, Paisible tourment, il évoque les lignes de force de son œuvre, entre lucidité et quête d’apaisement.
Le Matin d’Algérie : Votre parcours journalistique a marqué plusieurs générations. Qu’est-ce qui vous a initialement conduit vers cette voie, et comment percevez-vous l’évolution de ce métier au fil du temps ?
Pierre Vavasseur : Vous voulez dire que j’ai traversé plusieurs générations ? Car je n’aurais pas la prétention de les avoir marquées. En revanche, et vous le savez vous-même, cher Brahim, la beauté de ce métier est d’observer au plus près les mouvements de la société sans prendre aucun parti, d’être au cœur de l’action sans en être un acteur et je crois que c’est très tôt ce qui m’a attiré dans cette magnifique profession.
Lorsque j’étais gamin, j’écoutais sans cesse les informations, je piquais des sous dans le porte-monnaie de ma mère (qui n’en avait pourtant pas tant que ça !) pour acheter des journaux. J’ai acheté mon premier Canard Enchaîné à l’âge de 14 ans. Et je me promenais au collège avec Le Monde sous le bras. J’entendais qu’il se passait des choses en France mais lorsque j’ouvrais la fenêtre pour m’en assurer, il ne se passait rien dans la rue.
Un jour, à 13 ans, j’ai enfourché mon vélo et suis parti à Paris par la toute national. Six kilomètres après, je suis arrivé à Champforgeuil, un modeste bourg qui possédait un aérodrome. Je me suis arrêté, j’ai regardé des parachutistes sauter d’un petit avion. L’un d’eux est tombé comme une mouche, le parachute ne s’est pas ouvert. Le lendemain dans Le Courrier de Saône-et-Loire j’ai lu qu’il avait fait un trou dans le sol en s’y écrasant. J’ai aussi écrit un petit texte sur des feuilles doubles. Mon premier papier sur le mode « j’y étais ». Cette expérience venait en tout cas de m’apprendre que Paris s’annonçait comme une longue aventure et qu’il ne fallait pas être trop impatient.
La deuxième partie de votre question est une déchirure à laquelle j’ai échappé. Le métier, pour mille raisons qu’il n’est pas nécessaire de lister ici, ne fonctionne plus avec les mêmes rouages. La modernité lui fait du mal. Il faut aller toujours plus vite, au détriment de l’écriture, de la précision des informations, du romantisme qui l’accompagnait et j’en passe. Mais je crois qu’une seule chose compte pour résister à ce qui pourrait considérablement l’abîmer : la vocation soudée au cœur. Et j’y crois.
Le Matin d’Algérie : Vos romans abordent fréquemment des thèmes intimes et existentiels. Qu’est-ce qui vous pousse à explorer ces territoires intérieurs, et comment parvenez-vous à conjuguer expérience personnelle et portée universelle ?
Pierre Vavasseur : Parce que l’écriture est elle-même le territoire… j’allais dire physique…, de l’intimité. Une seule chose m’intéresse pour des raisons liées à mon enfance où j’ai vu mes parents aux vies broyées, privés de bonheur. C’est le sens de la vie qui m’a saisi. Je lisais bien sûr des romans mais je m’intéressais plutôt à des ouvrages qui plongeaient en coupe dans les entrailles de la vie.
Le roman me décevait parce qu’il pouvait avoir, au fond, plusieurs fins, alors pourquoi celle-ci qu’une autre ? En revanche, j’avais fait le chic pour flairer ceux qui s’inspiraient d’une trajectoire personnelle et ce « vrai », cette vérité costumée pour la forme, me passionnait. Car ils répondaient à ma question : que fait-on là ? Miracle enfin, ces histoires toutes singulières, toutes uniques et différentes les unes des autres, ont touché l’universalité de lectrices et de lecteurs tous uniques, tous différents.
Le Matin d’Algérie : Votre recueil Tes yeux poussent la porte du monde a été salué pour sa délicatesse. En quoi la poésie vous offre-t-elle une liberté d’expression différente de celle du roman ou du journalisme ?
Pierre Vavasseur : Parce que la poésie est intrinsèquement libre. Elle est en nous mais elle fait de nous ce qu’elle veut et n’est rattachée à rien sinon les effets tramés des temps qui nous accompagnent et dont nous sommes bien obligés de nous accommoder. La poésie est une impatience lente, un animal des grands fonds, qui ne se préoccupe pas de forme, ni de nous prévenir quand elle nous remonte du ventre. Surtout ne pas l’effrayer. Juste laisser faire. Faire silence.
Accepter de sortir de sa poche un morceau de papier et se laisser guider au hasard des mots par son chant secret sans se demander ce que signifient ces quelques mots qui montent à la surface, attrapent un peu d’air puis nous lèguent une parole d’absence qui fabrique autre chose qu’un discours construit mais qui portent notre mystère. Et quoi de plus universel que le mystère ?
