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jeudi 18 septembre 2025
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Mouvement imminent dans le corps des walis

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Attendu depuis des mois

Mouvement imminent dans le corps des walis

L’annonce est imminente. Après les changements qui ont touché l’institution militaire, c’est au tour des walis et des chefs de daïra de faire l’objet d’un large mouvement selon des sources sûres.

De nombreuses wilayas sont concernées par ce mouvement sur lequel la présidence a mis la dernière main. 

On a avancé qu’une vingtaine de walis seront limogés ces jours-ci, dont les walis d’Alger, d’Annaba, d’Oran, de Constantine, de Sétif, de Ouargla ou encore de Tiaret, Boumerdes, Ghardaïa, IIlizi, Adrar, Béchar, Médea, Djelfa et de Chlef.

Le changement à la tête des wilayas sera suivi, selon nos sources, par d’autres changements qui toucheront des chefs de daïra, plus de 200 chefs de daïra seront également touchés par ce mouvement.

Pour rappel, le dernier mouvement des walis remonte à juin 2017seulement.
 

Auteur
Khaled Ouragh 

 




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Un ministère pour la diaspora algérienne à l’étranger !

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Débat

Un ministère pour la diaspora algérienne à l’étranger !

Selon une analyse réalisée par l’Institut national français des études démographiques (Ined), l’Algérie figurerait parmi les 15 pays qui fournissent le plus de migrants au monde. Pour l’Aida (Association internationale de la diaspora algérienne) basée à Londres, les Algériens ou personnes d’origine algérienne vivant à l’étranger en 2018, seraient au nombre de 7 millions d’individus, voire plus !

Combien sont-ils ces émigrés ?

Rien qu’en France, ils seraient plus de 5 millions ! En Amérique du Nord, ils se situeraient entre 120 000 et 140 000 (110 000 au Canada, 30 000 aux USA et 2000 au Mexique).Dans les pays arabes, ils seraient quelques milliers et en Afrique plusieurs centaines. .

Mais qui sont-ils ces émigrés ?

La première vague de migration algérienne a débuté en 1905. La main-d’œuvre qui la compose travaille essentiellement dans les raffineries et huileries de Marseille, ou comme dockers sur les navires. Puis des centaines d’Algériens sont embauchés dans les mines et les usines du Nord et du Pas-de-Calais, les industries de Clermont-Ferrand et Paris. Dès 1912, on parle d’un véritable mouvement migratoire de 4 000 à 5000 Algériens qui s’accélère dès 1913, grâce à la suppression du permis de voyage qui était alors requis pour les Algériens en France. 

La seconde vague migratoire est composée globalement de 80 000 travailleurs et 175 000 soldats venus d’Algérie dans le cadre de la Première Guerre mondiale. Ceux qui ne sont pas sur le front, sont employés dans la production d’armement, le génie, l’aéronautique, les transports et les mines.

La troisième vague débute en 1920 avec une composante kabyle qui reste importante, avec la migration des habitants du nord-ouest oranais qui commencent à gagner du terrain. 

La quatrième vague débute avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, après 1945 où les Algériens occupent des emplois dans les domaines de reconstruction de la France et de la relance économique, dans les mines, la sidérurgie, l’industrie et le bâtiment. 

La cinquième vague commence avec la guerre de Libération nationale (1954-1962). Le GPRA est formé, le FLN prend le contrôle de l’émigration qui participe au combat libérateur et à l’effort de guerre.

Peut-on  pour autant parler de diaspora ?

A en croire déjà  Smail Chikhoune, vice- président de l’Association international de la diaspora algérienne (AIDA) ,il y a plus de 200 000 chefs d’entreprises qui génèrent un chiffre d’affaires de plus de 100 milliards d’euros. Sans compter la part de ceux qui ont une valeur ajoutée comme les professeurs d’universités et autres managers dans plusieurs domaines de compétence.

Nous sommes en 2018, et cette population qui ne cesse de croître, se décuple en générations voyageant, étudiant, commerçant et s’établissant dans les cinq continents .Ces Algériens-là sont visibles et font étalage de leur amour du pays à chaque occasion et à chaque match de l’équipe nationale de football où ils déploient l’emblème national, une manière comme une autre de manifester leur présence et de se rappeler au bon souvenir de leurs gouvernants nationaux. 

Il y a aussi toutes ces personnalités publiques françaises d’origine algérienne qui n’ont de cesse d’affirmer leur appartenance à l’Algérie, sans pour autant que cela profite au pays, faute de diaspora influente ont pour noms Isabelle Adjani, Leïla Bekhti, Shéryfa Luna, Smaïn, Rachid Taha, Rachid Bouchareb, Zinedine Zidane, Brahim Asloun et beaucoup d’autres qui appartiennent au monde de la culture et du sport. Ou encore Fadéla Amara, Leila Aichi, Kader Arif, Azouz Begag, Nora Berra, Malika Benarab-Attou, Yamina Benguigui, Malek Boutih, Samia Ghali, Bariza Khiari, Tokia Saïfi, Karim Zeribi qui appartiennent au monde de la politique. On peut même ajouter à cette liste qui n’est pas exhaustive, Rachida Dati dont la mère était d’origine algérienne !

Tout ceci pour dire que le potentiel humain existe mais que les mécanismes institutionnels, de ceux qui font actionner les lobbys font défaut comme par exemple le fameux « Conseil consultatif de l’immigration » souvent annoncé mais tant de fois différé puis remisé dans les tiroirs de nos instances gouvernementales ou encore « le secrétariat d’Etat » qui a été supprimé au bout d’une année d’existence seulement !

