19 avril 2025
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« Attaques, rumeurs, enquêtes illégales et menaces » sur Noureddine Boukrouh

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Le wali d’Alger, M. Zoukh, aurait assisté à la démolition de sa maison

« Attaques, rumeurs, enquêtes illégales et menaces » sur Noureddine Boukrouh

Je suis actuellement la cible d’attaques calomnieuses, d’enquêtes extra-judiciaires et de menaces anonymes provenant de plusieurs sources et se manifestant par divers canaux officieux, anonymes ou publics.

Si les supports utilisés sont divers (journaux et personnages au service du pouvoir crapuleux qui a pris en otage le pays, messages d’intimidation envoyés à ma boîte publique email, sites véhiculant des rumeurs et des posts émanant pour certaines d’institutions occultes de l’Etat, islamistes radicalisés en mal de règlement de comptes avec moi, etc), leur origine est la même, la présidence de la République, et leur but commun : m’entraîner dans des polémiques de diversion et me menacer pour que je cesse de m’exprimer et de publier.

La question qui ne saurait échapper à personne est pourquoi maintenant ? Pourquoi ce dont on m’accuse aujourd’hui n’a-t-il pas filtré auparavant, moi qui ai eu tant de démêlés avec les différentes équipes au pouvoir depuis les années soixante-dix ?

Pourquoi feint-on de découvrir, quinze ans après les faits allégués et treize ans après ma sortie du gouvernement, que j’aurais commis des indélicatesses et consenti des passe-droits ?

La réponse est limpide : à cause de ma position contre le cinquième mandat et l’initiative politique que j’ai lancée pour l’empêcher.

Je connais assez le fonctionnement de l’appareil de l’Etat pour savoir que rien n’est systématiquement entrepris contre quelqu’un si les ordres ne viennent pas de la Présidence de la République qui, comme tout le monde le sait depuis la très instructive affaire Khalifa, condamne et blanchit qui elle veut. Les voleurs étant au pouvoir, les innocents sont forcément voués à la prison.

Ces attaques, rumeurs, enquêtes illégales et menaces sont synchronisées et touchent à ma vie privée, à ma famille, à mes positions politiques, à mes écrits sur l’islam, à mes biens réels et supposés, à des choses que j’aurais dites ou faites il y a quarante-sept ans comme vient de l’alléguer un aigri à qui je n’ai parlé que deux ou trois fois depuis que je suis au monde.

En novembre dernier le quartier de Zeralda où j’habite a vu, tôt le matin et par un temps pluvieux, une escouade d’engins de démolition déferler sur une des rangées de maisons en particulier, celle où se trouve mon domicile, pour détruire sans préavis, sans ménagement, avec une sauvagerie inouïe, tout ce qui dépassait d’un centimètre.

Ce quartier est une coopérative immobilière créée au début des années 1990 et comprenant plus d’une centaine de lots. L’endroit où j’occupe une superficie de 290 m2 a été le plus fortement touché.

Des arbres plantés par les habitants pour se protéger des risques de l’autoroute depuis plus d’une décennie ont été détruits au bulldozer. Le wali d’Alger, M. Zoukh, a été aperçu à quelques mètres de ma maison, dans son véhicule arrêté à sa hauteur comme s’il avait pour instruction de s’assurer en personne que le « travail à l’israélienne » me concernant serait mené avec le maximum de brutalité.

Personne dans le quartier n’était dupe, et tout le monde pensait et disait à voix haute que c’est en réalité Boukrouh qui était ciblé.

Nous avons acheté cette maison en 2006. Avant de planter des arbres sur le terre-plein la séparant de la glissière de l’autoroute, j’avais été voir le président d’APC pour l’informer de notre intention qui ne visait pas à construire sur une parcelle relevant du domaine public, mais à entourer l’espace mitoyen par des arbres et une clôture en grillage par sécurité et souci esthétique. Le voisinage l’avait fait des années avant que je ne m’y établisse.

Depuis, j’ai reçu plusieurs messages de divers bords me recommandant de rester à l’étranger où je me trouvais au moment de la démolition pour les besoins de l’édition d’un livre qui doit paraître incessamment, car on cherche à me museler comme cela a été fait avec d’autres. De là où je suis, partout où je serai, je poursuivrai mon combat contre le règne des voleurs devenus les « gardiens » de la loi.

L’offensive générale qui me vise actuellement a fait remonter à mon esprit les circonstances de mon premier passage à la télévision en mars 1990, et mon premier contact avec la crapulerie du système.

L’émission s’intitulait « Rencontre avec la presse », elle durait une heure et demi et était animée par Mourad Chebine, entouré d’une demi-douzaine de journalistes. C’est au cours de cette émission que l’expression « ghâchi » est sortie de ma bouche dans le feu d’une discussion avec un des journalistes, Hmida L’ayachi.

C’était sous Chadli et Larbi Belkheir, et Hamrouche dirigeait le gouvernement et tout ce qui est dessous, dont la télévision d’Etat.

L’émission était précédée d’une présentation de l’invité du jour par une voix « off », celle d’une journaliste qui est devenue directrice de la communication ou quelque chose comme ça à la Présidence de la République des Bouteflika et des pilleurs en milliers de milliards de dinars et milliards en dollars et euros qui les entourent.

La voix « off » m’avait présenté comme quelqu’un de connu pour ses idées libérales, qui possédait une villa à Birkhadem, des locaux à Riadh-el-Feth, des lots de terrain et je ne sais quoi d’autre.

Elle lisait d’une voix déterminée une fiche que seules des officines occultes pouvaient avoir préparée pour conditionner le public encore sensible au discours « socialiste », mais aussi pour me désarçonner.

L’enregistrement est disponible à l’ENTV et la vérification possible : ma réponse à la voix « off » a été : « Oui ! En effet ! Et oumbâad ? ». C’est ce que je réponds aux aboyeurs « off » d’aujourd’hui.

Cette anecdote est en quelque sorte une preuve absolue : la preuve que je possédais des biens et vivais à l’aise des années avant d’entrer en politique et plus d’une décennie avant d’entrer au gouvernement, et cela par la seule grâce de mon travail et de mes investissements. Si quelqu’un en doute, qu’il en apporte le démenti et les preuves.

Quel homme politique au pouvoir ou dans l’opposition peut en dire autant ? Venus pieds-nus à la politique ou au gouvernement pour la plupart, ils en sont partis pour ceux qui l’ont quittée les poches pleines ou continuent à se les remplir s’ils y sont encore, avec la bénédiction des Bouteflika. Ils sont aujourd’hui infiniment plus riches que je ne l’aie jamais été.

Le jour où ceux-là et la multitude de voleurs qu’ils traînent dans leur sillage s’expliqueront sur l’origine de leurs biens, à commencer par les Bouteflika eux-mêmes, alors j’apparaîtrai à l’Algérie incrédule, mais surtout aux « hassadine », comme le Job des temps modernes.