Le Matin d’Algérie : Avec Le Guide des 100 romans incontournables, vous avez partagé votre regard sur la littérature. À vos yeux, qu’est-ce qui fait la force d’un roman inoubliable ?
Pierre Vavasseur : Une phrase, parfois, peut suffire parce qu’elle grandira en nous tout au long du voyage de notre existence. Comme une image qui nous sera inoubliable au cinéma. Mais c’est l’écriture, le style (« le style, disait Céline, c’est le mot qu’on n’attend pas »), parce que sans le style l’émotion qu’elle a mission de porter n’est pas nourrie, pas viable, artificielle, mal assurée sur ses pattes et finit par se déliter. Le style, c’est le souffle, la puissance, la sincérité et les surprises de construction et de récit qu’il produit sur des sujets qui, avec plus ou moins d’évidence, se frottent aux tourments de l’âme. C’est une danse en nous. Je me dis souvent que la chorégraphe Pina Bausch a fait du geste de ses danseurs de la danse évidemment, mais aussi des chapitres de nos vies.
Le Matin d’Algérie : Vous observez depuis longtemps les mutations de notre société. Quels enjeux contemporains vous semblent les plus préoccupants aujourd’hui, et quel rôle la littérature peut-elle encore jouer face à ces bouleversements ?
Pierre Vavasseur : Le premier qui me vient à l’esprit sans réfléchir, c’est l’avènement (quoique je trouve le mot trop joli pour ce à quoi il est rattaché) de l’I. A. Le monde va tenir là-dessus. Nos mémoires vont être déconsidérées, piétinées, niées, calomniées en douce, l’effort de réflexion qui s’habillait de rectitude, annulera cette question du sens qui m’obsède. La vérité et le mensonge vont célébrer leurs noces en ripaillant. L’invasion d’un ersatz d’imagination va nous prendre par revers. Je sens une forme de fascisme et elle ne rampe pas. Tout et son contraire sera dit, reconstruit sans limites sinon celles d’un art et d’une manière de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
J’ai longtemps pensé que la vraie fin du monde pourrait survenir si la science nous permettait de lire en instantané dans la pensée de l’autre. Tout serait immédiatement court-circuité et je ne vois pas comment cela ne pourrait pas finir par un fol effondrement général. Mais l’I.A. est arrivée et même si, elle sera sans doute pour la médecine me dit-on, l’architecture et autres, elle creusera le vide dans nos consciences, ça j’en suis certain. Personnellement, je ne serai plus là pour participer au désastre. L’œuvre d’Enki Bilal illustre à mes yeux d’assez près ce qui nous pend au nez.
Le Matin d’Algérie : Dans Paisible tourment, vous semblez osciller entre apaisement et tourments silencieux. Ce livre témoigne-t-il d’un changement intime dans votre façon d’observer le monde et de le traduire par l’écriture ?
Pierre Vavasseur : Pour vous répondre très humblement, et je pèse ce mot qui a une efficace capacité d’hypocrisie pour faire joli dans le paysage, j’ai le souvenir d’avoir très tôt compris, mais vraiment tôt, vers huit, neuf ans, que le monde est comme une pièce de monnaie qui, tant qu’elle roule, ne peut tenir en équilibre que sur deux faces indissociablement liées et opposées l’une à l’autre. Le bien et le mal, la beauté et la laideur quels que soient les canons de l’époque, la guerre et la paix, l’amour et son contraire, le temps et le manque de temps, tout ceci et tout le reste nous fabrique du tout et du contraire de tout.
Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?
Pierre Vavasseur : Boucler pour le 20 novembre, pour une sortie en librairie début 2026 chez Buchet-Chastel, mon sixième livre, L’Homme humilié, pour rendre sa dignité à mon père qui a passé sa vie à être nié et moqué.
Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?
Pierre Vavasseur : Deux extraits très brefs, tirés d’œuvres littéraires qui me portent depuis ma prime adolescence, lorsque je les ai découverts dans le cadre merveilleux de la bibliothèque municipale de Chalon-sur-Saône, ma ville natale.
Le premier est extrait de En attendant Godot, de Samuel Beckett : — « Qu’est-ce qu’on fait ? — On attend. — Oui, mais en attendant ? »
Et cette réflexion tirée du « Journal » de Jules Renard.
« J’ai connu le bonheur mais ce n’est pas ce qui m’a rendu le plus heureux. »
Le Festival International du Film d’Imedghassen dévoile l’affiche de sa 5e édition, prévue du 10 au 16 septembre 2025.
