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vendredi 19 septembre 2025
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Le gouvernement et l’aggravation de la crise

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Tribune

Le gouvernement et l’aggravation de la crise

Dans le contexte actuel des choses en Algérie, les turbulences politiques, les discours contradictoires, les mensonges et les pertes de temps à faire du surplace, sont désastreux pour toute la nation, son peuple et sa crédibilité internationale. Je ne voudrai surtout pas m’attarder là-dessus, puisque c’est très simple à résumer : Toutes les politiques et les actions du pouvoir, sont programmées de sorte à converger vers le cinquième mandat. Et dire que cet événement, auquel les autorités accordent un intérêt particulier, est paradoxalement le dernier des soucis de la grande majorité du peuple.

Nous nous abstiendrons de commenter ou de développer l’aspect politique ou encore les tenants et aboutissants de cette échéance électorale qui de surcroît (si, cinquième mandat il y a), ne fera que perpétuer la situation endémique dans laquelle est plongé le pays.

Informel et gaspillage à volonté

Sur un tout autre plan, j’aimerais m’inscrire en faux contre les dernières orientations du gouvernement, en matière de développement économique. Ce que le gouvernement croit être de l’économie, est, malheureusement, aux yeux de tous les économistes : De la pure ‘’casse’’ au su au vu de tout le monde, avec à la clef, la permission de l’informel, le gaspillage des fonds publics, la gestion en ‘’deux poids deux mesures’’ et la maudite stratégie des privilèges…

Nos dirigeants oublient l’essentiel et s’attaquent maladroitement à l’accessoire. Telle est leur mesquine gestion du pays. Leur comportement malsain et amoral, ouvre grandes les portes à tous les parasites de la société. Nombreux sont, à cet effet, les citoyens qui se sont solidement engagés dans la pratique d’activités non structurées, informelles et illicites. Les pistes de la triche et du vol sont toutes permises et ouvertes à la faveur de tous ceux qui ont les bras longs et qui n’ont pas froids aux yeux. Dieu sait que cette clientèle qui active en dessous de la table et tous ces spécialistes du système D, sont de plus en plus nombreux à prendre ces chemins sinueux, malhonnêtes, difficiles et risqués. Ils trouvent bien leur compte à les emprunter; de cette façon, ils sont doublement avantagés : Ne sont jamais inquiétés et se rapprochent bien souvent, dans des délais relativement courts, aux portillons de la classe supérieure.

C’est un vrai phénomène épidémique en forte propagation dans notre pays, auquel nous assistons, sans possibilités d’agir et où le ramassage sans efforts, de millions (voir de milliards) de DA, est souvent l’affaire de beaucoup de politiciens tarés et de certains fonctionnaires et d’affairistes sans scrupules et sans honneur.

Et voilà qu’au lieu de s’attaquer avec force à cette vermine qui tire fortement le pays vers le bas, à la corruption, à l’éradication des privilèges… à toute cette gabegie sans limite, au lieu d’entamer les vraies réformes… Notre gouvernement a choisi tourner le dos à tout ça et poursuivre sa politique de l’autruche.

Dans l’incertitude et par manque de vision stratégique (ou de vision tout simplement), par manque de solutions pour les gens, ce gouvernement tâtonne et s’accroche alors à la première option qui lui vient à l’esprit et qu’il s’empresse de mettre en pratique sans prendre la précaution de consulter les spécialistes.

L’exemple de son plan de sortie de crise, par le recours à la planche à billets, en est révélateur. Pourtant, selon beaucoup d’économistes : Dans les conditions actuelles de notre économie où la demande est très importante alors que l’offre est pratiquement absente (pas de production locale) et donc les perspectives de croissances sont insignifiantes; le fait d’injecter une grande quantité de monnaie supplémentaire dans l’économie (Plus de 2.200 milliards DA à ce jour), au travers des dépenses publiques, va inévitablement générer de l’inflation, tout en provoquant une augmentation des prix des biens et services de consommation courante. Cette politique monétaire non conventionnelle, de Monsieur Ouyahia, n’est donc qu’un outil aggravant de la crise que vit toute la nation.

Le gouvernement annonce haut et fort que désormais, la planche à billets va se loger dans le Fonds national d’investissements (FNI) et permettra d’assurer les financements des divers programmes en cours de réalisation ou en projet; entre autres : Les cimenteries, Air-Algérie, l’industrie pharmaceutique, les entreprises d’assurances, Cosider, ADL etc. La liste est en tout cas longue, un secret bien gardé. Des crédits FNI seront donc distribués avec des taux d’intérêt bonifié de 1% et des délais de remboursement allant jusqu’à 30 années. Qui dit mieux!

Rappelons que ce genre de financement ‘’made in Algéria’’ ne date pas d’hier, puisqu’il remonte déjà à la moitié de l’année 2009, avec un premier prêt, d’un montant de 180 milliards de dinars, accordé au groupe Gica-cimenteries, remboursable sur une période de plus de 20 ans, ou encore cet autre prêt de 100 milliards DA, accordé à Saidal (groupe pharmaceutique), remboursable dans un délai de 30 ans. Mieux encore et selon les dires de Monsieur Ouyahia : Le fonds national d’investissements (FNI) va devenir, désormais, un outil privilégié du pouvoir, puisqu’il remplacera tous les financements de type ‘’concours définitifs’’ du budget de l’État et va en plus couvrir une grande part des dépenses nécessaires au programme AADL.

Voilà ce qui s’appelle : s’enfoncer doucement mais surement dans la boue, jusqu’à disparaître totalement. C’est le cas de le dire, s’agissant de notre pays.

Comme à ses habitudes, notre gouvernement va tenter de convaincre, une fois de plus, les simples citoyens d’accepter des sacrifices supplémentaires, puisque, leur mentira-t-il : Ce sera mieux pour tout le monde demain, le niveau de vie remontera, le chômage reculera et l’Algérie se portera à merveille. Voilà encore des mensonges qui ne changeront aucunement la situation de notre pays et qui obligeront tout simplement le peuple, de payer par un accroissement de sa misère, de sa soumission et de son exploitation.

Ahcène Moussi est économiste et président de la Mouvance Migratoire Ô Canada

 

Auteur
Ahcène Moussi, économiste

 




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À Rachid Taha, le petit frère que je n’ai jamais eu !

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Les étoiles ne meurent jamais !

À Rachid Taha, le petit frère que je n’ai jamais eu !

Voir ainsi nos idoles disparaître d’une année sur l’autre, en file indienne imperturbable, est un signal d’avertissement, une piqûre de rappel pour interpeller ceux qui n’y pensent pas, ou ceux qui auraient tendance à l’oublier, que, Gloire ou pas, fortune ou pas, réussite ou pas, pouvoir ou pas, personne n’est immortel !

