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Un panel en panne de panache !

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Un panel en panne de panache !

Acculés par les marcheurs du vendredi 26 juillet puis désarçonnés depuis la bourrasque injonctive qu’adressera, le mardi suivant, urbi et orbi, le généralissime vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd-Salah, les saint-bernards du panel ne désarment pas, s’arc-boutent même à une mission devenue à leurs yeux sacrée.

C’est souvent au nom des impérieux dépassements de soi que se fomentent les pires renoncements, et nos dévots commensaux ont, hier jeudi 1er août 2019, acté la théâtralisation du volte-face égomaniaque.

S’adjugeant la tâche de refuser la démission du coordinateur Karim Younès, ils s’auto-reconduisent, poursuivent ainsi le cheminement dialoguiste balisé une semaine auparavant du côté de l’intérimaire président, Abdelkader Bensalah. Sans tenir compte du rejet populaire récemment exprimé, six (dorénavant cinq avec la soudaine reculade de Benaïssa Azzedine) parachutés campent donc sur les positions liminaires pour faire croire à l’admission prochaine des mesures d’apaisement promises (pourtant repoussées manu militari), certifient qu’elles seront finalement entérinées grâce à l’apport de VİP ultérieurement dévoilées.

Le remplacement, hier, du ministre de la Justice aura sans doute permis de scénariser le côté court du vaudeville, tant le comique de situations apparaît patent. Faisant fi de l’amour propre, Karim Younès, Fatiha Benabbou, Bouzid Lazhari, Abdelwahab Bendjelloul et le jeune Mohamed Yacine Boukhnifer continuent à se fourvoyer dans une entreprise de séduction frisant l’indignité, tentent de convaincre qu’il s’agit là de répondre à «l’appel de la patrie en danger ».

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Or, la semonce militaire enregistrée sur l’échelle de l’ici-bas (Issiba) devait les inciter à se retirer, entraîner conjointement la démission d’Abdelkader Bensalah, et par conséquent l’application de l’Article 28 de la Constitution, laquelle ordonnance offre aux gradés du premier cercle l’occasion, ou la faculté, d’assumer au grand jour l’autorité accaparée de fait en vertu de l’État d’exception.

À partir de là, une réelle négociation se serait ouverte, aurait directement confronté l’état-major de l’Armée à un collège d’intellectuels, militants et politiques rompus aux épreuves de la concession acceptable.

En refusant cette perspective ou décantation, les « décisionnaires » ne pouvaient que se trouver dans la pire des postures puisque dès lors contraints d’endosser l’entière responsabilité des violences à venir.

 

Auteur
Saâdi-Leray Farid, sociologue de l’art

 




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