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samedi 5 juillet 2025
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Quand produire devient informel et importer devient formel

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Marché informel
Plus de 8000 milliards de dinars circulent dans l'informel, selon la Banque d'Algérie.

Dans un monde idéal, chaque pays disposerait de ses propres usines, d’entrepreneurs dynamiques et d’une économie prospère alimentée par la production locale. Cependant, dans la réalité de certaines économies rentières, produire localement est devenu une activité subversive, presque illégale, tandis qu’importer des biens, souvent à des prix exorbitants, est devenu un sport national, légalisé et même encouragé par un système fiscal parfaitement huilé.

Nous voici donc plongés dans une économie rentière où l’unique secteur qui connaît une croissance soutenue est celui de l’importation. Le reste, notamment la production locale, se cache dans les ombres de l’informel. Pourquoi prendre le risque d’investir dans une usine locale quand il est bien plus simple d’obtenir une licence d’importation ? Pourquoi créer de l’innovation quand on peut simplement acheter des produits finis et récolter une partie du gâteau de la rente, sans avoir à se du processus de production ? Après tout, pourquoi se donner la peine de produire quand on peut juste importer ? C’est là tout le paradoxe d’une économie qui favorise l’importation au détriment de la production locale.

L’informel : un héritage de survie

L’économie informelle ne naît pas du désir de défier les lois, mais d’un système économique qui rend l’activité formelle presque invivable. Entre une fiscalité lourde, une bureaucratie kafkaïenne et une corruption généralisée, il devient quasiment suicidaire d’entreprendre selon les règles. Plutôt que de lutter contre un système qui privilégie les rentes, de nombreux entrepreneurs choisissent la voie de l’informel, celle où ils peuvent respirer un peu. De la micro-entreprise qui opère sans licence à l’indépendant qui échappe aux cotisations sociales, l’informel devient souvent une réponse rationnelle à une économie qui, par ses lourdes, empêche de prospérer légalement.

Et puis, qui voudrait se confronter à l’enfer de la bureaucratie pour obtenir une autorisation de construire une petite usine quand, au lieu de cela, il suffit d’acheter un conteneur de produits étrangers, de le faire passer par la douane (contre quelques enveloppes bien placées), et de le revendre sur le marché local avec un joli bénéfice ?

L’importation : la vraie réussite économique

Le paradoxe réside dans le fait que, pendant que la production locale se débat dans l’informel, l’importation de biens étrangers se fait dans un cadre parfaitement formel. Les documents sont en règle, les taxes sont payées (ou en partie, soyons honnêtes), et les marges bénéficiaires, souvent bien plus élevées que celles des producteurs locaux, enrichissent ceux qui ont accès à ces circuits.

Dans ce système, l’importation devient un acte économique légitime par excellence. Vous ne construisez pas votre propre économie ? Ce n’est pas grave, tant que vous apportez des produits à des prix compétitifs pour le marché local. Vous pouvez même bénéficier de subventions publiques, tant que vous avez un bon dossier et des relations dans les cercles de pouvoir.

Cette situation fait sens dans une économie rentière : plutôt que d’investir dans des secteurs productifs à long terme, il suffit de récolter les fruits de la rente naturelle ou de l’aide étrangère, tout en profitant des gains rapides issus de la consommation des d’autres. Après tout, pourquoi se de la production quand on peut simplement importer ?

Le cercle vicieux de l’économie rentière

Le piège est que ce modèle est insoutenable à long terme. L’informel n’est qu’un symptôme d’un manque d’institutions solides et d’une transparence inexistante. L’incapacité à créer des conditions propices à l’innovation et à la production durable nous mène vers une impasse. Le modèle rentier crée une dépendance accumulée aux ressources externes, et à terme, les pays qui adoptent ce système deviennent des consommateurs passifs, dépendants des importations et des aides externes, plutôt que des producteurs actifs.

Ainsi, l’importation devient une illusion de prospérité. Les produits étrangers arrivent en masse, mais la production locale se meurt lentement, reléguée dans l’informel où elle lutte pour survivre sans accès aux financements ou aux marchés légaux. L’économie dépendante de l’importation se retrouve à la croisée des chemins : son dynamisme extérieur devient une charge intérieure, où la richesse, concentrée entre les mains d’une élite, ne profite qu’à ceux qui contrôlent la rente.

L’illusion de la prospérité

Dans ce système, on se satisfait d’une illusion de croissance. La rente – qu’elle provienne des ressources naturelles, des aides extérieures ou des importations – est perçue comme un moyen facile d’atteindre la richesse. Mais sans un secteur productif solide, ce modèle est fragile, comme un château de cartes. Un simple souffle externe, une fluctuation des prix mondiaux, et tout peut s’effondrer.

En fin de compte, l’économie rentière valorise l’importation au détriment de la production locale, un acte considéré comme hérétique, presque illégal. Dans ce système, il est plus facile de demander la permission d’importer que de produire. La prospérité apparente cachera toujours un vide profond, une économie qui se nourrit de l’extérieur tout en mourant de l’intérieur.

Un système qui s’auto-alimente… jusqu’à l’implosion

L’ironie de ce système réside dans sa capacité à se nourrir de ses propres failles. D’un côté, les grandes entreprises et les hommes d’affaires prospèrent grâce aux importations, bénéficiant de licences bien placées et de relations solides avec ceux qui détiennent les leviers du pouvoir. De l’autre, les petites entreprises locales, désireuses de produire sur place, sont soit écrasées par une concurrence déloyale, soit contraintes d’opération dans l’informel, où les risques sont omniprésents.

Tout cela se passe sous l’œil d’un État qui, bien qu’affichant un discours en faveur de la production locale, préfère se concentrer sur la collecte des taxes des importateurs que sur la mise en place de politiques industrielles favorisant l’innovation et la création de valeur à long terme. La bureaucratie, alimentée par la masse de documents à traiter, régule tout et n’importe quoi, sauf ce qui pourrait réellement transformer le paysage : les obstacles à la production locale.

Les lois et règlements sont conçus pour permettre aux grands importateurs de jouer selon les règles du jeu, tandis que les petites entreprises locales n’ont d’autre choix que de se contenter de l’informel, sans accès aux financements, aux subventions ou même à une quelconque reconnaissance légale.

La solution : changer les règles du jeu

Que faire pour sortir de ce cercle vicieux ? La réponse semble évidente mais reste largement ignorée : repenser les règles du jeu. Au lieu de favoriser un système qui privilégie l’importation au détriment de la production locale, il devrait réorienter les politiques économiques vers la création d’incitations pour les producteurs locaux. Il est impératif de réduire la bureaucratie étouffante et de faciliter la tâche des petites entreprises pour leur permettre de respirer, de se développer et de prospérer.

Les gouvernements doivent repenser leur définition de la « réussite économique ». Il ne s’agit pas seulement de favoriser une petite élite d’importateurs, mais de créer un environnement propice à la croissance des petites et moyennes entreprises locales, d’encourager l’entrepreneuriat et de réinvestir les rentes générées dans des secteurs productifs.

La dernière chance avant l’inévitable

Tant que la rente continue de dominer la production, le piège de l’économie rentière reste ouvert. Cette logique qui nourrit une illusion de prospérité est en réalité une voie sans problème. Les pays qui reposent sur l’importation finissent par s’épuiser, et leur dépendance croissante à l’extérieur devient un fardeau.

Le véritable défi réside dans la réinvention du modèle économique, dans un retour à une véritable production locale, qui ne soit plus marginalisée. Une transformation profonde est nécessaire pour qu’une économie rentière se réoriente vers un système résilient, fondé sur la création de valeur et l’innovation. Si cette réorientation n’a pas lieu, l’effondrement de ce modèle ne sera qu’une question de temps.

