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jeudi 18 septembre 2025
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Regards sur le mouvement syndical international

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Analyse

Regards sur le mouvement syndical international

La conversion des « élites dirigeantes » à l’ordo-libéralisme semble n’épargner aucun continent. Dans un grand nombre de pays, les gouvernements déroulent des feuilles de route austéritaires qui présentent les régulations sociales comme des archaïsmes pénalisant l’activité économique, la rémunération du travail comme un coût excessif, les dettes publiques comme un legs intolérable pour les générations à venir, le syndicalisme comme un héritage lourd, nocif et rétif à des évolutions présentées comme indispensables autant qu’incontestables.

Au nom d’une prétendue modernité, ces discours tentent de faire basculer les sociétés humaines vers une configuration où le chacun pour soi écrase les solidarités. Dans un tel contexte, le syndicalisme est un rempart pour les plus travailleurs et leurs familles, et un mur à abattre pour les animateurs de ces politiques antisociales et rétrogrades.

Aperçu de la syndicalisation dans le monde

Selon les chiffres avancés par la Confédération Syndicale Internationale (CSI), près d’un demi-milliard d’hommes et de femmes dans le monde seraient « organisés », ce qui établirait le taux de « syndicalisation » global autour de 15 % des travailleuses et des travailleurs. Bien sûr, cette statistique recouvre des réalités très différentes d’un pays à l’autre et on distingue de grandes disparités dans les formes, les pratiques et les finalités des organisations et structures qui fédèrent ces hommes et ces femmes. Un trait commun est néanmoins partagé par toutes : la défense des travailleurs, des travailleuses, de leurs familles, des conditions d’exercice de leur travail et de sa rémunération. Ainsi défini sous un même générique, le fait syndical se retrouve au premier rang des engagements civils dans le monde et concurrence les grandes religions monothéistes. Parmi ce demi-milliard de « syndiqués », un peu plus de 200 millions appartiennent à des centrales nationales affiliées à la CSI. Quelques dizaines de millions sont adhérents d’organisations affiliées à la Fédération Syndicale Mondiale (FSM). Mais ils sont encore plus nombreux à se situer au sein d’organisations sans aucune affiliation internationale. Le champ de syndicalisation qui s’ouvre aux internationales syndicales est donc gigantesque, puisque la première et principale internationale syndicale ne regroupe que moins de 7 % des travailleurs du monde. 85 % d’entre eux ne sont pas organisés, un grand nombre d’entre eux parce que le syndicalisme est entravé ou parce qu’il n’est pas présent dans leurs pays.

Plus inquiétant sans doute, ce faible taux de syndicalisation se double d’une absence quasi généralisée  de dynamique de progrès. Partout, le fait syndical est attaqué et fragilisé et le taux de syndicalisation est à de rares exceptions en situation de repli, sous les coups de béliers de l’ultra-libéralisme et de la répression qui, trop souvent, l’accompagne.

Même les pays qui, pendant longtemps, apparaissaient comme des eldorados syndicaux, connaissent ces tendances au reflux. Ainsi, les pays nordiques subissent-ils une érosion constante depuis une dizaine d’année. Si le taux de syndicalisation continue d’être élevé, tutoyant les 70 % dans le monde scandinave, cette performance repose largement sur les prérogatives institutionnelles confiées aux confédérations nationales dans les domaines de l’indemnisation du chômage et/ou de l’assurance maladie. Cette particularité explique aussi les taux, autour de 50 %, que connaissent des pays comme la Belgique, Malte ou la Norvège (qui a récemment décroché des autres pays scandinaves).

On retrouve un certain nombre de pays autour de 20 % : l’Italie, l’Uruguay, l’Irlande, l’Afrique du sud, l’Argentine, la Russie, l’Autriche, le Canada, le Royaume Uni, Israël… avec des histoires et des pratiques syndicales très diversifiées.

Mais c’est autour de 10 % que l’on retrouve le plus grand nombre de pays : le Japon, l’Allemagne, le Chili, la Bulgarie, la Pologne, le Mexique, le Brésil, les États-Unis, un grand nombre de pays africains et asiatiques se situant même en dessous de 10 %. Pendant longtemps, la France apparaissait comme la lanterne rouge du peloton. Avec un taux récemment réévalué par la DARES à 11 %, elle est aujourd’hui légèrement en dessous de la moyenne mondiale, en grande partie parce qu’être syndiqué dans notre pays n’est pas sans risque pour le travailleur. La peur des représailles dans le secteur privé est le premier facteur mis en avant par les salariés lorsqu’on les interroge sur leur faible syndicalisation.

Le taux de syndicalisation, comme seul indicateur, ne suffit cependant pas à apprécier l’influence de la parole syndicale dans la vie sociale et politique d’un pays ou ses capacités de mobilisation. À cet égard, les immenses rassemblements et manifestations organisés en France sous différents gouvernements en ont surpris plus d’un à l’étranger, qu’il soit syndicaliste ou responsable politique.

De la division géopolitique …

Sur le plan international, le mouvement syndical a été divisé pendant des décennies. À partir de la fin des années 1940, sur fond de guerre froide et malgré les prémices de la mondialisation, le mouvement syndical international souffrait d’un morcèlement entre trois organisations internationales censées incarner l’unité des travailleurs du monde. Balancés par la concurrence entre la FSM (Fédération syndicale mondiale), et la CISL (Confédération internationale des syndicats libres), les syndicats étaient poussés, du fait de cette césure en deux camps, à s’organiser selon une logique à dominante géopolitique.

La FSM était censée regrouper les partisans du bloc soviétique, la CISL, ceux du modèle occidental. Une troisième internationale, la Confédération mondiale du travail, née en 1919 (et appelée jusqu’en 1968 Confédération internationale des syndicats chrétiens), regroupait celles des organisations se revendiquant de l’obédience chrétienne.

Les activités des organisations membres de ces internationales n’étaient cependant pas systématiquement indexées au clivage géopolitique entre les deux blocs. Rapidement, dès les années 60, le pragmatisme des syndicalistes confrontés aux logiques des firmes multinationales a su dépasser ces clivages pour assurer la défense des revendications des travailleurs concernés. Il demeure que, pendant trop longtemps, ces barrières organiques ont freiné les coopérations syndicales, le mouvement syndical prenant du retard sur la globalisation de ses réponses.

Dans la décennie suivante, il est devenu clair que face à la mondialisation économique, il fallait une mondialisation des droits, et pour la gagner un mouvement syndical international unifié. La création de la Confédération européenne des syndicats (CES) en 1973 – aujourd’hui forte de 45 millions d’adhérents en provenance de 89 organisations nationales implantées dans 39 pays – européens participe aussi de cette prise de conscience.

… à l’unification du mouvement syndical

Mais c’est surtout avec la création de la CSI à Vienne en novembre 2006 que le syndicalisme tente de se doter d’une internationale ayant vocation à réunir en son sein le plus grand nombre de centrales nationales.

Le congrès de fondation réunissait un peu moins de 300 confédérations nationales regroupant 168 millions de membres issus de 153 pays. Près de 12 ans après, la CSI revendique presque 208 millions de membres. Mais ce chiffre ne suffit pas à dresser le bilan d’une organisation qui se trouve parfois pénalisée par la somme de ses contraires. Sa fondation fut le résultat d’un long et laborieux processus de recherche d’unité et d’efficacité entre des organisations nationales aux parcours très divers, provenant des trois grandes internationales qui ont marqué l’histoire syndicale au cours de la guerre froide.

L’ambition de la CSI était à la fois d’assumer l’héritage de chacune de ses composantes en structurant, dans le même mouvement, une nouvelle force susceptible, par sa pluralité et son fonctionnement démocratique, d’unir le mouvement syndical a l’échelle de la planète. Force est de constater que, malgré son caractère massif, elle n’y est pas encore parvenue.