Mourir et clore l’ensemble des chapitres de sa vie comme si vous n’aviez jamais existé est notre destin à tous, comme cette feuille qui se flétrit à l’automne et se fane pour que les vents l’emportent en quelques virevoltes d’adieu avant d’en faire retourner chaque nervure, chaque molécule, chaque atome à la source originelle, la mère commune à toute vie végétale et animale sur Terre, l’humus et l’inerte poussière !

Ce passage instantané de vie à trépas, ce retour inéluctable à la source porte le sceau d’une loi implacable envers tous et applicable à tous, sans distinction de race, de religion ou de statut social. N’est-il pas rassurant quelque part de savoir que sur Terre, dame nature ne fait aucune différence entre Jaques, Omar, Wang, Anouchka ou Mamadou, même si les Cieux et les hommes s’en mêlent parfois pour nous faire croire le contraire ?

Néanmoins, qu’un tel retour se fasse suivant des règles prédictibles, où le plus vieux s’en va avant le plus jeune, s’admet et se supporte relativement vite, avec une période d’amortissement et de deuil propre à tout un chacun. Mais quand un plus jeune que vous, comme Rachid Taha, s’en va, la tristesse prend des allures de reproches et de colère envers cette même dame nature, tant elle donne l’impression de ne pas respecter ses propres lois !

Que dire de Rachid Taha ? Certainement ce qui en a été déjà dit, mais aussi des choses sur lesquelles les hommages n’ont pas insisté pour mettre en relief le génie de celui qui a su mieux que quiconque dresser des ponts d’amitié entre les Français de souche et les Français louches, ente une France Métropolitaine radieuse et une Algérie désertique et scabreuse (aux sens poétiques des mots). Des ponts de rythmes entre l’Occident et l’Orient, à travers une musique concoctée en mélanges subtils et de notes transgenres. À cet égard, classer le style de Rachid dans une catégorie exclusive ou une autre, comme le Raï, le Rock, l’Oriental, le Chaâbi et tutti quanti, c’est méconnaitre et réduire son œuvre à une composante unique, alors qu’il a merveilleusement su toutes les fusionner !

Tout d’abord, revenons sur la reprise de « douce France » du grand Charles Trenet.  Rachid et son groupe Carte de Séjour l’avaient interprétée en plein Paris, dans les années 1980, à l’occasion de je ne sais plus quel concert, en attestant haut et fort, au terme de l’interprétation :– ça fait grincer des dents (à l’adresse du FN), mais c’est Notre patrimoine aussi ! Il fallait oser ! Rachid l’a fait ! Évidemment, certains esprits « lucides » y avaient vu un quolibet, une dissonance à l’encontre de la « marche pour l’égalité et contre le racisme », laquelle avait eu lieu peu de temps auparavant, mais le message de Rachid était bien plus futé, bien plus sain et bien plus logique que toutes les étiquettes malsaines qu’on lui a collées. Le message était, on ne peut plus clair : « Nous voilà douce France, nous vivons sur tes terres, nous te glorifions, nous sommes bien intégrés, mais faut-il pour autant exiger de nous une totale désintégration, un renoncement à nos origines, à nos gènes nord-africains ? ».

Il faut aussi rappeler qu’à propos de « douce France », qu’en ces temps des années 1980 de Mitterrand, il s’était trouvé, dans l’enceinte de l’assemblée nationale même, un député lucide ; si ma mémoire l’est tout autant, il me semble que c’était Jack Lang, lequel avait fait écouter ce titre en pleine séance et débats, en le précédant d’un appel à attention : « écoutez donc ce que la jeunesse immigrée fredonne !». Mais bien sûr qu’en ces temps-là, la jeunesse maghrébine n’aspirait qu’à s’intégrer dans une France qui ne la méprise pas. Le Maghrébin avait envie de s’intégrer, mais comment s’intégrer en acceptant de passer par la case désintégration ?  Malheureusement les politiques ne l’ont jamais compris ! Résultat, en l’an de grâce 2018, dans les cités, les mosquées écrasent les salles de spectacles comme on écrase les fourmis.

Quelques années après « douce France » s’en était suivi l’inoubliable reprise de « Ya Rayah ». Une reprise qui a boosté sa carrière solo et valu une reconnaissance posthume internationale à Dahmane-el-Harrachi ! Quel bel hommage à ce monument du patrimoine, disparu à tout juste 54 ans, au volant de sa voiture, Dieu Bacchus en unique compagnon.

Le talent de Rachid Taha ne se limite pas à ces gros succès et à sa participation au spectacle « 1,2,3 soleils » de Bercy ! Ce que monsieur tout le monde retient ! Il a fait des reprises singulièrement brillantes, en sonorités mélangées, qui surpassent souvent les originales, en termes de rythmes et de cadences :

– Hebena Hebena, de Farid el-Atrach, ce titre d’une musicalité supérieure qui vous fait réaliser que dans le domaine de la musique, la modernité, au sens d’avancées dans le temps, l’Orient avait une belle longueur d’avance sur celle de l’Occident, quand bien même on y inclurait les instruments électriques comme la guitare de Jimi Hendrix !

-Rock the Casbah, reprise d’un titre du groupe Clash, que Mick Jones, le leader « himself », a préféré à sa propre version originale, au point d’avoir accompagné Rachid dans de nombreuses manifestations et concerts pour adhérer à une meilleure interprétation de son propre succès !

Ces 2 titres à eux seuls résument le talent de Rachid Taha. Le premier condense l’album Diwan, version Orient Occidentalisé et le second, l’album Medina, version Occident orientalisé (un album que je fais tourner en boucle tout en rédigeant cet hommage).

Car, contrairement à l’ambivalence (un terme aux empreintes de différence inconciliables) qu’utilise notre sociologue Saïd Leray, il est permis de décoder plutôt une fusion de continents musicaux, des ponts bien dressés entre l’Orient et l’Occident. Des ponts qui excitent vos tympans avec des sonorités qui vous font voyager et parcourir le monde pour découvrir, à travers vos seules oreilles, tout ce que nous avons de beautés à partager ! À cet égard, la musique de Rachid Taha ne porte pas, selon mes tympans, la moindre empreinte d’ambivalence, mais plutôt des sceaux de rassemblement et ceux de ponts à parcourir dans un sens ou dans l’autre, en appréciant chaque pas, en notes de musique osmotiques à faire vibrer tout ce que l’Orient et l’Occident ont de commun comme joies pour célébrer la Vie, quoique subreptice, avec un grand V !

Rachid est parti, mais son étoile continuera de briller aux firmaments d’une gaieté partagée ! À l’image de ces soirées d’allégresse pendant lesquelles, quand tout le monde est fatigué, les pistes de danse se vident, et que les sonorités magiques et universelles de Ya Rayah les remplissent à nouveau d’une incommensurable gaieté !

Tu es parti, toi le petit frère que je n’ai jamais eu, mais ce n’est qu’un aurevoir car les étoiles comme toi ne meurent jamais !  

