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vendredi 19 septembre 2025
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Corps repêchés dans la Seine : ce que l’on sait des quatre victimes

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La Seine

Deux des hommes retrouvés morts faisaient partie de l’entourage du suspect et fréquentaient le même local désaffecté. Les deux autres ont comme point commun de s’être rendus sur les bords de Seine, à Choisy-le-Roi, le jour de leur disparition.

C’est un usager du RER C qui a appelé les secours après avoir lui-même découvert un corps flottant dans la Seine, à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Mais ce sont finalement quatre cadavres qui ont été retrouvés flottant dans le fleuve, à quelques dizaines de mètres de distance les uns des autres.

Si aucun lien n’avait été formellement établi entre les victimes dans un premier temps, les dernières investigations du parquet de Créteil et la mise en examen, dimanche 24 août, d’un homme d’une vingtaine d’années sous le chef d’accusation de « meurtres en concours », l’appellation qui désigne les crimes sériels, commencent à lever le voile sur cette affaire.

Le mis en examen est un sans domicile fixe, en situation irrégulière, « habituellement présent » sur les berges de Seine non loin du lieu de découverte des corps. Il s’appelle « Monji H. », selon France 2.

« Chacune des victimes dans un temps concomitant à leur disparition » peut être reliée au suspect, a déclaré le parquet dimanche. Le principal lien entre les victimes est le lieu de découverte des corps : un ancien local technique désaffecté en bord de fleuve, dans lequel vivait le suspect. Franceinfo fait le point sur ce que l’on sait de l’identité des quatre victimes et de leurs liens avec le mis en examen.

Les deux premières victimes faisaient partie de l’entourage du suspect

Les deux premières personnes dont les corps ont été retrouvés faisaient partie de l’entourage du suspect et fréquentaient le même squat. Leur identification a été complexe en raison de l’état de décomposition des cadavres, repêchés dans la Seine, et a été permise par comparaison avec la base de données des empreintes digitales, selon le parquet de Créteil.

Le premier est un Algérien de 21 ans en situation irrégulière nommé Abdellah, qui n’avait plus donné signe de vie depuis le 26 juillet. Le second, un Tunisien de 26 ans se prénommant Amir, lui aussi en situation précaire, n’a plus été vu après le 31 juillet.

Depuis mercredi, « Monji H. » a répondu « succinctement aux enquêteurs sur ses éléments de vie » et refusé de s’exprimer sur les faits, a expliqué le ministère public. Mais plusieurs éléments ont mis les enquêteurs sur sa piste, précise France 2. Le suspect a été contrôlé par la police en possession de deux téléphones appartenant à Abdellah, et a été vu sur la caméra de surveillance d’une boucherie en train d’utiliser la carte bancaire d’Amir, le 1er août, soit le lendemain de sa disparition.

La disparition des deux autres victimes signalée en août

Les deux autres victimes n’avaient aucun lien direct avec le suspect, explique France 2. Mais elles ont en commun le fait d’avoir été présentes à côté du lieu de vie du suspect, le jour de leur disparition. Les enquêteurs privilégient ainsi la piste d’une mauvaise rencontre fortuite. La troisième victime, un Algérien de 21 ans, est un habitant de Choisy-le-Roi nommé Sami. Ses proches avaient signalé sa disparition le 7 août. Connu de la justice, « Monji H. » avait déjà été interpellé en août par la police dans son lieu de squat alors qu’aucune disparition n’avait encore été signalée. Sur place, les officiers ont trouvé des documents, depuis identifiés comme appartenant à Sami, explique le parquet.

La quatrième personne à avoir perdu la vie, un Français de 48 ans nommé Frantz, pouvait ainsi « fréquenter les abords du lieu de découverte des corps » et un « lieu de rencontres homosexuelles éphémères », précise le parquet. Le corps de la victime, retrouvé dénudé, présente des traces de strangulation selon le parquet. L’homme, qui résidait à Créteil, avait été porté disparu dès le 11 août par ses proches.

La piste de crimes homophobes envisagée

Si le parquet n’a pour le moment avancé aucune hypothèse quant au mobile de ces meurtres, l’une des principales pistes suivies par la brigade criminelle de Paris, selon France 2, est celle de crimes en raison de l’orientation sexuelle soupçonnée ou réelle des victimes. L’un des quatre cadavres, dont le parquet ne précise pas l’identité, a, quant à lui, été découvert le pantalon « baissé au niveau des chevilles ». La détermination de la cause de la mort de deux autres hommes est toujours en cours.

Les investigations et interrogations vont se poursuivre pour déterminer les mobiles du suspect. De son côté, l’association STOP Homophobie a annoncé se constituer partie civile. « Si le mobile n’est pas encore établi, plusieurs sources proches du dossier évoquent l’hostilité de l’accusé à l’encontre de l’homosexualité, dans un contexte marqué par un discours religieux rigoriste », explique l’association dans un communiqué. « L’hypothèse d’un tueur en série mû par des convictions homophobes est désormais considérée avec sérieux par les enquêteurs », poursuit-elle.

