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samedi 12 juillet 2025
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L’humour, mon amour !

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Salon international de la caricature, du dessin de presse et d’humour d’Oran 

L’humour, mon amour !

Quand on sait compter sur ses propre forces, on finit toujours par trouver une solution. Parfois, elle se révèle même la meilleure.

Le jeune Nour El Yakine Ferhaoui eut la très bonne idée de projeter, première en son genre, une Première édition du Salon International de la caricature, du dessin de presse et d’humour d’Oran. Il compta sur le soutien des autorités. De ses représentants, il reçut un tonitruant… méprisant silence. Le Directeur de la Culture de la wilaya d’Oran l’ignora, et le ministre de la « Culture » dédaigna la lettre publique qui lui fut adressée par Ferhaoui.

Cependant, celui-ci, confiant en lui-même, ne se résigna pas. En Don Quichotte nouvelle version, il chercha et trouva la solidarité nécessaire avec son projet. Celui-ci verra le jour sur le journal électronique Le Matin d’Algérie. Librement, gratuitement. Mieux encore : au lieu d’une exposition dans un local public, limitée aux résidents de la ville d’Oran, voici l’expo offerte à toute personne, en Algérie ou ailleurs, sur internet, avec entrée libre en permanence et à tout moment.

On sait que la caricature, bien pratiquée, se distingue par deux merveilleuses qualités : d’une part, l’esprit qui l’anime est librement anti- toute forme d’autorité négatrice de la vitalité humaine ; d’autre part, la méthode de manifestation de la caricature est le sain, bénéfique et joyeux rire, l’antidote le plus indiqué contre l’aliénation réductrice de l’être humain à un esclave.

L’expo démarrera le 14 mai prochain. 54 sont les participants, 26 nationaux et 28 internationaux, chacun proposant de une à une vingtaine d’œuvres personnelles. Rendez-vous donc sur https://lematindalgerie.com

Espérons que lectrices et lecteurs trouveront dans ces œuvres de bonnes « pilules d’optimisme », et témoigneront, par leurs commentaires, le soutien que mérite cette exposition. Ainsi, sera faite la démonstration, en cette époque d’obscurantisme programmé asservissant, que l’humour sainement pratiqué est un chant d’amour à ce que l’être humain a créé de plus beau : la liberté solidaire heureuse et universelle.

Kaddour Naïmi

Email : kad-n@email.com

1ère édition du Salon international de la caricature, du dessin de presse et d’humour d’Oran 

Nombre de participants et de dessins

Nombre de participants  : 54.

Nationaux

1- Djamel LOUNIS ‘LOUNIS’’ : (Le Jour d’Algérie) 12 dessins.   

2- Ghilas AINOUCH ‘’ AINOUCH’’ : (TSA) 15 dessins.   

3- Manawar SLIM ‘’SLIM’’ : (Le Soir d’Algérie) 20 dessins.  

4- Abdelkrim  BENEDDINE ‘’ BENEDDINE’’ : (El Manchar) 21 dessins.

5- Karim BOUGUEMRA ‘’ BOUGUEMRA’’  : (Le Soir d’Algérie) 22 dessins + AFFICHE

6- Ahmed MEDJANI ‘’ Medjani ‘’ :  (El Watan) 32 dessins.

10- Amine LABTER  ‘’ LABTER ‘’ : (Le Soir d’Algérie) 15 dessins.

11-Driss ADNANE ‘’ADNANE’’ : (Tribune des Lecteurs) 1 dessins.

12-Baki BOUKHALFA ‘’BAKI’’ : (Echouck) 25 dessins.  

13-Ayoub  DJAIJAH ‘’AYOUB’’ : (Algérie) 8 dessins.  

14-BEDDIAF ‘’DAIFA’’ : (Algérie) 16 dessins.

15-Mourad HAROUN ‘’HAROUN’’ : (Algérie) 12 dessins.

16-T AMAR ‘’ AT’’ : (ALGERIE) 10 dessins.  

17-Khalil ZITOUNI : (ALGERIE) 15 dessins.

18-Kamel BERRANI ‘’ K BERRANI’’ : (ALGERIE) 9 dessins.

19-Rachid DJELLAL ‘’ RADJE’’ : (Les Débats) 10 dessins.

20-Zoubir GHOUGALI : (ALGERIE) 8 dessins.  

21-Youcef AIMEUR ‘’AIMEUR’’ : (ALGERIE) 6 dessins.