Dr A Boumezrag

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Médecine : les étudiants grévistes menacés de poursuites judiciaires par les recteurs d’universités

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Etudiants en médecine en grève
Les étudiants en médecine sont en grève depuis 7 semaines

Poursuivant leur grève pour la 7e semaine consécutive de soutien à une plateforme de revendications de portée sociale et pédagogique, les étudiants en médecine ont dénoncé la décision de plusieurs recteurs d’universités de les ester en justice pour les obliger à mettre fin à leur mouvement de protestation.

Faute de trouver une véritable solution aux revendications posées, les autorités passent à la menace de poursuite judiciaire contre les étudiants grévistes. « Nous avons été surpris et confrontés aux mesures prises par certaines universités en déposant une plainte contre nous devant le tribunal administratif pour remettre en question la légitimité de notre mouvement de lutte, pour défendre nos droits légitimes et notre rejet de  la marginalisation », peut-on lire dans le communiqué publié par le Collectif des étudiants en sciences médicales.

Le collectif réfute l’argument de l’administration selon lequel toutes les demandes des étudiants sont satisfaites. « La réalité est que des réponses n’ont été que sur certains points, alors que la réponse aux autres demandes était formelle », précise le CESMA.

« Nos revendications sont claires et légitimes ; elles ont pour objectif l’amélioration des conditions de formation, la garantie de la qualité de l’enseignement médical et la protection des droits des étudiants », plaide ce collectif représentatif des étudiants.

Les étudiants en médecine en grève depuis sept semaines considèrent, de juste, la démarche des directions des universités plaignantes comme « une escalade et une tentative injustifiée de faire taire la voix des étudiants qui réclament la satisfaction de revendications raisonnables et fondées auxquelles nous n’avons malheureusement reçu aucune réponse ».

Les étudiants ont souligné que leurs revendications « ne sont pas seulement des demandes personnelles, mais plutôt un appel collectif à la justice et à l’amélioration des conditions de formation dans le secteur de la santé ». Ce qui, au demeurant, ne supportent pas le ministère et ses relais. D’où une levée de boucliers contre les grévistes depuis plusieurs semaines. Syndicats et médias ont été mis de la partie pour manipuler l’opinion et décrédébiliser les étudiants grévistes, allant jusqu’à les accuser d’être des marrionnettes du « méchant Maroc ».

Les étudiants restent malgré les insupportables pressions et menaces, déterminés à faire aboutir leurs revendications. Réitérant leur volonté à poursuivre leur lutte, les étudiants  déclarent : « Nous sommes prêts à supporter les conséquences de ce long et ardu combat afin d’améliorer notre avenir et celui du médecin algérien en général. Nous, en tant qu’étudiants en sciences médicales, pensons que le changement nécessite du courage et de la détermination, et nous ne céderons pas aux tentatives visant à faire taire notre voix. Nos revendications sont légitimes et nous interpellons plus que jamais les parties concernées à persévérer pour résoudre les problèmes soulevés ».

Cela étant dit, les grévistes affichent leur volonté « à ne ménager aucun effort pour promouvoir le dialogue et l’entente avec les autorités compétentes afin de trouver des solutions efficaces et durables ».

Sofiane Ayache

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Ligue 1 Mobilis : l’USMK sur le podium, le NCM revient de loin

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USMK
L'USMK rayonne

L’USM Khenchela a rejoint le MC Alger et l’USM Alger sur la seconde marche du podium à la faveur de sa courte victoire glanée à domicile face à l’O. Akbou (1-0), ce samedi, à l’occasion de la première partie de la 11e journée du championnat national de Ligue 1 Mobilis.

Face au nouveau promu, l’USM Khenchela n’a eu besoin que d’un petit but pour se voir propulser sur le podium. En effet, la réalisation de Djaouchi, marquée en seconde mi-temps (67′), a permis à El Ittihad de quitter la 8e position et rejoindre le MCA et l’USMA à la 2e position avec un total de 16 unités.

De son côté, l’OA enchaine avec une deuxième défaite de suite et recule d’un rang au classement (5e – 14 pts).

Le NCM revient de loin et confirme

Du côté de Magra, le Nedjm s’est fait une belle frayeur lors de la réception du MC Oran (2-1). En dépit de sa bonne forme du moment, le NCM s’est fait surprendre juste avant la pause suite à l’ouverture du score des Oranais, signée Boussalem (45’+2).

En seconde période, les Bleu et Blanc ont confié les clés de la maison à Amrane. Ce dernier s’est chargé de remettre les pendules à l’heure juste avant l’heure de jeu (58’), sur un coup franc direct tiré à ras de terre, avant de planter le but de la victoire sur un penalty transformé dans le temps additionnel (90+4’).

Avec 13 points, le NCM continue son ascension et grimpe à la 9e place, tandis que les Hamraoua ne gagnent plus depuis trois sorties et rétrogradent à la 5e place (15 pts).

Le MCEB et le ESM se neutralisent

Concernant le dernier match de ce premier acte de la 11e manche, joué entre le MC El Bayadh et l’ ES Mostaganem, il n’a pas connu de vainqueur. Les deux protagonistes se sont quittés sur le score de un but partout.

Dans cette partie où tout s’est joué dans les dix dernières minutes, le MCEB a débloqué la situation à la 80e minute, par l’entremise de Toumi, avant de voir les visiteurs égaliser deux minutes plus tard grâce à Belkhadem (82′).

Ce résultat fait bien évidemment les affaires de l’ESM (11e – 12 pts), qui continue à prendre ses distances sur la zone de turbulences, alors que le MCEB reste scotché à la 16e et dernière place (8 pts).

Cette 11e journée se poursuivra demain et après demain avec comme affiche principale le match ES Sétif – MC Alger, prévue ce dimanche (17h30) au stade du 8 Mai 1945.

Pour ce qui de la rencontre USM Alger – Paradou AC, elle est reportée à une date ultérieure. 

Résultats partiels de la 11e journée :
MC El Bayadh – ES Mostaganem1 – 1
NC Magra – MC Oran2 – 1
USM Khenchela – Olympique Akbou1 – 0
Dimanche :
ES Sétif – MC Alger17h30
CR Belouizdad – ASO Chlef17h45
Lundi :
JS Soura – JS Kabylie16h00
US Biskra – CS Constantine17h30
Reporté :
USM Alger – Paradou AC
Classement de la Ligue 1
#EquipesPtsJ
1CS Constantine    1810
2USM Alger169
3MC Alger169
4MC Oran1510
5Olympique Akbou  1410
6ES Sétif 149
7JS Kabylie 138
8USM Khenchela1310
9ASO Chlef1210
10JS Saoura 119
11ES Mostaganem1110
12CR Belouizdad108
13NC Magra1010
14Paradou AC98
15US Biskra99
16MC El Bayadh 79

Radio Algérie

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La bande de Gaza a sombré dans l’anarchie, estime l’ONU

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Gaza famine
Avec la famine, Gaza est devenue une jungle

La bande de Gaza a sombré dans l’anarchie, avec une hausse de la famine, des pillages généralisés et des viols de plus en plus fréquents dans les camps de réfugiés, alors que l’ordre public s’est effondré, ont déclaré vendredi des responsables des Nations unies.

Le spectre de la famine est plus réel que jamais dans la bande de Gaza, alors que l’ordre public s’est effondré dans l’enclave palestinienne et des « pillages endémiques » sont signalés, a déploré vendredi un haut responsable du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies.

L’ampleur de la souffrance des Palestiniens de Gaza « doit être vue pour être vraiment comprise », a déclaré Ajith Sunghay, chef du bureau des droits humains de l’ONU dans les Territoires palestiniens, après sa dernière visite à Gaza.

« J’ai été particulièrement alarmé par le niveau de la faim », a déclaré M. Sunghay lors d’un point de presse à Genève, en vidéoconférence depuis Amman.