L’association annonce par ailleurs lancer un appel à témoin, « invitant toute personne ayant aperçu le suspect, ou disposant d’informations sur ses déplacements et ses fréquentations, à se rapprocher des enquêteurs ou nous contacter », est-il détaillé dans un communiqué

Francetvinfo

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France : Bayrou va demander un vote de confiance le 8 septembre, le gouvernement en sursis

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François Bayrou
Le gouvernement Bayrou tombé

Lors de sa conférence de presse lundi 25 août, François Bayrou a annoncé qu’il engagerait le 8 septembre la « responsabilité du gouvernement » devant l’Assemblée nationale réunie en session extraordinaire, pour trancher la « question centrale » de « la maîtrise de nos finances » et valider le principe de son plan d’économies budgétaires. Une annonce qui intervient sur fond d’appels à bloquer la France le 10 septembre. Plus partis d’opposition comptent voter la chute du gouvernement.

« J’ai demandé au président de la République, qui l’a accepté, de convoquer le Parlement en session extraordinaire le lundi 8 septembre » et « j’engagerai ce jour-là la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique générale », a annoncé le Premier ministre. À cette occasion, « si vous avez une majorité, le gouvernement est confirmé. Si vous n’avez pas de majorité, le gouvernement tombe », a explicité François Bayrou.

La France traverse « un moment préoccupant et donc décisif », « un moment d’hésitation et de trouble » qui « impose une clarification », a justifié le chef du gouvernement, qui donnait lundi sa troisième conférence de presse depuis avril sur le budget.

Une manière de tenter de reprendre la main alors que les mesures annoncées le 15 juillet, dont l’année blanche fiscale et la suppression de deux jours fériés, ont suscité une forte opposition. Mais « ne débattre que des mesures, c’est oublier la nécessité du plan d’ensemble. Or, c’est le plan d’ensemble, sa nécessité et son urgence qui est la vraie question », a expliqué François Bayrou, qui a évoqué un débat « dévoyé » et « déplacé ».

Faire face au « danger immédiat » du « surendettement »

« Y a-t-il ou pas urgence nationale à rééquilibrer nos comptes publics et à échapper, parce que c’est encore possible, à la malédiction du surendettement (…) ? Et cela en choisissant une trajectoire de retour à la maîtrise de la dette en quatre ans d’ici à 2029, en dépensant moins et en produisant plus », a martelé le Premier ministre, d’un ton grave et solennel.

François Bayrou a aussi évoqué les appels à bloquer le pays le 10 septembre, nés sur les réseaux sociaux et les messageries, et désormais soutenus par la gauche. « La France, ce n’est pas ceux qui veulent l’abattre par le désordre, c’est ceux qui veulent la construire par le courage et la générosité », a-t-il déclaré.

Tout à sa volonté de recadrer le débat, le Premier ministre n’a pas abordé le fond des mesures qui composeront son budget. La France doit « faire face » au « danger immédiat » du « surendettement », a également déclaré le Premier ministre français. « Cet argent, emprunté par centaines de milliards, n’a pas été utilisé comme il aurait fallu pour investir », mais « pour les dépenses courantes », a-t-il dit.

Le Premier ministre ne se contente d’ailleurs pas de sa conférence de presse. Il s’exprimera également mardi à l’événement de rentrée de la CFDT, puis jeudi à celui du Medef.

LFI, le PCF et le RN voteront la chute du gouvernement le 8 septembre

Le vote de confiance demandé par le Premier ministre à l’Assemblée nationale le 8 septembre pourrait être périlleux. Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, début décembre 2024, le gouvernement de François Bayrou pourrait tomber à la rentrée. Sitôt l’annonce du vote de confiance à venir, plusieurs partis ont annoncé la couleur : ils ne soutiendront pas le Béarnais.

« Le 8 septembre, il faudra faire tomber ce gouvernement », a aussi réagi Léon Deffontaines, porte-parole du PCF, sur le même réseau social. Même son de cloche du côté des Écologistes, Marine Tondelier a souligné que ce vote de confiance était « de fait une démission ».

Le Rassemblement national (RN), fort de 123 députés et apparentés dans l’hémicycle, « ne votera jamais la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir les Français », a annoncé aussi sur X Jordan Bardella, le président du parti, qui prédit « la fin du gouvernement ». « Nos compatriotes attendent une alternance et un retour aux urnes : nous y sommes prêts », a-t-il insisté. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a aussi indiqué qu’elle voterait contre la confiance. « Seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin », a ajouté sur X la cheffe des députés RN, renvoyant dos à dos « gauche, droite et macronistes » qualifiés de « partis du système ».

L’ancien président Les Républicains (LR) Éric Ciotti, allié du RN, a, lui aussi, jugé « inenvisageable d’accorder la confiance » au gouvernement Bayrou.

RFI

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Mali : les civils fuient en masse la région de Ségou attaquée par les jihadistes

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Mali

Alors que l’armée malienne n’a toujours pas repris ses positions attaquées par les jihadistes du JNIM dans le centre du pays, mardi 19 août, les civils des villages alentours eux aussi pris pour cible continuent de fuir la zone. C’est notamment le cas des habitants de la localité de Farabougou qui a été incendiée.

