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vendredi 19 septembre 2025
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Des limogeages de généraux et des questions en suspens

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Tribune

Des limogeages de généraux et des questions en suspens

Depuis deux mois, on apprend par le biais de médias nourris aux “sources sûres” non identifiées, voire par des communiqués qu’il a été mis fin aux fonctions de certains chefs civils ou militaires qui occupent des postes importants dans la hiérarchie des institutions de l’Etat depuis plusieurs années voire décennie. Ce qui devait passer pour normalement anodin est dévié par lecture politique.

Paradoxe du paradoxe !!! où est l’alternance ?

Pas moins de sept généraux-majors et non des moindres ont été débarqués sans la moindre explication officielle. Un exploit unique ! Ce peuple que les autorités glorifient souvent n’a-t-il donc pas le droit de savoir ce qui se passe ? Car le silence risque de laisser la place aux rumeurs les plus folles !

En effet, dans les discussions quotidiennes, chacun ‘’dénonce’’ le fait que plusieurs chefs sont indétrônables et indéboulonnables et sont souvent confondus avec les postes qu’ils occupent. Cette longévité aux postes est imputée, à tort ou à raison, aux relations qu’ils ont su nouer avec ceux qui détiennent le « pouvoir » mais dès qu’il est mis fin à leurs fonctions on fait exactement une lecture contraire : la nouvelle décision est critiquée. Et à défaut d’explication officielle, on se met à couper les cheveux en quatre !

Bon sang de bon Dieu ! Et la Raison dans tout cela est-elle au rendez-vous ? A-t-elle déserté les cerveaux ? Ce qui devrait passer pour une chose normale, anodine revêt un caractère éminemment politique. On voit partout les mains des clans, de mafias, de puissants du système (au fait c’est quoi ce machin ?) et parfois des mains étrangères (la belle affaire !) qui interférent afin de mettre fin aux fonctions de ces personnes qui se confondent avec leurs fonctions. C’est un imbroglio constitué de la chose et de son contraire, sans lecture claire possible.

Ceci est-il sciemment créé pour susciter des polémiques et des ‘’analyses’’ dans un brouillard politique sans lendemain : occuper seulement une certaine presse avide d’informations dans cet environnement politique bien verrouillé.  

Généralement les lectures faites par certains experts autoproclamés volent au ras des pâquerettes car elles tiennent compte de certaines données qu’ils jugent… politiques alors qu’elles doivent être considérées dans un autre contexte plutôt logique et raisonnable d’évolution de carrières : apport de nouvelle vision et stratégie, droit à l’alternance (pour éviter de faire des racines), transparence, démocratie, préparation de la relève (accès des jeunes aux postes importants), etc. Mais que nenni !

Les lecture politiques phagocytent tout et nuisent considérablement à la marche raisonnable des affaires de l’Etat. Le manque de communication est terrible car les tenants de la décision informent souvent mais ne communiquent pas. C’est ce qui manque terriblement à cette (notre) société qui patauge dans un système hors d’âge, et dans une logique (la leur) floue.

La gérontocratie aux affaires

La jeunesse, fine fleur de demain, est ignorée. Elle est déclarée incompétente par une frange de décideurs qui ne veulent pas quitter les arcanes du pouvoir, et qui dénonce les dépassements ou incongruités causés par eux : ils viennent au secours des désastres qu’ils ont générés. Cette politique de castration ampute la société de ses compétences avérées tout en dénonçant le contraire. C’est le cas de celui qui a un véhicule bolide entre les mains et qui freine sec et accélère en même temps ; ce qui engendre des ronflements du moteur et des tours en rond et sur place. On n’est pas à l’abri d’accident.

Les incohérences font légion dans un pays sans repères apparents. Lorsqu’un ministre déclare qu’un prix Nobel ne sert pas l’Université algérienne, lorsqu’un autre dit, après l’annulation d’un concert à Ouargla par une frange d’illuminés qui ont transformé un théâtre de verdure en lieu de prière, que dans ‘’un pays qui se respecte’’ ces gens sont passibles des tribunaux, il y a de quoi avoir froid dans le dos et on est pris de panique car cela ouvre les portes à toutes les médiocrités et autres dépassements.

Un responsable officiel et politique ne reprend pas le discours du peuple, il doit l’écouter, le décortiquer et prendre les mesures qu’il faut pour régler les problèmes posés. L’infantilisation absurde du peuple peut à n’importe quel moment se retourner contre ses initiateurs. La peuple a besoin d’être informé dans les détails des situations à travers une communication objective et éviter ces situations d’autistes dont font preuve certains responsables qui ont cessé la communication avec le peuple.

Aérez les cerveaux et débridez-les ! à force de comprimer les comportements, on risque l’éclatement et à ce moment-là c’est nous tous qui risquons de péricliter au risque d’entraîner l’essentiel : le pays.

Encore faisons appel à la Raison et au bon sens, communiquons et restons à l’écoute car l’écho n’est pas toujours semblable au signal réel, il est plein de bruit. Le géni réside dans le tri entre le bruit et le signal.

En l’absence de communication, le pire est à redouter car lorsque le présent est douloureux et l’avenir incertain, on ne peut que s’attacher aux promesses messianiques des prophètes des temps nouveaux (paraphrase de feu Rachid Mimouni).

Auteur
Arezki Zerrouki

 




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L’hôpital algérien : entre mosquée et mouroir 

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Regard

L’hôpital algérien : entre mosquée et mouroir 

En Algérie, l’hôpital est un établissement dont le nom fait frémir tant cela évoque démarches interminables, prises en charge médiocres et parfois issue funeste. Préférant le fuir comme la peste, le citoyen y va à reculons.

Les normes rudimentaires d’hygiène sont reléguées aux dédales du caniveau : moustiques et mouches, blattes, punaises et araignées sont les premiers pensionnaires de ces structures de soins.

Malgré quelques compétences animées d’une réelle volonté d’accomplir avec rigueur leur devoir, le personnel médical- toutes fonctions confondues- est limité à des pratiques peu rassurantes, avec un savoir-faire approximatif, voire préjudiciable pour les malades. De notoriété publique, rares sont les médecins formés en Algérie qui sont autorisés à exercer en France par exemple. Les moins chanceux sont souvent affectés aux soins infirmiers sous l’œil vigilant d’un professionnel du cru.