À l’heure où «l’internationale du capital» fait des ravages dans les droits sociaux, « l’internationale du travail » doit construire une riposte à la hauteur des attaques. Pour agir et peser, le syndicalisme international est essentiel pour organiser les travailleurs au-delà de leurs cadres nationaux respectifs, en particulier à l’échelle des chaînes de production et de sous-traitance découlant de l’activité des grandes firmes multinationales. Plus globalement, il a la responsabilité de coordonner une riposte cohérente et vigoureuse, à même de défendre les intérêts des travailleurs partout dans le monde.

P. C.

(*) Conseiller confédéral de la CGT, conseiller de Bernard Thibault auprès de l’OIT

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

6, av. Mathurin Moreau; 75167 Paris Cedex 19

Site : http://www.recherches-internationales.fr/

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Auteur
Pierre Coutaz

 




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Est-ce dans ce monde-là où nous voulons survivre ? (VI)  

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Grand Angle

Est-ce dans ce monde-là où nous voulons survivre ? (VI)  

Au stade de la survie, le choix ne se pose plus. Il faut ramper ou crever. C’est sans doute pour nous consoler que les contes anciens et les fables hollywoodiennes offrent le triomphe au gentil alors que la réalité lui préfère le méchant. Et à l’ère numérique, ce dernier n’a plus besoin de porter le masque.  Ce manque d’hypocrisie rend sa victoire plus terrifiante.

Le dégoût et l’ennui ne seront que plus prégnants et l’acharnement des  médias à nous en guérir plus obstinant. Probablement, la réponse est en nous, mais la certitude d’un déjà trop tard et la sensation d’une culpabilité partagée brisent l’élan. Le trou est abyssal et il est plus facile de le creuser en fantasmant  sur une trouée salutaire que de dépenser ses dernières forces pour un impossible remonté. En cet été 2018 pas comme les autres, tout sue l’indifférence triomphante et la survivance piégée. Le chapelet des petits écrans papotent sur le zombisme, le terrorisme, l’islamisme, le féminisme, l’élitisme, le jeunisme, le socialisme, le capitalisme, le harkisme, le je-m’enfoutisme, l’impérialisme, le populisme, l’humanisme, le despotisme  et tous les « ismes » pendant que la maison se calcine en cernant son contenu.

Il y a ceux qui se jettent par la lucarne du grenier et ceux qui chantonnent à la porte de la cave  « tout va très bien madame la marquise ». Entre les deux, le reste du  troupeau empêtré dans l’infernale toile d’araignée et hésitant entre le suicidé et le bouffon. «  Il y a deux sortes de bergers : ceux qui s’intéressent aux gigots et ceux qui s’intéressent à la laine, aucun d’eux ne s’intéresse aux moutons, »  disait Sartre. Mais seuls les derniers nous donnent les premiers. Il faut donc s’y intéresser le temps de les remplacer eux aussi par des robots. Si on peut croire qu’une intelligence naturelle, qui a mené le monde là où il est, est capable de créer une intelligence artificielle. Si on arrive à se convaincre que 2018 est une année normale pour une civilisation qui se dit informatisée. Et c’est justement grâce à cette information « acquise » à tous qu’on découvre que la laine du mouton est plus précieuse que son gigot. Des études se sont penchées sur  la meilleure matière pour couvrir un fauteuil de pilote. C’est important que le corps du conducteur d’avion soit nourri avec 0 % de poison et oxygéné au même % de toxine.

On n’a pas trouvé mieux que la peau du mouton. Cette peau si encombrante que les Algériens, entassés dans leur immeuble lilliputien et se marchant sur les pieds en râlant, jettent à la poubelle le jour de la fête du Sacrifice. En cette occasion et contrairement à leur habitude, les autorités se sont mises, depuis quelque temps, à en nettoyer les rues gratuitement et avec pas mal d’efficacité. C’est une bonne initiative, mais on se demande où vont, le reste de l’année,  la peau et la laine de cet animal dont la viande se retrouve, généralement, dans la chorba et le couscous le jour de paie et des mariages ? Au moment où on parle de plus en plus de la matière cancérigène des habits, des souliers, des tabliers, des couvertures, des tapis, des matelas etc. Ce n’est pas bête de se sacrifier pour un pull en laine afin que le bébé puisque s’endormir sans danger, cotiser pour que le papy diabétique puisse jouir de sandales en cuir. Et s’il prenait au nostalgique l’envie de la douce blancheur du tapis de ce ruminant, il n’a aucune chance de le trouver au souk, ni au centre commercial. Il faudra qu’il aille en Europe débourser au moins 2 fois le montant du change officiel pour l’acquérir. Et on s’étonne que les Algériens reviennent avec trop de bagages de l’étranger. C’est la faute au cancer et aux vrais-faux lanceurs d’alerte.

A défaut de compter sur un système de santé fiable et accessible à tous, ils essayent le traitement maison. Chercher ailleurs ce qui n’existe plus au bled : la  laine, le cuir, le sucre naturel, le sel marin, les épices et le café non trafiqués, un pot de miel pur, un jouet contrôlé, un livre pour décompresser, un médicament plus certifié et cetera. Mauvais moment, quand le visa est plus difficile à obtenir qu’une place dans la barque des clandestins.

Mauvais temps, quand la pension-retraite est menacée de diminuer ou de disparaître : « Le Spectre de la Faillite ! En déclarant que sans l’intervention de l’Etat, les retraités n’auraient pas pu être payés les deux derniers mois, le Ministre du Travail et de l’Emploi reconnaît l’impasse financière dans laquelle se trouve la Caisse nationale des retraites (CBR)(1) ».  C’est pour avoir été incapables de nous intéresser à de telles « futilités » comme la peau d’un mammifère, que le simple prix du baril de pétrole peut nous rayer de la carte. Doit-on maudire la race, le continent, la religion ou  les caïds qui passent et repassent en se clonant ? D’après James Watson, prix Nobel de médecine (1962) pour ses travaux concernant la double structure de l’ADN, les Noirs sont moins intelligents que les Blancs. Ce grand biologiste généticien s’explique : « …les politiques d’aide à l’Afrique noire ne peuvent pas fonctionner, car elles reposent sur l’idée que les Noirs sont aussi intelligents que nous, or toutes les données prouvent le contraire. » (2)

Un Père qui ne marche pas !

Dans un monde où on ne peut rien faire sans argent et tout faire avec, la réalité lui donne raison.  N’étant ni politicien, ni économiste, personne ne lui a parlé de l’autre monde, celui des détails où se nichent le diable et ses potes. Notamment,  à l’ère où l’argent qui sort de l’Afrique maudite vers l’Occident béni est 2 fois supérieur à l’aumône de ce dernier.

Qu’aurait dit ce déchiffreur d’ADN  sur le QI des Algériens dont la couleur de peau vacille entre le noir et le blanc. Immense pays aux fabuleuses réserves terriennes et souterraines, l’un des rares avec l’Afrique du Sud à avoir hérité d’un impressionnant legs colonial : ponts, hôpitaux, routes, ports, aérodromes etc. Souvenons-nous de notre premier « lanceur d’alerte » : « M. Brahimi vient de révéler à l’Algérie médusée que le montant des pots-de-vin touchés par les fonctionnaires de l’Etat algérien pour la signature de contrats avec des firmes étrangères avoisine les 26 milliards de dollars, c’est-à-dire largement plus que notre dette extérieure. M. Brahimi doit savoir de quoi il parle puisqu’il a été Premier ministre…, il y a tout juste quelques années…de deux choses l’une : ou M. Brahimi , quand il était en poste, ignorait ces malversations et alors, quel piètre chef du gouvernement, il était… ; ou M. Brahimi ne l’ignorait pas et, par conséquent, il y a de la complicité dans l’air !…Une dernière remarque sur cette affaire assez écœurante : il est difficile, pour les Algériens, d’admettre que les autres hauts fonctionnaires de l’Etat, présents ou passés, n’aient pas été au courant…Ils se demanderont même ce que faisaient , entre-temps, nos services de sécurité, par ailleurs si prompts à retirer des passeports, à emprisonner ou à ficher les citoyens qui leur « déplaisent »… » (3)

Plus de 28 ans plus tard, les fonctionnaires voleurs concernés  se sont « auto-punis » en s’expatriant avec leur smala, certains sont encore là, à fortifier les banques suisses qui, d’après Tillion,  sont à l’origine du massacre du 8 mai 1945 (4).