Son titulaire et présentement secrétaire général d’un parti politique, n’était  pas fait à l’évidence pour le poste ;la preuve, répondant à une question d’un journaliste sur le nombre des algériens vivant à l’étranger, il avait répondu par cet artifice : « Il y a ceux qui résident à l’étranger de manière régulière et qui sont immatriculés dans nos consulats, ceux qui aussi résident de manière régulière et qui préfèrent ne pas se rapprocher de nos services et sont donc, non immatriculés, et il enfin ceux qui y vivent de manière irrégulière ou clandestine ».

Comment, sincèrement, peut-on être aussi nuancé pour ne pas dire évasif concernant ce segment particulier de notre population ?

Etat des lieux, particulièrement dans l’hexagone  

Pour prendre la mesure des problèmes, il faut lire ce sondage réalisé en France, par Ifop/Atlantico qui révèle que 26% des Français seulement ont une bonne image des Algériens contre 71 % des Marocains et 53 % des Tunisiens :

  1. Existe-t-il un lien entre le déficit d’image dont souffre l’Algérien en France et la façon dont sont intégrés les immigrés et leurs enfants ?

  2. Sont-ils moins intégrés que les autres issus d’Afrique du nord ?

  3. Sont-ils moins défendus au plan des droits ?

L’émigration algérienne en France continue à être marquée par ses divisions historiques, politiques et même ethniques. Elle est surtout préoccupée par son existence quotidienne car l’immigré, le beur est avant tout une condition sociale dont il est difficile d’en sortir.

Que dire alors de ceux qui ne possèdent ni titre de séjour ni permis de travail, les sans-papiers qui vivent dans la clandestinité la plus totale échappant même au recensement le plus approximatif  de « l’éphémère » ministre délégué qui a précisé « qu’il est difficile de donner d’eux un chiffre précis ». Un ancien ambassadeur français les a situés autour de 350 000, chiffre qu’il faut prendre sous toutes réserves, bien entendu, dans ce qu’il cache comme manipulation politicienne. C’est vrai qu’il est difficile de compter des gens dans la clandestinité mais ce qui est aussi vrai c’est que ces personnes sont décidées « à faire leur trou là-bas envers et contre tous » et tout ce qu’on a mis en place alors, comme ministère délégué, représentation politique à l’APN, ouverture de nouvelles dessertes aériennes et maritimes ne leur feront pas changer d’avis, eux qui n’ont foi qu’en leur destinée.

Il existe quand même quelques Algériens immigrés, diplômés, et expérimentés qui ont accumulé un petit capital, qui songent à retourner au pays. Ce phénomène de retour répandu chez les retraités, s’est étendu ces dernières années chez les plus jeunes. Apparemment et à les entendre, ils n’éprouvent aucun regret à quitter la France et l’Europe où sévissent, selon eux, le racisme, la discrimination dans l’emploi et le logement, ainsi que la bureaucratie pour qui veut obtenir la nationalité française.

C’est tout cela dont il faut peut-être discuter, à l’avenir, si on veut comprendre les immigrés et capter de nouveau la confiance perdue !

Pourquoi un ministère et maintenant ?

Est t-il besoin pour autant de nommer un ministre pour prendre en charge nos expatriés dont Belkacem Sahli, du temps où il était secrétaire d’Etat ignorait jusqu’à le nombre ?  

Oui car notre diaspora, tout comme l’immigration en général, n’est organisée ni socialement ni culturellement et aujourd’hui, on en arrive même à regretter « l’Amicale des Algériens en Europe » organisation sous l’égide du FLN certes, mais qui arrivait tout de même à encadrer, peu ou prou, cette population de l’étranger.       

C’est aussi faire amende honorable envers nos compatriotes de l’étranger qui ont été offusqués le jour ou leur « éphémère » Secrétariat d’Etat a été dissous à peine une année après sa création !

Parce qu’enfin, il faut aller vers d’autres solutions, de celles qui consistent à prendre en charge les préoccupations des Algériens dans leur pays d’accueil, des lors que nos chancelleries et autres consulats ne font pas le job ! Et il y a à faire à en juger par les récriminations des Algériens de France. 

Le message, semble t-il , a été reçu cinq sur cinq par Ahmed Ouyahia qui, lors d’un déplacement qu’il avait effectué en France avait annoncé  des mesures arrêtées par le président de la république lui- même , à savoir :

  • Accès à tous les programmes de promotion immobilière publique en Algérie (hors social)

  • Accès des jeunes de la communauté souhaitant investir en Algérie dans le cadre du dispositif de microcrédit (ANSEJ)

  • Accès aux investisseurs et aux industriels algériens résidents à l’étranger à tous les dispositifs de soutien des investissements au même titre que les résidents   

  • Confirmation de l’ouverture d’une succursale de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA), en 2018.         

Et qui mieux qu’un ministre en charge des Algériens de l’Etranger pour mettre en œuvre ce début de programme ? Et aussi et surtout plancher avec  ses collègues du gouvernement sur les causes réelles qui conduisent nos jeunes à vouloir , parfois au péril de leur vie , s’installer et vivre à l’étranger malgré les conditions déplorables qu’ils y trouvent ! Autrement dit percer le « secret » de leur quête éperdue.

Auteur
Cherif Ali

 




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France: suspicion de choléra dans un avion venant d’Algérie

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Dans un vol de la compagnie ASL Airlines

France: suspicion de choléra dans un avion venant d’Algérie

Quelque 150 passagers d’un vol Oran-Perpignan ont été autorisés mercredi à quitter l’aéroport du sud de la France après avoir été pris en charge par les secours, en raison d’une suspicion de choléra sur un enfant à bord, a-t-on appris auprès des pompiers.

« Un enfant est susceptible d’être porteur du choléra et a été évacué vers l’hôpital pour des examens », ainsi que sa mère et ses proches, ont indiqué à l’AFP les pompiers et la préfecture du département. « Des prélèvements vont être faits sur l’enfant pour vérifier » si ce cas est avéré. 