Le complexe du stéthoscope

Tous les observateurs avertis prédisent, par ailleurs, des jours sombres à l’Algérie, qui connaît une dégradation des plus dangereuses. La religion gangrène l’école, l’université, l’administration, tous les pans de la société… Et l’hôpital n’échappe pas à ce fléau du siècle. Les Algériens ont la mémoire courte. Très courte.

Le stéthoscope autour du cou, un chapelet à la main, des barbus en blouse blanche et des voilées par cheptels arpentent d’un pas nonchalant et oisif les couloirs crasseux des CHU du pays. Ces praticiens se cachent derrière des formules incantatoires et religieuses pour exprimer leur impuissance et souvent leur incompétence. Une spécialiste d’une pathologie lourde ponctue ses discours et ses consultations des « inchallah », «staghfir allah», « hamdouallah ». En guise de sonnerie de téléphone, un verset coranique vous accueille, avant d’avoir la chance de discuter avec Docteur ès Exégèses. « Qal allah, qal rassoul ». Pauvre médecine !  Pauvres patients !

Atteint d’une maladie redoutable, Marzouk B. a eu pour seul réconfort un Coran entre les mains de la part de son médecin traitant, qui encourage la diffusion continue des versets dans son service. Désemparés, certains malades, à défaut d’un suivi adapté et fiable, s’accrochent à la religion. En plus de leurs accoutrements en dissonance avec l’environnement hospitalier et la civilisation tout court, ils passent leur temps dans les sanitaires pour entreprendre leurs sempiternelles ablutions, un sauf-conduit apaisant le corps et l’âme en attendant le néant d’un hypothétique au-delà.

Un autre spécialiste roulant à souhait les mécaniques – car en Algérie, l’apparence prévaut sur la compétence – reçoit à tour de bras dans son bureau. Entre deux crottes de nez délogées non sans difficultés, il pose son diagnostic et annonce sans ménagement un cancer à son patient.

Où est le respect du protocole médical inhérent à l’accompagnement des malades et des familles ? Qu’apprend-on à ces professionnels lors de leur longue formation hormis la sentencieuse phrase : «C’est la volonté de Dieu » ?

Peut-être, si l’on se retroussait un peu plus les manches pour travailler avec efficacité, on soulagerait beaucoup Dieu, las d’être sollicité de tous bords, et les malades par la même occasion.

Si au lieu d’ériger des mosquées, viviers de l’ignorance, de l’idéologie et du terrorisme, l’on construisait des écoles, des universités et des hôpitaux, et on allouait des enveloppes importantes à la formation entre autres des médecins, ceux-ci arrêteraient de brandir l’étendard de la religion en guise de réponse aux attentes légitimes des personnes hospitalisées.

C’est à se demander si l’hôpital algérien, malade chronique, n’est pas une mosquée, antichambre d’un mouroir aux patients qui auraient ainsi le privilège de partir lavés de leurs péchés, fussent-ils véniels.

Auteur
Farid B.

 




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54% des Français contre l’accueil de migrants en France

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Sondage

54% des Français contre l’accueil de migrants en France

Une majorité de Français (54%) est opposée à l’accueil par la France d’une partie des migrants recueillis en Méditerranée, selon un sondage Ifop pour Atlantico publié samedi. 

Pour des raisons purement électorales et aussi pour dissuader les Français de s’intéresser à la manière avec laquelle leurs intérêts sont administrées, on leur bourre le mou avec une histoire à dormir debout. « Toute la planète miséreuse voudrait envahir leur paradis !» et le pauvre Rocard est à chaque fois sollicité pour créditer cette thèse qui circule sur toutes les rives de la Seine.

A l’exception d’illuminés un peu idiots (qui distinguent à peu près Molière d’un pot de yaourt et qui jactent français un peu mieux que Khalti Malika) et qui s’imaginent que la France est prête à leur ouvrir les bras, la plupart des réfugiés ne veulent surtout pas aller en France (le Sénat s’en d’ailleurs préoccupé il y a quelques mois, à propos de l’image très dégradée de la France dans le monde et en particulier au Proche-Orient, où la langue française est en voie de disparition).

1.- Bien des réfugiés ne veulent pas se noyer en Méditerranée et veulent d’abord rester chez eux. Ils souhaitent que les Occidentaux arrêtent de les bombarder et de détruire leurs villes, leurs pays et leur environnement.

2.- La plupart d’entre eux ne sont pas des miséreux. L’Allemagne et quelques autres ont très bien compris qu’il s’agit de personnes instruites et qualifiées que les pays d’accueil n’ont pas payé pour les former. Le niveau d’instruction moyen à conditions similaires est supérieur à celui des pays d’accueil.

En témoigne la dépêche ci-dessous.

Allemagne: hausse du nombre de migrants ayant trouvé un emploi

Un nombre croissant de migrants trouvent des emplois en Allemagne, selon des données statistiques publiées mardi qui viennent conforter la position des partisans de la chancelière Angela Merkel critiquée pour sa politique libérale à l’égard des réfugiés en 2015.

Les chiffres montrent également que les entreprises allemandes ont réussi à attirer plus d’apprentis dans les programmes de formation en raison d’une hausse des demandes déposées par des réfugiés originaires d’Afghanistan et de Syrie.

Le nombre de migrants originaires de huit pays représentant le plus grand nombre de demandeurs d’asile disposant d’un emploi est passé de plus de 100.000 à 306.574 en mai par rapport au même mois l’an passé, selon les données du Bureau du travail.

Parmi ceux-ci, environ trois quarts ont un contrat de travail et cotisent à taux plein aux programmes de sécurité sociale, précise le Bureau du travail. 

3.- Et s’ils veulent vraiment émigrer, c’est plutôt pour la Grande Bretagne, l’Europe germanique ou pour la Scandinavie qu’ils manifestent leurs souhaits.

Et si un jour (on peut toujours rêver) les médias occidentaux, en l’occurrence français, se décidaient à correctement informer leurs concitoyens ?

Dire que nos pays sur ce versant-ci du monde sont un havre de prospérité, de justice et de démocratie… Djeha ne va évidemment pas jusque-là. Personne ne le croirait.

Djeha

Auteur
Djeha/Reuters

 




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Londres appelle Européens et Américains à « aller plus loin » pour contrer la Russie

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Tensions Est-Ouest

Londres appelle Européens et Américains à « aller plus loin » pour contrer la Russie

Le nouveau chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, a appelé mardi à Washington les Etats-Unis et les Européens à « aller plus loin » pour contrer la Russie de Vladimir Poutine, demandant notamment un durcissement des sanctions de l’Union européenne.