« L’effondrement de l’ordre public et de la sécurité exacerbe la situation, avec des pillages généralisés et des luttes pour des ressources qui se sont raréfiées », a-t-il témoigné.

« L’anarchie à Gaza, au sujet de laquelle nous avions sonné l’alerte il y a des mois, est là », a-t-il dit, soulignant que la situation, prévisible, aurait tout à fait pu être évitée.

M. Sunghay a déclaré que de jeunes femmes, dont beaucoup ont été déplacées à plusieurs reprises, ont signalé le manque d’espaces sûrs et d’intimité dans leurs tentes de fortune.

« Certains affirment que les cas de violence sexiste et de viol, d’abus envers les enfants et d’autres formes de violence dans les camps de réfugiés ont augmenté, en raison de la guerre et du délitement de l’ordre public, a-t-il ajouté.

Acquérir des produits de première nécessité est devenu une lutte quotidienne et effroyable pour la survie, informe l’ONU. « Il est évident qu’une aide humanitaire massive doit être acheminée, ce qui n’est pas le cas. Il est essentiel que les autorités israéliennes fassent en sorte que cela se produise », a détaillé M. Sunghay.

Dans ce climat de manque et de pénuries, « l’effondrement de l’ordre public et de la sécurité exacerbe la situation avec des pillages endémiques et des combats pour des ressources limitées. Alors que les prix des maigres produits disponibles ont grimpé en flèche, des personnes ont été tuées par des hommes armés inconnus alors qu’elles tentaient d’acheter de simples produits de subsistance tels que du pain ».

« Il ne s’agit pas d’incidents isolés. L’anarchie à Gaza que nous avions annoncée il y a plusieurs mois est là, tout à fait prévisible. Et comme pour toutes les morts et les destructions que j’ai vues lors de mes précédents voyages à Gaza, elles auraient pu être évitées », a affirmé M. Sunghay.

Récupération dans les décharges 

M. Sunghay a décrit la situation dans la ville de Gaza comme « horrible », avec des milliers de personnes déplacées qui se sont réfugiées dans des « conditions inhumaines, avec de graves pénuries alimentaires et des conditions sanitaires terribles ».

Il a raconté avoir vu, pour la première fois, des dizaines de femmes et d’enfants gazaouis fouiller dans les déchets de décharges géantes.

Le niveau de destruction à Gaza « ne fait qu’empirer », a-t-il ajouté. « Tous ceux que j’ai rencontrés demandent que mette fin à cette situation. Assez », a-t-il asséné.

Il a déclaré que l’aide que l’ONU devait apporter aux 70.000 personnes qui vivraient encore dans le nord de Gaza était entravée, en raison d' »obstacles répétés ou des rejets de convois humanitaires par les autorités israéliennes ».

« Il est absolument évident qu’une aide humanitaire massive doit arriver – et ce n’est pas le cas », a-t-il déploré.

Le porte-parole du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits humains, Jeremy Laurence, a appelé à un cessez-le-feu immédiat.

« Les tueries doivent cesser », a affirmé M. Laurence, « Les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition. Les personnes détenues arbitrairement doivent être libérées ».

« Tous les efforts doivent être faits pour fournir d’urgence toute la nourriture, tous les médicaments et toute l’aide vitale dont Gaza a désespérément besoin », a-t-il insisté.

L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.207 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre 2023, selon un décompte de l’AFP à partir des chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza.

En revanche, l’impitoyable guerre menée par Israël en représailles a tué 44.330 personnes à Gaza, dans leur écrasante majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Le chiffre ne cesse de gonfler. Et les toutes les infrastructures vitales de la bande de Gaza sont détruites par l’armée israélienne pour rendre la vie encore plus insupportable aux Palestiniens.

La rédaction avec AFP

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Algérie : changer ? Jamais, chuter ? Toujours 

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Tebboune et Chanegriha
Un changement de gouvernance devient une urgence pour redonner à l'Algérie son lustre.

L’Algérie, soixante ans après son indépendance, se trouve à un carrefour où l’histoire semble se répéter inlassablement. Loin de l’utopie de la libération nationale, le pays a plongé dans un cycle vicieux d’immobilisme, où l’aspiration au changement se heurte à un mur de résistances internes et de pratiques autoritaires.

Aujourd’hui, alors que l’économie est toujours dépendante des hydrocarbures et que les réformes semblent être un mirage lointain, une question persiste : pourquoi l’Algérie semble-t-elle incapable de changer, malgré les appels incessants à la modernisation ?

L’héritage d’une indépendance détournée

Le 5 juillet 1962, l’Algérie arrachait son indépendance, non sans sacrifices. Mais cet acquis, porteur de promesses, a rapidement été dévoyé par un leadership qui, au lieu de se consacrer à l’édification d’un État moderne, a souvent choisi la voie du contrôle, de l’autoritarisme et de la rente pétrolière. La guerre de libération, qui a uni le peuple algérien contre un colonisateur étranger, a laissé place à une guerre politique interne, où les élites, sorties des rangs de la révolution, ont pris en otage le destin du pays.

Derrière les slogans de souveraineté et de grandeur, un système s’est établi sur les principes de la rente pétrolière et gazière. Plutôt que de structurer une économie diversifiée et de promouvoir l’innovation, ces ressources ont été utilisées comme une source de pouvoir et de corruption. L’échec de la diversification économique et de l’amélioration des infrastructures, couplé à l’absence de véritables réformes politiques, a laissé l’Algérie dans un état de stagnation.

L’incapacité à tirer les leçons du passé

L’un des aspects les plus marquants de l’Algérie post-indépendance est l’incapacité de ses dirigeants à remettre en question le système en place. Les erreurs passées, que ce soit la mauvaise gestion des ressources naturelles, l’inefficacité des institutions ou la répression des voix dissidentes, n’ont jamais été véritablement reconnues. Pire encore, ces échecs sont constamment imputés aux forces extérieures : la colonisation, les conspirations étrangères, ou même la jeunesse « trop impatiente ». L’autocritique, pierre angulaire de toute évolution, semble être un concept inconnu.

Le peuple algérien, quant à lui, a été pris en otage par des décennies de méfiance envers le pouvoir. Chaque tentative de changement a été étouffée dans l’œuf, par la répression des mouvements sociaux et politiques. L’Algérie a vu défiler des générations entières sans jamais voir un véritable renouveau démocratique ou une gouvernance juste. L’histoire semble être un cercle vicieux : chaque échec engendre de nouveaux obstacles, et chaque nouvelle tentative de réforme est brisée par des intérêts bien ancrés.

Un leadership défaillant : entre ruse et autoritarisme

Le leadership algérien, après l’indépendance, a oscillé entre ruse et autoritarisme. Après avoir gagné la guerre de libération en jouant de stratagèmes militaires et diplomatiques, le pouvoir a continué de naviguer dans l’ombre, en maintenant un contrôle centralisé et répressif. La ruse, qui avait été un outil de résistance contre l’occupant, s’est transformée en une stratégie de maintien du pouvoir, tout en présentant toute forme de véritable dialogue avec le peuple.

Les élites qui ont émergé après l’indépendance ont souvent privilégié leur propre politique de survie au détriment de la construction d’un projet national solide et inclusif. La rente pétrolière a nourri une classe dirigeante éloignée des préoccupations quotidiennes de la population. Les promesses de développement et de prospérité sont devenues des slogans vides, et l’Algérie a laissé passer des décennies, sans jamais se doter des moyens de diversifier son économie, de réformer son système éducatif ou d’offrir des libertés réelles à ses citoyens.

L’Algérie face à ses démons : l’illusion du changement

Aujourd’hui, l’Algérie semble incapable de se réinventer. Le pays a connu plusieurs vagues de réformes, mais aucune n’a jamais été mise en œuvre de manière cohérente et durable. Le système reste figé dans des pratiques autoritaires, où la répression des voix critiques, l’entrave à la liberté de la presse et l’absence de pluralisme politique subsistent des obstacles majeurs à une véritable transformation.