Auteur
Noureddine Boukrouh

 




Douze wilayas sous le sable, le Sud algérien sur une poudrière. (Vidéo)

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Le mépris des autorités pourrait faire exploser la situation dans le Sud dès le 4 mars!

Douze wilayas sous le sable, le Sud algérien sur une poudrière. (Vidéo)

Des vents de sable très forts ont affecté plusieurs wilayas du Sud du pays, dans l’indifférence générale.

Pendant que des wilayas comme Tindouf, Adrar, Tamanrasset, Illizi, Bechar, Ghardaïa, Ouargla, Naâma, El Bayadh, Laghouat, le sud de Djelfa et El Oued sont balayées par des vents de sable avec des rafales qui ont dépassé localement 80 km/h, ceux qui dirigent le pays n’ont même pas daigné émettre un communiqué, encore moins se déplacer pour s’enquérir de la situation dramatique dans laquelle ces wilayas sont plongées.

Des tempêtes de sable, qui ont provoqué la coupure de plusieurs axes routiers, rendant difficile l’approvisionnement des populations, en produits alimentaires et en carburants, qui ont dû prendre leur mal en patience et qui se sont abritées comme elles le pouvaient.

Des tonnes de sables se sont accumulées ainsi dans les centres urbains, coupant les routes communales et obstruant jusqu’aux portes des maisons.

Le bétail à également souffert dans ces régions reculées du pays, et les éleveurs ne savent plus à quel saint se vouer.

Les populations du Sud affectées, sont livrées à elles-mêmes dans la mesure, où les autorités locales ne disposent ni de moyens nécessaires pour ré-ouvrir les routes, ni encore moins, de plans d’urgences, pour parer à un problème, qui est pourtant récurent dans ces régions algériennes (doit-on rappeler)!

Les populations du Sud algérien, souffrent terriblement du manque de plans gouvernementaux adéquats à même de leur permettre de s’approvisionner convenablement à chaque événement de ce genre, ce qui accentue le sentiment d’abondant dont ils souffrent depuis toujours.

Si le gouvernement algérien ne prend pas les mesures urgentes et nécessaires pour prendre en charge les problèmes des populations du Sud, et d’une manière durable, alors, les tensions déjà très vives s’exacerberont inéluctablement.

L’Amenokal de l’Ahaggar, Ahmed Edaber, menace de manifestation grandiose demain le 4 mars !

Il y a quelques jours, l’Amenokal de l’Ahaggar, Ahmed Edaber, avait « brossé un tableau noir de la réalité des populations du Sud et des Touareg, que les locaux feignent d’ignorer. À commencer par la situation des routes reliant le chef-lieu de wilaya de Tamerasset aux localités environnantes, qui se trouvent dans un état de grand délabrement, et le problème de santé dans les villages enclavés qui manquent terriblement de personnels médical et paramédical, en passant par l’épineux dossier des comis de l’état civil, lequel est toujours renvoyé aux calendes grecques. », rapportait le journal Liberté.

Par la suite et au lendemain de ses déclarations, Ahmed Edaber, durcit le ton sur le journal d’El Watan et menace de paralyser les régions du Sud. « Si aucune suite ne nous est donnée d’ici à dimanche prochain (4 mars), Tamanrasset sera le théâtre d’une manifestation grandiose. Toutes les tribus targuies, jusque-là retenues d’investir la rue pour éviter d’en rajouter une couche aux soubresauts et spasmes de protestation qui secouent le pays, seront invitées à un grand rassemblement au chef-lieu de wilaya pour exprimer leur ras-le-bol et crier à tue-tête contre la hogra (l’avanie) », a-t-il encore prévenu.

Une situation, somme toute compréhensible, du fait des nombreux problèmes qu’affrontent seules, les régions du Sud, dans l’indifférence et le mépris des autorités et du gouvernement algériens. Tout le monde est prévenu !

Auteur
B. Karima

 




Un terrain destiné à un projet de logements AADL squatté

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L’APC de Aïn El Turck dépose plainte

Un terrain destiné à un projet de logements AADL squatté

La justice est saisie pour se prononcer sur le détournement d’une assiette foncière de 16 hectares destinée à accueillir un projet de logements AADL.

Selon le P/APC d’Aïn El Türck, M. Smara Abdennour, une plainte a été officiellement déposée par ses services auprès du procureur du tribunal d’Aïn El Turck pour squat et détournement d’une assiette foncière de 16 hectares, située dans la localité de Cap Falcon et destinée à accueillir le futur programme des 1000 logements de type AADL.

Selon ce responsable, l’assiette en question, relevant du patrimoine communal, a été retenue par les pouvoirs publics pour un programme de logements au profit des citoyens de la commune, mais un litige judiciaire les avaient opposé aux concepteurs de la coopérative immobilière dénommée «El Wihda». Ces derniers, dira le P/APC, ont été déboutés par la justice au niveau de la cour suprême.

Sauf que, cette décision, confiera notre interlocuteur, n’a pas dissuadé les responsables de cette coopérative immobilière à aller implanter un panneau sur le site même et faire ainsi croire aux éventuels acheteurs que le litige judiciaire s’est aplani.

Pour sa part, le chef de daïra d’Aïn El Turck, interrogé à ce propos, a attesté que la constitution de la coopérative immobilière «El Wihda» est entachée d’irrégularités et que la justice a formellement débouté son président et les membres de l’association. Ceci dit, une instruction judiciaire sera ouverte après convocation et audition du président de la coopérative immobilière, et ce suite à la plainte introduite par l’APC.

 

Auteur
Karim Bennacef

 




Le MDS dénonce la « Hogra » des associations féminines par le Wali d’Oran.

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Privé lui même depuis 2011 de son siège du Plateau

Le MDS dénonce la « Hogra » des associations féminines par le Wali d’Oran.

Ce 27 Février deux associations d’Oran engagées dans la cause de l’Egalité entre les hommes et les femmes (FARD & AFEPEC) voient leurs locaux mis sous scellés par la Wilaya d’Oran sous le prétexte « d’absence d’agrément » alors qu’elles ont des décennies d’activité légale et que leurs dossiers de « mise en conformité » à la loi 12/06 ont été formellement réceptionnés en 2012 et 2014 et qu’elles ont pu jusque là activer sans entrave.

La DRAG de la wilaya d’Oran n’a-t-elle pas mieux à faire que de fermer de rares espaces d’actions de femmes progressistes à la veille d’un 8 Mars journée internationale de la femme.

Le panier à crabe  » subventionnivore » et parasitaire des associations clientèles, la grande masse associative wahabo-salafiste financée principalement par l’informel illégal et des associations perméables  à des stratégies d’intervention extérieure sur notre pays est-il l’objet de la ferme vigilance des instances de l’Etat ?

Tout indique malheureusement que  la pression, l’intimidation, la hogra facile et la répression sont réservées aux segments sociaux modernes et républicains qui défendent  dignement leur autonomie leurs droits par l’action citoyenne pacifique dans l’exigence du respect du Droit et des libertés publiques et individuelles constitutionnelles .

