Dans une célèbre pièce de théâtre, Fellag, en fin connaisseur de la sociologie algérienne a mis en scène des jeunes hittistes (ceux qui tiennent le mur) des années 1980. Fellag a bien décrit la jeunesse de cette époque : oisive (absence de travail, de perspectives, pas d’activités récréatives, etc). Il a bien su nous tourner en dérision avec talent.
Cette jeunesse désœuvrée aguichait les jeunes filles qui passent, qui traversent l’espace social, furtivement. Et c’est en Djamila, la gent féminine qu’est fantasmée la femme idéale pour le jeune de l’époque.
La femme qu’on aime en secret est une entité idéalisée avec chevelure ondulante, femme mie-soumise, mi-sauvage et rebelle. L’amour chanté par les artistes de l’époque est un amour romantique, jamais consommé. C’est un amour respectueux des codes coercitifs d’une société qui garde jalousement l’hymen des femmes ; le seul garant de la pureté de la lignée et de la « race », si race, il y en a. Fellag a su saisir l’âme algérienne dans son essence. Il a su nous égayer et nous faire rire… de nous-mêmes.
Ce nous, si chèrement acquis, si chèrement payé et arraché au colon français.
Mais le problème et après ?
Dans cette Algérie indépendante et fière de son combat qu’elle narre à tout bout de champ, il y’a l’Algérie officielle et l’Algérie du peuple. Ce peuple si dangereux qu’il faut tenir à distance. L’Algérien ordinaire l’avait emmagasiné depuis des siècles de présence et d’imposition administrative étrangère au corps autochtone. Il y’a eu les supposés cousins turcs qui ont administré et levé l’impôt sur cette terre sans ménagement. N’oublions pas que la Casbah d’Alger était une caserne ottomane.
L’Algérien administré a appris à ruser quand il le faut. Il peut convoquer la patience pour avoir les faveurs de l’administrateur, et la colère quand tous les recours sont épuisés. L’Algérie indépendante a reproduit, l’arrogance, le mépris et l’insensibilité devant ses administrés. L’administration est là non pas pour régler et trouver des solutions aux administrés, mais pour les surveiller, épier leurs faits et gestes, les scruter pour en déceler et dénoncer les menaces qu’ils ourdissent en silence.
Car cette populace est là pour comploter dans l’ombre contre les éclairés administrateurs lesquels sont indispensables au bon fonctionnement de l’Etat, régulateur et rempart à cette propension au chaos et au désordre. Cette conception suspecte est fondamentalement ancrée dans l’esprit de l’Administration.
L’Algérien serait traître et menteur par essence. Et l’Administrateur est toujours vu comme celui qui libère et fait advenir l’ordre dans le chaos originel. Rachid Mimouni l’a si bien décrit dans son roman L’Honneur de la tribu (Dans ce roman, Rachid Mimouni raconte l’histoire d’un village sous le regard d’un vieil homme, avant et après l’indépendance. C’est un récit qui explore les mutations de la société algérienne et l’importance accordée à la mémoire dans la préservation de l’identité culturelle. C’est également une critique acerbe de la modernité qui survient et s’implante dans un village reculé du pays. Omar El Mabrouk incarne cette intrusion brutale dans son ancien village qu’il transforme sans ménagement en préfecture, d’où une éruption de changements qui bouleverseront l’ordre établi et les valeurs ancestrales)
Et cela concourt, bien entendu à asseoir un régime et un ordre dépourvu de liberté. Cette liberté en serait source de tous les malheurs de l’Algérie. Nous avons peur de la liberté. Elle débriderait nos jeunes, elle détricoterait nos ancestrales et immuables traditions et remettrait en cause l’ordre établi. Ordre qui a son Dieu et sa religion en maîtres judicatifs. L’Etat dans son essence incarnerait l’ordre. Et la dichotomie opérerait. Tout ce qui est contre l’Etat est suspect et contre les intérêts suprêmes de la nation.