Et pourtant, la société algérienne a soif de changement. La jeunesse, bien que confrontée à un chômage record et à une frustration grandissante, reste l’espoir d’une révolte contre l’ordre établi. Mais, comme souvent dans l’histoire de l’Algérie, ces mouvements sont soit réprimés, soit cooptés par le pouvoir, qui sait utiliser la ruse pour maintenir son contrôle. La question reste : l’Algérie aura-t-elle enfin assumer ses erreurs et trouver les clés d’un renouveau, ou poursuivre-t-elle à se vautrer dans la facilité d’un changement de façade sans véritable fondement ?

Changer ou s’effondrer : le dilemme de l’Algérie

La réalité est que l’Algérie se trouve aujourd’hui dans une impasse. Les promesses de changement restent de vaines déclarations, et l’effondrement du système semble chaque jour un peu plus proche. Les signes sont là : une économie en crise, des institutions fragilisées, une jeunesse désabusée. Les dirigeants semblent incapables d’opérer la rupture nécessaire avec un passé qui les condamne.

La question qui se pose, avec une amertume de plus en plus grande, est simple : l’Algérie choisira-t-elle de changer ou continuer-t-elle à chuter, encore et encore ? Il est urgent de tirer les leçons de ces soixante ans d’indépendance, d’accepter les erreurs du passé et de construire un avenir qui ne soit pas une répétition de l’histoire. Mais pour cela, il faut plus que des promesses politiques : il faut un véritable changement de mentalité, une remise en cause du système et, surtout, la volonté de se libérer des démons du passé.

L’Algérie, aujourd’hui, est à la croisée des chemins. Changer ? Jamais. Chuter ? Toujours. Ce n’est pas une fatalité, mais un avertissement : la survie du pays dépend de sa capacité à briser le cercle vicieux de l’échec et à embrasser une véritable réforme, aussi douloureuse et difficile soit-elle.

Un avenir incertain mais possible

L’Algérie, bien qu’en proie à des difficultés structurelles et institutionnelles, n’est pas condamnée à se maintenir dans un état d’inefficacité et de stagnation. Cependant, le pays se trouve à un carrefour critique où les décisions prises aujourd’hui détermineront le cap pour les générations à venir. Le changement, s’il doit intervenir, ne pourra être que radical, basé sur une révision complète des structures de pouvoir et des relations entre l’État et la société.

La nécessité d’un nouveau contrat social

Pour briser ce cycle, il est urgent de repenser le contrat social entre le pouvoir et le peuple. Un tel contrat ne peut se construire que sur la transparence, la responsabilité et un véritable engagement démocratique. Cela nécessite une décentralisation du pouvoir, une autonomie des régions et une véritable participation citoyenne accrue. L’Algérien a prouvé à maintes reprises sa capacité à s’engager, que ce soit par les manifestations populaires ou les mouvements sociaux, mais ses aspirations ont souvent été ignorées ou écrasées par une répression aveugle. Le retour à un dialogue authentique avec la société est désormais indispensable.

Le pays doit aussi se réconcilier avec sa mémoire et ses réalités historiques. Accepter de revoir le rôle de certains « héros » et de se libérer de la nostalgie aveugle de l’indépendance est un prérequis pour aller de l’avant. L’Algérie doit d’abord se libérer de ses fantômes, reconnaître ses erreurs, et se doter des moyens nécessaires pour les corriger. Ce n’est qu’à ce prix que le pays pourra avancer vers un futur où la justice sociale et la prospérité ne seront pas de vains mots.

Le rôle de la jeunesse : un potentiel inexploité

Une autre grande force sur laquelle l’Algérie peut s’appuyer, c’est sa jeunesse. Aujourd’hui, les jeunes représentent plus de la moitié de la population et ont un potentiel incroyable pour transformer la société, à condition qu’ils soient entendus et soutenus. Cependant, la plupart de ces jeunes sont condamnés à vivre dans une précarité économique, un chômage élevé et un désespoir palpable. Si cette jeunesse n’est pas mobilisée pour devenir un acteur du changement, elle pourrait se transformer en un fardeau, une source de frustration alimentant les tensions sociales.

Il est donc impératif que l’État investisse dans l’éducation, la formation et l’entrepreneuriat, afin de libérer ce potentiel inexploité. Plutôt que de laisser cette génération se consommer dans les rues, l’Algérie doit créer des espaces pour que ces jeunes puissent s’épanouir et jouer un rôle dans la construction du pays. Une économie diversifiée, fondée sur des secteurs créatifs, technologiques et écologiques, pourrait permettre à cette jeunesse de trouver une place dans le tissu socio-économique.

Réformer le système politique : une urgence

L’autre aspect incontournable de cette transition réside dans la réforme du système politique. L’Algérie ne pourra se redresser qu’en rompant avec son modèle de gouvernance centralisée, opaque et autoritaire. Le pouvoir doit cesser d’être un instrument au service d’un petit cercle de dirigeants, mais plutôt un moyen de servir l’intérêt général.

La révision de la Constitution, la mise en place d’un pluralisme politique et le respect véritable de la séparation des pouvoirs sont des étapes cruciales. L’inclusivité doit être au cœur du processus de réforme, en intégrant toutes les voix, et non seulement celles des élites historiques qui ont gouverné le pays depuis son indépendance.

Vers une nouvelle Algérie ?

L’Algérie se trouve face à un choix fondamental : continuer à chuter dans une lente agonie institutionnelle, ou bien se réinventer, se réformer et prendre enfin le chemin de la prospérité et de la démocratie. Mais cette route n’est pas celle de l’illusion, elle est pavée de renoncements, de sacrifices et d’un courage politique renouvelé. Le pays doit se libérer de ses vieilles habitudes, accepter la remise en question et envisager l’avenir sous un autre jour.

L’Algérie a un potentiel immense, mais il ne pourra éclore que si le leadership, en particulier celui des générations futures, prend les rêves du changement avec lucidité, audace et responsabilité. La tâche est colossale, mais elle est loin d’être impossible. Pour y parvenir, il ne faut pas seulement un changement de gouvernance, mais un changement de mentalité, une véritable révolution des consciences. Ce ne sera pas un simple ajustement politique ou économique ; il s’agira d’une refondation, d’une réécriture de l’histoire collective.

L’Algérie, aujourd’hui, est face à son ultime dilemme. Le changement ne peut plus être un slogan creux ni une promesse vide. Il doit être un impératif moral et une nécessité politique. Le pays est déjà en train de chuter, mais il n’est pas trop tard pour inverser la tendance. Les acteurs du changement existant, ils sont là, dans les rues, dans les universités, dans les entreprises. Il appartient aux autorités et à la société dans son ensemble de reconnaître ce potentiel et de construire une nouvelle Algérie, une Algérie qui, enfin, saura changer et ne se résignera pas à chuter.

Mais pour cela, l’Algérie devra choisir le courage du changement, non pas la facilité de l’immobilisme. Le temps presse. Changer ? Jamaïs. Chuter ? Toujours. Mais seulement si nous n’agissons pas.

L’appel à l’action : l’Algérie ne doit pas attendre un miracle

Alors que l’Algérie se trouve dans un état de stagnation, les défis qui l’attendent sont de plus en plus pressants. La question n’est plus seulement celle de réformer le système, mais celle de savoir si les dirigeants, et surtout les citoyens, auront la volonté de prendre les décisions nécessaires pour éviter l’effondrement. La jeunesse, porteuse d’espoirs, doit sa place dans ce processus de transformation, mais il est indispensable que les anciens acteurs du pouvoir laissent place à une nouvelle dynamique de gouvernance.