Les autres passagers – 147 au total – et les membres d’équipage ont été évacués de l’appareil, après avoir été retenus à bord un peu plus d’une heure.

Encadrés par les pompiers, ils ont quitté l’avion après une « désinfection des mains » et une prise de renseignement sur leurs adresses et identités afin de suivre l’évolution de leur état de santé, si le cas de choléra était confirmé, selon la préfecture.

L’avion, de la compagnie ASL Airlines, a atterri vers 11H45 GMT sur le tarmac de Perpignan. Les pompiers et les services de secours ont été prévenus par un appel téléphonique des sapeurs-pompiers de l’aéroport.

Une épidémie de choléra ayant contaminé quelque 74 personnes a fait deux morts en Algérie depuis son apparition le 7 août. Elle est désormais « maîtrisée », a affirmé mardi le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui. 

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés. Elle est facile à traiter par réhydratation notamment, mais peut tuer en quelques heures faute de traitement.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que la durée d’incubation peut aller jusqu’à cinq jours, mais que le vibrion responsable de la maladie peut rester présent jusqu’à 10 jours chez des porteurs sains.

Auteur
AFP

 




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Mourad Bourboune : « Je pense à retirer mon nom si… »

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Film sur Larbi Ben M’hidi

Mourad Bourboune : « Je pense à retirer mon nom si… »

L’écrivain Mourad Bourboune est l’auteur du scénario à l’origine du film Ben M’hid. Il ne comprend pas qu’un film sur une des plus importantes figures de la Révolution algérienne puisse être interdit par une commission du ministère des Moudjahidine, mais désigne aussi la façon obscure et peu transparente dans lesquelles le film a été tourné. « J’ignore jusqu’à aujourd’hui ce qu’ils ont pris du scénario et ce qui en reste ». Il revient pour Le Matin sur la genèse du film et s’explique.

Le Matin d’Algérie : Comment et quand avez-vous commencé à travailler sur le scénario du film Ben M’hidi ?

Mourad Bourboune : Hassani, le défunt beau-frère à Ben M’hidi et Bachir Derrais m’ont demandé d’écrire un scénario pour un film sur Ben M’hidi. Faire un film sur un révolutionnaire aussi extraordinaire était une idée très enthousiasmante. Ben M’hidi n’est pas n’importe qui. C’est un personnage central dans l’histoire de la révolution algérienne. Je me suis mis au travail. Le film exigeait beaucoup de moyens. Aussi avais-je proposé au producteur l’idée de lancer une souscription nationale pour financer ce film. Pourquoi ? C’était une façon pour chaque Algérien de se réapproprier une part de ce grand homme qu’est Ben M’hidi. Et bien entendu, mon dû serait alors versé dans la cagnotte qui servirait à financer le film. La proposition n’a pas été retenue.

Il était question de faire un grand film pour le cinéma et une mini-série pour la télévision. Bien entendu, il n’était pas question de délayer l’histoire, mais surtout de faire un biopic à la hauteur de Larbi Ben M’hidi. C’est pourquoi, du reste, j’avais émis une autre suggestion, celle de confier la réalisation à des cinéastes d’envergure et j’ai lancé le nom de Ken Loach. C’était une simple proposition que j’avais faite. J’ai pensé à Ken Loach parce qu’il a fait de formidables films sur la lutte des Irlandais contre la colonisation anglaise. Je pense que la lutte des Irlandais ressemble beaucoup à celle des Algériens contre le colonialisme français et l’approche cinématographique de Ken Loach est très intéressante.

Cela étant dit, je ne connais pas personnellement Ken Loach et ce n’était pas à moi d’imposer un quelconque réalisateur. L’idée de proposer Ken Loach m’est venue en me rappelant que Larbi Ben M’hidi était un admirateur de Éamon de Valera, chef des nationalistes irlandais et artisan de la lutte décisive pour l’indépendance de l’Irlande vis-à-vis du Royaume-Uni au début du XXe siècle.

Le Matin d’Algérie : Vous avez donc écrit le scénario que vous avez remis au producteur. Aviez-vous signé un contrat ? 

Bien entendu ! Nous avons signé un contrat en 2010 je crois. J’ai fini le scénario en 2012. Il a été lu par une commission du ministère qui a émis quelques petites réserves, sans plus. Mme Khalida Toumi (ancienne ministre de la Culture, Ndlr) m’avait écrit une lettre de compliments.

J’ai continué à travailler en profondeur le film, le découpage, les dialogues, avec le réalisateur. C’était un travail énorme qu’il fallait abattre pour restituer toute la dimension de l’homme qu’était Larbi Ben M’hidi, les événements, les échanges et les ambiances avec fidélité. Le sujet est trop important pour oublier ne serait-ce qu’un détail. J’ai continué donc à travailler sur le scénario et à échanger avec Bachir pendant deux ou trois ans.

Que s’est il passé par la suite ? Je l’ignore. Personne ne m’a plus consulté. Des journaux avaient rapporté l’an passé que le scénario de Bourboune avait été remplacé par un autre, d’autres sources disaient qu’il avait été profondément remanié, ce qui, selon les procédures en vigueur est une grave faute passible des tribunaux. Personne ne m’a donné signe de vie. Même les honoraires qui me sont contractuellement dus en contrepartie de mes deux années de travail, ne m’ont pas été versés. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas touché un centime…    

Le Matin d’Algérie : Aujourd’hui, le film est pris en otage par la commission du ministère des Moudjahidine.

