28 novembre 2024
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Quand l’écriture devient une obsession

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« Hymne à l’espérance » de Kamal Guerroua

Quand l’écriture devient une obsession

Le livre «Hymne à l’espérance» que vient de publier le chroniqueur Kamal Guerroua en ce mois de novembre aux éditions de L’Harmattan est, si l’on veut bien, un essai aux parfums poétiques aussi accrocheurs qu’inspirants. Par-delà la hantise de l’écriture et l’indémontable passion des vers qu’on ressent au fil des pages, l’auteur nous restitue aussi dans une prose raffinée, avec la même touche enfiévrée et «érudite» qui caractérise ses diverses chroniques dans la presse nationale, le condensé de ses révoltes intérieures, ses cris d’espoir pour des lendemains meilleurs, ses éloges des mots et de la littérature en général, ses rêves d’une Algérie nouvelle et prospère. Le tout ponctué par des petites histoires, des dictons du terroir, des souvenirs de son enfance tressés avec subtilité dans le flux à la fois émotionnel et subjectif de quelques rimes parachutées ça et là entre les vagues du temps. Ce mélange de genres semble même enivrer le chroniqueur qui s’est mis comme atteint d’un «vertige solaire», c’est d’ailleurs le titre de l’une des peintures de l’artiste toulousaine  Anne Munoz-Winther insérées dans l’ouvrage,  dans une quête quasi obsessionnelle de la beauté et du sens, à l’ombre, dans le giron des mots. A l’en croire, la poésie, c’est cette suprême sensibilité qui nous fait revenir en peu de mots, de façon claire et posée, sur ce qui fonde l’humain, ébranle ses passions et suscite l’élan de son cœur :

« J’ai ramassé des miettes de silence/ dispersées entre des trombes et des ombres/ Mes poèmes chantent dans un cœur transpercé/le visage d’un pays chéri/ cette Algérie à la mine défaite ».

« Dites-nous, écrit le Portugais Cruzeiro Seixas, ce que c’est qu’un poème, qu’est-ce que c’est que la main de l’homme qui l’écrit, comment s’appelle l’endroit où l’homme, le poète  s’enracine? ». C’est cette interrogation-là, combien anodine, qui remonte des profondeurs de l’hymne de l’auteur. Celui-ci est allé même «fouiner» chez Federico García Lorca, Kateb Yacine, Jean Amrouche, Boris Vian, etc, pour trouver la quintessence de cette sensibilité frôlant la révolte qui loge dans ses tripes.

Puis, il est également question de ce penchant aussi spontané que magnanime pour un retour aux sources qui campe presque la totalité du texte dans une sorte de nostalgie jamais guérie où l’odeur à double voies paternelle/ maternelle pèse de toutes ses forces au fur et à mesure qu’on avance dans la lecture :  

« A l’écoute, dans le noir, de la voix à peine audible mais douce du père, de la mère ou des grands-parents, les enfants plongés dans le cours, combien ruisselant, de l’imaginaire voyaient vite s’irradier leurs visages par la lumière fragile des bougies. On leur relatait, autour du «kanoun» (le brasier traditionnel), l’épopée mythique de l’Aguellid (roi) numide Jugurtha (160-104 av. J.-C) –ce «Yougar’ithen» (l’homme hors du commun)– qui faisait des duels mortels avec les lions, effrayant, à la fois viril et courageux, ses admirateurs et ses ennemis».

Si l’encre de la plume est une drogue pour Kamal, la Kabylie semble lui être une hypnose perpétuelle incroyablement salvatrice. Ce flot erratique mais doux qui suit le jusant lunaire, cet aimant qui l’attire, fait valser son intimité, ses pensées, ses rêves, ses souvenirs.

« La Kabylie, est cet havre de lumière où chaque montagne est un temple de mémoire et d’identité, où chaque femme est un repère de souffrance et de résistance, où chaque homme est une légende d’histoire et d’héroïsme, où chaque voix est unique, chaque timbre particulier, vibrant, voilé, argenté. »

Concis, dense, truculent et par endroits lyrique, l’ouvrage de Kamal Guerroua est une méditation grave et altière sur l’humain dans ce qu’il a de sensible, de fragile et de merveilleux.

M. A.

Hymne à l’espérance, L’Harmattan, 112 pages, 13,5 euros
 

 

 

Auteur
M. Abdoune

 




Qui ont fait la révolution d’octobre 1917 en Russie ?

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Centenaire

Qui ont fait la révolution d’octobre 1917 en Russie ?

À la mémoire des victimes ouvrières, paysannes et autogestionnaires de la dictature bolchevique.
 

Partout et toujours, la vérité est occultée par les vainqueurs, mais elle finit généralement par être découverte. Malheureusement, il est arrivé que le mensonge a été si gros, si machiavéliquement manipulé, que les esprits non totalement objectifs, non totalement maîtres de leur raison, encore prisonniers de préjugés individuels ou de groupe social n’acceptent pas cette vérité, enfin découverte.

Le cas le plus flagrant est celui de la révolution populaire dans la Russie de 1917.

À presque n’importe qui, de la personne la moins cultivée à celle médaillée de doctorat universitaire, que cette personne soit de « droite » ou de « gauche », demandez : Qui ont fait la révolution d’octobre en Russie ? La réponse sera : les bolchéviks, évidemment !

Eh bien, c’est totalement faux ! Les documents sont là pour le prouver, bien entendu non pas ceux des bolchéviks vainqueurs, et de leurs partisans dans le monde (ils sont, hélas !, encore la majorité), mais les documents des vaincus (qui sont, hélas !, encore minoritaires) (1).

Voici la vérité brièvement exposée, en renvoyant les personnes intéressées à découvrir la vérité historique sur internet, en cliquant, par exemple : révolution d’octobre et libertaires. Car ce sont eux et elles les vrais auteur-re-s de la révolution d’octobre 1917. Cet impressionnant mouvement social fut totalement une initiative spontanée de travailleurs des villes et des campagnes, auxquels des soldats (bien entendu d’origine majoritairement paysanne, mais aussi ouvrière) se sont unis.

Les bolchéviks, surpris par le mouvement, de l’aveu même de leurs dirigeants principaux, Lénine et Trotski, pratiquèrent une politique machiavélique. Ils parvinrent à infiltrer le mouvement, à le « travailler » par leur propagande et leurs manœuvres, semblables à celles de la bourgeoisie et appliquant les règles d’action de Machiavel, exposées dans « Le Prince ».