Le pays ne peut pas continuer à se reposer sur la rente pétrolière et gazière, ni sur les systèmes de corruption qui ne font qu’approfondir les fractures sociales et économiques. L’Algérie doit trouver de nouvelles sources de richesse, d’innovation et de bien-être collectif. La diversification de son économie ne sera pas possible sans une véritable révolution dans les mentalités et sans un changement fondamental de son système de gouvernance.

Le pouvoir populaire : une chance pour le pays

Dans ce contexte, la société civile et les mouvements populaires, qui ont montré leur force à travers les manifestations du Hirak et autres formes de contestation, peuvent devenir des moteurs essentiels du changement. Il ne suffit pas d’attendre que les élites au pouvoir se décident à réformer ; il est impératif que la population, en particulier la jeunesse, prenne l’initiative et force un dialogue avec les autorités. C’est un processus difficile, souvent semé d’embûches, mais c’est également la seule voie vers un changement réel et durable.

Le pouvoir populaire, tout en étant conscient de ses limites, peut incarner un contrepoids essentiel à la rigidité des institutions. Le système politique algérien a prouvé qu’il pouvait résister à des changements profonds, mais il est désormais confronté à une génération impatiente et déterminée, prête à briser les chaînes du statu quo. Si cette génération prend conscience de son pouvoir et de son rôle dans la construction du futur, alors peut-être que l’Algérie pourra-t-elle enfin entamer son processus de réconciliation et de reconstruction.

Une politique de rupture avec le passé

Les réformes politiques doivent aller au-delà des simples ajustements constitutionnels. Il est nécessaire de mettre en place une véritable politique de rupture avec une politique passée entachée par la corruption, la manipulation et le manque de vision à long terme. Cette rupture ne peut être simplement symbolique ; elle doit être profonde et engageante. La refonte du système judiciaire, la transparence des processus électoraux, l’instauration de l’État de droit et le respect des libertés individuelles sont des points de départ incontournables.

Pour y parvenir, les institutions doivent être réformées, et les mécanismes de contrôle de l’État doivent être renforcés. Une politique de décentralisation permet de redistribuer le pouvoir et de donner une plus grande autonomie aux régions, tout en mettant en place une véritable démocratie participative où les citoyens peuvent être acteurs de leur propre destin.

Une gouvernance responsable : le modèle à adopter

Mais au-delà des réformes structurelles, l’Algérie a besoin d’un modèle de gouvernance capable de restaurer la confiance entre l’État et ses citoyens. Il est temps de dépasser le modèle autoritaire qui a dominé pendant des décennies et d’embrasser un gouvernement plus transparent, plus inclusif et plus responsable. L’un des plus grands échecs du leadership algérien a été de cloisonner la politique et l’économie entre les mains d’un petit groupe, tout en excluant une grande partie de la population des processus décisionnels. Cela a entraîné un sentiment de méfiance et d’injustice qui a rongé la société de l’intérieur.

L’intégrité des institutions et le respect des principes démocratiques seront la pierre angulaire de cette nouvelle gouvernance. Les Algériens doivent être en mesure de faire entendre leur voix, sans crainte de répression ou de censure. Cela implique de garantir la liberté d’expression, de mettre fin à la politique de l’arbitraire et de permettre à chaque citoyen de contribuer à la construction de la nation.

L’urgence d’un changement de mentalité

Au-delà des réformes politiques et économiques, il existe un autre défi majeur : celui de changer la mentalité de la classe dirigeante et des citoyens eux-mêmes. Le changement n’est pas uniquement une question de lois et de structures ; il s’agit d’une évolution culturelle et d’une transformation des valeurs. Les Algériens doivent prendre conscience que le modèle de gouvernance qui a échoué pendant des décennies ne pourra pas être reconduit indéfiniment.

L’Algérie ne pourra aller de l’avant que si ses citoyens adoptent une nouvelle approche face aux problèmes du pays. Cela implique un sens accumulé de la responsabilité collective, une plus grande ouverture à la critique et à l’autocritique, et un engagement sincère pour le bien commun. Cela signifie aussi qu’il faudra se défaire de la culture de la dépendance à l’État, où chaque problème est vu comme devant être résolu par le pouvoir central. La société algérienne doit apprendre à s’autonomiser et à assumer une plus grande responsabilité dans la gestion de son avenir.

Conclusion : L’heure du choix

L’Algérie est à un tournant historique. Le pays doit choisir entre deux chemins : celui du changement radical, porté par une volonté de réformer en profondeur, ou celui de la stagnation, de la division et de l’effondrement. « Changer ? Jamais. Chuter ? Toujours. » Ce choix, bien que difficile, n’est pas impossible. Si l’Algérie parvient à rassembler ses forces vives, à faire face à ses démons et à surmonter son passé, elle pourra entamer un processus de transformation durable et vivace.

Mais pour cela, il faudra un leadership courageux, des réformes audacieuses et une participation active de la société. Le temps des excuses est révolu ; il est temps de prendre les rêves du destin. L’Algérie doit se décider : changer ou disparaître dans la chute éternelle de ses erreurs passées.

Il est maintenant ou jamais.

Face à l’adversité, l’Algérie ne doit pas se résigner à sa situation actuelle. Le pays possède en lui-même la capacité de se réinventer, de puiser dans ses ressources humaines et naturelles pour se relever. Le peuple algérien, malgré les obstacles et les répressions, a montré à plusieurs reprises sa force, son énergie et sa volonté de changer. Il est donc impératif que ce potentiel ne soit pas gâché, mais plutôt canalisé vers une transformation radicale.

Les Algériens, tout comme les autres nations qui ont traversé des périodes de crise, sont capables de faire face à la tempête, à condition d’agir ensemble et d’adopter une vision partagée de l’avenir. Il ne s’agit pas de croire en des miracles, mais de prendre les bonnes décisions, petit à petit, en nous appuyant sur des valeurs communes et une volonté collective de bâtir un futur meilleur. Ce n’est pas la chance qui manque à l’Algérie, mais la persévérance et le courage de saisir les opportunités qui se présentent.

La jeunesse comme moteur du changement

Le véritable moteur de ce renouveau réside en grande partie dans la jeunesse algérienne. C’est cette génération qui a grandi dans un climat de frustrations, de déceptions et de promesses non tenues, mais c’est aussi elle qui détient la clé du changement. À condition qu’on lui donne la place qu’elle mérite, à condition qu’elle puisse s’épanouir dans un environnement propice à l’innovation, à l’esprit d’entreprise et à la libre expression, la jeunesse algérienne pourrait être celle qui réconcilie le pays avec son avenir.

Les nouvelles technologies, l’innovation, l’entrepreneuriat et la mondialisation offrent de nombreuses opportunités pour une Algérie qui sait se projeter dans l’avenir. Pourtant, ces jeunes talents ne pourront se réaliser que si l’Algérie a choisi d’investir dans leur éducation, de briser les chaînes d’un système obsolète et de créer des espaces où ils peuvent se libérer de la corruption et des pratiques clientélistes. Le pays doit offrir un avenir à ses jeunes, à travers la formation, l’entrepreneuriat et l’internationalisation des talents. Le changement ne se fera pas seulement dans les coulisses du pouvoir, mais dans chaque quartier, chaque ville, chaque village, à travers les actions concrètes des citoyens engagés.

L’Algérie n’est pas condamnée à l’immobilisme. Bien que la situation semble aujourd’hui désastreuse, il n’est pas trop tard pour changer. Le pays doit d’abord accepter qu’il ne peut plus vivre dans l’ombre de son passé glorieux, ni s’enfermer dans des schémas politiques et économiques qui ont échoué. L’Algérie a un potentiel énorme, une richesse humaine et culturelle unique, mais elle ne pourra en tirer parti que si elle fait le choix du changement radical, de la réforme et de l’ouverture.

