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samedi 20 septembre 2025
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« L’aurore », de Selahattin Demirtas

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Publication

« L’aurore », de Selahattin Demirtas

Selahattin Demirtas a été le président du HDP (Parti Démocratique des Peuples), le parti de gauche pro-kurde, député de la région de Diyarbakir, avocat et surtout ancien candidat à la présidence de la République turque.

Etant le principal opposant au dictateur Erdogan, il a été arrêté en compagnie de plusieurs dirigeants de son parti le 4 novembre 2016 et placé depuis dans une cellule de la prison d’Edirne tout près de la frontière bulgare. Depuis il est toujours dans l’attente de son procès et certains pensent qu’il peut être condamné jusqu’à 142 ans de prison.

« L’Aurore » a été écrit en prison et s’est vendu en Turquie à plus de 180.000 exemplaires – un bestseller !  Ce recueil nous offre douze nouvelles dédiées « à toutes les femmes assassinées, à toutes les femmes victimes de violence… ». Le ton est donné dès la dédicace. Toutes les héroïnes sont réunies par une constante, elles sont obnubilées par la liberté à laquelle elles ont accédé pour certaines d’entre elles ou à conquérir pour d’autres. Filles, amoureuses, femmes battues, violées, mères, travailleuses dans des usines, ce sont toutes des instigatrices unies par un même désir – celui de découvrir cette liberté qui manque tellement dans cette partie du monde et pour d’autres, affirmer cette indépendance acquise malgré le mâle qui impose sa loi.

Selahattin Demirtas n’a pas choisi de ponctuer ses nouvelles de cris d’orfraie et d’utiliser les mots provenant de ses discours politiques. Il a décidé délibérément d’utiliser une poésie légère où les images cocasses se disputent à des situations comiques. Quel bonheur de lire cet opposant à Erdogan, le dictateur qui considère que la Turquie fait partie de son trousseau et qui emprisonne à tour de bras ceux qui osent défier son autoritarisme.

Quel plaisir de découvrir dans cet homme ouvert au monde, qui défend bec et ongles la culture et la liberté du peuple kurde, un écrivain qui a commis un beau recueil de nouvelles qui a réussi à passer entre les grilles de sa cellule.

Ne reste plus qu’à lire et à diffuser ce merveilleux recueil qui nous donne à voir une Turquie aux peuples multiples. Selahattin Demirtas est, à l’évidence, un conteur né qui nous offre des histoires drôles, parfois tendres, souvent sarcastiques, comme celle des hirondelles qui viennent construire leur nid tout près de la cellule du narrateur et avec lesquelles l’auteur a établi un dialogue.

Ces nouvelles sont touchantes et empreintes de poésie. Elles sont les interprètes de la vision que porte Selahattin Demirtas sur son pays, la Turquie, a un moment de l’histoire où l’héritage de Kemal Atatürk est remis en question par une politique islamiste brutale.  Selahattin Demirtas nous a montré depuis quelques années son engagement d’homme libre, il nous offre aujourd’hui son talent de grand écrivain.

K. B.

Selahattin Demirtas, « L’Aurore », nouvelles traduites du turc par Julien Lapeyre de Cabanes Editions Emmanuelle Collas

Auteur
Kamel Bencheikh

 




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Amir dz, cette page Facebook qui fait trembler le pouvoir algérien

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Guerre sur les réseaux sociaux

Amir dz, cette page Facebook qui fait trembler le pouvoir algérien

La page Facebook du cyberactiviste Amir DZ connaît un succès foudroyant. Il y dénonce les malversations de responsables algériens et leurs rejetons. Cette page donc a été supprimée, momentanément, hier mardi par l’administration de Facebook suite à une plainte du patron d’Ennahar tv, Mokkedem Mohamed, alias Anis Rahmani.

« J’ai reçu très tôt ce matin des messages de Facebook confirmant la suppression de la page Amir DZ. Oui pour la liberté d’expression, mais dépasser les limites avec des hommes est interdit », se réjouit-il sur Tweeter.
 

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La page Facebook Amir.dz comptait pas moins de 2 millions d’abonnés. Par ses publications, qui chatouillent la fibre sensible des Algériens, il n’épargne aucune personne qui gravite autour d’un système politique pollué des responsables corrompus et leur progéniture qui bradent les ressources du pays.

Le jeune, Amir Boukhors, originaire de Tiaret, et établi actuellement en France, recevrait même, de la part de personnes haut placées dans les institutions sécuritaires, ce qu’on pourrait appeler sans hésiter des informations classées confidentielles, et même des messages de soutien. Un indice notable qui montre à quel point le pouvoir se sent fragilisé et perdre le contrôle sur ses éléments.

Par ailleurs, une autre page de secours du même nom et qui compte plus de 200 000 abonnés, a démenti l’implication d’Anis Rahmani dans la désactivation de la page et accuse une campagne de signal de la part de millions de facebookeurs engagés par les nababs du système contre lui.

En gros, le système Bouteflika, avec tous ses moyens, est en train de s’affoler, face à un seul jeune « harrag », muni que de sa page Facebook et de sa détermination.
 

 

Auteur
La rédaction

 




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Alger sous les eaux : où sont les ministres ? Le wali ? (Vidéo)

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INONDATIONS

Alger sous les eaux : où sont les ministres ? Le wali ? (Vidéo)

Il a suffi des premières averses du début de l’automne pour voir Alger inondée. La capitale noyée sous les eaux. Aucun système de drainage des eaux. Les secours sont débordés et la population à bout. Tout a commencé vers le début de soirée de lundi 1er octobre. En un temps record, les rares bouches d’évacuation fonctionnelles sont débordées, les rues sont englouties, la route devenue impraticable…

Kouba, Hussein Dey, 1er Mai, Dar El Beida, El Harrach… Tous les quartiers d’Alger sont débordés. Des hôpitaux comme à Hussein Dey sont également inondés. Les immeubles ne sont pas épargnés…

Des pluies de 5 minutes plongent Alger dans le chaos. Ce spectacle renseigne sur le mensonge des autorités à tous les niveaux. Tout marche sur la tête. 

Auteur
La rédaction

 




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Aznavour : hier encore, j’avais vingt ans…

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HOMMAGE

Aznavour : hier encore, j’avais vingt ans…

Un géant s’en est encore allé et un bout de notre vie s’en va avec lui. Hier encore, dans cette Algérie de ma jeunesse, nous l’écoutions car il était le maître des mots et des mélodies, parfaitement en phase avec nos sensations, malgré nos âges d’adolescents. Il est parti et, avec lui, mon Algérie s’éloigne encore plus par le souvenir.

Hier encore, j’avais vingt ans, exactement à l’heure où un avion m’emmenait vers la France. Je ne savais pas à cet instant que cela fut définitif. J’ai quitté mon pays, comme le chantait mon compatriote Enrico, à vingt ans, ce jour-là.

Hier encore, j’avais vingt ans, chantait Charles Aznavour. Hier encore, je caressais le temps car nous étions les jeunes les plus heureux au monde d’être nés et d’avoir grandi dans ce pays gorgé de soleil. Notre enfance puis notre adolescence furent bercés, entre autres chansons, par celles de ce petit Arménien, terriblement enragé de sortir de sa condition de fils d’immigrés.

