20 avril 2025
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Vérités sur le duo Bouteflika-Khelil

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A l’écoute de M. Malti

Vérités sur le duo Bouteflika-Khelil

Hocine Malti, ex-vice president de Sonatrach, livre à Radio Constantine quelques révélations sur les relations Bouteflika Chakib Khalil VIDEO

 

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Gouverner caché, c’est la nouvelle tendance en Algérie

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Opinion

Gouverner caché, c’est la nouvelle tendance en Algérie

Qui gouverne en Algérie ? Bien malin est celui qui peut répondre à cette question, parce qu’un stratagème a été conçu pour que personne, ou presque, ne puisse remonter jusqu’au centre de la prise de décision.

Au lieu de chercher une solution au problème posé par l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika, conformément à la constitution, un ou des malins sont passés outre, en s’emparant des leviers de commande et en laissant entendre par des marionnettes que le chef de l’Etat gouverne le plus normalement du monde.

Un stratagème unique dans les annales, qui a pu marcher un certain temps, certes, mais qui ne mènera nulle part, la bonne gouvernance étant basée sur la sincérité des gouvernants et la confiance des gouvernés. Deux principes quasiment absents dans les rapports qu’entretiennent de nos jours les Algériens entre eux.

En 1992, après la démission de Chadli Bendjedid et l’interruption du processus électoral, un haut comité d’Etat (HCE), composé de cinq membres, dont un président, a été créé pour une période bien déterminée. Ce comité a géré les affaires du pays au su et au vu de tous, même s’il y a beaucoup à dire sur sa gouvernance chaotique.

En 2018, des gens parlent des « plus hautes autorités » du pays sans vouloir, ou plutôt sans pouvoir, les citer nommément. A croire que chacun trouve son compte dans cette gouvernance fantomatique.

Le cas de Djamel Ould Abbès, le secrétaire général du FLN, est encore plus édifiant. En effet, quand une collaboratrice lui passe un téléphone portable en public pour répondre à un appel important, elle lui dit que c’est la Présidence.

Dans les années 1980, un ministre algérien a bien affirmé avoir parlé à un avion détourné et immobilisé sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumediene. Dans les années 2000, Djamel Ould Abbès, lui, pourrait aisément dire qu’il a parlé à la présidence de la République.

Dans les années 2000 toujours, quand le chef de l’Etat ne participe pas à une réunion internationale, pour les raisons que l’on sait, on annonce clairement qu’Abdelkader Bensalah, le président du Sénat, ou un autre, le représentera. Mais quand un ordre de grande importance est donné, suivi d’un contre ordre parfois, personne ne viendra nous dire d’où ça vient. Un peu et on nous dirait : circulez, vous êtes encore immatures pour le savoir !

Gouverner caché et continuer à foncer droit dans le mur, telle semble être la situation qui prévaut actuellement dans le pays. Heureusement que cela ne pourra pas continuer plus d’une année. Pourvu qu’en 2019 la montagne n’accouchera pas d’une souris !

 

Auteur
Ahcène Bettahar         

 




Défense absolue et intransigeante

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Liberté d’opinion et d’association

Défense absolue et intransigeante

L’usage de la force et de mesures d’interdiction de l’expression ne sont pas les caractéristiques de l’Etat de droit.

L’interdiction de deux associations féminines à Oran, et la déclaration de Monsieur Noureddine Boukrouh sur ce qu’il subit en ce moment, outre à tellement d’autres faits injustes et illégaux, justifient cette contribution. Pour éviter tout malentendu, il ne s’agit pas ici uniquement de ces deux associations et de ce Monsieur.

La seule société qui mérite le respect, le seul État qui voudrait ne pas être dénoncé comme illégitime sont la société et l’État où la liberté citoyenne d’opinion et d’association est absolument libre et totale.

Tant que la confrontation se déroule dans le domaine des idées, la limiter ou, pis, l’interdire relève de plusieurs défauts, et cela que l’on soit citoyen ou, plus gravement encore, un représentant de l’État.

Premièrement. Un citoyen qui ne respecte pas ce genre de liberté démontre la faiblesse de ses propres opinions dans la confrontation pacifique des idées. Quant à l’État, il manifeste la même carence, mais aggravée par son attitude dictatoriale ; elle est illégitime étant donné qu’aucune volonté populaire ne l’a chargé d’agir de manière autoritaire.

Deuxièmement. Limiter ou interdire la liberté dont il est question est une violence de fait. Le citoyen qui la dénie est susceptible de provoquer une contrer-violence, dont il est le premier responsable. Quant à l’État, cette violence est manifestée par des mesures juridiques (des « lois » sur mesure, mais hors de la mesure reconnue par la justice universelle) ou répressives. Dès lors, il se rend le premier responsable d’une contre-violence qui pourrait contester cette violence.

Troisièmement. Toute société humaine a besoin de la liberté dont il est question pour discuter les problèmes en son sein, afin de trouver les solutions adéquates. Autrement, cette société cause des ressentiments légitimes qui peuvent, à la longue, se transformer en confrontation violente. Là, encore, le responsable est le citoyen ou/et l’État niant la liberté en question.

Quatrièmement. Cette liberté doit être totale, tant que son expression réside dans le domaine des idées. Les extrémistes de tout bord, comme les modérés et les conservateurs ont le même droit. À la confrontation publique de montrer le bien ou le mal fondé des idées défendues par les uns et les autres. Si une idée est acceptée par la majorité des citoyen-ne-s, soit elle est conforme à leur intérêt véritable, alors  elle devient légitime et il faut trouver les moyens de la concrétiser ; soit cette idée manipule les citoyen-ne-s dans un but inavoué, contraire à leur intérêt véritable, et favorable à une caste dominante ou aspirant à dominer. Dans ce dernier cas, il est inefficace, à long terme, d’interdire l’expression de ces idées ou des associations qui les produisent, car ces idées continuent de manière plus ou moins clandestine à exister. La réelle efficacité est de les discuter et de parvenir à montrer aux citoyen-ne-s en quoi ces idées leur sont néfastes.

On pourrait objecter : laisser ce genre de liberté a porté les fascistes et les nazis au pouvoir, ou les islamistes réactionnaires à prendre le pouvoir en Algérie et en Égypte. Ce n’est pas entièrement vrai. Car, dans ces cas, la propagande des idées fut menée parallèlement et complémentairement avec l’exercice de la violence physique. Ce fut, chez les fascistes et les nazis, celle de leurs groupes para-militaires, de manière organisée et systématique ; quant aux islamistes réactionnaires, les agressions physiques, allant jusqu’aux assassinats, commencèrent bien avant l’interruption du processus électoral en Algérie.

