Le CR Belouizdad, l’un des représentants algériens en Ligue des champions d’Afrique de football, a raté ses débuts en phase de poules, en s’inclinant face aux Sud-Africains d’Orlando Pirates 1-2 (mi-temps : 0-2), mardi soir au stade olympique du 5-juillet d’Alger, pour le compte de la 1re journée (Gr.C).
Les «Bucaneers» ont ouvert le score dès la 5e minute de jeu par Mohau Nkota, avant que le même joueur ne ressurgisse peu avant la demi-heure de jeu pour faire le break d’un tir puissant (27e).
En seconde période, le vice-champion d’Algérie a réduit le score sur une tête du Sud-Africain Mayo Khanyisa (66e), entré en cours de jeu en première mi-temps.
Dans l’autre match du groupe C, l’ogre égyptien d’Al-Ahly SC (tenant du titre), a dominé un peu plus tôt dans la journée, les Ivoiriens du Stade d’Abidjan 4-2 (mi-temps : 3-1), au stade international du Caire.
Les Egyptiens ont rapidement fait la différence en inscrivant trois buts grâce à Kahraba (14e), Afsha (21e), et El-Shahat (26e), avant que les Ivoiriens ne réduisent le score à demi-heure de jeu par Koné (30e). En seconde période, Kahraba est revenu à la charge pour ajouter le quatrième but et signer le doublé (48e). L’actuel deuxième du championnat ivoirien a marqué son deuxième but par Assalé (55e).
A l’issue de cette 1re journée, Al-Ahly SC et Orlando Pirates occupent conjointement la tête du classement avec 3 points chacun, alors que le CRB et le Stade d’Abidjan ferment la marche avec 0 point.
Lors de la 2e journée, prévue le week-end du 6-7 décembre prochain, le Chabab se rendra en Côte d’Ivoire pour affronter le Stade d’Abidjan, alors qu’Orlando Pirates recevra Al-Ahly SC.
Le MC Alger, l’autre représentant algérien dans cette épreuve, a réalisé quant à lui une belle opération, en tenant en échec le TP Mazembe (0-0), mardi après-midi au stade de Lubumbashi, pour le compte du groupe A.
Après une belle première période, le «Doyen» a reculé d’un cran après la pause pour laisser l’initiative aux locaux, mais la défense algéroise a tenu bon jusqu’au sifflet final de l’arbitre mauricien Patrice Milazare.
Dans l’autre match de cette poule, les Soudanais d’Al-Hilal ont réalisé une excellente opération en s’imposant en déplacement contre les Tanzaniens de Young Africans 2-0 (mi-temps : 0-0), au stade de Dar Es-Salaam.
A l’issue de cette journée inaugurale, Al-Hilal prend les commandes avec 3 points, devant le MCA et le TPM qui comptent un point chacun, alors que Young Africans ferment la marche avec 0 point.
Lors de la deuxième journée, le «Doyen» recevra Young Africans à huis clos, alors que le TP Mazembe sera en appel pour affronter Al-Hilal Omdourman.
Les deux premiers de chaque groupe se qualifient pour les quarts de finale.
Les fêtes de fin d’année sont l’occasion parfaite de surprendre et d’enchanter nos proches avec des cadeaux qui sortent de l’ordinaire. Oubliez les objets standardisés ou les tendances passagères, et laissez place à des idées uniques et mémorables. Des expériences partagées aux créations personnalisées, chaque cadeau peut devenir une véritable déclaration d’attention et de créativité.
Des souvenirs qui durent toute une vie
Pourquoi offrir un objet matériel lorsque l’on peut offrir un moment inoubliable ? Ces expériences ont un effet émotionnel durable et contribuent à forger des liens solides avec leurs proches. Un week-end dans un gîte, une initiation à un sport d’aventure ou encore des cours de cuisine sont des présents qui marquent bien au-delà de leur réception.
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Et si vos cadeaux racontaient une histoire ?
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Les cadeaux qui surprennent marquent souvent davantage. Offrir une étoile symbolique, un abonnement à un club de livres rares ou une œuvre d’art numérique apporte une touche d’originalité qui captive. Les coffrets thématiques personnalisables, centrés sur des passions comme le thé, le vin ou le bien-être, permettent aussi de montrer une attention particulière. Par exemple, offrir des thés rares accompagnés d’un atelier de dégustation est une façon unique de ravir un amateur tout en créant une expérience inoubliable.
Et si offrir devenait un art à part entière ?
Offrir un cadeau hors du commun, c’est repenser la manière dont nous abordons ce geste. C’est faire d’un simple objet ou d’une activité l’expression de notre affection et de notre créativité. Qu’il s’agisse de vivre une expérience ensemble, de créer quelque chose de vos mains ou de surprendre avec une idée audacieuse, l’objectif reste le même : provoquer une émotion sincère et durable.
En sortant des schémas traditionnels et en optant pour des idées originales, les fêtes prennent une toute nouvelle dimension. Chaque cadeau devient alors une opportunité d’émerveiller et de se reconnecter avec ceux qui comptent vraiment.
Voilà à quoi sont réduits les Palestiniens de Gaza. Et Trump veut les expulser vers l'Egypte et la Jordanie
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé mardi un nouveau bilan de 44.249 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d’un an.
Au moins 14 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.746 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Plus de 70% des constructions de la bande de Gaza sont démolis sous les bombardements israéliens. Les rares centres de soins tournent à minima, avec un manque terrible de médicaments et de moyens. La famine menace sérieusement l’écrasante majorité des habitants réduits à fuir chaque jour les bombardements.
Volker Türk s’est déclaré aujourd’hui gravement préoccupé par l’escalade survenue au Liban ces derniers jours et a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat afin de mettre un terme aux pertes humaines et aux destructions.