Près d’une semaine après l’attaque de la localité de Farabougou et de plusieurs positions de l’armée malienne aux environs de Ségou, à environ 300 km au nord de Bamako, les jihadistes du JNIM règnent en maîtres absolus dans la région. Alors que dans plusieurs localités, les troupes régulières sont toujours aux abonnés absents, les civils, pris de panique face à l’insécurité, ont décidé de fuir. À pied ou à bord de charrettes surchargées, ils quittent notamment Farabougou et les villages environnants à l’instar de cet homme joint par la rédaction de RFI en fulfulde et en mandenkan.

« Ma famille et moi avons dû nous réfugier à Dogofry. Mardi, les groupes armés ont attaqué notre village. Ils en ont fait sortir les femmes et les enfants pour pouvoir tuer tous les hommes. Si beaucoup sont morts, d’autres comme moi ont pu fuir.  Ensuite, ils ont brûlé tout le village. Nous n’avons même pas pu enterrer les cadavres », raconte-t-il avant de poursuivre : « Les municipalités qui nous accueillent ont trouvé des solutions pour ramener nos femmes et nos enfants auprès de nous. À Dogofry, elle nous loge dans la cour de la mairie. Mais comme nous sommes trop nombreux pour tous y rester, ceux qui ont des parents ou des connaissances ici sont allés chez eux ».

Pendant ce temps là, dans les localités dont ils se sont emparés, les jihadistes paradent après avoir mis la main sur le matériel de l’armée et avoir enlevé ou tué des militaires, aux côtés des civils.

Dans la région, il s’agit d’une première ou presque : la junte au pouvoir à Bamako abandonne des positions attaquées sans tenter rapidement de les reprendre. Alors que les interprétations à ce propos vont bon train, de nombreux élus de la région ne cachent pas leur inquiétude et espèrent une prochaine opération militaire pour rassurer les populations.

Il y a cinq ans environ, les jihadistes avaient déjà installé un blocus autour de Farabougou. Il avait fallu l’intervention de religieux maliens dans les négociations pour qu’ils acceptent de desserrer l’étau.

RFI

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« Séparées par notre père – Deux sœurs, deux destins » : poignant

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Séparées par notre père

« Séparées par notre père… » est un récit bouleversant qui explore les blessures familiales, le déracinement et la force du lien fraternel. Patricia et sa sœur Nadia sont arrachées à leur quotidien en France par leur père et emmenées en Algérie contre leur volonté. Dès les premières pages, la lettre de Patricia implorant de l’aide pour retrouver sa mère et la France plonge le lecteur dans l’urgence et le désespoir de cette situation.

La préface de Pierre Bellemare éclaire ce récit sous un angle universel. Il souligne combien la confiance d’un enfant envers ses parents est fragile et comment la trahison parentale peut transformer le foyer en prison. Il met également en lumière le poids des coutumes et des croyances qui façonnent les comportements et enferment les jeunes dans des attentes qu’ils n’ont pas choisies. Élevées dans un pays étranger, Patricia et Nadia découvrent un environnement où le monde qu’elles connaissaient n’existe plus. Le conflit entre autorité parentale et désir de liberté devient le moteur dramatique de l’histoire, tandis que l’espoir et la résilience restent possibles malgré la cruauté et l’injustice.

L’immersion dans Constantine est décrite avec une grande précision sensorielle. Patricia, 16 ans, et Nadia, 17 ans, découvrent la chaleur oppressante de l’aéroport, les foules, et la présence des femmes voilées dont les visages sont partiellement masqués. Le changement de prénom imposé à Patricia – elle devient « Malika » – symbolise la première étape d’une aliénation subtile mais profonde. Les détails de la vie quotidienne renforcent ce sentiment d’étrangeté : salle de bain vétuste, absence d’eau courante, organisation rigoureuse de la famille pour gérer la pénurie. Tout cela plonge les deux jeunes filles dans un univers à la fois fascinant et déroutant, où chaque geste, chaque habitude, chaque contrainte devient un révélateur de la différence culturelle et du contrôle parental.

L’accueil chaleureux de la famille d’Amissa contraste avec les difficultés matérielles, illustrant l’ambivalence d’une situation où la bienveillance humaine côtoie les limites imposées par le contexte et la dépendance. Patricia observe, apprend et ressent la distance culturelle qui la sépare de ce monde, tout en découvrant la richesse et l’humanité de ses habitants. Ce réalisme minutieux amplifie la tension dramatique et l’empathie du lecteur pour les jeunes filles confrontées à un déracinement brutal.

Le récit s’étend ensuite sur les trois années de séquestration, l’évasion spectaculaire de Patricia et le chemin de reconstruction qui s’ensuit. Nadia, restée en Algérie et mariée là-bas, incarne un destin parallèle, illustrant comment le même événement peut produire des trajectoires divergentes. Malgré cette séparation, le lien fraternel perdure grâce à une correspondance régulière, et la réconciliation avec le père, tardive et difficile, rappelle que le pardon reste possible même après la cruauté.

Ce livre dépasse le cadre du témoignage personnel. Il interroge les notions d’identité, de liberté et de choix face aux contraintes familiales et culturelles. Il célèbre la résilience humaine et la capacité à se reconstruire malgré les épreuves. Le style de Patricia Filali, soutenu par Pierre Bellemare, combine un réalisme précis avec une sensibilité psychologique profonde. Chaque geste, chaque émotion, chaque détail matériel contribue à immerger le lecteur dans l’expérience vécue, tout en éclairant la psychologie des personnages.