Je trouve monstrueux qu’on puisse interdire un film, encore plus sur Larbi Ben M’hidi. Personne n’a le droit de s’approprier l’histoire de l’Algérie. C’est tout simplement inacceptable. De quel droit cette commission se permet-elle de décider de la réalisation d’un film ? Laissons les cinéphiles et les spécialistes débattre sur le film.  Il y a eu une centaine de films sur Napoléon, pas un seul n’a suscité pareille levée de boucliers. Est-ce que le film porte tort à Ben M’hidi ? Non je ne le crois pas. Alors, pourquoi l’interdire ? Laissons le public juger. Si c’est un film réussi, il applaudira. Si c’est un navet, il le boudera. Et d’autres feront des films sur Ben M’hidi…  

Le Matin d’Algérie : Avez-vous vu le film ?

Bien sûr que non ! Je n’ai pas encore vu le film, et j’espère le voir prochainement. J’aurai alors une idée du sort qui a été réervé  à mon scénario. Et si je vois que le film dévie du scénario que j’ai écrit, je demanderai évidemment à retirer mon nom. Je le redis encore une fois, jz suis profondément horrifié par toute cette machine à essorer les réputations et cette polémique stérile.

 

Auteur
Hamid Arab

 




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Une association kabyle rend hommage au chanteur chaoui Massinissa à Montréal

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Dans le cadre de la fraternité interamazighe

Une association kabyle rend hommage au chanteur chaoui Massinissa à Montréal

On compte énormément de martyrs de la révolution contre le colon français tels que Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M’hidi, Si El Haouès, …, des hommes de l’art, du théâtre et de la littérature comme Apulée, Kateb Yacine, Slimane Benaïssa, … et des chanteurs de renom tels que Aissa Jermouni, Beggar Hadda, Zoulikha, Dahmane El Harrachi, Katchou, Djamel Sabri, … et Massinissa.

Ce dernier, de son vrai nom Ali Chibane,  né le 26 juin 1967 à Oued El Ma (Batna), est un chanteur, auteur-compositeur et interprète . Il vit entre Batna et Merouana, une commune située à environ 40 km au nord-ouest de Batna.

C’est à l’âge de 5 ans que Ali Chibane  apprend des chansons du terroir chaoui et les chante. À l’âge de 15 ans, il répète les chansons de sa grand-mère. Eu égard à son talent, depuis 1982 il est sollicité pour chanter dans des fêtes de mariages et des galas locaux.

A l’âge de 20 ans, en 1987 il devient membre du groupe Amenay, avec le chanteur Aïssa Brahimi. Les deux jeunes sont arrêtés par des agents de sécurité, juste parce qu’ils portaient la lettre AZA en tifinagh, ce symbole de la culture chaoui et Amazighe en général. Ils sont mis en prison pour 3 jours à Batna.

Massinissa chante toujours en langue chaoui. Pourtant des producteurs, intéressés par sa belle voix, l’ont poussé à chanter aussi en arabe pour aller loin dans sa carrière. La réponse était toujours négative. Ce qui les a conduit à ne plus produire Ali Chibane. Le choix de la chanson chaouie lui a coûté le boycott qu’il subit depuis pas mal d’années par les producteurs. Au Festival de musique d’Oum El Bouaghi, il ne fut invité aucune fois. La raison invoqué mezza voce ? Les organisateurs lui reprochent de faire la politique.

A 25 ans, en 1992, Ali Chibane a intégré un groupe qui s´appelait Massinissa. Le groupe a produit deux albums, et peu après, ses membres se sont séparés. Ali Chibane, resté le seul membre de son groupe à continuer à faire de la musique. Il  a décidé de prendre le nom du groupe pour devenir le chanteur Massinissa, avec lequel il est plus connu depuis en faisant plusieurs albums. A son actif Massinissa possède 20 albums durant tout son parcours musical.

Dans ses chansons Massinissa traite plusieurs  thématiques comme la nostalgie, la famille, l’amour, l’histoire et les traditions. Il a participé à plusieurs festivals comme  au festival international de musique de Timgad à Batna, au Festival de Baâlbek à Djemila à Sétif, au Festival de la musique et de la chanson chaouies à Khenchela, au Festival de la chanson amazigh  à Tamanrasset, et bien dans plusieurs concerts à Tizi Ouzou, à Béchar, … Au niveau international, l’artiste Massinissa a fait plusieurs concerts en France, Belgique, Suisse et en Tunisie.

En été 2017, et dans le cadre de la fraternité interamazighe kabylo-chaoui,  Massinissa a fait un duo avec le grand chanteur kabyle Ali Amran. C’était dans un studio à Tizi Ouzou. C’est aussi dans la même perspective que l’Union des Kabyles du Canada, une association à but non lucratif basée à Montréal, organisera un hommage à Massinissa, pour honorer son long parcours, son courage, son militantisme, sa persévérance et surtout le fait qu’il a toujours tissé d’excellentes relations avec les Kabyles.  

L’hommage aura lieu samedi 20 octobre 2018 à 19h dans le prestigieux Théâtre le Château, sis 6956 rue St-Denis, métro Jean Talon. En lever de rideau il y aura la troupe Tilleli de chants kabyles d’Ottawa-Gatineau, qui nous a habitués avec ses excellentes prestations. Ainsi que le talentueux jeune chanteur kabyle Norkane, qui sera accompagné de son groupe de musiciens québécois.

Ensuite le chanteur Massinissa suivra avec un échantillon de ses meilleures compositions avec en sus une chanson de l’icône de la chanson kabyle Slimane Azem, à l’occasion du centenaire de sa naissance.

Eclairage

Le peuple chaoui comme les autres peuples amazighs ont de tout temps habité Tamazgha (Afrique du Nord). Parmi les grandes figures de l’histoire ancienne et contemporaine du territoire des Chaouis, on compte de nombreux rois numides tels que Massinissa et Jugurtha, des chefs militaires tels que Takfarinas, Laudas et Antalas, des reines comme Yemma Dihya (Kahina), une guerrière berbère qui a combattu les arabes, lors de la conquête musulmane du Tamazgha au VIIe siècle, et Fatma Tazugert, une autre reine berbère originaire des Aurès qui aurait vécu entre 1544 et 1641.