« Le seul moyen de mettre fin à cette tragédie pour les innocents et aux souffrances des populations de tous les côtés est un cessez-le-feu permanent et immédiat sur tous les fronts au Liban, en Israël et à Gaza », a déclaré à la presse à Genève Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Les Libanais fuient Beyrouth malgré l'annonce du cessez-le-feu
Le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a annoncé ce mardi 26 novembre l’approbation par le conseil de sécurité de l’accord de trêve au Liban. Il doit débuter ce mercredi à 4h, heure locale (2h TU), et mettre fin à plus d’un an d’hostilités transfrontalières et deux mois de guerre ouverte.
Comme l’avait annoncé une heure plus tôt le Premier ministre Benyamin Netanyahu à la télévision, le cabinet de sécurité israélien a adopté ce mardi soir un cessez-le-feu au Liban. « La durée du cessez-le-feu dépend de ce qui se passera au Liban», avait précisé le chef du gouvernement israélien. « En accord total avec les États-Unis, nous maintenons une totale liberté d’action militaire » au Liban, a-t-il ajouté.
Benyamin Netanyahu a averti que son pays « répondra » si le Hezbollah viole la trêve. Celle-ci permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne » et d’intensifier « la pression » sur le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, a-t-il dit. Sur l’Iran, « je n’en dirai pas plus », a-t-il encore déclaré. Sur le Hamas, le cessez-le-feu contribue à son « isolement ». « Lorsque le Hezbollah est hors-jeu, le Hamas se retrouve seul. Notre pression sur lui va s’intensifier et cela contribuera à la mission sacrée de libérer nos otages », a-t-il ajouté.
Benyamin Netanyahu s’est exprimé en hébreu. Un choix pas anodin, observe notre correspondant de Rfi à Jérusalem. Cela signifie qu’il s’adresse aux Israéliens, et non aux Libanais ni aux diplomaties françaises et américaines qui ont œuvré à cet accord. Cette allocution enregistrée a été expéditive et sonne comme une tentative pour rassurer les Israéliens sceptiques. L’extrême droite, qui siège au gouvernement avec Benyamin Netanyahu, voit en ce cessez-le-feu une capitulation.
🔴🇱🇧#Liban – Suite à une journée intense de frappes israéliennes sur la capitale, les Beyrouthins fuient par milliers, très inquiets pour les heures à venir. 🙏 Prions pour un retour de la paix rapidement
De son côté, le Premier ministre libanais Najib Mikati présidera ce mercredi matin un Conseil des ministres, en présence du chef de l’armée, le général Joseph Aoun, lors duquel il annoncera le début du déploiement de l’armée libanaise dans le sud du Liban, conformément à la résolution 1701 des Nations unies, qui sera réactivée et mise en œuvre intégralement. Cinq mille soldats seront déployés au sud les prochains 60 jours, en parallèle au retrait de l’armée israélienne, rapporte le correspondant de Rfi à Beyrouth. Une fois le déploiement de l’armée libanaise achevée, le Hezbollah commencera le retrait de ses armes lourdes du sud du Litani.
L'armée de l'air israélienne a lancé une nouvelle série de frappes aériennes massives dans la banlieue de la capitale libanaise. Cela a été rapporté par le service de presse de Tsahal pic.twitter.com/i49O5jyQCZ
Le parti ne compte pas remettre tout son arsenal à l’armée libanaise, mais seulement ses infrastructures et ses équipements non transportables, comme les rampes de lancement de roquettes fixes et les bases souterraines.
Le Hezbollah ne souhaite pas non plus que la remise des armes se fasse publiquement. Ce point risque de provoquer un désaccord avec la partie israélienne qui insiste pour un retrait immédiat du Hezbollah et la remise publique de ses armes. C’est à ce stade que le comité de supervision de l’application de l’accord entrera en jeu, pour vérifier la bonne application des clauses de l’accord. Cette structure est composée du Liban, d’Israël, des Nations unies, des États-Unis et de la France.
Les États-Unis, l’Union européenne, les Nations unies et le G7 ont tous fait pression pour une cessation des hostilités entre Israël et la puissante formation libanaise armée et soutenue par l’Iran.
Un cessez-le-feu « permettrait aux populations de rentrer chez elles en sécurité dans le nord d’Israël et le sud du Liban », a fait valoir le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Les ministres des Affaires étrangères du G7 avaient eux appelé mardi à un « cessez-le-feu immédiat », tandis que le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, déclaré que le gouvernement israélien n’avait « plus d’excuses » pour le refuser.
Une journée marquée par les plus violents raids israéliens sur Beyrouth
Preuve que l’État hébreu entendait mener ses opérations au Liban jusqu’au bout, une frappe a visé un bâtiment dans le quartier commerçant de Hamra, dans le centre de Beyrouth, peu de temps après l’annonce de Benyamin Netanyahu. Un journaliste de l’AFP a vu de la fumée s’élever au-dessus d’un bâtiment dans ce quartier habituellement très animé, qui abrite notamment des immeubles résidentiels, restaurants, bureaux, magasins et l’Université américaine de Beyrouth.
Toute la journée, l’armée israélienne a fortement intensifié ses frappes aériennes après avoir émis un avertissement « aux habitants du Liban » de manière générale. Du nord au sud, d’est en ouest, en passant par la capitale, un déluge de feu et de fer s’est abattu sur les Libanais en l’espace de quelques heures. Des embouteillages monstres se sont formés aux sorties de Beyrouth, après des menaces israéliennes de cibler des régions résidentielles jamais encore visées.
La cité antique de Tyr, dans le sud, Baalbek, à l’est, ont été attaquées à plus d’une reprise. Les frappes ont provoqué des destructions considérables, transformant en tas de gravats des rues entières. À Saïda, à 45 kilomètres au sud de Beyrouth, c’est la même scène de panique.