Le MDS-Oran qui poursuit son action politique, privé depuis 2011 de son siège du Plateau qu’il n’a pu encore récupérer après violation des scellés par un tiers condamné par la justice et malgré le jugement définitif de l’affaire de l’assassinat de notre camarade Ahmed KERROUMI posé par la chambre d’accusation du tribunal d’Oran comme préalable à la levée des scellés ;

       -Elève une vive protestation contre cette Enième hogra élément d’une stratégie dangereuse  d’empêchement de toute émergence de partenaires sociaux représentatifs et fiables indispensables à  une véritable  stabilisation sociale.

      – Exprime sa SOLIDARITE avec FARD et AFEPEC dans  Les initiatives qu’elles prendraient dans leur  RESISTANCE.

 

MDS -Oran Le 1er Mars 2018

Auteur
MDS Oran

 




Magnifique but de Ryad Mahrez. (Vidéo)

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Verts d’Europe

Magnifique but de Ryad Mahrez. (Vidéo)

Dans un match fermé, Bournmouth avait réussi à ouvrir la marque grâce à un penalty transformé par Joshua King à la 35 ème minute.

Les offensives de l’équipe de Leicester se sont heurtées à un excellent gardien de but A. Begoivic.

On se dirigeait vers une nouvelle défaite de l’équipe de Leicester sur son terrain, lorsque, Mahrez, auteur d’une belle prestation, transforme majestueusement un coup-franc, à la 97 ème minute, des 25 mètres, d’un tir à ras-de terre dont la trajectoire a surpris le portier de Bournmouth. 

Mahrez marque ainsi son 9 ème but de la saison en Premier League anglaise. 

Auteur
k.B

 




Le RCD note l’incapacité du gouvernement à répondre aux mouvements sociaux

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Communiqué

Le RCD note l’incapacité du gouvernement à répondre aux mouvements sociaux

Le Secrétariat national du RCD s’est réuni le 2 mars 2018 au siège national du parti à El Biar, Alger. Lors de cette première réunion qui fait suite à la tenue du 5ème congrès ordinaire, les membres de l’Exécutif sont revenus sur le déroulement des travaux du Congrès et ont débattu de la mise en œuvre des recommandations des nouveaux statuts et de la situation nationale. (…)

Au plan social, le SN du RCD relève, encore une fois, l’incapacité manifeste du gouvernement à prendre en compte la multitude de revendications et de mouvements sociaux qui touchent la majorité des secteurs. Les mouvements des enseignants, des médecins-résidants ou des retraités de l’Armée ne trouvent comme réponses que des dispositifs policiers et une instrumentalisation éhontée de la justice pour empêcher l’expression pacifique de leurs revendications dans les espaces publics.

Il a fallu le déclenchement des manifestations des élèves pour que le tête-à-tête entre les syndicats des enseignants et le ministère de tutelle soit rompu par l’intervention de la présidence de la République. Dans cette affaire qui a duré près de deux mois et dans d’autres, le Premier ministre s’est muré dans un silence.

Sur un autre registre, la réponse à la volonté du Premier ministre de restreindre le nombre d’opérateurs dans le domaine automobile à moins de 10 est symptomatique de sa mise à l’écart des centres de décisions. Une quarantaine de marques est sur le point d’être agrées dans une sorte d’opération de « tawzi3 el arbah » (partage des bénéficies chère à la défunte gestion socialiste des entreprises (GSE)).

Au-delà de la légitimité des revendications des médecins-résidants, des enseignants et des catégories de travailleurs qui ont vu leur pouvoir d’achat fondre, l’intervention « des hautes autorités du pays » (communiqué de suspension de la grève rendu public par le Cnapeste) dénote de la peur des pouvoirs publics et de la fragilité de la paix sociale.

Le RCD a, de tout temps, appelé au dialogue dans la résolution des conflits. Mais la négociation suppose des parties à égalité et non des cérémonies médiatiques pour avaliser des décisions prises ailleurs comme dans les rituels des tripartites.

La dégradation du climat social et économique nécessite plus que des mesures de replâtrage en attendant la présidentielle de 2019. Cette politique de statu quo qui vise à préserver les privilèges de la clientèle, conjuguée à la planche à billets, la restriction administrative des importations et le chômage massif des jeunes signent le caractère fantaisiste des objectifs déclarés de la loi de finances 2018. Le RCD a déjà mis en garde contre cette fuite en avant.

Enfin, en cette veille du 8 mars, journée internationale de la femme, le Rassemblement salue les luttes des femmes pour l’égalité en droit et réitère son combat pour l’abrogation d’un code de la famille voté par l’Assemblée du parti unique à la faveur de la montée des fondamentalismes qui ont ruiné le pays.

 

Alger le 2 mars 2018

Le Secrétariat national du RCD

Auteur
Le RCD

 




Questions sur l’autogestion en Algérie et dans le monde

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Débat

Questions sur l’autogestion en Algérie et dans le monde

La contribution précédente dans ce journal a suscité des commentaires très intéressants ; ils appellent des éclaircissements et approfondissements.

Le lecteur « Pas totalement d’accord ! » écrit : « je ne suis pas contre la richesse des individus, au contraire je suis en parfait accord avec le libéralisme, mais toujours avec un état fort. »

De l’État fort

Quand et où (dans les régimes « démocratiques », marxistes ou « populaires ») un État a été ou est au service de l’ensemble des citoyen-ne-s, sans distinction de condition économique ? Quand et où un État n’a pas été l’instrument de domination d’une caste minoritaire au détriment de la majorité des citoyen-ne-s ?

Quant à l’État « fort », où l’a-t-il été et où l’est-il actuellement sinon là où la même caste minoritaire se voit menacée dans ses privilèges par la majorité des citoyen-ne-s qui ne supportent plus les injustices dont ils-elles sont victimes ?

Les « libéraux » les plus honnêtes et lucides avaient déjà déclaré, en substance : moins il y a d’État, mieux les citoyen-ne-s se portent, parce qu’ils/elles gèrent eux/elles mêmes leur vie sociale.

Enfin, qui a déclaré et continue à déclarer que l’État fort est ce qu’il y a de mieux ?… Les autoritaires de tout acabit : Mussolini, Hitler, Lénine, Staline et autres plus petits dictateurs, mais, aussi, des « libéraux » tels De Gaulle, Bush, etc. Un-e citoyen-ne qui croit à la nécessité d’un État « fort » est une personne qui, consciemment ou inconsciemment, manifeste une mentalité d’esclave, de soumis-e, admet son incapacité à s’auto-gérer de manière solidaire avec ses concitoyen-ne-s.