Séparées par notre père est un récit intime et universel. Il met en lumière le courage face à l’injustice, la force intérieure et l’importance des liens familiaux. Patricia Filali transforme un traumatisme en une leçon sur l’amour fraternel, la liberté et la résilience. C’est une histoire de survie, de reconstruction et d’espérance, où le chemin vers la liberté se dessine dans chaque détail du quotidien et dans la force de l’esprit humain confronté à la cruauté et à la cruauté et la Justice 

Djamal Guettala

Auteur : Patricia Filali et Pierre Bellemare. Éditeur : Max Milo 

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Les conclusions de l’Université d’été de Riposte internationale

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Intervenants de l'université d'été de Riposte Internationale
Intervenants de l'université d'été de Riposte Internationale

Les travaux de la quatrième édition de l’Université d’été, organisée par Riposte internationale en partenariat avec des organisations civiles et de défense des droits humains issues de l’Afrique du Nord et du Sahel, se sont achevés le 22 août 2025, après quatre jours d’échanges tenus du 19 au 22 août.

Cette rencontre a rassemblé des militantes et militants venus de différents pays d’Afrique du Nord et du Sahel, autour de débats portant sur des enjeux fondamentaux pour la région, notamment :

• la situation des droits humains dans les pays d’Afrique du Nord, notamment en Algérie, au Maroc et en Tunisie,

• l’égalité entre les femmes et les hommes encore bafouée,

• la fermeture des espaces civiques et l’impitoyable répression qui s’abat de plus en plus sur les défenseurs et défenseuses des droits humains,

• les tensions liées aux rivalités politiques entre régimes et leurs répercussions sur les peuples,

• la persistance de pouvoirs issus de coups d’État militaires et la nécessité de restituer la souveraineté aux institutions civiles et démocratiques.

À l’issue de discussions approfondies et responsables, les participantes et participants ont adopté les conclusions suivantes :

1. Réaffirmer la nécessité de protéger les défenseurs et défenseuses des droits humains, en garantissant leur sécurité et leur liberté d’action, et dénoncer l’impitoyable répression ainsi que la fermeture croissante de tous les espaces civiques.

2. Placer l’égalité entre les femmes et les hommes comme priorité, considérant qu’il s’agit d’un pilier incontournable de tout projet démocratique et de développement réel.

3. Dénoncer les discours de division et de haine diffusés par certains relais médiatiques et politiques, et appeler à promouvoir un langage de rapprochement et de solidarité entre les peuples algériens et marocains.

4. Inviter les actrices et acteurs des champs associatif et médiatique à jouer un rôle central dans la consolidation du dialogue et la construction de passerelles de confiance entre les sociétés civiles de la région.

5. Élargir la dynamique de coopération à l’ensemble des peuples d’Afrique du Nord et du Sahel afin de relever les défis communs : autoritarisme, inégalités sociales, migrations forcées, changements climatiques et menaces sécuritaires.6. Exiger la libération immédiate de l’ensemble des prisonnières et prisonniers d’opinion en Algérie, au Maroc et en Tunisie, en rappelant que la liberté d’expression est un droit fondamental, indivisible et universel.

7. Remettre en question la légitimité des pouvoirs issus de coups d’État et revendiquer avec force la restitution du pouvoir aux institutions civiles et démocratiques légitimes, seules garantes d’un avenir partagé de liberté et de justice.

8. Faciliter les échanges culturels et les initiatives de sensibilisation entre les populations d’Afrique du Nord et du Sahel afin d’atténuer et d’éradiquer les prémices du racisme et de la xénophobie à l’égard de nos sœurs et frères subsahariens.

Les participantes et participants à cette Université d’été expriment leur engagement collectif à poursuivre le combat commun pour un espace Afrique du Nord – Sahel fondé sur la liberté, la dignité, l’égalité et la justice sociale. Ils affirment que l’avenir des peuples est indissociable, et que leur unité et leur solidarité constituent la voie vers la démocratie et l’émancipation.

Fait à Nibelle, le 22 août 2025

Signataires :

• Riposte internationale

• Coordination européenne du Forum des droits humains au nord du Maroc

• Alliance Transméditerranéenne des Femmes Algériennes

•Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées (FEMED)

•Mouvement Conscience Mandela, Me Raphaël Kpandé-Adzaré, Président du Conseil

d’Administration.

•Collectif de sauvegarde de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (CS-LADDH)

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« Harga – Brûler les frontières » : un roman poignant de Samir Belateche sur l’exil et la quête de liberté

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Harga

L’œuvre « Harga – Brûler les frontières » est une fiction poignante qui plonge au cœur de l’expérience collective des Algériens. Le livre s’éloigne du simple récit pour devenir un vibrant hommage dédié à la mémoire des migrants disparus en mer Méditerranée.

L’auteur, Samir Belateche, enrichit cette narration de son propre parcours. Sa formation d’ingénieur statisticien et son travail de fonctionnaire lui confèrent une rigueur qui se reflète dans son écriture. En tant que pionnier du web algérien et activiste politique engagé pour la démocratie et la justice sociale, il apporte une perspective unique et profondément personnelle. Cette combinaison de compétences et d’expériences transforme le roman en un témoignage puissant, nourri d’une compréhension intime des défis auxquels sont confrontés les Algériens. Le texte ne se contente pas de raconter une histoire ; il transmet l’essence d’une lutte pour la dignité et la liberté.