Nous, nous n’étions pas fils d’immigrés mais très rapidement on allait nous faire comprendre qu’on avait une tare, une anomalie qu’il fallait très vite corriger. Cette tare, nous étions francophones et nous écoutions Charles Aznavour plutôt que les chants de nos racines puisqu’ils se sont acharnés à nous les indiquer, à les construire pour nous, comme si nous les ignorions.

On écoutait Charles Aznavour et rien au monde ne pouvait nous détourner de l’idée que nous appartenions à cette terre algérienne. Il nous rendait heureux, comme beaucoup d’autres, seulement avec un talent un peu plus prononcé que d’autres. Mais être heureux par la chanson, s’évader et prendre plaisir, n’est-ce pas la marque d’un citoyen épanoui parce qu’il était, un Algérien ?

Charles Aznavour était d’une famille arménienne, il en fut fier. Mais à aucun moment de sa vie il n’a renié le pays qui l’avait vu naître, la France. Beaucoup ignorent que dans le début des années soixante, lors d’une visite en Arménie, non indépendante à ce moment, il avait prononcé des mots qui avaient choqué l’auditoire.

On lui avait posé la sempiternelle question «Vous sentez-vous Arménien ou Français ?», il avait répondu le plus naturellement qu’il se sentait Français car il était né en France et avait grandi dans ce pays lointain de ses racines familiales. Cela ne l’a pas empêché d’être un citoyen d’honneur de l’Arménie moderne, au plus haut rang possible de l’estime et de la reconnaissance nationale.

J’écoutais la rétrospective de ses grands titres, le soir de l’annonce de sa mort. Et c’est à ce moment que vous comprenez que l’artiste a accompagné toute votre vie et, pour ses chansons les plus connues, toute votre jeunesse algérienne.

Il est donc un bout de mes souvenir, de mon Algérie à moi. Il n’y a aucun sens à classer ses favoris, en matière de musique, mais c’est certainement Jacques Brel qui fut un immense professeur des mots et a participé à ma culture. Charles Aznavour le fut à un tout petit degré moindre mais à ce niveau d’excellence, tout se mélange.

Effectivement, les textes des chansons contribuent parfois à la formation citoyenne. En 1972, une chanson m’a définitivement fait comprendre que les gens qui n’avaient pas la même orientation sexuelle que les autres étaient des êtres humains avec la même sensibilité et les mêmes droits. Son interprétation magistrale dans cette chanson inoubliable, « Comme ils disent… », reste pour moi une leçon magistrale de la prise de conscience de notre bêtise de gamins lorsque nous avions à faire à des camarades visiblement différents à cet égard.

Il a récidivé avec «Mourir d’aimer», cette professeur qui s’est suicidée car elle a aimé un de ses élèves et n’a pu supporter son emprisonnement et les insultes. Une histoire vraie et bouleversante qui vous marque et vous fait jurer que plus jamais vous n’aborderez ce qui n’est pas dans la norme statistique comme une perversité mais comme un droit à l’amour, en toutes circonstances. L’actualité suffisait à m’en convaincre mais le film, comme la chanson, rajoutent au sentiment et permettent une sensation encore plus forte qui vous éduque et construit votre objectif d’humanisme.

Au-revoir, Monsieur Aznavourian, vous représentez pour moi une époque algérienne d’espoir qui s’en va en fumée, comme notre jeunesse. Il n’y a qu’une seule phrase magnifique de votre répertoire que je contredirai. Elle fut, je crois, inspirée d’une parole de « Camus » et reproduite dans la célèbre chanson «Emmène-moi». Et cette parole disait : «Il me semble que la misère est moins dure au soleil».

Moi je n’ai connu aucune misère au soleil, que du bobineur, mais il est vrai que c’est une phrase qui ne s’applique vraiment plus pour ceux qui connaissent, aujourd’hui, la souffrance dans ce beau qui fut celui de mon passé. Je ne crois pas qu’ils puissent ressentir la même chose.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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Les défis de l’Algérie 2020/2030 : approfondir les réformes structurelles

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ANALYSE

Les défis de l’Algérie 2020/2030 : approfondir les réformes structurelles

La majorité des observateurs nationaux et internationaux arrivent à la conclusion suivante : l’Algérie a deux choix face aux enjeux et mutations géostratégiques , soit approfondir les réformes structurelles, renvoyant à la volonté politique, ou aller vers la régression dans la mesure où il faut raisonner en dynamique, la situation statique, certains parlement faussement de statu-quo, n’existant pas tant en sciences sociales qu’en sciences exactes, le monde étant en perpétuel mouvement . Cependant, il ne faut pas avoir une vision de sinistrose, que je ne partage pas, car étant confiant en l’avenir de mon pays. Beaucoup de réalisations, mais des insuffisances qu’il s’agit impérativement de corriger.

1.- Cela suppose u bilan serein de tout ce qui a été réalisé et ce qui reste à faire pour corriger els erreurs du passé et ce ^par un langage de vérité loin de toute sinistrose, une visibilité et cohérence dans la démarche des réformes et une nette volonté politique de changement. Il y va de la sécurité nationale. Les décennies qui ont marqué la vie politique et économique de bon nombre de pays du tiers monde, qui malgré des ressources naturelles considérables n’arrivent pas à asseoir une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales, dont l’Algérie, me réconfortent aujourd’hui dans ma conviction, qui consiste à dire que le développement n’est pas une affaire de quincaillerie industrielle, de signes monétaires, tant par l’importance des réserves de change, ou de dépenses monétaires, sans se soucier de la bonne gestion – dépenser sans compter – et de la démocratisation.

Cela doit concerner avant tout la bonne gouvernance, intimement liée à la moralité des institutions et des personnes chargées de gérer la cité. Cela conditionne la lutte contre la corruption, qui prend des proportions alarmantes, la considération du savoir, le respect et la promotion de la femme, la symbiose des apports de l’Orient et de l’Occident grâce au dialogue des cultures, qui a fait la prospérité du monde arabe et musulman à une certaine période historique. Cela passe par une visibilité et une cohérence dans la démarche, une politique socioéconomique cohérente, permettant de concilier l’efficacité économique et l’amélioration du pouvoir d’achat en tenant compte des nouvelles mutations du monde où toute nation qui n’avance pas recule.

2.- La bonne gouvernance se conjugue toujours au présent, se chante selon les hymnes des cultures et se vit comme une harmonie entre la force et la politique. La bonne gouvernance se vérifie dans la vision et les convictions des vrais acteurs et leurs capacités réelles à entreprendre les actions appropriées et engager la société dans la voie de l’efficacité et de la modernité fécondes et intelligentes. La transition démocratique réussie sera sans doute difficile, avec une possibilité d’interférences tant de forces occultes locales liées à la rente qu’étrangères pour faire échouer ce processus.

Le régime algérien doit s’engager dans une transition démocratique pacifique. Comme le notait le brillant économiste indien et Prix Nobel d’économie, A. Sen, il ne peut y avoir de développement dans le temps sans démocratie, tenant compte des anthropologies culturelles des sociétés, l’Etat de droit pouvant être une étape intermédiaire. Espérons pour les générations futures, pour les intérêts supérieurs du pays, que l’on tienne compte des profondes pulsions de la société algérienne qui aspire à plus d’efficacité économique et à une profonde justice sociale, les sacrifices futurs devant être partagés, supposant une profonde moralisation de ceux qui dirigent la cité. Cette transition démocratique, pour plus de développement, plus d’espaces de liberté, suppose de nouveaux réseaux qui dynamiseraient celles conservatrices, les actuels montrant leurs inefficacités, car vivant du transfert de la rente des hydrocarbures, incapables de mobilisation et de sensibilisation. Cela se traduit par le divorce Etat-citoyens et laissant face à face, en cas de manifestations, la population aux services de sécurité, ce qui est nuisible à la sécurité du pays, qui est l’affaire de tous.