K. M..

PS1 En rédigeant ce texte, je n’ai cessé de penser à Amar, un neveu disparu, il y a 6 ans déjà, emporté à la fleur de l’âge adulte, à 43 ans. Ce modeste hommage à Rachid Taha lui est dédié aussi !

PS2 Une pensée pour Djamel Allam, lequel vient de nous quitter aussi ! Bien que sa maladie nous ait averti qu’il partirait, c’est encore et toujours, une p…de vie qui sévit ! Gare à ceux qui ne l’auraient pas encore compris !

Auteur
Kacem Madani

 




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Le chanteur Djamel Allam n’est plus

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Dernière minute

Le chanteur Djamel Allam n’est plus

L’immense chanteur Djamel Allam est décédé à l’âge de 71 ans après un long combat contre le cancer du pancréas. C’est le ministre de la culture Azzedine Mihoubi qui l’annonce sur son compte twitter. « Je viens de recevoir une triste nouvelle de la part de l’artiste Safy Boutella, que le grand artiste algérien, l’un des maîtres de la chanson kabyle Djamel Allam (71 ans) est décédé après une longue maladie, dans un hôpital Parisien », écrit Azzedine Mihoubi sur Twitter. « Nos sincères condoléances à toute la famille ».

Le Matin d’Algérie présente ses condoléances à la famille de l’immense Djamel Allam.

Lire notre hommage : Djamel Allam : oughaled ! Reviens

Auteur
La rédaction

 




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Talaie El Hourriyet dénonce les violations des libertés

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Activités politiques

Talaie El Hourriyet dénonce les violations des libertés

Le Bureau Politique de Talaie El Hourriyet a tenu sa réunion mensuelle ordinaire, le Samedi 15 Septembre 2018, au Siège national du Parti, sous la présidence de M. Ali Benflis, Président du Parti.

A l’entame des travaux du Bureau politique , le Président du Parti, M.Ali Benflis, a adressé les vœux de bonheur et de prospérité aux algériennes et aux algériens à l’occasion de l’avènement de l’année 1440 de l’Hégire.

Le Bureau Politique a, ensuite, procédé à l’évaluation de la situation politique, économique et sociale prévalant dans le pays. Il a relevé un contexte marqué par une opacité politique, un marasme économique et une rentrée sociale morose  tant le malaise est profond.

I- Situation politique

Le Bureau Politique s’indigne de l’agitation des clientèles du pouvoir et d’institutions officielles, dans la perspective de l’échéance 2019 ,en utilisant les moyens de l’Etat et en violation flagrante de la législation régissant les processus électoraux, qui pollue le champ politique ,ajoute à la confusion, et masque la gravité de la crise globale dans laquelle s’enfonce notre pays .

En parallèle, l’opposition subit le harcèlement systématique du pouvoir politique et le verrouillage hermétique du champ politique et médiatique pour étouffer toute expression qui viendrait perturber la marche vers le maintien du statu quo qui assure la pérennité du régime politique en place au mépris de la volonté populaire.      

Le Bureau Politique dénonce, une fois de plus, à cet égard ,les atteintes au droit de manifester pacifiquement et à la liberté d’expression et condamne le recours des autorités à des moyens et méthodes peu honorables pour empêcher le rassemblement pacifique que se proposait d’organiser le  Mouvement El Mouwatana le samedi 8 Septembre  à Constantine, tels l’interpellation de dirigeants de partis politiques et d’associations agréés, la séquestration de responsables du Mouvement dans leur hôtel, le déploiement massif de camions de ramassage des ordures dans les espaces retenus pour le rassemblement , au lieu d’utiliser ce matériel pour la collecte des déchets ménagers , service dont la ville a grandement besoin au moment  où le choléra continue à sévir dans plusieurs région du pays .

L’attitude du pouvoir politique donne la  preuve que dans la réalité l’Etat d’urgence est toujours en vigueur malgré sa levée officielle, et que les marches et rassemblements sont interdites non seulement dans la capitale mais dans tout le pays. Les autorités ne lésinent pas sur les moyens pour empêcher l’opposition de s’exprimer. Dans sa détermination à faire taire les voix discordantes, le pouvoir politique ne s’embarrasse plus des formes, vis-à-vis de l’opinion publique. Le pouvoir politique est décidé à empêcher l’opposition d’aller à la rencontre du citoyen pour lui présenter d’autres alternatives pacifiques que la démarche autoritaire du pouvoir qui charrie le risque de dérapages préjudiciables à la stabilité et à la sécurité du pays et à la cohésion de la Nation. Cette attitude liberticide du pouvoir politique en place  illustre sa conception dénaturée du multipartisme avec une opposition sous surveillance, cloitrée dans un espace délimité par des lignes rouges, qui se rétrécit de jour en jour.

Le couperet de la censure qui s’abat sur des œuvres littéraires, cinématographiques et d’autres formes d’expression artistique, participe de cette même démarche liberticide visant à proscrire toute idée non conforme aux certitudes du régime politique en place.

II – Situation économique

Le Bureau Politique exprime sa préoccupation face à l’incapacité du pouvoir politique à enrayer la dégradation continue de la situation économique , visible dans la faiblesse de la croissance économique ,la détérioration des principaux indicateurs économiques, les tergiversations dans le domaine de l’énergie face à la baisse de la production des hydrocarbures, les retards accusés en matière d’énergie renouvelable et l’opacité qui entoure la préparation de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, l’incapacité à réduire les importations du fait de la puissance des lobbies qui squattent les arcanes du commerce extérieur et à augmenter les exportations hors hydrocarbures, la détérioration continue de la valeur de la monnaie nationale ,un climat des affaires qui se dégrade du fait des incertitudes politiques, de l’instabilité juridique,  de l’absence de perspectives économiques et de la cascade des scandales politico-financiers qui dissuadent les investisseurs potentiels.  

Les réformes économiques et sociales  aussi indispensables qu’urgentes ne sont pas à l’ordre du jour et le gouvernement ne fait rien pour engager l’économie nationale sur la voie de la diversification si ce n’est la mise en place d’une « industrie » de montage automobile qui engloutit des milliards de dollars et dont l’extrême faiblesse du taux d’intégration annihile toute retombée bénéfique pour l’économie nationale. Pour le pouvoir politique en place, la seule préoccupation est le maintien du statu quo jusqu’à 2019 quel qu’en soit le coût économique à court, moyen et long termes, pour le pays , tablant sur le recours irresponsable à la planche à billets et probablement sur une hypothétique revalorisation des cours du pétrole et un recours forcé à l’endettement extérieur après épuisement des réserves de change.

Le Bureau Politique note avec inquiétude l’ampleur prise par le développement du marché parallèle de la devise qui sert au recyclage d’ une partie des surfacturations rapatriée par différentes voies avec des complicités avérées et du produit de la corruption et de l’argent mal acquis, contribuant à la dépréciation continue du dinar tant sur le marché officiel que parallèle .Il dénonce, une fois encore,  la passivité des autorités publiques face à ce fléau nuisible à l’économie, aggravé par le recours à la planche à billets, et qui constitue une atteinte à la sécurité nationale.