Sous le patronage de Monsieur Zohir Ballalou, Ministre de la Culture et des Arts, et la supervision de Monsieur Mohamed Ben Malek, Wali de Batna, le festival rend un hommage vibrant au film Le Vent des Aurès (Rih al-Auras), réalisé en 1966 par Mohammed Lakhdar-Hamina, à l’occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne.
Au centre de l’affiche, conçue par le graphiste Mohamed Zerari sous la direction artistique du cinéaste Issam Taachit, trône l’image poignante de Keltoum, incarnée par la légendaire Aïcha Adjouri. Drapée de la mlaya noire, symbole de pudeur et de résistance, elle laisse entrevoir une robe aux motifs floraux – éclat discret d’une vie aurésienne broyée par la guerre. Un panier d’osier au bras, un poulet dans les mains, elle avance, digne et douloureuse, sur une terre pierreuse que hantent les échos de l’histoire.
Derrière elle, dans une lumière dorée de fin d’après-midi, se dresse le mausolée numide d’Imedghassen. Érigé au IIIe siècle avant J.-C. près de Batna, ce monument est l’un des plus anciens mausolées royaux d’Afrique du Nord. Sa forme conique et imposante témoigne de la grandeur des rois numides, peuple berbère ayant précédé la domination romaine. Plus qu’un décor, il est ici un personnage silencieux, un témoin de l’éternité. Son ombre enveloppe Keltoum, comme pour inscrire son combat maternel dans la continuité d’une mémoire plus vaste, celle des résistances aurésiennes à travers les âges.
Le slogan du festival, « Où le cinéma célèbre l’histoire », trouve ainsi une incarnation saisissante. Car ce mausolée, gardien de pierres et de récits, relie le souffle du cinéma à celui d’une mémoire millénaire. Il symbolise un lien indéfectible entre les héritages numides et les luttes modernes, entre la dignité d’un peuple ancien et les visages de la révolution de 1954.
Sorti en 1966, Le Vent des Aurès fut le premier film algérien à être récompensé à Cannes, en obtenant le Prix du Meilleur Premier Film en 1967. Par la voix de Keltoum, Lakhdar-Hamina rendait hommage aux femmes des Aurès, ces mères dont les larmes ont irrigué la terre de la liberté.
La 5e édition du Festival d’Imedghassen s’annonce comme une célébration vibrante du 7e art, une rencontre entre l’image, la mémoire et l’âme chaouie, sous le regard immuable du mausolée d’Imedghassen.
L’équipe nationale de football, affrontera mardi en déplacement son homologue suédoise, dans ce qui sera un véritable test révélateur pour les «Verts», à la Strawberry Arena à Solna, près de Stockholm (18h, heure algérienne).
Vainqueur jeudi dernier de son premier match amical, inscrit à la fenêtre internationale de juin, face au Rwanda (2-0), au stade Chahid-Hamlaoui de Constantine, la sélection nationale sera face à un adversaire d’un autre calibre, qui est allé s’imposer vendredi à Budapest face à la Hongrie(2-0).
Il s’agit du premier match amical pour l’équipe nationale contre un adversaire européen, depuis l’arrivée du sélectionneur bosnien Vladmir Petkovic, aux commandes de la sélection février 2024.
« Nous avons choisi la Suède pour ses qualités, même s’il y a plusieurs équipes africaines qui jouent comme elle. Ce sera une occasion d’évaluer la capacité d’adaptation de l’équipe, nous allons chercher bien évidemment à gagner», avait indiqué Petkovic, lors de la conférence de presse précédant le début du stade des «Verts» à Sidi Moussa.
Après avoir aligné une équipe complétement remaniée face aux «Amavubi», le coach national va procéder à des changements, comme il l’a si bien souligné à l’issue du premier test face au Rwanda. Une rotation logique, alors que le staff cherche à évaluer les différentes options avant les prochaines échéances officielles, à commencer par la reprise des qualifications du Mondial-2026, en septembre prochain.
Sur le plan de l’effectif, le coach national devra se passer des services de l’attaquant Mohamed Amine Amoura, forfait pour blessure, alors que le défenseur Mohamed Amine Tougaï et l’ailier gauche Youcef Belaïli, ont été libérés pour être mis à la disposition de leur club, l’ES Tunis, en vue de la Coupe du monde des clubs aux Etats-Unis (15 juin-13 juillet).
Le latéral gauche Rayan Aït-Nouri, dispensé du match face au Rwanda, est concerné par cette rencontre face aux «Vikings», après avoir finalisé ce dimanche son transfert à Manchester City.
Les coéquipiers du revenant Nabil Bentaleb, devront réaliser le match parfait pour espérer mater une équipe suédoise, qui aspire à faire la passe de trois, après avoir disposé de l’Irlande du Nord (5-1), en ars dernier, et vendredi dernier de la Hongrie (2-0).