Par conséquent, tant que la confrontation demeure dans le domaine des idées et des associations qui les défendent, la liberté est absolument nécessaire. Même si ces idées appellent à une résistance violente ou armée. Tant que cette dernière ne s’est pas concrétisée, c’est par les idées qu’il faut en démontrer l’illégitimité. Et si l’on a peur que le peuple, malgré cela, y succombe, c’est que ce peuple soit est soumis à une servitude telle que la résistance violente lui paraît la seule solution, soit il n’a pas bénéficié d’une correcte explication de la part des personnes qui contestent le recours à la violence et à la lutte armée.

En Algérie, la preuve éclatante est présente : la victoire militaire sur les islamistes réactionnaires n’a pas réellement entamé leur présence idéologique. Dans ce domaine, s’ils ne triomphent pas, ils demeurent hégémoniques (1). Et la preuve que les détenteurs de l’État actuel, malgré la manipulation des élections, ne parvient pas à convaincre de sa légitimité la partie des citoyen-ne-s les plus honnêtes et éclairé-e-s, c’est le harcèlement répressif, sous diverses formes, de la liberté d’opinion et d’association. Cependant, l’histoire humaine universelle l’a démontré et continue à le démontrer : les bourreaux de la liberté citoyenne passeront, sans gloire, mais la liberté refleurira par l’action de la partie la plus consciente et la plus honnête du peuple !

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1)   Voir  HÉGÉMONIE CULTURELLE : L’ENJEU FONDAMENTAL, in :

https://lematindalgerie.comlenjeu-fondamental-limportance-de-la-methode-i

https://lematindalgerie.comdu-spirituel-ii

https://lematindalgerie.comlenjeu-fondamental-connaitre-et-distinguer-iii

 

Auteur
Kadour Naïmi

 




« L’Etat islamique de Mossoul, histoire d’une entreprise totalitaire » de Hélène Sallon

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Publication

« L’Etat islamique de Mossoul, histoire d’une entreprise totalitaire » de Hélène Sallon

Voilà un livre qui plonge son lecteur dans l’horreur du totalitarisme de Daech. L’auteur s’est employé dans son récit de la prise de la ville de Mossoul par les jihadistes du proto-Etat islamique à raconter par le menu la vie des Mousouliouttes, leur quotidien et leurs épreuves. Par tableaux, tranches de vie et témoignages particulièrement poignants, Hélène Sallon progresse et nous livre l’histoire de cette occupation moyen-âgeuse de Mossoul.

Il y a comme une fatalité dans la prise de Mossoul, celle de la lâcheté de l’Etat central miné par le tribalisme. Chiite contre sunnite est le tuf de la faillite de l’Etat irakien. Incapable de s’élever à la hauteur des exigences de l’heure, le président Nouri Al Maliki s’est enfermé dans cette camisole religieuse, teintée d’ethnicisme. En 2011, il nomme pour la déjà problématique Mossoul, un général à la triste réputation de tortionnaire. Mehdi Al Gharawi est un chiite comme le président. Les forces militaires qu’il commande suscitent l’irritation et la réprobation du tout Mossoul.

En réalité la prise de cette ville est facilitée par les erreurs du président dans le choix des hommes. Des groupes d’insurgés se constituent. « L’Etat islamique en Irak profite de cette mobilisation contre les autorités chiites de Bagdad pour marteler son message dans les mosquées et pour infiltrer le mouvement ». Donc Daech a été servi surtout par l’incompétence des autorités de Bagdad. Activités mafieuses, corruption, intimidations, trafics en tous genres, répression, les officiers installés par Bagdad à Mossoul ont tout fait pour s’aliéner la population. « Les gens n’ont pas réagi lors de l’offensive de l’Etat islamique car ils étaient fatigués après cinq années comme celles-là. Mossoul était comme un corps malade qui attendait le meilleur moment de mourir », résume Mosul Eye, un bloggeur abondamment cité dans l’ouvrage. Cerise sur le gâteau, «le groupe djihadiste a trouvé un nouveau souffle dans le conflit syrien qui a débuté en mars 2011 ».

Le groupe djihadiste a entretemps posé ses jalons en Syrie, prenant le contrôle de régions entières. « En Irak, après avoir regarni ses rangs avec des évasions massives de prisons entre mi-2012 et mi-2014, l’EIIL s’est emparée de Faloudja et d’une partie de Ramadi dans la province sunnite de l’Anbar, en janvier 2014 ». Alors quand ce groupe a mené son attaque sur Mossoul, rares ceux qui croyaient à sa réussite, pourtant la situation sur le terrain était chaotique. Toutes les alertes lancées par l’armée en direction de Bagdad sont restées lettre morte. Le président a même refusé l’aide des Kurdes. L’attaque a eu lieu le 6 juin 2014. « La défaite est humiliante pour les forces irakiennes. Deux divisions de l’armée et trois divisions de la police fédérale, équipées et formées par les Américains ont été mises en déroute par deux mille assaillants ». Et le reste est raconté par Hélène Sallon : la débandade de l’armée, l’arrivée des djihadistes à Mossoul, la méfiance de la population, puis les premières mesures totalitaires du proto-Etat islamique. Les châtiments corporels les plus insoutenables, les exécutions publiques, les interdictions les plus invraisemblables, les privations diverses,… la peur règne à Mossoul tombée sous le joug des djihadistes. La hisba sème la terreur. Les djihadistes pénètrent dans l’intimité des foyers pour régir leur vie.

Alors « à l’annonce de l’offensive sur Mossoul, mi-octobre 2016, les djihadistes sont fébriles ». Ils pratiquent la politique de la terre brûlée, utilisent la population comme bouclier humain. Rien ne les répugne.

L’ouvrage s’attarde en plusieurs chapitres sur la situation des Mossouliotes sous les djihadistes, puis retrace par le menu l’offensive, le tout sur la base de témoignages croisés de militaires irakiens et de civils ayant vécu de l’intérieur les combats.

K.G.-A.

« L’Etat islamique de Mossoul, histoire d’une entreprise totalitaire » de Hélène Sallon, publié chez la Découverte.

 

Auteur
Kassia G-A.

 




Amnesty International et son droit d’étiquetage !

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Migration

Amnesty International et son droit d’étiquetage !

Opération d’expulsion de migrants subsahariens d’Algérie.

