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dimanche 21 septembre 2025
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6 plaintes du Front Polisario contre des groupes français accusés de « crime de colonisation »

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Selon Mohamed Khadad, président des Relations extérieures

6 plaintes du Front Polisario contre des groupes français accusés de « crime de colonisation »

Le Front Polisario a annoncé vendredi soir à Gonfreville-l’Orcher, près du Havre, qu’il a déposé jeudi six plaintes contre des groupes français pour « crime de colonisation » pour avoir implanté leurs filiales dans le territoire du Sahara occidental, occupé par le Maroc.

L’annonce a été faite par Mohamed Khadad, président des Relations  extérieures du Front Polisario et coordinateur avec l’Onu, à l’ouverture du colloque international ayant pour thème « Souveraineté sur les ressources naturelles et application du droit international au Sahara occidental », organisé par l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD) et dont les travaux dureront deux jours.

Les plaintes concernent trois banques (BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole), le groupe Axa Assurances, la compagnie aérienne Transavia et le groupe UCPA, organisateur de séjours sportifs.

Elles ont été déposées au niveau du procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Paris pour « crime de colonisation » et « transfert de population dans une zone occupée ».

Le 18 septembre dernier, rappelle-t-on, une première plainte a été déposée plainte, auprès du même tribunal, contre l’entreprise française Chancerelle, qui exploite la marque de conserverie Connétable, pour activité « illégale » dans le territoire sahraoui, donc en violation des droits du peuple du Sahara occidental.

La conserverie Connétable, implantée en France dans le Finistère, affirme vendre également des sardines issues du Maroc, ce qui représente plus de la moitié de son activité et de son personnel. Or, ces sardines sont en réalité pêchées « illégalement » dans les eaux sahraouies.

En octobre 2017, Le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, avait assigné la compagnie low cost Transavia, filiale d’Air France, à comparaître devant le tribunal de Créteil pour annuler son vol liant Paris à Dakhla, une ville sahraouie occupée par le Maroc.

L’avocat du Front Polisario, Gilles Devers, avait expliqué à l’APS que la compagnie française est « obligée de répondre à notre demande et donner des explications sur l’exploitation de cette ligne aérienne », alors que l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) interdit cette  transaction commerciale sans l’aval du peuple sahraoui.

Ces activités économiques et exploitation des ressources naturelles sahraouies se font, selon le Front Polisario, en violation « flagrante » des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de 2016 et 2018, aux termes desquels le Maroc et le Sahara occidental sont considérés deux territoires distincts et séparés.

Auteur
APS

 




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Le crime barbare de l’Arabie saoudite: « J’avoue mais je ne suis pas coupable »

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COUP DE GUEULE

Le crime barbare de l’Arabie saoudite: « J’avoue mais je ne suis pas coupable »

Ils l’ont séquestré, torturé et dépecé dans une barbarie les plus abjectes. Ils ont commis le plus immonde des crimes mais chez eux, c’est permanent et presque en conformité avec leurs exécutions publiques à mort.

Ces gardiens des Lieux saints de l’Islam sont à l’image de tout ce que le monde musulman doit rejeter avec la plus violente des remises en question. Ce n’est pas un régime politique qui règne dans ce pays mais la gangrène pestilentielle de l’humanité. Depuis ma tendre enfance oranaise jusqu’à l’âge mûr, ils se sont comportés comme le vomi de l’humanité.

Très jeunes, nous nous apercevions qu’ils finançaient des « œuvres » et bien d’autres achats de conscience comme les études à l’étranger de certains de nos camarades. Ils ont ensuite, directement, avec la tête haute et sans honte, financé tous les terrorismes du monde, tous les conservatismes et toutes les horreurs que l’humanité a mis des milliers d’années à faire disparaître par la civilisation, la culture et l’instruction.

Ils sont ce que nous devons combattre jusqu’au plus profond de notre âme car ce mot « arabe » a été sali. Il est d’autant plus sali que ce sont des gens qui pactisent avec l’Arabie saoudite et qui la protègent qui nous méprisent. Je lis déjà, au bas de mon article, que les algériens, ou tous les Algériens, ne sont pas arabes. Qu’ils soient convaincus que pour ces gens, nous sommes dans le même panier, regroupés autour d’un vocable méprisé, musulmans. Ils se fichent de l’histoire et de la sociologie locale qu’ils ne connaissent d’ailleurs pas ou très mal.

C’est donc la pire des insultes à notre égard que cette protection d’un pays qui est le contraire absolu de nos espérances et de nos rêves. Nous avons été spoliés d’une avancée de l’humanité à laquelle nous avions légitimement droit par l’acharnement de ma génération, à la suite des efforts de nos aînés, à nous cultiver avec une hargne qui n’avait d’égal que notre puissant désir à nous en sortir.

Les Algériens sont coupables et je les accuse de justifier la légitimité de ce pays en ayant adopté une religion d’État, omniprésente et liberticide. Je les accuse de participer également à cette légitimité en se rendant dans les lieux saints administrés par ces barbares.

Je ne veux plus entendre « M. Sid Lakhdar, ne faites pas l’amalgame entre notre foi et le régime politique de ce pays ». Cet argument est tout simplement inadmissible vu l’étendue des crimes de ce pays.

Je ne demande pas la disparition de cette foi mais le réveil des musulmans qui doivent reprendre la souveraineté sur les lieux saints, s’ils y tiennent. Il y a eu des précédents internationaux. On ne peut plus accepter que cette foi, qui n’est pas la mienne, sacralise un lieu où règne les pires exactions barbares que l’humanité pourrait subir.

C’est la première fois que l’Arabie saoudite est embarrassée car même ses amis et maîtres, les États-Unis, ont refusé de cautionner cette fois-ci un assassinat d’État de leur allié, celui du journaliste, au moins pour un tout petit moment avant d’oublier. Ces derniers ont dû avouer mais en prétextant des excuses des plus risibles en espérant que Donald Trump s’en contentera.

Il est scandaleux que ce ne soit pas nous qui fassions acte d’un arrêt brutal de ce pays dans le crime organisé. L’Algérie siège avec ce pays dans de nombreuses organisations, elle est ainsi coupable autant que les pèlerins qui vont  purifier leur âme dans un pays qui baigne dans le sang et l’odeur moyenâgeuse.