L’attitude russe, « agressive et malveillante », « sape l’ordre international censé nous protéger », a-t-il dénoncé mardi dans son premier grand discours de politique étrangère depuis sa nomination en juillet, prononcé devant l’US Institute for Peace, un cercle de réflexion américain.

L’empoisonnement début mars à Salisbury, en Angleterre, de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, imputé par Londres aux autorités russes, a plongé les deux pays dans une grave crise diplomatique.

Jeremy Hunt a salué la « réponse forte et unitaire » des capitales occidentales, qui ont expulsé de manière coordonnée de nombreux diplomates russes. Et il a souligné que les Etats-Unis, déjà en première ligne, avaient « été plus loin » en annonçant, « les premiers », des sanctions économiques dans l’affaire Skripal, venues s’ajouter aux mesures punitives pour dénoncer l’annexion de la Crimée par la Russie ou l’ingérence de Moscou dans les élections américaines.

« Aujourd’hui, le Royaume-Uni demande à ses alliés d’aller plus loin en appelant l’Union européenne à faire en sorte que ses sanctions contre la Russie soient exhaustives, et que nous nous serrions vraiment les coudes avec les Etats-Unis », a-t-il lancé. Si les Européens ont déjà pris « des mesures très très fortes », il a rappelé que « cette attaque avait eu lieu sur le sol européen », regrettant que ce soient seulement « les Etats-Unis, et non l’Europe », qui aient à ce stade annoncé des sanctions économiques.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a aussitôt ironisé sur son « collègue britannique » qui a « une estime de soi plutôt élevée »: « Un pays qui quitte l’Union européenne dans le cadre du Brexit entend dicter la politique étrangère de cette même Union européenne ». « Et maintenant, Londres veut aussi dicter la politique étrangère de Washington envers la Russie » en tentant de « convaincre Donald Trump de renforcer les sanctions », a-t-il dit, cité par l’agence Ria Novosti.

« Brexit chaotique »

Le message de fermeté affiché par l’administration américaine est régulièrement brouillé par la volonté du président Trump d’améliorer ses relations avec la Russie. Son sommet à Helsinki en juillet, au cours duquel il s’est montré très conciliant avec son homologue russe Vladimir Poutine juste après avoir brusqué ses alliés de l’Otan à Bruxelles, a notamment été très critiqué.

A Washington, avant de rencontrer mercredi le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, Jeremy Hunt a ménagé le locataire de la Maison Blanche et sa « manière différente » d’aborder la diplomatie, en estimant qu’il fallait « regarder ce qu’il fait et pas seulement ce qu’il dit ». Tout en mettant le doigt sur certaines ambiguïtés de sa politique étrangère.

« Il est incroyablement important d’avoir un dialogue » avec Moscou, qui est « une grande puissance nucléaire », a-t-il reconnu. « Mais nous devons aussi être francs: la politique étrangère de la Russie sous le président Poutine a rendu le monde plus dangereux », a-t-il prévenu.

Depuis l’autre rive de l’Atlantique, Jeremy Hunt a enfin adressé une nouvelle mise en garde à l’Union européenne au sujet du Brexit.

« Une des plus grandes menaces pour l’unité européenne serait un Brexit chaotique sans accord », a-t-il martelé. « Le risque d’un divorce désordonné » serait « une fissure dans les relations entre alliés européens qui ne se cicatriserait pas avant une génération, une erreur géostratégique pour l’Europe à un moment extrêmement vulnérable de notre histoire », a ajouté celui qui a succédé à Boris Johnson sur fond de désaccords au sein du gouvernement britannique sur la gestion du Brexit.

L’issue des discussions sur le Brexit, qui sont censées déboucher sur un accord de divorce d’ici à la fin octobre avant la séparation prévue pour le 29 mars 2019, reste encore incertaine, Bruxelles restant inflexible malgré le nouveau plan de sortie de l’UE de la Première ministre Theresa May.

« Le moment est désormais venu pour la Commission européenne d’envisager avec un esprit d’ouverture les propositions honnêtes et constructives faites par la Première ministre », estime Jeremy Hunt.

 

Auteur
AFP

 




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Yuva Tala At Ḥemmu : Un Kabyle d’Afrique du Sud, un parcours et des questions

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Privé d’un passeport

Yuva Tala At Ḥemmu : Un Kabyle d’Afrique du Sud, un parcours et des questions

Maâtkas, renommée pour sa poterie millénaire, est administrativement une sous-préfecture et une commune. Elle est  située à environ 20kms du sud-ouest du département de Tizi Ouzou. Elle compte 47 villages dont Tala Ḥammu.

Dans ce village est né Yuva Tala At Ḥemmu, de son nom colonial Mohammedi Madjid, 15 mois avant le déclenchement des évènements du printemps amazigh du 20 avril 1980. C’est un jeune Kabyle dont le parcours impressionne et interpelle à la fois. J’ai eu la chance de lui rendre visite chez lui en Afrique du Sud, dans l’autre extrémité du continent à l’opposé de sa Kabylie natale.

Depuis plusieurs mois l’ambassade d’Algérie en Afrique du sud refuse de lui délivrer un passeport. Son cas est semblable à celui d’autres militants kabyles qui subissent des pressions de la part des pouvoirs publics algériens allant jusqu’à bloquer leur passeport sans aucun motif valable. Leur seul tort est de se revendiquer indépendantistes, qu’ils soient du MAK ou de l’URK. C’est comme si être un indépendantiste québécois ne donne pas le droit à un passeport canadien, un indépendantiste catalan n’a pas le droit à un passeport espagnole ou encore un indépendantiste corse n’a pas le droit d’avoir un passeport français . Ce qui est loin d’être le cas. 

Le ministère des Affaires étrangères lui refuse un passeport

Ils sont au total une vingtaine de militants à crier haut et fort cette atteinte à un droit des plus élémentaires qu’est la libre circulation des personnes. A plusieurs reprises ils ont condamné cette  pratique honteuse et indigne qui vise à les enchaîner et ensuite les obliger à suppléer l’administration algérienne dans l’espoir de renoncer au combat pour l’idéal de dignité auquel ils croient. Plusieurs avocats de renom ont été approchés pour plaider la cause de ces militants privés de leur passeport malgré que leurs dossiers ne souffrent d’aucune anomalie administrative.