22-Yazid BENABAS : (ALGERIE) 6 dessins.

23-BENHARIZA : (ALGERIE) 17 dessins.

24-COLOMBO : (ALGERIE) 10 dessins.

25-Yssad SID ALI ‘’ILADIS’’ : (ALGERIE) 9 dessins.

26-Samia SAMI ‘’SIHAM’’ : (ALGERIE) 11 dessins.

Etrangers

1- Guy BADEAUX ‘’BADO’’ : (Canada) 18 dessins.

Caricaturiste éditorialiste : Le Droit d’Ottawa

2-Pat BAGLEY ‘’BAGLEY’’ : (USA) 52 dessins.

Caricaturiste éditorialiste : Salt Lake Tribune ‘’Invité d’honneur’’

3-Pierre BALLOUHEY :  ‘’ BALLOUHEY ’’ : Président de France-Cartoon (France) 12 dessins.

4- CAPDEVILA :  ‘’ KAP ’’ : (Espagne) 20 dessins.

5- Bernard BOUTON :  ‘’ BERNIE ’’ : (France) 8 dessins.

6- Naji BENAJI :  ‘’ Naji Bennaji ’’ : (MAROC) 12 dessins.  

7- Hamidou ZOETABA :  ‘’ ZOETABA ’’ : (Burkina-Faso) 13 dessins.

8-Rachid RAHMOUNI : ‘’RAHMOUNI’’ : (Tunis) 26 dessins.

9-Ali HAMRA : (SYRIE) 5 dessins.  

10-Alain DEBOUILLON ‘’ DEBOUILLON’’ : (FRANCE) 9 dessins.

11-BARRIGUÉ ‘’ BARRIGUE’’ : (SUISSE) 17 dessins.  

12-M BATTI : (FRANCE) 12 dessins.  

13-Christophe LAGARDE : (FRANCE) 8 dessins.

14-BIZ ‘’ BIZ’’ : (FRANCE) 8 dessins.

15-Dino ALOI ‘’ ALOI’’ : (ITALIE) 5 dessins.

16-Habib HADDAD ‘’ HADDAD’’ : AL HAYAT AL ARABIA (LIBAN) 8 dessins.

17-Khalid GUEDAR ‘’ KHALID’’ : (MAROC) 8 dessins.

18-Laurent BATTISTINI ‘’ BATTISTINI’’ : (FRANCE) 21 dessins.  

19-Jacques LELIEVRE ‘’ JAC LELEIEVRE’’ : (FRANCE) 3 dessins.

20-Lilia HALLOUL : (TUNISIE) 8 dessins.

21-Michel GAMBON ‘’ GAMBON’’ : (FRANCE) 4 dessins.

22- Richard NAGY ‘’ NAGY’’ : (FRANCE) 8 dessins.

23-Francis GROGEAN ‘’ RIC et RAC’’ : (FRANCE) 11 dessins.

24-Roger BRUNEL ‘’ R BRUNEL’’ : (FRANCE) 6 dessins.

25-Christine TRXLER ‘’TRAX’’ : (FRANCE) 10 dessins.

26-CLEAR : (ROUMANIE) 4 dessins.

27-KURT : (FRANCE) 11 dessins.

28-Alain NALAIR ‘’ NALAIR’’ : (FRANCE) 5 dessins.

salon

 

Auteur
Kaddour Naïmi

 




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Religion et harkis « intellectuels »

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Contre l’idéologie harkie, pour la culture libre et solidaire (VII)

Religion et harkis « intellectuels »

Dans cette partie, examinons en particulier un thème principal évoqué par les auteurs harkis, du point de vue du raisonnement qui lui est appliqué. Commençons par affirmer une règle apparemment banale : dire la vérité, toute la vérité et rien d’autre que la vérité. Mais, nous devons savoir que les propagandistes de toute espèce d’idéologie, élèves de Joseph Goebbels, pratiquent la méthode : plus le mensonge est gros, plus il a de chance de convaincre.