L’État, tel qu’il est né et tel qu’il existe jusqu’à aujourd’hui, est un cancer social produit par une minorité de puissants (rusés, égoïstes et méchants) pour exploiter et dominer la majorité. L’humanité doit trouver une autre forme de gestion de son existence, d’où doivent être bannies toutes les formes d’exploitation de l’être humain par son semblable. C’est un idéal certes difficile à concrétiser, mais pas impossible. Il faut y croire et commencer, selon ses propres possibilités, à y contribuer.

Du libéralisme

Certes, pour un Algérien, comme pour toute personne subissant un régime autoritaire, le système « libéral » est plus vivable. Dans le premier, actuellement, la liberté d’expression et d’association est nettement plus consistante que dans le second système. Cependant, n’oublions pas que dans le « libéralisme », à ses débuts, les droits des citoyen-ne-s, y compris celui de vote, furent acquis au prix de luttes citoyennes multiples, prolongées et parfois sanglantes. Maintenant que ce système, après deux siècles et demi d’existence, a consolidé sa domination, il ne craint plus la liberté d’expression et d’association… sauf s’il est sérieusement menacé d’être aboli, alors intervient la répression policière et, si elle est insuffisante, l’armée sort ses chars. Exemples : la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, le mouvement de mai 1968 en France.

Quant à l’Algérie et autres régimes autoritaires, ils le sont parce que le « libéralisme », autrement dit le capitalisme, en est encore à ses débuts, c’est-à-dire sauvage, nécessiteux de la limitation des droits citoyens et de la répression, car ce « libéralisme » débutant n’a pas su encore se forger les médias de conditionnement idéologique de masse, comme c’est le dans le « libéralisme » développé.

À sa naissance, le « libéralisme » a usé de deux moyens idéologiques : d’une part, « Enrichissez-vous ! » et, d’autre part, l’idéologie cléricale, catholique ou protestante : « Dieu fait les riches et les pauvres, ces derniers seront les premiers au Paradis ! » Quant au « libéralisme » des actuels régimes autoritaires, la même méthode est en cours : d’une part, le même « Enrichissez-vous » (en Chine, le dirigeant Deng Xiao Ping avait lancé : « Il n’est pas honteux de s’enrichir ! », sans préciser  par quels moyens et au détriment de qui, mais on l’a constaté par la suite), et, d’autre part, l’idéologie cléricale (islamiste,  chrétienne, juive) ou « morale » (confucianisme).

À présent, posons-nous une question. Jusqu’à aujourd’hui, partout dans le monde, où donc le libéralisme a-t-il créé l’égalité effective entre les citoyen-ne-s ? Pour y répondre, voici les domaines à considérer :

– droits économiques : une minorité de riches tire son profit de l’exploitation de la force de travail de la majorité ;

– droits idéologiques : la même minorité de riches détient les médias principaux pour conditionner la majorité, d’une part, à consommer des marchandises volontairement périssables au bout de quelques années, afin d’en acheter de nouvelles, et, d’autre part, à faire voter la majorité en faveur de représentants de cette même minorité ;

– droits politiques : la même minorité finance uniquement deux habituels partis politiques à se remplacer au pouvoir de l’État, parti « démocratique » et parti « républicain » (États-Unis), parti « socialiste » ou « social-démocrate » et parti du genre « En marche ! » de Macron (Europe). Cette situation empêche tout parti défendant réellement les intérêts de la majorité de parvenir au pouvoir.

Et qui est responsable de la dangereuse pollution de la planète, de l’exploitation périlleuse de ses ressources (telle, actuellement, le gaz de schiste), de la course aux armements jusqu’à militariser l’espace et le fond des mers, des guerres dans les pays de la « périphérie » de la planète, des remises en question des acquis de la majorité, tels l’augmentation de la durée du travail avant d’avoir droit à la retraite, la réduction de la pension de retraite, la privatisation de tout ce qui est du domaine public, l’impossibilité pour les pays moins développés de fabriquer des médicaments nécessaires à la population parce que les inventeurs de brevets (plus exactement les multinationales) l’interdisent, de l’émigration clandestine, etc.… qui donc est le premier et principal responsable de toutes ces injustices, sinon le « libéralisme », cette conception de la liberté légalisant une minorité des plus riches à réduire à « vache à lait » la majorité des êtres humains ?

Alors, quoi ?… Parce qu’une conception marxiste, « socialiste » a échoué lamentablement, il faudrait ne voir que le libéralisme, parce qu’il triomphe actuellement ?!… N’est-ce pas là une mentalité d’esclave sinon de profiteur ?… Mais pourquoi ne pas se soucier de faire le réel bilan des motifs de l’échec de cette expérience ? Le bilan réel, objectif, et non pas les prétendus bilans faits par les tenants du… libéralisme. Et non plus celui des marxistes qui s’entêtent à ne pas se rendre compte des carences de la conception marxiste comme projet d’émancipation sociale.

Je fus un marxiste convaincu. Et parce que ma boussole est toujours restée l’intérêt du peuple exploité-dominé, l’expérience concrète m’a démontré que la conception à laquelle je croyais avait des carences graves ; elle a permis l’émergence de nouvelles castes exploiteuses-dominatrices, encore plus exploiteuses-dominatrices que celles du libéralisme. Il me fut très dur de m’en rendre compte, de l’admettre, mais le courage intellectuel, l’honnêteté éthique et l’amour intransigeant des peuples m’a porté à voir clair. Et cela m’a mené à… l’autogestion.

D’abord, celle algérienne : j’eus, dans ma jeunesse, le bonheur infini de l’avoir connue personnellement. Ensuite, approfondissant ma formation, j’en suis arrivé aux initiateurs historiques de cette conception. On les appelle généralement anarchistes ; je préfère les nommer  autogestionnaires. C’est que le terme « anarchiste » a été et demeure l’objet d’incompréhension sinon de calomnie par l’emploi volontaire de l’amalgame (voir le premier ministre algérien qui accuse les grévistes d’ « anarchistes »).

De l’autogestion en Kabylie et en général

La personne qui signe « sociéte’S » écrit :  «  L’auto-gestion Kabyle est en route ». Tandis que le lecteur « Pas totalement d’accord ! » nuance : «  ça reste marginal ».

Dans une Algérie si mal réduite socialement, savoir qu’environ 400 villages, en Kabylie, sont entrés en compétition solidaire pour assurer la propreté du territoire est une initiative magnifique ! Pour au moins ces motifs :

1) la capacité des citoyen-ne-s de se prendre en charge eux/elles-mêmes, sans attendre (vainement) ou dépendre (inutilement) d’un État absent, désintéressé ;

2) l’exemple donné par cette partie de la population au reste du pays, et même au-delà, dans le monde, car l’Algérie n’est pas, hélas !, le seul pays qui souffre de saleté territoriale ;

3) l’espoir que cette autogestion sociale dans le domaine de l’environnement public devienne un premier pas, un apprentissage et un encouragement afin que les citoyen-ne-s réussissent à auto-gérer également d’autres domaines de leur vie sociale, jusqu’à parvenir au domaine politique communal, puis provincial, puis régional, et, pourquoi pas, national. Évidemment, ce processus demande du temps, peut-être même des générations, mais l’essentiel est de commencer, de semer les premiers grains.