B. M.

Massi

Pratique

Prix : 25$

Points de vente :

– Boulangerie Trésors sucrés : 3640 rue Jean Talon Est.  Montréal, Tél : 514 223 2174

– Café Tikjda : 3880, rue Bélanger, Montréal

– Café mon petit village : 6294 rue Jean Talon Est.  Montréal

– Café Barbes : 3911 rue Jean Talon Est.  Montréal

INFO : 438 985 4069 – 514 713 0977 – 438 935 5525

Auteur
De Montréal, B. Mourad

 




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On irrigue toujours avec les eaux usées dans la wilaya de Batna

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Environnement

On irrigue toujours avec les eaux usées dans la wilaya de Batna

Dix pompes saisies entre la commune de Fesdis et la région de Barika, selon un communiqué de la gendarmerie.

Dans le cadre de la lutte contre le crime et le  banditisme, les services de la brigade de gendarmerie relevant de la commune de Fesdis,  située à une dizaine de km de la ville de Batna  ont procédé à des opérations de contrôle de routine sur l’étendu de l’oued qui traverse les communes Fesdis, Bouatchawen et El-Madher.

Batna

On apprend par nos sources, qu’en fin d’après midi, des motopompes géantes sont installées pour siphonner les oueds, et raclent le fond de l’oued. L’odeur nauséabonde et la couleur douteuse de l’eau de l’oued ne semblent point interpeller ces agriculteurs peu scrupuleux spécialement celui reliant la commune de Fesdis et El-Madher pour irriguer illégalement et dangereusement avec une eau contaminée des milliers d’hectares de maraichages. Dont les produits sont finalement écoulés sur les marchés de la wilaya et des villes limitrophes.

Cette pratique illicite se fait au grand jour, souvent tard le soir, voire à partir de minuit jusqu’à l’aube défiant la loi, avons-nous appris de nos sources. 

De ce fait, durant la semaine, une importante opération de contrôle a été effectuée au niveau des différentes régions de la wilaya, notamment Barika, Bitam et toute la région Nord et Sud  sous les instructions du colonel Seddak Abdelkader. Cette opération a permis de procéder à la saisie de dix motopompes géantes et des dizaines de mètres de tuyaux d’irrigation ainsi que la présentation de sept personnes devant la justice. Un premier coup dans la fourmilière de ces individus en attendant d’autres prochainement…

gendarmes

Signalons au passage que le grand oued séparant la route nationale qui mène à Constantine et les terres agricoles avoisinantes entre Batna et les agglomérations des communes suivantes, Fesdis, Djarma, Bouatchawen, Boulhilet, Kouachia, Ain-Yagout et enfin les communes Barika, Bitam et autres reçoivent des eaux usées sans aucun traitement. Un problème sur lequel devraient se pencher les autorités en installant des stations d’épuration des eaux, comme cela se fait ailleurs. Ce système protégera l’environnement et la population d’éventuelles maladies.

En dépit de plusieurs plaintes et avertissements formulés à qui de droit, ces agriculteurs peu scrupuleux continuent à empoisonner les terres agricoles par ces eaux. Il importe de signaler que cette zone est, hélas, connue pour cette pratique à haut risque pour la population. Cette forme de pollution a des effets néfastes non seulement sur l’eau, le sol et la végétation mais aussi sur l’être humain.

En effet, de nombreuses études scientifiques nationales et internationales confirment que plusieurs maladies, spécialement le cancer, les diarrhées, les malformations congénitales, la stérilité, les allergies et même certaines maladies du système nerveux, sont, en très grande partie, liées à la pollution de notre environnement, en particulier chimique, y compris la pollution de l’eau, a précisé le colonel de la gendarmerie.

A ce propos, Seddak Abdelkader compte élargir cette opération de contrôle et de vérification à travers toute la wilaya afin de mettre fin à ce phénomène qui a assez duré, conclut-t-il.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Ould Kaddour désalgérianise Sonatrach

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Coup de gueule

Ould Kaddour désalgérianise Sonatrach

Avant la restructuration de Sonatrach au début des années 80 qui s’est avérée plus tard un désastre économique, l’activité forage était assurée par une de ses Direction des Services Pétroliers, limitée plus tard aux travaux pétroliers.

Une fois restructurée, la société mère est « revenue » à son métier de base, la recherche, la production, le transport,  et la commercialisation des hydrocarbures. La transformation, les travaux et les services pétroliers ont été érigés en sociétés autonomes soumis à une concurrence tout à fait déloyale des multinationales présentes en Algérie comme Schlumberger dans ses activités leggins et Dowell dans les services aux puits dont la cimentation, PGAC, Weatherford oil Tool, Christensen, Haliburton etc.

La transformation qui est une activité statutaire, a été aussi essaimée en société à part. Pour l’activité forage dont il est question, deux entreprises l’assuraient amplement en Algérie même en période d’activité intense. Il s’agit  l’entreprise nationale des travaux puits (ENTP), et l’Algérienne de forage (ALFOR) créée par décret N° 81-170 du 1er août 1981. Elle est issue de la dissolution d’ALFOR, société mixte, créée en 1966 entre Sonatrach et Sedco (USA).

Les premiers foreurs, formés en Algérie de grade technicien supérieur ont quitté les bancs du Centre africain des hydrocarbures et de textile (CAHT) le 30 juillet 1968 pour être directement affectés sur chantier. Depuis, les promotions de foreurs sortent au rythme moyen d’une cinquantaine par an des différents centres : CAHT devenu INH, centre de formation d’Alfor, l’Iap Hassi Messaoud, Dar El Beida et Boumerdes toutes injectées dans l’activité forage sans compter l’effet secondaire de cette restructuration qui a dégagé un sureffectif en géologues, géophysiciens, et mécaniciens de chantiers, reconvertis dans le drilling, réputée dure et pénible caractérisé par un fort turn over.