Yuva Tala At Ḥemmu a demandé des explications à l’ambassadeur d’Algérie en Afrique du Sud, un Kabyle de Tizi Rached, sur le pourquoi du refus de renouvellement de son passeport. La réponse du commis de l’Etat algérien était que l’affaire le dépasse puisque l’ordre vient d’en haut. Exactement du ministère des Affaires étrangères à Alger comme quoi il est radié des fichiers administratifs. Que lui reprochent-ils au juste ? Est-ce que le fait que lui-même est nommé ambassadeur de Kabylie par le MAK-Anavad en Afrique du Sud ? Tout indique que c’est le cas.

Le cas de Yuva At Ḥemmu est très significatif de la situation de mal-à-l’aise que vivent les Kabyles au sein de cette entité postcoloniale appelée Algérie, qui possède un drapeau, un hymne national  et une constitution qui la définit comme terre arabe ou l’islam est religion d’Etat.

Yuva At Ḥemmu, voyant comment l’Afrique du Sud fonctionne comme une grande nation démocratique dont la constitution donne à ses citoyens toutes les libertés linguistiques et confessionnelles avec en sus 11 langues officielles,  rêve de voir sa Kabylie sortir de cette voyoucratie/mafiocratie qui possède un siège à l’ONU, pour bâtir un pays moderne.

Pourtant Yuva At Ḥemmu, de tout temps rebelle, à tout fait pour voir le couple Kabylie/Algérie évoluer ensemble vers un destin démocratique et de liberté. D’abord au sein du FFS (Front des Forces Socialistes), le premier parti de l’opposition démocratique, il a toujours été aux devants de la scène. Déjà à 11 ans il s’est déplacé de son village jusqu’à Alger pour répondre à l’appel du Mouvement culturel berbère, aile FFS (commissions nationales) pour une imposante marche le 25 janvier 1990. Ce qui a engendré la création de département de langue et civilisation amazighes.

A presque 16 ans Yuva At Ḥemmu a fait partie de ces milliers de jeunes Kabyles qui ont sacrifié une année de leur vie académique suite à l’appel au boycott scolaire de septembre 1994 à avril 1995. Un fait unique dans l’histoire de l’humanité. Ce qui a engendré la création du HCA (Haut Commissariat à l’Amazighité) et Tamazight di Lakul.

Ce boycott a dérangé un tantinet le parcours académique de Yuva At Ḥemmu comme il se vérifiera plus tard. En juin 1997, il a mené une campagne électorale en faveur de son parti politique, le FFS, dans le cadre des élections législatives de 1997 pour élire les 380 députés de l’Assemblée populaire nationale de l’Algérie. Son parti FFS, tout comme le RCD, n’a eu qu’une vingtaine de sièges en Kabylie chacun.

C’est là où les doutes ont commencé à tarauder l’esprit de Yuva At Ḥemmu sur la place de la Kabylie au sein de l’Algérie.  Ce qui ne l’a pas empêché de poursuivre son combat en faisant campagne pour le FFS lors des élections communales d’octobre 1997 (APC/APW) qui a vu le FFS sortir majoritaire chez lui. C’était pour sauver nos communes kabyles pour ne pas tomber entre les mains des partis au pouvoir ou des islamistes, explique Yuva.

Fin juin 1998, la rage au cœur Yuva At Ḥemmu a participé aux émeutes qui ont suivies l’assassinat du chantre Matoub Lounes. Désespéré de ne pouvoir repasser le BAC en classe spéciale en septembre 1998, il quitte le lycée malgré lui. Quelques mois plus tard, en janvier 1999 il part au service militaire à Djelfa et ensuite à Media. C’était vers la fin de la décennie noire qui allait inaugurer  le début des longs et interminables mandats de Bouteflika à la tête d’Algérie. Les actions terroristes persistaient encore et Yuva At Ḥemmu a vu mourir beaucoup de ses amis durant son instruction militaire. Toujours rebelle, il a écopé de 2 mois de prison à cause d’un T-shirt à l’effigie de Matoub Lounes qu’il a osé de porter en pleine caserne défiant ainsi son autorité militaire. Ce qui explique la période de 20 mois passée dans l’armée au lieu de 18 mois.

En septembre 2000, une fois son service militaire militaire, Yuva At Ḥemmu retrouve la vie civile  en s’inscrivant à l’Institut National des Techniques Hôtelières et Touristique (INTHT), situé à Tizi-Ouzou pour se former dans les métiers de la cuisine, de la restauration de l’accueil et du tourisme. Formation qu’il a abandonnée suite aux évènements du printemps noir 2001. Il reprend ainsi son bâton de la militance pour devenir le plus jeune délégué des arches kabyles à l’âge de 22 ans.

La participation du FFS aux élections communales d’octobre 2002, alors qu’il a renoncé à participer aux élections législatives 5 mois avant, a obligé Yuva At Ḥemmu de démissionner de son parti de toujours. La rage des victimes assassinées lors du printemps noir, l’a poussé avec d’autres jeunes à brûler les bureaux de tous les partis politiques qui ont pris part à ces élections de la honte, mais aussi tout ce qui symbolise l’Etat algérien, explique-t-il.  

La désillusion du mouvement des Archs

Yuva At Ḥemmu croyait beaucoup au changement avec le mouvement des archs. Ce espoir s’est évaporé lorsque en 2004 une branche de ce mouvement dite dialoguistes, s’est faite piéger par le premier ministre kabyle Ahmed Ouyahia, utilisé par Bouteflika, pour éteindre le feu kabyle, explique-t-il. C’était une déception totale. Perdu et ne savant plus quoi faire Yuva At Ḥemmu a voulu quitter la Kabylie pour aller ailleurs. Mais aller où exactement ?  

Il est allé tenter sa chance à Oued Souf, une ville située dans le nord-est du Sahara algérien à 512 km au sud-est d’Alger. Dans ses poches la courte formation en hôtellerie non terminée, il a travaillé comme maître d’Hôtel pendant 6 mois. En 2005, il monte vers Alger pour travailler comme hôtelier à l’École supérieure de banque, une structure de la Banque d’Algérie créée dix ans auparavant à Bouzaréah.