Il note la multiplication des saisies de devises en montants toujours plus importants aux frontières du territoire national qui ne sont ,de toute évidence que le sommet de l’iceberg  du transfert illicite de devises qui transitent par des réseaux et des mécanismes bien huilés bénéficiant de complicités ou par la voie royale du « couloir vert » , qui saigne l’économie nationale.  

III – Situation sociale

Le Bureau Politique relève une régression manifeste de la situation sociale dans notre pays visible dans le quotidien du citoyen.

L’érosion dramatique du pouvoir d’achat qui rend urgent la revalorisation du SNMG et des salaires, en général, au risque de voir de larges franges des algériens s’enfoncer dans la pauvreté et d’autres s’installer durablement dans la précarité pendant que les clientèles du pouvoir amassent des fortunes colossales grâce aux positions monopolistiques qu’ils occupent dans les différentes sphères de l’activité économique.

La résurgence du choléra et d’autres maladies infectieuses qu’on croyait à jamais éradiquées dans notre pays, telles la peste et la rougeole, a  jeté la lumière sur une situation inacceptable en matière de gestion des déchets, de sauvegarde du cadre de vie, de contrôle des produits alimentaires et surtout de l’état de délabrement de notre système de santé et de prévention.

Aussi scandaleuse est la gestion chaotique de cette épidémie de choléra. Le gouvernement  donne l’impression de gérer une affaire courante .Le silence des plus hautes autorités du pays est affligeant. En refusant d’abord de reconnaître qu’il s’agissait de choléra, en s’embrouillant ensuite sur l’origine du germe et, enfin, en décrétant prématurément la fin de l’épidémie alors que des cas continuent à être diagnostiqués dans différentes régions du pays, le ministère de la santé a caché la vérité à  une population livrée à la rumeur, aux spéculations dans les médias et sur les réseaux sociaux et plus grave, aux déclarations contradictoires de responsables ayant comme souci de cacher la vérité et de minimiser l’ampleur de l’épidémie, de peur que la résurgence de cette maladie ne soit inscrite au passif d’un régime incapable d’assurer à la population la protection contre des maladies d’un autre temps et l’accès à des soins de qualité en cas d’épidémie. Et de fait, l’état de décrépitude de notre système santé est symptomatique de cette faillite d’un régime qui a eu tous les moyens pour doter notre pays d’un système de santé moderne, performant, et qui se voit contraint, à geler la réalisation d’infrastructures sanitaires  faute d’avoir accordé une priorité suffisante à la santé du citoyen,

Le Bureau Politique rend hommage aux efforts déployés par les médecins, le corps paramédical et l’ensemble des travailleurs du secteur de la Santé dans la prise en charge des malades et dans la lutte contre l’extension de cette épidémie malgré les moyens limités dont ils disposent.

Evoquant la rentrée des classes marquée par des insuffisances rapportées par la presse nationale,  le Bureau Politique constate avec une grande inquiétude la récurrence des problèmes qui reviennent chaque année en termes de déficit des infrastructures scolaires aggravé par le gel de la réalisation d’établissements du fait de la politique d’austérité, au point où , pour des milliers d’élèves , la rentrée s’est faite dans des chalets dont le provisoire risque de durer ,de la dégradation des structures, du déficit en personnel enseignant et d’encadrement, de la surcharge des classes, du manque d’équipements pédagogiques, des conditions d’hygiène et de bien être des élèves qui présentent souvent des lacunes, du retard de l’ouverture des cantines scolaires, autant de facteurs qui accroissent les disparités entre les établissements scolaires des centres urbains et les écoles rurales , perturbent malheureusement la scolarité des élèves, et accroissent l’échec scolaire.

S’agissant des tensions sociales perceptibles au niveau de l’éducation nationale, le Bureau Politique est convaincu que seul le dialogue avec les parents d’élèves et les représentants légitimes des différents corps de l’Education nationale est susceptible de trouver des solutions durables aux problèmes que rencontre ce secteur névralgique et d’assurer un climat apaisé dont l’école algérienne a grandement besoin.

 

 




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Le rassemblement du mouvement Mouwatana violemment réprimé à Béjaïa

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Salah Dabbouz est porté disparu

Le rassemblement du mouvement Mouwatana violemment réprimé à Béjaïa

« Vilolentés, arrêtés, les nouveaux terroristes du régime Bouteflika », c’est ainsi que le mouvement Mouatana a commenté sur sa page Twitter une photo postée, montrant les leaders de ce mouvement, dont Zoubida Assoul et Sofiane Djilali, conduits dans un fourgon de police  » à une destination inconnu » au moment de ce post.

 

Plus tard, des activistes du mouvement indiquent qu’il ont été conduit à un commissariat de police de Bejaïa. Sur la page Facebook de M. Salah Dabouz, des personnalités du mouvement comme Ali Benouari postent des messages qui relatent soit la « disparition de M. Dabouz », soit son évacuation à l’hôpital après des violences qu’il aurait subit. 

Le communiqué de Jil Djadid vient par la suite confirmer les arrestations arbitraires dont été victimes les leaders du mouvement Mouwatana.

« Après les rassemblements empêchés d’Alger et de Constantine, le régime algérien,  paniqué par la rencontre citoyenne programmée par Mouwatana ce jour samedi 15 septembre à Bejaia, passe à la violence pour empêcher des citoyens algériens d’aller à la rencontre d’autres citoyens pour leur expliquer les enjeux et la démarche du mouvement Citoyenneté Démocratie, Mouwatana.

A cette heure, les rues et places de la ville ont été bloquées et l’ensemble des animateurs de Mouwatana, dont Zoubida Assoul et Soufiane Djilali ainsi que des militants de partis, ont été appréhendés avec violence, leurs téléphones mobiles confisqués et ils sont enfermés dans les camions des forces de l’ordre.

Le régime algérien vient de prendre conscience que Mouwatana réussi en ce moment à cristalliser la contestation citoyenne et à susciter l’espoir d’une alternative réelle. Acculé et menacé, il use désormais de la violence pour intimider et dissuader les algériens de rejoindre ce mouvement citoyen.

Devant la nation entière et la communauté internationale, le régime algérien est comptable du désordre qu’il veut provoquer. Il est également comptable de la sécurité des initiateurs de Mouwatana et aura des comptes à rendre aux algériens pour toute violence et toute situation irrémédiable.

Les intimidations et arrestations illégales n’entameront en rien la détermination des dirigeants de Mouwatana, désormais soutenus en force par des citoyens venus des toutes les contrées du pays et de la diaspora algérienne.

Les citoyens algériens sont de nouveau interpellés par ces actions d’intimidation destinées à étouffer toute expression libre et toute velléité de présentation d’alternative à ce régime moribond et nuisible. Il leur appartient désormais de prendre leur destin en main, de se réapproprier leurs droits de citoyens et de s’engager pour que pacifiquement l’Algérie se débarrasse de ce régime et instaure un État de droit.