Ensuite, pour éviter tout malentendu, affirmons ce principe : le respect de toute opinion en matière spirituelle, en tant que relevant de la vie privée, et à condition de ne pas causer de mal à autrui. Ajoutons une observation méthodologique. À moins de viser à produire une vulgaire propagande, il est insuffisant et erroné, en parlant de l’Islam, de se concentrer exclusivement sur cette religion, sans tenir compte des deux autres (hébraïque et chrétienne), y compris les conceptions non religieuses mais spirituelles (confucianisme, taoïsme, bouddhisme, hindouisme, shintoïsme, animisme), sans oublier l’athéisme. Dans toutes ces conceptions, sans exclusion, l’histoire montre que leurs adhérents respectifs ont tiré des mêmes textes des interprétations opposées, allant parfois jusqu’aux conflits sanguinaires. Et que, derrière ces oppositions, le motif réel, généralement inavoué, était la main-mise sur le pouvoir étatique, source de formation d’une caste privilégiée au détriment de la majorité de la population.

Dès lors, on constate que le Coran et l’Islam ne sont pas les seuls en cause. Les personnes qui, au contraire, focalisent toute l’attention exclusivement sur cette religion sont dans un de ces deux cas : soit elles ignorent de quoi elles parlent, soit elles déforment volontairement la vérité. Leurs  motifs, évidemment inavoués, sont totalement clairs pour quiconque connaît suffisamment l’histoire humaine : mainmise sur des ressources naturelles, contrôle de territoire pour y installer des bases militaires, exploitation de la main-d’œuvre locale au moindre coût. Tout cela pour maintenir ou augmenter une puissance hégémonique mondiale (États-Unis) ou régionale (Europe, Israël, Arabie saoudite au Yémen).

Malheureusement, nous vivons dans une époque où les moyens d’information de masse sont généralement aux mains de propriétaires qui font partie de ces oligarchies impérialistes, néo-colonialistes et sionistes, avec leurs idéologues patentés, dans leur pays, et leurs harkis subsidiaires dans les pays à agresser ou déjà envahis. De là, la difficulté des citoyens à connaître la vérité, tant dans les pays agresseurs que dans ceux agressés ou risquant de l’être.

Ceci étant clarifié, considérons le Coran et l’Islam. La réalité montre l’existence de plusieurs formes de cette religion, comme par ailleurs toutes les autres. Toutes sont basées sur diverses interprétations du texte sacré. Parfois, celles-ci se contredisent, au point de déboucher sur des conflits sanglants ; et cela juste après la mort du Prophète. Il en fut ainsi des trois religions monothéistes, de manière plus ou moins grave. Derrière les considérations théologiques, nous l’avons déjà dit, les interprétations ont eu et ont toujours comme but essentiel, dans tous les cas sans exception, une légitimation qui n’a rien de spirituelle et tout du matériel et du terrestre : la conquête du pouvoir étatique, avec les privilèges que cette main-mise fournit à l’oligarchie victorieuse.

Il s’ensuit que parler de Coran et d’Islam (ou de toute autre religion ou conception spirituelle) d’une manière absolue, sans nuances, est une généralisation non conforme à la réalité. C’est un procédé opportuniste en vue des buts inavoués, auparavant signalés. Pour en rester aux trois religions monothéistes, limitons-nous à un seule exemple pour chacune.

Selon la Thorah, Dieu aurait choisi un « peuple élu », en lui accordant un territoire, avec l’autorisation de massacrer ses habitants précédents. La même interprétation sert, aujourd’hui, aux sionistes colonialistes pour justifier le projet d’anéantissement du peuple palestinien.

Concernant le Christianisme, il y eut les croisades ; elles proclamaient « libérer les Lieux Saints » de la « barbarie » orientale ; l’invasion s’opéra en arborant la croix sur l’étendard, et l’épée en main ; le but réel fut la conquête de territoires et des ressources naturelles qui s’y trouvaient. À l’époque actuelle, le processus se répète : au nom du Christianisme, auto-décrété seule vérité authentique, les puissances impérialistes déclarent combattre l’ « hérésie musulmane », et porter la « démocratie », la « liberté » et les « droits humains » aux peuples agressés ou à agresser.

Concernant l’Islam, il y eut les conquêtes. Elles furent appelées « foutouhâte » (ouvertures) ; elles proclamaient apporter la « vérité coranique » aux peuples, cependant elle était appuyée, là aussi, par l’épée, et eut comme résultat la conquête de territoires. Aujourd’hui, le procédé est repris par les diverses organisations qui se réclament de l’Islam : Alquaïda, puis l’État Islamique, sans oublier leurs financiers : les castes régnantes en Arabie saoudite et au Qatar.