Trop c’est trop, la religion ne va tout de même pas nous emprisonner dans un chantage affectif jusqu’à la fin de notre vie. Les musulmans doivent choisir ou s’enfoncer davantage qu’ils ne le sont aujourd’hui.

Et ils sont enfoncés aussi profond que les nappes de pétrole.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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Pétrus Borel : romantique en France, colon en Algérie

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MEMOIRE

Pétrus Borel : romantique en France, colon en Algérie

L’Algérie de la Révolution de 1848 est officiellement dénommée “Territoire français”, sous le commandement d’un Gouverneur désigné par le Ministre de la Guerre. La Révolution de 1830 la considère déjà comme Territoire de la Méditerranée française. Au mois de novembre 1847 arrive à Alger via Marseille, l’écrivain romantique Joseph-Pétrus Borel d’Hauterive, dit Le Lycanthrope, né à Lyon  le 29/6/1809.

Cet enfant de la noblesse du Dauphiné était le poète français le plus troublant du cénacle romantique parisien. C’est bien lui qui présenta le jeune Théophile Gautier à son ami Victor Hugo et c’est encore lui qui mena la bataille pour la défense de son théâtre face à une société et son archaïque justice dans une démocratie naissance.

Sur conseil de Théophile Gautier ami du général Bugeaud, l’auteur des Rhapsodies (1832) découvre un pays en pleine « conquête ». Le Gauthier que nous connaissons dans les lettres, n’est nullement celui du missionnaire colonialiste. Lié d’amitiés avec le bourreaux d’Algérie, il interviendra pour son ami Pétrus Borel afin qu’il occupe le poste d’Inspecteur de la colonisation dans cette contrée africaine.

Borel, anticonformiste, romantique ringard et antibourgeois, est un pur produit social d’une France en gestation, se cherche et se métamorphose politiquement en dissimulant toutes ses contradictions économiques dans le seul acte de la colonisation de l’Algérie.

A 30 ans, il est fonctionnaire de l’inspection des colonies agricoles de peuplement, d’abord à Constantine où il fera la connaissance du chansonnier et poète René Ponsard (1826-1894) qui faisait partie de la lutte contre la révolte des Zaatcha en 1894. Pétrus Borel inspectera les colonies d’El-Khroub et celle de Mondovi à Annaba. De ces déplacements, il en découle des rapports fulgurants sur la première organisation de la colonisation agraire qui fut initiée par le général Bugeaud, sous la formule de colonisation agricole et militaire, en transformant les soldats en fin de contrat, en paysans et agriculteurs sur des terres spoliées sur des domaines de tribus algériennes anéanties ou déplacées.

Après son passage au Constantinois, l’auteur de Champavert, contes immoraux (1833), se mari avec Gabrielle Claye dite Béatrix et ils auront un garçon Aldéran-André Borel d’Hauterive qui sera interprète judiciaire auprès du tribunal de Laghouat, puis à Morris (sud de Annaba) et il décédera en 1882 à Souk-Ahras. Une certaine noblesse en terre algérienne se fait vite remarquer.

Un romantique converti en inspecteur de la colonisation en Algérie, est certainement un passage forcé pour quelqu’un qui a été marqué d’un individualisme outrancier à l’encontre de l’esprit étatique des Jacobins et contre celui de Napoléon Bonaparte. Il regagne l’Algérie après bien des vicissitudes, des misères et une vie de bohême. Le plus romantique des romantiques et le poète le plus réaliste est aussi un «furibond et désarçonné » (1), mais aussi le représentant de la protestation

«De la sentimentalité contre le rationalisme révolutionnaire, revanche de la liturgie catholique contre l’athéisme d’Hubert et le culte de l’Etre Suprême. » (2)

Son itinéraire algérien fut celui des différents centres de colonisation de peuplement et l’Algérie de Borel est surtout celle des lois qui la régisse de 1830 à 1840 où la colonisation était qualifiée de libre où des Français fortunés s’établissaient sur les terres environnantes des villes occupées. Ils créèrent de grands domaines à un moment où le général Clauzel préparait les ébauches d’une colonisation sous le contrôle de l’administration de l’Etat sur le modèle type de cette nouvelle politique agraire est le domaine de Boufarik.

Le 9 juin 1846, l’inspecteur Borel avait délivré à une veuve, Mme Alloy, une concession provisoire d’un  terrain situé à El-Achour. Ce fut sa première marque de fidélité à la colonisation qui lui permit de se lier davantage au maréchal Bugeaud et à sa politique de peuplement. Le romantique du Petit Cénacle parisien, devint un fonctionnaire du grand programme de la spoliation terrienne et de la mise en place des centres agricoles formés par une immigration venue de régions les plus déshérités de France et auxquels se sont joints les déportés politiques de 1848 et ceux de l’Empire. Après la Commune de 1871, ce fut le tour des Alsaciens-Lorrains de créer de nombreux villages, devenant des communes de regroupements.

En 1856, l’Algérie comptait 159 000 européens, dont 92 000 Français. Déjà en 1841, la colonisation s’est personnifiée en la personne de Bugeaud qui avait appuyé le comte Guyot dans sa politique de fixation des périmètres des villages de colons en attribuant les concessions avec obligations de valorisations, une limitation du droit de vente et d’hypothèque avec une légère redevance à l’Etat. L’Algérie de 1848 comptait déjà 42 centres de peuplement avec 13000 ouvriers des ateliers parisiens, recevant 2 à 20 ha, une maison et des semences. Inspectant ces nouvelles implantations de colons, Pétrus Borel bénéficie à son tour d’une concession agricole à 20 km au sud-est de Mostaganem, au lieudit Blad-Touahria, devenant entre 1851 et 1852, son premier maire. En 1936, la commune comptait 350 Européens et 2413 « indigènes ». Blad-Touahria, ex-Blad-Touaria, ex-Bekkak fut la propre création de Borel avec un grand esprit d’organisation. Elle faisait partie de l’arrondissement de Mostaganem et comptait, en 1856, 04 familles installés de 11 personnes comme premiers colons, à laquelle s’est jointe une émigration d’Alsaciens-Lorrains de 11 familles au départ, dont 03 d’entre-elles seront évincés définitivement de cette « petite communauté ».