Notamment, une fois le mouvement révolutionnaire lancé, Lénine écrivit et ses partisans répandirent le fameux texte « Tout le pouvoir aux soviets ! ». Et les travailleurs y crurent, et même les libertaires, alors appelés anarchistes. Et ils travaillèrent de bonne foi avec les bolchéviks, jusqu’à leur faciliter la conquête du pouvoir, avec l’illusion, adroitement semée par les bolcheviks, que ce pouvoir serait réellement soviétique, autrement dit géré par les soviets (équivalents à conseils, comités) de travailleurs des villes et des campagnes.

Cependant, une fois les bolcheviks parvenus au pouvoir de l’État, ils commencèrent par interdire la liberté de la presse, jugée par Lénine « bourgeoise » (mais également celle des révolutionnaires). Puis, ils interdirent les partis non seulement capitalistes, mais également ceux qui défendaient les intérêts réels du peuple. Leur tort ? Dénoncer la dictature bolchevique, au détriment des soviets et des auteurs de la révolution. Puis vint le tour des amis les plus résolus et conséquents des révolutionnaires soviétiques : les anarchistes. Les bolchéviks créèrent la police politique. Elle fut une totale réplique de celle tsariste, avec les mêmes méthodes arbitraires et sanguinaires : arrestations illégales, emprisonnements illégaux, tortures et assassinats expéditifs ou dans les geôles. Tous ces méfaits et crimes furent justifiés par la « menace » de la « réaction interne » et des puissances étrangères impérialistes. Ces menaces existaient, mais ne justifiaient aucunement l’établissement de la dictature d’un unique parti, prenant le contrôle des soviets et leur imposant son diktat par l’installation de « commissaires politiques ».

Alors que des ouvriers parvenaient à maintenir la production dans certaines usines, les bolcheviks leur imposèrent des « directeurs », qui appliquèrent des méthodes arbitraires, contraires aux intérêts des travailleurs. Résultat : la production diminua (2). À la campagne, les mêmes bolcheviks dépouillèrent les paysans (non pas seulement les propriétaires, mais également le moindre paysan disposant uniquement d’un petit arpent de terre, à peine suffisant pour nourrir sa famille) pour fournir les récoltes à la ville, parce que les bolcheviks considéraient la population citadine plus importante que celle des campagne. Résultat : les paysans résistèrent à leur manière, en cachant leurs récoltes. Conséquence : arrestations, tortures, assassinats de la part de la police politique bolchevique. Là, encore, au nom du « sauvetage de la révolution ».

La dictature bolchevique, proclamée du « prolétariat », empira au point de provoquer la révolte, mais, soulignons-le, pacifique du soviet le plus important de Russie, celui dont les représentants furent, selon l’expression même de Lénine, « le fer de lance de la révolution d’octobre » : le soviet de Kronstadt. De l’autre coté, les soviets d’Ukraine se révoltèrent aussi, contre la même dictature bolchevique.

Résultats. À la tête de son bureau politique, Lénine ordonna, et Trotski, chef de l’Armée « rouge », mit à exécution : les partisans des soviets de Kronstadt furent massacrés par les bombes de l’aviation par les canons et les mitrailleuses de l’État du « prolétariat ». Milliers de morts ouvriers, paysans et soldats. L’imposture et le machiavélisme des bolcheviks furent tels qu’au moment même du massacre, en mars 1921, ils fêtèrent la « Commune de Paris de 1971 ».

Ensuite, les partisans des soviets d’Ukraine connurent le même sort. L’Armée « rouge », du même Trotski massacra les prolétaires, au nom de la « dictature du prolétariat ».

Et, juste après, ce que Lénine, Trotski et les bolcheviks reprochèrent aux massacrés, à savoir le rétablissement du capitalisme et de la bourgeoisie, fut rétabli par Lénine lui-même. La mesure  s’appela « N.E.P. » : Nouvelle Politique Économique. Et l’autre reproche fait aux massacrés, à savoir être dirigés par des officiers tsaristes, eh bien les bolcheviks engagèrent des officiers tsaristes dans l’Armée « rouge », pour parfaire leur dictature du « prolétariat ».

Cependant, toute cette trahison, toute cette criminelle imposture, tous ces massacres, toutes ces répressions contre la partie la plus consciente et la plus engagée dans le processus de révolution sociale, en Russie, tous ces méfaits n’auraient pu continuer à tromper les peuples, si la majorité des intellectuels en Russie et dans le monde n’avait pas cru à la version bolchevique de la révolution, s’ils avaient eu le courage et l’honnêteté de s’informer sur la réalité vraie.

Là réside un impressionnant mystère psychologique et social. À ma connaissance il n’a pas été encore suffisamment éclairé. Disons, en passant, que je fus l’une des victimes de cette infamie. Je n’ai comme maigre et ridicule excuse que l’age juvénile, mais je crus, comme un ordinaire intégriste islamique d’aujourd’hui, que Karl Marx était Dieu, Lénine son Prophète, et Trotski son premier lieutenant et compagnon. Par conséquent, je ne pris pas la peine de lire les ouvrages de ce qu’ils appelaient les « petits-bourgeois anarchistes contre-révolutionnaires, complices objectifs de la bourgeois et de l’impérialisme ».

Par la suite, l’examen objectif de la réalité sociale, en Algérie et dans les pays dits « socialistes », m’ont finalement ouvert les yeux. Ainsi fut découvert ce qui est relaté dans cette contribution. Les conséquences sont :

– la confirmation que la soit-disant « dictature du prolétariat » fut en réalité une dictature sur le  prolétariat et le peuple, exactement comme Joseph Proudhon et Michel Bakounine l’avaient prédit dans leur opposition à Karl Marx ;

– la confirmation de la nature bourgeoise machiavélique des bolchéviks, qui furent les premiers responsables de l’échec de la révolution sociale en Russie, tout en se proclamant les auteurs de celle-ci ;

– l’évaluation objective de l’histoire de la révolution russe de 1917 ;

– les leçons pratiques à tirer de ce formidable mouvement social, pour le présent, à savoir : 1) que le mouvement social populaire doit absolument veiller à ne pas se faire récupérer et dominer par un prétendu parti, mais rester contrôlé et dirigé par des représentants issus du peuple, et totalement responsables de l’exécution de leur mandat uniquement auprès du peuple ; 2) que la révolution sociale qui eut lieu en Espagne (1936-1939) a montré comment une révolution sociale populaire peut vaincre (3) ; 3) que l’instauration d’organismes autogérés, totalement libres, démocratiques et fédérés est, à moins de trouver mieux dans le futur, l’unique solution pour assurer la victoire d’un changement social éliminant l’exploitation économique et la domination politique, pour établir une gestion sociale par le peuple et pour le peuple.