Dans ces trois religions, cependant, se sont distinguées des personnes qui ont conçu leur religion comme une doctrine de paix et de solidarité humaine universelles. Hélas ! Ces voix sont demeurées généralement minoritaires, et parfois réprimées dans le sang. Quelques exemples : le juif Maïmonide, le chrétien Giordano Bruno, les musulmans Al Hallâj, Ibn Rouchd (dit Averroès), le mouvement Annahda (Renaissance), Gamal Albanna (1).

Voici un autre fait que les harkis « intellectuels », à la suite de leurs mandataires, occultent. Chacune des trois religions monothéistes a été tour-à-tour instrument de libération et moyen d’oppression, en fonction de la lutte entre exploités et exploiteurs. Par conséquent, affirmer uniquement un seul des deux aspects, c’est mentir, c’est produire une propagande fallacieuse.

Avant et pendant la seconde guerre mondiale, les impérialistes les plus intentionnés à conquérir l’hégémonie mondiale, les nazis, s’inventèrent leur bouc-émissaire : la Thorah et les Juifs, décrétés assassins de Jésus-Christ. Et vint leur extermination programmée. Mais peu d’historiens ajoutèrent cette précision, qui accompagnait ce génocide par les nazis : d’une part, s’emparer des richesses financières de banquiers professant cette religion ou appartenant à une famille la professant, et, d’autre part, éliminer les opposants politiques et culturels, sous le prétexte d’une identique appartenance religieuse : libéraux, socialistes, communistes, anarchistes, etc. Même la révolution russe fut décrétée un produit dirigé par des « Juifs », en jouant sur l’origine religieuse familiale de certains de leurs dirigeants, bien que ces derniers fussent totalement athées.

Actuellement, le même scénario se répète, en changeant les acteurs du film. Les tenants de l’hégémonie sont les impérialistes états-uniens, leurs vassaux européens et israéliens, et leurs harkis « intellectuels » indigènes ou d’origine indigène. Le but est de maintenir et d’augmenter la puissance économique des oligarchies dominantes, par l’agression militaire. Ainsi, les Juifs des nazis, sont remplacés par les « Musulmans » des impérialo-néo-colonio-sionistes. Le tort officiel de ce nouveau bouc-émissaire que sont les Arabes musulmans ?… Le scénario se répète : croire à une religion « criminelle » : pour les nazis, les Juifs avaient assassiné Jésus ; eh bien, pour les impérialo-sionistes, les Musulmans sont des assassins par nature, puisque leur religion l’est.

Le scénario se répète également, en ce qui concerne le livre fondamental légitimant ce genre d’accusation. Les nazis eurent « Mein Kampf » (Mon combat) d’Hitler. Les impérialo-sionistes, eux, ont « The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order » (Le choc des civilisations ou la refonte de l’ordre mondial) de Samuel Huntington.

De même, le scénario se répète à une échelle réduite. Durant l’occupation nazie, la France eut ses harkis, au service de la puissance hégémonique : principalement, Ferdinand Céline et Robert Brasillach contre les Juifs et leur Thorah. Eh bien, la France actuelle prétendant à l’hégémonie a, également, ses harkis : principalement Boualem Sansal,et accessoirement, Kamal Daoud,  contre les Musulmans et leur Coran. Nous observons ainsi que l’histoire est la meilleure des enseignantes, si on sait la connaître correctement. On constate, alors, que depuis l’antiquité, la méthode impérialiste est identique, seuls changent les formes d’expression, l’identité des oppresseurs, de leurs harkis et des victimes.

Malheureusement, la majorité des citoyens, dans les pays agresseurs comme agressés, sont tellement écrasés par les difficultés de leur vie quotidienne, au profit des oligarchies dominantes respectives, qu’ils n’ont pas la possibilité de connaître l’histoire réelle. Alors, ils tendent à croire  aux affirmations des moyens d’information dominants, lesquels sont au service des impérialo-néo-colonio-sionistes. La manipulation des citoyens est d’autant plus facile que Wilhelm Reich a noté « La Psychologie de masse du fascisme » (2).

Or, comment se caractérise l’époque actuelle ?… Nous constatons l’émergence des puissances économiques chinoise et russe, d’une part, et, d’autre part, la velléité de plusieurs pays désirant leur développement économique réel : hier, l’Irak et la Libye, désormais détruits, pour le moment du moins ; aujourd’hui, des pays d’Amérique latine et d’ailleurs, comme l’Iran, la Syrie, l’Algérie, sans oublier la Palestine dont le peuple réclame, pourtant, seulement le territoire qui lui est reconnu par l’O.N.U.