Ainsi, l’Etat s’accapare du bon rôle. Il est celui qui pense et assure l’intérêt suprême de tous les algériens. Sont envoyés aux bon des accusés, des méchants, des traitres, ceux qui osent critiquer, remettre en cause les décisions et les orientations de l’Etat, le grand protecteur des faibles et des opprimés.
Dans son esprit de liberté et de remise en cause de l’Administration, le mouvement Hirak (ce grand mouvement né un 22 février 2019) était voué aux gémonies dès les premières manifestations. On tergiversa au début à trouver une légitimité à ce mouvement. On cherche à en déceler une main étrangère, jalouse de notre indépendance et de nos dirigeants. Comme le mouvement fédérait de plus en plus de monde, on écouta la doléance principale : pas de cinquième mandat pour Bouteflika.
Le mouvement voulait plus, le démettre de ses fonctions. Après plusieurs semaines, on finit par accéder à cette demande populaire. On avait cru, nous le peuple que l’heure était venue. Enfin quelque chose qui pourrait fédérer l’ensemble du peuple algérien : une plate forme autour de laquelle un consensus serait possible. Mais…..oui, il y a un mais…..
Mais le régime risquait sa chute ! Alors, il fallait ruser, ruser pour disqualifier les opposants les plus sérieux. Les mettre au pilori. Et on inventa une propagande. On désigna comme ennemis de la nation ceux là qui veulent la cession du pays dans leur programme politique. Il fallait s’inventer un ennemi ! Le MAK est tout désigné : mouvement terroriste tout comme le Rachad.
Les militants du MAK sont pourchassés et arrêtés. Même la diaspora n’échappe pas à la vindicte des services de renseignements. Toute élément perturbateur est soit emprisonné, soit interdit de fouler la terre de ses aïeux. Le Régime en place a su tirer profit de la période Covid pour s’armer et aiguiser ses arguments.
Aujourd’hui, les petits mythes algériens, font que le Régime est toujours en place. Des centaines d’opposants sont arrêtés ou en attente de procès pour avoir esquissé une critique du régime et/ ou ses méthodes répressives. Toute critique du sanctuaire État serait une trahison envers la mère patrie et la maison Algérie laquelle nous serre dans ses bras à suffoquer.
Ainsi, nous restons surveillés comme furent nos anciens par l’administration coloniale ; comme le furent nos ancêtres devant le grand frère turc.
Saïd Oukaci
Je cite:
« Toute critique du sanctuaire État serait une trahison envers la mère patrie et la maison Algérie laquelle nous serre dans ses bras à suffoquer.
Quand vous arriverez a distinguer la difference entre Etat et Gouvernants, vous aurez atteint la lune et, pardi vous pouvez projeter Mars.
Voici ce que 3ami google, le habeeb d’allah et mouh et aicha et omar et khadidja dit:
Un État peut être distingué d’un gouvernement. L’État est l’organisation tandis que le gouvernement est le groupe particulier de personnes ou la bureaucratie administrative qui contrôle l’appareil d’État à un moment donné. Autrement dit, les gouvernements sont les moyens par lesquels le pouvoir de l’État est utilisé.
Si vous voulez proteger l’Etat Algerien, alors il vous est NECESSAIRE de combattre la voyoucratie qui l’a CONFISQUE’.
Et pour les Khawteks, car il doit bien y en avoir qui visitent, comme la tarik ramadan ou ses eleves, qui prettend parler au nom des immigre’s nord-africains… tutellage exactement swswa comme celui de la gamelle nasser sur sa copine boukharoubette, habeebette de gamaaaal !!!
Ca me donne envie de gerber !!!
oh il est gentil lui. Qu’est-ce que cela veut dire? Pourquoi un tel conseil a conclu ce qu’il a conclu et non, comme les brillants membres du conseil algerien ? Il n’y a qu’une reponse: Ils sont integres et necessairement libres et independents.