Il ne serait pas étonnant que ces observations soient jugées utopiques. La mentalité autoritaire élitaire est, hélas !, encore dominante sur cette planète. Avec ses préjugés, ses mensonges, ses manipulations et sa domination. L’espèce humaine ne sortira de la préhistoire, caractérisée par cette mentalité primitive, que lorsqu’elle éliminera ce que cette mentalité cause comme dégât : l’exploitation économique, la domination politique et l’aliénation idéologique de l’être humain par son semblable, pour, enfin, établir une société autogérée, libre et solidaire.

K. N.

kad-n@email.com

Notes

(1) Voir notamment la contribution «  La révolution inconnue », http://www.lematindz.net/news/25399-la-revolution-inconnue.html, et l’ouvrage de Voline, La révolution inconnue, à télé-décharger librement ici : http://entremonde.net/IMG/pdf/RUPTURE02-Livre.pdf

(2) Le même processus eut lieu en Algérie, par l’élimination de l’autogestion ouvrière et paysanne, à travers les « décrets de mars sur l’autogestion ». Bureaucratisation des comités d’autogestion avec de semblables conséquences : répression de la résistance des travailleurs, et chute de la production. Puis arriva la réforme dite Gestion « Socialiste » des Entreprises, en réalité l’établissement d’un capitalisme d’État, semblable à celui bolchevique.

(3) Voir David Porter, « Vision on fire », ouvrage qui sera présenté dans une des prochaines contributions.

Auteur
Kadour Naïmi

 




Rachid Oulebsir parlera de Si Mohand U Mhand samedi

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Conférence à Aokas

Rachid Oulebsir parlera de Si Mohand U Mhand samedi

Demain samedi 4 novembre, Rachid Oulebsir animera une conférence au centre culturel Rahmani Slimane, 14 h. Le thème ? « Le voyage de Si Moh U Mhand d’Alger à Tunis à Aokas ». 

Chercheur, éditeur et écrivain, Rachid Oulebsir a consacré déjà un ouvrage à ce mémorable voyage qu’avait fait Si Mohand u Mhand au début du siècle dernier.

 




Le blogueur algérien Abdelhakim Mahmoudi privé d’électricité (Vidéo)

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Après un séjour en prison

Le blogueur algérien Abdelhakim Mahmoudi privé d’électricité (Vidéo)

Le jeune blogueur algérien Abdelhakim Mahmoudi, plus connu sous le pseudonyme de Hakim DZ, qui anime une page Facebook “Antivirus”, est sorti de prison après y avoir passé plus de trois mois pour avoir osé critique le régime algérien.

Le jeune blogueur explique les larmes aux yeux, dans une vidéo poignante, partagée massivement sur les réseaux sociaux, qu’on lui a coupé tout bonnement l’électricité chez lui, pour probablement ne plus avoir accès à internet!

Au fait, on lui a carrément enlevé le disjoncteur! Il explique qu’il est depuis 14 jours, sans électricité; sans frigo, sans lumière et sans connexion internet bien évidement.

Une sorte de vengeance que les autorités (lesquelles?) lui infligent, et ce, malgré, explique-il « qu’il a payé pour quelque chose qu’il n’a pas commise ». « Je n’ai rien fait. Je me suis juste exprimé, j’ai dit mon opinion. C’est tout ce dont je suis coupable (…) Je veux vivre, laisser moi vivre. Cet acharnement m’est insupportable », pestait le jeune blogueur.

Que reste-t-il à ce pouvoir pour atteindre l’infamie absolue ? Après avoir bâillonné la presse algérienne, fermé la chaîne de télévision KBC, laissé mourir le  journaliste Mohamed Tamalt, emprisonné sans jugement l’autre journaliste Saïd Chitour. Après avoir embastillé  Slimane Bouhafs et les jeunes blogueurs Merzoug Touati (qui est dans un état critique depuis qu’il a entamé une grève de la faim), Adel Ayachi et Tijani Benderrah, le régime, ne sachant plus comment faire taire les voix dissidentes, s’attaque aux libertés les plus élémentaires des citoyennes et citoyens algériens: celle de s’exprimer ! Et toute honte bue, ses porte-voix s’en vont clamer que la liberté d’expression est respectée et protégée par la Constitution !!! Voire…

 

Auteur
H.K

 




« J’ai étudié avec Angela Merkel » (Vidéo)

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La dernière galéjade d’Ould Abbès

« J’ai étudié avec Angela Merkel » (Vidéo)

Avec Djamel Ould Abbès, patron du FLN, on n’est plus dans la politique mais dans l’esbroufe et la fanfaronnade permanente.

Sa dernière fanfaronnade repousse les limites de l’entendement de la part d’un homme censé être patron du premier parti au parlement. Ould Abbès 82 ans soutient dans une déclaration qui ressemble plus à une énième blague de mauvais goût qu’il a connu Angela Merkel pendant « ses études en Allemagne ». Car, pour ceux qui auraient oublié, Djamel Ould Abbès a passé la période du feu de la guerre de libération bien au chaud en Allemagne.

Si les historiens ne retiennent absolument rien de son passé historique, lui, en revanche, il n’hésite pas à égayer les Algériens avec ses révélations ! Et cette grande déclaration répercutée par les médias en est la dernière en attendant d’autres. 

A l’instar de l’ancien taulier du pouvoir, Amar Saadani, Ould Abbès, soutien zélé de Bouteflika, va vite commencer à agacer s’il continue à distiller au gré des rencontres ses saillies qui n’amuse plus personne. 

 

Auteur
Yacine K.

 




Vers un cours de pétrole à 60 dollars ?

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Hydrocarbures

Vers un cours de pétrole à 60 dollars ?

Le prix du baril de pétrole coté à New York s’est légèrement apprécié jeudi pour terminer au plus haut depuis juillet 2015, aidé par la hausse de tarifs pratiqués par l’Arabie saoudite.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, référence américaine du brut, a clôturé à 54,54 dollars sur le New York Mercantile Exchange après avoir oscillé entre pertes et gains pendant la majeure partie de la séance, prenant ainsi 24 cents.

Sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a gagné 13 cents pour finir à 60,62 dollars.

« Le marché continue d’être soutenu par la baisse des stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis et l’anticipation de la prolongation de l’accord conclu entre les membres de l’Opep et d’autres pays producteurs pour limiter leur production », a avancé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Le cartel s’est engagé fin 2016 avec d’autres pays, dont la Russie, à restreindre ses extractions pour limiter l’offre d’or noir sur le marché mondial et tenter ainsi de redresser les prix. Une réunion sur l’avenir de l’accord, qui court actuellement jusque mars 2018, aura lieu fin novembre à Vienne.

Dans ce contexte, le géant pétrolier saoudien Aramco « a fait grimper ses prix officiels du brut à destination de l’Asie jeudi matin, et ce pour le troisième mois consécutif », a noté Michael Tran, analyste chez RBC CM.