Tous ces faits sont des menaces à l’hégémonie économique des pays impérialo-néo-coloniaux-sionistes, dirigés par l’oligarchie des États-Unis. Et, comme toujours, depuis l’antiquité, comment ces dominateurs peuvent-ils réagir, sinon par la guerre ? Elle a plusieurs avantages. 1) Elle permet la production, l’emploi et la vente d’armes, donc le profit des actionnaires de ces entreprises. 2) Elle détruit des infrastructures (les êtres humains ne comptent pas, surtout dans les pays agressés), donc il faut ensuite les reconstruire, et, pour cela, faire intervenir les entreprises des pays agresseurs ; donc encore du profit pour les actionnaires. 3) enfin, la guerre permet de dominer les vaincus, donc prendre le contrôle de leurs ressources naturelles, utiliser leur territoire comme base militaire, et exploiter leur main-d’œuvre au moindre coût. Dans ce cas, les agresseurs « oublieront » qu’ils sont venus pour établir la démocratie, la liberté et les droits humains. Et leurs citoyens oublieront également, pourvu que leurs conditions de vie se maintiennent ou s’améliorent, par l’intermédiaire de l’exploitation des peuples envahis. Le tout est commis au nom de la « civilisation » contre la « barbarie », de la « bonne » religion contre celle « diabolique », au nom des « droits humains » contre les dictatures.

Ces entreprises impérialo-néo-colonio-sionistes sont possibles, autrement dit légitimées aux yeux des citoyens de ces pays, uniquement en disposant d’un bouc-émissaire, d’un ennemi incarnant « Le Mal ». Là, aussi, le scénario n’est pas original : depuis l’antiquité, l’ennemi à combattre c’est la « barbarie » et ses « croyances » absurdes quand pas « criminelles ». Selon les époques et les protagonistes, le discours propagandiste prendra des aspects divers. Nous l’avons déjà dit, les deux plus récents et plus significatifs furent les Juifs et leur Thorah, remplacés, actuellement, par les Musulmans et leur Coran.

Mais, aujourd’hui, un certain progrès des consciences humaines a rendu difficile de se limiter à accuser un autre de méfait culturel et religieux. Il faut, aussi, qu’il commette des actes violents capables de scandaliser les consciences. Et voilà le terrorisme islamique qui arrive à propos. Alors, l’amalgame est possible aux yeux des citoyens manquant d’information, entre, d’une part, Musulmans et leur Coran, et, d’autre  part, le terrorisme qui s’en réclame. Seulement, on veille à ne pas préciser que ce terrorisme massacre infiniment plus de… Musulmans que de Chrétiens et de Juifs. C’est que, pour les idéologues impérialo-néo-colonio-sionistes, le meurtre de milliers de Musulmans assassinés (par la quadruple action des armées impérialistes, néo-colonialistes, sionistes et d’organisations terroristes « islamiques ») ne vaut pas un appel, contrairement à l’assassinat (par des individus) de quelques Chrétiens et/ou Juifs, comme on le constate en lisant l’ultime appel « Contre le néo-antisémitisme ». Et, comme par hasard, l’anti-sémitisme est évoqué chaque fois que l’armée israélienne massacre des Palestiniens, accusés de terrorisme. Quant au terrorisme d’État israélien, pour ces dénonciateurs de l’ « antisémitisme », il n’existe pas, quoique des Israéliens honnêtes affirment le contraire (3).

Est-il alors nécessaire d’accéder aux documents confidentiels des services secrets des gouvernements impérialo-néo-colonio-sionistes pour comprendre qu’ils sont les réels tireurs de ficelle des groupements terroristes « islamiques » ? Et faut-il disposer des mêmes documents pour comprendre qui paie et entretient la « gloire » médiatique des harkis « intellectuels » originaires de peuples agressés ou programmés pour l’être ?

Notons que ces derniers n’appartiennent pas uniquement à l’Algérie. Dans la partie précédente, j’ai cité le franco-libanais Amine Maalouf. Voici, à présent, un Égyptien, ayant acquis la nationalité italienne. Précisons qu’en Italie, il est journaliste et réputé « spécialiste » de l’Islam et des pays arabes. À son sujet, j’écrivais :

« À l’occasion de la Pâques de 2008, transmise en vision mondiale, le nouveau pape Benoît XVI a personnellement baptisé un représentant de l’intégrisme anti-musulman : Magdi Allam. Il s’est distingué pour avoir mis en discussion l’existence d’un Islam modéré et pour avoir motivé son choix de passer de la foi musulmane à celle catholique en affirmant publiquement :

« Mon esprit s’est affranchi de l’obscurantisme d’une idéologie qui légitime le mensonge et la dissimulation, la mort violente qui induit à l’homicide et au suicide, l’aveugle soumission et la tyrannie, en me permettant d’adhérer à l’authentique religion de la Vérité, de la Vie et de la Liberté.