Evoquant la question des migrants subsahariens, l’ONG Amnesty International affirme dans son dernier rapport que « l’expulsion de 6500 migrants en décembre dernier par l’Algérie, s’est faite sur  la base d’un profilage ethnique». 
Cette critique trouve sa source semble-t-il, à partir des observations formulées par le gouvernement nigérien adressées à son homologue algérien, l’accusant d’avoir envoyé au Niger des ressortissants de différentes nationalités africaines, notamment des guinéens et des maliens qui figureraient parmi les personnes rapatriées. 
A ce propos, est-il besoin de rappeler que les migrants africains restent difficilement identifiables dans la mesure où à l’approche des frontières algériennes, ils se débarrassent de tous les documents susceptibles de les repérer et partant, de permettre leur reconduction dans leurs pays d’origine ?
Même le Haut Comité aux réfugiés (HCR) n’est pas parvenu à dénombrer ceux qui, parmi eux, ont fui des conflits locaux, au Sierra Léone, au Libéria, en République démocratique du Congo, au Nigéria, en Côte d’Ivoire et surtout au Mali.
Est-il besoin, aussi, de rappeler que le gouvernement nigérien, signataire d’un traité de reconduction des migrants avec l’Algérie, a toujours insisté pour récupérer ses ressortissants en errance, allant jusqu’à alerter les autorités algériennes sur la probable présence d’éléments terroristes parmi eux. Le fait avait suffi pour inciter les autorités algériennes à déclencher une vaste opération de rapatriement qui s’est déroulée en trois phases,  la dernière ayant eu lieu vers le mois de septembre passé, et forcément, comme nous l’avons dit supra, des maliens, guinéens, voire d’autres nationalités, s’étant présentés aux autorités algériennes en tant que nigériens ont été refoulés vers le Niger !

Humanité ou fermeté sur les migrants, en l’état le discours officiel est contrasté entre ceux  qui redoutent un durcissement à venir concernant le séjour des migrants, ou ceux parmi leurs adversaires qui y voient un risque d’ « un appel d’air » si le gouvernement décide de les «régulariser ».

Un ancien Premier ministre avait jugé que nous devons continuer d’accueillir les migrants, car c’est notre tradition : ce sont les invités de l’Algérie, a-t-il affirmé.
L’actuel locataire du palais du gouvernement Ahmed Ouyahia, est tout contre cette politique parce que :
1. Ces gens-là sont rentrés en Algérie de manière illégale
2. La loi algérienne n’autorise pas les recours à la main-d’œuvre étrangère. Nous avons des travailleurs chinois qui exercent dans le cadre des contrats conclus avec des entreprises chinoises. Mails ils ont des contrats renouvelables.
3. On ne dit pas aux autorités de jeter les migrants à la mer ou au-delà des déserts ; le séjour en Algérie doit obéir à des règles. On ne laissera pas le peuple algérien souffrir de l’anarchie.

Les derniers chiffres disponibles faisaient état de quelque 50 000 à 75 000 migrants subsahariens en situation irrégulière ; même si on relève que des migrants de huit nationalités résident de manière clandestine en Algérie, la migration subsaharienne est essentiellement malienne et nigérienne, car les ressortissants de ces deux pays n’ont aucune peine à circuler, librement, dans le grand Sahara.

Il faut dire aussi que 42% de ces migrants clandestins ont décidé de s’installer définitivement en Algérie, preuve s’il en est que le pays est non seulement sûr, mais aussi attractif.
Et c’est pourquoi il est ciblé ! N’en déplaise à ceux qui ont inspiré les rédacteurs du rapport d’Amnesty International et qui, selon « le droit d’étiquetage » qu’ils se sont arrogés, le présentent  comme un pays « hors normes internationales » !

D’ici avril 2019, il y aura encore d’autres rapports d’ONG qui vont tenter de noircir davantage l’Algérie qui, même s’il faut le reconnaitre, n’a de démocratie que celle qu’elle affiche en façade, tout comme d’ailleurs la majorité des pays arabes  et son classement en queue de peloton dans l’éducation par exemple où le climat des affaires est amplement justifié. Ces mêmes ONG n’ont rien trouvé à dire concernant, par exemple, les traitements infligés aux migrants en Grèce, en Espagne où un algérien a succombé aux coups qui lui ont été infligés, ou encore au Maroc où les subsahariens sont confrontés à un racisme intolérable notamment à Casablanca ! Ou en France où les autorités ont utilisé la force pour déloger les migrants installés à Calais.
Ceci pour dire le manque d’objectivité qui caractérise leurs rapports « à géométrie variable » !

Les migrants clandestins pour Ahmed Ouyahia sont porteurs de fléaux comme les crimes et le trafic de drogue !
Selon quelques analyses, certes « hardies » le patron du RND et néanmoins Premier Ministre, un œil sur 2019, se signale aux architectes de la politique internationale en se présentant comme l’«homme d’Etat» incontournable qu’il faut, d’ores et déjà, soutenir. La majorité silencieuse qui ne veut pas vivre dans l’anarchie, comme il l’a lui-même souligné, a parfaitement compris son message.

Pour les Européens, il pourrait être un partenaire idéal pour « gérer » le dossier des migrants dans la mesure où leurs experts prévoient la poursuite des flux migratoires vers l’Europe en raison des conflits en Afrique et aussi au Moyen-Orient.
Ses propos ont été, d’ailleurs, confortés par le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel qui estime que l’immigration clandestine africaine constitue une « menace pour la sécurité nationale » ; il a ajouté que « le gouvernement était en phase de prendre des mesures urgentes pour faire face aux flux importants de migrants clandestins, derrière lesquels se cachent des réseaux organisés ».
Notre pays est, de plus en plus, assailli par des grappes d’Africains, Nigériens et Maliens majoritairement, qui ont élu domicile dans les rues ; à croire que le mouvement migratoire, même s’il a connu des reflux en 2017 à l’occasion de l’opération de retour enclenchée conjointement par l’Algérie et le Niger, et aussi le Mali avec lesquels nous avons un traité de reconduction des ressortissants, reste malgré tout stable, voire en croissance continue car il s’installe dans la durée.

Le gouvernement continue de tolérer cette migration clandestine, entrecoupée d’opérations ponctuelles, d’arrestations et de reconduites aux frontières, signe manifeste qu’il n’est pas disposé à la régulariser. Les pouvoirs publics sont pour « un règlement global » de l’émigration clandestine à travers, notamment, le développement des économies subsahariennes et le renforcement de la stabilité interne des pays concernés. Avec les événements du Sahel, notre pays a renforcé la sécurité à ses frontières, tout en affirmant ne pas vouloir jouer le rôle de « gendarme » de l’Europe, comme l’a fait Kadhafi par le passé.

Pourra-t-il, pour autant, juguler les vagues de plus en plus nombreuses des migrants, notamment pendant cette saison estivale propice aux mouvements migratoires, sans compter la ténacité hors du commun de ces personnes qui, autant de fois refoulées, réussissent souvent, avec femmes et enfants, à forcer les points faibles du dispositif censé contrôler leur flux ?