La communauté internationale, et ses dirigeants en premier chef, sont, s’il en était encore besoin, mis devant leurs responsabilités afin qu’ils cessent toute caution à ce régime anti démocratique qui menace la stabilité du pays, et qui aura fatalement des conséquences sur celle de tous les pays de la rive nord de la méditerranée.

En tout état de cause, Mouwatana est déterminée à poursuivre et à accentuer son programme d’actions destiné à aller à la rencontre des citoyens algériens à l’intérieur du pays et au sein de la communauté algérienne à l’étranger. »

Samedi 9 septembre, des animateurs du mouvement ont été séquestrés par les autorités dans leur hôtel à Constantine où ils devaient organiser des réunions publiques. D’autres membres de Mouwatana ont été arrêtés et interrogés dans les commissariats de la ville. 

 

Auteur
B. Karima

 




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« Ahmed Bey » : Amir DZ affirme que le scénario n’appartient pas aux scénaristes algériens !

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POLEMIQUE

« Ahmed Bey » : Amir DZ affirme que le scénario n’appartient pas aux scénaristes algériens !

Le cyberactiviste Amir DZ vient de jeter un pavé dans la mare en publiant un document compromettant pour le ministère de la Culture qui prouve que le film consacré à la vie d’Ahmed bey de Constantine, et qui est actuellement en tournage à Sidi Fredj (Alger), n’appartiendrait pas aux scénaristes algériens mais à un scénariste syrien! 

Amir DZ a affirmé à notre confrère Algérie part avoir été contacté par le véritable scénariste qui serait de nationalité syrienne et qui a décidé, selon lui, de déposer plainte contre l’exploitation illégale de son œuvre. 

En effet, un accusé de dépôt d’œuvre a été déposé au niveau de l’office national des droits d’auteurs et des droits voisins (ONDA) par Mr Hassan Telemsani, le 15 janvier 2015, comme l’a publié d’Amir DZ comme l’indique le document. 

Contrairement au informations publiées sur les colonnes de la presse nationale qui affirment que la productrice et le centre Algérien du Développement Cinéma (CADC) déclarent que le scénario était de Rabah Drif. La réalisation du film a été confiée au réalisateur iranien Jamal Shoorjeh et la production revenant à Samira Hadji Djilani, 

Si les faits s’avèrent exacts, comment le département d’Azzedine Mihoubi a-t-il pu commettre une telle erreur, en laissant exploiter une œuvre enregistrée et appartenant à une autre scénariste ? 

Auteur
K. O.

 




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Torture durant la guerre de libération : L’autre question qui va déranger les officiels algériens !

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NEGATIONISME

Torture durant la guerre de libération : L’autre question qui va déranger les officiels algériens !

Louisette Ighilahriz, l’autre suppliciée des paras du général Bigeard.

Dans ce spectaculaire mea-culpa du président français Emmanuel Macron demandant « pardon » au nom de l’Etat français à la veuve de Maurice Audin, il y a, à la fois, l’extraordinaire revanche de la vérité sur 60 années de mensonge et de dissimulation, l’impensable porte qui s’ouvre sur les réalités coloniales,

mais aussi la perspective d’une mise en lumière de la question du pouvoir, en Algérie comme ailleurs. Le passé lève le voile sur le présent.

Maurice Audin a bien été tué froidement par les militaires français au cours de son interrogatoire et le président Macron parle au nom d’une France qui a honte de son passé colonial dont on découvre qu’il n’aura été qu’une entreprise de pillage, de tueries en masse et d’actes barbares. Macron a l’âge de la jeunesse révulsée. Il n’est pas lié par les pactes du silence et du mensonge qui ont si longtemps prévalu sur la vérité.

Qu’on ne s’y trompe pas : cette fenêtre qui s’ouvre sur le vent de la vérité historique, n’aura pas seulement un effet de restitution des faits et des actes de la colonisation mais aussi, tôt ou tard, un impact sur la légitimité politique de ceux qui prétendent gouverner ou représenter le peuple en traînant un passif colonial ou, comme c’est le cas des dirigeants algériens, en instrumentant l’histoire pour mieux assouvir des appétits de pouvoir. Peut-on nourrir des ambitions politiques quand on a défendu le colonialisme par la torture, le sang et la mise à mort ? 

Jean-Marie Le Pen ne s’y est pas trompé en s’élevant contre la façon du président français de rechercher des responsabilités criminelles dans une opération confuse comme l’était la guerre d’Algérie ».

Autrement dit, ladite guerre n’était pas une guerre de libération, mais une belligérance douteuse et injustifiée dans laquelle on ne sait toujours pas qui tuait qui. Eric Zemmour va plus loin dans le négationisme colonial : « On n’a rien fait de mal, c’était légal, il fallait arrêter ce terrorisme inouï », ose clamer le journaliste pour qui, on l’a compris, il y a deux catégories d’Algériens colonisés, les bons indigènes qui acceptent la loi de l’occupant, et ceux qui refusent de se taire qu’on appelle « terroristes » C’est une façon de voir…

Il n’y a pas que Jean-Marie Le Pen qui s’effraye de l’incontrôlable dynamique de la vérité historique. À en juger par le silence des officiels algériens après la sortie de Macron, il semble bien que l’on redoute ce jour pas très lointain ou pourrait surgir la détestable question : qu’avez-vous fait de l’idéal de Maurice Audin ?

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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Le règne des loups

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INTEGRISME ET INSTITUTIONS

Le règne des loups

Les folles élucubrations des soi-disant illuminés en exégèse attaquant à coup de boutoir tout signe de modernité ne sont en réalité que des tirs-au-flanc.

Ces égarés du vingt-et-unième siècle pâtissent des œillères idéologiques. Leurs pensées sont tissées dans un discours de haine, d’inimitié, où l’amour de l’autre est proscrit à jamais. Les pulsions doctrinales d’un retour au puritanisme tartuffard animent et ragaillardissent les esprits obtus, accoutumés à la surenchère. Le philistinisme a eu comme effet corollaire, la violence et le mal.

Le temps a donné raison au temps. Au-delà des inquisitions, de la corruption et du népotisme, seule la rigueur politique et économique est capable de sortir un pays de marasme tant économique, politique et social. Il ne passe pas un jour sans mauvaise nouvelle pour la situation économique du pays qui va de mal en pis.

De façon générale, l’Algérie qui est un pays mono-exportateur s’arcboutant uniquement sur le secteur pétrolier s’est vite retrouvée sur les feux du chaudron une fois les prix de l’or noir ont enregistré une baisse sensible.

Dans un pays où les hydrocarbures financent pratiquement l’ensemble du budget de l’État, cette situation a de sévères répercussions. D’autant plus que depuis la découverte de l’or noir, l’Algérie n’a jamais réellement cherché à diversifier son économie.