Devenant propriétaire terrien, Pétrus Borel se distinguera à travers différentes expositions et manifestations agricoles organisées en France. C’est durant l’Exposition universelle de 1856 que l’on pouvait lire dans un rapport adressé au préfet du département de La Somme sur les instruments et les produits agricoles, ce qui suit :

«Les orges n’ont pas parus égalés les blés en beauté ; elles ne pourraient même pas être comparés à l’orge à six côtés qui est cultivée par quelques personnes dans notre département. En revanche, nous avons admiré le roi des seigles, ou seigle romain de M. Pétrus Borel, à Mostaganem, dont les magnifiques grains sont d’une grosseur extraordinaire, presque semblable à des froment. » (3)

Il sera même distingué d’une médaille d’argent pour la qualité de son produit céréalier.

La femme de Borel, de son côté, s’occupait d’apiculture et elle a fait à l’époque, l’objet d’une attention particulière de la part de la Société centrale d’apiculture en France (4) et la revue L’Apiculteur (n° 11, d’août 1857, p.128), note que :

«Mme Pétrus Borel, de Bad Touaria, a présenté une ruche vulgaire parallélépipédique, en sondins accolés, appelée ruche-arabe, qui a sa raison d’être en Afrique. »

La ruche et sa production de miels seront exposées durant l’Exposition universelle de 1855 et lors du Concours agricole universel de Paris en 1856.

Pétrus Borel à Ain-Benian

Les 31 juillet et 25 octobre 1846, le traducteur de Robinson Crusoé de Daniel de Foé en 1846, est dans la région d’Ain-Benian afin de contrôler les travaux et les états de la concession coloniale. Sur place, il n’y trouve qu’un

« Pauvre diable nommé Gascou, un Béarnais, veuf avec deux petits enfants, qui, installé depuis quelque temps, n’avait pas voulu quitter une terre qui lui avait déjà couté sa femme ; il vivait là misérablement d’un peu de charbon brûlé dans le maquis. » (4)

La concession en question est du nom de M. Tardies qui a réellement manqué à ses engagements de colons et donc les maisons abandonnées de la concession Pétrus Borel fait la rencontre d’un :

« Vieil Arabe : singulier personnage original et pratique que cet indigène ! Pêcheur à la ligne, il vivait depuis quarante ans dans une grotte du rivage : vie solitaire et de privations. Quand on eut construit ces vingt petites cabanes et qu’il les vit désertes, il abandonna sa caverne pour une résidence plus somptueuse, s’y installe. Sa vieillesse y trouvait plus de confort et sa misanthropie même solitude. » (5)

devant les dires du bénéficiaire de la concession coloniale, sur les raisons qui ont fait que le projet échoue, Pétrus Borel n’était nullement convaincu et il avait constaté que le monsieur Tardies n’a pas mis en culture une seule parcelle de terrain, pas de débarcadère en bois pour les bateaux. Une concession qui donnait sur un large front de mer et les réponses du bénéficiaire était évasive, l’inspecteur Borel indique plus loin dans son rapport :

« Qu’à la place des calles projetées, une lourde échelle inutilisable. Aucune trace de corps-morts ou de bouées. Et comme parc aux huîtres, un trou naturel profond de trois mètres d’une superficie dérisoire. » (6)

Totalement déconcerté par cette découverte, M. Pétrus Borel, qui avait se rompre le cou plusieurs fois lors de cette visite, « remarque sur un ton de colère que ce trou n’était tout au plus bon qu’à mettre quelques douzaines d’huitres. » (7)

C’est dans son rapport sur cette concession d’Ain-Benian, qu’il demandera l’éviction et avec énergie, du concessionnaire et sans compensation. Il notera que « c’est un exemple à faire que la colonie attend et qui sera d’un effet excellent et salutaire. » (8)

Une sanction qui donnera beaucoup à penser, relève-t-il, aux actuels et aux futurs « aventuriers de la colonisation » (Borel), qu’il est strictement interdit de jouer avec « les derniers de l’état et de la bienveillance de l’administration » (Borel) et donc finir le scandale par une trait moral, conclut-il.

Pétrus Borel à la  Réghaia

M. Pétrus Borel est dans la région de Réghaia et cela entre septembre 1846 et avril 1847. Il rédigera un rapport d’expertise détaillé sur l’état de la concession de M. Fortin d’Ivry qui entra en possession du domaine dit de Bordj de La Réghaia, le 1er septembre 1846. Le domaine était entièrement « inculte et abandonné » par les anciens propriétaires coloniaux. Les bâtiments écroulés ou dévastés « ne se composaient guère que de décombres et de ruines » (9).

Entre mars et avril 1847, Borel relève tout l’effort et la grandeur, écrit-il, des travaux aménagés par le nouveau propriétaire et dont l’effort et le sérieux avaient plus fait pour le présent et pour l’avenir que les anciens propriétaires (colons). Il note scrupuleusement dans son rapport que

« Par les propriétaires anciens de la plaine, il va sans dire que nous n’entendons parler que des propriétaires exploitants, car ce n’est pas nous qui feront jamais l’injure à M. Fortin d’Ivry de le comparer, même pour son avantage, aux détenteurs funestes et improductifs de la Mitidja. » (10)

Avant Réghaia, Pétrus Borel avait visité les trois centres ruraux de la région du Sahel, à savoir Mehelma, Fouka et Méred (aujourd’hui Beni-Méred) dont le projet de colonisation agraire a été lançait par le maréchal Bugeaud en 1842. Après trois ans, « ces trois villages étaient de beaucoup les plus prospères du Sahel », remarquait Bugeaud en personne et c’était à Borel de relever dans son rapport que les colons de Méred qui avaient pour 5 à 6000 francs de bestiaux en tous genres, d’autres n’avaient même pas conservé ceux qui leur étaient octroyés en partage des concessions.

Le rapport de l’auteur de roman immoral Madame Putiphar (1833) fait les éloges du noble Fortin d’Ivry qui donna vie aux marécages de Bordj la Réghaia en instaurant une organisation bien exemplaire pour tout ceux qui travaillaient sur son domaine. Afin d’éviter les rixes entre Européens (Français, Italiens, Allemands, Majorquins et Espagnols), il supprima  absolument toute boisson alcoolique et limita la consommation du vin. Pour fournir la base alimentaire indispensable aux Européens, note Borel, le propriétaire installa une boulangerie.