C’est bien selon lui le signe que l’Arabie saoudite estime que le marché se rééquilibre.

« Nous avions noté qu’avec des afflux importants de pétrole africain vers la Chine, les Saoudiens ne se permettraient pas de remonter à nouveau les prix si l’offre n’était pas réduite, car ils ne veulent pas perdre plus de part de marché », a-t-il détaillé.

60 dollars, prix plancher? 

Par ce geste, Ryad indique « à ses clients qu’il faut s’attendre à voir les cours grimper dans les prochains mois, signe que le pays est bien décidé à prolonger l’accord de limitation de la production », a de son côté commenté Phil Flynn de Price Futures Group.

« On entend également dire que l’Arabie saoudite s’est fixé comme plancher pour l’an prochain le prix de 60 dollars le baril alors que jusqu’à présent Ryad parlait seulement de rééquilibrer le marché », a remarqué M. Flynn.

Les investisseurs ont aussi continué jeudi à évaluer le rapport hebdomadaire sur les produits pétroliers aux Etats-Unis diffusé la veille, mitigé.

« Les chiffres du département américain de l’Energie ont bien montré une baisse des stocks de brut mais d’une ampleur moindre que celle dévoilée la veille par l’API », la fédération professionnelle du secteur qui publie ses propres chiffres, a justifié Phil Flynn.

Les réserves d’essence et de produits distillés ont aussi diminué. Mais le rapport a aussi fait part d’une légère baisse de la consommation de produits raffinés et d’une hausse de la production dans le pays. « Elle a presque effacé le recul qu’elle avait enregistré après le passage des ouragans cet été, et frôle désormais son plus haut en deux ans atteint fin septembre, à 9,56 millions de barils par jour », ont commenté les analystes de Commerzbank.

Auteur
AFP

 




Ali la Pointe, petit Omar, Ben M’hidi et l’écriture de l’histoire

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Hommage

Ali la Pointe, petit Omar, Ben M’hidi et l’écriture de l’histoire

L’anniversaire du 1e novembre 1954 a donné lieu à des articles et interviews sur cette séquence-épopée d’un peuple qui avait soif de retrouver sa dignité et un pays voulant recouvrer sa souveraineté. Le concept  d’Histoire dans la langue française semble faire trébucher beaucoup de monde. Dans cette langue un même mot désigne les événements du passé, rend compte par un travail intellectuel (l’écriture) des événements en question et enfin signifiant raconte des histoires sorties de l’imagination.

Voyons comment dans ces articles et interviews, leurs auteurs sont tombés dans les pièges de la sémantique. Ainsi un écrivain africain dans une interview à un quotidien algérien déclare sans barguigner ‘qu’il faut prendre de la distance par rapport à la colonisation’’. J’ai d’abord pensé à la fameuse distanciation prônée par un nom qui compte dans le théâtre Berthold Brecht. Ensuite, j’ai pensé au cinéaste qui se doit de garder la bonne distance avec l’événement et les sujet qu’il filme. Cette théorie ‘’conseille’’ au cinéaste de tenir compte des aspects formels dans un film (cadrage des images, la posture et le rapport du cinéaste avec le sujet) car ils influent sur le contenu du film. Prendre de la distance avec un événement dans la langue française, veut dire autre chose car on est loin de la position de Brecht. En français, prendre ses distances signifie, se détacher en toute conscience de la réalité du phénomène par arrogance intellectuelle ou par soumission à un ordre. La distanciation de Brecht c’est une posture et un langage pour faire partager au spectateur, comme le dit Aristote, tous les ressorts de l’émotion et de l’intelligence de la situation décrite. Le rôle de l’historien n’est pas de se mettre des barrières entre lui et l’événement, c’est plutôt de le prendre à bras le corps. Certains le paient de leur vie pour aller au contacte de l’événement et en révèle les vérités que l’on veut cacher.

Ces vérités (du réel) ne posent pas problème, c’est leur écriture qui divise les historiens. Cette division découle de facteurs idéologiques mais aussi théoriques. Il est évident que si l’on traite la colonisation comme une mission civilisatrice (Jules Ferry par exemple) ou bien qu’il légitime la violence barbare de l’entreprise coloniale comme Tocqueville (1) au nom des intérêts supérieurs de l’Etat français, il est évident que l’on est en face d’un système politique qui se moque royalement de la vie des peuples des colonies.

La colonisation et l’esclavage qu’elle a engendré sont aujourd’hui reconnus comme un crime contre l’humanité. On n’a donc pas besoin de se cacher derrière une ‘’subtilité’’ langagière pour être ‘’original’’.

Le même écrivain africain, dans sa lancée a poussé encore plus loin le bouchon en affirmant que la littérature s’en fout de l’histoire. Tolstoï avec son grandiose ‘’Guerre et Paix’’ doit se retourner dans sa tombe. Il en est de même pour J.P. Sartre qui s’est tapé l’écriture d’un millier de pages sur le plus grand écrivain français du 19e siècle, Gustave Flaubert. Le philosophe français, père de l’existentialisme, dans ‘’l’idiot de la famille’’ consacré à Gustave Flaubert démontre dans son œuvre que cet écrivain est le pur produit de la petite histoire qui commence dans sa vie de famille et qui se termine par la grande histoire de France avec l’émergence de ces classes moyennes, enfants à la fois chéris et quelque peu  méprisés, affublés du vocable de petits bourgeois par un capitalisme naissant et triomphant.

Une autre formule utilisée par un ancien moudjahid colonel d’une willaya pendant la guerre de libération : ‘’l’histoire est imprévisible’’ a attiré mon attention. Si cette formule sous forme d’oxymore veut dire complexité à écrire l’histoire, pourquoi pas ? Mais si c’est un aveu d’impuissance à cerner l’histoire comme si c’était de la théologie avec des sens cachés comme dans les grandes religions, on risque de justifier la ‘’paresse’’ ou la mauvaise foi de ces historiens qui bernent leur public. L’histoire comme produit algébrique des actes aussi bien économiques, militaires, scientifiques et artistiques faisant partie de la réalité d’une époque, est à la portée de l’intelligence collective d’une société. Point de mystère donc si ce n’est le temps et la liberté dont nous avons besoin pour mettre de la lumière sur les ‘’sens cachés’’ par les pouvoir qui ont leurs raisons de garder le silence.