Pour le moment, concernant l’autogestion de la propreté des villages, il reste à assurer, dans cette activité, l’engagement paritaire des hommes avec les femmes, parce qu’elles sont « la moitié du ciel ». Sans elles, l’autogestion reste une affaire d’hommes, donc imparfaite parce que niant le droit des femmes à y participer à part entière.

De l’«incompatibilité» de l’autogestion

Mais, « Pas totalement d’accord ! » objecte : « Le socialisme ou l’autogestion comme vous défendez depuis quelques temps, je n’y crois pas vraiment, même si ils existent des foyers, surtout en Kabylie. Mais ça reste marginal et incompatible avec la réalité économique actuelle et mondiale. »

À cette objection, j’avais déjà répondu dans une autre contribution. Rappelons les éléments. Qu’est-ce qui détermine et justifie une « incompatibilité » ?

Durant la domination du système esclavagiste, aux personnes qui déclaraient la nécessité de la liberté de tous les êtres humains, que disaient les cerveaux les plus évolués, tels ceux de Platon et d’Aristote ?… « incompatible avec la réalité économique actuelle et mondiale ». De même, durant l’époque féodale, le même argument était évoqué. Et, pourtant, ce qui était considéré « incompatible » est devenu la norme. Certes ! Il a fallu beaucoup de temps, de larmes et de sang ! Hélas ! Mais qui étaient les personnes qui ne furent pas aveuglées par la prétendue « incompatibilité » ?… Une minorité de personnes. Et c’est grâce à elles que, finalement, les deux systèmes d’exploitation-domination qu’étaient l’esclavage et le féodalisme furent éliminés.

Mais on peut, également, évoquer la guerre de libération nationale algérienne. Se souvient-on que jusque la fin des années 1940, les représentants de l’ « élite » algérienne, laïque (Ferhat Abbas) et religieuse (Ibn Badis) considéraient l’indépendance du pays comme « incompatible avec la réalité économique actuelle et mondiale » ? Et que ce furent des jeunes, qui ne faisaient pas partie de cette « élite », qui ont refusé cette mentalité défaitiste, permettant ainsi l’émergence du mouvement qui réalisa l’indépendance ?… Certes, là encore, après tellement de larmes et de sang, hélas !

Alors, considérer la conception autogestionnaire sociale comme « incompatible avec la réalité », n’est-ce pas raisonner comme Platon, Aristote, Ferhat Abbas et Ben Badis de l’époque coloniale ?… Ne faut-il pas, en se basant sur l’expérience historique mondiale et algérienne, simplement dire : cette conception autogestionnaire a besoin de personnes éclairées qui la défendent, la mettent à l’ordre du jour, la répandent parmi le peuple, afin que celui-ci décide si elle est réellement « incompatible » ?

On pourrait objecter : comparaison n’est pas raison, que la conception autogestionnaire est dépassée, archaïque. J’ai dit et répété dans plusieurs contributions , et je persiste à le souligner : avant d’affirmer que l’autogestion est une utopie « incompatible avec la réalité », que l’on prenne la peine de connaître ce que furent les diverses expériences d’autogestion sociale !(1) Mais combien de personnes ont pris ce soin ?… Personnellement, je n’ai pas connu une seule personne, je dis bien une seule personne, qui, en niant l’importance actuelle de la remise en chantier de la conception autogestionnaire, avait lu les ouvrages consacrés aux principales expériences autogestionnaires dans le monde. Il aurait suffit de lire peu d’ouvrages que j’ai, par ailleurs, déjà mentionnés (2).

Les rares personnes qui ont employé le temps nécessaire à étudier ces expériences ont des réponses ou, du moins, des pistes de réponse aux questions fondamentales que pose « Pas totalement d’accord ! » Les voici :

« Est-ce que l’autogestion va se faire une place dans un marché, très compétitif ? Est-ce que l’autogestion prend en considération, les mutations rapides des technologies et sciences? Est-ce que l’autogestion pourra satisfaire les normes de travail, les normes environnementales, éviter le gaspillage, avoir une meilleur approche client ? »

Dans le cadre de cette contribution, je me contente d’une réponse générale. Je la trouve dans le commentaire d’un autre lecteur, qui signe « On vient juste de sortir d… » : «Une règle pourtant simple est à appliquer : il suffit de démocratiser la vie des citoyens.»

C’est-à-dire que l’on permette aux citoyen-ne-s d’exprimer leur avis mais de manière réellement démocratique, et ils/elles sauront trouver les réponses concrètes aux questions concrètes posées. Réellement démocratique signifie :

– non pas les élections à la manière « libérale » : elles sont un conditionnement des électeurs-électrices pour élire des représentants de la caste minoritaire dominante, du genre François Hollande ou Emmanuel Macron, et Barack Obama ou Donald Trump ;

– non pas les élections où la caste dominante est incapable de produire ce genre de conditionnement, et donc recourt au ridicule traficotage du processus des élections, du genre pays du « Tiers-Monde », dont l’Algérie ;

– mais des élections où existe la possibilité de débats réellement libres, à part égale de possibilité de parler aux citoyen-ne-s, d’emploi des médias existants, où la possibilité de se réunir et de discuter ne dépende pas de l’argent (« libéralisme ») ni de la répression (régimes autoritaires).

Car, d’abord et en fin de compte, qu’est-ce que l’autogestion ? C’est la possibilité des citoyen-ne-s de se réunir librement et d’exprimer leurs problèmes et solutions de manière totalement libre. Les expériences historiques en sont la preuve. Certains (membres des castes dominantes) appellent cela du « désordre », de l’ « anarchie ». Mais la manière dont fonctionne actuellement le monde, et l’Algérie en particulier, n’est-ce pas du désordre et de l’ « anarchie », ce dernier terme entendu dans son acceptation vulgaire, et non pas originel ? Qui sont donc les fauteurs de désordre dans le monde et en Algérie ?… Les grévistes ou les détenteurs du pouvoir ? Les grévistes ne font-ils pas que réagir au désordre dont ils-elles sont victimes, après avoir vainement tenté de demander aux gérants de l’État de résoudre ce désordre ?

Il est malheureux que la conception autogestionnaire ait commencé par s’appeler « anarchie ». Ce terme signifie, comme on le sait, « non ordre ». Or, l’auteur même qui a introduit  ce mot, Joseph Proudhon, avait le plus haut souci de trouver un ordre convenable à la société humaine. Il eut le tort d’appeler sa conception par une négation (« an… ») et d’employer un terme inadéquat (« ordre »). Or, on ne définit pas un idéal par une négation. Et on ne devrait pas nier un « ordre », quand on vise à proposer un authentique ordre social, celui qui met fin à toute forme d’injustice (désordre) sociale. Voilà pourquoi le terme « compatible avec la réalité actuelle », pour employer l’expression du lecteur évoqué, devrait mettre dans les archives de l’histoire le terme « anarchie » (en reconnaissant ses mérites et ses faiblesses) et donner toute son importance au terme « autogestion », terme clair, sans ambiguïté et sans partie discutable de son histoire.