Tout ce beau monde qui n’a débuté sa retraite qu’il y a à peine une décennie a capitalisé et consolidé un savoir-faire considérable en technique de forage en Algérie et en dehors de ses frontières.

Pour rappel l’appareil SH183 du type Oil Well 840 E  a fait partie de la mission qui a foré en Tanzanie dans l’île de la Maffia dite la perle de Zanzibar dans des conditions extrêmement difficiles : pluie quotidienne, présence d’animaux sauvages, exposition à une maladie dangereuse, la malaria, etc. En dépit de cela, ses équipes ont donné des performances et un rendement supérieurs aux équipes américaines présentes sur les lieux. Ces sociétés filialisées par la suite ont réalisé juste avant l’arrivée du PDG actuel, 94 forages d’exploration sur les 106 effectués.

Grâce à ses 154 filiales, le groupe Sonatrach est le seul en Afrique à développer des activités depuis l’exploration pétrolière jusqu’à la pompe à essence, a relevé une étude de l’Institut français de relations internationales (IFRI), soulignant qu’elle doit faire face à des défis importants a condition de maintenir ce cap. Les dernières sociétés étrangères d’assistance technique dans ce domaine ont cédé les freins des treuils des appareils de forage aux équipes algériennes fin 70. On cite entre autres, la française Total, la canadienne Bawden drilling et l’américaine Westburne.

Bradages

En 2018, Abdelmoumen Ould Kaddour, sans aucun diagnostic crédible, marginalise toute cette expérience acquise pour renouer avec ce qu’il appelle « l’expertise étrangère en matière d’assistance technique dans les opérations forage. »       

Est-ce bien raisonnable ? Pourquoi ce processus accéléré de « désalgérianisation » de Sonatrach ? Y aurait-il un pilote dans l’avion ?

Auteur
Rabah Reghis

 




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Le général-major, commandant de l’Armée de l’air algérienne, Lounès Abdelkader, limogé

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DERNIERE MINUTE

Le général-major, commandant de l’Armée de l’air algérienne, Lounès Abdelkader, limogé

Le président Bouteflika vient d’apporter un changement supplémentaire à l’architecture de l’ANP en remerciant un des officiers supérieurs des forces aériennes les plus anciens et les plus décorés. 

Le général-major, commandant de l’Armée de l’air algérienne, Lounès Abdelkader a été limogé, avons-nous appris de source généralement bien informée. 

La même source indique que le général, Maâmeri Saïd qui dirigeait jusque-là le commandement régional de la 5e région militaire a été nommé à sa place. 

Faut-il le rappeler que le général-major Abdelkader Lounès occupe le poste de commandant des Forces aériennes depuis avril 2005, en remplacement du général-major Mohamed Benslimani.

Auteur
K. O.

 




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Les réserves sur le film « Ben M’hidi » sont une « procédure réglementaire ordinaire »

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Polémique

Les réserves sur le film « Ben M’hidi » sont une « procédure réglementaire ordinaire »

Les réserves émises par le Centre de recherche sur le mouvement national et la révolution du 1er novembre 1954 au sujet du film sur Larbi Ben M’hidi est une procédure réglementaire tout à fait ordinaire et en adéquation avec les lois régissant la production cinématographique, a indiqué mardi le directeur du centre Djamel Eddine Miâadi.

Le directeur du centre de recherche a rappelé que le réalisateur et coproducteur de ce film, Bachir Derrais, avait reçu des réserves et des observations de la part d’une commission de visionnage, composée d’experts et d’historiens, qu’il « se doit de prendre en considération en vertu de la loi sur le cinéma et du contrat liant les deux parties », avant de projeter le film.

En vertu de la loi 11-03 sur le cinéma, publiée en février 2011, « l’exploitation des films et des supports de communications est soumise à un visa « , explique Djamel Eddine Miâadi, rappelant que le centre de recherche veille à la « véracité des productions » vu l’interdiction par le même texte du financement et la production d’oeuvres « portant atteinte aux religions ou à la révolution de novembre et ses symboles ».

Cette commission, qui oeuvre encore à finaliser les réserves et observation sur le film « Ben M’hidi », « garantie l’authenticité des travaux sur la guerre de libération nationale », explique le directeur du centre en rappelant que c’est un travail ordinaire pour toutes les productions du  ministère des Moudjahidines dont « Zabana » de Said Ould Khelifa, « Lotfi » de Ahmed Rachedi, ou encore « Crépuscule des ombres » de Mohamed Lakhdar Hamina.

Coproducteur et réalisateur du film « Ben M’hidi », Bachir Derrais avait  annoncé que le ministère des Moudjahidines avait « interdit toute projection ou exploitation de son film avant de prendre en considération les réserves émises par la commission de visionnage ».

Le film annoncé et retardé à plusieurs reprises était attendu pour cette fin d’année et avait été complètement finalisé et remis aux coproducteurs pour visionnage.

Le réalisateur avait déclaré que le contenu du film avait été rejeté par la commission et qu’il y voyait une « dangereuse forme de censure et une atteinte à la liberté de création cinématographique », ajoutant que son travail est resté « fidèle aux écrits de grandes figures historiques ».

Pour sa part le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, s’exprimant sur l’interdiction d’exploitation du film « Ben Mhidi », a indiqué que le film devait être « conforme à son premier scénario » ajoutant que les remarques et réserves émises par la commission doivent être prises en charge pour que le film soit conforme au texte ».

Sur un scénario écrit par Mourad Bourboune et basé sur de nombreux témoignages de compagnons de Larbi Ben M`hidi et de sa famille, ce long métrage adapté au cinéma par Abdelkrim Bahloul, a été tourné à Alger, Lakhdaria, Biskra, Bechar, Bejaia et Tlemcen. 30% du tournage a été effectué dans des studios en Tunisie où l`équipe du film a reconstitué les décors des années 1940.