Des habitants effrayés ont tenté de fuir vers des zones plus sûres après un raid sur la ville. Un bilan officiel provisoire fait état de 16 morts et plus de 70 blessés. Devant cette vague de violence, le ministère de l’Éducation a annoncé la fermeture des écoles et des universités dans tout le Liban ce mercredi.
On aurait pu faire simple dans l’affaire Boualem Sansal. Le remettre dans l’avion qui l’a ramené, accompagné d’une note bien sentie : “Retour à l’envoyeur”. Y ajouter une déchéance de nationalité pour sceller l’affaire, histoire de marquer le coup. Bref, une solution rapide, nette et sans vagues.
Mais non. Trop simple. Trop rationnel. À la place, on a opté pour l’option spectacle : l’arrestation théâtrale, le lynchage médiatique orchestré avec soin, et, aujourd’hui, une spirale infernale. Une spirale dans laquelle l’Algérie, et ceux qui ont pris cette décision, se retrouvent piégés, aspirés par leur propre mise en scène grotesque. D’un côté, une Algérie qui s’acharne avec une intensité frisant le ridicule. De l’autre, une mobilisation internationale massive. Jusqu’à l’ONU, où un bouclier se dresse contre cette folie. Des plumes, des politiques, des ONG montent au front.
On aurait pu éviter de tendre la joue aux gifles. Aux attaques d’une extrême droite qui sommeillait paisiblement, réveillée par l’odeur du scandale. À une droite française, désespérée, prête à tout pour se trouver une légitimité et redorer son blason. À un gouvernement au bord de l’effondrement, rongé par une faillite morale et économique. On aurait même pu éviter de réveiller un Benjamin Stora, bien occupé à arrondir son ventre d’histoires révisées, venu, comme par hasard, vendre son dernier livre en grandes pompes d’excuses.
Mais non. L’occasion était trop belle. Alors, on a déroulé le tapis rouge. Pour les chroniqueurs chassés de radio, pour les médias en mal de sensationnel, et pour les figures politiques en quête de lumière. Et ce n’est pas tout. Même les écrivains frustrés – ceux dont les livres se sont fait ignorer au SILA (Salon International du Livre d’Alger) – s’invitent au festin. Ils se jettent dans la mêlée avec l’enthousiasme des Tayabett El Hammam : ces commères de tout bord qui transforment le ragot en vocation nationale !
Et puis, il y a ceux qui semblent déconnectés de toute cette effervescence. Peut-être qu’ils n’ont pas réglé leur facture d’électricité et se retrouvent à la bougie. YK, notre cher… éteint !
C’est un divorce qui passe mal, très mal. À chaque séance, une nouvelle série d’épisodes dramatiques, parfois sentimentaux, souvent absurdes. Des antécédents impossibles à régler, dictés par l’humeur du moment. Et pourtant, malgré cette guerre froide à répétition, les départs clandestins, les demandes de visas officiels et officieux témoignent d’échanges toujours intenses.
Les mêmes qui hurlent au lynchage médiatique n’hésitent pas à passer Noël à Paris, à célébrer le Nouvel An sur les Champs-Élysées. De l’autre côté, on adore faire du tourisme, retrouver des lieux de mémoire, passer des vacances dans les ruelles où l’on a vécu, ou tout simplement traiter des affaires ensemble. Deux mondes qui se déchirent en public mais continuent de s’embrasser en coulisses.
L’Algérie, autrefois admirée pour le courage de sa diplomatie, pour ses gestes nobles comme porter secours au Liban, brillait par une parole forte et respectée. Elle récoltait une immense sympathie, sourde aux critiques sans en être affaiblie. Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, elle se retrouve sous les projecteurs, désemparée, incomprise, incapable de contenir la tempête qu’elle a elle-même déclenchée.
Et tout ça, pourquoi ? Parce qu’un homme, la pierre à la main et le langage de rue en guise de discours, a décrété que cela devait être ainsi. Une humeur capricieuse, une impulsion mal contrôlée, et voilà tout un pays entraîné dans la boue, éclaboussé par ses propres décisions. Nos leaders se laissent gonfler par une illusion de popularité, se croyant invincibles, et finissent par tomber dans leur propre piège.
C’est là que la prétendue raison d’État dévoile son vrai visage : imprévisible, trompeuse, et capable de provoquer des séismes qui ne touchent pas qu’un individu, mais ébranlent tout un État, tout un peuple.
Agir bêtement ? Être le pantin de certains clans de l’ombre ? Vraiment ? Allons donc. Boualem Sansal n’est pas du genre à lancer des cailloux au hasard, ni à obéir aux ordres de l’invisible. Pour comprendre ce bonhomme, il suffit de lire ses écrits ou de l’écouter parler. Chaque mot est pensé, chaque geste est mesuré. Ce n’est pas de la provocation gratuite, c’est une stratégie bien rodée.
Avec le recul, on devine un double objectif : d’un côté, mettre à nu un système ; de l’autre, préparer l’après-Sansal. Parce qu’il faut bien l’avouer, rien de tel qu’un bon scandale pour bâtir une légende.
Je dirais, dans cette Sansalomania, il est le vainqueur. Un coup de maître, une pièce montée à l’algérienne. Avec un simple revers de la main – bien huilé de Zit Ezitoune locale – il relègue Kamel Daoud dans un coin poussiéreux : “Un Goncourt, c’est tout ce que tu as ? Regarde, moi, je fais trembler le monde !”
Et voilà Boualem, pas loin de décrocher la totale : une rue à son nom, un prix Nobel de la paix, une chanson populaire, et pourquoi pas un jour férié. Provoque un Algérien, et tu n’as pas une réaction, tu déclenches une éruption. Khalatt fi Djazayri, comme le dit si bien l’adage.
Saïd Chanegriha-Tebboune : une diarchie pour le pire.
