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Tebboune : l’étrange déclaration sur sa visite en France !

Macron Tebboune

Entre Tebboune et Macron, deux Etats aux passés et stratégies bien trop éloignées

Abdelmadjid Tebboune a confirmé le maintien de sa visite officielle en France prévue pour fin septembre début octobre; Seulement, a-t-il oublié la présidentielle anticipée ? Est-il donc élu avant le vote ?

Au cours de sa rencontre avec des journalistes de la presse nationale, diffusée samedi soir, le chef de l’État est revenu sur cette visite plusieurs fois programmée mais à chaque fois reportée. Cette fois-ci, répondant à un journaliste lui demandant si la visite était maintenue, il l’a confirmée : « Bien sûr que la visite est maintenue, pour plusieurs raisons, d’abord, c’est un rendez-vous à ne pas rater de l’histoire. [Ce n’est] pas un rendez-vous entre le président Macron et le président algérien, non. » LE chef de l’Etat ne semblait pas du tout gêné de parler d’un rendez-vous qui aura lieu après la présidentielle auquelle il ne s’est même pas déclaré candidat.

Comment s’avance-t-il sur l’agenda post-présidentielle ? Il faut croire si l’on s’en tient à cette déclaration que la présidentielle anticipée est une simple formalité pour Tebboune. Puisqu’il se projette pour après le 7 septembre, cela voudra dire qu’un consensus a été trouvé en haut lieu pour lui octroyer un second mandat. Le jour du vote en lui-même n’est opération de marketing politique pour faire accroire que Tebboune est élu.

Dans le même entretien, Abdelmadjid Tebboune considère que les relations entre les présidents français et algérien ont atteint un stade de maturité. Cela alors qu’en décembre dernier, Alger assurait que les conditions d’une visite n’étaient « pas idoines », évoquant cinq dossiers à régler au préalable, dont ceux de la mémoire, de la mobilité et des essais nucléaires français dans le désert algérien. Pourtant, 2023 a été une année de crise et de tensions avec des déclarations comminatoires entre les deux capitales. Tant et si bien que Tebboune avait rappelé l’ambassadeur d’Algérie en France suite à l’affaire Amira Bouraoui.

Aujourd’hui, tout semble baigner dans l’huile. Abdelmadjid Tebboune salue des progrès sur le dossier de la mémoire et juge « positive » la position de l’Assemblée nationale française qui a adopté jeudi 28 mars un texte qui « condamne » le « massacre » de « la répression sanglante des Algériens» lors d’une manifestation à Paris en octobre 1961. Plus de 200 manifestants en sont morts, selon les historiens.

Alors que le scrutin présidentiel en Algérie a été avancé au 7 septembre prochain, on ne sait toujours pas si Abdelmadjid Tebboune sera officiellement candidat. Mais cette confirmation de sa venue à Paris après le scrutin en Algérie pourrait être interprété comme le signe d’une candidature probable. Mais au-delà d’une élection toute faite.

Yacine K.

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