Autre question, l’Algérie a-t-elle vocation à accueillir toute la misère de l’Afrique ? Auquel cas, il faudrait interroger les Algériens dont la patience n’a d’égale que la générosité dont ils font montre à l’égard des migrants clandestins livrés, faut-il le dire, à eux-mêmes ! Certes, il y a la nécessité de comprendre ici qu’on a à faire à des êtres qui méritent cet humanisme évident qui fonde l’existence même de notre civilisation ; ces gens-là, pour la plupart, fuient la guerre et l’oppression ; ils recherchent un meilleur avenir économique et tentent simplement d’améliorer leurs conditions, en prenant le risque de laisser leurs vies dans le désert du Sahara. Cela devrait rappeler qu’il est dans la caractéristique même de chacun d’entre nous de toujours chercher à améliorer son sort.

Difficile de reprocher à ces individus, à ces familles, à ces groupes, ce que nous serons les premiers à tenter, ce que nos harragas tentent, d’ailleurs, chaque jour, si nous avions à subir la même situation !
Il faut aussi rappeler et avec force que la situation de ces migrants est créée au départ par la déstabilisation et l’effondrement politique et économique de leurs pays aux mains de potentats qui refusent l’alternance et s’accrochent au pouvoir, quitte à tout brûler.

Avec la bénédiction des grandes puissances qui profitent de leurs richesses naturelles !
Et sous le regard complaisant de pas mal d’ONG y compris Amnesty International qui roulent pour ces dernières !
A exiger plus de fermeté au niveau des frontières et demander, à minima, l’expulsion de tous ces Africains en situation irrégulière, il va se trouver, bien évidemment, quelques «humanistes», dont Amnesty International et ses consultants locaux, pour dire qu’il ne faut surtout pas le faire, alors que la grande majorité d’entre ces Subsahariens n’a ni diplôme ni formation encore moins un métier la rendant éligible au séjour régulier dans notre pays.

Le gouvernement pourrait-t-il, toutefois, faire l’effort de «régulariser» tous ceux parmi les migrants qui, qualifiés, expriment le souhait de rester en Algérie pour y travailler, par exemple dans le secteur de l’agriculture et du BTPH qui connaissent d’énormes déficits en matière de main-d’œuvre ? A charge pour lui de réformer notre réglementation au plan du séjour et de l’emploi des étrangers.

Quant à ceux qui n’ont pas vocation à rester, ils doivent être reconduits aux frontières, et en cela Ahmed Ouyahia a parfaitement raison, dès lors où ces gens-là constituent une «menace pour la sécurité nationale» !
Pour en finir avec nos amis d’Amnesty International, on est prêt à leur prêter deux neurones d’intelligence pour peu qu’ils consentent à répondre à notre ministre des affaires étrangères Abdelkader Messahel invitant les observateurs « à se poser la question de savoir comment des familles entières parviennent à traverser le désert le plus dangereux du monde, et finir sur les bords de la méditerranée, en parfaite santé » ! 

Auteur
Cherif Ali

 




Les associations ou la démocratie du quotidien en Algérie

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Les cas du Sous-Marin et de l’Afpec

Les associations ou la démocratie du quotidien en Algérie

Les dernières incursions de l’administration algérienne contre des associations d’Alger et d’Oran trahissent délibérément les contours autoritaristes de ce qui nous tient lieu de pouvoir et confirment la volonté politique d’un Etat qui, en réalité, n’a jamais prévu d’accorder quelque espace que ce soit aux acteurs de la société civile.

La brutalité avec laquelle les représentants de l’Etat agissent à l’encontre des responsables associatifs est bien la preuve qu’idéologiquement le disque dur est toujours celui des années 70. Lors des débats parlementaires sur la nouvelle Loi de 1987, les députés de l’époque inventèrent une vision topographique de la démocratie.

« Les associations ne doivent pas rentrer dans nos dix-huit mètres », disaient-ils crânement, persuadés que les véritables décideurs approuveraient leur boutade de mauvais goût.

Même si la nouvelle loi semblait vouloir rompre avec le régime de l’agrément préalable et du tout-administratif, les députés avaient largement inspiré la véritable stratégie législative et réglementaire consistant à empêcher à tout prix que la société civile puisse se doter d’outils institutionnels autonomes en inventant plusieurs types d’agréments et de procédures dilatoires.

Et si l’Etat algérien et ses agents sont à ce point opposés à un fonctionnement autonome ou libre des associations, c’est peut-être parce que ces dernières sont l’incarnation de la démocratie à l’échelle citoyenne, l’assemblée générale constituant le corps électoral, le Conseil d’Administration étant le parlement et le Bureau de l’association figurant l’exécutif.

Dans nombre de pays, les élites politiques, sociales ou économiques font leurs premières armes dans l’univers associatif ou syndical en y expérimentant, à l’échelle d’un quartier, ou d’une revendication catégorielle le fonctionnement de la démocratie et du débat public.

Il faudra rappeler aux walis d’Alger ou d’Oran autant de fois qu’il le faudra, qu’une association reste, en droit, une personne morale de droit privé et c’est à ce titre que ses animateurs, ses adhérents et ses fondateurs ont la liberté absolue de définir leurs projets et la façon de les défendre , à la seule condition que leurs actions soient conformes à l’objet social déclaré et qu’elles ne contrarient pas l’ordre public.

Malheureusement l’histoire de l’univers associatif algérien n’a jamais renvoyé à des administrations respectueuses de leurs attributions légales et tous les textes qui l’ont régi de 1971 à nos jours n’ont jamais accordé au juge le rôle qui aurait dû lui être accordé comme recours contre les abus et les interprétations discrétionnaires de l’Etat.

Et si l’espace judiciaire est si peu présent dans les textes régissant les associations en Algérie c’est bien parce qu’en haut lieu il n’a jamais été question de concevoir tout cela comme une Liberté Publique constitutionnelle mais bien comme une simple tolérance administrative soumise donc à un contrôle policier et politique sans limite.

Les attaques que subissent aujourd’hui l’AFEPEC ou FARD à Oran et les menaces qui pèsent sur d’autres associations à Alger , comme le Sous-Marin, me renvoient à la conclusion que j’avais tirée à la fin de mon travail de recherche en Juin 1982 intitulé « Les Associations en Algérie / Stratégies étatiques vis-à-vis du phénomène associatif »

Voilà donc ce que j’écrivais à propos des associations algériennes, il y a de cela trente-six ans :

« Est-ce l’effet du hasard si le discours que nous comptions tenir sur les associations s’est partiellement transformé en un discours sur l’Etat ? Assurément non. L’Etat est encore bien trop présent et pesant dans l’univers associatif algérien.

Une législation autoritaire encore en vigueur aujourd’hui, des stratégies nouvelles mais tout aussi insidieuses, tout concourt à pérenniser les traits d’un Etat suspicieux, dense, impertinent et scrutateur.