3.-Pour l’Algérie, la gestion volontariste depuis l’indépendance, les enjeux de pouvoir internes, la crise économique, sociale et culturelle et, enfin les contraintes externes de plus en plus pesantes ont abouti à des changements menés parfois à la hussarde, qui ont révélé une réalité bien amère : l’absence dramatique d’une véritable stratégie nationale d’adaptation à ce phénomène total et inexorable qu’est la mondialisation. La conjonction de facteurs endogènes et exogènes et l’intervention parfois directe et par moment insidieuse, d’acteurs internes et externes, a abouti à une transition qui se traîne en longueur depuis des décennies et non pas seulement pour la période actuelle. La réussite des réformes institutionnelles et l’optimalisation de la dépense publique impliquent plus de décentralisation à ne pas confondre avec l’avatar néfaste du régionalisme et de la déconcentration qui renforce la bureaucratisation ainsi que de nouvelles formes de protection sociale.

Car les réformes en profondeur du fonctionnement de la société algérienne et non des replâtrages organisationnels, impliquant d’analyser avec lucidité les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente ( Sonatrach) et celui de sa redistribution ( système financier), bouleversent des intérêts, les gagnants de demain n’étant pas forcément ceux d’aujourd’hui. Lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s’accroit, paradoxalement les réformes sont freinées et l’on assiste à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère avec l’extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière. Ce couple contradictoire des forces politiques, économiques sociales défendant la rente ou les réformes explique l’instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale

En résumé, l’Algérie ne peut revenir à elle même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétence, de loyauté et d’innovation sont réinstaurés comme passerelles de la réussite et de promotion sociale. Ne trompons pas de cibles, pour paraphraser le langage militaire. L’on devra différencier stratégie et tactique en ce monde turbulent et instable supposant des stratégies d’adaptation tant internes que géostratégiques avec la quatrième révolution mondiale économique qui s’annonce entre 2020 et 2030. L’Algérie n’a pas d’autres choix que d’accélérer les réformes structurelles, microéconomiques et institutionnelles, condition de la stabilité macroéconomique, si elle ne veut pas épuiser ses réserves de change et aller au FMI horizon 2022.

A. M.

Références :

– Contribution internationale du pr Abderrahmane Mebtoul -Londres/Bruxelles Site Mena Forum « Algeria, in an unfinished transition period Challenges of 2018, 2020 & 2030 Algeria: Reform » by Dr A. Mebtoul | Aug 5, 201 – Ouvrage collectif sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul « Les enjeux de l’Algérie : réformes et démocratie » 2 volumes Casbah Edition Alger- 2005 (520 pages) Conférence du professeur Abderrahmane Mebtoul le 26 novembre 2014 au Club des Pins Palais des Nations Alger –en présence du premier ministre, de la majorité des membres du gouvernement et des cadres de la Nation- qui faisait suite au débat que j’ai tenu à Radio France Internationale RFI Paris le 12 novembre 2014, avec le Pr Antoine Halff ex économiste en chef du gouvernement Barak Obama et directeur de la prospective à l’AIE , sur « les perspectives de la chute du cous des hydrocarbures et leurs impacts sur l’économie algérienne » -Interviews à l’American Herald Tribune 28 décembre 2016 (58 pages) et au quotidien financier français la Tribune.fr mars 2017, « toute déstabilisation de l’Algérie aurait un impact sur l’espace méditerranéen et africain »-Interview du Pr Abderrahmane Mebtoul- à l’American Herald Tribune sur le bilan et les perspectives de l’économie algérienne 2018/2020/2030 – en anglais (USA).11 aout 2018 -Ouvrage collectif « les enjeux géostratégiques de l’intégration du grand Maghreb » Edition Harmattan Paris/ France – 2015 sous la direction d’Abderrahmane Mebtoul et de Camille Sari deux ouvrages (1050 pages) Le premier ouvrage collectif s’intitule, « quelle gouvernance et quelles institutions au Maghreb face aux enjeux géostratégiques ». Le second ouvrage collectif traite « de l’intégration économique maghrébine, un destin obligé- Contribution du professeur Abderrahmane Mebtoul Institut Français des Relations Internationales – IFRI- « La coopération Europe/Maghreb face aux enjeux géostratégiques 55 pages 04 avril 2011 » et du même auteur « la problématique de la sphère informelle au Maghreb (IFRI 28 pages 03 décembre 2013). -Intervention du Professeur Abderrahmane Mebtoul invité d’honneur du Professeur Jean-Pierre Chevènement, président de l’Association Algérie-France et de la fondation Res Publica qui a organisé une rencontre avec d’importantes personnalités des deux rives de la Méditerranée en partenariat avec l‘Union européenne le 17 février 2014 à Paris sur le thème : « le Maghreb et l’Afrique face aux enjeux géostratégiques mondiales » L’Afrique, le Maghreb face aux enjeux des flux migratoires » site Afrik Press Paris France deux parties 24/27 juin 2018 .-Sous le haut patronage de son Excellence Monsieur le président de la République Abdelaziz Bouteflika au 1er Congrès sur la sécurité énergétique, alimentaire et de l’eau 01 avril 2018 CIC Alger- Face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales :pour un nouveau management stratégique le 19 avril 2018 Professeur des universités, expert international, sous le Haut Parrainage de son Excellence, Monsieur le Président de la République Abdelaziz Bouteflika des 11e journées du JST de Sonatrach Oran du 16 au 19 avril 2018 -« l’Algérie face aux trafics et au terrorisme au niveau de la région sahélienne »– Ministère de la défense nationale -Institut de Documentation, d’Evaluation et de Prospective trafic des frontières et la sécurité au Sahel sous le patronage de Monsieur Ahmed Gaïd Salah vice-ministre de la défense nationale, chef d’Etat major de l’ANP. Le Pr Abderrahmane Mebtoul interviendra à l’invitation du Ministère de la défense nationale -Institut de Documentation, d’Evaluation et de Prospective qui organisera une rencontre internationale début décembre 2018 sur le thème « « l’environnement sécuritaire de l’Algérie en 2035 : quelles conséquences pour notre outil de défense »

Auteur
Dr Abderrahmane Mebtoul

 




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Azzedine Mihoubi et la statue de cire de Charles Aznavour !!!

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POLEMIQUE

Azzedine Mihoubi et la statue de cire de Charles Aznavour !!!

Non, non le ministre de la Culture n’a pas invité Charles Aznavour pour chanter à Alger. Cette photo publiée par Azzedine Mihoubi sur son compte tweeter fait le buzz depuis hier. Sur les réseaux sociaux on se paye la tête du ministre qui se contente de s’exposer à côté de la statue de cire de Charles Aznavour au musée Grévin à Paris. On se gausse d’Azzedine Mihoubi,  tout ministre de la culture qu’il est qui se montre à côté d’une statue d’un monstre de la chanson de 94 ans qui vient de s’éteindre.

Certains commentateurs malins y ont même vu derrière le ministre l’ombre du président Bouteflika… 

Il est vrai qu’il y a de quoi faire le parallèle avec toutes ces cérémonies où l’on voit ministres et députés s’incliner devant le portrait du président Bouteflika.