Mais le rapport, en positivant ce seigneur proche de la famille de Napoléon, évoque les familles “arabes” formant la population du domaine de Fortin d’Ivry. Elles étaient 122 et se composait essentiellement de serveurs, manœuvres pour les travaux, jardiniers, gardiens-bergers et muletiers. Parmi elles, des Kabyles, des Marocains et des Arabes. Sur  la question du mode d’établissement de ces « indigènes », Borel évoque le bail qu’exigeait le propriétaire de cette communauté, dans le cas de l’exercice 1846-1847 prenant et finissant en juillet 1847. Il est stipulé :

« – Nulle redevance d’argent :

  • obligation de fournir des gardiens et des bêtes de transport, partie non payées, partie payées à prix convenu (2 francs par mule) ;

  • obligation de construire des gourbis, de cultiver une étendue déterminée (30 ha) et de veiller sur la propriété ;

  • défendre de passer certaines limites, d’avoir des chèvres, etc., etc. ;

  • faculté de pâturage sur 300 ha ou environ » (Idem, p.121)

Pour ce qui est des salaires pour les membres des familles « indigènes », Pétrus Borel relève que :

« Le précédent bail des Arabes a été renouvelé à des conditions encore meilleures, et l’empressement qu’ils ont mis à renouveler par avance est un signe de leur bien-être et de leur confiance. » (Idem).

Ainsi pour  60 voyages de mules du domaine en direction d’Alger, le propriétaire offrait 400 francs en pièce d’argent et les gardiens, qui sont aussi berger, sont payés comme khemas touchant leur horaire en denrées alimentaire entre blé et orge. Si les Arabes du domaine voulaient chassés des étourneaux, ils n’avaient qu’à payer 60 francs de droit.

L’Algérie est un royaume arabe, une colonie européenne et un camp français, disait le généralissime Napoléon-III. Joseph-Pierre Pétrus Borel d’Hauterive qui mourut le 17 juillet 1859 à Mostaganem, d’insolation pour certains et de famine après avoir tout perdu pour d’autres, n’était en réalité des faits qu’un révolté en France et un réactionnaire  en Algérie tout comme son ami Victor Hugo et ces romantiques frénétiques et petits-bourgeois.

M. K. A.

Notes :

1 – Revue  Europe, n° 75, du 15/03/1929, p. 403.

2 – Idem, p. 403.

3 – Rapport sur les instruments et les produits agricoles de l’Exposition universelle, Amiens, Imprimerie de E. Yvert. 1856, p.54.

4 – Bulletin de la Société géographique d’Alger et d’Afrique du Nord, Huitième année, 1er trimestre, Alger, 1903, p. 144.

5 – Idem, p. 144.

6 – Idem, p. 145.

7 – Idem, p. 145.

8 – Idem, p. 145.

9 – Algérie. Colonisation. Des travaux exécutés : La Réghaia, Province d’Alger. Article de Théophile Fortin d’Ivry, In Revue de l’Orient et de l’Algérie, Tome 2, paris, 1847, pp. 112-136.

10 – Idem, p. 114.
 

Auteur
M. Karim Assouane

 




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Plus beau village de Kabylie: Azemour Oumeriem ou l’éco-citoyenneté par excellence

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TIZI-OUZOU

Plus beau village de Kabylie: Azemour Oumeriem ou l’éco-citoyenneté par excellence

Fraîchement couronné du Prix «Rabah Aissat du village le plus propre», Azemour Oumeriem (commune de Tirmitine, 10 km au Sud de Tizi-Ouzou) doit sa consécration à son engagement écologique, affirment des membres du Comité du village.

Celui-ci vit, depuis cette consécration, au rythme des visiteurs venus, pour la plupart, satisfaire une «curiosité». «Une situation à laquelle nous ne sommes pas préparés, mais sommes heureux d’accueillir tous ces visiteurs et partager notre joie avec eux», confie Madjid Moufredj, membre du comité du village, Tidukla (L’union).

Le village, constitué de deux hameaux peuplés de quelque 2500 âmes abritant le chef-lieu de la commune en bordure du chemin de wilaya N 228, était à l’origine une dense forêt d’oléastre (olive sauvage), d’où d’ailleurs son nom original, Azemour Oumerien, devenu Azemour-Oumeriem, suite à une déformation de l’administration coloniale française, selon Moufredj.

Pour ce village, l’aventure a commencé à l’occasion de la célébration de Yennayer, jour de l’an amazigh, le 12 janvier 2018, et l’organisation d’une première action de volontariat après le renouvellement des membres du comité du village qui a rassemblé près de 300 personnes «munis de simples équipements rudimentaires mais animés d’une grande volonté», relève Madjid. 

 «L’adhésion croissante des habitants aux actions de nettoyage et d’implantation de quelque 500 arbres ornementaux nous a encouragé à s’engager davantage dans notre action qui prenait une allure de plus en plus écologique et l’idée de créer un centre de tri et de compostage a fait son chemin» a-t-il poursuivi.

Installé avec des moyens de fortune sur un terrain cédé par un habitant à la lisière Nord du village, sur une surface de 120 mètres carrés, le petit «laboratoire» de fortune est devenu le moteur de «l’engagement écologique» du village.

Partout, des niches et des bacs à ordures sont installés pour chaque type de déchets, et deux à trois fois par semaine la collecte est transportée au centre où «les déchets combustibles sont compostés sur place et les autres, plastique, verre, carton, aluminium, sont vendus à des récupérateurs et l’argent versé à la caisse du comité du village», assure notre interlocuteur.

Entre scepticisme et volonté

«La participation au concours du village le plus propre a fait débat entre  enthousiasme des uns et scepticisme des autres, et nous avions décidé d’y participer, pas forcément pour être primés mais pour nous stimuler nous-mêmes» souligne Madjid Moufredj.

L’idée a beaucoup séduit, notamment les jeunes, et la cadence du travail s’est accélérée avec un système de cotisation mensuelle de 500 DA le mois pour tout salarié et retraité à quoi se sont ajoutés d’autres aides et dons.

En 28 jours, une cascade longue de 36 mètres, longeant l’artère principale du village et soutenant la cour de la moquée, qui sert aussi de place du village, a été réalisée par un artisan de Bouzeguène, aidé par les jeunes du village qui travaillaient de 6h jusqu’à… 22h.