Avec un budget de près de 520 millions DA, débloqué à parts égales par les ministères de la Culture et des Moudjahidine, ce projet a également bénéficié de financements accordés par des opérateurs économiques algériens « publics et privés » atteignant au total une enveloppe avoisinant les 700  millions DA, précise le réalisateur.

Khaled Benaissa (dans le rôle de Larbi Ben M’hidi), Nabil Asli et Idir Benaybouche, parmi d`autres acteurs, sont distribués dans ce film dont la production exécutive a été confiée à la société algérienne « Les films de la source », producteur de « Voyage à Alger » de Abdelkrim Bahloul et coproducteur de « Ce que le jour doit à la nuit » du cinéaste français Alexandre Arcady.

Figure marquante du mouvement national, Larbi Ben M`hidi est d`abord militant actif du PPA (du Parti du peuple algérien), puis du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), avant de siéger au CRUA (Comité révolutionnaire d`unité et d`action) en 1954.

Membre fondateur du Front de libération nationale (FLN), il est pendant la guerre d’Algérie, responsable de l`Oranie puis de la ZAA (Zone autonome d`Alger), après sa participation au Congrès de la Soummam en 1956.

A la tête de la ZAA -dont il organise et coordonne les premières opérations lancées contre l`occupant français- il est arrêté le 23 février 1957 par les soldats du général Massu, à un mois du lancement de la bataille d`Alger.

Ben M`hidi sera assassiné dans la nuit du 3 au 4 mars 1957 sur ordre du général Paul Aussaresses.

Auteur
APS

 




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L’homme qui plongea au moyen âge en traversant une frontière

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Chronique de voyage

L’homme qui plongea au moyen âge en traversant une frontière

De la petite Tunisie dans laquelle j’ai passé des journées fastueuses entre Metline sur le golfe de Bizerte, tout à fait au nord, à ressentir le poids délicat et délicieux de l’amitié, jusqu’à Monastir, la ville natale du Combattant suprême, c’est tout un pays que j’ai eu plaisir à sillonner en voiture, tout un périple que j’ai effectué avec joie.

Petit pays étonnant dans lequel un homme, un seul, a pu déposer une monarchie beylicale vieille de 250 ans pour proclamer la République en prenant appui sur les acquis de son mentor, Kemal Atatürk, qui déposa lui-même l’empereur ottoman qui cumulait ce poste avec celui de calife de l’islam.

Comme Atatürk, Bourguiba a mis en place des mesures uniques dans un pays situé dans l’aire musulmane : le divorce intenté par l’un ou par l’autre membre du couple remplace la répudiation désormais interdite par la loi, l’interdiction totale de la polygamie avec ou sans consentement de l’épouse, l’âge minimum de 18 ans est requis pour convoler en justes noces, l’interdiction du mariage sans le consentement exprès des deux futurs époux, la contraception et l’interruption volontaire de la grossesse sont devenues des  droits inaliénables, l’abrogation des termes « chef de famille » désignant exclusivement l’époux, l’abrogation de l’autorisation du mari qui était obligatoire pour que la femme puisse travailler ou gérer ses propres finances, l’épouse et l’époux deviennent responsables conjointement de la famille…

Petit pays  surprenant où le peuple, contrairement à ses voisins, s’est soulevé dans un premier temps pour mettre bas une dictature familiale qui suçait le sang irrigant l’économie de la nation et lors d’une seconde mi-temps pour se débarrasser d’un pouvoir islamiste rétrograde qui n’avait comme seul programme que la révocation des acquis…

De Nabeul à Sétif, ma ville natale surplombant les Hauts-Plateaux algériens, encastrée entre Constantine et Alger dans un axe est-ouest et, perpendiculairement, entre la mer Méditerranée et le désert du Sahara, pas moyen d’effectuer le trajet autrement que par la route. Il y a certes une liaison Tunis-Alger et, subsidiairement, Tunis-Constantine, mais une fois arrivés sur place, il convient de se dépêtrer pour trouver une solution adéquate pour atteindre la capitale des Hautes-Plaines.

A partir de Nabeul, il faut remonter vers le nord pour quitter cette ville si accueillante et si ouverte aux touristes de toutes les nationalités (parmi lesquels les algériens sont visiblement les plus nombreux au vu de la quantité de voitures en provenance du grand voisin de l’ouest) et où les cafés et les restaurants restent ouverts très tard dans la nuit, où les terrasses sont remplies de filles et de garçons paisibles et heureux de vivre, où les femmes et  les hommes partagent des moments de plaisir en dégustant ce fameux «complet poisson » si succulent tout en buvant un soda frais ou une bonne Celtia, la bière locale. Et les rires cristallins tout autant que la musique sont entendus à profusion lorsque l’on se promène sur le cours central qui part de la mer et qui se dirige vers la gare, un cours parfumé des senteurs envoûtantes du jasmin qui pousse dans les jardins des villas environnantes.

Aux approches de Tunis, on rentrera dans la capitale par un rond-point sur lequel trône une tour à la Big Ben puis la statue équestre de Bourguiba. Ensuite il faut trouver une place de stationnement que l’on règlera par l’intermédiaire d’un horodateur de la dernière génération et les emplacements où l’on se gare sont délimités par des marquages au sol. A Tunis, il n’y a pas de « parkingueurs » dont autant le nom que la fonction révèlent la violence du procédé.

A Tunis toujours, on peut s’installer à l’ombre des palmiers qui bordent la grande avenue Habib- Bourguiba pour savourer un excellent café à l’italienne ou partir flâner, après avoir passé la porte de France appelée aussi Bab Elbahr (n’est-ce pas Sémira Tlili ?), dans les souks animés de la vieille médina du côté de la célèbre Zitouna.