Le faux-semblant a pris le pas sur le reste ces dernières années. On n’est plus dans le vrai, mais dans l’enfumage permanent. Car, un ministre d’une république qui se respecte ne s’affiche pas à côté d’une statue de cire d’un homme comme Charles Aznavour au moment même où la presse mondiale lui rend hommage.

Comme quoi on choisit les compagnonnage qu’on peut.

Auteur
Yacine K.

 




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Quelle politique de l’eau en Algérie ? (I)

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DECRYPTAGE

Quelle politique de l’eau en Algérie ? (I)

1. Situation des ressources hydriques en Algérie depuis son indépendance

Si nous observons sur plus d’un demi-siècle l’évolution de la situation du secteur de l’hydraulique en Algérie dans les domaines de la mobilisation, de la distribution de l’eau potable, de l’épuration des eaux usées mais aussi de la protection des ressources hydriques, force est de constater des améliorations remarquables surtout depuis l’an 2000. Au crédit de l’Etat, rappelons qu’en 1962, l’Algérie disposait   de 13 barrages d’une capacité de 500 millions de m3 d’eau, aujourd’hui on en compte environ 78 d’une capacité de plus de 8 milliards de m3 ( Rappelons au passage que 80% des ouvrages ont été réalisés par des entreprises étrangères). Cependant les changements climatiques, la forte croissance urbanistique et démographique, nos faiblesses managériales vont très prochainement aggraver notre situation de stress hydrique.

Beaucoup de rapports, d’articles et mémoires figurent dans la littérature qui rapportent constats et points de vue assez complets sur ce secteur, notamment la contribution de R. Bouchrit (1) et celle de l’IPEMED(2).

Il nous a semblé inutile ici de revenir sur un descriptif de la situation et l’organisation du secteur hydraulique ni d’inventorier les différentes infrastructures, ouvrages et installations qui le caractérisent.  

Cependant, pour ce qui concerne les performances, l’économie, l’exploitation des aménagements hydrauliques, l’intégration, la préservation, la fiabilité, la capitalisation technique et technologique et le fonctionnement des systèmes en général, nous serons en revanche bien plus critique.

Si la bataille de la mobilisation des ressources hydriques a été en partie gagnée à coups d’investissements colossaux celles de l’efficacité de l’utilisation optimale, du retour sur investissement, du développement durable, de la lutte contre le gaspillage et de la pollution sont, à mon avis, très loin d’être remportées : Le management et l’ingénierie des ressources hydriques en Algérie est un livre à écrire !

L’ingénierie de l’eau n’a pas suivi le mouvement du programme d’investissement et qui reste l’apanage des pays industrialisés. C’est au niveau de cette faille que je voudrais apporter ma contribution propre, au cas algérien. 

2. Où se situe-t-elle et quelles en sont les causes ?  

Il y a d’abord les causes historiques qui continuent à nous influencer et qu’il est bon de rappeler.

Une première cause endémique de cet échec depuis l’indépendance, fut la mauvaise gestion des ressources hydriques à tous les échelons de l’Etat, des entreprises et des organismes publics. Rappelons au passage que la vétusté du réseau d’alimentation en eau des principales villes du pays a occasionné de grandes déperditions. Un ensemble de facteurs ont conduit à ce que l’eau vint à manquer partout et les algériens se sont peu à peu accoutumés aux pénuries voire aux émeutes de l’eau.    

L’eau ne coûtait rien et presque plus personne ne payait ses factures d’une eau qui ne coulait plus dans les robinets. Ne dit-on pas pourtant que ce qui est rare est cher ? Mais cet adage ne s’appliquait pas en Algérie. Ce qui dominait par contre c’était paradoxalement le couple pénurie-gaspillage une formule type qui consistait à vidanger de suite les anciennes réserves d’eau pour stoker un maximum d’eau durant les heures d’approvisionnement.  

Une deuxième cause tout aussi endémique de cet échec fut la pollution généralisée des eaux de mer, des étendues d’eau, des retenues, des oueds et des nappes phréatiques. Les rejets d’eaux usées, les produits polluants et les engrais sont venus à bout de la chaîne écologique fragile. De nouveaux textes légaux apparurent certes mais peu appliqués, absence d’une police de l’eau, insuffisance de communication- prévention et contrôles au niveau des divers démembrements des organismes étatiques concernés. Le phénomène s’en est allé crescendo jusqu’à atteindre des niveaux alarmants qui menaçaient la santé publique : épidémies virales, intoxications, dé-potabilisation de l’eau courante, mélanges d’eaux usées avec les réseaux d’alimentation d’eau potable.

Rappelons que jusqu’aux années 70, l’eau minérale conditionnée en bouteille de verre était essentiellement destinée aux restaurants, aux malades et aux biberons des nourrissons.  

Depuis les choses ont bien changé ! L’ancien pot à eau en terre cuite ou verre posé sur la table des ménages ne fait plus recette. L’eau, soit disant minérale naturelle conditionnée en bouteilles plastiques a envahi les 4 coins du pays. Le mode de consommation de l’eau a basculé. L’Algérien ne fait plus confiance à l’entreprise nationale d’alimentation en eau potable malgré une très sensible amélioration depuis 2000. Désormais l’impact environnemental s’annonce catastrophique.

Aujourd’hui, l’eau du robinet est classée impropre à la consommation dans l’esprit des citoyens algériens.

Une troisième cause tout aussi endémique de cet échec fut la mauvaise collecte des eaux de ruissellement. En 1970 dans une ville du centre de l’Allemagne de l’ouest, lors d’une visite d’un village, je vis plusieurs types des canalisations différenciées par des couleurs. On m’expliqua que par exemple celles qui descendaient des toits étaient collectées dans des réservoirs pour une réutilisation. A cet instant, je m’interrogeais sur un pays très avancé et bien mieux arrosé que l’Algérie, qui récupère une grande partie des eaux de pluie. Pour schématiser la situation : l’Allemagne collecte une partie appréciable de ses eaux de ruissellement, en Algérie une partie appréciable des eaux de ruissellement se jette à la mer.

La logique voudrait qu’un pays semi-aride éduque son peuple et se mobilise pour prendre toutes les mesures pour récupérer les eaux qui tombent du ciel. Les services de l’urbanisme, ceux de la voirie, les centres de recherche, les instituts spécialisés, les experts, les architectes et autres spécialistes n’ont-ils pas appris en 50 ans comment procéder aux techniques de récupération des eaux de ruissellement ?  

Une quatrième cause tout aussi endémique de cet échec fut l’ignorance des sciences de l’eau. Ne dit-on pas l’eau c’est la vie ! Tout comme l’eau peut provoquer la mort (maladies à transmission hydriques, crues et inondations en particulier). Rappelons au passage que l’eau reste la première cause de mortalité dans le monde avec 4 millions de décès par an selon l’OMS.

L’industrie, l’agriculture, l’énergie, le tourisme et le développement durable sont intimement liés à la présence de l’eau. Même les planètes dans l’univers nous intéressent davantage si elles disposent d’eau. Cette science de l’eau permet dans l’industrie de recycler et traiter les eaux, dans l’agriculture d’irriguer avec parcimonie, dans le tourisme d’éviter de voir dans un hôtel 5 étoiles, un jerrican d’eau dans sa salle de bain et dans les ménages d’en faire un usage rationnel.  