Des anciennes bâtisses, à l’exemple de l’huilerie du village qui date de 1915 et la fontaine publique (Assaridj) et les deux Tajemaat, ont été rénovées et repeintes mais en gardant leur aspect original qui constitue l’identité du village, son patrimoine.

Entre autres innovations, des objets ont été récupérés pour l’embellissement. Et c’est ainsi que des pneus usagés ont servi à fabriquer une digue de soutènement et des escaliers en contrebas de la placette du village. Des palettes utilisées dans le transport de marchandises ont servi de haies tout au long des trottoirs.

Inculquer l’écologie aux enfants

Après la distinction de leur village, les habitants d’Azemmour Oumeriem ont conscience qu’ils doivent maintenir la cadence pour servir d’exemple aux autres villages. 

Le comité du village ambitionne d’ancrer définitivement la culture environnementale dans les esprits et les mœurs  du village. Ses membres réfléchissent déjà aux moyens et actions à mettre en oeuvre pour réaliser ce objectif.

Et c’est ainsi que cinq minutes d’éducation écologique et environnementale ont été dispensées aux élèves du village. Et, en vertu du règlement du concours qui fait obligation aux villages lauréats d’investir 20% du montant de la subvention allouée à un projet écologique, il est prévu l’organisation d’un festival éco-citoyen au printemps 2019 et l’agrandissement du centre de tri et de compostage en le dotant de plus de moyens.

Madjid affirme qu’au-delà de la consécration, cette dynamique a «servi à renforcer le sentiment d’appartenance au village qui, à son tour, nous a fait prendre conscience de la nécessité de s’offrir un meilleur cadre de vie et de prendre soins de notre environnement».

 Smail Mohamed, un autre membre du comité de village, raconte, à cet égard, que pour les besoins de réfection et d’extension d’une piste, cette dynamique a permis de résoudre un vieux conflit foncier entre deux voisins qui se trainent devant la justice depuis plus de 20 ans.

Les membres du comité ont rendu «un grand hommage» aux femmes du village qui se sont faites «ambassadrices de l’écologie» et se sont aussi portées  volontaires dans les actions de nettoyage et d’embellissement. APS

Auteur
APS

 




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Querelles de chiffons

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LE COIN DES POETES

Querelles de chiffons

Liberté voilée par les chiffons de la morale

Amour étouffé par les torchons nationaux

 

Les vengeurs sont assoiffés

Les saigneurs récoltent le sang

 

Sang pour sang

Coule le pétrole

 

Sang pour sang

La guerre nous dévore

 

Et les chiffons se déchirent

Et les torchons brûlent

 

Liberté voilée par les chiffons de la morale

Amour étouffé par les torchons nationaux

 

Femme prend ton bâton

Et fais jaillir ta source

 

Femme fuis les monstres

Et sauve tes enfants

 

Tes enfants sont l’exemple

De ton innocente beauté

 

Sauve ta beauté

Protège ton amour

 

Liberté voilée par les chiffons de la morale

Amour étouffé par les torchons nationaux

 

Le sang de ta vie

Ton coeur le brasse

 

Le sens de la vie

Passe sur ta peau

 

Vis sans regret

Ni remord

 

Nue dans le vent

Je t’adore

 

Liberté voilée par les chiffons de la morale

Amour étouffé par les torchons nationaux

 

Une femme qui dit ce qu’elle pense on l’accuse

Elle s’en fout de leur avis puisqu’elle sait qu’ils la tromperont toujours

 

Elle sait tout cela et c’est pourquoi elle est prête à partir

Pars

Et surtout ne te retournes pas

Où que tu ailles tes ami(e)s t’attendent

 

Ils lui conseillent la patience

Elle ne pense plus à rien

Sa propre compagnie lui suffit

Elle s’aime bien

Sa mère lui dit tu n’as pas où aller

 

Son frère lui dit tu dois rendre des comptes à Dieu

Et sa sœur lui dit pense à ce que vont dire les autres

Mais elle ne doit des comptes qu’à elle-même. Elle ne peut plus être soumise même si elle l’a été pour longtemps

Vivre, c’est ce qu’elle doit faire

Ça ne sera plus comme avant

Il lui faut tout de même bien avancer!

Elle doit réfléchir à tout ça

Prendre une bonne décision à la fin

La fin de l’obéissance est sa renaissance

 

Liberté voilée par les chiffons de la morale

Amour étouffé par les torchons nationaux

Survivre n’est pas vivre

Se faire la vie belle n’est pas facile. Oublie le mot difficile. Laisse tout tomber. Tu ne possèdes que ta propre vie et tu ne seras toujours qu’humaine. Le monde est grand et l’Univers davantage ! Jamais tu n’auras de regret si tu écoutes et suis ton coeur.

Pierre Marcel Montmory

Cet espace est le vôtre ami(e)s poète(esse)s. Nous vous le réservons pour la publication de vos poèmes avec votre illustration. Adresse mail : redactionlematindz@gmail.com

Auteur
Pierre Marcel Montmory

 




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Riposte internationale salue la loi sur la criminalisation des actes racistes

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Tunisie

Riposte internationale salue la loi sur la criminalisation des actes racistes

Riposte Internationale vient de prendre acte de la décision de l’assemblée des représentants du peuple tunisien, d’adopter à une très large majorité le projet de loi criminalisant les discriminations raciales. Cette adoption que nous saluons n’est que l’aboutissement d’un processus de luttes de la société civile tunisienne et des sacrifices consentis par des générations de militantes et de militants.

Pour rappel, le soulèvement qui s’est déclenché le 17 décembre 2010 et qui s’est poursuivi jusqu’au 14 janvier 2011 a permis de libérer la parole sur des sujets sociétaux, rendant les discours sur les valeurs de liberté, de dignité et d’égalité pour tous comme étant une exigence historique.

Le climat apaisé et l’atmosphère qui s’en est suivi dans la société Tunisienne favorisé l’émergence de nombreuses questions et causes, jusque là interdites ou considérées comme tabous. Parmi ces questions, il y a celle liée au racisme, particulièrement la situation et la place des populations noires dans l’édifice institutionnel et plus largement dans l espace public tunisien.

Cette décision qui fait suite à celle consacrant le principe de l’égalité Homme-Femme dans la constitution, ne manquera pas de faire date, en effet sa portée sur les pays d Afrique du nord  sonnera à coup sur le glas de ces pratiques discriminatoires basées sur la race l’ethnie la religion ou la couleur de la peau. .qu’elles soient diffuses aux seins de ces sociétés ou même tolérées par les autorités au point d’y voir une forme de racisme d’état.