Autour de cette table, tout semble prêt : les convives sont triés sur le volet, le menu soigneusement élaboré. Mais au lieu d’un banquet de progrès, c’est une farce qui se joue.
Une farce où la médiocrité est la norme, la compétence l’invitée suggère, et l’excellence, un plat interdit. Bienvenue à la table du système, où les dîners de gala masquent l’immobilisme, et où les festins de privilèges s’organisent sur le dos de ceux qui aspirent au changement.
La modernisation administrative ? Un plat qui a refroidi depuis des décennies. À table, les maîtres du tampon – ces figures emblématiques d’une bureaucratie sanctifiée – veillent à ce que rien ne dépasse. Ici, le goût du statu quo l’emporte sur toute saveur d’innovation. Tamponner, ranger, ignorer : telles sont les recettes de cette administration qui cultive l’inertie comme un art de vivre. Le système digère tout, sauf l’excellence, qu’il vomit au moindre signe d’éveil.
Diversification économique : un dessert immanquable
Diversifier l’économie, c’est l’équivalent d’un dessert ambitieux inscrit sur la carte, mais jamais servi. Le système préfère le confort des rentes – un plat réchauffé, sans audace ni créativité. Pendant que d’autres nations transformaient leurs ressources en richesses durables, le système se donnait de slogans et de promesses stériles. À table, on chante la diversification, mais on ne fait que réserver les vieilles recettes de l’économie rentière.
À cette table, un mot reste coincé dans la gorge des convives : la méritocratie. Pire qu’un gros mot, c’est une menace existentielle. Le clientélisme et la corruption, eux, trônent comme des mets de choix. Pourquoi inviter des talents quand on peut s’entourer de médiocres bien connectés ? La table est dressée pour ceux qui savent flatter, jamais pour ceux qui osent bousculer. Ici, l’excellence n’est pas un invité de marque, mais un perturbateur systématiquement écarté.
La jeunesse, confinée au buffet d’attente
Dans un coin de la salle, les jeunes regardent la scène. « Vous êtes l’avenir », leur répète-t-on avec un sourire hypocrite, tout en leur serviteur des plats insipides : des cursus déconnectés, des emplois fantômes, et des promesses vides. Sur leur réserve le buffet d’attente, un espace où les rêves s’évaporent et où les idées meurent. À table, ils ne sont pas conviés, sauf peut-être pour porter les assiettes d’un système qui ne voit en eux qu’une force de travail docile.
La diaspora, somme de ramener du vin
Quant à la diaspora, elle est l’absente omniprésente. On l’évoque avec nostalgie, on la convoque pour les grandes occasions, mais elle reste à l’extérieur, traitée comme une simple exportatrice de ressources intellectuelles. « Revenez au pays », clame-t-on, mais sans jamais lui offrir une chaise à cette table des décisions. La diaspora, c’est le convive qui paye l’addition sans jamais goûter au festin.
Et l’excellence, alors ? C’est l’intrus, le convive que le système redoute. Elle met en lumière les failles, perturbe les routines, menace les équilibres. À cette table, elle est perçue comme un poison, alors que la médiocrité, elle, est un ingrédient central. Le système prescrit la médiocrité avec la régularité d’un chef étoilé défendant sa carte. Il proscrit l’excellence parce qu’elle dérange l’ordre établi, un ordre bâti sur la complaisance et la peur du changement.
Une table à renverser ?
Peut-être qu’il est temps de renverser cette table, de faire sauter les nappes amidonnées et de briser les assiettes du conformisme. Ce festin de la médiocrité ne peut durer éternellement. L’excellence, comme un plat oublié, attend dans les cuisines, prête à être servie. Mais pour cela, il faudra une révolution gastronomique : des citoyens prêts à bousculer les chefs, des jeunes qui refusent d’attendre leur tournée, une diaspora qui revendique sa place, et un système qui accepte enfin de changer son menu.
À table, le pouvoir se donne de privilèges et sert la médiocrité en entrée, en plat et en dessert. L’excellence, elle, reste l’invitée invisible. Mais pour combien de temps encore ?
Un système qui s’entête à prescrire la médiocrité finit toujours par voir ses assiettes se vider, non pas par succès, mais par lassitude générale. Les convives d’hier, gavés de privilèges, finiront par se retrouver seuls à table. Ceux qui nourrissent le système – la jeunesse exaspérée, les talents brimés, la diaspora ignorée – partiront chercher des festins ailleurs. Et alors ? Ce système continue-t-il à recycler ses vieilles recettes jusqu’à l’indigestion générale ?
L’excellence : un goût acquis
L’excellence n’est pas un plat qu’on sert par hasard. Elle exige une préparation rigoureuse, un effort collectif, et surtout, un palais prêt à en apprécier la saveur. Mais avant de la mettre au menu, il faut désapprendre à savourer la médiocrité. Cela implique de dire non aux privilèges injustifiés, de renvoyer les chefs incompétents, et de redistribuer les places à table selon la compétence et l’audace.
Le système actuel, lui, refuse de changer de recette. Il a peur du nouveau, de la créativité, de tout ce qui n’entre pas dans ses moules bien huilés. Mais l’histoire le montre : aucune table, si solidement habillée soit-elle, ne peut résister à un soulèvement des convives affamés de changement.
L’Algérie se trouve à un carrefour. Continuera-t-elle à dresser cette table pour les mêmes convives, en servant des plats rassis et en interdisant à l’excellence de franchiser les portes de la cuisine ? Ou bien ouvrira-t-elle enfin ses banquets à ceux qui rêvent, innovent et construisent ?
Si l’histoire a une leçon à offrir, c’est que les tableaux finissent toujours par tourner. Mais pour que cette table se transforme en véritable fête collective, il faudra une révision totale du menu : une administration qui cesse de bloquer, une économie qui cesse de répéter, et une société qui accepte de partager équitablement ses richesses et ses responsabilités.