En tant qu’ingénieur statisticien et fonctionnaire, il apporte une rigueur et une profondeur analytique au sujet. Son rôle de pionnier du web algérien et son engagement en tant qu’activiste politique pour la démocratie et la justice sociale révèlent une sensibilité particulière aux enjeux sociaux et humains. Ce contexte personnel imprègne le livre d’une authenticité qui transforme la fiction en un témoignage puissant et universel.

En mêlant son expertise professionnelle à son militantisme, Samir Belateche positionne son roman non seulement comme une œuvre littéraire, mais aussi comme un document chargé de sens. Il permet de comprendre les motivations profondes qui poussent ces jeunes à entreprendre le voyage de la harga, faisant de ce livre un appel à la dignité et à la liberté qui résonne bien au-delà des frontières de l’Algérie.

L’analyse du roman s’articule entièrement autour de la figure de Brahim, un jeune homme de 22 ans qui incarne la jeunesse algérienne face à la tourmente. Il est le fruit d’un milieu familial cultivé, fils d’un instituteur à la retraite et d’une enseignante d’arabe, ce qui souligne l’importance de l’éducation et des valeurs dans son parcours.

L’intrigue se déroule en septembre 1992, une période charnière pour l’Algérie, qui s’enfonce dans le chaos suite à l’interruption du processus électoral. C’est dans ce contexte de violence et d’incertitude que Brahim, se posant en « objecteur de conscience », refuse de se plier à la conscription obligatoire. Ses convictions, nourries par sa lecture de la philosophie et de la littérature universelle, notamment « L’Étranger » d’Albert Camus, le poussent à s’opposer à un régime qu’il juge responsable de la violence.

Face aux menaces et aux humiliations de l’armée, Brahim est contraint de fuir. Son évasion, aidée par ses amis, n’est pas seulement une fuite physique, mais une « harga », un voyage à la fois physique et idéologique vers l’Europe. Ce voyage est une quête de cohérence avec ses valeurs, une manière de ne pas trahir ses idéaux. Le roman met ainsi en lumière le dilemme complexe de l’identité algérienne, le déchirement entre l’amour de la patrie et la nécessité de fuir un système jugé oppressif. L’histoire de Brahim devient le symbole de toute une génération prise entre le marteau et l’enclume, forcée de choisir entre la loyauté à la nation et la fidélité à soi-même.

L’impact le plus puissant du roman de Samir Belateche réside dans sa capacité à humaniser la figure du « harrag » (migrant clandestin), une figure trop souvent réduite dans les médias et l’imaginaire collectif à une simple statistique ou à une image de détresse sans histoire ni identité. Le livre s’attaque de front à ce déshumanisme en transformant cette figure en un véritable symbole de résistance, d’espoir et de quête de liberté.

En racontant l’histoire de Brahim, le roman va bien au-delà d’une simple narration de voyage. Il plonge dans les raisons profondes et complexes qui poussent à l’exil, qu’il s’agisse de la violence politique, de l’oppression ou du manque flagrant d’opportunités économiques. L’auteur déconstruit un préjugé tenace : celui selon lequel ces jeunes fuiraient leur pays par manque de patriotisme. Au contraire, le livre démontre qu’ils sont rejetés par un système qui ne respecte pas leurs droits fondamentaux et leur dignité.

Samir Belateche insiste sur le fait que la harga n’est pas un acte de trahison, mais une quête de dignité et de liberté. C’est un ultime recours pour des individus qui, face à un choix impossible, refusent de trahir leurs valeurs et leurs idéaux. L’œuvre force ainsi le lecteur à dépasser les préjugés pour voir le migrant non plus comme un problème social, mais comme un être humain avec ses peurs, ses espoirs et une histoire riche qui mérite d’être racontée. Le roman nous rappelle que derrière chaque chiffre, il y a une âme, un cœur qui bat et un rêve qui cherche à prendre son envol.

L’apport du roman « HARGA – Brûler les frontières » va bien au-delà du simple récit de l’immigration pour proposer une réflexion philosophique profonde sur l’identité, la dignité et l’évolution des sociétés. L’auteur subvertit la narration habituelle en présentant les exilés non pas comme des victimes, mais comme des précurseurs d’une Europe multiculturelle.

Le livre met en lumière leur rôle essentiel dans l’enrichissement des pays d’accueil. Il montre comment le succès et la détermination de ces individus, en dépit des préjugés et des difficultés, ouvrent la voie aux générations futures et contribuent à un métissage culturel et social. En cela, le roman nous invite à repenser notre perception de l’immigration. L’histoire de ces migrants n’est pas une histoire isolée ; elle est intimement liée à celle de leur pays d’origine et de leur pays d’accueil, créant un tissu social complexe et enrichissant.

Le roman nous offre un regard intime et nuancé sur les causes de l’exil, tout en soulignant le rôle crucial des migrants dans le monde contemporain. Il nous pousse à nous interroger sur ce que signifie « appartenir » à un lieu, à une culture, et à quel point la quête de la dignité est un moteur universel. C’est une œuvre qui, par sa portée, nous rappelle que les frontières sont souvent plus poreuses dans l’esprit que sur une carte, et que l’humanité se construit à travers le partage et la reconnaissance mutuelle.