‘’L’histoire est imprévisible’’, en tant que figure de style ne doit pas ouvrir la porte à tous les flibustiers de l’intoxication pour frustrer un pays de vérités de son histoire. Ces flibustiers veulent dédouaner les actes de ceux qui ont labouré un présent voué à devenir un passé (histoire). Ce passé va conditionner le futur qui n’est autre que notre présent à nous les vivants d’aujourd’hui. L’on comprend alors le pourquoi de l’amertume de l’ancien moudjahid, amertume et colère partagées par beaucoup d’Algériens. Et quand on visite tous les recoins de l’histoire, on découvre aussi que le passé (guerre de libération) était soumis, a souffert des valeurs féodales qui se sont pérennisées avec la complicité de la colonisation qui a bloqué l’évolution des structures sociales. Et l’amertume se transforme en asphyxie quand on se rend compte que les luttes contre ces valeurs archaïques n’ont pas reçu la riposte que mérite la tragédie vécue par le peuple, une fois l’indépendance conquise.

En matière d’histoire, il ne sert à rien de mettre le couvercle sur la marmite ou bien cacher la poussière sous un tapis. Les vents de la vie finissent par tout balayer. Et comme ces vents tardent à souffler, on assiste à des mesquineries idéologiques qui balafrent le tissus social du pays. Et la littérature qui est en principe un solide rempart contre la bêtise, peut s’avouer impuissante parfois face la déferlante de la médiocrité qui fait taire les plus coriaces.

Cet article porte le nom de trois héros de la bataille d’Alger. J’ai voulu dire à travers des visages et des âges les vrais acteurs de l’épopée de la guerre de libération . Pour dire que ces visages-là représentent l’Algérie combattante dans le monde entier (2). Et ce grâce au film de la bataille d’Alger. L’histoire visitée par l’art et par un grand artiste est parfois plus ‘’efficace’’ que mille livres d’histoire. On le sait avec ‘’Guerre et Paix’’ de Tolstoï a magnifié la grandeur de son pays tout en mettant à sa juste place un grand stratège (Napoléon) battant en retraite non pas seulement devant les immensités neigeuses de la Russie mais surtout devant la fameuse âme russe.

A. A.

Notes

(1)   Tocqueville sénateur français est connu pour son essai sur la démocratie en Amérique qu’il admire. Mais dans son rapport au parlement français il légitime en Algérie les actes des armées françaises dont il reconnaît pourtant leur conduite barbare.

(2)     Le film est étudié dans les écoles de guerre (Argentine par exemple) pour lutter contre la guérilla urbaine. Pendant la guerre d’Irak, le Pentagone a montré le film à Bush président des USA dont les armées pataugeaient dans les ruelles des villes irakiennes notamment la fameuse bataille de Falouja.

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




Des gouvernants donneurs de leçons de morale !

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Propagande :

Des gouvernants donneurs de leçons de morale !

Par messages lus par d’autres, à la télévision, à la radio, lors de leurs visites de travail, bref, partout, les gouvernants algériens préfèrent donner des leçons de morale et avertir leurs compatriotes, en lieu et place d’une explication convaincante sur leur échec patent dans la conduite des affaires du pays.

Dans son dernier discours, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a parlé de tout, sauf de l’essentiel : comment en est-on arrivé là. Il a parlé notamment de ce qui été réalisé depuis le début de ce nouveau siècle, c’est-à-dire lors de ses quatre mandats successifs, en omettant sciemment de reconnaître qu’il a débouché sur une impasse qu’il compte dépasser sur une planche à billets.

Le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, lui, adore visiter des villes et villages de l’intérieur du pays, en prenant le soin, toutefois, d’annoncer la date et l’itinéraire de sa visite à qui de droit deux ou trois semaines à l’avance, les mauvaises surprises n’étant pas les bienvenues. Pour l’anecdote, des cadres, des agents et des ouvriers ont travaillé pendant deux semaines, nuit et jour, pour préparer sa dernière visite dans des localités de la wilaya de Bouira.

Et que dit Noureddine Bedoui quand il parle ? Il dit qu’il y a deux lignes rouges à ne pas dépasser : la sécurité et la stabilité. Tout un programme ! Dans notre pays, il y a des gens qui dépassent les lignes rouges et osent avertir les autres sur un éventuel dépassement de ces mêmes lignes. Paternalisme quand tu nous tiens !

Quant à Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major et non moins vice-ministre de la Défense, il ne rate aucune occasion, et Dieu sait qu’il en a eu des occasions ces jours-ci, pour nous rappeler les missions constitutionnelles de l’Armée nationale populaire (ANP) et ses sacrifices dans la protection des frontières algériennes, comme si nous étions des cancres à qui il faudrait répéter plus d’une fois la leçon.

Mais c’est incontestablement au « docteur » Djamel Ould Abbès, secrétaire général du FLN à ses heures, que revient la palme dans ce domaine. Au lieu d’aller couler sa retraite dorée dans un coin tranquille de l’Algérie profonde, ou à l’étranger comme beaucoup de ses homologues, cet octogénaire se ridiculise et ridiculise en même temps tout un pays. N’a-t-il pas par exemple pronostiqué une première fois avant de confirmer quelques mois plus tard son pronostic sur les capacités d’Abdelaziz Bouteflika de remarcher sur ses pieds ?

Le  jour où les Algériens auront des gouvernants qui aiment travailler au lieu de donner des leçons de morale et des avertissements, là on aura entamé la marche vers l’émergence. En attendant, on continue à s’empêtrer dans la dèche et la déchéance.

 

Auteur
Ahcène Bettahar

 




Des « beaux jours » de la caste dominante (3)

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Le problème du temps :

Des « beaux jours » de la caste dominante (3)

Concernant le problème du temps, pour l’évolution de la société algérienne actuelle, voici la contribution complétant trois autres, auparavant publiées (1). Dans les précédentes fut examiné le peuple comme agent social. À présent, intéressons-nous à l’agent social dominant, en posant la question, formulée par un lecteur : a-t-il de « beaux jours » devant lui ?

Commençons par préciser certaines notions.

Que faut-il entendre par « dominateur » et « dirigeant » ? (2) On a affaire à une domination (à des dominateurs) quand l’agent exerce son pouvoir social par l’instrument de la contrainte contre les citoyens. Il s’agit de direction (et de dirigeants) dans le cas où l’exercice du pouvoir s’exerce par l’instrument du consensus des citoyens.

Dans les deux cas, la gestion du pouvoir se manifeste de diverses manières, selon la gravité de la situation, comme on dit communément, plus exactement de la résistance des citoyen-ne-s dominé-e-s.

Premier instrument : armée. Deuxième : police politique. Troisième : police dite civique. Quatrième : lois et législation. Cinquième : idéologie (école, moyens d’ « information », « culture », moyens de « divertissement », religion ou « morale »).