Et pour ne pas arranger les choses, l’injection du venin intégriste à doses homéopathiques continues à dégainer ses dagues, et risque d’un jour à l’autre de basculer le pays dans le chaos si le régime en place reste impassible devant cette menace patente, à moins que cette menace soit brandie volontairement par le pouvoir. En somme, toute déviation de la ligne de conduite édictée par ces personnes aux esprits flasques est passible d’un châtiment corporel pouvant aller jusqu’à la mort.     

L’insouciante naïveté de quelques rares téméraires à critiquer un tant soit peu les gens du sérail se sont vite trouvés excommunier du club select et élitiste. La giberne emplie de haine et dardant des rayons de véhémences, les fiers nababs ont déchanté face aux horribles imprécations de leurs ex-compagnons de route. Le dissident est châtié par les soldats de Dieu et voué à la géhenne du pouvoir. La brèche ouverte par le pouvoir en place aux promoteurs de la bien-pensance moribonde a charrié la bourbe de l’ignorance crasse.

Au monde des intégristes, le soleil ne brille pas, le printemps n’existe pas. Les dons de thaumaturge et l’égotisme exacerbé font bon ménage au pays des folles gamberges. Les projets soporifiques transparaissent en filigrane et laisse dubitatif plu d’un. Les bêtises qu’ils en débitent coulent à flots. Agrippés à leur tour de Babel dans l’espoir de gagner une place au paradis, les visages décatis n’ont fait qu’inhiber le train de l’espérance.

Le changement leur fait peur, pourvu que rien ne change. L’altérité est perçue comme une menace aux yeux des adeptes de la pensée unique.

Recroquevillé dans sa tour d’ivoire, le pouvoir est incapable d’y remédier aux maux qui gangrènent la société. Une vie végétative peu rassurante vu la nonchalance et la velléité des gouvernants. Le refus de s’engager dans la rectitude politique, historique et morale engage sérieusement l’avenir du pays.

La classe dirigeante n’arrive pas à développer un sens du jugement et insuffler un nouveau dynamisme à une économie en stand-by. Des comportements ayant amplifié l’obsolescence rapide de tout l’appareil économique. Les réformes engagées marchent comme une écrevisse. Le rythme stratosphérique qu’impose la mondialisation ne laisse pas de place à l’amateurisme et à l’improvisation. Les prés ténébreux de l’impéritie où se lovent les gardiens de la morale et entourée d’une haie de baladins. Croyant être un modèle de vertu chevaleresque, les Saladin des temps modernes battent bec et ongles pour imposer leur vision du monde et de la vie.

Le sensationnel de bas étage exhibé haut et fort, et relayer largement par certains médias au service des monarchies du Golfe. Des concessions avec métayage arrangent les thuriféraires de crainte de se voir exclues du panthéon. De tels acoquinements ne peuvent être que le fruit d’une profonde abjection où le culte d’égoïsme bat son plein.

Auteur
Bachir Djaider (journaliste et écrivain)   

 




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Mohammed Dib en Finlande (I)

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De l’originalité des chemins vers l’autre parole

Mohammed Dib en Finlande (I)

Après une douzaine d’années d’expérience en Finlande, le forum  »Lahti International Writer’s Meeting » a commencé à attirer de plus en plus d’écrivains de tous les coins du monde, et cela grâce à ses festivités littéraires annuelles depuis 1963. Ces rencontres étaient organisés et financées par la Ville de Lahti, située au bord du lac Vesijärvi, à 100 kilomètres au nord-est de la capitale Helsinki.

En 1975, l’édition de l’année a porté sur le thème  »La littérature et l’identité nationale ». Pour les organisateurs, c’était un challenge de développer cette thématique avec des invités de qualité. Effectivement, après de longues préparations, une quinzaine d’invitations environ ont été envoyées à plusieurs auteurs d’envergure, et, enfin, la rencontre a eu lieu.

La littérature finlandaise : « l’autre parole »…

Parmi les éditeurs et les écrivains participants à cette rencontre figurent Mohammed Dib, Eugène Guillevic et tant d’autres. En se concentrant sur le fait d’être écrivain exprimant dans une langue étrangère, Mohammed Dib a attiré l’attention grâce à la qualité de son intervention et son procédé de véhiculer ses arguments. Cela fut une thématique majeure tant pour les organisateurs que pour les participants.

D’ailleurs, après cet événement marquant, l’éditeur finlandais Jussi Sorjonen, attiré par l’intervention de Dib, lui a vite proposé de traduire en finnois ses romans. Natalia Baschmakoff, sur le choix de Dib lui-même, a par la suite traduit les deux premiers chefs-d’œuvre de Dib  »La Grande Maison » et  »L’incendie ».

Depuis lors, Dib ne cessait plus de se rendre en Finlande à chaque occasion, particulièrement après la parution des deux traductions de ses romans. En 1979, il a reçu une invitation par une librairie pour parler au public finlandais de son parcours et de ses oeuvres. Dans la même année, la traduction en finnois de son roman  »La Grande Maison » venait juste de paraître.

En faisant la une du journal finlandais  »Uusi Suomi » le 29 juin 1980, il a commencé de plus en plus à attirer les lecteurs finlandais. En outre, il a contribué avec Natalia Baschmakoff à traduire en français des poèmes de Penti Hollappa pour le magazine « Books from Finland ».

En 1981, en passant des circonstances difficiles avec les Les éditions du Seuil, Dib réclame ses droits d’auteurs et la crise commence entre l’auteur et sa maison d’édition. Mohammed Dib retourne en Algérie, et peu de temps après, la Société nationale d’édition et de diffusion entame à ce propos une série de négociations avec les Éditions du Seuil, mais en vain. Par la suite, le premier ministre algérien et son ministre de la culture à l’époque ont décidé de ne verser aucun centime à Mohammed Dib, même pas pour se soigner. Les amis de l’écrivain et les intermédiaires ont essayé d’attirer l’attention des responsables algériens sur les circonstances dans lesquelles vivaient Mohammed Dib, mais en vain! Les autorités finlandaises sont alors intervenues pour lui offrir une bourse.

Mohammed Dib, à son tour, a continué à traduire en français des sélections de la poésie finlandaise contemporaine (1).

En 1983, il a contribué de nouveau à traduire une sélection de poèmes de Eino Julius Säisä, parue dans « Books from Finland ». Le succès de ses contributions est suivi d’une traduction d’une autre sélection de Paavo Haavikko, venant juste d’être nommé lauréat du fameux prix littéraire Neustadt. À souligner que la deuxième place du prix fut attribuée à Mohammed Dib, dont l’écrivain algérien Mouloud Mammeri fut membre de jury.

