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vendredi 13 juin 2025
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Tebboune : 6 ans de promesses brisées et d’espoirs trahis

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Il y a cinq ans, Abdelmadjid Tebboune était installé par le général-major Ahmed Gaïd Salah à la tête d’une Algérie en dissidence avec ses dirigeants. Le pari était risqué. La rue régnait en majesté. L’espoir était permis. Aujourd’hui, « réélu », nous assure-t-on avec un score soviétique de 84,3% qui insulte l’intelligence des Algériens, le chef de l’Etat peut-il encore regarder ses concitoyens dans les yeux sans rougir ?

L' »Algérie nouvelle » : le grand mensonge

Pendant que le monde vacille sous nos pieds, le régime s’enferre chaque jour un peu plus dans le mensonge et le ridicule. Parlons franchement : où est donc passée cette fameuse « Algérie nouvelle » brandie comme un étendard pendant la campagne de 2019 ? Cinq ans plus tard, l’Algérie ressemble davantage à un navire qui fait du sur-place qu’à un pays en marche vers la modernité. Comme l’a si justement observé Jeune Afrique, « pour le pouvoir, l’Algérie nouvelle est sur la bonne voie. Pour une partie des Algériens, le pays est muselé. »

Le constat est implacable : les mêmes réseaux de pouvoir, les mêmes pratiques opaques, les mêmes promesses creuses. Tebboune n’a fait que repeindre la façade d’un système vermoulu sans jamais s’attaquer aux fondations pourries.

Le Hirak trahis, la démocratie enterrée

Quelle gifle pour tous ceux qui ont cru aux promesses démocratiques ! Le traitement réservé au Hirak révèle la véritable nature du régime Tebboune. Quand le chef de l’Etat déclare en juin 2021 : « Je n’utilise plus ce mot (Hirak) parce que les choses ont changé », ne reconnaissant que le Hirak « authentique et béni », il révèle son mépris pour le mouvement populaire qui l’a pourtant porté au pouvoir.

Les militants emprisonnés, les manifestations réprimées, les voix dissidentes étouffées : voilà la réalité de la « démocratie » version Tebboune. La Constitution de 2020 ? Un hochet pour endormir les naïfs, une vitrine pour les observateurs internationaux.

Une économie aux abois malgré la manne gazière

Cinq ans après, l’Algérie reste désespérément accrochée aux jupes de ses hydrocarbures comme un enfant à sa mère. Plus de 95% des exportations dépendent encore du pétrole et du gaz ! Où sont les promesses de diversification ? Où sont les réformes structurelles ?

Pendant que les cours du gaz s’envolaient avec la guerre en Ukraine, offrant une aubaine inespérée au régime, qu’a fait Tebboune ? Il a distribué quelques miettes sociales – augmentation du SNMG, allocations diverses – comme on jette des pièces à la foule pour acheter la paix sociale et double le budget de l’armée. Pendant ce temps, le chômage des jeunes explose et la classe moyenne s’appauvrit inexorablement.

« La nouvelle Algérie » de Tebboune est un sacré pied de nez à la liberté. Parlons de liberté de presse sous Tebboune : elle se résume à une mascarade. Nous macérons chaque jour dans la schizophrénie du régime. D’un côté, on emprisonne les journalistes indépendants ; de l’autre, on se gargarise de « dialogue » avec la presse.

Près de 250 détenus d’opinion croupissent dans les prisons. Si l’ancien candidat à la président Ali Ghediri a quitté ce soir la prison après avoir purgé une peine arbitraire de 6 ans de prison, il reste encore Boualem Sansal (80 ans) et des dizaines d’Algériennes et d’Algériens embastillés pour avoir dit ce qu’ils pensent.

Une diplomatie brouillonne et inefficace

Sur la scène internationale, Tebboune navigue à vue. Les relations avec la France oscillent entre réchauffement de façade et tensions diplomatiques. Avec le Maroc, c’est la guerre froide permanente. Et que dire de cette diplomatie du « ni-ni » qui consiste à ménager tout le monde sans jamais prendre position ?

L’Algérie, jadis respectée pour ses positions de principe, est devenue un acteur marginal sur la scène internationale, incapable d’influencer les grands dossiers régionaux. La meilleure preuve ? Les échecs dans la défense de la cause sahraouie, les tensions avec presque tout le voisinage et son absence lamentable dans les grands rendez-vous internationaux.

Le score de la honte

Comment ne pas évoquer cette réélection grotesque de septembre 2024 ? 84,3% des voix ! Même les plus fervents partisans du régime ont dû grimacer devant ce score digne des « démocraties » populaires d’antan. Comme l’a justement souligné The Conversation, ce résultat est tout simplement « irréaliste ».

Cette mascarade électorale insulte l’intelligence du peuple algérien et révèle le mépris profond du régime pour la démocratie. Avec une telle disproportion, Tebboune signe l’acte de décès de sa légitimité démocratique.

Six ans après son arrivée au pouvoir, Tebboune laisse derrière lui un pays plus divisé, plus appauvri intellectuellement, plus replié sur lui-même. Les jeunes continuent de fuir en masse vers l’Europe, les cerveaux s’expatrient. L’absence de quelque espoir de changement structurel a fini par décourager les plus patriotes et les investisseurs les plus nationalistes.

L’heure du réveil

Il n’y a ni présent ni avenir avec ceux qui dirigent le pays actuellement. Il est temps que les Algériens ouvrent les yeux sur la réalité de ce énième quinquennat raté. Derrière les discours lénifiants et les promesses en trompe-l’œil se cache un pouvoir fossilisé, incapable de se réformer et de porter le pays vers l’avenir.

L’Algérie mérite mieux que cette médiocrité institutionnalisée. Elle mérite des dirigeants à la hauteur de ses défis, capables de vision et de courage. Pas un président qui se contente de gérer l’immobilisme en le parant des atours du changement.

Le réveil sera douloureux, mais il est nécessaire. Car l’Algérie de demain ne se construira pas sur les ruines des promesses brisées de Tebboune.

Sofiane Ayache

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2 Commentaires

  1. Attendez quelques jours et vous verrez comment qu’il va abandonner sa Umma, de la meme facon qu’il a abandonne’ celle qui l’a porte’… definition d’un wled lahram. Il n’y a que la bagra comme probleme d’apres voues. Il n’y a qu’a le remplacer par le comite’ central de LMA et tout sera arrange’…

  2. les algériens se targuent à longueur d’année d’avoir vaincu l’armée Française mais sont incapables de virer cette clique de militaires séniles qui seraient mieux en epahd.

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