Au fond, comment définir ce qu’un lecture a qualifié comme étant ma « persévérance » à évoquer l’autogestion ?… Je ne fais qu’imiter mes compatriotes de la génération précédente : ils-elles ont persévéré à mettre à l’ordre du jour l’indépendance nationale jusqu’à la voir se réaliser. Malheureusement, ils-elles n’ont pas pu la mener de manière à ce que l’autogestion qui, tout de suite après l’indépendance nationale, surgit, – à la surprise totale des « experts » -, que cette autogestion ne fut pas étouffée par le premier chef de l’État, prétendu « socialiste », puis éliminée par le second chef de l’État, prétendu « révolutionnaire », sous prétexte de gestion « socialiste » (encore !), et, enfin, depuis 1989, complètement occultée au profit de la privation rampante générale. Dans ce dernier cas, au moins, n’existe plus l’impudente imposture de parler de « socialisme ». Enfin, les dirigeants actuels parlent ouvertement de « libéralisme », bien qu’une partie parmi eux tienne, sous prétexte de défendre l’ « intérêt national », à maintenir un capitalisme d’État pour ne pas perdre ses privilèges.

Dès lors, hier, indépendance nationale, aujourd’hui, autogestion sociale, il est question – toutes proportions gardées – de la même espérance, du mêmes genre d’adversaires, de la même nécessité de lutte, de patience, de dévouement, de sacrifices (hélas !). C’est le prix à consentir  pour la dignité citoyenne. Nous espérons l’apparition des Abane Ramdane et des Larbi Ben Mhidi de l’émancipation sociale du peuple algérien. Ben Mhidi avait dit : « Jetez la révolution dans la rue, le peuple s’en emparera ». Aujourd’hui ce peuple a appris, à son détriment, que son mouvement social ne doit plus être accaparé par les profiteurs s’érigeant en nouvelle caste dominatrice se prétendant « populaire », « révolutionnaire », « socialiste » ou « libérale ». Voilà la pertinence actuelle de l’autogestion sociale. Les villages de Kabylie représentent, actuellement, une belle renaissance, du moins ils sont non pas une hirondelle, mais quatre cents villages-hirondelles qui annoncent le printemps de l’autogestion solidaire. Et l’autogestion du mouvement des grévistes de l’enseignement a pris une force sociale telle qu’il a eu la solidarité de la part d’autres secteurs de la population, ce qui a contraint la ministre de la (mal) éducation nationale à renoncer à son arbitraire et illégal licenciement des grévistes. Et on continue à penser que l’autogestion ça n’existe pas, est une lubie du passé, et on continue à éviter d’employer ce terme !… Et, pourtant, une partie du peuple, malgré le conditionnement idéologique massif (« libéral » et/ou clérical) et malgré la répression, parvient à s’auto-gérer, comme le montre les villages de Kabylie et les grèves des syndicats autonomes.

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1) Voir

http://www.lematindz.net/news/23652-belle-comme-un-comite-dautogestion.html

http://www.lematindz.net/news/25399-la-revolution-inconnue.html

http://www.lematindz.net/news/25423-la-meconnue-plus-importante-revolution-du-xxe-siecle.html

https://lematindalgerie.compour-un-mouvement-dautogestion-sociale

http://www.lematindz.net/news/24278-ce-quon-ne-dit-pas-a-propos-du-moyen-orient-la-commune-de-rojava.html

(2) « La révolution inconnue » de Voline, « L’Espagne libertaire, 1936-1939 » de Gaston Leval, les rares témoignages sur l’autogestion yougoslave et celle algérienne.

 

Auteur
Kadour Naïmi

 




Pour un think tank sur tamazight

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Autonomie, décentralisation, fédéralisme,…

Pour un think tank sur tamazight

Après une phase d’anesthésie ayant suivi la dernière révision constitutionnelle, le débat sur l’identité et la langue amazighes a été réamorcée à la faveur de la protesta de la jeunesse suivie de cet inespéré moment de grâce chargé d’annonces dont une à forte valeur symbolique, Yennayer est désormais consacré journée chômée et payée.

En attendant de voir si les engagements du pouvoir sur l’élaboration prochaine d’une loi organique avec création d’une académie amazighe seront tenus, il est essentiel que le débat puisse continuer entre les différents composantes de la mouvance amazighe pour clarifier les objectifs et les enjeux que soulèvent ces questions, tant il est vrai qu’après la répression, s’affirme maintenant une volonté de mainmise et de récupération du fait amazigh.

Dans cette entame de débat public et au vu des différentes interventions sur les journaux, sites, réseaux sociaux et chaines de TV, se pose la question sur ce qu’on veut vraiment faire de la langue amazighe dans le contexte algérien.

Quelle place pour Tamazight dans le contexte sociolinguistique algérien?

– Veut-on que tamazight soit essentiellement le vecteur et le marqueur du recouvrement de l’identité amazighe de l’Algérie? Dans ce cas, la généralisation et l’enseignement obligatoire de cette langue de façon uniforme à tous les Algériens aussi bien amazighophones qu’arabophones est la priorité. On doit cependant accepter les conséquences de ce choix exclusif : compte tenu du centralisme jacobin de l’Etat algérien, de la réalité démographique et de la prédominance de la langue arabe, nul doute que tamazight sera minorée dans sa pratique à l’image de sa position dans la Constitution.

Le système éducatif étant l’indicateur de la place politique des langues dans un pays, le choix de la langue d’instruction n’est pas une question uniquement pédagogique , c’est une question éminemment politique. En raison de l’institution d’une école unique et du contexte politico-sociolinguistique, l’enseignement des matières continuera de se faire en langue arabe, pérennisant de ce fait sa domination en rendant son usage nécessaire pour accéder aux différents domaines d’activité.

Tamazight aussi généralisée et obligatoire soit-elle, sera réduite à une langue du patrimoine relevant bien plus du symbolique témoignant effectivement de notre appartenance identitaire, mais sans fonction sociale vitale, elle sera inéluctablement condamnée à terme à la disparition. À cet égard, l’exemple de la langue kabyle est édifiant. Celle-ci est fort heureusement encore vivante notamment dans le pays profond, véhiculant différentes expressions culturelles (chanson, cinéma, poésie, littérature, etc.). Mais il est incontestable que le nombre de locuteurs est en régression exponentielle malgré la constitutionnalisation de tamazight et son enseignement scolaire présent depuis une vingtaine d’années. La transmission naturelle est en déclin dans les familles notamment en milieu urbain, d’autant qu’il n’y subsiste en son sein qu’une dernière génération monolingue. N’étant plus dans les conditions antérieures de protection, taqvaylit est menacée par un environnement poussant à sa substitution par d’autres langues perçues comme plus « utiles » à la vie actuelle dans la cité.