En 1985, Dib, aux côtés d’autres auteurs finlandais, a contribué remarquablement à la préparation du numéro juin – juillet du magazine  »Europe », consacrant à la Finlande une édition spéciale intitulée  »Littérature de Finlande »’. Avec quelques phrases chargées d’émotion, il écrit ceci:

 »Terre des limites. C’est la réalité lancinante de la Finlande, elle vous accueille dès la côte incertaine, qui surnage à peine de la mer et, où que vous alliez ensuite, vous ne cessez de faire l’expérience de la raréfaction – raréfaction des choses, des êtres: d’un coup, il y a trop d’espace, l’air est trop léger, le ciel trop vaste. Et le silence… Découvrir l’originalité de ses chemins, c’est se mettre à l’écoute d’une autre parole… »

Dans la même année, il a publié son premier roman de la trilogie nordique  »Les terrasses d’Orsol ». (A suivre)

H.A.

Note

1- Djamel Ghellab, lecture du recueil ’’Ombre gardienne’’ DE Mohamed Dib, paru le 6.8.2008 sur Diwan El-Ara

Auteur
Hamza Amarouche

 




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De Larbi Ben M’hidi à Maurice Audin

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GUERRE DE LIBERATION ET MEMOIRE

De Larbi Ben M’hidi à Maurice Audin

Larbi Ben M’hidi n’a-t-il donc pas été tué par les paras de l’armée française ?

L’État français, en la personne d’Emmanuel Macron, admet sa responsabilité dans la pratique de la torture en Algérie. C’est du moins admettre qu’elle a existé (ce qu’elle a fait massivement et systématiquement, ce qui a été jusqu’à maintenant dénié ou justifié). Ceci est effectué à travers une figure précise : Maurice Audin était un Français d’Algérie, un membre du Parti communiste algérien, un universitaire reconnu. 

Il y a quelque chose de malsain dans l’isolement de cette victime, comme si son statut triplement privilégié par rapport à l’ensemble des individus engagés dans la lutte indépendantiste en faisait une victime plus regrettable.

En France, cette figure, ou plutôt sa disparition, a influé comme un signe majeur : durant le conflit, un comité a porté son nom, l’édition du livre L’Affaire Maurice Audin a eu une répercussion importante, d’autant plus par son interdiction immédiate par la censure. 

Après le conflit, cette « figure » est devenue emblématique. Le fait qu’il ait appartenu au Parti communiste algérien a permis au PCF de l’héroïser, en occultant de nombreuses vérités. Le communiste Pierre Laurent prétend le 13 septembre que son parti a « tant donné dans la lutte anticoloniale ». S’agissant de la guerre d’Algérie, voici un mensonge éhonté. 

Ce que le PCF d’alors a en effet « donné », c’est d’abord son vote pour les pouvoirs spéciaux qui enverront tant de rappelés participer à une « pacification » criminelle — quoi qu’ils en aient eu, selon les cas — et de nombreux tortionnaires. Le PCF n’était pas seul dans ce cas : l’unanimité a prévalu. Et c’est pourquoi socialistes et communistes ont longtemps participé au trou de mémoire à ce propos. Il est symptomatique que le dirigeant « reconnaissant » enfin la pratique de la torture n’émane d’aucune de ces familles politiques.

Ce que le PCF a encore « donné », c’est le discrédit jeté contre les formations algériennes en France (dès le MTLD dont Messali Hadj s’était distancé de son obédience communisante initiale ; et plus encore le FLN dont le PCF refusait le projet indépendantiste, au nom de l’« internationalisme prolétarien », surtout pour régenter le PCA qui représentait les travailleurs européens en Algérie, et pour essayer de contrôler l’immigration algérienne en France). Le PCF suivait en cela ses prolétaires, pour beaucoup indifférents ou hostiles à l’égard de cette dernière. Les rivalités d’appareils accentuèrent ces oppositions. Elles contribuent à expliquer, par exemple, que la tuerie du 14 juillet 1953 à Paris — où 6 manifestants algériens non violents et un militant cégétiste tombèrent sous les balles de la police — fut escamotée par le PCF, qui l’enfourna dans ses oubliettes très encombrées.

Mais ce que le PCF a « donné » ensuite, après la guerre d’Algérie, ce fut une légende récupératrice. Une minorité de syndicalistes de base, de militants du PC sans responsabilité hiérarchique, d’intellectuels et d’étudiants plus ou moins apparentés, avaient dénoncé la torture et aidé la FF-FLN ; cette minorité avait eu raison alors. Sa réputation émérite fut appropriée par l’image globale du parti, surtout autour de 1968, lorsque l’anticolonialisme et le tiers-mondisme devinrent un vecteur important de l’idéologie révolutionnariste (sans révolution). Cette gloire nouvelle, usurpée (encore une !), a permis d’occulter le rôle réel du PCF durant la guerre d’Algérie et l’apathie de la classe ouvrière dans son ensemble, sauf une infime minorité dissidente, à l’égard des pratiques anti-algériennes en France (apathie que dénonçaient le Comité Audin et, d’autre part, les communiqués de la FF-FLN).

Maintenant, lorsque le PCF s’ennoblit d’avoir « tant donné » dans cette lutte qui serait enfin légitimée, il pratique un mensonge actuel sur le passé, au moment même où il s’agirait enfin de « reconnaissance historique ». Ladite reconnaissance ne serait-elle qu’une chasse gardée à contrôler pour la réduire à une coque vide, motif à génuflexions falsificatrices ?

Cette contradiction où les intérêts présents continuent d’occulter et de travestir l’histoire collective se retrouvent en Algérie, où les péripéties autour du film consacré à Larbi Ben M’hidi, produit et censuré par deux ministères algériens, soulignent le caractère encore énigmatique de l’histoire franco-algérienne (en particulier car cet homme politique a été pendu, par des sections de l’armée française ; à l’évidence, le contenu déchiré de cette histoire est beaucoup plus général). 

Je l’évoque ici du point de vue d’un vivant en France. Articles et commentaires de points de vue algériens ont mentionné les enjeux de pouvoir, les travestissements idéologiques, l’usurpation d’un héroïsme qui, en fait, n’est pas revenu au « peuple tout entier », mais à l’Etat bureaucratique-militaire qui s’en est paré (et emparé). 

Il ressort notamment des attendus de la censure qu’il ne faudrait pas rappeler les divisions internes du FLN durant la lutte d’autodétermination. L’histoire ne devrait pas être représentée, car elle fissure les fictions présentes, délégitime les monopolisateurs de l’indépendance confisquée, qui semblent fort déconsidérés. 

L’État algérien prétend gouverner les mémoires, il tend à les écraser sous le dogme religieux et sous le dogme du nationalisme. 

Les récents anathèmes lancés contre la figure d’Abane Ramdane, et ce jusqu’à la justification tardive de son assassinat par son propre parti, au motif qu’il aurait été un « traitre », et encore l’assertion fausse selon laquelle la guerre d’indépendance aurait été uniquement un mouvement islamique, vont dans le même sens d’une instrumentalisation du passé par un pouvoir qui veut bâillonner le présent. 