Mon constat, c’est en fait l’échec de l’optimisation, du management de la mobilisation et de l’exploitation efficiente de l’eau.

Durant un demi-siècle, nous n’avons pas su irriguer à grande échelle nos terres par des techniques adaptées aux zones arides (3), nous n’avons pas su arrêter l’avancée du désert par ce fameux barrage vert, nous n’avons pas su consolider notre engineering (4), nous n’avons pas su protéger nos réserves d‘eau de la pollution ni de notre littoral, ni de nos oueds, nous n’avons pas su récupérer suffisamment les eaux de ruissellement, nous n’avons pas  su ralentir le phénomène de désertification des plaines de l’Ouest algérien, nous n’avons maîtrisé aucune technologie de production d’eau non conventionnelle (dessalement en particulier), nous ne contrôlons pas totalement les branchements illégaux, nous ne prenons pas suffisamment soin de nos nappes souterraines, nous ne sommes pas engagés dans une projection sur l’avenir de ces 40 millions d’algériens avec une croissance de la demande en eau en zones urbaines qui va prochainement doubler. 

Depuis 20 ans, l’Etat a mené une politique de l’eau basée d’abord sur le développement de l’infrastructure hydraulique (barrages, transferts, stations de dessalement d’eau de mer, stations d’épuration etc.) et a engagé une réforme institutionnelle du secteur des ressources en eau pour optimiser par des textes, la gestion de la ressource.

Ce fut une planification administrative centralisée de développement du secteur de l’eau qui a atteint ses limites. Certes, cette étape était plus que nécessaire mais apparaît aujourd’hui totalement inadaptée !  

Nous sommes actuellement loin d’une politique intégrée de l’eau qui arbitre de manière optimale entre d’une part les différents usages de l’eau (domestique, agricole et industriel) et d’autre part les interactions entre l’eau et les secteurs économiques  intimement liés notamment l’industrie, l’énergie, l’agriculture et le tourisme.

D’ici à 2040, la pression démographique agira sur nous comme une menace croissante et imposera d’étendre plus largement les surfaces irriguées si on veut d’abord nourrir notre population plus nombreuse et non éduquée et non préparée à une cogestion citoyenne avec l’Etat.

Ensuite il faudra répondre aux besoins potentiels du secteur énergétique, agricole, industriel et touristique. Sans une rationalisation globale et intégrée de la gestion des ressources en eau,  plusieurs spécialistes affirment que la demande en eau potable, estimée aujourd’hui à 2,5 milliards de m3/an, pourrait atteindre dans la prochaine décennie 4 milliards de m3/an.

Même avec une bonne pluviométrie et des investissements complémentaires le spectre de la pénurie se dresse devant nous.   

Ce que je veux souligner ici, c’est que face à ces défis économiques majeurs, ni les infrastructures réalisées dans le secteur, ni les textes légaux de la loi relative à l’eau (loi n°05-12 du 4 août 2005) ne suffiront à eux seuls à les relever à moyen et long terme.

Rappelons que l’eau et l’énergie sont imbriquées et interdépendantes.

Le dilemme est précisément là:

  • il faut beaucoup d’énergie pour produire de l’eau (dessalement d’eau de mer, pompage vers des réservoirs, les transferts d’eau, les stations d’épuration)

  • et il faut beaucoup d’eau pour produire de l’énergie (électricité, pétrole, gaz et fracturation hydraulique).

Rappelons également que si la politique de l’eau est décidée par l’Etat, elle est mise en œuvre par un ensemble d’acteurs de l’eau : l’Etat, les collectivités locales et les différentes catégories d’usagers, citoyens, industriels, agriculteurs, entrepreneurs, artisans, prestataires, sous-traitants, etc.

Il est impératif aujourd’hui d’accorder plus d’importance à la gestion de la demande qu’à l’offre pour que le management des ressources en eau s’inscrive dans le développement durable, au sens stratégique, économique et environnemental.

Nous sommes en droit de nous poser ici plusieurs questions :  Qui sont finalement les décideurs et les acteurs ? Qui en a la charge et qui arbitre ?  Maîtrise-il tous les contours de la problématique ? Qui veille au respect à cet équilibre fragile ? Comment combler nos insuffisances ?  Comment agir pour une mise à niveau ? Que faire pour combler le retard cumulé ? Comment s’affranchir progressivement de l’assistance technique étrangère en bâtissant  notre propre engineering de l’eau? Autant de questions auxquelles il faudra bien répondre.

Comment procéder pour relever ces défis ?  

Globalement rare, tant en quantité qu’en qualité, surexploitée et polluée par les activités humaines, l’eau est devenue un bien fragile à mettre sous haute protection.

Bien sûr,  il est possible de relever ces défis ! En réduisant d’abord les fuites et les gaspillages (5), en agissant sur les comportements des usagers par une sensibilisation, de l’information puis en fin de course par verbalisation, en introduisant des techniques modernes d’irrigation, par des programmes de formation des cultivateurs, des techniciens de l’eau, en finançant la Recherche & Développement sur l’eau et les techniques de production agricole avec très peu d’eau, en mettant en place une police rigide de l’eau, en généralisant l’informatisation des données et des procédures, avec un management moderne, en appliquant des mesures coercitives contre les pollueurs avec une meilleure protection et contrôle des réservoirs et cours d’eau, en menant une politique nationale pour une agriculture plus économe en eau d’irrigation, en développant l’expertise en matière de gestion des réservoirs, de la distribution et du traitement ainsi que les technologies des ressources non conventionnelles en eau, en vérifiant immanquablement que chaque industrie traite ses eaux usées avant rejet dans le réseau d’assainissement ou les cours d’eau, défiscalisant les activités économiques de l’eau,  finançant avantageusement les activités d’économie et conservation de l’eau et en maîtrisant la croissance de la demande en eau à long terme.

Cela fait un grand nombre de tâches ardues et diversifiées à accomplir ! Ces mesures qui paraissent complexes ont été mises en œuvre depuis longtemps par plusieurs pays de la rive nord de la méditerranée, dont l’Espagne reste le modèle qui se rapproche le plus de nous.

Il est utile de rappeler que le premier Secrétariat d’Etat à l’Hydraulique a été crée en 1971 et depuis 1999 le secteur de l’eau s’est érigé en Ministère (6) regroupant aujourd’hui un grand nombre de directions régionales, d’offices, Agences, Conseils, etc., en fait des centaines de fonctionnaires, administrateurs et ingénieurs.    

Force est de constater que les ressources en eau mobilisées n’offrent toujours pas de services efficients et satisfaisants dans les grandes villes, dans toutes les régions du pays et des progrès majeurs sont attendus

dans les zones rurales et les villages en matière d’alimentation en eau potable et assainissement mais aussi en matière d’irrigation : seulement 30% des besoins seraient couverts.  

Bien que la superficie agricole irriguée soit passée de 350.000 hectares en 1999 à près de 1,4 million d’hectares en 2018, cette progression reste toutefois très en deçà des capacités et des immenses besoins.     