De façon démesurée l’Etat a déployé ses réflexes, ses rites, ses travers et ses agents dans certains espaces associatifs, ceux-ci devenant progressivement des appendices, ou des composantes du domaine public (…). »

N’est-il pas terrible et inquiétant de constater que sur une période aussi longue, le discours et les pratiques de l’Etat algérien n’ont fait que confirmer son incapacité congénitale à comprendre et intégrer l’immense utilité d’une société civile vigilante, combative, innovante, à saisir l’absolue nécessité de disposer de relais sociaux réels pouvant à tout moment et sur toute question mobiliser des compétences ou organiser un débat d’intérêt national ou local ?

Lorsque Mme Saida Benhabyles fut nommée Ministre chargée de la Solidarité nationale en 1992, un ami poète me demanda de devenir son conseiller puisqu’elle était, de fait, la première interlocutrice du mouvement associatif.

Bien qu’elle fût présidente d’une association féminine dans le sud du pays, mes premiers entretiens avec elles révélèrent chez elle une suspicion maladive à l’endroit des associations, les soupçonnant d’être ipso-facto des cellules agissantes de puissances étrangères, le soupçon s’aggravant d’autant plus si les mêmes associations avaient réussi à se connecter à une ONG de premier rang.

A Constantine, pour plaire au wali, elle refusa la présence d’une association de défense des droits des malades à la rencontre organisée avec les associations de la ville. A Jijel, où se battait courageusement le président d’une association de résidents lâchement abandonnés par le wali, un certain Bachir Frik, elle prit fait et cause pour ce dernier.

Curieusement, les soupçons des autorités algériennes n’étaient jamais dirigés vers des associations à très forte connotation islamiste qui disposaient pourtant de moyens logistiques ou financiers démesurés justifiant amplement le soupçon, voire l’inquiétude de l’Etat.

A contrario, en fouillant dans les archives de la wilaya d’Alger en 1981, je découvris que l’association culturelle Groupe d’Action Théâtrale avait fait l’objet d’un nombre considérable de rapports de police sur lesquels étaient consignés les moindres détails sur les visiteurs extérieurs ou les débats avec les jeunes de la rue Harriched.

Ces nouvelles agressions contre des associations à vocation sociale ou culturelle sont bien la preuve que l’administration algérienne et ses parrains ne comprennent toujours pas qu’une nation repose certes sur un Etat et des institutions solides, mais qu’elle dépend essentiellement de la liberté dont peut bénéficier sa société civile , de la confiance accordée à ses associations , ces espèces de mini-parlement où les citoyens se familiarisent peu à peu à la vie démocratique et où se renouvelle le terreau des leaders , des innovateurs, des porteurs d’alerte, des prospecteurs et plus prosaïquement des patriotes.

Dans des pays plus soucieux de l’avenir de ses citoyens , on se bat pour que les associations  atteignent le grade de la maturité professionnelle, deviennent des lieux d’expertise et d’exemplarité éthique , capables de discuter d’égal à égal avec un Wali ou un Maire  à propos des conséquences positives ou néfastes de tel ou tel projet environnemental ou sanitaire.

Pour paraphraser l’immense Tahar Djaout, il y a des pays qui avancent et il y a des pays qui reculent et ce que subissent l’AFEPEC aujourd’hui, et toutes les autres associations, nous incite à rappeler encore une fois que les associations algériennes sont un espace indispensable de mobilisation sociale et d’engagement citoyen tout aussi légitimes et tout aussi utiles que les projets publics à condition, évidemment, que l’intelligence prime sur la perversion et que les acteurs associatifs soient reconnus comme des partenaires et non comme des adversaires.

Au lieu de surdéterminer la place du politique dans la vie et l’organisation des associations, l’Algérie a tout intérêt à rompre réellement avec les comportements autocratiques de certains responsables locaux dont le seul intérêt est d’assurer leur promotion politique par la corruption, l’instrumentalisation  ou l’étouffement des élites associatives .

Le wali d’Oran peut, certes, s’abriter derrière le rideau des clauses liberticides de la Loi et de ses textes d’application, il n’en demeure pas moins que sa voie de fait caractérisée trahit indéniablement la faillite d’un système politique qui hypothèque l’avenir du pays en croyant le dessiner essentiellement avec Haddad, Tliba , Mme Salhi, Bouchouareb, Khelil et les autres saltimbanques d’un cirque qui n’amuse vraiment plus personne.

La résistance des responsables de l’AFEPEC ou du Sous-Marin et la mobilisation de l’opinion publique sont encore un rappel aux faiseurs d’oukases qu’un Etat, même tyrannique et inquisiteur, n’est jamais en mesure d’accoucher de sa propre société civile.

 

Auteur
Bachir Dahak, docteur en Droit

 




Tamazight et le nécessaire combat pour l’environnement

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Epoque

Tamazight et le nécessaire combat pour l’environnement

In Salah, les dégâts des premiers forages de gaz de schiste.

Beaucoup d’Algériens, plus que les autres cousins nord-africains, sont fâchés avec la terre et tout ce qui contribue au respect de l’environnement, le cadre de vie, le respect de la planète, dans une région où l’équilibre environnemental est des plus fragiles.

Suicide collectif ou réaction absurde d’insoumission et de révolte par rapport à la domination de l’État central ? « Nnif lexsara !», dit-on souvent.

En effet, dans quel pays on prend plaisir à jeter les poubelles juste devant sa porte, à verser le reste de ciment ou de peinture au pied du seul arbre qui pousse à côté de la maison, à mettre des grillages rouillés à la place des fleurs, à jeter ses poubelles depuis la fenêtre vers le jardin ou le ravin en-dessous (allez à Cirta/Constantine admirer le décor de rêve des décharges sous chacune des fenêtres donnant sur le Rhummel), à surélever des murs en parpaings hideux au-dessus des murs de pierres de taille ou de beaux murs de terre faits par nos anciens, à barrer la rue pour pouvoir agrandir sa maison lorsqu’on est au-moins commandant ou colonel, à massacrer des palmeraies en y édifiant des blockhaus de béton avec des murs de 4 mètres de haut (1), etc. ?

C’est en Algérie et ce n’est pas l’impérialisme qui est venu pourrir notre pays… pour y chasser ses habitants et s’y installer !

Ce suicide collectif progresse et s’étend à tout le pays, du Nord au Sud. Le gardien du parc naturel de Taghit regrette que « les Algériens qui viennent de plus en plus du Nord laissent leur détritus partout où ils passent, ils ne respectent même pas la propreté des sites rupestres ; nous passons des mois à nettoyer les dunes après leur passage !». Malheureusement, ce sont les mêmes qui laissent leurs couches de bébé et leurs épluchures de pastèques sur la plage à Zéralda, qui laissent leurs détritus sur les dunes de Taghit !