Le temps presse. Si nous n’osons pas remplacer la médiocrité par l’excellence, d’autres le feront à notre place, mais sans nous. Les convives d’hier deviendront les exclus de demain, et cette table du système, autrefois si centrale, ne sera plus qu’une relique poussiéreuse dans le musée des échecs collectifs.
Alors, à nous de décider : voulons-nous rester les spectateurs passifs de ce banquet sans fin, ou deviendrons-nous les chefs de notre propre destin ? À table, tout se joue. Mais encore faut-il se lever pour réclamer une place.
La révolution des convives
Le « système à table » symbolise une nation piégée dans un rituel immobile, où les plats servis ne nourrissent plus personne et où seuls les initiés festoient. Mais toute table a une fin, et celle-ci vacille déjà sous le poids des désillusions accumulées.
L’excellence, cet ingrédient rare mais indispensable, ne se contentera pas d’être mise de côté. Elle se cultive, se défend et, surtout, se réclame. Le véritable défi n’est pas de refaire la table pour les mêmes convives, mais de briser ce cercle vicieux et d’inviter ceux qui, aujourd’hui exclus, porteront demain l’espoir d’un nouveau banquet, plus juste, plus ambitieux. , et enfin à la hauteur des richesses et des talents du pays.
Il est temps de choisir : laisser la médiocrité habiller le menu ou imposer l’excellence comme la nouvelle norme. Le système a bien trop longtemps festoyé. Que le réveil commence, et que chacun prend sa place pour réinventer cette table, non comme un privilège exclusif, mais comme le symbole d’une Algérie enfin assis à sa propre hauteur.
Le « système à table » est celui d’une nation figée dans un rituel stérile, où l’excellence est boudée et où seuls les privilégiés se nourrissent. Pourtant, le temps du banquet de la médiocrité touche à sa fin. L’excellence ne peut plus être ignorée ; elle doit s’imposer comme un impér
Le véritable défi est de briser ce cercle vicieux, d’inviter ceux qui en ont été exclus, et de redonner à l’Algérie une table à la hauteur de ses richesses et de ses talents. À nous de choisir : continuer à servir la médiocrité ou imposer l’excellence comme norme.
La question brûlante demeure : qui, à la fin, viendra sauver le pays de lui-même si nous n’acceptons pas le réveil de l’excellence ?
Tebboune a instauré un climat digne d'une dictature.
« La défection et même la défiance populaire vis-à-vis de l’action politique, le retour à l’uniformisation d’un discours laudateur et l’absence de toute marge pour un contre discours, manifestent le stade ultime de l’échec du cycle démocratique ouvert par les évènements d’Octobre 88″.
C’est le constat sévère et impalpable dressé, à l’issue de la récente réunion de son Conseil national, par Jil Jadid qui dresse un tableau critique de la situation sur les plans sociak, politique et économique du pays. Cette critique est sans doute la plus juste faite par ce parti qui avait un temps fricoté avec Tebboune.
« Le cycle de la démocratisation tel qu’il avait été engagé avec la constitution de 1989 semble se refermer », s’alarme Jil Jadid qui dresse la liste des facteurs aggravants de cette faillite .
« L’obsession du pouvoir à manipuler la vie politique, les dérives de certains partis politiques durant ces trois dernières décennies, qu’elles soient d’ordre sécuritaire durant les années 90 ou d’ordre clientéliste et opportuniste durant les deux décennies suivantes, ont finalement, hypothéqué toute construction sérieuse d’une classe politique fiable et patriote en mesure de gouverner le pays », se désole le parti de Djilali Soufiane qui décèle chez le pouvoir en place une volonté manifeste de fermeture définitive de la parenthèse démocratique connue depuis le début de la dernière décennie du 20e siècle, « d’en finir avec ce qui reste de l’activité politique libre et indépendante ».
Concrètement et dans les faits, cette volonté de remise en cause se manifeste par « la marginalisation des partis politiques voués à être réduits à de simples appendices administratifs, de soutien pour une partie d’entre eux ou mis en situation d’inactivité implicite pour une autre partie. »
Une situation imputable au chef de l’Etat dont le dialogue national annoncé « est remis aux calendes grecques », constate le conseil national de Jil Jadid qui dénonce la propension des autorités à étouffer toute existence de contre-pouvoir.
« La mise à l’écart de tous les partis politiques dans la formation d’un gouvernement technocratique et la gestion hypercentralisée de toutes les institutions du pays, y compris celles censées dépendre du choix populaire, reflètent une attitude négative, voire hostile, à tout contre-pouvoir », analyse le parti.
Et de constater dans ce sillage, que « les élections ne sont plus qu’un avatar démocratique. La fraude instituée et la sélection active des agents politiques sur la base de leur docilité et de leur médiocrité, ont mené les Algériens à refuser de participer à la vie citoyenne, pourtant nécessaire à la cohésion de la nation et à la construction de l’État de droit. »
Liberté de la presse : l’appât mortel des subventions
La domestication de la presse est un processus définitivement acté, selon Jil Jadid. « Ayant été désarmés par le jeu des subventions et des pressions multiformes, les médias sont aujourd’hui objectivement et moralement en situation critique. Ils ne sont plus en mesure d’accomplir leur rôle. Ils sont discrédités et sans emprise sur l’opinion publique, cédant leur espace informationnel au nihilisme et au mercenariat des « influenceurs » localisés à l’étranger. » C’est le moins qu’on puisse dire quand on constate les ravages bravement réalisés par Tebboune dans le corps de la presse dite indépendante.
Plaidoyer pour un renouveau démocratique
Partant du constat que la rupture entre le pouvoir et la société est définitivement consommée, le parti dirigée par Djilali Soufiane appelle , »l’ensemble des patriotes », à la construction d’un renouveau démocratique.