Ne se sentant pas à l’aise en Algérie ou toutes les portes sont fermées, ambitieux qu’il est, Yuva At Ḥemmu veut aller tenter sa chance sous de cieux plus cléments. Le pays de Nelson Mandela était un des rares pays qui ne nécessitait pas de visa aux algériens à cette époque. Cela est-il dû au bon souvenir que le leader africain gardait de l’Algérie ou il est venu faire sa formation de révolutionnaire au début des années 60 ? Durant son unique mandat de président de la République d’Afrique du Sud de 1994 à 1999, suite aux premières élections nationales non ségrégationnistes de l’histoire du pays, beaucoup de Kabyles ont fui l’enfer algérien (la décennie noire) vers le paradis sud-africain. Une deuxième vague de Kabyles a suivi suite aux évènements du printemps noir de 2001. Yuva At Ḥemmu a tardé à le faire alors que beaucoup de jeunes de sa région sont déjà partis. Il s’accrochait encore à l’espoir d’un changement en Kabylie. La désillusion du mouvement des archs lui a changé d’avis pour quitter définitivement sa terre natale vers le pays de libertés et de vision qu’est l’Afrique du Sud.  

C’était vers la fin 2005. Juste arrivé sur place, il entame une formation sur la gestion hôtelière et la restauration en langue anglaise. Ce qui lui a permis de travailler dans un hôtel de Johannesburg, la métropole la plus riche du pays. Pretoria, la capitale politique du pays, forme avec Johannesbourg une agglomération de plus de 12 millions d’habitants.

Une fois la formation en gestion hôtelière terminée, Yuva At Ḥemmu retourne en Kabylie pour hypothéquer sa maison. Ce qui lui a permis d’acheter un commerce et c’est le commencement des affaires. Depuis sa présence en Afrique du Sud il a pu acheter, rénover et revendre 32 restaurants à Pretoria, Johannesbourg et d’autres régions. Il a mis en place une chaîne d’alimentation générale appelée Food Hyper, une marque d’eau potable qui porte le drapeau kabyle dans son étiquette et enfin un chaîne de restaurants de marque Red Moon.

Yuva At Ḥemmu fait employer des dizaines d’employés, dont beaucoup de jeunes Kabyles. Il est aimé par beaucoup de ces jeunes pour tous les services qu’il rend. A titre d’exemple Sofiane, installé depuis des années en Afrique du Sud, m’a dit que Yuva est un véritable ambassadeur pour nous, il m’a beaucoup aidé à mon arrivée.

Sa réussite commerciale et son emploi du temps très chargé n’ont pas empêché Yuva d’oublier sa Kabylie qu’il visite périodiquement. Il croit haut et fort que celle-ci est capable de devenir un pays, aussi grand que l’Afrique du Sud. Rester toujours sous l’administration d’un pays qui l’étouffe sur tous les plans, l’identitaire en premier lieu, ne fait que générer frustrations, violences et mal-vie en restant dans cette prison algérienne, dit-il. C’est la raison pour laquelle, une fois avoir quitté le bateau du mouvement des archs en 2004, Yuva n’a pas hésité une seconde à s’embarquer dans celui du MAK (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie), devenu ensuite Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie et enfin MAK-Anavad. Ce dernier l’a nommé, il y a quelques années, comme le représentant diplomatique de la Kabylie en Afrique du Sud.

Une success story qui dérange

Dans son village, Yuva a aidé financièrement le projet de forage d’un château d’eau de 40 mètres cubes. Il compte en faire beaucoup plus et dans toute la Kabylie, comme par exemple créer de l’emploi si les circonstances le permettent. Ce qui est loin d’être le cas malheureusement, d’après Yuva, puisque le régime algérien tient à contrôler la Kabylie sur tous les plans, celui de l’économie en premier lieu. Il cite le cas d’Issad Rebrab comme preuve.

Pour lui il ne fait aucun doute que la raison pour laquelle l’ambassade d’Algérie refuse de lui délivrer le passeport sur ordre d’Alger, est pour ne pas se rendre en Kabylie. Sachant qu’avec le passeport d’Afrique du Sud ça sera impossible puisque le visa lui sera automatiquement refusé, explique-t-il.

En attendant le changement en Kabylie, inévitable pour Yuva, il compte pousser plus loin ses ambitions d’homme d’affaires en visant un projet de Mines du Chrome Métal qui pourrait employer jusqu’à 1200 employés en Afrique du Sud. Ce dernier est le principal pays producteur mondial du Chrome dont les utilisations sont variées. Par exemple le chrome permet de confectionner des alliages durs et résistants, d’améliorer la résistance à la corrosion avec le procédé du plaquage électrolytique et de rajouter un fini brillant aux pièces métalliques. Les chromates sont utilisés comme pigments stables dans les colorants et les peintures. Enfin en médecine, le chrome peut être utilisé contre le diabète. 

En conclusion le parcours courageux et exemplaire de Yuva At Ḥemmu donne à réfléchir, nous interpelle et nous force à poser certaines questions que sont :

– Combien de jeunes Kabyles comme Yuva aurait réussi sur le plan socio-économique quand on leur donne la chance d’évoluer autrement que ce que l’Algérie leur a donné comme misère multidimensionnelle?   

– Dit autrement qu’adviendra-t-il de Yuva s’il avait évolué dans un pays démocratique et de liberté dès sa naissance, qui lui aurait donné toute l’instruction nécessaire sans obstacles comme les études en langue Arabe, qui n’est pas la sienne en plus non véhiculaire du savoir technologique et commerciale, ou n’ayant pas à connaître le boycott scolaire qu’il a vécu en 1994/1995? Il aurait certainement été un deuxième Issad Rebrab pour la Kabylie.

– Yuva croyait à l’Algérie en militant au sein d’un parti kabyle nationaliste comme le FFS, mais c’était dans la perspective de la faire évoluer vers la démocratie dont la Kabylie serait bénéficiaire. La cohabitation Kabylie-Algérie aurait été possible dans le cadre d’une Algérie fédérale et prospère ou tout le monde trouverait son compte. Le cheminement de Yuva du FFS au mouvement des archs pour enfin embrasser les idées du MAK, n’est-il pas logique ?

– Le refus que l’Etat algérien de livrer un passeport pour Yuva et bien d’autres militants indépendantistes en Kabylie, n’est-il pas un signe de faiblesse et donc de fin de règne du régime algérien ? Il ne fait aucun doute que nul autre pays n’aurait fait une telle connerie.

Auteur
Racid At Ali uQasi

 




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De nouveaux limogeages au sein de la hiérarchie militaire se confirment

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Armée

De nouveaux limogeages au sein de la hiérarchie militaire se confirment

Tous les secteurs ont subi des changements. Seul Gaid Salah reste inamovible.