Rappelons que toute gestion efficiente de l’eau doit répondre aux enjeux fondamentaux suivants :

  • Permettre aux citoyens d’avoir accès à l’eau potable et à l’assainissement des eaux usées ;

  • Permettre le développement durable des activités industrielles, de production énergétique, du tourisme et des loisirs ;  

  • Assurer l’irrigation des cultures de manière adaptée au milieu et aux ressources ;

  • Préserver les ressources en eau et les milieux aquatiques ;

  • Prévenir les pollutions permanentes et accidentelles ;

  • Prévenir et gérer les sécheresses, les inondations et lutter contre l’érosion ;

La politique de l’offre menée actuellement ne répond pas à la demande, dans un contexte de rareté des ressources hydriques. La situation de pénurie d’eau en Algérie devrait persister durablement même dans le cas favorable d’une baisse drastique des pertes dans les réseaux de distribution et la généralisation des

équipements économes d’irrigation. Tous les pays du bassin méditerranéen (France, Espagne, Grèce, Italie, Portugal, etc.,) inscrivent une refonte de leur politique de l’eau comme priorité nationale de bonne gouvernance.

En matière de politique de l’eau et d’arbitrage, il est bon de d’observer les ce qui se pratique dans l’autre rive de la méditerranée et tirer profit des succès mais aussi des errances et erreurs.  

Ainsi, si l’Algérie veut poursuivre son cycle de réformes entamé pour d’une part s’éloigner progressivement de la situation de pénurie en eau dans laquelle elle se trouvait et d’autre part pour que le secteur de l’hydraulique soit un moteur de croissance pour les autres secteurs  (agriculture, industrie , énergie et tourisme) et des chantiers durables à long terme, les autorités sont appelées à revoir totalement leur copie: Une nouvelle stratégie doit être inventée.

3. Quelle stratégie nouvelle suggérer ?

La priorité doit désormais être accordée à la régulation de la demande pour mieux utiliser les ressources en eau existantes, de réduire les fuites et le gaspillage, de rationaliser l’irrigation et d’éviter ainsi de recourir à la mobilisation de nouvelles ressources surtout non conventionnelles.

Désormais, il devient impératif de passer à un management interactif de l’eau basé sur 6 axes directeurs :

  1. L’optimisation et satisfaction des divers usagers  

  2. La qualification, l’innovation technologique, la R&D  

  3. Management, Partenariat Public Privé –PPP-, Privatisation et/ou gestion déléguée

  4. Recours circonstancié aux ressources en eau non conventionnelles

  5. Base tarifaire adaptée aux usagers

  6. Des actions drastiques pour l’économie de l’eau potable (introduisant de plus en plus l’eau non potable pour des utilisations spécifiques)

Nous ne pourrons pas ici développer une stratégie nationale intégrée de l’eau mais cependant pour être pragmatique, nous allons quand même ouvrir quelques pistes.

3.1. L’optimisation et satisfaction des divers usagers  

L’usage agricole représente le premier poste de consommation d’eau en Algérie avec plus de 70% de la consommation au niveau national soit environ 7 milliards de m3 en moyenne annuelle. La consommation globale nationale (consommation de la population en eau potable, les besoins des secteurs industriel et agricole) est estimée à 12 milliards de m3/an. La demande en eau agricole est aussi la plus élastique (par rapport aux usages domestique et industriel) et c’est donc en agriculture que les potentiels d’économie d’eau sont les plus élevés, de l’ordre de 20 à 25 %.

Notons au passage qu’une économie de 20% permettrait d’alimenter la moitié de la population algérienne ».

Par ailleurs, l’utilisation systématique des eaux usées retraitées pourrait bénéficier utilement aux APC  pour divers usages, à l’instar de l’entretien des espaces verts, le lavage des rues, la lutte contre les incendies, au refroidissement dans l’industrie, etc.   

Actuellement  les 300 stations d’épuration des eaux usées (STEP) installées traitant 1,2 milliard de m3 par an, produisent 400 millions de m3/an d’eaux épurées et qui pourrait atteindre, progressivement, les 600 millions m3/an voire un milliard de m3/an. Cette ressource d’eau non conventionnelle constitue un apport supplémentaire appréciable en quête de potentielles utilisations.

Cependant les questions relatives au traitement à la gestion et les conditions techniques de réutilisation des eaux usées épurées sont très loin d’être aujourd’hui traitées de manière satisfaisante. (A suivre)

L. G.

 (*) Lies Goumiri est docteur d’Etat ès-sciences de l’Institut National Polytechnique de Grenoble (France) et diplômé de Sciences Po Paris. Il a occupé d’importants postes dans l’administration centrale, CEO dans plusieurs entreprises publiques et privées. Il a été associé à plusieurs missions de l’ONUDI et enfin consultant pour divers organismes et sociétés étrangères asiatiques et européennes.

Notes

(1) http://fseg2.univ-tlemcen.dz/rev%2010%20en%20pdf/ROUISSAT%20Bouchrit.pdf

(2 )https://www.pseau.org/outils/ouvrages/ipemed_etat_des_lieux_du_secteur_de_l_eau_en_algerie_2013.pdf

(3) https://nicolabarbisan.files.wordpress.com/2014/02/rapport-mc3a9thodes-dirrigations.pdf

(4) https://lematindalgerie.comquelle-place-et-quel-avenir-pour-notre-engineering

(5) Les spécialistes estiment le taux de pertes en eau à plus de 40 % par an en moyenne qui ont diverses origines (déficience des réseaux, lâchers directs, surconsommation, vols, l’absence de compteurs gaspillage, indice des prix de l’eau),

(6) Le ministère des ressources en eau (MRE) est l’autorité chargée de la mise en œuvre de la politique nationale de l’eau avec les directions des ressources en eau des wilayas (DREW) et sous sa tutelle :

• L’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH) est chargée d’étudier et d’évaluer les ressources en eaux et en sols irrigables • l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) chargée de la gestion des barrages et transferts  

• L’Algérienne des eaux (ADE) chargée de l’alimentation en eau potable et industrielle  

• L’Office national de l’assainissement (ONA) pour la gestion et le développement des infrastructures d’assainissement urbain  

• L’Office national de l’irrigation et du drainage (ONID) chargé de la gestion des périmètres d’irrigation    

• Le Conseil national consultatif des ressources en eau pour la coordination institutionnelle sur la politique de l’eau.

• L’Autorité de régulation des services publics de l’eau pour évaluer les services d’eau et d’assainissement fournis aux usagers, à contrôler leurs coûts et les tarifs

• Les Agences de bassins hydrographiques (ABH) et les Comités de bassin pour la gestion au niveau des régions hydrographiques.

• L’Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE), les ABH deviennent des démembrement

Auteur
Llies Goumiri (*)

 




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L’Algérie dépourvue d’un musée d’art contemporain

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DECRYPTAGE

L’Algérie dépourvue d’un musée d’art contemporain

Successivement identifiée par les acronymes MAMA (Musée d’art moderne d’Alger) , MAMCA (Musée d’art moderne et contemporain d’Alger) puis MPNAMCA (Musée public national d’art moderne et contemporain d’Alger), l’institution du 25, rue Larbi Ben M’hidi fut voulue en 2005 dans l’optique de l’événement protocolaire Alger, capitale 2007 de la culture arabe, ne résulte donc pas de l’élargissement de l’offre esthétique, d’une causalité aboutissant à la nécessité d’agencer la lecture ou visibilité iconographique des principaux agitateurs de l’expression du sensible.