  • Veut-on que tamazight soit une langue qui donne accès à la vie active, gage de pérennité et qu’elle soit capable d’exprimer toutes les facettes de la modernité ? Dans ce cas, il faut admettre la réalité de la territorialité des langues et considérer que tamazight est la langue propre des amazighophones. A ce titre, les locuteurs ne doivent pas être dépossédés de leurs droits collectifs relatifs à la gestion de leur langue, en arguant, même si c’est positif en soi, que c’est le bien de tous les Algériens.

Cela suppose un changement de paradigme institutionnel. Tamazight n’échappera à la disparition que si elle a un statut de première langue sur son aire primaire et qu’elle bénéficie de la mise en place d’institutions permettant une politique d’aménagement autonome propre au territoire. C’est le creuset nécessaire pour la sortir de la zone de risque, l’état de précarité de tamazight étant telle qu’il faut de grands moyens et une volonté que seul peut donner cet affect particulier pour la langue maternelle. Il est donc vital de l’instituer comme langue d’enseignement pour la mettre en capacité de transmettre les savoirs fondamentaux dans tous les domaines qu’elle peut assurer selon la progression de son développement. C’est la condition pour créer une nouvelle donne linguistique dans laquelle il sera nécessaire de maitriser tamazight pour accéder à des secteurs de la vie active où son usage est possible.

La loi organique à souhaiter est celle qui rassemblerait ces deux visions, la généralisation d’un savoir linguistique en tamazight pour donner une assise identitaire à l’algérianité, favoriser l’intercompréhension entre Algériens et ainsi renforcer la cohésion nationale, mais en même temps, si on veut donner un avenir à tamazight, il faut asseoir sa primauté sur son territoire, tout en lui assurant plus que pour toute autre langue, les moyens nécessaires à sa protection et à son développement pour une réelle mise à niveau.

Cet objectif ne peut être atteint que si le système éducatif, socle de toute politique linguistique, est repensé. Le postulat de « l’école unique », instrument de déculturation dans les sociétés plurales doit être remis en question. Une école égalitaire et équitable pour tous est plus adaptée à la réalité sociolinguistique algérienne, à l’image de ce qui se fait dans les pays plurilingues (Suisse, Canada, etc.).

Si les deux langues officielles doivent être obligatoires sur tout le territoire algérien, la place des langues, langue d’enseignement/ langue enseignée, doit être différente selon l’aire territoriale linguistique : tamazight langue d’enseignement, l’arabe langue enseignée dans les zones amazighophones et l’arabe langue d’enseignement et tamazight langue enseignée dans les zones arabophones. Les variétés des langues amazighes sont à respecter en attendant l’harmonisation par l’usage et par le travail académique qui atténuera progressivement les différences. Par ailleurs et dans l’idéal, les amazighophones résidant en territoire arabophone (et vice versa) doivent pouvoir bénéficier, s’ils le souhaitent et si leur nombre est pertinent, de ce droit à une école différenciée.

Cette refondation structurelle de l’administration des territoires et du système éducatif implique d’en finir avec les postures idéologiques et de prendre en compte la diversité du paysage langagier algérien composé de tamazight et de ses variantes, de l’arabe-dérija et l’arabe littéral et du français. Le statut de la langue française, sujet tabou, est révélateur de l’aberration de la politique linguistique. La langue française est considérée comme une langue étrangère alors qu’elle est très ancrée dans la société et qu’elle est dans une co officialité non avouée avec la langue arabe dans le domaine institutionnel (textesofficiels, documents d’identité etc.), contrairement à tamazight, langue officielle, qui en est absente. L’école algérienne a été défrancisée et arabisée par ceux-là même qui s’empressent de scolariser leur progéniture dans les établissements français. Il est souhaitable d’en finir avec cette hypocrisie, lourde de conséquences et de reconnaitre que la langue française est devenue, tout comme la langue arabe, une langue algérienne que les Algériens ont intégrée, algérianisée, ce d’autant qu’elle est nécessaire au développement du pays et à son ouverture au monde.

Ceux qui prétendent qu’une seule langue unit tous les Algériens sont dans le mensonge, la manipulation et l’exclusion. Ce qui fait l’unité des Algériens est la combinaison variée de ces langues selon leur région, les alliances familiales et le degré d’instruction. Des langues véhiculaires assurant le lien entre les communautés linguistiques sont certes nécessaires mais il ne demeure pas moins que ces communautés existent avec leurs univers linguistiques qui sont à respecter et qui ne relèvent pas d’un choix délibéré mais de la conséquence de l’histoire mouvementée du pays.

Cela est possible en sortant des aliénations hégémoniques présentes dans les courants de pensée dominants, y compris dans une certaine pensée berbériste, qui craignent la différence et peinent à reconnaître la réalité de la pluralité des langues et des cultures des communautés ou peuples constituant la nation algérienne.

De quoi tamazight est-elle le nom ?

Au-delà de l’aspect proprement linguistique, ces questions renvoient à ce que nous sommes et à ce que nous voulons devenir et interrogent fondamentalement notre conception de la Nation et de l’Etat.

Tamazight ouvre une vision d’espérance pour l’avenir car elle a pour nom vérité quant à notre profondeur historique; elle met un terme à la falsification du passé, aux idéologies meurtrières, à la haine de soi dans une société malade de vouloir être ce qu’elle n’est pas.

Tamazight est l’héritage de nos ancêtres qui ont résisté, génération après génération, aux aléas de l’histoire et qui se sont sacrifiées pour nous faire parvenir une des plus anciennes cultures de l’humanité.

Tamazight a pour nom la résilience pour ces Amazighs déculturés, déracinés, égarés, amalgamés, qui viennent au bout de leur odyssée, souvent trop longue, s’y ressourcer et retrouver leurs origines et leur dignité d’Amazighs enfin libérés. L’un des plus beaux textes sur la personnalité amazighe, « L’éternel Jugurtha » de Jean Amrouche trouve ici sa démonstration éclatante.

Tamazight est aussi la clef pour appréhender le présent sans mutiler le passé ; elle témoigne de la diversité des langues et cultures façonnées par l’histoire, loin de l’essentialisme arabo- musulman. Elle ouvre,de fait,la voie aux valeurs de la démocratie qui passe par une déconstruction/reconstruction d’une Algérie moderne, multiculturelle, respectant sescomposantes, apaisée et réconciliée avec elle-même. Elle appelle à la refondation de la Nation et de l’Etat pour faire enfin de l’Algérie officielle une émanation de l’Algérie réelle.

Tamazight appelle aussi à une recomposition géopolitique régionale. L’Algérie est au centre d’un mouvement de reberbérisation d’une aire régionale naturelle et historique qui est le territoire de Tamazgha, entité qui reste à définir et qui englobe les terres des peuples amazighs d’Afrique. Ce mouvement identitaire, né en Kabylie il y a près d’un siècle, est une dynamique en marche, et parce qu’il est dans le sens de l’Histoire, rien ne l’arrêtera.