Et pourtant, « l’Algérie est un beau pays… vu du ciel !», pour reprendre l’expression de Merzak Allouache, dite avec tristesse, dans une récente interview à BRTV, à propos du film « l’Algérie vue du ciel » (2).

Le problème de non-respect et de destruction de l’environnement est profond et les solutions ne résident certainement pas dans les mises en scène de nettoyages et de maquillages auxquelles procèdent parfois les ‘’autorités’’ contre les citoyens (3).  

Des poubelles éventrées

Afin de nous réconcilier avec notre pays, il est nécessaire de savoir d’où provient ce divorce entre les citoyens et l’environnement dans lequel ils vivent. Selon nos sociologues, il y aurait des causes historiques, sociologiques et politiques. Quelques unes, les plus évidentes, peuvent être rappelées ici :

  • Les différentes colonisations dans l’antiquité et le moyen âge ont perturbé les évolutions naturelles des populations nomades et semi-nomades (Zénètes, ..) sur les hauts plateaux ;

  • L’arrivée des tribus bédouines (hilaliennes) à partir du 11e siècle a aggravé et accéléré ces mutations et destructurations, et enclenché le processus de bédouinisation (cf. l’œuvre d’Ibn Khaldoun) ;

  • La dernière colonisation française a chamboulé l’occupation de l’espace avec les déplacements forcés des populations et la construction de « cités coloniales », sans lien avec le pays réel. C’était le signal déclencheur de l’exode rural et de rupture avec la terre ;

  • L’indépendance politiques des différents d’Afrique du Nord a favorisé la poursuite de cet exode rural et la bidonvillisation des grandes cités (Casablanca, Oran, Alger, Constantine, Tunis, …).

  • Les politiques d’industrialisation et autres politiques de collectivisation des terres (« réforme agraire autoritaire ») ont achevé ce qui restait du monde paysan lié à la terre. Certains sont allés jusqu’à qualifier cette situation de « clochardisation des paysans et des exclus », entassés dans les banlieues des cités dites coloniales.

  • Les politiques d’arabisation et d’acculturation, par le rattachement à la mythique civilisation arabo-islamique, nébuleuse fondée sur « l’âge d’or de l’islam» et l’approximative « nation arabe », la négation de l’histoire réelle de notre pays, ont produit des citoyens hybrides étrangers dans leur propre pays (4).

Cette acculturation nous semble être la cause principale du divorce entre l’Algérien (ie. le nord-africain plus généralement) et son pays réel, sa terre, son environnement, son histoire et sa projection dans cet espace-temps pour imaginer un possible futur.

Les réponses sont d’abord culturelles : mettre fin à la blessure ancestrale de dépossession de notre sous-continent par les différentes colonisations successives, mais plus grave, par la poursuite de notre auto-négation et mutilation pendant les décennies post-coloniales.

Le processus actuel de réappropriation de notre identité collective par la reconnaissance et officialisation de la langue et de la culture tamazightes constitue le ciment indispensable pour mettre fin à l’amnésie subie pendant des siècles et au divorce actuel entre l’Homme nord-africain et son pays.

Le combat actuel pour l’épanouissement légitime de l’amazighité en Afrique du Nord est indissociable de celui de la protection de l’environnement et du combat écologique.

C’est une nécessité et c’est une urgence face à  l’accélération des dégradations actuelles, aux processus de désertification aggravant et pour contrer les politiques aventuristes de ceux qui ont réduit notre sous-continent en butin de guerre des « chevauchées de Okba ».

A titre d’exemple, ceux qui persistent à vouloir exploiter le gaz de schiste dans le Sud devraient aller voir les dégâts des remontées des polluants de la fracturation hydraulique et ses conséquences du côté de Laghouat-Hassi Rmel.  

La prise de conscience de la société est engagée et des initiatives salutaires produisent des résultats. Le village écologique Tafilelt, dans la vallée du Mzab, ainsi que les réhabilitations de villages en Kabylie, dans les Aurès dans d’autres régions d’Algérie et du Maroc permettent d’espérer une accélération de la prise en main par les citoyens de notre destin commun, par des luttes locales, pacifiques et ciblées.

La généralisation de l’enseignement de tamazight dans toutes les écoles d’Algérie et d’autres pays, au-delà de l’intérêt d’apprendre à dire et écrire « awi-d aman, awi-d aγrum » (donne-moi de l’eau, donne-moi du pain), c’est d’abord la réconciliation avec le pays des ancêtres, la diffusion de la culture amazighe à Oran, Djelfa ou Annaba ; c’est la réappropriation, sans complexe, du pays authentique, ses valeurs, sa terre, sa flore, sa faune, ses rites… et ses réflexes culturels de défense pour mieux le protéger et le faire épanouir.

Ce combat de réhabilitation historique en Afrique du Nord est similaire à ce qui se passe en Amérique Centrale et du Sud pour les peuples autochtones, dans d’autres pays d’Afrique, et sur d’autres continents. Le combat écologique et culturel constitue la pierre angulaire pour un développement maîtrisé, au bénéfice des citoyens, rempart contre les aspects pervers de la mondialisation des sociétés boursières et des prédateurs.

C’est la seule alternative pour nous et pour nos enfants, pour pouvoir regarder demain «l’Algérie vue de près », sans gêne et sans sentiment de honte d’être nous-mêmes…

A. U. L.

Notes :

(1) A Timimoun, des ‘’riches commerçants du Nord’’ achètent des parcelles dans la palmeraie, abattent des palmiers, bétonnent les sols et construisent dessus des maisons-bunkers de béton, avec des murs de 4 mètres de haut, mettent des gardes armés et… probablement demain des systèmes de tir automatique, comme en Afrique du Sud.

(2) Film documentaire «L’Algérie vue du ciel » de Yann Arthus-Bertrand et Yazid Tizi, 2015.

(3) Mises en scène et maquillage par des campagnes de nettoyage et de peinture : lors de la visite de la reine Elizabeth II en Algérie en octobre 1980, sous Chadli Bendjedid, la Mairie d’Alger avait repeint la moitié de la toiture de la gare maritime d’Alger. Seulement le côté visible depuis la mer, car la reine Elizabeth arrivait par mer, sur son yacht !

Aussi, les arrachages et destructions par la police algérienne du linge qui sèche sur les balcons des villes sont à mettre sur le compte des mises en scènes d’autoritarisme, révoltantes et improductives.