« Le modèle démocratique mis en place en 1989 s’est effondré. Un autre devra obligatoirement être conçu car l’absence de pensée politique mènera le pays vers le nihilisme le plus dangereux », constate Jil Jadid qui « propose à l’ensemble des patriotes, partisans ou non, d’entamer un débat sérieux pour aboutir à une vision d’avenir qui pourrait être défendue collectivement auprès des institutions nationales en vue d’un renouveau démocratique. Des règles saines et transparentes dont les objectifs seraient d’abord et avant tout la cohésion nationale et la modernisation effective du pays, pourraient offrir une nouvelle base de départ. »
Un avis nuancé sur les choix économiques et sociaux
Au plan économique, « il est indéniable que sur le principe, les choix annoncés sont méritoires réduire les importations, maintenir des prix à la consommation compatibles avec le pouvoir d’achat, relancer les grands projets dans la production nationale », annonce pour qui « la méthode employée ne peut peut être que contre-productive ».
Et pour cause : « Le retour au centralisme économique pour ne pas dire aux anciennes formes d’un socialisme archaïque avec une gestion administrative autoritariste ne peut qu’entraver la mise en place d’une économie efficace et viable. Le développement sournois mais réel et à plusieurs niveaux de la corruption qui en découle ne peut qu’alerter la conscience nationale. »
« La volonté de contrôler administrativement les prix à la consommation et la remise en place des monopoles publics vont invariablement entraîner une baisse de la qualité des produits mis sur le marché et la multiplication des détournements et des dérives de gestion publique au détriment du consommateur », analyse le parti qui se dit préoccupé par les effets pervers qui peuvent découler du « déficit colossal » enregistré par la loi de finance 2025.
Idem sur plan social. Jil Jadid se dit sceptique quant aux choix du gouvernement (qui) « semble préoccupé par le niveau du pouvoir d’achat des populations. Des aides multiples sont engagées. Toutefois, la logique sous-jacente de ces mesures risque d’aggraver la situation au lieu de l’améliorer. »
La panique et le vent de soufre secouent la planète-média française. Ce qui aurait pu être une blague entre Français et Belges, deux peuples amis et frères, n’a pas les mêmes effets chez nous, je parle de l’Algérie et de l’endroit d’où je vous livre un profond sentiment de mal-être-Ouaguenoun.
En effet, que Houellebecq déclare avec conviction et fracas que Mons, et Lütich appartiendraient à la couronne de Bretagne, cela aurait fait rire et fait vendre un peu plus de frites belges côté français, mais ici… c’est autre chose et pour cause !
Le Franco-Algérien ami d’Israël et des cercles BHL&Cie, s’est non seulement trompé de carte géographique, mais s’est fendu de la plus vile des insultes, semblant ignorer que la lecture des cartes se faisait par l’Histoire.
Enfants, je me souviens, nous applaudissions les combattants du FFS descendus de la montagne en 1963 pour aller défendre nos frontières ouest. En effet, depuis toujours les oncles maternels de l’écrivain franco-algérien, que le salut fraternel de l’Algérien que je suis leur soit adressés, n’ont cessé de lorgner sur nos territoires considérées pour certains à tort comme leur revenant de droit. Je dis certains parce que par le passé nous n’avions pas de frontières. Nonobstant les querelles de géographes et des historiens, il est un fait indéniable.
Le pays est un et indivisible, bien au-delà des clichés !
Le territoire algérien tel que balancé par Krim Belkacem à la face du « Grand Charles », ne souffrira d’aucune ambigüité et là-dessus tous les Algériens, je dis bien tous, sommes d’accord ! Hic, grand Hic l’intellectuel zemourien déclare sans rougir et fonce sans coup férir sur l’intégrité territoriale, limite sacrée et chèrement payée en déclarant, tenons-nous bien : Mascara appartiendrait au Maroc ! Voyons.
Une question s’impose, manque-t-il autant de vin qu’il veuille s’accaparer de ce paradis viticole et l’offrir à notre belliqueux voisin, ou aurait-il simplement reçu un coup de sabot sur le bulbe interne ?
Dans tous les cas, cet homme perd la boule. Quelle mouche l’a piqué ? Il aurait pu faire ses déclarations dans un cadre historique, scientifique et encore ! J’entends, ici et là, que le simple fait de s’offusquer de l’attitude de ce Monsieur, s’apparenterait à un blanc-seing général accordé aux autorités du pays dans ce qu’elles ont de plus sombre, inacceptable ! Toutes les opinions sont à entendre, toutes ne sont pas acceptables, les accoïntances de certains de nos concitoyens avec l’injustice, à travers le monde, sont ni plus ni moins condamnables.
Fermer les yeux sur les massacres à Gaza et les déplacements massifs au Sahara occidental relèvent sinon de la plus abjecte des immoralités, de complaisance, voire de participation à des crimes contre l’humanité et c’est peu de le dire. Les « frères tels qu’ils se désignent » souillent le sens de la fraternité humaine.
Ce type souffre-t-il d’un débordement intempestif et torrentiel d’intelligence ou tout simplement, aurait-il reçu un coup de sabot de son frère, mais entre ânes on finit toujours par s’entendre, n’est-ce pas ?
Kamel Daoud, Boualem Sansal et consorts se foutent royalement du combat démocratique des Algériens, après avoir vilipendé le hirak et tut la douleur de toute une région, les voilà défenseurs d’un Makhzen aux aguets.
A titre personnel, je reste de marbre face à cette ubuesque et tragicomique cavalcade, mais en tant que citoyen de ce pays, même insatisfait de sa gouvernance, je suis en colère.
L’écrivain Boualem Sansal a été entendu ce mardi 26 novembre par le tribunal de Dar El Beida et a été placé sous mandat. Il est accusé sur la base de l’article 87 bis du code pénal, ce qui pourrait lui valoir une longue peine la prison.