Tamazight est le défi linguistique de demain. Pour la renaissance et la revitalisation de la langue, l’objectif est certes plus difficile à atteindre d’autant que le temps presse et que le rétrécissement des aires linguistiques s’accélère, mais avec de la détermination, beaucoup de travail et une politique volontariste, nous arriverons à lui éviter l’extinction et à lui donner l’avenir qu’elle mérite après tant de siècles de résistance. Son destin est entre nos mains et c’est principalement en Kabylie qu’il se joue, en raison de l’homogénéité et de la densité du peuple locuteur kabyle,de la conscience qu’il a du danger de disparition et de sa capacité de mobilisation, résultat de sa tradition de luttes politiques C’est le combat du moment car les pouvoirs publics seront dans l’obligation de composer avec la diversité linguistique du terrain. La bataille à mener est dans l’instauration d’un système éducatif propre à la Kabylie avec la création d’une école kabyle plurilingue dotée d’une base d’apprentissage en taqvaylit pour permettre à l’enfant de se construire dans sa culture et ses valeurs, en cohérence avec sa famille, en congruence avec son environnement et son histoire. L’équation est, à mon sens, d’une logique implacable : si on veut sauver tamazight, donnons-nous les moyens de passer de « tamaziyt di lakul », à « lakul taqvaylit ».

De la nécessité d’un « think tank »

Toutes ces questions qui déterminent notre devenir sont à mettre dans le débat, lequel débat nous concerne tous. Ce texte ne traduit qu’une opinion. Bien entendu, d’autres regards et points de vue existent en fonction des compétences, des convictions et du parcours de chacun.

Les problématiques sont très complexes, aussi bien sur le plan purement linguistique (aménagement, standardisation, graphie bien que cette dernière soit tranchée par l’usage en Kabylie) que sur le plan de la politique linguistique et de ses conséquences institutionnelles : quelle politique serait efficace et adaptée ? Un changement institutionnel est-il nécessaire? Si oui, lequel? La décentralisation ? L’autonomie régionale ? Le fédéralisme ? Quelle faisabilité face à un pouvoir très autoritaire pour qui le rapport de force prime sur toute démarche démocratique?

C’est pourquoi se ressent le besoin d’un laboratoire d’idées que peut représenter un « think tank » pour regrouper des compétences, des spécialistes en linguistique, en politique linguistique, des pédagogues, des acteurs culturels et politiques, des transmetteurs de mémoire (souvent les femmes monolingues), etc.

C’est un lieu pour colliger les réflexions et les propositions souvent intéressantes mais éparses, un espace d’enrichissement mutuel, d’échange de savoirs, de partage des expériences, d’écoute des expertises étrangères, ce qui suppose de savoir travailler ensemble, de lever les préjuges, de comprendre les divergences et de rechercher les points d’accord.

De ce rassemblement fécond naitront nécessairement des éléments de convergence comme il semble s’en dégager déjà dans les prises de parole de certaines personnalités du monde berbérisant. Comme tout « think tank », ce cadre se doit d’être indépendant des pouvoirs publics et des chapelles politiques, ce qui n’empêche aucunement les acteurs politiques de venir débattre de leurs projets.

Le but est de servir la société en produisant des documents de réflexion et de proposition de solutions sérieuses et crédibles adaptées à la situation. Ces propositions, conseils et recommandations seront à la disposition de la société civile et politique, décideurs compris. Les conclusions de ces travaux sont à débattre et à expliciter, sous différentes formes de communication avec toutes les couches de la société. Les organisations politiques pourront intégrer les propositions qui les intéressent dans leur programme La population concernée, informée et consciente des enjeux, peut, si elle y adhère, s’en saisir et se mobiliser autour d’objectifs bien compris.

Enfin, le rôle de l’élite étant vital dans une société en devenir, ce cadre permettra à celle-ci de reprendre sa place, place, il est vrai, qu’elle a souvent désertée, et d’assumer sa responsabilité d’éclaireur de la société et surtout de la jeunesse, lui évitant ainsi l’engrenage des impasses tragiques.

(*) Cadre du Rassemblement Pour la Kabylie

Auteur
Dr Malika Baraka

 




Programme du 24e anniversaire de l’assassinat d’Asselah Ahmed et Rabah

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Hommage à Alger

Programme du 24e anniversaire de l’assassinat d’Asselah Ahmed et Rabah

Programme de la commémoration du 24eme anniversaire de l’assassinat d’Asselah Ahmed et Rabah.

Lundi 05 mars 2018 ; à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts d’Alger Asselah Ahmed et Rabah

9h00 : Recueillement à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts d’Alger. Minute de silence.

09h15 : Allocution du Président de la Fondation Asselah Ahmed et Rabah.

09h30_10h00 :Récital de musique classique

10h15_12h30 : Remise des prix aux enfants ayant participé au concours de dessins d’enfants,session 5 Mars 2018.

15h00 -17h00
Au siège de la Fondation Asselah Ahmed et Rabah sise au 29 Bis Bd Zighout Youcef Alger (en face du parc Sofia )

15h00 : Vernissage de l’exposition du concours d’arts plastiques session 5 Mars 2018.

16h : Remise des prix aux peintres lauréats du concours d’arts plastiques session 5 Mars 2018.

 




Des citoyens s’indignent de l’indisponibilité d’une IRM à l’hôpital de Ouargla. (Vidéo)

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Malgré son acquisition

Des citoyens s’indignent de l’indisponibilité d’une IRM à l’hôpital de Ouargla. (Vidéo)

Des citoyens de la ville de Ouargla nous écrivent et s’indignent de l’indisponibilité d’une IRM dans leur ville.

 » Acheté a coup des milliard de  dinars , IRM et Scanner a EPH Mohamed Boudiaf a Ouargla est toujours hors de service  , exigeant tout les patients de la ville d’Ouargla de  recourir aux cliniques privées,  selon le directeur de EPH Mohamed Boudiaf le problème réside dans le fait de l’absence d’un médecin radiologue et un staff spécialisé pour sa mise en service , un prétexte et argument qui est malheureusement peu concevable et peu convainquant et qui affecte fâcheusement des milliers des Foyers démunis , fragile  déjà très défavorisés a accéder a ce genre de radiologie indispensable trop recommander pour détecter des maladies insidieuses ? 

La population locale mécontente s‘indigne et réfute les arguments lancés  par le directeur et s’interroge comment on laisse un  des appareils aussi important subir un tel sort, à cause de l’absence d’un radiologue? est-il concevable que la tutelle a réussie a importer des milliers de docteurs de Cuba n’arrive pas a recruter un radiologue pour EPH Ouargla ?

L’appel est lancé pour le Ministre de la santé Monsieur Mokhtar Hasebalaoui pour diligenter une enquête urgente pour déterminer les responsabilités de chacun. »

Auteur
A. Lahouel

 




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