Le départ du chef de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), le général Tirèche Lakhdar et les deux chefs de régions, à savoir de la 3e et la 4e région militaire était dans l’air.

Il se chuchotait au sein du ministère de la Défense nationale, depuis la vague de limogeages de plusieurs hauts responsables militaires, que leurs jours étaient comptés comme nous l’avons rapporté hier mardi en exclusivité.

Les cadres de l’armée limogés après l’éclatement du dossier de la saisie des 701 kg de cocaïne dans le port d’Oran, sont-ils victimes de leur proximité avec ce dernier ou se sont-ils rendus coupables d’actes ou d’agissements qui auraient motivé leur limogeage ? La question mérite d’être posée, car on ne procède pas à des changements aussi importants sur un coup de tête. Il faut une raison bien capitale pour que tous les commandants de régions, le chef de la gendarmerie et celui de la police soient limogés en moins de deux mois.

Dans cette opération d’envergure, qui rappelle celle qui a suivi « la mise à la retraite » du général major Toufik Mediene, le patron du DRS, seul Ahmed Gaïd Salah (78 ans), le vice-ministre de la Défense, garde encore la main haute sur l’armée. Il est vice-ministre de la Défense depuis septembre 2013. 

Lire nos dernières infos sur le sujet www.Le chef de la DCSA limogé 

 

Auteur
K. O.

 




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Chute d’un panneau publicitaire: un mort, des blessés et des véhicules endommagés

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Alger

Chute d’un panneau publicitaire: un mort, des blessés et des véhicules endommagés

La chute d’un panneau publicitaire survenu, hier mardi, à la sortie Est de la capitale, non loin de l’hypermarché Ardis dans la wilaya d’Alger a causé un mort et plusieurs blessés et des véhicules endommagés, a-ton-appris de source bien informée.

Les éléments de la protection civile sont intervenus pour transférer les blessés à l’hôpital et dégager la chaussée des véhicules détruits et des restes du panneau. 

Faut-il le rappeler qu’un accident similaire à eu lieu le mois ramadan sur l’autoroute menant de Ben Aknoun à Dar El Beida à Alger et qui a coûté la vie d’une personne.

Auteur
Khaled Ouragh

 




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La grâce et la colère : une justice aux ordres !

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Coup de gueule

La grâce et la colère : une justice aux ordres !

La grâce royale c’est traiter l’exception et non l’ensemble, c’est justement à cela que servait la grâce au Moyen Âge… (1) 

Mais cette justice au cas par cas a-t-elle un sens pour la société entière ?

Une justice où le droit de grâce, un pouvoir régalien, c’est-à-dire un droit royal avec sa mise en en scène liturgique, bien nous rappeler la place et le rôle du pouvoir royal. 

Le roi tient son pouvoir de Dieu, il protège, il guérit … et il sauve de la peine lourde ou légère quand lui semble. Et peut importe ce qu’il pense du pourquoi du comment le gracié s’est retrouvé sujet de sa grâce !

Cela renforce son pouvoir politique, en créant un possible lien direct entre lui et ses sujets. Le roi, en quête permanente d’incarnation de la justice, sans se plier à ses impératifs.

Le roi, en décidant d’user de son droit de grâce d’une partie et non de la totalité des condamnés sur un même dossier (la chose jugée étant la même et faisant autorité), fait que ses grâces ne venaient pas arbitrairement s’opposer à des décisions judiciaires. 

En fait la grâce, dans le logiciel de la monarchie, sert à améliorer la justice. Son discours bien rodé nous explique qu’elle n’était pas un passe-droit de l’exécutif suspendu au-dessus du pouvoir judiciaire, elle est un contrepoids nécessaire dans un système de répression dur.

Oui mais tout ça nous vient d’où ? Il est le symbole emblématique de la monarchie moyenâgeuse sous couvert de modernité de façade !

Nous nous retrouvons donc face à une justice qui ne s’applique pas partout et pour tous. Elle est faible avec les forts (les fraudeurs fiscaux, les corrompus, les abus des biens publics..) et forte avec les faibles (les ouvriers des mines, les abandonnés du Rif ou de Zagora ...). Elle lourde pour une revendication  d’un hôpital ou d’une école ou de l’emploi et absente pour des milliards sous tirés aux deniers publics.

Le fait du roi Mohammed VI

Lorsqu’elle frappe, elle doit frapper fort. Elle le fait  » pour l’exemple de tous  » : une condamnation à vingt ans ne frappe que le condamné, certes, mais toute la population de la région est indirectement concernée.

Les discoureurs de ces logiques de grâce nous expliquent qu’elle se détermine par les limites entre les actions acceptables, celles inacceptables, et puis les autres.

Dans ce cas, qu’est ce qui fait que les actions portées par l’ensemble des Hirakistes (cahier de doléances en 21 points – ou 5 autres de Jerada), soient acceptables pour 188 « graciées » et inacceptables pour 212 autres. 

La mécanique de la grâce royale (et même présidentielle dans certaines démocraties), voudrait qu’elle s’applique aux cas les plus symboliques, notamment liés aux colères sociales considérées légitimes par le détenteur du droit de grâce lui même. 

La grâce annoncée par Driss El Yazami en relais de la décision royale, bien qu’elle suit un discours légitimant les causes du Hirak et ce dès le 29 Juillet 2017, limite à certains ‘‘cas’’ et se garde d’épouser une ‘‘cause’’. Elle est « clémente » mais demeure injuste. 

Grâce ou pas, nous demeurons dans l’exemplarité de la peine, tempérée par le recours au pardon que le roi peut aller jusqu’à proclamer comme un oubli total en abolissant le motif de la condamnation pour les uns et en le perpétuant pour les autres.

La libération des 11 de Oukacha et des 177 autres n’aurait de sens que si les 212 autres, et à leur tête Nasser Zefzafi, Djelloul ou Ahamjiq retrouvaient la leur.

M. B.

Note

(1) Jacques Krynen, L’Empire du roi. Idées et croyances politiques en France, XIIIe-XVe siècles, Paris, Gallimard, 1993.

Auteur
Mohamed Bentahar

 




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Mohammed VI gracie 11 militants sur les 53 du mouvement populaire « Hirak »

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La question du Rif

Mohammed VI gracie 11 militants sur les 53 du mouvement populaire « Hirak »

Le roi du Maroc Mohammed VI a gracié onze militants du mouvement de protestation Hirak condamnés fin juin, une grâce accordée à l’occasion de la fête religieuse de l’Aïd al-Adha, a-t-on appris mardi auprès de leur avocat.