Changer ? Jamais. Chuter ? Toujours. Ce n’est pas une fatalité, mais un avertissement : l’avenir de l’Algérie dépend de la capacité de ses dirigeants et de ses citoyens à se réinventer. Ce n’est qu’en brisant les chaînes du passé, en osant affronter les erreurs et en construisant un avenir basé sur l’équité, la justice et la solidarité que l’Algérie pourra réellement avancer. Le choix appartient à tous : changer ou continuer à chuter.

Dr A. Boumezrag

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Z’kara fi Air Algérie : quand les stades brisent les frontières

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Supporters algériens

Quand tout est muselé, que les voix se taisent, et que même les comédiens épuisés désertent la scène, il reste un lieu où le rideau ne tombe jamais : les stades. Ces gradins bruyants ne sont pas de simples arènes sportives. Ce sont des tribunaux populaires où l’absurde est jugé, où la frustration devient hymne, et où l’ironie frappe comme un uppercut.

Le dernier chef-d’œuvre en date ? « Z’kara fi Air Algérie : quand les stades brisent les frontières. » Un chant qui raconte une histoire, celle de supporters prêts à tout, même à franchir clandestinement des frontières, pour soutenir leur club, l’Kahla. Ce n’est pas un simple refrain de tribune : c’est un témoignage à pleins poumons, une satire sociale et une moquerie magistrale.

« Z’kara fi Air Algérie. » Rien que ça. Une phrase aussi brute qu’efficace. Pas une plainte sur des sièges inconfortables ou des retards interminables. Ici, c’est un tir à bout portant contre une interdiction qui dépasse la simple question des avions. Le ciel entre deux voisins est verrouillé comme une forteresse, chaque trajectoire aérienne effacée par des querelles politiques aussi absurdes que stériles.

Mais les supporters, eux, n’ont que faire de ces restrictions : « La tiyara la passeport, Takline ala Rabbi » (Ni avion ni passeport, nous comptions sur Dieu). Pourquoi attendre qu’on leur ouvre un ciel interdit quand ils peuvent tout simplement le contourner par la terre ? Pas de visa ? Pas grave. Ils inventent un chemin. « Haragha ala l’houdoud. El wadjeb Younadi » (Traverser les frontières clandestinement, car le devoir nous appelle). Traverser clandestinement des frontières, non pas pour fuir une vie oppressante, mais pour accomplir ce qu’ils considèrent comme une mission sacrée : soutenir leur équipe, leur Kahla.

Dans ce chant, ce voyage devient une épopée moqueuse, une bravade joyeuse qui balaie les barrières imposées par des querelles absurdes auxquelles le peuple n’a jamais donné son aval. Ils passent par Maghnia, glissent par Oujda, et atterrissent à Casablanca. Pas pour renverser des régimes ou bouleverser l’ordre mondial, mais pour quelque chose de bien plus important à leurs yeux : applaudir leur club, leur « chérie, » l’Kahla.

Ce chant, aussi léger soit-il en apparence, dépasse largement le cadre du football. Il incarne une jeunesse qui, face aux absurdités du quotidien, choisit la dérision comme réponse plutôt que la résignation. Deux voisins, unis par une langue, des traditions et un couscous qu’ils assaisonnent différemment, mais qui préfèrent s’envoyer des missiles verbaux sur les réseaux sociaux. Pendant ce temps, les vendeurs d’armes et les États voyous se frottent les mains, remplissant leurs carnets de commandes sans même lever le petit doigt. Et les supporters, eux ? Ils préfèrent rêver d’une autre rivalité : pas celle des frontières, mais celle de savoir qui a le meilleur gardien, le milieu le plus créatif ou l’attaquant le plus décisif.

Et ce n’est pas la première fois que les gradins algériens transforment l’absurde en art. Souvenez-vous de « La Casa Mouradia » (Le palais présidentiel, transformé en une Casa de Papel locale), ce détournement génial où le clan Bouteflika devenait le protagoniste d’un braquage étatique digne de Netflix, ou encore de « Ma yahakmounach, la Nasa rana fi Casa » (Ils ne nous gouvernent pas, la NASA, nous sommes à Casa), une punchline cosmique pour ridiculiser une gouvernance aussi énigmatique qu’un trou noir. Ces chants voyagent d’un stade à l’autre, transportant avec eux des formules collectives reprises par des foules qui comprennent chaque mot, chaque nuance.

Et le plus beau dans tout ça ? C’est gratuit. Pas besoin d’abonnement premium, ni de câble satellite. Juste des gradins, une passion et une capacité infinie à rire, même de ce qui ne devrait pas prêter à sourire. Traverser des frontières pour un match de foot ? Voilà du génie pur. Absurde, oui, mais brillant. Pas pour une révolution, ni pour une idéologie : juste pour l’Kahla. Parce que parfois, il faut savoir remettre les priorités à leur place.

Quand une foule chante, il y a dans ces refrains plus de vérité que dans des milliers de discours officiels. Une vérité brute, implacable, mais toujours enveloppée d’un sarcasme irrésistible.

Alors, pendant que les tensions entre voisins s’éternisent et que la haine engraisse les cyniques, les supporters, eux, préfèrent briser les frontières – au moins dans leurs chants. Peut-être qu’un jour, leurs refrains seront plus contagieux que la discorde elle-même. Mais en attendant, ils continuent de transformer l’absurde en art, et les gradins en une scène où l’hypocrisie humaine est tournée en dérision, cri après cri, refrain après refrain.

Za3im

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Salat El-istisqa accomplie à travers toutes les mosquées du pays

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Mosquée

À l’appel du ministère des Affaires religieuses, Salat El-istisqa (prière de la pluie) a été accomplie, samedi, à travers toutes les mosquées du pays, suite à la sécheresse qui a affecté la plupart des régions du pays.

Cette prière, accomplie en deux unités de prières (Rak’ah) est une Sunna du Prophète Mohammed (QSSSL) qu’il recommande en cas de sécheresse.

Les imams ont insisté dans leurs prêches, sur le devoir de remercier Allah Tout-Puissant pour toutes ses grâces, de l’adorer et de multiplier les invocations et les prières pour abreuver le pays et préserver la paix et la sécurité qui y règnent.

Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs avait appelé dans un communiqué, à l’accomplissement de Salat El-istisqa, samedi à travers toutes les moquées du pays, « suite à la sécheresse qui a affecté la plupart des régions du pays et compte tenu des demandes pressantes des citoyens, et ce conformément à la Sunna du Prophète (QSSSL) ».

Le ministère avait dans ce cadre appelé les fidèles à « se repentir auprès du Tout-Puissant, préserver les liens de parenté, multiplier les bonnes actions, donner l’aumône aux pauvres et aux nécessiteux, afin de répandre la miséricorde et la solidarité sociale parmi les gens ».

APS

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En Algérie, « tout clou qui dépasse interpelle le marteau »

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Répression
Le pays est mis sous une dome de plomb.

L’Algérie, entre héritage colonial et défis contemporains, se trouve toujours en quête de sa place. À chaque tournant de son histoire, tout ce qui dépasse, tout ce qui s’écarte du moule établi, se heurte à la résistance d’un système parfois inflexible. C’est une image simple, mais puissante, qui résume bien le rapport entre l’élite intellectuelle et la société algérienne : « En Algérie, tout clou qui dépasse interpelle le marteau. »

Le clou intellectuel : un corps étranger ?

Les intellectuels algériens, souvent en exil ou marginalisés au sein de leur propre pays, incarnent ce « clou » qui dépasse. En France, ils sont parfois perçus comme des témoins lucides, des voix critiques offrant des perspectives nouvelles sur l’identité, la culture et la politique de leur pays. Mais en Algérie, ces mêmes voix sont souvent considérées avec méfiance, voire rejetées. L’héritage colonial, encore très présent, teinte cette relation. La langue française, utilisée par ces intellectuels, est perçue comme un vestige d’une domination historique, un « butin de guerre » pris au prix de l’indépendance. Cette perception crée une fracture qui, depuis l’indépendance, n’a arrêté de se creuser entre les intellectuels et la société algérienne.