L’écrivain Boualem Sansal a été arrêté par des agents des renseignements intérieurs, samedi 16 novembre. Il n’a été placé en détention que jeudi 21 novembre dans la prison de Koléa. Agé (75 ans) et malade, Boualem Sansal a depuis été hospitalisé à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, rapporte Le Monde.
Boualem Sansal a été entendu par le parquet antiterroriste d’Alger et connaît enfin le motif de son arrestation, a annoncé ce mardi 26 novembre son avocat François Zimeray dans un communiqué envoyé à l’AFP.
Il « s’était rendu à Alger en confiance, est aujourd’hui placé en détention en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien qui réprime l’ensemble des atteintes à la sûreté de l’État », a écrit Me Zimeray. Ajoutant : « Quelles que soient les blessures invoquées et les sensibilités heurtées, elles sont indissociables de l’idée même de liberté, chèrement conquise en Algérie ; il y a là une disproportion manifeste dont les auteurs n’ont vraisemblablement pas mesuré la portée ».
En vrai, l’arrestation puis l’inculpation de cet écrivain de renommée mondiale constitue une des dernières digues abattue allègrement par le régime sous les yeux d’un monde qui semble découvrir sa vraie nature.
Depuis des années déjà, des centaines d’Algériennes et d’Algériens sont arrêtés et inculpés sur la base d’accusations des plus invraisemblables. Près de 200 prisonniers d’opinion croupissent derrière les barreaux pour leurs positions ou déclarations.
L’affaire Boualem Sansal projette une lumière crue sur les pratiques autoritaires des autorités en place.
Depuis plusieurs décennies, l’analyse des dynamiques politiques et des stratégies adoptées par les régents d’Alger révèle un régime qui se soustrait à toute rationalité républicaine classique.
Une régence masquée
Plutôt que de fonctionner comme une république populaire conforme aux standards modernes d’un État démocratique, nous faisons face à une régence postcoloniale débridée, où l’autorité n’est ni soumise à un contrôle citoyen, ni guidée par la raison d’État, mais opère selon une logique patrimoniale et clientéliste.
Cette approche constitue une rupture épistémologique essentielle, permettant de saisir la nature profonde de ce régime et de le révéler comme un espace où l’État est privatisé par une élite.
Cette élite considère l'Algérie comme un domaine personnel, réduisant ses institutions à de simples instruments servant à préserver ses intérêts.
Une déconstruction systématique de cette construction étatique est indispensable pour comprendre les implications de la nature de ce régime sur le développement et l’émancipation du peuple algérien. Il est donc crucial de mettre en lumière les mécanismes par lesquels l’autorité actuelle neutralise toute perspective de citoyenneté active et participative.
Le mythe de la République algérienne : Un État qui fonctionne en dehors des normes républicaines
La notion même de « République algérienne » s’avère être une fiction politique soigneusement entretenue par l’élite dirigeante. En réalité, il s’agit d’une régence despotique, où les décisions fondamentales se prennent dans l’ombre, sous l’autorité d’un cercle restreint de décideurs.
Ces derniers ne se préoccupent pas de l’intérêt général, mais cherchent à garantir leurs privilèges, contournant le contrôle populaire et s’affranchissant des principes républicains véritables.
Si l’on considère les institutions algériennes — la présidence, le parlement, les assemblées locales, et les corps intermédiaires — il est difficile d’affirmer que celles-ci fonctionnent effectivement. La présidence est souvent incarnée par des figures faibles ou manipulées, réduites à de simples marionnettes symboliques.
Le parlement, quant à lui, n’est plus qu’une chambre d’enregistrement vidée de toute capacité d’agir de manière autonome. Le véritable pouvoir est concentré ailleurs, détenu par une élite militaro-bureaucratique qui gère les affaires de l’État dans une opacité totale, excluant toute forme de transparence ou de responsabilité envers la population.
La constitution : une norme dévoyée
La constitution algérienne, en principe le fondement normatif de l’État, a toujours été une simple formalité rituelle, régulièrement violée et amendée selon les intérêts des régents du moment. Ces amendements n’ont nullement pour objectif de structurer l’État selon des fondations solides, mais plutôt de renforcer des configurations qui servent le maintien au pouvoir des acteurs en place.
En conséquence, les institutions, bien que présentes formellement, sont dépouillées de leur substance, transformant la constitution en un texte sans effet contraignant.
Ce dysfonctionnement institutionnel crée un cercle vicieux qui nourrit la désillusion populaire, consolidant davantage le caractère arbitraire de l’exercice du pouvoir. La citoyenneté, dans ce contexte, n’est qu’une coquille vide : elle n’a ni force, ni légitimité, tant que les institutions ne garantissent pas un cadre de justice et d’égalité pour tous les citoyens.
La patrimonialisation de l’État : un modèle néopatrimonial postcolonial
Pour comprendre la nature néopatrimoniale de l’État algérien, il est nécessaire de remonter à ses origines postcoloniales. L’indépendance de 1962 n’a pas abouti à l’émergence d’une république populaire fondée sur les valeurs de justice sociale et d’inclusion, mais a permis la mise en place d’un système où une élite restreinte a accaparé les ressources et les leviers du pouvoir. Le résultat est un processus de patrimonialisation de l’État : celui-ci est devenu la propriété privée d’une oligarchie militaire et bureaucratique, traitant les institutions comme leur domaine, au détriment de l’intérêt collectif.
Ce processus patrimonial a pour effet de transformer l’État en une entité dysfonctionnelle. Les services publics ne parviennent plus à répondre aux besoins de la population, tandis que la corruption devient le principal mécanisme de distribution des privilèges.
Les institutions censées garantir le bien commun sont détournées au profit des intérêts privés, établissant une économie extractive fondée sur la rente des hydrocarbures, laquelle est accaparée et redistribuée, directement ou indirectement, en faveur de quelques privilégiés.