(4) Dans l’étude « Droit des terres et intégration rurale », le sociologue Jacques Berque retrouve une certaine objectivité et un esprit critique qui contrastent avec son alignement arabo-islamique. Sa théorie de « la bédouinité définitive » est alors battue en brèche par les faits. Il s’étonne par conséquent  de retrouver le Maghreb Berbère permanent, sans guillemets, égal à lui-même, sous le vernis de la cité islamique et du pseudo-bédouinisme arabe, indistinctement en zones berbérophones et en zones arabophones. Ainsi, à propos de l’organisation écologique de l’espace par les villages et tribus d’Afrique du Nord, et du concept de « région naturelle », il écrit  : « Que dire si ce n’est là la survivance d’un droit originel, d’un droit lié au sol et qui a traversé imperturbablement toutes les invasions et toutes les réglementations qu’a connues ce pays depuis des millénaires […] c’est à des faits de ce genre  qu’il faut sans doute ramener le concept de “région naturelle“ au Maghreb ». (« Maghreb Histoire et Société », J. Berque, éd. SNED, Alger 1974, p.99).

Auteur
Aumer U Lamara, physicien, écrivain

 




Un nouveau directeur à l’établissement Mère-Enfants Meriem-Bouatoura de Batna

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Santé

Un nouveau directeur à l’établissement Mère-Enfants Meriem-Bouatoura de Batna

Djamel Mordgan, nouveau directeur de l’établissement Mère-Enfant de Batna.

Le directeur de l’établissement Mère-Enfants Meriem-Bouatoura de Batna a été relevé de ses fonctions a-t-on appris de sources concordantes. La décision de son éviction a été prise par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le professeur Mokhtar Hazbellaoui, qui a pris connaissance de certains rapports particulièrement accablants. Pour rappel, la plupart du  personnel médical et résidents liés à ce corps médical de Batna, avait dénoncé la « dérive », la  mauvaise gestion, l’incompétence, le mauvais traitement et un “laisser-aller” de la part du désormais ancien directeur de cet établissement, notamment dans la prise en charge de certaines revendications, telles que le non-fonctionnement des automates, l’absence de professeur et médecins spécialisés de première nécessité. Selon une enquête menée et suivie  depuis quelque temps par le quotidien le Matin d’Algérie. Près d’une quarantaine de résidentes et résidents  se sont manifestés auprès de leur tutelle (ministère), le wali de la wilaya, et autres directions concernées, pour soutenir le professeur qui a été malmené par une administration douteuse.

A ce propos, la longue absence de professeur dans la maternité mère-enfants de Batna a causé plusieurs décès de bébés et de parturientes avec leurs bébés. La situation devenait intenable. Selon nos sources d’informations, plusieurs intervenants ont soulevé aussi les problèmes souvent rencontrés par la mauvaise gestion caractérisée par quelques responsables administratifs, d’autres sont intervenus pour dénoncer le mauvais traitement imposé par quelques autres responsables administratifs. Et surtout l’ingérence et l’incompétence de responsables de l’administration, a-t-on appris auprès des professeurs et maîtres assistants en médecine.

Il est à savoir qu’une pétition appelant au soutien au professeur Bouaroudj a réuni plus de 1000 signatures. Ils revendiquent le maintien du professeur en gynécologie Bouaroudj Mohamed dans la faculté de médecine à Batna,

On apprend aussi, par la même occasion, que le nouveau directeur M. Mordgan Djamel a été nommé à la tète de cet établissement, et son installation a eu lieu, dimanche dernier en présence du DSP et d’autres cadres du secteur de la santé de la wilaya de Batna. Sachant que ledit directeur)est en fait un ancien directeur du CHU de Batna qui a déjà fait ses preuves dans le même secteur.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




Un hôpital sans lumière et sans Whisky

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Chronique d’un pays malade

Un hôpital sans lumière et sans Whisky

CHU d’Alger. Urgence médicale. Un malade est sur le billard. Les médecins n’aiment pas les jeux de hasard, et pourtant, ils y jouent. À chaque partie de billard, ils actionnent la roulette russe. Comme pour cette fois-ci, où ils ne trouvent pas d’anesthésie !

Ils décident d’opérer, sans miser grand sous. Sans moyens. Comme au moyen-âge. Pas le choix. Le cas est urgent. Le malade est inconscient de douleurs. Il perd connaissance entre une respiration et un battement de cils.

Le chirurgien ouvre. Scalpel… Écarteur… Ciseaux. On éponge le sang, la sueur sur le front du chirurgien et son inquiétude retenue. Même inconscient, le malade geint de douleurs. Il ronfle comme un vieux camion Sonacom. Sa tête fume. Il tombe en panne à chaque coup de scalpel. Les infirmières capotent. On est au moyen-âge. Les signes cliniques ne sont pas mesurables à la machine. Même pas de charge batterie pour choquer le cœur au cas où !

On prend le pouls. On tend l’oreille pour sentir la respiration. On ausculte les pupilles. De l’air froid ressort des narines. Les yeux supplient. Le camion vit encore. Il ronfle de nouveau. 

Soulagement…

On éponge les sueurs du chirurgien et les larmes du patient. L’équipe fait du beau travail de tôlier. Vérifie la tuyauterie, dégraisse, rafistole, rapièce, raccommode. C’est à ce moment-là que la lumière décide de s’éclipser . Plus de courant. C’est la panique à bord. Ce n’est plus le moyen-âge, c’est l’avant big bang. Le noir abyssale. Le vide.

L’hôpital n’est pas équipé d’un groupe électrogène…ou il ne marche plus. 

Nos médecins qui n’aiment pas jouer, jouent malgré eux avec la vie d’autrui. Par réflexe, l’un d’eux sort de sa poche son téléphone. Actionne la torche. Le braque sur le trou béant du ventre du martyr. Les autres médecins lui emboîtent le pas. Partout des faisceaux de lumière et d’espoir. Le jeu vaut la chandelle. Les tôliers reprennent le boulot.

Le camion se réveille, confus, en pleine réparation. Ses tripes encore en l’air, comme au temps des westerns, mais sans le Whisky qui endort. C’est haram en déontologies médicale et divine. Les infirmiers cherchent sa tête dans l’obscurité et l’immobilisent. Font de même avec les jambes et les bras. Trop faible, mais agité le camion ! Le patient vit une histoire de malade. Il ne voit que des ombres qui lui tripotent les tripes. Confus, son sang l’intrigue : il coule rouge puis noircit au contact de l’obscurité. Il ne sait plus s’il est en train de mourir ou d’halluciner. Ça ne peut pas être vrai. Il supplie, s’interroge, implore puis s’évanouit…encore. 

Ce qu’il endure, c’est haram dans les déontologies médicale et divine. On ne répare pas un camion dans l’obscurité sans l’arrêter. Ou sinon qu’on lui offre une dose de miséricorde ou de Whisky. Les deux apaisent les esprits malmenés. Les deux consolent les corps affligés. 