Leurs noms figurent sur la liste des 889 grâces royales publiées mardi soir par le ministère de la Justice, selon un des avocats des militants, Mohamed Aghnaj joint par l’AFP.

Les 11 militants graciés purgent des peines de 2 à trois ans de prison à Casablanca (ouest) après leur condamnation fin juin au terme du procès-fleuve des meneurs du mouvement de contestation sociale qui a agité la région du Rif (nord), en 2016-2017, selon une source au Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH).

La justice marocaine avait alors condamné un total de 53 activistes accusés de former le noyau dur du « Hirak » à des peines comprises entre un et 20 ans de prison. La sévérité du verdict avait suscité des réactions d’incompréhension et d’indignation sur les réseaux sociaux suivies par quelques manifestation de protestation, avec de nombreux appels à la clémence du roi. 

Le nombre total de condamnations liées au Hirak n’est pas connu, d’autres militants ayant été condamnés par d’autres tribunaux à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison après les manifestations qui ont conduit à plus de 400 arrestations, selon les mouvements des droits de l’Homme. 

Ni le leader du mouvement Nasser Zefzafi, condamné avec trois de ses compagnons à 20 ans de prison pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » ni le journaliste Hamid el Mahdaoui, qui a pris trois ans ferme après sa couverture des événements, ne figurent parmi les personnes graciées.

Tous les accusés ont fait appel et l’audience d’appel est prévue en octobre. A l’exception du journaliste, condamné séparément, tous avaient refusé de prendre la parole à la fin du procès en dénonçant la partialité de la justice et leurs avocats avaient refusé de plaider. Les autorités, elles, estiment que le procès était équitable.

La contestation dans le Rif avait été déclenchée par la mort d’un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en octobre 2016 alors qu’il s’opposait à la saisie de sa marchandise. Au fil des mois, la protestation a pris une tournure plus sociale et politique, pour appeler à davantage de développement et à la fin de la « marginalisation ». 

Les grâces royales sont une pratique traditionnelle pour les grandes fêtes. 

Mardi, Mohamed VI a également gracié 522 personnes pour la Fête de la Jeunesse célébrée au Maroc, journée qui coïncide avec l’anniversaire de ses 55 ans. 

Lundi, pour l’anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, il avait par ailleurs accordé 428 grâces dont 22 pour des salafistes condamnés pour extrémisme ou terrorisme mais volontaires pour un programme de réinsertion baptisé « Réconciliation » (Moussalaha).

Auteur
AFP

 




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Ce qui fait courir Donald Trump fait peur au monde entier

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Analyse

Ce qui fait courir Donald Trump fait peur au monde entier

Oui Donald Trump fait peur au monde y compris chez lui. Il y a de quoi quand on le voit dans le bureau ovale de la Maison Blanche déchirer des accords internationaux longuement et péniblement négociés sous les auspices de l’ONU.

Est-ce si étonnant que ça ? Pas vraiment quand on regarde de près ce qui fait courir ce singulier président. Celui-ci n’est pas arrivé par hasard au pouvoir. Quand on identifie les forces qui l’ont fait accéder à la Maison Blanche et quand on décode son slogan ‘America first’’le secret de son élection saute aux yeux et on découvre que le message plonge ses racines dans l’histoire des Etats-Unis.

L’isolationnisme du début de l’existence des USA, donnait le sentiment aux habitants de n’avoir besoin de personne. La Première et la Seconde Guerres mondiales firent sortir le pays de son doux cocon pour aller au secours de l’Europe. La puissance acquise entretemps lui donnait la possibilité de répondre aux besoins de ces lointains ‘’cousins’’. Ces guerres lui offrirent l’occasion de s’installer avec armes et bagages. Ensuite avec la pluie de dollars du plan Marshall, les USA devinrent alors et le bouclier sécuritaire (OTAN) et le banquier international de cette Europe affaiblie par les ravages des deux guerres mondiales. Et puis avec le temps qui passe, les amis se sont fait une santé (constitution de l’Union européenne) et les ennemis historiques (Russie et Chine) convertis aux délices des lois du marché, ont commencé à grignoter le champ de bataille ‘’pacifique’’ du commerce pour finir par contester son double statut de gendarme et de banquier du monde. La grande et fière Amérique ne pouvait supporter de n’être plus cet eldorado où tout un chacun avait droit à sa part du rêve américain.

Alors pour mettre fin à ce déclin annoncé, on ne pouvait trouver mieux qu’un homme d’affaire qui symbolise le fameux rêve américain. Ce messie des temps modernes devait être à l’image de ce socle sur lequel s’est construit le pays, la population ‘’Blanche’’ et une Administration tentaculaire et efficace qualifié aujourd’hui d’Etat profond. On mobilisa la fameuse majorité silencieuse de la population dite ‘’blanche’’ qui a souffert de cette mondialisation qui devait être soi-disant perpétuer le rêve américain. Mobilisation facile dans un pays rodé aux techniques de la propagande, pardon de la communication. Facilement mobilisable, ces catégories sociales, appauvries et paniquées par les changements démographiques ressentis comme un danger pour la suprématie ‘’raciale’’ chère à l’idéologie du Ku Klu Xan, apportèrent leurs voix à Trump. Normal, ce  dernier les avait caressé dans le sens du poil en promettant la construction d’un mur (devenu aussi à la ‘’mode’’ ailleurs), pour mettre fin au flux de ces ‘’basanés’’ de Mexicains, ces étranges étrangers comme dirait le poète.

Une fois installé sur le trône, Trump s’attelle sans attendre à sa mission pour déblayer la voie et enfin concrétiser son obsessionnel ‘’America first’’. Menaces et accentuations des sanctions contre les ennemis historiques. La liste est longue : Corée du nord, Russie, Chine, Iran. Et comme cela ne suffit, il ajouta à cette liste les amis traditionnels en reprenant à son compte le slogan de Bush, ‘’qui n’est pas avec moi est contre moi’’. A ces amis traditionnels, il fit passer le message subliminal suivant :

‘’N’oubliez que nos boys ont libéré vos pays des bottes des nazis, pensez aussi à  la cargaison de dollars qu’on a déversés sur vos économie dévastée. Et n’oubliez surtout pas que nous utiliserons la grosse artillerie de nos banques qui contrôlent le système financier international (1). Enfin nous pouvons clouer vos avions au sol et paralyser vos entreprises de pointes qui utilisent nos licences de haute technologie. Inutile de protester, j’ai été élu pour concrétiser ‘’America first’’. Nous ne céderons pas à votre colère car notre fermeté est aussi un message à l’adresse de nos ennemis historiques qui, eux sont coriaces’’.