Partout et toujours, l’idéologie (qu’elle émane des dominateurs ou des dirigeants) présente ces institutions comme celles de la « nation » entière ; elles seraient donc « au-dessus » des conflits présents dans la société. Or, l’observation objective des faits démontre que ces institutions sont toujours et d’abord les instruments de la caste au pouvoir ; ils servent en premier lieu ses intérêts (et de la classe qui lui permet d’exercer le pouvoir, comme on le verra par la suite).

Dans la situation de domination sociale, parce que les citoyens contestent, d’une manière ou d’une autre, la légitimité de la caste au pouvoir, celle-ci, pour s’y maintenir, a recours en priorité aux institutions qui emploient la force : armée, police politique, police civique, législation (autrement dit établir des lois qui manifestent la force de la domination, ce qu’on appelle le « droit » de la force). Les autres institutions, d’ordre idéologique, demeurent secondaires (3). Parce que la résistance citoyenne a un niveau de conscience imperméable à la propagande idéologique dominante.

Dans la situation, contraire, de direction sociale, les institutions prioritairement utilisées par la caste au pouvoir sont celles idéologiques. Parce que les citoyens, bénéficiant de conditions économiques moins défavorables, accordent à leurs dirigeants un consensus, lequel est maintenu précisément par les institutions d’ordre idéologique. Ce n’est qu’en cas de conflit économique trop intense avec une partie significative de citoyens que la caste dirigeante se voit contrainte à recourir aux institutions  employant la force. Par exemple en cas de grève menaçant sérieusement les intérêts du patronat, ou de mouvement social menaçant gravement la politique gouvernementale (4).

Ceci étant dit, qu’en est-il de la caste qui gère actuellement le pouvoir en Algérie ?

Si celle du temps de la dictature militaire (Ben Bella, puis Boumediène) était clairement une caste dominante (5), celle actuelle semble de type hybride. En effet, elle tend à employer davantage les institutions d’ordre idéologique. Notons bien : elle tend. L’aspect le plus spectaculaire de cette tendance est l’emploi opportuniste de la religion. Cependant, les institutions répressives sont toujours agissantes. Pas celles qui utilisent le maximum de force (appelons-la force brutale, pour s’inspirer de la notion anglo-saxonne de « hard power »), l’armée et la police politique, mais celles qui utilisent une force souple (soft power) : la législation et la police civique. En voici un exemple significatif.

Un communiqué de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), bureau de M’sila (aile Saleh Debouz) informe (6) que « douze ahmadis ont été poursuivis pour les délits d’adhésion à une association non agréée, collecte de dons sans autorisation, non-notification des services administratifs de la réunion, conformément à l’article 46 de la loi sur les associations, notamment les articles 1 et 8 de la loi sur la collecte de fonds ».

Et si le citoyen consent au devoir d’avertir les autorités, voici ce qui lui arrive, selon le même communiqué :

« Des éléments de la police de Sidi Amer se sont déplacés au domicile d’un des membres de la secte après qu’il les a informés le matin du 8 septembre 2016 qu’il rencontrerait cinq membres dans son domicile, selon ce qui lui a été demandé (notification en cas de réunion avec les membres dans sa maison) ».

Or, une caste dirigeante n’a pas ce genre de lois, ni ce type de contrôle policier. Mais, comme l’écrit un commentateur de l’article paru sur Algériepatriotique :

« Pourtant la constitution algérienne est claire à ce sujet : Art. 36 – La liberté de conscience et la liberté d’opinion sont inviolables. Art. 41 – Les libertés d’expression, d’association et de réunion sont garanties au citoyen. Art. 45 – Toute personne est présumée innocente jusqu’à l’établissement de sa culpabilité par une juridiction régulière et avec toutes les garanties exigées par la loi. »

Là, nous trouvons l’expression d’une caste dirigeante.

Autre exemple. Le chef de l’État déclare : « « Le pouvoir se conquiert désormais, aux échéances prévues par la Constitution, auprès du peuple souverain qui l’attribue par la voie des urnes…» (7).

Mais où est cette souveraineté du peuple quand, pour se limiter aux cas les plus flagrants :

– un chef de l’État change arbitrairement le texte de la Constitution pour dépasser les deux mandats qui y étaient fixés, et, ainsi se perpétuer au pouvoir ;

– la liberté d’association des citoyens, pour débattre des problèmes et du choix des candidats, est strictement limitée par la volonté arbitraire des autorités étatiques ;

– la création de parti politique est soumise à autorisation étatique, laquelle est arbitrairement refusée à certains, comme le parti du fils de Mohamed Boudiaf ;

– les partis politiques existants sont arbitrairement limités dans leur droit de tenir des réunions avec des citoyens (8);

– le déroulement des élections n’est pas garanti par une surveillance impartiale, mais soumis à la seule gestion étatique, ce qui a entraîné, lors des dernières législatives, une fraude telle que même les téléphones portables l’ont montrée ? (9)

Voilà donc la nature du pouvoir en Algérie. Le texte de la Constitution est contredit par les lois édictées. De même, la déclaration sus mentionnée du chef de l’État est contredite par les faits cités ci-dessus.

Cependant, comme les actes sont plus importants que les mots, nous constatons que ce pouvoir est de type de fait dominateur, et seulement d’apparence dirigeant (10).

Comment expliquer cet aspect ? Voici une hypothèse. Suite aux révoltes citoyennes de 1988, la caste dominatrice fut éliminée. Pour éviter des conséquences trop graves dans le pays, la caste au pouvoir assuma un aspect dirigeant, en accordant des libertés démocratiques, propres aux castes dirigeantes. Cependant, avec le temps, cette même caste sut comment affaiblir le mouvement citoyen, et, donc, renforcer son pouvoir. Mais, contrairement à ceux qui accusent le peuple de n’être qu’une masse « inerte » et « aliénée », la caste au pouvoir sait qu’il n’en est pas ainsi. Voilà pourquoi, en plus du conditionnement idéologique auquel elle recourt (11), elle emploie également  une législation qui la protège d’un mouvement citoyen contestataire. D’où les lois sur les diverses formes d’associations citoyennes autonomes : syndicats, associations, partis, etc.

C’est dire que cette caste gère le pouvoir en présentant un visage « dirigeant », alors qu’elle agit de manière dominatrice. Par conséquent ce n’est pas une domination ouverte et flagrante, ce n’est pas non plus une démocratie de type parlementaire. On pourrait la désigner par ce néologisme : une démo-dictature. À savoir : démocratique (expression du pouvoir du peuple) en apparence, dictatoriale (expression d’une oligarchie) en réalité. Donc, en fin de compte, caste dominante.

Nous arrivons à la question : cette caste a-t-elle de « beaux jours » futurs ?