Riposte Internationale acte sereinement cette avancée mais alerte que cette reconnaissance de jure doit se vivre par une véritable reconnaissance de facto .elle ne ne peut que souhaiter à la société civile tunisienne pleine de vitalité  d’autres succès pour plus de liberté et d’émancipation.

Aux autres peuples d’Afrique du nord de s’en inspirer, nous les assurons de notre indéfectible soutien     

Pour Riposte Internationale, le comité exécutif

 




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L’Arabie saoudite reconnaît l’assassinat de Kashoggi à l’ambassade

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SCANDALE

L’Arabie saoudite reconnaît l’assassinat de Kashoggi à l’ambassade

L’Arabie saoudite a admis samedi, 17 jours après la disparition de Jamal Khashoggi, que le journaliste saoudien avait été tué à l’intérieur du consulat du royaume à Istanbul, une affaire qui a suscité une onde de choc mondiale et terni l’image de Ryad.

La confirmation de la mort de Khashoggi a été relayée peu avant l’aube par l’agence de presse officielle saoudienne SPA qui a fait état du limogeage de deux hauts responsables saoudiens et de l’arrestation de 18 suspects, tous Saoudiens. 

L’annonce de Ryad a été saluée comme un « pas très important » par le président américain Donald Trump, grand allié de l’Arabie saoudite. 

« Les discussions entre Jamal Khashoggi et ceux qu’il a rencontrés au consulat du royaume à Istanbul (…) ont débouché sur une rixe, ce qui a conduit à sa mort », a déclaré SPA en citant le parquet.

Le procureur général Saoud al-Mojeb a publié un communiqué sur le déroulement des faits: « Les discussions qui ont eu lieu entre lui et les personnes qui l’ont reçu au consulat saoudien à Istanbul ont débouché sur une bagarre et sur une rixe à coups de poing avec le citoyen Jamal Khashoggi, ce qui a conduit à sa mort, que son âme repose en paix ». 

Il n’a pas précisé où se trouvait le corps de Khashoggi, alors que les enquêteurs turcs ont poursuivi leurs investigations, fouillant notamment une vaste forêt proche d’Istanbul.

Ali Shihabi, directeur d’un centre de réflexion considéré comme proche du pouvoir à Ryad, a donné une autre version: « Khashoggi est mort d’un étranglement lors d’une altercation physique, pas d’une rixe à coups de poings ». 

Plus tard, le ministère de l’Information a affirmé dans une déclaration en anglais que les discussions au consulat avaient pris « une tournure négative » entraînant une bagarre qui a conduit à la mort de Khashoggi et à une « tentative » par les personnes qui l’avaient interrogé de « dissimuler ce qui est arrivé ».

Limogeages et arrestations 

Jusqu’ici, Ryad affirmait que Khashoggi, qui était entré le 2 octobre au consulat d’Istanbul pour des démarches administratives, en était ressorti et il avait qualifié de « sans fondement » des accusations de responsables turcs selon lesquelles le journaliste avait été tué au consulat.

En confirmant la mort de Khashoggi, l’Arabie saoudite, dont l’image a terriblement souffert, a annoncé la destitution d’un haut responsable du renseignement, le général Ahmed al-Assiri, et celle d’un important conseiller à la cour royale, Saoud al-Qahtani, deux proches collaborateurs du jeune et puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, surnommé MBS.

« Renvoyer Saoud al-Qahtani et Ahmed al-Assiri, c’est aller aussi près de MBS qu’il est possible d’aller », a relevé l’expert Kristian Ulrichsen, du Baker Institute de l’université de Rice, aux Etats-Unis.

« Si le goutte à goutte de détails supplémentaires (sur la mort de Khashoggi) continue, il n’y a plus de tampon pour protéger MBS ».

Critique envers MBS, Khashoggi vivait en exil depuis 2017 aux Etats-Unis où il collaborait notamment avec le Washington Post. 

La confirmation de sa mort après une nouvelle conversation téléphonique entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le roi Salmane. Ils « ont souligné l’importance de continuer à travailler ensemble en complète coopération », selon une source à la présidence turque.

Trump: « crédible » 

Donald Trump avait admis jeudi que Khashoggi était très probablement mort, menaçant l’Arabie saoudite de « très graves » conséquences.

Vendredi, l’administration Trump avait adressé une nouvelle mise en garde à Ryad, évoquant de possibles sanctions tout en s’inquiétant des retombées sur la relation stratégique et commerciale entre Washington et Ryad.

A un journaliste qui lui demandait s’il jugeait « crédible » la version annoncée par Ryad samedi, M. Trump a répondu: « Oui, oui ». « Encore une fois, il est tôt, nous n’avons pas fini notre évaluation, ou enquête, mais je pense qu’il s’agit d’un pas très important ».

« Nous sommes attristés d’apprendre que la mort de M. Khashoggi a été confirmée », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

Les Etats-Unis notent « que l’enquête sur le sort de Jamal Khashoggi progresse et que (le royaume saoudien) a entrepris des actions à l’encontre des suspects qui ont été pour l’instant identifiés », a ajouté la porte-parole. Les Etats-Unis vont « appeler à ce que justice soit rendue dans les meilleurs délais et de manière transparente, et en accord avec l’état de droit ». 

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est déclaré « profondément troublé » et « souligne la nécessité d’une enquête rapide, approfondie et transparente sur les circonstances du décès ».

Des élus américains, y compris dans le camp républicain, se sont montrés plus durs que la Maison Blanche et ont exprimé leur circonspection par rapport à la version de Ryad.

Hatice Cengiz, la fiancée turque de Jamal Khashoggi, a diffusé un tweet samedi dans lequel elle dit que son coeur est « rempli de chagrin » et ses « yeux de larmes ». « Nous sommes peinés par notre séparation, Jamal mon amour ».

Le magazine Newsweek a diffusé une interview posthume de Khashoggi, dans laquelle il affirmait ne pas appeler au renversement du pouvoir saoudien, « parce que ce n’est pas possible », mais simplement souhaiter « une réforme du régime ».