Les conséquences d’une patrimonialisation rampante : une crise systémique
L’incapacité de diversifier l’économie et d’enclencher un processus d’innovation productrice de valeur contribue à plonger l’Algérie dans une crise systémique. L’État reste dépendant des revenus des hydrocarbures, ce qui le rend vulnérable aux fluctuations des marchés internationaux.
Les infrastructures publiques se détériorent, la corruption gangrène chaque secteur de la vie publique, et les projets de développement se limitent souvent à des annonces spectaculaires sans suivi réel. Les jeunes, confrontés à l’absence de perspectives, choisissent de plus en plus la hargga comme seule issue.
Sur le plan social, le gouffre qui sépare le pouvoir du peuple ne cesse de s’élargir. La patrimonialisation de l’État a non seulement détruit le lien de confiance qui pouvait exister entre gouvernants et gouvernés, mais a également exacerbé un sentiment de trahison et d’abandon au sein de la population.
Les manifestations de colère populaire, telles qu’en 2019, ont mis en lumière cette fracture grandissante : les Algériens réclament un État qui leur appartienne véritablement, mais ils se heurtent systématiquement à la répression et à une absence totale d’écoute de la part des autorités.
Le « Hirak » a été une tentative collective de réappropriation de l’espace public et d’affirmation citoyenne. Cependant, face à un pouvoir sourd, le mouvement s’est mué en un momentané épisode de désillusion. Le système, bien qu’ayant montré une résilience remarquable mais en grande partie illusoire, s’est retranché derrière ses structures militaires et administratives, refusant obstinément toute concession. Incapable de formuler une offre politique minimale à destination de la société, il reste fragilisé par les soubresauts d’une implacable guerre de sérail. Son emprise sur le pays n’est désormais plus que sécuritaire et répressive.
Les fondements d’une refondation démocratique
Pour sortir de cet engrenage destructeur, une rupture fondamentale s’impose, reposant sur une refondation complète des institutions algériennes. Il est impératif de bâtir un véritable État démocratique, doté d’institutions indépendantes, solides et transparentes. Cela implique la séparation effective des pouvoirs et l’instauration de mécanismes de responsabilité permettant aux citoyens de contrôler les décisions publiques.
La justice, en particulier, doit être libérée de l’influence des régents. Elle doit fonctionner comme un véritable contre-pouvoir, capable de garantir le respect des droits individuels et de protéger les citoyens contre les abus. Les médias, eux aussi, doivent être refondés ; ils doivent être affranchis de toute emprise des régents actuels afin de jouer leur rôle de chevaliers de la démocratie, en assurant une information libre et équilibrée.
La citoyenneté algérienne doit être repensée sur la base de principes d’universalité, d’égalité et de justice. L’Algérie de demain doit être un État où chaque citoyen est traité sans discrimination de genre, d’origine, de religion ou de région. Cela implique également une réforme radicale du système éducatif, qui doit cesser d’être un instrument de reproduction de l’ordre établi et devenir un moteur d’émancipation intellectuelle et de participation citoyenne. L’éducation doit promouvoir la pensée critique, la tolérance et le respect des différences, autant de valeurs essentielles à la construction d’une société démocratique.
Vers une modernité enracinée dans l’histoire algérienne
La modernité algérienne ne peut être authentique que si elle est enracinée dans les réalités historiques, culturelles et anthropologiques du pays. L’Algérie possède une histoire marquée par des luttes pour la liberté, un patrimoine culturel diversifié, et des traditions séculaires qui peuvent servir de fondement à un État moderne et inclusif.
La modernité ne doit pas être importée, mais inventée à partir d’une synthèse des valeurs universelles et des particularités algériennes, en intégrant les aspirations de justice sociale et d’émancipation qui ont été au cœur de notre lutte de libération.
La refonte de l’État doit également s’accompagner d’un renouveau culturel. La culture, en tant que vecteur d’identité et de cohésion sociale, doit jouer un rôle central dans la reconstruction de l’Algérie. La promotion des arts, de la littérature, de la musique et de toutes les formes de créativité doit être encouragée pour fédérer les citoyens autour de valeurs communes et restaurer un sentiment d’appartenance collective. Cela implique une politique culturelle audacieuse, qui valorise la diversité et encourage les initiatives locales comme vecteurs d’expression et de transformation sociale.
Une Algérie à refonder : la nécessité d’un engagement citoyen
L’analyse de la situation algérienne montre clairement que le statu quo est intenable. L’État figé dans une régence despotique et patrimoniale ne peut mener qu’à l’impasse. Cependant, l’espoir d’une rupture moderne reste vivace, à condition qu’une dynamique de participation citoyenne soit enclenchée. La refondation de l’État ne pourra se réaliser que si les citoyens prennent activement part au processus, s’organisent et revendiquent leurs droits.
Re-bâtir un État démocratique, réinventer la citoyenneté, et réconcilier modernité et tradition : tels sont les défis qui attendent l’Algérie. Ces défis sont certes immenses, mais ils portent en eux la promesse d’une Algérie nouvelle, libérée des chaînes de la néopatrimonialisation, et fondée sur des valeurs de liberté, d’égalité, d’émancipation et de justice. Cette transformation exige une mobilisation de toutes les forces vives de la nation et un changement de paradigme profond.
L’avenir de l’Algérie se construira dans l’engagement actif et continu de ses citoyens. Nous sommes appelés à construire ensemble une république qui soit véritablement celle de tous les Algériens. La lutte pour l’Algérie démocratique est entre les mains de ceux qui refusent la passivité et choisissent de s’organiser, de résister, et de croire en la capacité de notre peuple à reprendre en main son destin collectif.
Malgré une conjoncture économique à court terme jugée favorable, l’Algérie demeure confrontée à d’importantes vulnérabilités budgétaires, exacerbées par sa forte dépendance aux revenus des...
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