Il y a bien un Premier ministre, mais il ne fait aucune confidence de ce genre à la populace  qui s’efforce de se convaincre qu’il est assez intelligent pour être nommé par un Père qui ne marche pas, ne parle pas, mais écrit des messages quand tout le monde dort.

Des zéros sans virgule se sont ajoutés aux 20 milliards évaporés et les services de sécurité toujours  prompts à retirer, à emprisonner et à ficher ceux qui « déplaisent ». Seule consolation, on ne parle plus de la dette de l’Algérie vis-à-vis du FMI, mais de  celle des Algériens vis-à-vis de la Régence et d’Allah. S’ils ne sont pas sous la rahma de l’une, ils sont sous celle de l’Autre. Ils ont eu la totale rien ne leur a manqué : du rapt des bijoux des femmes et de leur codage à la castration cérébrale des hommes qui expliquent la série des épidémies nourries aux  forces d’inertie. Des intoxications alimentaires à la plus honteuse des maladies qui se traduit par « le caca m’a tué » : le choléra. Pas besoin de s’étaler. Pas besoin de dénoncer. Pas besoin de conseiller plus que ne l’ont fait le président de l’Ordre des médecins et le directeur de l’Institut Pasteur : «Il faut se laver les mains ». En cas où on oublie de le faire en sortant des chiottes.  

Philippe Jandrok,  inquiet sur le sort des orphelins que sont devenus les Algériens, offre gratuitement  sur Youtube la recette contre la déshydratation mortelle de ce mal. (1/4 c à c de sel, ½ c à c de bicarbonate de soude ( au secours il est en train de disparaître)  et 2, 5 c à s de sucre dans un litre d’eau bouillie durant 10 mn.) Il s’étonne que les pilleurs multimilliardaires des richesses de l’Afrique ne puissent pas assurer aux natifs le minimum vital : de l’eau potable.  De l’eau qu’ils ne fabriquent pas, qu’ils ne ramènent pas avec eux, mais qu’ils préfèrent, sur place, la voler ou la polluer. De l’eau potable, condition nécessaire et suffisante pour éradiquer cette maladie basique. Dans un passé oublié, elle fut stoppée  en France par l’eau de javel et en l’Angleterre avec du sable. Si on élimine la malédiction divine, tout pousse à croire qu’il y a consensus tacite entre dictateurs locaux et exploiteurs étrangers pour éradiquer la vie sur ce continent.

C’est intéressant de constater que déchu de tous ses honneurs,  Watson a été récupéré par la Chine, premier partenaire économique de l’Afrique. Ce grand spécialiste de l’ADN  est bien placé pour étudier la relation entre la couleur de peau et le QI. Et c’est un milliardaire russe, d’origine asiatique,  qui a acheté son prix Nobel pour le lui réoffrir. À l’ADN, nous sommes tous tenus. Il ne reste aux plus menacés que la prière et le mirage du verre à moitié plein. En se disant que mourir du choléra c’est mieux que du cancer, de la charcuterie du diabète  ou d’un crâne fracassé contre les murs d’un asile.

Mais mourir poignardé pour le prix d’un parking équivalent à 5 ou 10 baguettes de pain,  n’a aucun sens. Il fallait s’attendre au pire quand les autorités annoncent la gratuité des plages au moment où le petit « dealer » du parking, du sable et du soleil empochent par jour l’équivalent du Smig et  par mois, le salaire d’un député. On comprend que certains voyous sont capables de marcher sur le corps de leur mère pour sauver la poule aux œufs d’or. Dans un Etat normal, on aurait sévi tout de suite. Du temps où le petit délinquant ne pouvait espérer, au maximum, le gain d’un paquet de cigarettes par jour. Il ne reste, pour refroidir les nerfs, qu’à se convertir à la philosophie  bouddhiste comme certains Occidentaux éveillés.

C’est  l’OMS (l’Organisation mondiale de la santé), sans rire et sans honte,  qui l’affirme : la dépression (folie) est la maladie du 21e siècle. Fantasmer sur un ailleurs, pour l’Algérien lambda, est devenu quasi impossible et bizarrement moins attrayant puisque  la survie se pose partout avec la variance du degré. Jacques Attali, le Zbig de l’Elysée qui se vante d’avoir fait Macron et de connaître le prochain Président de la République , écrit  : «Partout dans le monde , développé ou pas, Anglo-saxon ou pas, Français ou pas, ceux qui disposent d’un capital culturel et financier sont maintenant assez nombreux pour vivre entre eux, et penser pouvoir diriger le monde selon leurs valeurs, leurs codes ; et dans leur seul intérêt. Aux autres de s’adapter ou de se faire oublier. Pire encore, dans cette hyperclasse, règnent quelques maîtres, dont les autres membres de la classe ne sont que les valets, les courtisans, les idéologues, ou les pâles imitateurs. Ces chanceux, ou méritants, sont mis en avant, sans vouloir en général admettre qu’ils ne sont qu’un alibi dérisoire, légitimant le pouvoir d’un groupe qui ne les considérera jamais que comme des parvenus. L’hyperclasse a tort…En réalité, elle ne dirige qu’elle-même.

Comme un tétraplégique, qui ne commande qu’à son esprit et pas au reste du corps…les peuples, conscients du suicide auquel les conduisent de telles pratiques, n’obéiront plus à ces hyperclasses. Ils refuseront la négation de l’avenir que cela suppose. Ils se révolteront, comme ils le pourront, quand ils le pourront ; plus vite dans les démocraties que dans les dictatures.

Au « dégagisme soft », qu’on a connu partout dans le monde dans ces dernières années, succédera un « dégagisme hard », dont les triomphants maîtres de la technologie et de la finance, et leurs valets idéologiques et politiques, seront les premières victimes. »(5)

On l’a compris, l’auteur n’est pas un maître, c’est au plus un méritant refusant d’être victime du peuple. Avec son hyperintelligence, il n’a pas constaté que les peuples ont disparu y compris  dans la République. Du temps du Général de Gaulle, son compatriote, Bernanos , voyait déjà la foule dans le peuple des démocraties. En précisant que la réforme des institutions vient trop tard lorsque la déception des peuples est devenue irréparable, lorsque le cœur des peuples est brisé. (6)Ce vocabulaire est dépassé à l’ère où la chimie a fini par atrophier le cœur et les ondes,  d’irradier la cervelle.

Qui croit encore au miracle de la réforme à part un Ministre de l’Education en Algérie ? Un prisonnier qui compte fuir sa cellule sait comment arracher la chaîne. Il ne débute pas de zéro. C’est plus compliqué dans un bled où il n’y a ni saint-patron, ni géniteur. Ce vide n’a échappé ni à un Ferhat Abbas, ni à un Boumediene. Le premier en parlant d’esprit tribal, le second en envahissant Alger avec ses chars avec l’assurance d’un dieu. Si c’est à l’ONU que l’indépendance de l’Algérie a été acquise (7), Ferhat Abbas était l’indigène qu’il fallait. Il avait tout, sauf  la blondeur des cheveux et le bleu du regard pour affronter les grands de la race supérieure. Par contre, Boumediene demeure un mystère plus compliqué que celui de son compère Benbella. Comme les Africains envers Bill Gates, on ne sait pas si on doit le bénir ou le maudire. Heureusement qu’il n’a pas connu la fin d’un Saddam qui perd de son aura quand un John Perkins nous révèle qu’il a été, comme Ben Laden, un agent de la CIA avant d’être le maître de Bagdad (8). Ce n’est pas pour la chasse à la gazelle ou une ballade sur le chameau que le désert irakien, comme l’algérien, a séduit F.D. Roosevelt  qui rassurait ainsi ses concitoyens : « La seule chose que nous ayons à craindre, c’est la crainte elle-même.»