« Harga – Brûler les frontières » est bien plus qu’un simple roman sur l’immigration clandestine : c’est un plaidoyer vibrant pour la justice, la démocratie et, par-dessus tout, la dignité humaine. Le livre sert de mémorial littéraire aux victimes de la « décennie rouge » en Algérie et aux migrants qui ont péri en mer. En même temps, il célèbre la résilience et la détermination de ceux qui ont survécu.

L’auteur a conçu son œuvre comme une stèle littéraire pour toutes ces vies brisées, un témoignage que leurs derniers instants n’ont pas été vains. Le roman nous incite à ne jamais oublier que derrière chaque statistique de naufrage, chaque chiffre de migration, se cache une histoire, une âme et un rêve de liberté. Samir Belateche offre un regard intime et nuancé sur les causes de l’exil, loin des clichés et des généralisations.

Le roman est un texte poignant et essentiel qui met en lumière l’apport crucial de ces migrants à un monde en constante évolution. C’est une œuvre qui nous rappelle la valeur de chaque vie et la nécessité de l’empathie pour comprendre le monde qui nous entoure.

Brahim Saci

Harga – Brûler les frontières

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Ombres et chaînes : la mécanique du pouvoir

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Tebboune et Chanegriha
Tebboune et Saïd Chanegriha, les deux face d'une machine qui paralyse l'Algérie.

Bientôt trois décennies se sont écoulées depuis la décennie noire, et pourtant le même récit continue de hanter le quotidien de la nation : terroristes neutralisés, armes récupérées, réseaux démantelés, etc. Ce n’est plus une simple information, c’est un rythme, une respiration du pouvoir, un instrument qui façonne le présent et étouffe toute capacité de se tourner vers l’avenir.

Chaque annonce, chaque communiqué, chaque opération devient un rappel obsessionnel que le chaos n’est jamais loin, que l’ordre tient grâce à ceux qui détiennent le monopole de la sécurité. Dans cette répétition sans fin, la société est tenue dans un état d’alerte permanent, comme si elle n’avait jamais quitté l’ombre du passé traumatique.

Le présent est saturé de peur pour que le peuple ne réclame jamais l’horizon qui lui revient de droit. Le passé est convoqué, surjoué, instrumentalisé, il devient un écran, un voile qui masque l’incapacité du pouvoir à offrir un futur réel. Les blessures de la nation sont recyclées, le souvenir des violences est entretenu non pour tirer des leçons, mais pour neutraliser toute velléité de changement.

L’histoire tragique devient spectacle et justification, et dans cette mise en scène, le peuple apprend à douter de sa propre force, de sa propre capacité à transformer sa vie et son pays.

Sous ce rideau sécuritaire se dissimule un ordre fragile mais solidement enraciné dans la rente, le clientélisme et la corruption généralisée. La survie du régime dépend de ces circuits parallèles qui distribuent privilèges et ressources à une minorité.

Chaque rappel du danger ancien agit comme un écran protecteur pour ces réseaux, il détourne l’attention des injustices, des privilèges scandaleux et de l’inefficacité des institutions. La peur, en saturant le présent, devient un instrument de légitimation pour des pratiques que la société aurait autrement contestées.

La manipulation s’étend aussi à la perception même de la réalité. En saturant le présent du poids du passé, le régime façonne l’opinion, module la mémoire collective, réécrit les événements à sa convenance.

Le peuple apprend à voir le monde à travers le filtre de la peur : toute initiative devient dangereuse, toute contestation est perçue comme un pas vers le chaos. Le temps lui-même est instrumentalisé, le passé est exagéré, le présent est contrôlé, et l’avenir est confisqué. Le peuple, pris dans ce continuum de surveillance et de menace, devient incapable de s’extraire de l’inertie imposée.

Mais la stratégie va plus loin encore. Elle exploite les divisions, les fractures régionales, sociales et économiques, pour affaiblir toute tentative d’unité ou de mobilisation. Chaque tension est amplifiée, chaque jalousie attisée, de sorte que le peuple reste occupé à se défendre contre des ennemis réels ou imaginaires. La société est tenue dans un équilibre instable : assez divisée pour ne jamais se rassembler, assez effrayée pour ne jamais exiger l’avenir, assez saturée par le passé pour oublier le futur.

Dans cette mécanique, le pouvoir ne protège pas seulement sa survie externe, il se protège lui-même. La crainte du passé agit comme liant interne, elle maintient les élites dans une discipline tacite, neutralise les rivalités internes et assure la cohésion apparente d’un système qui, autrement, serait miné par l’avidité et l’ambition de ses propres acteurs. Chaque rappel de danger, chaque mise en scène médiatique, chaque opération spectaculaire sert simultanément à contrôler le peuple et à consolider la structure fragile du pouvoir.

La manipulation s’étend jusqu’à l’horizon du futur. Saturer le présent par le passé, c’est s’approprier l’avenir avant même que le peuple puisse l’imaginer. Tout projet collectif devient inaccessible, toute revendication est neutralisée avant même de naître.