Message de fermeté sauf qu’en face de lui, il y a les grosses pointures de la Russie et de la Chine mais aussi de plus ‘’petits’’ pays dont les capacités de résistance ne sont pas négligeables, l’Iran et la Corée du nord. Défier cette colonne d’amis et d’ennemis, ne correspond nullement à l’art de la guerre où l’on apprend à ne pas affronter tant d’obstacles simultanément. Mais Trump est pressé et en bon Américain, il ne va pas perdre son temps (times is money). Sauf que ces ennemis obéissent à une autre horloge, pétris qu’ils sont par une culture aussi vieille que le temps lui-même. Les conseillers de Trump aurait dû lui conseiller que le B à BA dans la guerre est de connaître la façon de raisonner et d’appréhender leur rapport à la réalité dont le temps est une pièce maîtresse. Car les fanfaronnades même soutenues par de la force n’impressionnent nullement des hommes de la trempe d’un Poutine ou de Kim le Coréen, jeune certes mais grand joueur d’échec. Car ces deux stratèges ont compris que derrière la guerre économique que Trump impose au monde, se cachent des considérations de haute politique qui les menaceraient vraiment. Ils ne vont donc pas céder à des sanctions économiques ou aux promesses des aides mirobolantes qui peuvent faire de pays récalcitrants de petits paradis (des Singapour ou des Hong Gong). Quelle naïveté ou cynisme ! Car ces ennemis historiques ont de quoi résister aussi bien aux sanctions qu’aux sirènes des paradis terrestres.

La Russie et la Chine sont de grandes puissances militaires qui ont des frontières communes qui favorisent et facilitent leurs relations économiques. Ces deux pays font partie de la même organisation régionale en Asie et du BRICS (2). Leurs économies gagnent de plus en plus des parts sur le marché mondial. La Chine après avoir inondé le monde entier de ses gadgets passe aujourd’hui à un stade qualitatif, celui de l’achat de ports et aéroports en Europe et bouscule en Afrique des entreprises occidentales etc. Elle possède aussi une arme financière constituée de son épais matelas de bons de trésors américains. Maniée avec délicatesse et intelligence cette arme peut embêter le dieu dollar.

Quant à la Russie elle n’est pas encore un défi dans le champ de l’économie, Quoique ! Ses anti-missiles S 300 et S 400 qui se font une place dans le club fermé de l’armement rapportent des devises qui viennent s’ajouter au marché juteux de la rustique et si efficace Kalachnikov (AK 47). Les S 300 et S 400, armes aussi d’influence politique, séduisent un membre de l’OTAN, la Turquie. Les coups de griffes de Trump contre la monnaie turque ne sont pas étrangers au potentiel danger de sortie de la Turquie de l’OTAN qui ferait tant plaisir à Poutine. Un Poutine qui a une dent contre cette OTAN venue le chatouiller à des frontières que la Russie partage avec la Pologne et les pays baltes. Et pour parer à la gloutonne organisation atlantique aux mains de l’Oncle Sam qui voulait attirer dans son giron l’Ukraine, la Russie mit un frein à cette expansion en mettant sous ‘’surveillance’’ l’Ukraine et en récupérant la Crimée.

Ainsi vues leur guerre économique et les sanctions infligées à une flopée de pays, les Etats-Unis sont engagés dans une aventure complexe de l’ordre de la quadrature du cercle. Restaurer des secteurs économiques (industries), maintenir l’hégémonie du dollar dans le système financier international pour appuyer leur puissance économique. A côté de cette tâche pas si facile que ça, s’ajoute le maintien de son statut de ‘’gendarme du monde’’ pour garantir la sécurité de ses alliés (Israël et Arabie saoudite) et être maître des routes maritimes qui correspondent comme par hasard à l’emplacement des puits de pétrole et à la position géographique de leurs amis-alliés.

Alors oui, le monde a peur de l’Amérique de Trump qui peut se noyer dans ses nombreux objectifs et pratiquent la fuite en avant qui déboucherait sur la chaos dans le monde. Car outre la difficulté à résoudre les nombreuses équations à la fois économique, politique et idéologique, on craint une faute de ce dirigeant imprévisible. Une faute que l’on commet par arrogance, par manque d’intelligence de l’histoire qui peut mettre le feu aux poudres. Ça s’est vu dans l’histoire et notamment récemment en Irak par exemple.

Il y a une dialectique du dérapage dans les conflits. Ceux-ci peuvent éclater en l’absence d’une Pensée stratégique qui aide à cerner la nature et le degré des contradictions qui opposent des camps adverses. Et une pensée qui repose sur la force uniquement et se contente de l’apparence des choses, elle est incapable  de stopper une machine qui s’emballe.

 On se souvient des délires de certains au lendemain de la chute du mur de Berlin (3). Cet événement a donné lieu à certains propos oiseux et naïfs ‘’accueillant’’ une nouvelle ère dans un monde qui va enfin jouir des dividendes de la paix. Car pour ces naïfs, les contradictions qui gisent dans les entrailles des pays et de l’histoire allaient s’évaporer par la magie du Saint-Esprit. Ces naïfs croyaient que le triomphe de l’économie de marché allait apaiser l’atmosphère. Oui naïfs ils le sont car les deux guerres mondiales entre pays de même économie ont été plutôt déclenchées par l’exaspération des fameuses contradictions tapis dans le même système économique.

A.A.

Notes

(1) Les américains ont tout bonnement élevé leur droit national au rang de droit international usurpant ainsi le rôle de l’ONU à qui revient le ‘’privilège’’ de faire des lois au niveau international. Les USA ont ainsi condamné la BNP française à payer 9 milliards de dollars pour n’avoir pas répondu aux injonctions américaine sur l’Iran.

(2) BRICS composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine, Afrique du sud. Association de pays émergents qui veulent développer des échanges entre eux et échapper au diktat du système bancaire international dominé par le dollar.

(3) Pour la petite histoire lors de la chute du mur de Berlin, Poutine était colonel du KGB, le service de renseignement soviétique à Berlin. On comprend pourquoi il mène mieux la barque de son pays par les temps qui courent.

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




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