Assassins, brigands,  voleurs (9) c’est ainsi que le juriste Spooner traitait les Pères fondateurs . Qu’aurait-il dit de ce Roosevelt,  qui a fait sortir la Nation du système monétaire basé sur l’or ? Après ce dictateur US, le pire est devenu planétaire. Perkins,  Yankee se définissant comme un ex financier assassin, explique la méthode de l’Ogre Sam pour attraper sa proie: Premièrement, on envoie  les financiers assassins, s’ils échouent, c’est au tour des chacals. Si ces derniers ne font pas le boulot, c’est à l’armée d’intervenir. Traduction : le pays ciblé doit  accepter des prêts pour de gros travaux « bidons » impossibles à rembourser. Grosso modo, des subprimes. Si cela ne marche pas, c’est au tour des chacals, des spécialistes dans les coups d’Etat et les assassinats. En dernier, les bombardements.  En parlant de l’Irak, l’auteur précise que Saddam connaissait la « chanson » tout en s’obstinant à se débarrasser du dollar. S’il s’était montré plus souple, il serait toujours sur son trône. Il représentait l’homme fort qu’affectionnent les planificateurs étasuniens.

En Algérie, on connaît ces éléphants blancs notamment du trio des révolutions.  Ces constructions  donquichotiennes qui ont enrichi la sous-traitance européenne surtout française et inauguré l’ère  des généraux milliardaires. Pendant que les micros officiels chantaient le miracle au troupeau en fustigeant la jalousie de Bliss et menaçant la  main invisible. On comprend pourquoi un 5eme mandat laisse indifférent à l’exception de ceux qui ont les clés de la Régence. On ne sait pas si un pauvre qui s’enrichit est plus compétent et moins corrompu qu’un riche qui s’enrichit. Il faut remarquer que Jacques Attali utilise le mot hyperclasse au singulier pas au pluriel. Ce qui démontre que les conflits, avec le risque d’une 3e guerre mondiale, qui se nouent et se dénouent   par écran interposé, ne sont qu’un leurre. Des acteurs qui jouent au méchant/ gentil dans la réalité du spectateur et du bouc émissaire. Eteindre, quitte à passer pour un fou ou un criminel passible de la peine capitale ou pour les âmes sensibles, à la perpétuité : «Le Protocole n°13 de la EDH (Cour européenne des droits de l’homme) stipule que «  la peine de mort est abolie. Nul ne peut être condamné à une telle peine, ni exécuté… Aucune dérogation n’est autorisée. Aucune réserve n’est admise ».Pour sa part, la Commission  a rappelé à diverses reprises que « l’abolition de la peine de mort est une condition et un préalable pour rejoindre l’Union européenne. » Cet absolutisme des bons sentiments offre un contraste frappant avec ce qui se passe en cas de guerre, en matière d’avortement, pour le recours à l’euthanasie, pour la mort de nombreuses personnes faute de budget et de structures permettant de les sauver… et dans de nombreuses circonstances de la vie civile.

Beaucoup d’êtres humains sont, de facto, condamnés à mort parce que la guerre propre est  impossible ou parce que les budgets qui permettraient de sauver des vies menacées sont insuffisants. Un vif contraste existe entre les sommes colossales qui sont dépensées pour faire vivre un criminel derrière les barreaux au lieu de l’envoyer « dans un monde meilleur » et la parcimonie, pour ne pas dire la ladrerie , dont nous faisons preuve pour offrir à une femme enceinte en détresse une autre solution que l’IVG ou pour développer les traitements qui offriraient un espoir à des adolescents atteints d’une maladie neurologique actuellement incurable… »(10)

De la même source on apprend qu’en France, dans les quartiers de haute sécurité, l’Etat dépense pas moins de 200 euros par jour  pour chaque dangereux criminel sans compter la pression faite sur les gardiens…Sans compter le risque de ceux qu’on libère après quelques années (puisque la perpétuité n’existe plus)et qui récidivent  une fois à l’air libre. Concernant la France, on estime à 200 000/an le nombre d’avortements. Et aucun spécialiste en la matière, sauf s’il est payé pour, ne peut certifier aux femmes « en détresse » qu’il n’existe aucun lien entre la pilule et le cancer du sein.  Etrange monde qui encense, sous couvert d’humanisme, une justice pour protéger le coupable et obliger la victime à l’amnésie. En Algérie, les émirs repentis ont eu droit au tapis rouge et les patriotes aux bâtons de la police. Quand on appartient à l’hyperclasse , on s’épaule, on se copie, on se prête les conseillers , les espions comme les tireurs d’élite.

Apparemment, il y a unanimité  sur l’utilité de préserver les terroristes, les psychopathes, les violeurs et meurtriers d’enfants. En Tunisie, sous le règne de Marzouki,  la Confrérie est allée en prison, pas dans une mosquée, ni une université encore moins chez l’armée, pour recruter les combattants afin de les envoyer « libérer » la Syrie. Il leur fallait de vraies têtes brûlées dignes d’un film de guerre US. Et le Qatar, confondant la Syrie avec la France,  propose en vain 100 millions de dollars de pot-de-vin au Ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, pour qu’il démissionne et rejoigne l’«axe du bien » (11).  « Au début des années 1990, le Pentagone décide d’incorporer les islamistes, qui jusque-là dépendaient de la seule CIA, dans ses activités. C’est l’opération Gladio B, en référence aux services secrets de l’OTAN en Europe (Gladio A)(12) .

Durant une décennie, tous les chefs islamistes,  y compris Oussama Ben Laden et Ayman Al- Zawahiri, se déplacent à bord des avions de l’US Air Force. Le Royaume-Uni, la Turquie et l’Azerbaïdjan  participent à cette opération …les islamistes, qui jusqu’ici étaient des combattants de l’ombre, sont « publiquement » intégrés aux forces de l’OTAN…En 1993, Charles, le prince de Galles, place l’Oxford Centre for Islamic Studies sous son patronage, tandis que le chef  des services secrets saoudiens, le prince Turki, en prend la direction. » (13) Il est loin le temps où le prince Charles, distrayait les Britanniques, en parlant aux plantes. De nos jours, il y a la traite des fillettes blanches dans les quartiers sombres de Londres, Sherlock Holmes est mort et la vieille Europe, phare des droits de l’Homme, intègre dans son budget et en le déclarant, l’argent de la drogue et de la prostitution.  Que dire d’un monde arabo-musulman qui s’enflamme pour un Coran déchiré, des caricatures blasphématoires, pour un banal roman…quand on sait que sa moyenne concernant la  lecture ne dépasse pas le ¼ d’une page par an.

Ce monde qui reste zen quand il entend un Karadaoui, porte-parole des sunnites, affirmer à Al Jazeera  qu’il ne resterait aucun musulman s’il n’existait pas la peine de mort pour l’apostat. Zen aux déclarations  du prince héritier sur le rôle des Serviteurs des Lieux Saints dans la réislamisation de l’Oumma afin de plaire aux amis yankees.  