Le régime transforme l’horizon en instrument de domination, et la société apprend à se résigner à ne jamais exiger ce qui lui revient. La peur devient un mur invisible, et dans cette cage silencieuse, le temps cesse d’appartenir au peuple.

Et pourtant, aucune stratégie de manipulation, aucune exploitation des blessures passées, aucune saturation du présent ne peut durer éternellement. La fatigue, la frustration et le désir d’horizon finissent toujours par percer. Les fantômes invoqués pour contrôler la société finiront par s’effacer devant la force de ceux qui refusent d’être prisonniers.

La mémoire traumatique, si longtemps utilisée comme instrument de domination, se transformera en moteur de libération, et le peuple découvrira qu’il peut marcher debout, libre, vers un avenir qu’il choisira lui-même.

Quand ce jour viendra, le récit officiel, saturé de peur, d’instrumentalisation et de ruse, se brisera comme un écran fragile devant la lumière de la dignité et du courage. Alors, l’Algérie cessera de vivre dans le reflet de ses traumatismes et commencera enfin à exister pleinement, délivrée de l’art machiavélique d’un pouvoir qui a trop longtemps confisqué son présent et son futur.

Hassina Rebiane

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T34 et Khaled Louma : la voix du rock algérien s’éteint

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Khaled Louma
Khaled Louma

C’est avec une profonde émotion que le monde de la musique et de la radio algérienne a appris le décès de Khaled Louma, figure emblématique d’une époque où la créativité et l’audace redéfinissaient la culture nationale.

Khaled Louma était une voix emblématique. Le talent fait animateur. Animateur phare de la Chaîne 3 dans les années 1980 et 1990, Louma s’est imposé par son style unique, mêlant expertise musicale, proximité avec les auditeurs et passion communicative. Son micro n’était pas un simple outil de diffusion : il était une passerelle entre les sons du monde et le public algérien, entre les riffs électriques du rock occidental et les rythmes traditionnels du Maghreb.

À une époque où la radio constituait un espace rare de liberté culturelle, Khaled Louma s’est distingué par sa capacité à raconter la musique, à la contextualiser et à la partager avec intensité. Il ne se contentait pas de passer des morceaux : il en dévoilait l’histoire, les influences, et créait un véritable dialogue avec ceux qui l’écoutaient. Son style, à la fois passionné et pédagogique, a marqué des générations de mélomanes et contribué à faire de la Chaîne 3 un lieu où modernité et curiosité culturelle se rencontraient.

Parallèlement à sa carrière radiophonique, Khaled Louma était le chanteur et leader du groupe mythique T34, né dans une chambre universitaire et rapidement devenu symbole d’une jeunesse en quête de liberté et d’expression. Surnommé les « Pink Floyd algériens », T34 a su fusionner le rock occidental avec le chaâbi, le raï naissant et les mélodies populaires du Maghreb, créant un langage musical inédit et profondément algérien. Le groupe incarnait la volonté d’une jeunesse de réinventer son identité sonore, de transformer les influences étrangères en un projet créatif local, et de donner voix à ses questionnements et à ses aspirations.

Le morceau emblématique du groupe, Boualem El Far, demeure un cri, une chronique urbaine et une fresque sonore d’Alger avec ses contradictions, ses espoirs et ses désillusions. Chanté avec une intensité rare par Khaled Louma, ce titre est devenu l’hymne d’une génération désireuse de créer et de rêver autrement, à travers un rock engagé et profondément attaché à son territoire. La voix de Louma portait non seulement l’émotion de ses contemporains, mais aussi la volonté de faire entendre un Algérie moderne et créative, entre tradition et innovation.

T34 et Khaled Louma ont contribué à construire un pont entre deux mondes : celui des sons importés de l’Occident et celui des rythmes enracinés dans le Maghreb. Leur musique, souvent visionnaire et audacieuse, a influencé de nombreux artistes et reste un jalon essentiel de l’histoire culturelle algérienne. La scène rock algérienne des années 80 et 90, oscillant entre rébellion et quête d’identité, doit beaucoup à l’énergie et à la vision de Louma et de son groupe.

Avec sa disparition, c’est une voix et un regard essentiels sur la musique et la radio qui s’éteignent, mais la mémoire de Khaled Louma demeure vivante. Sa contribution à la culture nationale et son rôle de passeur entre les sons du monde et les auditeurs algériens continueront de résonner dans la mémoire collective. La radio, le rock et la jeunesse algérienne lui doivent une part de leur audace et de leur liberté.

Nos pensées vont à sa famille, à ses proches et à tous ceux qui ont été touchés par son art. Le legs de Khaled Louma, à travers T34 et ses années à la radio, restera une référence et un symbole d’une époque où la musique et les ondes s’entrelacaient pour inventer une identité nouvelle, vibrante et inoubliable.

Djamal Guettala

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CEDAW : une dépêche de l’APS pour rassurer les islamistes

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Mokri, Djaballah et Bengrina.
Mokri, Djaballah et Bengrina, des représentants de l'islamisme.

En publiant un long article explicatif après la levée de la réserve algérienne sur l’article 15 de la CEDAW, l’APS ne s’est pas limitée à livrer les faits. L’agence officielle a choisi d’encadrer le débat : rappeler qu’il s’agit d’un simple ajustement technique, insister sur l’absence de toute révision du Code de la famille et, ce faisant, adresser un message rassurant aux courants islamistes, pour qui ce texte demeure un bastion idéologique. L’honneur des islamistes est donc sauf. Ils peuvent rentrer leur colère.