Les voix dissidentes ou critiques sont fréquemment vues comme des « traîtres » ou des « déconnectés », éloignés des réalités du peuple. Dans ce contexte, ces intellectuels sont comme ce « clou qui dépasse » et, face à cela, le « marteau » du pouvoir ou de la société tente de les rabattre dans le moule de l’unité nationale. Cette dynamique de contrôle, qui cherche à réduire au silence ce qui s’écarte de la norme, reflète la tension entre le désir d’unité et la pluralité des voix qui constituent toute société en mouvement.

La rente pétrolière : une nouvelle guerre du butin

Cette marginalisation des intellectuels n’est pas le seul défi auquel l’Algérie fait face. La rente pétrolière, véritable pilier économique du pays, est une autre forme de « butin de guerre ». Si la langue française représente un héritage colonial, le pétrole, quant à lui, cristallise les tensions internes. Le contrôle de cette ressource a engendré de nouvelles luttes de pouvoir, une « guerre du butin » moderne, où les élites économiques se disputent les bénéfices tirés de cette richesse.

Le pétrole est à la fois une bénédiction et une malédiction pour l’Algérie. Si, d’une part, il nourrit l’économie, d’autre part, il perpétue un système de clientélisme et d’inégalités. Les luttes pour sa gestion et sa distribution alimentent des tensions sociales et exacerbent les clivages. Là encore, tout ce qui dépasse, tout ce qui échappe à ce système fermé, est perçu comme une menace. Les critiques sociales et politiques, qu’elles émanent des intellectuels ou du peuple, se heurtent à un marteau qui cherche à maintenir un statu quo fondé sur la rente et le pouvoir.

Le rôle des intellectuels : passerelles ou obstacles ?

Dans ce contexte de tensions sociales et économiques, les intellectuels jouent un rôle crucial. Leur capacité à articuler des critiques pertinentes et à remettre en question les fondements du pouvoir politique et économique fait d’eux des acteurs à la fois nécessaires et gênants. Mais leur rôle est ambivalent : d’une part, ils ont la responsabilité de porter la voix de ceux qui sont laissés pour compte, de défendre un discours critique et pluraliste ; d’autre part, leur position leur permet de risquer l’isolement et la stigmatisation, qu’ils soient en Algérie ou en France.

Ils représentent ce clou qui dépasse, et en se heurtant au marteau de la société, ils risquent de perdre leur pouvoir d’influence ou de se retrouver confinés dans un rôle d’opposants sans véritable prise sur le terrain. Pourtant, leur capacité à faire le lien entre la culture, la mémoire historique et les défis contemporains peut être essentielle pour amorcer un véritable changement.

Vers une réconciliation ?

Le principal défi pour l’Algérie réside aujourd’hui dans sa capacité à transformer ces tensions en opportunités. Il est temps de considérer que les voix critiques et dissidentes, loin d’être des éléments perturbateurs, sont des moteurs de progrès. L’Algérie doit apprendre à accepter cette diversité d’opinions, à valoriser ses intellectuels non seulement comme des témoins du passé, mais aussi comme des bâtisseurs de l’avenir.

Cela implique un changement de perspective : au lieu de voir le clou qui dépasse comme une menace à abattre, il convient de le reconnaître comme un élément nécessaire à l’équilibre du tout. De même, la rente pétrolière, plutôt que de nourrir les divisions, pourrait devenir un levier pour le développement inclusif et durable du pays. Une réconciliation entre les ressources culturelles et économiques de l’Algérie, entre le passé colonial et l’avenir autonome, est possible, mais elle exige une ouverture au dialogue et à la réflexion critique.

Conclusion : dépasser la tentation du marteau

Dans une Algérie encore marquée par les héritages du colonialisme et les défis de son développement, la tentation de rabattre le « clou qui dépasse » est toujours présente. Mais ce réflexe de contrôle, loin de résoudre les problèmes, empêche l’émergence de solutions nouvelles. Pour que l’Algérie puisse se réconcilier avec elle-même et avec son passé, il est essentiel de reconnaître la valeur des voix dissidentes, d’accepter la pluralité des opinions, et de permettre à chacun de jouer son rôle dans la construction d’ un avenir commun.

Tout comme le clou qui dépasse mérite d’être vu, entendu et pris en compte, l’intellectuel, le citoyen et la société toute entière doivent trouver une voie qui dépasse la répression des idées pour favoriser l’émergence d’un projet national inclusif et visionnaire. Seul ce dépassement permettra à l’Algérie de se projeter dans l’avenir, au-delà des vieux réflexes et des guerres pour le butin.

Pour clarifier les enjeux de cette chronique, voici une citation d’Albert Camus qui résonne particulièrement bien avec le thème de l’intellectuel en Algérie et de la tension entre culture, pouvoir et indépendance : « Un intellectuel est quelqu’un qui, face à la société, ne se contente pas de vivre à l’intérieur, mais qui cherche à comprendre et à éclairer ce qui échappe à la majorité. »

Cette citation met en lumière le rôle essentiel des intellectuels : loin de se conformer à une norme imposée, ils ont la responsabilité de questionner, d’éclairer et d’apporter une perspective critique, même quand cela dérange. Dans le contexte algérien, où les voix dissidentes sont souvent vues comme des menaces ou des « clous qui dépassent », cette quête de vérité et d’analyse est cruciale pour permettre à la société de dépasser ses fractures et d’évoluer.

Tu as raison de souligner cette réalité : « Nul n’est prophète en son pays. » Cette expression, empruntée à la Bible, illustre parfaitement le paradoxe des intellectuels algériens. Leur critique ou leur réflexion, aussi éclairée soit-elle, est souvent mal reçue dans leur propre pays. Ils peuvent être vus comme des figures étrangères à la réalité locale, ou pire, comme des traîtres à leur propre nation. Ce rejet intérieur contraste avec l’accueil qu’ils peuvent recevoir à l’étranger, où leur voix critique est parfois valorisée comme une forme de résistance intellectuelle.

Cela vient souligner une autre dimension du dilemme des intellectuels algériens : malgré leur volonté d’être des acteurs de transformation pour leur société, leur engagement se heurte à des résistances locales qui les perçoivent souvent comme des menaces. Leur contribution devient alors un clou qui dépasse, un élément dérangeant dans une société en quête d’unité et de stabilité.

C’est ce dilemme qui rend leur rôle encore plus crucial et difficile, et qui appelle à une réflexion sur l’évolution de la société algérienne : comment, finalement, réconcilier l’élite intellectuelle avec la masse populaire, et transformer cette distance en une. richesse collective ?

La moralité de cette réflexion pourrait être résumée ainsi : « La véritable liberté et l’épanouissement d’une nation résidente dans sa capacité à accueillir la diversité des idées, à écouter ses voix dissidentes et à réconcilier son passé avec son présent. »

Les intellectuels, loin d’être des figures à marginaliser, sont des essentiels pour toute société en quête d’éléments de progrès. Leur rôle n’est pas de se conformer aux attentes, mais d’interroger, de déconstruire et de proposer des solutions pour un avenir commun. Or, comme le montre l’expression « nul n’est prophète en son pays », cette contribution est souvent difficilement acceptée à l’intérieur même de la société qu’ils cherchent à éclairer. Cependant, c’est justement cette tension qui peut être un levier pour la transformation. Le défi réside dans la capacité de la société à dépasser ses peurs et à reconnaître que ceux qui, en apparence, dérangent, sont souvent ceux qui ouvrent la voie au changement.

Ainsi, la moralité invite à comprendre que chaque société doit, pour évoluer, apprendre à accepter ses « clous qui dépassent », que ce soit dans la culture, la politique ou l’économie, et à intégrer ces voix pour forger une identité et un projet commun.