Que dire quand  ce prochain « pape » de l’Islam  lance au forum de Ryad le projet à 500 milliards de dollars pour la ville futuriste où  les humanoïdes seraient plus nombreux que les humains. Quand l’Arabie saoudite est fière d’être le premier pays à offrir la  nationalité à une femme-robot, la charmante et non voilée Sofia. (14) Si Allah est mort, il doit se retourner dans la tombe jusqu’à la fin des humains.   Est-ce dans ce monde-là que nous voulons survivre ? Et le sage indien de prédire que l’homme blanc ne va pas s’apercevoir que le billet ne se mange pas qu’après avoir aspiré la dernière goutte de l’or noir. Ce qui explique qu’il fallait un drone pour filmer les dernières  tribus primitives s’enfonçant dans l’enfer vert de la jungle amazonienne pour échapper à celui de la civilisation numérique. Le neuroscientifique, Boissier, parle du cerveau humain en affirmant qu’à peine 5 % des idées sont mises en lumière, 25 % sont dans le flou et pour 70 %, c’est le trou noir.(15) C’est rassurant de savoir  que les maîtres, sortis de la même usine céleste que nous, sont loin d’avoir la maitrise sur leur matière grise et question intelligence artificielle il n’y a pas de quoi pavoiser avec ¾ de handicap. Bon courage pour déchiffrer les 100 milliards de neurones servies par 5000 milliards de cellules. L’expert ajoute que le stockage des données d’un cerveau d’une souris,  1/100 la longueur d’un cheveu humain, nécessite 25000 films à haute définition. Et trois hangars d’Airbus 380 pour celui d’un rat.

L’hyperclasse chante l’intelligence artificielle comme elle l’a faite pour la conquête de l’espace. Si elle avait été capable de quitter la planète, elle l’aurait fait.  Le fait que tous les caméras et les satellites sont dirigés dans le mauvais sens en disent suffisamment long sur leur obsession à saboter, en à peine 2 siècles, ce que la nature a mis des millions d’années à fabriquer… On a demandé conseil à un économiste, ex banquier,  il a répliqué à peu près : « Ne me demandez pas ce que vous devez faire demain, mais demandez-vous plutôt ce que vous voulez éviter aujourd’hui. » Eviter tout de suite de tomber malade, d’enterrer un enfant, un conjoint, un ami, perdre un boulot, être écrasé par une voiture, être victime d’un attentat, moisir dans une prison pour avoir déplu et cetera.  À chacun sa peur et sa capacité de triompher d’elle. Précisons que l’ex-banquier parle à des Français soucieux de ne pas perdre le peu d’euros qu’ils possèdent sous le règne de Macron.

Les Algériens n’ont pas la même préoccupation quand le flux du Web permet leur connexion. Ils sont encore au stade primaire des recettes de cuisine, de la sorcellerie, de la drague, de maudire/ bénir le FLN, le frère ou le voisin quand ce n’est pas le genre tout court, de faire de la pub pour la camelote chinoise ou autres, quémander la baraka d’un cheikh oriental pour une place au Paradis ou celle d’un expert en immigration. Et quant à ceux qui ne se retrouvent pas dans cette liste, ils sont dans celle des suspects… (suite)

M.M.

Notes

(1)- La Une d’El Watan ( 02/ 07/2018)

(2)- Science & Techno (The Independent) 17/10/ 2007

(3)- Chroniques de l’Algérie Amère 1985-2011 (Anouar Benmalek)

(4)- Les Ennemis Complémentaires ( Germaine Tillion)

(5)- La Société Tétraplégique ( site officiel d’Attali 28/05/2018)

(6) – Les Grands Cimetières sous la lune ( Georges Bernanos)

(7) – L’Arme secrète du FLN (Matthew Connelly)

(8)- Les Confessions d’un financier assassin de John Perkins ( livre commenté par Michel

Collon sur Youtube)

(9)-Outrage à Chefs d’Etat ( Lysander Spooner, 1870)  

(10 )Peine de mort : les questions interdites ( Journal numerique Causeur .fr 09/08/2018)

(11)- Ibis (13)

(12)- Les Armées secrètes de l’OTAN de l’historien suisse Daniele Ganser (11)

(13)- Sous nos Yeux, du 11-septembre à Donald Trump (Thierry Meyssan)

(14)- Bienvenue à NEOM ( 28 minutes Arte)

( 15 )- Tout ce que l’on ne vous dit pas sur le Cerveau ( conférence M. Bernard- Michel Boissier, Youtube)

Auteur
Mimi Massiva

 




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La décision de Trump de couper le financement de l’UNRWA et des réfugiés palestiniens est « une bénédiction »

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KRIMOU A LU POUR VOUS

La décision de Trump de couper le financement de l’UNRWA et des réfugiés palestiniens est « une bénédiction »

Le journal suisse « Le Temps » souligne avec Netanyahu que la décision de Trump de couper le financement de l’UNRWA et des réfugiés palestiniens est « une bénédiction »…

…Ce qui prouve une fois de plus que les Etats-Unis d’Amérique (usa) sont, sous la férule des « faucons » aux commandes à Washington, le problème au conflit du moyen orient et de sa question centrale, la décolonisation de la Palestine occupée, plutôt que la solution comme ils osent toujours le prétendre.

K. H. 

Les réfugiés, dernière arme de Washington contre Abbas

En cessant de financer l’UNRWA, Washington entend forcer l’Autorité palestinienne à revenir à la table des négociations avec Israël et le Hamas.

Benyamin Netanyahou peut remercier Donald Trump, dont le gouvernement a annoncé vendredi la fin de l’aide financière à l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens depuis 1949. Washington s’est révélé une fois de plus un allié précieux, cette fois-ci sur deux aspects.

L’aspect symbolique, bien sûr, car s’attaquer au statut des Palestiniens partis au moment de l’établissement de l’Etat hébreu en 1948 est aussi fort que de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. En retirant son financement et en remettant en question l’octroi du statut de réfugié aux descendants d’une famille expulsée, Washington fragilise encore le droit au retour des Palestiniens. Or, le gouvernement israélien ne cesse d’essayer d’enterrer cette revendication fondamentale. C’est qu’aujourd’hui, plus de 5,3 millions de Palestiniens (chiffres 2017 de l’UNRWA) espèrent revenir sur les terres de leurs grands-parents. On comprend pourquoi Benyamin Netanyahou qualifiait dimanche la décision américaine de «bénédiction»… Certes, plus d’un politicien a critiqué l’agence. Ainsi, le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, avait qualifié en mai le désir de retour des réfugiés de «rêve irréaliste» et l’UNRWA d’«obstacle à la paix» avant de louer son «rôle clé» dans la stabilité de la région.

Un Etat dans un Etat

Par son annonce vendredi, Donald Trump a aussi servi les intérêts d’Israël sur un aspect stratégique: la bande de Gaza. Deux habitants sur trois y sont des réfugiés et dépendent de l’aide de l’UNRWA, ce qui en fait un véritable Etat dans l’Etat. C’est dire la pression que va subir l’Autorité palestinienne «qui avait toujours rejeté toute discussion avec le Hamas, en espérant que la situation se détériorerait au point de forcer les Américains et les Israéliens à trouver une solution», affirme un diplomate européen qui travaille dans la région. Dans ce jeu où chaque partie espère que l’autre cédera, Washington a fait monter les enchères.

Par ailleurs, le gouvernement palestinien est furieux des négociations entre Israël et le Hamas, par l’intermédiaire de l’Egypte. «C’est envoyer un message positif à tous les extrémistes: la violence paie! Israël négocie avec le Hamas à Gaza alors que le Fatah, qui respecte le droit international, reconnaît l’Etat juif et recourt à la non-violence est mis sous pression», s’insurge Xavier Abou Eid, porte-parole du négociateur de l’Autorité palestinienne Saeb Erekat.