Une réserve devenue obsolète

Lors de son adhésion à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) en 1996, l’Algérie avait formulé cinq réserves pour incompatibilité avec son droit interne, notamment le Code de la famille. Celle concernant l’article 15, paragraphe 4 — qui garantit aux femmes l’égalité en matière de liberté de circulation et de choix du domicile — reposait sur l’article 37 du Code de la famille. Mais cette disposition a été abrogée en 2005, rendant la réserve sans objet. Sa levée n’est donc pas une concession idéologique, mais la conséquence logique d’une réforme juridique déjà actée.

La méthode algérienne

Face au barouf des islamistes, le pouvoir déploie donc ses médias pour rassurer son aile islamiste. Du moins ceux qui grenouille dans les couloirs du pouvoir en attendant la curée. Le barouf des barbus fait donc toujours peur la fameuse « Qouwa el dhariba » !

Courageusement, l’APS insiste sur un point : l’Algérie procède toujours dans le même sens. Elle modifie d’abord ses lois, puis retire les réserves internationales devenues caduques. Autrement dit, la levée d’une réserve n’annonce pas de changement législatif à venir. Cette méthode, revendiquée comme une « spécificité nationale », permet d’éviter la confrontation entre engagements internationaux et droit interne, tout en écartant l’idée de céder à des pressions extérieures.

Un enjeu d’image internationale

En toile de fond, la décision répond aussi à une logique diplomatique. Le maintien de la réserve servait d’argument aux critiques de l’Algérie auprès d’organisations internationales, qui dénonçaient un « statut discriminatoire » imposé aux femmes. Sa suppression ôte un prétexte aux détracteurs et renforce la crédibilité du pays dans les enceintes internationales. Sans plus toutefois. Car combien de conventions ratifiée par l’Algérie mais jamais respectées. Donc pas d’emballement !

Entre droit et politique

La polémique actuelle révèle surtout une fracture persistante. Les courants islamistes, à l’image du MSP, dénoncent un « recul » face à des normes jugées étrangères aux valeurs nationales. D’autres voix, comme au RND, y voient au contraire une décision souveraine conforme à la Constitution et à l’esprit de la charia, présentée comme compatible avec l’égalité des droits.

Une dépêche comme un gage d’assurance 

En définitive, la dépêche de l’APS a valeur de cadrage politique. En affirmant que la levée de la réserve ne modifie en rien le Code de la famille, l’agence officielle désamorce la polémique, rassure les islamistes et rappelle que le président n’entend pas rouvrir ce chantier explosif. L’épisode illustre, une fois encore, la fonction régulatrice de l’APS : non seulement informer, mais aussi contenir le débat dans un registre maîtrisé par le pouvoir.

Sofiane Ayache

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« Libération » se retire de l’université d’été de LFI : un geste symbolique pour la liberté de la presse

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Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon

La rédaction de Libération a choisi de quitter l’université d’été de La France Insoumise (LFI) après seulement deux jours de couverture, en signe de protestation contre la décision de la direction de LFI de ne pas accréditer un journaliste du Monde, Olivier Pérou.

Selon 20 Minutes, Jean-Luc Mélenchon a justifié ce refus d’accréditation en expliquant que le livre coécrit par Olivier Pérou, La Meute, présentait le mouvement comme une « secte » et mettait en cause la vie privée de ses membres sans respecter le principe du contradictoire. Pour Jean-Luc Mélenchon, LFI avait le droit de refuser l’accès à un journaliste responsable d’une telle publication, dénonçant une atteinte à la dignité de son mouvement.

Cette décision a provoqué une réaction des sociétés de journalistes (SDJ), qui ont rappelé qu’« il n’appartient pas aux partis politiques de choisir les journalistes qui assistent à leurs réunions, meetings, congrès, conférences de presse, universités d’été, etc. ». Elles dénoncent ce refus comme une atteinte grave au droit d’informer, dans un contexte déjà préoccupant pour la liberté de la presse.

Mélenchon a été interrogé sur ce sujet lors du 13 Heures de TF1, animé par Anne-Claire Coudray, où il a également défendu l’appel au blocage prévu le 10 septembre, prélude à une motion de censure contre François Bayrou. L’article rappelle que 70 journalistes avaient été accrédités pour l’événement, et que la non-accréditation de Pérou avait été soutenue par de nombreuses rédactions.

Dans un communiqué conjoint, la Société des journalistes et le personnel ainsi que la direction de Libération dénoncent cette atteinte au pluralisme. Le retrait de la rédaction se veut un signal fort : face au contrôle strict de l’image d’un mouvement politique, le pluralisme et l’accès équitable des médias à l’information restent des enjeux essentiels du débat public.

Cet épisode met en lumière le conflit entre le droit d’accès des journalistes aux événements politiques et la volonté d’un parti de se protéger contre ce qu’il considère comme une atteinte à sa réputation. En quittant l’université d’été de LFI, Libération illustre avec force la vigilance nécessaire pour que la liberté de la presse ne soit pas cantonnée à un simple slogan.

Djamal Guettala  

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