Ceci revient à dire – qu’il faut se taire – que, au sud de la Méditerannée, on ne doit pas énoncer ni réfléchir l’histoire – surtout quand son héritage se prolonge actuellement.

Au nord de cette mer, selon d’autres modalités qui ne soumettent pas un film aux ministères des Cultes et de l’Histoire, l’actualité montre que celle-ci demeure fragmentée dans la conscience collective. 

Si l’intrication franco-algérienne accentue cette irrésolution du passé, elle poursuit une coutume assez commune : l’incapacité à établir lucidement, à reconnaître socialement, les enjeux et les drames anciens tant que vivent ou survivent nombre de leurs acteurs, et-ou de leurs descendants directs. 

Pour l’histoire de France, il suffira de rappeler, pour illustrer cette « règle », la très longue occultation des relations réelles de la Collaboration avec l’occupant nazi : résistants de la dernière heure, obscurs affairistes, délateurs anonymes, traditionnalistes, antisocialistes, antisémites, zélateurs d’une Europe militarisée, fonctionnaires obéissants, ont formé le socle dominant de l’Occupation. Lorsque le vent a tourné, à la joie collective de la Libération ont correspondu une amnésie, la reconversion discrète d’une majorité silencieuse, masquée derrière le défoulement exutoire de vengeances particulières et officialisée par quelques jugements « pour l’exemple ». 

Le caractère réactionnaire de ces composantes a perduré les décennies suivantes par dessous le conformisme gaulliste, et beaucoup de leurs fonctions se sont poursuivies : Maurice Papon est le cas le plus connu, dont le passé des années 1940 a préparé l’avenir des années 1950-1960, à Constantine et à Paris. La chape de silence gêné se prolongera jusque dans les années 1980 au moins. Par exemple, le film de Marcel Ophuls Le Chagrin et la Pitié, chronique d’une ville française sous l’Occupation (1970) sera interdit de retransmission par la télévision d’État. 

On a souvent dit que la lutte indépendantiste algérienne était comparable à la Résistance française. Il semble aussi que l’après-guerre en Algérie ait des analogies avec l’après-guerre (l’après-Collaboration) en France. 

Et cette constante s’alourdit en ce qui concerne l’histoire de la « guerre d’Algérie ». S’il est vrai que près des trois quarts des Français aujourd’hui ont une « mauvaise opinion » des Algériens tandis que les autres Maghrébins sont moins massivement méjugés, c’est à la pression du passé qu’il faut sans doute l’attribuer en partie. 

Les représentations de « mémoires partiales » – du point de vue de la société française, ce sont les Pieds-noirs, les soldats français rappelés, les harkis de diverses natures, les procoloniaux et les ultras – ont occupé, occupent encore un écran global devant lequel on se résigne au motif que chacun avait ses raisons et son point de vue. C’est bien certain : le dépassement historique collectif (qui n’est pas spécialement une question historiographique) consisterait justement à faire la part de ces engagements et de ces contradictions, à surmonter sans plus s’y réengager les clivages généraux qui ont embarqué les destins particuliers. 

De façon significative, les émigrés algériens en France qui, pour beaucoup, y sont demeurés après 1962 et qui eurent un rôle décisif dans la lutte d’indépendance, sont absents de cet éventail. Leur silence à lui seul indique la profondeur du trou de mémoire.

Devant cette réalité sociologique, politique et culturelle, les deux États contribuent chacun de son point de vue à le cimenter. On veut là perpétuer la gloriole nationaliste du népotisme militaire ; on veut ici exempter le colonialisme, protéger ses archives et ses fonctionnaires, ménager des électeurs rapatriés. Et quand on les ouvrira aux chercheurs, dira-t-on qui les a triéesdepuis soixante ans ? Un seul exemple : les archives de services fluviaux en France autour des années 1960-1962 ont disparu ; elles auraient permis de comptabiliser les corps jetés à la Seine à Paris, glissant disparaissant en aval, jusqu’à Rouen…

Un autre facteur influe dans les deux sociétés : on craint de favoriser des affrontements actuels en déligitimant les instances dirigeantes et leurs institutions par la reconnaissance de leurs usurpations et de leurs pratiques barbares anciennes. En France, on ne dira trop rien du racisme anti-algérien des années 1950-1960, pour ne pas « réveiller » maintenant sa survivance ; on ne dira trop rien des crimes de guerre civile commis contre les immigrés d’alors (1954-1962). On ne dira rien pour des foules de raisons, mais aussi pour « ne pas dresser » contre les forces de l’ordre d’aujourd’hui des composantes sociales marginalisées. 

À la limite, on ne démêlera pas la responsabilité des ultra-coloniaux et des services occultes français dans l’engrenage de violence urbaine durant la guerre d’Algérie, et ce pour entretenir une dénonciation indifférenciée du terrorisme attribué en bloc à un satan permanent (cf. le monstrueux FLN vu par la France profonde durant ce conflit). 

Ainsi l’irrésolution et le refoulement d’un passé confus servent des amalgames dangereux aujourd’hui (comme je l’ai mentionné dans ma chronique sur la réaction mémorielle autour du 17 octobre 1961). À l’inverse, l’élucidation et la reconnaissance des drames d’avant-hier, en ce qu’ils ont eu de spécifique et de contradictoire, contribuent à tracer d’autres voies aujourd’hui en comprenant mieux la différence des temps. « Le passé est le passé », dit un proverbe. Encore faut-il le reconnaître. Sinon il risque de se re-présenter.

Si l’on admet que les États n’ont rien à décider en principe à l’orientation de la recherche historique, on souligne moins souvent qu’ils n’ont rien à faire non plus dans la communication générale du rapport au passé qu’une société dans son ensemble assume au cours de son évolution – ou qu’elle n’assume pas. Dans l’histoire sociopolitique, ne rien entendre, ne rien voir, ne rien dire n’est pas signe de sagesse. Sauf, comme le quatrième singe le plus souvent absent des figurines de ce mythe ancestral, à ne pas commettre aussi ce qu’il perçoit, tout bouché qu’il est.

Ceci s’impose également au cours des rencontres, des symbioses partielles, entre des sociétés. L’intrication franco-algérienne constitue un de ces ensembles « communs multiples » que beaucoup vivent de l’intérieur et qui concerne tous, comme dimension influente des deux sociétés. 

Il ne sert à rien de demander si étaient « nécessaires » les guerres coloniales et les guerres anti-coloniales : le fait est qu’elles ont eu lieu. 

Elles ont produit gens de toutes sortes, et des sociétés multiples. Cataloguer, ethniciser, fixer des « groupes » supposés est malsain et alimente anathèmes et mensonges, fermetures. Ma perspective, depuis mon histoire personnelle, serait de proposer des éléments, historiques, actuels, vers cet avenir déjà présent pour beaucoup.

On ne réécrira pas le passé. 

Il est déjà assez difficile de l’écrire. On s’assume en cherchant à comprendre, à le reconnaître.

Auteur
Jean-Louis Mohand Paul

 




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