Les Etats-Unis ne cessent de renforcer la droite israélienne au gouvernement. Nous sommes punis pour l’incapacité de la communauté internationale à faire respecter nos droits

Xavier Abou Eid, porte-parole du négociateur de l’Autorité palestinienne Saeb Erekat

L’objectif de la manœuvre est de forcer Mahmoud Abbas à revenir à la table des négociations, qu’il boycotte depuis l’annonce du déplacement de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem en décembre dernier. «Les Etats-Unis ne cessent de renforcer la droite israélienne au gouvernement. Nous sommes punis pour l’incapacité de la communauté internationale à faire respecter nos droits», soutient Xavier Abou Eid. Pour contraindre le président Abbas, la Maison-Blanche avait déjà bloqué il y a quelques mois 250 millions de dollars d’aide annuelle aux Palestiniens, mais Ramallah ne semble pas près de céder. Evoquant l’annonce américaine de vendredi, le porte-parole Nabil Abou Roudeineh a déclaré qu’«une telle punition ne parviendra pas à changer le fait que les Etats-Unis ne jouent plus de rôle dans la région et ne font pas partie de la solution». Le plan politique proposé dimanche soir par Washington, basé sur la formation d’une «confédération» avec la Jordanie, ne risque pas de faire changer d’avis le raïs, puisque Israël n’en ferait pas partie.

Ecoles laïques condamnées

Qui cédera? Quel est le point de non-retour? Pour quelque 270 000 écoliers de Gaza scolarisés par l’UNRWA, il sera bientôt atteint. «Le gel de l’aide américaine va mener à la fermeture de ces écoles, qui représentaient la seule alternative laïque à l’enseignement du Hamas. Ces enfants n’auront plus que les établissements islamistes ou la déscolarisation comme options, ce qui aura un impact immense sur la société gazaouie», déplore Céline Touboul, vice-directrice générale du think tank Fondation de coopération économique. Et que dire du fait que l’UNRWA offre une aide alimentaire essentielle à la survie d’un Gazaoui sur deux, gère une grande partie de la santé et représente le premier employeur de Gaza, avec quelque 50 000 salariés?

Les prochains mois diront dans quelle mesure l’Europe et le monde arabe seront intervenus pour maintenir cette institution. Si rien n’est fait, il est probable que la question des réfugiés palestiniens augmentera la pression dans des administrations présidentielles bien plus éloignées de Gaza que ne l’est celle de Mahmoud Abbas. Le Temps

 




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Les faux rêves de la société algérienne !

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Du socialisme à « l’économie de bazar »

Les faux rêves de la société algérienne !

Image retirée.Les sociétés, dit l’anthropologue français Marcel Mauss, se paient toujours la fausse monnaie de leurs rêves. Et quels rêves quand il s’agit de cette Algérie en constante régression ?

Dans les années 1970, par exemple, la révolution agraire et la révolution industrielle conduites par le président Boumediene au nom d’un «socialisme spécifique», privé d’infrastructures conceptuelles et de feuille de route, ont mené droit vers l’échec.

N’empêche, ses successeurs n’ont pas réfléchi à une alternative économique sérieuse. Ainsi, dans les années 1980, au nom de «l’infitah», cette politique économique qui promeut l’ouverture tous azimuts, l’Algérie est redevenue un grand bazar, inondée par les produits de consommation de l’importation. Le but ? Lutter contre les pénuries et acheter le silence des masses !

Conséquences immédiates, la culture du cultivateur de la terre, «le fellah», auparavant fortement encouragée par les autorités, est vite devancée par celle des «Souks el-fellah» (marchés de l’agriculteur en traduction littérale), ces grands magasins où affluent de nombreuses foules de ruraux fraîchement «citadinisés», pour découvrir la belle vie «à l’européenne» sous l’œil bienveillant et contrôleur de l’État-providence. Tout cela au nom du socialisme toujours !

Mangeant à tous les râteliers «idéologiques» et soucieux uniquement de garantir la survie du «Système», les officiels ont concocté une soupe de concepts suicidaires aussi bien pour l’économie «trop rentière» que pour la société elle-même.

Leur euphorie fut de courte durée, d’autant que la baisse des prix du baril de pétrole et le krash économique de 1986 ont plongé tout le pays dans ce qu’on peut appeler : «le printemps d’octobre».

Sans doute, ce furent leurs errances si naïves entre des utopies politiques aussi démagogiques qu’irréalisables qui ont fini par exaspérer le peuple. Se sachant trompé, celui-ci n’a pas trouvé mieux que de sortir dans la rue, la seule arme pour revendiquer de la dignité. Les années suivantes ont confirmé ce sentiment de vulnérabilité et d’abandon.

Les citoyens se sentaient orphelins d’un système hybride qui tâtonne dans le noir. La parenthèse de la décennie noire des années 1990 ne fut, à vrai dire, que la synthèse dramatique de tous les errements passés.

Les dégâts payés illustrent que rien n’est gratuit en politique et que tôt ou tard, on récolte les résultats des faux rêves qu’on a semés.

Auteur
Kamal Guerroua

 




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Afghanistan: les talibans annoncent la mort du chef du redouté réseau Haqqani

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Asie

Afghanistan: les talibans annoncent la mort du chef du redouté réseau Haqqani

Le fondateur d’un puissant réseau insurgé très actif en Afghanistan, Jalaluddin Haqqani, est décédé des suites d’une longue maladie, ont annoncé mardi les talibans dont il était un allié de longue date.

« Tout comme il a enduré de grandes épreuves pour la religion d’Allah durant sa jeunesse et alors qu’il était en bonne santé, il a également enduré une longue maladie pendant ses dernières années », selon un communiqué des talibans afghans rendu public sur Twitter.

« C’est avec grand regret (…) que nous annonçons que l’estimé Al-Haj Mawlawi Jalaluddin Haqqani est décédé après une longue bataille contre la maladie », ajoute le texte.

Aucune précision n’a été apportée sur la date et le lieu de son décès mais il était suspecté de séjourner au Pakistan et d’être âgé de plus de 70 ans.

Des rumeurs avaient annoncé sa mort à plusieurs reprises, dès 2008 puis en 2015, mais elle n’avait pas été confirmée par les talibans.

Jalaluddin Haqqani est le fondateur dans les années 1980 du réseau éponyme, constitué pour lutter contre la présence de l’URSS en Afghanistan et qui a reçu l’aide des Etats-Unis et du Pakistan.

Ministre sous le régime des talibans dans les années 1990, Jalaluddin Haqqani s’était tourné à partir de 2001 contre les forces américaines et de l’Otan après la chute du régime fondamentaliste.

Le réseau Haqqani est une faction des talibans afghans réputée proche d’Al-Qaïda qui a mené de nombreuses attaques en Afghanistan. Il est également soupçonné de liens avec l’organisation Etat islamique (EI) responsable de sanglants attentats dans la capitale afghane, Kaboul. 

Il a notamment été accusé d’un énorme attentat au camion piégé qui avait tué quelque 150 personnes en mai 2017 à Kaboul, bien que Sirajuddin, l’un des fils de Jalaluddin Haqqani, l’ait plus tard démenti dans un rare message audio. 

Désignés comme groupe terroriste par les États-Unis, les Haqqanis sont connus pour leur utilisation massive d’attentats-suicide à la bombe.

Le réseau a également été accusé d’assassiner de hauts responsables afghans et de procéder à des enlèvements d’Occidentaux pour obtenir des rançons.

Haqqani, peu d’influence

Sa disparition, attendue, ne devrait toutefois avoir que peu d’influence sur l’évolution de la situation en Afghanistan et au Pakistan, le réseau étant aujourd’hui dirigé par son fils Sirajuddin Haqqani, estiment les experts.

« Depuis qu’il était malade et alité ces dernières années, il n’était plus en mesure de diriger le groupe et sa mort ne l’affectera en rien. Ses fils ont déjà pris la relève et dirigent les opérations », a estimé auprès de l’AFP l’analyste politique afghan Atta Noori.

« Le réseau Haqqani va rester la branche la plus meurtrière des talibans et continuer à frapper comme par le passé car leur principal objectif opérationnel est de freiner l’influence indienne et américaine en Afghanistan », a-t-il ajouté.

« Je doute que son décès change quelque chose », a réagi un diplomate étranger à Kaboul sous couvert d’anonymat.

Son fils Sirajuddin dirige le réseau « avec un soutien important de l’ISI », a ajouté le diplomate, se référant à l’Inter Services Intelligence, les services secrets du Pakistan.