Le constat renvoie à plusieurs de nos contributions. La dernière en date, « Les actes manqués de la foire Printemps des arts », a mis l’accent sur la désacralisation de l’artiste hors du commun, figure que les rédacteurs de la Plate-forme de la Soummam (août 1956) déboulonneront de son piédestal en préconisant une «(…) rupture avec les positions idéalistes individualistes (…) ». İls prononçaient ainsi indirectement le renoncement au « Moi Je » romantique, l’abandon de l’univers endocentrique (jusque-là acclimaté en Algérie par l’héliotropisme des orientalistes, pensionnaires de la Villa Abd-el-Tif ou membres de l’ »École d’Alger »), à fortiori de l’éthique de singularité pareillement transposée sur le territoire barbaresque et dont profitera, malgré le sous-statut d’İndigène, Mohamed Racim.

Ne serait-ce que par la reconnaissance de son patronyme, qui fonctionnait déjà comme classification générique, il n’appartenait plus à la catégorie des artisans, d’autant moins que contrairement aux totems, artefacts ou masques africains, les miniatures confectionnées ne faisaient pas l’objet d’une mise en anonymat. Appréciées d’un petit cercle d’initiés, elles épousaient l’écriture calligraphique, introduisaient la perspective et le clair-obscur, mariaient les paginations décoratives de l’enluminure au modelé classique, pratiquaient une hybridation plastique née sous l’influence du mentor Étienne Dinet.

Fusionnée à l’exotisme et déconnectée de la tradition, la symbiose faisait de Racim un artiste d’exception, marque caractéristique de la modernité occidentale. Agréé « Père de la peinture algérienne moderne », il sera aussi déprécié en tant que servile continuateur réifiant La vie musulmane d’hier (titre d’un recueil conçu en 1957), relatant les fastes d’un biotope luxuriant et intimiste « (…) où tout contribue à mettre en valeur le corps féminin. » écrira Mohamed Khadda (in Feuillets épars liés, Alger, SNED, 1983). À ses yeux « (…) cet homme qui a vécu la période la plus tumultueuse et la plus cruelle de notre histoire nationale n’évoque jamais ce temps.

Pas une seule allusion, pas un témoignage, » (İbidem), ne servait pas « (…) objectivement la lutte nationale » en raison d’un « (…) art en marge du temps vécu (…), figé et, en quelque sorte, extérieur à toute évolution culturelle (…), tout entier tourné vers le passé » (Mohamed Khadda, in Éléments pour un art nouveau, SNED, T1, 1er trimestre. 1972, coll. Recherches esthétiques)

Au sein de l’essai de mars 1963, Culture nationale et révolution, le poète Bachir Hadj Ali contredira cette approche, définira au contraire l’incriminé comme un « (…) artiste authentique, fidèle au passé culturel de son peuple », lui octroiera à ce titre le qualificatif de nationaliste. À travers ce terme, les deux militants communistes cernaient la fonction sociale de peintres imprégnés des valeurs ancestrales ou patriotiques de la culture de combat, lesquelles valeurs prédomineront au final sur celles des sentiments, l’aspiration intérieure n’ayant plus lieu d’être à la veille de l’İndépendance car jugée cette fois facteur assimilationniste du côté des scribes du Programme de Tripoli (mai-juin 1962). Leur anti-cosmopolitisme se fondant à l’anti-égotisme précédemment suscité, la caution politico-identitaire prenait le pas sur l’originalité ou éthique de rareté, pesait d’emblée trop dans la balance pour consentir à l’individu créateur un vocabulaire à part. Soluble dans le « Nous global » ou l’unanimisme, son discours et historicisation pâtiront des signifiants maîtres, des récits officiels pamphlétaires scandés à la gloire du moudjahid, la mythification du martyr se substituant à celle du génie (de la subversion du déjà-là ou déjà-vu).

Le portrait et le langage du peintre précurseur, digne d’être enregistré au panthéon de la notoriété, passeront à l’arrière-plan, voire à la trappe, seront occultés ou bannis en vertu d’un régime d’historicité tourné en direction de séquences révolutionnaires privilégiant la narration des héros de la Guerre de libération. Considérée intellectuellement avilissante et dépravante, la période inhérente à l’occupation française ne pouvait, aux regards des inconditionnels gardiens de l’hagiographie, avoir accouché d’un quelconque progressisme.

Chronotope structurant d’une « (…) image suprématiste compréhensive », pour reprendre ici la réflexion du sociologue allemand Max Weber, le 05 juillet 1962 dessinera par conséquent la frontière intellective de la temporalité artistique. Faisant l’objet du même exclusivisme réductionniste, la notion de modernité s’appliquera prioritairement aux protagonistes de l’ère postcoloniale, ce qui incitera quelques analystes autoproclamés à asserter que M’hamed İssiakhem est en Algérie le géniteur d’une peinture moderne pourtant précédemment palpable chez des pensionnaires de la Villa Abd-elTif puis dans l’abstraction de Maria Menton et Louis Armand Nallard. Leurs œuvres appartenant à la culture pied-noire (toujours selon les geôliers du pré-carré mémoriel), elles seront délaissées par l’État algérien, comme d’ailleurs celles qu’Abdellah Benanteur élaborera en France de 1957 à 1963 (elles permettent de mieux appréhender les variations de l’ « École du signe »).

Leurs créations font partie des chaînons manquants de l’histoire de l’art, ne sont pas catalogués au registre de ses entendements. Même celles de partisans favorables à l’İndépendance furent ignorées alors que certains d’entre eux agissaient à la pointe de l’art contemporain. C’était particulièrement le cas de Jean-Jacques Lebel, donateur en 1964 d’une toile devant, en principe, servir à garnir le prévu liminaire Musée d’art moderne d’Alger. Celui ouvert quarante-trois années plus tard accueillera le Grand tableau antifasciste collectif à la composition duquel collaborera en 1960 l’initiateur du happening L’enterrement de la chose (le premier du genre en Europe).

Fils d’un critique d’art proche de Marcel Duchamp, Lebel appliquera l’esprit transgressif de l’auteur de L’Urinoir (1913), ready-made fondateur d’un schisme différenciant l’art moderne de l’art contemporain. Non encore assumée et concrétisée en Algérie, cette distinction primordiale ponctue le parcours d’un acteur de la mouvance postdadaïste à la tête de l’Anti-Procès de 1961 (exposition itinérante d’artistes soutenant le FLN et opposés à la torture systémique des parachutistes français). En sa personne, l’Algérie bénéficiait de l’apport gracieux d’un avant-gardiste capable d’aider à dépasser la béatification des « Beaux-Arts » que sanctuarisera au sein de l’École du parc Gattlif (rebaptisé Zyriab) le directeur Bachir Yelles. İmprégné des illusions rétiniennes de la figuration ou des visions apologétiques d’Apollons en plâtre, son enseignement inculquera l’exaltation cernable d’une praxis académique très éloignée de ce que les regardeurs occidentaux découvraient sur les scènes attractives de l’art contemporain.

Celui-ci existait d’autant moins en Algérie que les créateurs autochtones demeuraient durant les décennies 60 et 70 assujettis aux oukases bureaucratiques d’un pouvoir autocratique rétif aux confluences méditerranéennes ou pluralité des nuances à même de les faire sortir des atavismes du sempiternel tropisme de retour aux sources.