Dr A. Boumezrag

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Affaire Boualem Sansal : le délire du pouvoir et de ses relais

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Boualem Sansal
Boualem Sansal arrêté le 16 novembre à Alger.

À l’accusation d’atteinte à l’intégrité nationale par Boualem Sansal vient aujourd’hui se rajouter celle d’atteinte à la loi sur la réconciliation nationale par Kamel Daoud.

Le délire dans lequel est plongé le régime crypto-militaire à travers sa marionnette, le président Tebboune, est chaque jour plus inventif pour s’engouffrer dans le marasme de la violence et des ténèbres.

J’avais fortement critiqué l’irresponsabilité de l’attitude des deux auteurs à provoquer le soutien de l’extrême droite qui voulait entendre ce qu’elle voulait entendre de la part de deux Algériens connus et talentueux. Non pas sur le fond de leurs paroles (j’en partage de nombreuses) mais par la satisfaction donnée avec trompettes et tambours à ceux qui ont une interprétation plus orientée.

Par l’arrestation de Boualemn Sansal, je voudrais invoquer l’une des plus belles et des plus justes réflexions par Hannah Arendt sur le phénomène de dilution des responsabilités dans un régime de barbarie. Je vais la paraphraser en même temps que la décliner au sujet de la circonstance des cas des deux écrivains.

Les agents de la sécurité intérieure qui sont venus à l’aéroport pour arrêter Boualem Sansal diront qu’ils ont exécuté les ordres.

Les responsables de la police judiciaire diront qu’ils exécutent une commission rogatoire du juge d’instruction sous l’autorité d’un procureur.

Le procureur invoquera les consignes du ministre de l’Intérieur qui lui-même est sous ordre de l’autorité du président de la république qui vous dira que la justice est indépendante.

À leur tour, les juges se prévaudront de l’argument qu’ils appliquent la loi pour prononcer la culpabilité et la sentence.

Les représentants du parlement pourraient dire qu’ils ont voté des lois en conformité avec les principes généraux de la démocratie mais qu’ils ne sont pas responsables de leur détournement à des usages contestables. En réalité, ils ne vous diront rien, ils sont nommés par les autorités qui leur demandent de voter ce qu’on leur demande de voter dans le silence des bras levés.

Enfin, les gardiens de la prison vous diront qu’ils viennent tous les matins pour un boulot légal qui est légitime de faire pour la subsistance de la famille et qu’ils n’ont en conséquence aucune responsabilité.

En fin de compte personne n’est responsable d’une vaste barbarie puisque les responsabilités sont diluées dans une longue chaîne de décision.

C’est ce qu’on appelle de la lâcheté par refus de prendre ses responsabilités. Et au plus haut rang de cette lâcheté, les plus hauts responsables du pays.

Menacer d’incarcérer des citoyens pour des raisons fallacieuses est la forme la plus représentative de la lâcheté humaine.

Boumediene Sid Lakhdar

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Condamnés à mort de Larbaa Nath Irathen : la Cour suprême accepte la cassation

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Cour suprême

La demande de pourvoi en cassation contre les condamnations à mort de 38 personnes dans l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmaïl en 2021, a été approuvée par la Cour suprême.

L’acceptation de la demande du collectif de défense des 38 accusés par la Chambre pénale de la Cour suprême intervenue, jeudi 28 novembre, signifie que le dossier sera à nouveau ouvert au cours de la prochaine audience pénale et avec une formation judiciaire différente de celle qui avait rendu le premier arrêt, a indiqué Me Sadate, membre du collectif de défense des prévenus. Cette décision ouvre une fenêtre d’espoir pour les condamnés à mort et leurs familles qui réclament que justice, toute la justice passe.

En octobre 2023, la Cour pénale d’appel de Dar El Beida (Alger) a condamné à mort 38 prévenus accusés d’être impliqués dans l’assassinat de Djamal Bensmaïl en août 2021.

Le tribunal avait aussi prononcé une peine de 20 ans de prison contre 6 prévenus, et une peine allant de 3 à 10 ans contre 23 mis en cause, tandis que 27 autres bénéficiaient d’un acquittement dans la même affaire.

Beaucoup de zones d’ombres entourent cette affaire survenue alors que la Kabylie était en proie à des incendies meurtriers. Dès le départ, les autorités et leurs relais ont accusé le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie d’être derrière non seulement les incendies mais aussi ont accusé des prévenus qui seraient du MAK de cet ignoble assassinat.

Aussi, au cours de l’audience, l’un des prévenus dans cette affaire a avoué son appartenance au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), que les autorités qualifient de « mouvement terroriste », après que le président du tribunal l’ait confronté avec les éléments contenus dans l’enquête des services de sécurité.

Lors de son interrogatoire, l’accusé (M.M.A.) a révélé qu’il avait été membre du MAK pendant 4 ans, entre 2012 et 2016, avant de se retirer parce qu’il n’était pas convaincu de des idées propagées par ce mouvement. C’est alors que  le ministère public interviendra  pour l’interroger au sujet de ses contacts avec un certain nombre d’accusés, car il était un « membre actif » du mouvement et les a invités à organiser des marches.

Il convient de noter que le dossier comprenait 94 prévenus. De lourdes charges ont été retenues contre eux par le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed ont été inculpés d’appartenance à une « organisation terroriste », d’atteinte à la sûreté de l’Etat, d’actes intentionnels de sabotage portant atteinte à la sécurité de l’Etat, meurtre avec préméditation, agression physique et incitation à celle-ci, encouragement à une organisation terroriste, abus et incendie de cadavres, assaut du commissariat de police, violation de la sécurité.

Des charges particulièrement lourdes qui destinaient les accusés à la condamnation à mort. Le prononcé était saisissant non seulement par sa sévérité mais aussi la célérité avec laquelle a été traitée cette grave affaire.

La Direction générale de la sûreté nationale a indiqué dans un communiqué que ses services compétents ont pu, grâce aux technologies modernes, récupérer le téléphone portable appartenant à la victime qui a été assassinée de manière crapuleuse dans la commune de mercredi Nath Erathen.

La télévision publique algérienne a publié les « aveux » de certains des acteurs impliqués dans l’assassinat de Djamal Bensmail, sur leur affiliation au MAK et leur participation à ce crime, et a révélé les détails de ce crime qui a secoué l’opinion publique du pays. Cependant, quand on sait comment fonctionne la justice dans notre pays, il y a lieu de prendre beaucoup de recul sur ces « aveux » et la manière avec laquelle ils ont été obtenus.

Un procès « politique et expéditif », pour la défense 

Les condamnations par le tribunal de Dar El Beida avaient provoqué émoi et consternation au sein de large pans de l’opinion. Les organisations de défense des droits de l’homme ont vivement protesté, réclamant sa révision. La défense, quant à elle, s’était élevée contre le caractère politique et expéditif du procès.

Beaucoup d’observateurs avaient décelé un montage politico-securiaire dans l’affaire de feu Djamel Bensmaïl intervenue en plein tourmente des incendies ravageurs dune bonne partie des villages de hautes Kabylie.

La conviction était établie chez bon nombre d’Algériens que le jeune volontaire de Méliana venu aider à l’effort de solidarité nationale en faveur des citoyens de Larbaa Nath Irathen et d’autres communes de Kabylie à été sacrifié sur l’autel d’intrigues visant à mettre un terme au mouvement de protestation citoyenne qui a atteint son apogée à, l’époque, notamment en Kabylie. 

Les circonstances de sa mort interroge surtout quand on sait que la victime était dans un véhicule de police avant que des individus le saisissent et l’extraient sous le regard des policiers qui n’avaient pas opposé quelque résistance. Son assassinat a été filmé et largement partagé sur les réseaux sociaux. Un crime qui a jeté l’effroi au sein de la population algérienne en général et la Kabylie en particulier.

Sofiane Ayache

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