Longtemps soupçonné d’être lié à l’establishment militaire de l’ombre du Pakistan, le réseau Haqqani avait été décrit dès 2011 par l’amiral américain Mike Mullen comme un « véritable bras armé » du renseignement pakistanais.

Les Etats-Unis ont annoncé dimanche qu’ils voulaient annuler 300 millions de dollars d’assistance sécuritaire au Pakistan, exaspérés par son soutien présumé à des groupes extrémistes.

Le sujet sera au menu de la visite du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo prévue cette semaine au Pakistan, au cours de laquelle il rencontrera son nouvel homologue pakistanais Shah Mehmood Qureshi.

 

Auteur
AFP

 




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Chine-Afrique: 60 milliards d’investissements promis par Pékin

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Coopération

Chine-Afrique: 60 milliards d’investissements promis par Pékin

Avec 54 délégations du continent, des dirigeants de l’ONU et de l’Union africaine, le 3e Forum de coopération entre l’Afrique et la Chine s’est ouvert à Pékin. Un rendez-vous pour consacrer la coopération économique entre le géant asiatique et l’Afrique. La Chine est aujourd’hui, en effet, le premier partenaire commercial du continent.

Le président chinois Xi Jinping a ouvert le bal avec de nouvelles promesses. Soixante milliards de dollars d’investissements ont été promis par la Chine, ce qui est considérable.

Mais il faut relativiser, ce ne sont pour l’instant que des annonces qui ne seront pas forcément toutes concrétisées. Néanmoins l’intention est bien là : la Chine veut continuer à investir massivement en Afrique, notamment dans le cadre des nouvelles routes de la soie, son grand projet diplomatico-économique.

Or les critiques montent au sujet du risque de surendettement de certains pays africains vis-à-vis de la Chine. Conscient de ces critiques, le président chinois Xi Jinping a voulu rassurer. Il a déclaré : « Les investissements chinois en Afrique viennent sans aucune condition politique. La Chine ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de l’Afrique et ne lui impose pas sa volonté ».

Il a aussi promis que la dette de certains pays, les moins avancés, les plus en difficulté, serait en partie annulée. Il a reconnu en creux certaines erreurs liées aux projets, insistant sur la nécessité de s’assurer de la viabilité commerciale de tous les projets, autrement dit éviter certains projets inutiles, ceux qui servent surtout à faire tourner les entreprises chinoises.

Des dirigeants africains au diapason

Dans ce genre de grande réunion internationale, on ne s’attend pas à des critiques acerbes. Les dirigeants africains qui se sont exprimés sont apparus au diapason de la Chine. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a par exemple dénoncé l’étiquette de néocolonialisme collée aux projets chinois, notamment par la presse occidentale.

En marge du sommet, Paul Kagame, le dirigeant rwandais qui occupe actuellement la présidence tournante de l’Union africaine, a renvoyé la balle dans le camp des pays occidentaux qui critiquent les investissements chinois. Il a déclaré : « Une autre facette de la question, c’est que ceux qui critiquent la Chine sur la dette donnent trop peu ».

Xi Jinping: «La Chine ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de l’Afrique»

Membre du Conseil de sécurité et deuxième économie du monde, la Chine reste souvent le dernier soutien des pouvoirs autocratiques en Afrique. Jusqu’à sa chute, le Zimbabwéen Robert Mugabe a ainsi toujours compté sur Pékin.

Xi Jinping a déclaré ce lundi que « la Chine ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de l’Afrique et ne lui impose pas sa volonté », mais il a reconnu la nécessité de « réduire le risque » des investissements de son pays.

Le quart des fonds annoncés pour 3 ans, soit 15 des 60 milliards de dollars, sera constitué d’aides sans contrepartie et de prêts sans intérêts.
 

Auteur
RFI

 




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Les Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) se poursuivent cette semaine

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7e Art

Les Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) se poursuivent cette semaine

La seizième édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa a débuté hier, samedi 1er septembre. Pour la soirée d’ouverture, le festival de cinéma indépendant avait programmé le documentaire « Des figues en avril », de Nadir Dendoune. L’histoire d’une immigrée algérienne de 82 ans, qui vit en France depuis presque 60 ans, et qui se retrouve seule, après le départ de son mari en maison de retraite.

Ce pourrait être un film sur l’immigration. Mais c’est un film hommage d’un fils à sa mère. Nadir Dendoune filme Messaouda Dendoune, 82 ans, dans son petit appartement en périphérie de Paris.

Elle raconte ses neuf enfants, son mari qui partait travailler tous les jours et qui maintenant est en maison de retraite. Pour Nadir Dendoune, le réalisateur, « on a fait quelques films sur les immigrations en règle générale, mais c’est des films qui ont souvent donné la parole aux hommes et cela a été toujours par le prisme du travail. A ma mère, on ne lui a jamais dit : « Qu’est-ce que tu penses de la société, qu’est-ce tu penses de la politique ? » »

A l’aide d’une petite caméra à cassette, le réalisateur filme avec bienveillance sa mère qui range des photos, cuisine des beignets, boit son café, seule, face à la fenêtre.

Ce quotidien est aussi celui d’une dame, immigrée, qui vieillit, et c’est ce qui a touché les organisateurs du festival, comme Leïla Aoudj, la directrice artistique des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) : le film « montre une femme qui a touché l’Algérie, qui est partie vivre en France, mais qui finalement ne s’est jamais imprégnée de la société française et qui est restée un peu dans son huis-clos algérien. Donc forcément, ça parle au public ».

Des figues en avril, un documentaire autoproduit, a dépassé les 10 000 entrées en France, et devrait être projeté à nouveau en Algérie à l’automne.

Retrouvez le programme complet Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) 

Association Project’heurts
Adresse: Maison de la culture 06000 W Béjaia 
Tel: +213(0)5 58 22 34 74

Auteur
RFI

 




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Tiaret : stage pour l’obtention des permis de chasse

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Chasse

Tiaret : stage pour l’obtention des permis de chasse

La Conservation des forêts, en coordination avec la fédération des chasseurs de la wilaya de Tiaret et l’association des chasseurs de la daïra de Tiaret, a organisé, depuis dimanche 2 septembre, la première session de stage et formation des chasseurs en vue de l’obtention de l’attestation d’habilitation pour la délivrance du permis de chasse et qui doit prendre fin aujourd’hui mardi.

Cette première session a été sanctionnée par une cérémonie de remise d’attestation d’habilitation qui donne droit à la délivrance du permis.

Pas moins de 280 chasseurs de la wilaya ont pris part à cette première session qui s’est déroulée au niveau de l’hôtel Tihert.

Les examens de cette session, la première du genre au niveau de la wilaya qui a été ouverte par le conservateur des forêts assurés par des spécialistes dans différents domaines, armurier, protection civile, des responsables de la Conservation des forêts, un représentant de la wilaya, la police et la gendarmerie nationale ainsi que les cadres de l’association des chasseurs de la daïra de Tiaret.

Les thèmes abordés dans la formation sont liés à la réglementation en matière de chasse, la connaissance du gibier des espèces mammifères et des oiseaux, notamment les principales espèces dont la chasse est autorisée ainsi que les espèces protégées et celles menacées de disparition et les techniques portant sur « la connaissance et le maniement des armes et des munitions et les règles de sécurité et les notions de secourisme pour les chasseurs”, a indiqué Boumaâza Abdelkader, membre de la fédération des chasseurs et président de l’association des chasseurs de la wilaya de Tiaret.

«Les chasseurs devront respecter la période d’interdiction de la chasse dans le but de préserver la faune. Pour le moment, la chasse est toujours suspendue. La décision d’interdiction de la chasse prise au début des années 1990 est à ce jour en vigueur, uniquement le sanglier en battue administrative est autorisée», a fait savoir le Conservateur des forêts de la wilaya de Tiaret, M. Bezza Miloud.