Il disait accepter « bien sûr » un poste de conseiller auprès de MBS car « je veux une Arabie saoudite meilleure ». Mais il dénonçait son style « autoritaire », affirmant qu’en dépit de ses réformes, il dirige le royaume comme son grand-père. « C’est un leader tribal démodé ». 

 




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La citoyenneté active comme arme de changement

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REGARD

La citoyenneté active comme arme de changement

Par définition, une démocratie participative exige que les individus s’investissent en politique et jouent un rôle actif dans la société. D’autant qu’une démocratie efficace ne se limite pas seulement à glisser un bulletin de vote dans une urne et à attendre, les bras croisés, le changement venir, mais aussi et «surtout» à s’engager sur le terrain en faveur du bien-être collectif, à donner quelque chose en retour à la collectivité dans laquelle nous vivons, à reconnaître que nous dépendons tous les uns des autres et qu’en apportant une contribution positive à l’évolution de notre société, nous nous aidons nous mêmes, autant que nous aidons les autres avec qui nous vivons.

C’est cette dynamique-là qui nous manque aujourd’hui en Algérie alors que toutes les forces négatives poussent au pourrissement de la situation et au point de non-retour! Nos jeunes ont besoin de se sentir utiles et de trouver leur place dans cette société, la nôtre, qui leur tourne le dos, et c’est à cette dernière de s’ouvrir pour leur permettre de s’y insérer. La citoyenneté active sous toutes ses formes serait un moyen pour eux d’y parvenir, avec peu d’écueils possibles.

Car, à cette heure de grande incertitude, s’il va de soi que l’apprentissage de la citoyenneté dans les écoles est essentiel, le développement du sens de la solidarité sociale dépend néanmoins tout aussi fortement de l’éducation que nos jeunes reçoivent à la maison, dans la rue, à la cité, à la campagne et dans le cœur de nos villes encombrées et dépourvues de plans urbanistiques viables. Tout est lié et complémentaire en effet entre le secteur éducatif, la société et l’Etat.

Ce qui donne toutes ses lettres de noblesse à cette citoyenneté active, comme moteur de changement pacifique. Une citoyenneté devant être comprise comme le fait d’assumer la responsabilité de son propre destin, au moment où nos pouvoirs publics sont défaillants à tous les niveaux.

C’est aux comités de quartier, les associations caritatives, les syndicats autonomes d’étudiants et de travailleurs que doit revenir ce rôle de ranimer la flamme du militantisme social et de l’engagement, longtemps mis en veilleuse, chez nos jeunes. Il faut agir vite avant qu’il ne soit tard !

 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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Le FFS réitère son appel à une constituante

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Dans un communiqué

Le FFS réitère son appel à une constituante

Le Conseil National Ordinaire a procédé à l’examen de la situation politique et organique du parti.

A- Sur le plan politique, l’analyse et les débats ont porté sur le système actuel de gouvernance politique et la nécessité urgente de son changement. Ce qui est visé c’est un changement de système et non pas un changement dans le système. Ceci précisé, en voici les grandes lignes.

Changement de Système et non pas changement dans le Système

Pour les observateurs politiques nationaux et internationaux, il n’y a aucun doute que, sauf imprévu, la prochaine élection présidentielle, ne fera que pérenniser le système actuel, quel que soit le candidat parrainé par le régime, alors que le FFS plaide, lui, pour un changement de système et non pas pour un changement dans le système. La population en est consciente. Tout laisse prévoir que la grande majorité s’abstiendra de voter ou votera contre le candidat du système. Les chiffres officiels des résultats ne parviendront pas à masquer cette réalité. Cette élection qui s’annonce non démocratique, comme les précédents scrutins, si tenue dans les conditions actuelles, ne changera rien à la situation actuelle.

Dans un tel contexte, en mettant l’accent sur le changement de système- qui est au cœur de notre projet de reconstruction d’un consensus national avec l’élection d’une Assemblée Constituante, visant à instaurer un nouveau système basé sur le droit et la démocratie- nous serons en phase avec les citoyens.

A cet effet, il faudra faire preuve de pédagogie pour expliquer notre démarche.

1-Changer le système parce qu’inadapté à son environnement

Tout le monde admet aujourd’hui que le système qui a été mis en place au lendemain de l’indépendance n’a pas évolué alors que le contexte national et international, lui, a complètement changé.

Ce système (institutions- hommes) très centralisé, a fonctionné avec des institutions conçues d’en haut, non élues démocratiquement, et des hommes cooptés, laissant peu d’espace à la participation de la population. En vérité, le système servi par des ressources naturelles abondantes a duré en s’achetant une légitimité sociale à défaut d’une légitimité politique. On peut dire que le système a travaillé pour lui-même tout en étant persuadé de travailler pour les Algériens, mais en tout état de cause n’a pas travaillé avec les Algériens.

L’évolution démographique accompagnée d’une demande pressante d’emplois notamment de la majorité de jeunes, et des besoins sociaux croissants, dans un environnement économique agressif qui prend les ressources naturelles non renouvelables sans offrir de perspectives de développement, met à mal ce système.

L’Exécutif n’est pas parvenu à décentraliser l’administration et à diversifier l’économie en l’ancrant au plan régional et mondial, afin de créer des emplois en nombre suffisant et des infrastructures sociales en rapport avec les besoins croissants. Le Législatif mal élu n’a pas constitué un contre-pouvoir crédible en mesure d’être le porte-voix des aspirations réelles de la population. Quant à l’appareil Judiciaire, sa dépendance à l’égard de l’exécutif, son silence devant la violation des lois, y compris de la Constitution, l’a rendu inapte à construire l’Etat de droit.

La violence sociale, émeutes et criminalité réprimée par la force sont l’expression d’un rejet d’un système qui ne parvient pas à s’ouvrir à la société et à prendre en charge ses aspirations démocratiques. Cette situation reflète une crise de confiance voire une défiance de la population à l’égard des gouvernants.

2- Changer le système par une approche consensuelle car seule à même de le réaliser de façon pacifique

Pour ceux qui sont dans le système, les partis du pouvoir notamment, le gouvernement et son administration, ils se déclarent en mesure d’assumer le changement et ne partagent pas le point de vue de ceux qui prônent une rupture totale avec l’existant. Ils considèrent que le pays a fonctionné et même progressé depuis l’indépendance et que, s’il a conscience des insuffisances, c’est par lui et de l’intérieur du système qu’elles seront corrigées, question de temps voilà tout. La crainte d’un changement de système par des forces extérieures autonomes est perçue comme une menace pour la survie du régime, c’est-à-dire pour les positions, les privilèges, les patrimoines, voire la sécurité des uns et des autres. Cette peur a conduit le système à refuser tout processus démocratique transparent préférant gérer la population par la carotte et le bâton.