Le 4 mars. Campagne #balancetonhostodz. Tweet du collectif de médecins résidents : « Une urgence obstétricale dans un grand CHU de la capitale Alger.  Opérée sous les torches des téléphones dans un bloc sans électricité et sans anesthésie ». On ne connaît pas le devenir de la mère et de l’enfant venu au monde dans l’obscurité. On sait juste que réalité dépasse la fiction dans un pays malade, sans miséricorde et sans Whisky.

Hebib Khalil

Auteur
Hebib Khalil

 




« Les lois algériennes sont hors-la-loi », estime Rachid Malaoui (Vidéo)

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La CGATA répond au ministre du Travail

« Les lois algériennes sont hors-la-loi », estime Rachid Malaoui (Vidéo)

« Le Bureau national de la CGATA a suivi les interventions du ministre du Travail de l’emploi et de la protection sociale dans lesquelles il s’attaque à la CGATA (Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie) ainsi qu’à deux de ses affiliées le SNAPAP (syndicat national autonome du personnel de l’administration publique) et le Snategs (syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et gaz de Sonelgaz).

Pour ce qui est de la CGATA nous n’avons jamais dit qu’elle était enregistrée en Algérie mais affirmé que le refus de son enregistrement est un acte d’arbitraire car non seulement les lois Algériennes ne sont pas conformes aux conventions ratifiées par l’Algérie alors que la constitution énonce que les traités et conventions sont supérieurs aux lois internes mais, en plus, même ces lois ne sont pas appliquées et c’est parce que du point de vue de la convention 87 notre dossier est conforme que la CSI (confédération syndicale internationale) a accepté notre adhésion. Le BIT a affirmé à plusieurs reprises que les lois Algériennes n’étaient pas conformes aux conventions et il s’est trouvé des représentants de l’Etat qui avaient demandé l’aide du BIT pour corriger cela (comme les cadres Algériens étaient incompétents) mais c’est le statu quo. Ce qui nous amène à dire que c’est les lois Algériennes qui sont hors la loi puisqu’elles ne sont pas conformes à l’esprit et à la lettre de la constitution Algérienne, premier document s’il en est.

Pour ce qui est du SNAPAP, il y a longtemps que vous avez cloné l’organisation syndicale en plaçant à sa tête celui qui était un député à l’époque et qui est maintenant à la retraite mais le fait de ne pas respecter la loi ne semble pas du tout vous gêner, car ni un député en cours de mandat ni un retraité (à plus forte raison quand il prend sa retraite en tant que député) ne peuvent avoir un mandat de délégué syndical mais vous n’êtes pas à un déni de droit prés. De plus bien que vos prédécesseurs aient tente de donner le change en l’emmenant avec eux lors des conférences internationales de travail qui se sont déroulées à Genève. La CSI ainsi que la commission des normes, qui est composé, elle, de personnalités indépendantes, avaient compris le grossier manège et elle reconnais la plainte du snapap (p /Malaoui Rachid) c’est pourquoi elle a, à plusieurs reprises, demandé l’enregistrement des syndicats, la réintégration des syndicalistes suspendus et licenciés ainsi que le traitement des organisations syndicales sans violence et dans un climat apaisé..

Pour ce qui est du SNATEGS et bien que sa direction nationale ait déjà répondu il nous semble très important de souligner que ceux qui portent atteinte à l’Etat et à sa crédibilité sont bien ceux qui parlent en son nom. L’exemple le plus éclairant est celui de votre prédécesseur qui avait signé un papier pour signifier le retrait de l’enregistrement du SNATEGS en mai 2017 alors qu’il n’en avait pas le droit ce qui a poussé le secrétaire général du ministère à déclarer devant la commission des normes (conférence internationale de travail de juin 2017) que « ce n’est pas vrai puisque nous savons qu’il n’en a pas le droit » mais tout le monde avait en main la lettre citée.

En plus nous constatons que vous refusez de citer deux autres organisations syndicales affiliées à la CGATA et qui ne sont toujours pas arbitrairement, enregistrées, en l’occurrence le SESS (syndicat des enseignants du supérieur solidaires) et le SNAVA (syndicat national autonome des avocats Algériens). Pour votre information la CGATA ne demande pas de cotisations aux travailleurs car c’est les organisations syndicales qui y sont affiliées.

Voilà maintenant que le même scénario se répète, comment pouvez-vous d’abord enlever l’enregistrement en décembre 2017 à une organisation syndicale alors que vous dites l’avoir fait en mai 2017 et maintenant vous utilisez une soi disant réunion de membres fondateurs, instance qui n’existe pas donc qui n’a aucune compétence pour dissoudre le syndicat dont une copie du statut est à votre niveau. Faut il s’attendre de nouveau voir votre secrétaire général affirmer en juin 2018 à Genève « ce n’est pas vrai car on sait que les membres fondateurs n’ont pas cette compétence ».

Pour ce qui est de la liste des organisations syndicales et dont le nombre est de 66 d’après vos chiffres il aurait fallu préciser que la majorité des enregistrement date de l’ouverture démocratique en Algérie (le tout début des années 90) depuis c’est la mise en parenthèse de l’ouverture démocratique que l’on vit. En plus il faut expliquer pourquoi votre prédécesseur ne s’est réuni qu’avec une dizaine d’organisations syndicales en mai 2017 pour ensuite dire au niveau de la conférence internationale de travail « regarder il y a un vrai dialogue entre les autorités et les organisations syndicales ». Ou sont donc passés les 55 organisations syndicales qui n’ont pas été invitées ? Est-ce un indice quant au traitement discriminatoire du ministère envers les syndicats ou est-ce plus simplement la preuve que vous avez épuisé et eut à l’usure beaucoup d’organisations syndicales en utilisant la répression, méthode que vous avez choisi d’utiliser avec nous.

Nous sommes surs de notre bon droit et continuerons à exiger, que ce soit au niveau interne ou au niveau international, le respect des conventions internationales ratifiées par l’Algérie et le respect du libre exercice du droit syndical. Nous comprenons votre attitude hostile car vous êtes comptable de l’échec au niveau international puisque vous avez été démasqué et il ne vous reste que la vengeance mais n’oubliez surtout pas qu’à terme c’est le tribunal international de justice de la Haya qui aura à traiter de ces cas et c’est votre abus de la position que vous occupez qui mènera à cela même si nous savons qu’il y a d’autres acteurs qui décident sur ces questions.

Nous demandons aux différents organes de presse et des médias de nous donner le droit de réponse car il y va du respect des libertés syndicales qui sont malmenées puisque le but des interventions du ministre du travail est de créer un climat de terreur au sein des travailleurs et aux sein même des organisations syndicales qui travailleraient avec la CGATA.

 

Auteur
Le président de la Cgata, Malaoui Rachid

 




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