De son côté, la Suède, 28e au dernier classement de la FIFA, publié le 3 avril, prépare le début des qualifications de la Coupe du monde 2026, où elle figure dans le groupe B, en compagnie de la Suisse, de la Slovénie, et du Kosovo.
Pour rappel, le coach danois de la Suède, Jon Dahl Tomasson, a été privé de son trident offensif : Alexander Isak (Newcastle), Viktor Gyokeres (Sporting Lisbonne), et Dejan Kulusevski (Tottenham), forfaits pour diverses blessures.
L’Algérie a rencontré la Suède à cinq reprises par le passé. La dernière opposition entre les deux équipes remonte au 19 novembre 2022, un duel remporté par les Suédois (2-0), à l’Eleda Stadion à Malmo.
La vie est une épreuve, la tentation est parmi les plus illusoires pour la contourner. Le mensonge pour éviter l’épreuve de l’engueulade. La tentation du gâteau au chocolat dans le frigidaire en évitant de penser à son poids. L’hypocrisie de la promesse de la dernière cigarette et ainsi de suite.
À chaque épreuve est en embuscade une tentation. Mais il y a des épreuves qui dépassent la possibilité humaine commune comme éviter l’orchestre de musique andalouse lorsque vous avez quinze ans, qu’on vous invite à un mariage et que vous ne pouvez pas vous dérober. Il faut tenir et ne pas avoir la tentation de la fuite pour une raison grossièrement inventée.
Et parmi les tentations de haute intensité, le crouton de la baguette de pain. Vers onze heures de la matinée vous savez que vous ne pourrez pas l’éviter, vous l’attendiez et vous la redoutiez. Mais il faut bien manger et aller acheter du pain. Sous le couvert d’une chronique burlesque qui va suivre, j’espère que le lecteur comprendra que nous parlons de la symbolique des épreuves de la vie et des tentations comme je l’avais annoncé.
Ce jour mémorable de l’épreuve suprême, j’ai dû aller dans une boulangerie trois fois plus loin pour cause de la fermeture de la nôtre. Il y a des moments où vous avez envie d’étrangler celui qui a inventé les jours fériés.
La voilà dans la main avec son regard du diable, l’épreuve tant redoutée est ce-jour-là trois fois plus difficile vu le triplement de la distance. Vous vous essayez tout d’abord au premier degré de l’arme contre la tentation, le détournement du regard, mais l’astuce ne dure qu’un petit moment, trop court.
Vient ensuite le second niveau de la parade, mettre l’objet redouté derrière le dos. Mais le ridicule est parfois plus fort que la tentation. Le premier tiers du parcours est atteint et vous vous dites que l’épreuve était finalement très facile et vous lui avais résisté.
C’était trop rapidement se rassurer car pour le second tiers de l’épreuve la tentation a décuplé. Pour atteindre la fin de ce second parcours c’est le coureur de marathon qui puise dans ses dernières forces. Mais dans le troisième tiers, c’est le feu de l’enfer qui veut vous arracher un torrent de sueur.
Enfin devant la porte d’entrée, la lumière est au bout, la victoire attend, la fierté s’invite avec le triomphe dans les yeux. Et là mes chers lecteurs, tout s’effondre, les efforts contre la tentation s’écroulent, le croûton de la baguette a été dévoré avec autant d’avidité que l’eau par un rescapé du désert.
L’échec est humiliant, vous rentrez dans cuisine, la tête base de ne pas avoir vaincu la tentation. Dans un dernier effort de dignité, vous vous essayez à la plus piteuse des dissimulations en coupant la baguette en tranches qui ne font plus apparaitre la partie du croûton dévoré.
Puis un jour, elle vous regarde avec un sourire sournois, prenant l’autre crouton à la main et vous dit, c’est dur d’être un orphelin !
Par cette anecdote très légère, je voulais rappeler au lecteur combien la vie n’aurait aucun sens si elle n’était pas balisée par de nombreuses épreuves. Une vie sans croûton de pain, quel serait sa saveur ?
Et à chaque avancée dans la vie, celle-ci élève niveau pour vous soumettre à des épreuves encore plus dures pour vous éprouver. Demain, c’est le week-end, ce n’est plus seulement l’épreuve du croûton mais celui de la pâtisserie.
L’être humain et une force, il est toujours vainqueur s’il y met les efforts nécessaires. J’y arriverai un jour, j’y arriverai !
Depuis son investiture à la magistrature suprême en décembre 2019, le président Abdelmadjid Tebboune a engagé l’Algérie dans une mue profonde, à la hauteur...
Depuis son investiture à la magistrature suprême en décembre 2019, le président Abdelmadjid Tebboune a engagé l’Algérie dans une mue profonde, à la hauteur...
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