Bien que les allocations touristiques et bourses d’études délivrées pendant l’intervalle Chadli Bendjedid attribueront aux récipiendaires la faculté d’aller à la rencontre de la communauté métissée, la plupart de ceux ayant accédé à des structures pédagogiques de renom ne réintégreront qu’épisodiquement le paysage artistique local. İls n’y agiront pas efficacement parce que les pesanteurs internes perduraient, que d’autre part leurs démarches novatrices dérangeaient trop les petits monopoles d’agents culturels arcboutés au fauteuil de la majoration monolithique et chargés de garantir le service après-vente d’une sous-traitance diplomatique.

Organisée dans le cadre de la manifestation L’Algérie en mouvement (Forum France-Algérie du 25 au 28 septembre 2018 à Paris), la monstration Vu d’Alger n’échappera pas aux récurrents rendez-vous bienséants. Conditionnée par la commissaire Bernadette Saou-Dufrêne (professeure à l’Université Paris VIII et co-responsable du master « Médiation culturelle, patrimoine et numérique »), elle réunissait du 06 au 22 septembre (à la galerie parisienne « Jean-Luc et Takako Richard ») des plasticiens algériens, français et franco-algériens (Ammar Bouras, Mya Mounia Lazali, Mourad Krinah, Aymeric Ebrard, Saâdia Souyah, Stéphane Couturier, Nicolas Darrot, Dalila Dalléas Bouzar, Souad El Meysour et Katia Kameli) invités à exhiber des réalisations sous-tendues par la polarisation Paris-Alger, une thématique largement éculée n’apportant de surcroît rien au débat. Celui à promulguer en Algérie a pour impératif d’alimenter le conflit des paradigmes et concerne donc la problématique synthétisée ainsi : comment en finir avec le discernement anachronique d’un art moderne censé ne débuter qu’à partir du « Grand remplacement » qu’engendrera le départ des anciens colons ? Si nous faisons parfois des incursions dans le champ politique (notamment avec le texte « Abdelaziz Bouteflika : pièce décomposée du système prémoderne »), c’est que le réquisit de légitimité historique alimente l’aperception ex-nihilo de la modernité esthétique, une adéquation empêchant de secouer le ronron processuel inhibant l’évolution de l’art contemporain.

Pour dissocier celui-ci des « productions de l’aujourd’hui » (souvent affectées d’antiennes touristico-patrimoniales), il faut que les dissentiments interventionnistes des actuels performeurs soient accompagnés d’une indispensable herméneutique. L’omniscience percutera davantage les mentalités lorsque sera réformée l’École supérieure des Beaux-Arts d’Alger, que ses bâtiments abriteront des professeurs accaparés par autre chose que les commandes des Assemblées populaires communales (APC), disposés à bousculer les assises technico-formelles d’étudiants normalement habilités à agrémenter les futurs musées d’art contemporain. Pour l’heure, aucun des espaces étatiques existants correspond résolument à cette appellation, laquelle reste constitutive d’une césure conceptuelle, ressort d’une conscience critique et non de complaisantes ou conjoncturelles variables d’ajustement reflétant les blocages idéologiques qui taraudent l’émancipation du champ artistique.

Auteur
Saâdi-Leray Farid, sociologue de l’art

 




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Les temps crasseux

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LE COIN DES POETES

Les temps crasseux

Le regard se détourne de l’immense étang crasse

Où le troupeau sans pâtre se débande, hagard

Déversant des attaques à coup de boutoir, dare-dare

Désastre et ravage suivent ces bêtes voraces.

 

Des chapelets de pensées ondoyantes

Déferlent sur les récifs de corail

Avec ses odeurs d’embruns de grisaille

Déposées sur d’épaves sanglantes.

 

Des étangs maculés, à la peau ébène

Défilent devant mes yeux en parade

Le corps chaviré par de violentes bourrades  

Et une cascade de mises en scène.

 

Comme de vieux bousiers, sombres

Cherchant leurs vies au fond des fanges

Où les pestilences ne les dérangent

Les néroniens errent dans les décombres.

 

Noyée par d’augustes simulacres

La vérité se voit affaler aux entrailles

Laissant son corps, avec ses os saillent

Consumé par de purgatifs âcres.

 

Sous les temps crasseux

Le vent courba les cimes des arbres

Fit crier les branches glabres

Et gémir le feuillage malchanceux.

 

Intarissable, l’abreuvoir de la violence

Étanche la soif des incoercibles teigneux

Jusqu’à lie des supplices ignominieux

À la haine, ils s’accrochent avec résilience.  

Bachir Djaider

Dimanche 30 septembre 2018

Cet espace est le vôtre ami(e)s poète(esse)s. Nous vous le réservons pour la publication de vos poèmes avec votre illustration.

Auteur
Bachir Djaider

 




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Paris au mois d’août, Paris d’octobre sans les tessitures d’Aznavour

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HOMMAGE

Paris au mois d’août, Paris d’octobre sans les tessitures d’Aznavour

« Paris au mois d’août », c’est un roman de René Fallet publié en 1964, le film éponyme qui s’inspirera du livre deux années plus tard) dans lequel Charles Aznavour tenait le rôle principal (celui d’Henri Plantin) et également le titre de sa chanson de 1965 intégrée à l’opus La Bohème, celle voulant « (…) dire on a vingt-ans, (que) nous vivions de l’air du temps ».

À Montmartre, les lilas sont vraiment mort le 1er octobre 2018, les artistes désertent dès lors les ateliers, rangent leurs pinceaux et essences de térébenthine pendant que des modèles féminins se rhabillent pour se vêtir des vêtements endeuillés de La Mamma.

Né comme lui titi parigot, nous apercevrons donc la première fois l’acteur Aznavour en noir et blanc sur un écran de cinéma en train d’arpenter les trottoirs d’une capitale où il rencontrait la jeune mannequin Patricia (qu’interprétait Susan Hampshire) fraîchement débarquée d’Angleterre pour passer une séance de shooting. Commençait alors l’histoire d’un adultère de courte durée (car débuté et fini en plein été), le récit d’une passion vécue à l’encontre des conventions familiales ou pacte marital, le vendeur au magasin « La Samaritaine » (Aznavour) trompant une épouse partie en vacances avec les enfants.

Plus fort que tout, l’amour restera le thème de prédilection d’un poète physiquement moqué les premiers moments de sa carrière par des critiques le comparant au peintre Toulouse Lautrec ou à Quasimodo, le héros du long métrage Notre-Dame de Paris.

Puisqu’il s’agit encore et toujours de Paname, ville des lumières, sur un vieux pick-up tourne le disque Paris au mois d’août, enregistrement dont voici les paroles (Georges Garvarentz, Charles Aznavour)

Balayé par septembre
Notre amour d’un été
Tristement se démembre
Et se meurt au passé
J’avais beau m’y attendre
Mon cœur vide de tout
Ressemble à s’y méprendre
À Paris au mois d’août
De larmes et de rires
Était fait notre amour
Qui redoutant le pire
Vivait au jour le jour
Chaque rue, chaque pierre
Semblaient n’être qu’à nous
Nous étions seuls sur terre
À Paris au mois d’août
Pour te dire je t’aime
Aussi loin que tu sois
Une part de moi-même
Reste accrochée à toi
Et l’autre solitaire
Recherche de partout
L’aveuglante lumière
De Paris au mois d’août
Dieu fasse que mon rêve
De retrouver un peu
Du mois d’août sur tes lèvres
De Paris dans tes yeux
Prenne forme et relance
Notre amour un peu fou
Pour que tout recommence
À Paris au mois d’août
 

Auteur
 Saâdi-Leray Farid, sociologue de l’art

 




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