Les yeux assaillis de merveilleux souvenirs, il faut se décider à quitter cette belle capitale pour prendre la route vers l’ouest et se diriger vers les frontières algériennes. Pour ce faire, il faut suivre l’autoroute en direction du Kef et de Jendouba puis épouser, après une heure de route, la belle corniche qui domine la ville de Tabarka avant d’aborder les montagnes qui séparent les deux pays.

Un regard à droite vers le bleu de la mer, pour dire au revoir à la Tunisie, est un dernier plaisir à s’offrir avant de la quitter : villas bleues et blanches posées sur un belvédère de toute beauté, immeubles pimpants aux couleurs méditerranéennes, fleurs et arbustes éclatant de nuances estivales, champs et vergers à perte de vue riches de fruits et d’hommes courbés pour les ramasser…

Puis la frontière imposante à Oum Teboul où chacun se gare comme il peut, descend de son véhicule et s’active pour faire apposer sur son passeport le tampon libérateur. Sur les bâtiments, de part et d’autre d’une ligne imaginaire, les drapeaux frappés de l’étoile et du croissant exclusivement rouge de la Tunisie et rouge et vert de l’Algérie avec, du côté algérien, un immense portrait de Bouteflika du temps ancien où ce dernier était fringant.

Une fois les formalités administratives remplies, il faut prendre la route en lacets qui descend vers El Kala. C’est à partir d’ici, j’allais dire déjà, sur cette route si étroite où une ligne blanche continue interdit tout dépassement que l’on sent que l’on a abordé un pays perdu dans un autre espace temps. Les voyous au volant de bolides rutilants, achetés avec on ne sait quel argent, vous doublent allégrement sans prévenir malgré le danger et se rabattent brusquement sur les voitures qui roulent normalement tout en sachant que ces dernières freineront inéluctablement pour les laisser s’insérer dans le flot ininterrompu.

A l’approche des premiers villages, des grappes de jeunes sont affaissés sur des chaises de jardin à même la route, tout près des dos d’ânes stratégiques qui ralentissent inévitablement les véhicules. Banquiers informels, ces jeunes secouent d’énormes liasses de billets de banque dans leurs mains tout en essayant de vous contraindre de procéder au change sans qu’aucun gendarme n’intervienne pour faire cesser ce trafic. Voilà le décor du film planté et ce film pourrait s’appeler « Il était une fois dans l’ouest». Dès que la frontière est franchie, on devine que l’on pénètre un territoire où c’est la loi du plus fort qui prime. On se dirige bien vers l’ouest et c’est bien l’ouest des films western qui s’offre à nous mais sans ses saloons et sans ses chevaux attachés aux poteaux au bord des bâtiments en bois. Ici tout le monde joue au cowboy et personne ne s’avise à jouer au shérif.

Arrivé à Besbes, petite localité sortie de nulle part où aucune maison, aucun immeuble n’a reçu la moindre goutte de peinture pour embellir les murs extérieurs, les cafés sont bondés de barbus hirsutes habillés de gandouras repoussantes. Par quel sort, bon ou mauvais, en quelques kilomètres à peine, la donne a-t-elle changé pour faire de ce pays un endroit où la femme est devenue une marchandise honteuse à proscrire à tout prix du champ public ou à cacher sous une bâche lourde et humiliante ? A la sortie de cet endroit lugubre que l’honnêteté m’empêche de nommer village, des cercles formés exclusivement d’hommes, spécialistes en palabres et autres papotages, toujours aussi velus les uns que les autres et couverts de gandouras toujours aussi répugnantes, sont assis en tailleur à même le sol poussiéreux à quelques mètres à peine de montagnes d’immondices qu’ils pourraient déblayer en quelques heures.

Roulant cahin-caha vers l’intérieur des terres, nous abordons Dréan, l’ancienne Mondovi, village à l’époque devenu  ville de cinquante mille habitants. C’est ici qu’est né Albert Camus, l’auteur de «L’étranger » et du « Mythe de Sisyphe », prix Nobel de littérature 1957. Il faut pouvoir garder son flegme en traversant ce lieu qui a du avoir son heure de gloire : routes défoncées à l’intérieur même de la ville qui obligent la voiture à slalomer pour échapper aux cratères creusés par des bombes invisibles ayant explosé la veille, canalisations rompues qui laissent se déverser sur la chaussée des hectolitres d’eau potable alors même que la population en est dépourvue, sacs poubelles crevés posés à même les caniveaux…

A la sortie de Dréan, des sacs en pastique multicolores se prenant pour des grappes de chasselas poussent sur les arbres. Les amortisseurs de la voiture n’en peuvent mais…  Et puis, au détour d’un panneau nous souhaitant la bienvenue dans la wilaya de Guelma, l’autoroute enfin, avec ses barrages de gendarmerie semées ça et là ! En Algérie, la limitation de la vitesse est de 120 kms/h au lieu des 110 en Tunisie et le conducteur ne se gêne pas pour atteindre le maximum autorisé en mettant en place le régulateur de vitesse. A l’approche du Djebel El Ouahch le bien-nommé (montagne sauvage), l’autoroute made in China ou made in Turkey qui contourne par le sud la ville de Constantine vous oblige à garder le pied sur le frein pour rouler à moins d’une trentaine de kms/h pendant un temps qui semble se multiplier. Et Sétif, capitale des Hauts-Plateaux, Sétif la ville suspendue au ciel, nous est offerte tandis que le firmament s’embrasait dans un flamboiement d’une magnificence à couper le souffle.

Le dôme céleste, dans ce pays comme ailleurs,  a cette chance inouïe de ne pas être à la portée des hommes. Sinon il aurait subi les sévices commis sur les routes, sur les vergers, sur les bâtiments, sur les femmes…

Auteur
Kamel Bencheikh

 




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