Tout dépend de sa capacité à gérer la société. Cela implique plusieurs aspects :

1) Satisfaire les intérêts économiques des classes et couches sociales qui la soutiennent : la bourgeoisie étatique (en perte d’hégémonie (12)), la bourgeoisie privée mafieuse (en instance de devenir hégémonique (13) ), la bourgeoisie compradore de l’import-« export » (subalterne à la précédente), les couches supérieure et moyenne de la petite-bourgeoisie ;

2) Acheter et corrompre l’ »élite » intellectuelle, de manière à ce qu’elle se désintéresse de la situation du peuple, pour n’être obsédée que par le gain financier et la gloriole médiatique ;

3) Maintenir le peuple dans le servilisme, par le conditionnement idéologique, dont l’emploi instrumentalisé de la religion est le moyen le plus évident ;

4) Maintenir la jeunesse dans l’ignorance, la drogue, le banditisme, l’exil légal ou clandestin, pour conjurer sa révolte contre l’injustice ;

5) Réprimer les mouvements démocratiques citoyens autonomes par la législation, et ses conséquences : interdiction d’associations libres, limitation des activités de celles existantes, amendes ou prison pour les contrevenants ;

6) Et, grâce à toutes ces actions, réussir à manipuler les élections citoyennes au profit de la caste dominante, sans provoquer la révolte des électeurs e des électrices.

Une question se pose alors : de ces points quel est le plus important, c’est-à-dire celui qui pèse le plus sur la balance du rapport de force ?

Pour les mentalités étatistes, – qui sont la majorité -, c’est le premier. Par conséquent, ils en appellent à l’ « État », au « chef de l’État » et aux « forces responsables » (notamment, l’armée, notons-le) pour améliorer la situation du pays, ce qui signifie maintenir une gestion sociale où une « élite » devient capable de renoncer à un rôle dominateur, pour assumer celui dirigeant. Dans ce cas, nous sommes, toujours, en présence d’une gestion hétéro-gérée de la société. Cette solution donnerait-elle mieux qu’un Donald Trump (« président du complexe militaro-industriel ») ou qu’un Emmanuel Macron (« président des riches ») ? Cette solution pourrait, cependant, donner un système social à la sud-coréenne, ce qui est, déjà, reconnaissons-le, nettement mieux, puisque dans ce pays, un développement économique très appréciable a lieu (quoique capitaliste et quoique sans disposer de pétrole ni de gaz), d’une part, et, d’autre part, une responsable étatique suprême fut, par la justice, reconnue corrompue, fut jugée selon une procédure légale, et mise en prison.

Pour une minorité très étroite, de mentalité autogestionnaire, le facteur déterminant (pour savoir combien de « beaux jours » restent à la caste dominante), ce sont les citoyens qui finiraient par décider, et trouver les moyens, pour mettre fin à leur condition servile et/ou opprimée.

Comme déjà dit dans une autre contribution, le point de rupture survient quand la caste dominante ne peut plus dominer, et les citoyen-ne-s dominé-e-s ne peuvent plus supporter.

Dans le cas algérien, ce moment semble se jouer sur le plan économique. À ce sujet, rappelons-nous un fait historique : c’est le recours (ou l’intention de recourir, si la mémoire n’est pas défaillante) à la planche à billet (plus exactement les assignats) qui a été la goutte qui fit déborder le vase de la résignation du peuple français, lequel, alors, spontanément, sans parti ni dirigeant ni organisation, à la surprise générale, alla détruire la Bastille. On dit que gouverner, c’est prévoir. Selon la tradition, en entendant le peuple crier sous les fenêtres du palais royal, la reine Marie-Antoinette aurait demandé : « Que veulent-ils ? » – « Du pain, majesté, mais il n’y en a pas. » – « Alors, donnez-leur des biscuits ! ». En Algérie, le « biscuit » (religieux, législatif ou répressif) fonctionnera-t-il encore si le prix du pain augmente de manière insupportable pour le peuple ?

Mais, attention au danger à l’affût : que le mouvement populaire soit manipulé par des « youngs leaders » (14) (jeunes dirigeants) autochtones, au service de puissances étrangères (U.S.A., Israël, France, Angleterre) : elles ont intérêt à mettre au pouvoir cette nouvelle caste « dirigeante » (qui deviendra rapidement dominante, comme en Ukraine), afin de laisser ses instigateurs impérialistes mettre la main sur les ressources naturelles du pays. Alors, « armi 3aynak, ya chaab ! » (Fais attention, peuple !)

Et si le peuple se laisse tromper, et son action libératrice est récupérée, la responsabilité n’est pas à adresser à  lui, mais aux détenteurs de savoir qui n’ont pas su ou pas voulu être avec lui pour lui éviter l’échec.

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1) Le peuple, c’est quoi ? http://www.lematindz.net/news/25677-le-peuple-cest-quoi.html  ;

LE PROBLÈME DU TEMPS : 1. des « peuplades » au peuple, http://www.lematindz.net/news/25716-le-probleme-du-temps-des-peuplades-au-peuple-i.html ;

LE PROBLÈME DU TEMPS : 2. Espoir, respect et unité dans la diversité, https://lematindalgerie.comespoir-respect-et-unite-dans-la-diversite-2

(2) La distinction s’inspire de travaux d’Alain Touraine.

(3) Nous ne suivons donc pas Benamar Mediene quand il déclare : « Le garde du corps [du pouvoir] le plus efficace, n’est pas le DRS, n’est pas l’armée, c’est la religion. » in « Comment Novembre a été perverti » (2),  https://lematindalgerie.combenamar-mediene-comment-novembre-ete-perverti-2. En effet, sans les deux premières institutions, que serait la force de la religion comme institution dominante ? Il suffirait alors d’une correcte campagne intellectuelle auprès du peuple, et la religion ne fonctionnera plus comme instrument d’aliénation et de domination, mais de libération : ce fut le cas, en Amérique latine, avec la « théologie de la libération ». Même la religion chrétienne n’est devenue historiquement forte que lorsque l’empereur romain Constantin l’adopta, et qu’elle devint l’idéologie officielle de son… armée. C’est par ce stratagème qu’il obtint la victoire sur l’adversaire. Évidemment, les croyants en cette religion considérèrent la victoire comme étant l’œuvre du Dieu de Jésus. En réalité, l’instillation d’une foi supra-naturelle permit aux soldats de mieux se battre, sans crainte de mourir, puisqu’en échange ils gagnaient une vie éternelle dans la béatitude du Paradis.

(4) Limitons-nous à deux cas exemplaires, survenus dans les années 60 du siècle passé : le mouvement pour les droits civils aux États-Unis, puis le mouvement de mai en France.

(5) Bien qu’une frange importante, au nom du prétendu « soutien critique », la considérait comme « dirigeante » (comme « progressiste »), pour finir par reconnaître son caractère dominateur seulement après sa disparition, suite au mouvement de révolte citoyenne de 1988.