Il convient de signaler que 300 chasseurs sont recensés dans la wilaya de Tiaret, issues de différentes associations des chasseurs qui constituent la fédération des chasseurs de wilaya, selon le premier responsable de l’association des chasseurs de la daïra de Tiaret, M. Boumaâza Abdelkader. 

 

Auteur
Khaled Ouragh

 




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20 sénateurs boycottent les travaux d’ouverture de la session ordinaire

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En soutien à leur collègue accusé de corruption

20 sénateurs boycottent les travaux d’ouverture de la session ordinaire

Près de 20 membres du Conseil de la nation ont boycotté, lundi, les travaux de la séance d’ouverture de la session parlementaire ordinaire 2018/2019, présidée par le président de l’institution, Abdelkader Bensalah, et ce en « solidarité » avec leur collègue Boudjouher Malik, arrêté dans une affaire de corruption, a constaté l’APS.

Dans une déclaration à la presse, le sénateur Mahmoud Kissari a indiqué qu’un « nombre important de sénateurs ont boycotté les travaux de la séance d’ouverture, en solidarité avec leur collègue de la wilaya de Tipasa, Boudjouher Malik, arrêté dans une affaire de corruption », appelant, dans ce sens, à « l’ouverture d’une enquête approfondie et la présentation du dossier de condamnation au Conseil de la nation pour prendre les mesures nécessaires (levée de l’immunité) ».

Ahmed Ouyahia, secrétaire général du parti du Rassemblement national démocratique (RND), parti auquel appartient le parlementaire Boudjouher Malik, avait décidé de radier définitivement des rangs du parti, M. Boudjouher Malik pour son implication dans une affaire de corruption.

Auteur
APS

 




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Quand les sentinelles du pouvoir crachent sur le peuple !  

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Entre condescendance et mépris

Quand les sentinelles du pouvoir crachent sur le peuple !  

Des huiles du régime qui célèbrent le cadre du président qui n’apparaît plus que rarement.

Entre condescendance bienveillante et mépris profond du peuple, les dirigeants des pays arabes ainsi que ceux du Maghreb tiennent la dragée haute à leurs peuples en souffrance.

Ces dernières années, les révoltes arabes rebattent les cartes politiques, diplomatiques et idéologiques de la région dans une région «en ébullition ». La montée en flèche de Daech dans la région du Sahel, devenu un terrain de prédilection pour tous les trafics, s’apparente à du pain béni pour les régimes en place, qui trouvent en fin de compte une échappatoire pour se maintenir davantage au trône. Tout cela contribue à maintenir l’insécurité et l’instabilité.

Une situation qui profite à certains régimes coupés des réalités de leurs populations abandonnées à elles-mêmes. Une majorité de ces gérontes contestés par la poussée démocratique profitent du soutien de l’Occident quand ils affichent une servilité incontestée et incontestable. Sinon, au nom de la démocratie, les puissances occidentales interviennent, souvent maladroitement pour plonger dans le chaos des pays jugés « non alignés ».

La dérive populiste née après l’indépendance semble se pérenniser pour devenir dogmatique, voire endémique. On la retrouve aussi bien dans le gouvernement que dans les partis de l’opposition que de la coalition. Son premier symptôme, c’est la promesse électorale mensongère. Flatter le peuple pour avoir ses voix est chose commune. Mais les moyens mis en œuvre pour parvenir à cette fin atteignent parfois le ridicule, révèlent souvent des attitudes pathologiques.

En Algérie, l’amorce de toute campagne électorale draine des bals de debs, faisant ainsi de ces joutes une comédie burlesque. La surenchère électorale et le marketing politique, dont excellent les tenants du sérail ne peuvent faire recette auprès du citoyen lambda. Chaque scrutin est souvent farci de fraudes à la vinaigrette insidieuse. Un tintamarre des plus obscènes entoure un essaim de ramasseurs de croutes, avides de pouvoir, de complaisance à l’égard du maître des céans.

De 1962, à nos jours, les diatribes du régime en place transpirent la haine de la démocratie, elles suintent le dégoût qu’inspire cet obscur entêtement de manants qui engendra la crise multidimensionnelle que traverse l’Algérie en ce moment. Telle une exhalaison fétide, il émane de ces propos l’intraitable mépris pour le peuple auquel se reconnaissent les serviteurs de l’oligarchie.

De Ben Bella à Bouteflika, en passant par Boumediène, autant qu’ils sont, rivalisent de dédain pour ces « ploucs » qui se lèvent tôt le matin et croient naïvement que les mots de démocratie et de suffrage universel ont encore un sens. Il en va du blanchiment diplomatique comme du blanchiment financier : la minute de vertu permet de gommer des décennies de turpitudes.

Finalement, 56 ans après l’indépendance, l’Algérie fait toujours le pacte avec le sous-développement, la corruption et la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Ils ont beau peint un tableau reluisant du pays de Abane Ramdane, et de Kateb Yacine, le pouvoir algérien peine à remettre le pays sur les rails. La paupérisation fait sienne, et les épidémies ne sont pas en reste. En 2018, le choléra fait le buzz, la cocaïne fait rage, l’économie est au plus bas de l’échelle… Et quand des citoyens osent battre le pavé, ces derniers sont renvoyés manu militari.

Ces interventions prétoriennes ne sont que le reflet de l’affolement et de la transe du pouvoir en place. Un point commun qu’il partage avec d’autres régimes césariens. Des despotes qui affichent une envie charnelle à se harponner au trône, quitte à ce que des milliers d’innocents soient envoyés ad patres.

Les rênes du pouvoir sont tenues par une main de fer, à telle enseigne que le bas peuple s’aventure au péril de sa vie rien que pour quitter la terre qui l’a vu naître. C’est dire toute la condescendance que cultive sans vergogne ce système qui ne fait que creuser davantage le fossé entre le gouverné et le gouverneur ! ou plus exactement entre les êtres assimilés au vulgum pecus et les tyrans.

La vie en paria n’est nullement un choix de cœur, mais une force majeure dictée par des goujats invétérés. Pendant qu’ils s’engraissent comme des truites en menant une vie de châtelains, les petites bourses peinent à joindre les deux bouts en s’efforçant de croire à un jour meilleur. Mais que des illusions.

Les années s’égrènent une à une sans que les casaniers de dernières pluies ne puissent bouger d’un iota. Fidèle à sa politique de dénigrement et de la pensée unique, le pouvoir algérien reste de marbre.

Aujourd’hui encore et n’en déplaise aux laudateurs de tous poils, même si les prémices d’une démocratie ont été jusqu’ici étouffées dans l’œuf par toutes sortes de subterfuges et par notre lâcheté collective, tous ses ingrédients sont plus que jamais réunis sinon davantage exacerbés par la juxtaposition de nouveaux facteurs de désordre qui risquent, si l’on n’y prenait garde, de devenir de plus en plus incontrôlables.

Dangereuse montée du salafisme, paupérisation galopante, paralysie par les grèves dans divers secteurs tels que la santé et l’éducation, cherté du coût de la vie, népotisme, insécurité, etc. Le tout sur un fond de gestion patrimoniale de plus en plus insupportable. Et puisqu’on dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets, notre système politique actuel, archétype du modèle de gouvernance despotique, ne devrait plus perdre de temps pour favoriser les évolutions nécessaires à la mise du pays à l’abri des turbulences qui ont déjà emporté nombre de régimes similaires et durablement compromis le développement de ces États.

Dans un monde qui ne cesse de bouger et de se métamorphoser, l’Algérie semble être condamnée par contumace à se recroqueviller sur elle-même, se goinfrant du pétrole jusqu’à tarissement. De ce fait, tous les régimes qui sont hostiles à la démocratie et à la liberté sont obligés de vivre dans l’hypocrisie. Ils se battent le dos au mur. L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu, mais il arrive que cet hommage ne soit pas suffisant… Et c’est ce qui est en train de se passer.

Auteur
Bachir Djaider (Journaliste et écrivain)

 




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