Pour ceux qui ne sont pas dans le système, le FFS et les forces d’opposition les plus représentatives, la société civile autonome et la population qui dans sa majorité n’attend plus rien de ce régime, ils considèrent que le système est usé. Ils ne croient plus que les institutions et les hommes de ce système, qui ne sont pas élus démocratiquement et qui ne peuvent donc pas s’exprimer en leur nom, soient en mesure de faire évoluer le système pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. Bien plus les citoyens, mieux avertis des progrès politiques, économique sociaux et culturels, réalisés dans le monde – grâce à la parabole, internet et autres nouvelles technologies de communication-, ne croient plus dans les capacités du système à faire pour eux « plus et mieux ». Ils doutent que ce système puisse se réformer par lui-même, en faisant du nouveau avec de l’ancien, et puisse décider de leur restituer leurs droits à l’autodétermination, ce qu’il n’a pas pu ou voulu faire depuis l’indépendance.

Cela étant, le changement est inévitable à court ou à moyen terme, et gagnerait à se faire de façon pacifique et consensuelle, dans le cadre d’un état de droit.

Le changement de système politique est une condition nécessaire mais insuffisante pour le développement du pays et la sauvegarde de son indépendance politique et économique. Le changement de système politique doit s’accompagner en même temps d’un changement de politique économique qui préserve la souveraineté nationale dans le contexte de la mondialisation. Ce sera la mission du futur gouvernement qui sera issue, avec l’avènement de la 2ème république, de la future Assemblée Nationale Constituante démocratiquement élue.

Cette démarche isolera et réduira à néant les positions extrémistes qui ont choisi la violence pour changer le système, et assurera à l’Algérie un avenir démocratique de paix, de progrès et de prospérité.

Existe-t-il une solution de rechange à un changement démocratique de système qui préserve le pays des menaces contre sa stabilité, son unité et sa souveraineté. Non ! Car si le statu quo actuel perdure, le système et les hommes qui en sont responsables ne seront pas en mesure de faire face aux forces déstabilisantes que représentent les pressions sociales grandissantes et les agressions multiformes véhiculées par la mondialisation.

Au vu de cette analyse et des débats à ce sujet, le Conseil National considère que la priorité des priorités est la sensibilisation des citoyens et des forces vives de la Nation sur l’urgente nécessité d’un changement démocratique du système pour préserver la stabilité, l’unité et la souveraineté nationale, comme le préconise notre projet de reconstruction d’un consensus national populaire.

Cette sensibilisation est bien engagée avec l’organisation réussie de l’Université d’été du parti et des Assises sociales et doit se poursuivre résolument et indépendamment de l’agenda électoral du régime. Face à l’immobilisme de ce régime et aux aspirations pressantes de la population à vivre mieux dans une Algérie démocratique et sociale, le mot d’ordre qui guidera notre action citoyenne et qui mobilisera davantage les forces populaires est l’urgence d’un changement. Le consensus en est la clef. A cet effet, le Conseil National considère que le moment est venu d’actualiser et de rendre publique notre projet dans ses grandes lignes :

– A u plan politique pour restituer le pouvoir aux Algériens par l’élection d’une Assemblée Nationale Constituante visant à instaurer un Etat de droit démocratique et social ;

– Au plan économique, social, culturel et environnemental, pour assurer un développement durable qui garantisse le progrès social et le bien être des citoyens.

B – sur le plan organique, le Conseil National a pris connaissance de l’état d’avancement des opérations de renouvellement et d’élargissement des structures du parti au niveau des fédérations et des sections, et se félicite du respect de la feuille de route et des délais fixés.

 




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La langue multiforme

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LE COIN DES POETES

La langue multiforme

La langue, cet organe, au milieu de la bouche,

Se pointe hors des lèvres goûtant ce qu’elle touche,

Déclarant la saveur, le goût à ce toucher,

Décidant pour la gorge qui peut s’enclencher.

C’est bon ou c’est amer, c’est la langue qui décide.

Acceptant le venin, elle assume l’homicide.

Quand la langue salive, le goût est bien super,

Quand la moue se déclenche, alors c’est amer.

Cet organe du goût mais aussi du langage,

Déclenche des foudres et parfois elle enrage,

Exprimant bien haut ce que l’esprit pense,

Elle ose, par ses mots, confirmer ses offenses.

Elle parle en parlant en large et en longueur.

Elle se permet des choses enfermées dans le cœur,

Et crée, dans l’entourage, tout un amalgame,

Quand l’esprit ne pense qu’au repos de son âme.

Cette langue d’homme est aussi de vipère.

Elle attise le feu et crée la colère,

De la bouche à l’oreille, la langue coule à flot,

Susurrant doucement les mots qui font les maux.

Et la langue de pie ne fait que jacasser,

Des débris de mots qu’il faudra ramasser,

Le sens est à comprendre selon l’auditeur,

Le dessein est clair et trop calculateur.

Une langue d’oiseau peut servir dans la soupe.

Mais une langue d’oiseau se cherche à la loupe,

Deux langues d’oiseau ne forment point une troupe,

Mais un plus grand nombre fait déborder la coupe.

La langue mielleuse oublie toute dignité.

La langue fielleuse gère son impunité.

Mais la langue de sagesse rétablit l’équilibre,

Et la langue du poète montre bien qu’il est libre.

La langue est pendue, coincée entre les dents.

La langue est sifflante quand les lèvres se ferment,

Quand la langue est douce, elle calme les tourments,

Mais la langue des « maman », c’est la paix qu’elle sème.

Judas le savait mais le destin est clair.

Barrabas devait rejoindre les enfers.

Le juge Ponce Pilate, déclare d’un air sévère,

« Que celui qui est pur, lui jette la première pierre.»

 Saïd Mecherri

Cet espace est le vôtre ami(e)s poète(esse)s. Nous vous le réservons pour la publication de vos poèmes avec votre illustration. Adresse mail : redactionlematindz@gmail.com

Auteur
 Saïd Mecherri

 




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