(6) Voir Algérie Patriotique, https://www.algeriepatriotique.com/2017/10/31/cinq-membres-ahmadiyya-de-msila-se-retirent/

(7) Quotidien El Watan, 31.10.2017, http://www.elwatan.com//actualite/bouteflika-l-ere-des-periodes-de-transitions-est-revolue-en-algerie-31-10-2017-355780_109.php.

(8) « Tout, depuis la croisade pour obtenir un agrément pour un parti politique, aux tracasseries pour obtenir une autorisation pour la tenue d’une activité partisane en dehors du siège, aux ingérences dans le fonctionnement des partis politiques avec la menace de redressement pour écarter les directions indociles, à la complicité pour promouvoir les forces de l’argent sur la scène politique, tout cela concorde à encadrer la vie politique de telle façon que le champ politique soit verrouillé et que l’activité de l’opposition se résume à sa plus simple expression. » Ali Benflis. Président de Talaie El Hourriyet, El Watan, http://www.elwatan.com//actualite/nous-revendiquons-la-democratie-nous-avons-commence-par-nous-memes-22-10-2017-355154_109.php

(9) « les lois organiques relatives au régime électoral et à la Haute instance indépendante de surveillance des élections n’ont contribué qu’à la consolidation de la mainmise de l’appareil politico-administratif sur le processus électoral et des mécanismes de la fraude. » Idem.

(10) Voilà encore un fait qui contredit l’affirmation de Mediene à propos de l’importance première de la religion, comme instrument de pouvoir.

(11) Sans oublier d’une part, certaines subventions aux plus démunis, et, d’autre part, la corruption et les faveurs concédés à la couche mafieuse du secteur privé (au détriment de la couche saine du secteur privé, tel Cévital), ainsi qu’à la couche compradore (import-« export »).

(12) Voir  A. B., « L’économie algérienne n’est plus à dominance publique mais privée », http://www.algeria-watch.org/fr/article/eco/dominance_privee.htm.

(13) Voir Salima Tlemçani, Ali Haddad, l’argent et la succession, http://www.elwatan.com//une/ali-haddad-l-argent-et-la-succession-23-10-2017-355219_108.php .

(14) C’est l’expression utilisée dans les ouvrages des officines financées par les puissances impérialistes, telle celle états-unienne, la N.E.D. (National Endowment for Democracy). Voir K. Naïmi, « La guerre, pourquoi ? La paix, comment ?… », p. 533, point 5.2. National Endowment for Democracy (NED), en libre accès ici : http://www.kadour-naimi.com/f_sociologie_ecrits.html

Auteur
Kadour Naïmi

 




Le SG du FLN est guidé par la jubilation face à la démesure de l’aberration

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Djamel Ould Abbès

Le SG du FLN est guidé par la jubilation face à la démesure de l’aberration

Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi. »  (Proverbe de notre Algérie profonde)

Selon Wikipédia, Djamel Ould Abbes, né le 24 février 1934 à Tlemcen, est un homme politique algérien, membre du FLN.

Diplômé en médecine en Allemagne grâce à une bourse du FLN avec l’argent du (Sendouk Etathamoun) , il devient à l’indépendance le directeur de la santé de la wilaya de Tlemcen. Le plus important, est que le contenu de son engagement et sa participation à la guerre de libération nationale, sont contestés par d’anciens combattants du FLN (voir plus bas).

M. Ould Abbès s’incruste dans la hiérarchie du pouvoir durant les présidences interminables et anticonstitutionnelles de Bouteflika. Des portefeuilles ministériels chutent dans des entonnoirs à sous pour produire des expériences d’échec sur toute la ligne. Ces résultats de mauvais élève placent notre Algérie aux derniers rangs des nations, alors que des Etats offrant la meilleure qualité de vie à leurs citoyens, ces pays ont dépensé moins de mille milliards de dollars pour une population doublement importante que la nôtre, ils jouissent d’un développement économique et social à la mesure de l’excellence et que des comportements hystériques sont pris en charge sur le plan clinique.  

Le secteur de la santé, de l’action sociale ainsi que le secteur du travail, de la famille et de la communauté nationale à l’étranger ont connu des dégradations irréparables durant vos commandements  aux dérives dictatoriales. Il n’y a pas de quoi s’enorgueillir M. Ould Abbes. Comme disait ma mère, Dieu ait son âme, Tassusmi teghlev tamusni « Le silence est plus fort que la connaissance », (Proverbe Kabyle).

Vos injonctions historico-hystériques, démontrent un comportement névrotique et vos symptômes sont divers. Elles se manifestent par des somatisations (ou syndrome de Briquet) comme une aphonie, une paralysie ou des troubles sensoriels.

Le théâtralisme est une caractéristique prédominante dans vos relations avec les autres, vos comportements sur la scène publique expriment des attitudes de recherche du prestige et le besoin d’être la vedette. Votre cravate de couleur rose bonbon et votre acte d’humiliation de la directrice de l’EPSP de BEO le 23.09.2010 est une manifestation ostentatoire et une affirmation de soi qui prouvent votre autoritarisme sur autrui, ce qui explique vos attitudes de séduction.

Dans la perspective de vos réactions  vis-à-vis de certains membres des vos gouvernements successifs et de certains membres du Parti FLN, nous découvrons en vous un langage déraisonnable à la limite de l’alzheimer.

Je vous présente certains de vos réactions publiques qui stimulent une paralysie politique qui perdure sous l’éveille  de votre parrain.

Votre conflit avec M. Saïdani pour prendre le volant du FLN;

Votre conflit avec M. Tebboune pour justifier la prise de position de M. Bouteflika;

Votre conflit avec M. Ouyahia pour préparer le chemin de la succession;

Vos propos qui relèvent d’un niveau d’indécence incommensurable à l’adresse de M. Ali Benflis;

Et finalement vos accusations de traîtrise et vos insultes d’une extrême violence, à l’égard de nos enfants, massés devant l’institut français à la recherche d’une vie meilleure. Ces innocents de votre politique ne sont pas des traîtres mais des victimes à la recherche d’un avenir meilleur. Ils fuient votre hécatombe  pour aller poursuivre des études de qualité aux normes universelles. Ces enfants du peuple partiront au solde des économies  de la tirelire des parents pour fuir votre hystérie et pour retrouver de la dignité.

B. G.

M. Ould Abbès, Le silence du sage est plus instructif que le bavardage de l’ignorant.”«Proverbe oriental».

* Des moudjahidine l’accusent de «mentir » :Ould Abbès face à son passé révolutionnaire [archive], El Watan, 26 avril 2017.

Auteur
Brahim Gater

 




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