Le texte soulève des points essentiels sur le militantisme et propose des pistes intéressantes pour le revitaliser dans un contexte où les barrières physiques et politiques sont de plus en plus présentes. Il propose une adaptation du militantisme aux nouvelles réalités, en particulier en utilisant les réseaux sociaux comme outil de mobilisation et de coordination. Cette approche reconnaît la nécessité d’évoluer avec le contexte et les ressources disponibles.
Le militantisme est l’expression du désir de défendre des causes politiques, sociales, environnementales ou économiques. C’est l’expression de l’indignation face à l’abus de pouvoir, à sa confiscation, à l’injustice et à l’oppression, et une affirmation de l’aspiration à un monde meilleur.
Au cœur de ce mouvement, l’engagement politique se déploie à travers divers modes d’expression et d’actions. Chaque forme d’expression est un moyen de faire entendre sa voix et de mobiliser l’opinion publique en faveur de la cause défendue. Cela peut inclure des campagnes de sensibilisation, des déclarations, des pétitions, des boycotts, des réunions publiques, des manifestations pacifiques, ainsi que des manifestations artistiques telles que la musique, la poésie ou le théâtre.
Cependant, dans notre pays, le seul militantisme que le pouvoir tolère, c’est celui qui s’est éloigné de ces idéaux et de toute forme d’indignation. Transformé en luttes pour le pouvoir, en ascenseur social et en promoteur d’intérêts individuels, ce militantisme dominant occulte l’exigence de la promotion des principes de liberté et de l’égalité et entrave les processus d’émergence d’une société civile organisée.
Les libertés, qui sont à la base de la mutation de l’individu en citoyen responsable et la société en volonté souveraine collective, se retrouvent ainsi reléguées à l’arrière-plan des préoccupations militantes.
La perversion de l’acte militant résulte d’une vision réductrice de la démocratie, limitée à des processus électoraux, et des manipulations du pouvoir qui prône la continuité du régime.
Face à cette réalité, il est essentiel d’aller à un renouveau de l’engagement militant de sorte à renouer avec sa pertinence en tant que moteur de changement. Il devra principalement s’ancrer dans la volonté de promouvoir les libertés et l’égalité, qui sont en tant que valeurs émancipatrices le meilleur moyen de promouvoir la démocratie et de déconstruire pacifiquement le régime autoritaire en place.
Cependant, le militant politique opposant se retrouve désemparé dans ce contexte caractérisé par la violence de l’Etat, l’arbitraire et le musèlement des libertés. Aguerrit aux luttes clandestines pendant la période du parti unique, puis pris par l’ivresse d’une liberté retrouvée avec le Hirak, aujourd’hui il ne sait plus comment perpétuer son engagement politique face aux pratiques coercitives nombreuses et sophistiquées mises en œuvre face à lui par l’Etat.
En effet, l’auteur de toute voix discordante qui se fait écho par les moyens d’expression démocratiques classiques s’expose à des harcèlements judiciaires et à un risque d’une privation de sa liberté.
La problématique pour le militant aujourd’hui est de pouvoir éviter de tomber dans les méandres d’une justice aux ordres sans renoncer à son idéal politique et aux luttes démocratiques. Il est alors nécessaire de réinventer les stratégies, les formes et les moyens d’actions pour revitaliser l’engagement militant de sorte à ce qu’il continue d’incarner une force vitale dans la quête du changement. Les modes d’expression du militantisme doivent en effet varier en fonction du contexte et des ressources. Autrement dit, il y a lieu de s’adapter au contexte et au ressources disponibles.
Les réseaux sociaux, quand ils sont bien exploités, peuvent jouer un rôle essentiel dans cette revitalisation et être à ce titre un outil crucial dans la lutte, en nous offrant un espace alternatif pour le militantisme.
En conjuguant créativité, détermination et solidarité, avec la précaution de veiller à ne pas brouiller le combat militant par le déferlement et la saturation de thématiques qui s’en écartent du sujet, ils peuvent être un outil puissant entre les mains des militants, leur permettant de contourner les barrières physiques et politiques pour promouvoir le changement.
En permettant une diffusion instantanée et virale de l’information et en offrant une plateforme de mobilisation et de coordination sans précédent, les réseaux sociaux ont déjà prouvé leur efficacité dans la mobilisation populaire lors de divers mouvements, tels que le printemps arabe et dans la large sensibilisation à la lutte contre le racisme systémique et les violences policières lors du mouvement Black Lives Matter.
Le recours à ces réseaux largement investis par les jeunes permet de contourner la censure et les interdits arbitraires et de faire entendre notre voix. Il supplée donc à l’impossibilité de se réunir, de manifester sur la voie publique et d’accéder aux médias.
Une interconnexion peut être établie à travers ces réseaux et aboutir à tisser une véritable toile d’araignée reliant les différentes initiatives locales et l’ensemble des militants qui entretiennent les luttes sur le terrain, en créant ainsi une organisation nationale cohérente.
L’idée centrale est de faire évoluer le rapport de forces, en fédérant les militants dans une dynamique collective.
La réflexion collective sera érigée en un lien qui fera de l’immense potentiel militant, confiné par la répression dans des niches isolées, un vaste espace civil et politique. Chaque militant aura ainsi la possibilité de contribuer à la formulation d’opinions, de propositions de thématiques aux débats, de revendications et d’actions.
La participation aux débats, à la réflexion collective et à l’élaboration des textes sera encouragée, permettant ainsi à chacun de partager ses idées, de formuler des amendements et de contribuer à la synthèse des positions.
C’est à travers l’unification des buts poursuivis, le partage de la littérature et des positions, l’échange systématique et la coordination de l’action politique que s’exprimera l’appartenance à l’interconnexion.
Cet espace virtuel où la parole est libre et où la diversité des opinions est respectée deviendra alors un espace de convergence pour les militants déterminés, un espace où l’on se retrouve essentiellement autour de la volonté d’agir, alimentée par le goût de la réflexion, pour mobiliser l’opinion publique en faveur de la conquête des libertés et la promotion de la démocratie.
Hamid Ouazar, ancien député de l’opposition
Pas de cause qui vaille meme d’y penser que celle de liberer la Kabylie. Certains pensent que c’est en se faisant reconnaitre a l’ONU, d’autres que c’est en penetrant le systeme. La question est quel prix les Kabyles sont-ils prets a payer pour? Et quelles conditions se doivent d’etre reunies pour declancher le processus irreversible? Le reste, c’est de la masturbation electronique.