« Dans ma première Pâques de chrétien, je n’ai pas découvert seulement Jésus, j’ai découvert pour la première fois le vrai et unique Dieu, qui est le Dieu de la Foi et de la Raison. (…) la racine du mal est innée dans un Islam qui est physiologiquement violent et historiquement conflictuel. » (4).

« Bien entendu, libre à chacun de changer de religion. Mais, pour quel motif le chef de l’église catholique a donné une telle publicité à cette conversion d’une personne dont les déclarations publiques sont d’un tel fanatisme hostile envers une religion, au point de confondre l’interprétation de l’Islam de la part d’une minorité d’extrémistes avec l’ensemble de cette religion ? Ce langage ne ressemble-t-il, ou, plus exactement, n’est-il pas identique à celui des Catholiques, qui dominait durant les guerres civiles religieuses au Moyen Age européen ? Quel en fut la conséquence la plus significative ? N’est-ce pas le massacre de la Saint Barthélémy ? » (5)

Ainsi, dans les propos de l’égypto-italien Magdi Allam, remplacez « Islam » par « Hébraïsme » et vous avez exactement un discours d’un incitateur de l’époque des croisades, ou d’un idéologue nazi. Joseph Goebbels aurait donné une médaille à la capacité propagandiste de ce « journaliste », pour ensuite, en bon « catholique » mais nazi que Goebbels prétendait être, lui faire subir le sort de ceux qu’il considérait une « race sémitique ».

Ainsi, les peuples qui ont le tort de posséder des ressources naturelles stratégiques, il est donc nécessaire, pour s’emparer de celles-ci, de recourir à l’antique et sempiternelle méthode : les diaboliser, les barbariser (pour employer un néologisme), au point de rendre légitime leur massacre. À notre époque, vu la disparition du « communisme », il a fallu créer des organisations qui se réclament de… l’Islam ! Il n’était pas indispensable de chercher les preuves concernant leurs fournisseurs d’argent, de formation, de logistique et d’argent : il suffit de savoir à qui profite le plus le crime. La encore, l’histoire enseigne : la caste wahhabite fut installée au pouvoir grâce à l’aide des services secrets britanniques, et elle est demeuré à ce pouvoir grâce aux accords de cette caste avec l’oligarchie des États-Unis : pétrole à bas prix en échange de protection militaire.

Dès lors, devient clair un fait qui semble inexplicable : la coïncidence d’intérêt entre les tireurs de ficelles (impérialistes-néo-colonialistes-sionistes), d’un coté, et, de l’autre, les marionnettes (organisations minoritaires extrémistes et violentes, se réclament du prétendu « pur » Islam). Pas mal comme stratégie : faire massacrer les Musulmans par des prétendus « vrais » musulmans, d’une part, et, d’autre part, dénoncer cette violence terroriste comme étant causée par le Coran !… Là, encore, le scénario est resté inchangé : diviser pour régner. Ajoutons à cela la machiavélique « cerise sur le gâteau » : quelques dizaines (mais pas plus !) de citoyens assassinés dans les pays agresseurs par des individus ou organisations se réclamant de l’Islam, et le tour est joué ! Le Coran et ses Musulmans : voilà « Le Mal Absolu » à abattre !

Or, que montre la réalité actuelle ?… En considérant les trois religions monothéistes, le nombre d’extrémistes violents et meurtriers, se réclamant de leurs religions respectives, est infiniment minoritaire par rapport à la grande majorité des personnes qui vivent leur foi de manière pacifique et conviviale. Certes, cette minorité est très agissante, donc très médiatisée, contrairement à la conception tolérante et conviviale (6). Dès lors, peut-on mettre tous les croyants dans le même sac, à moins de viser à justifier le « choc des civilisations », et, donc, légitimer les guerres d’agression impérialo-sionistes ?

Désormais, les personnes correctement informées savent que l’extrémisme islamique actuel, y compris sa tendance apparemment pacifique (l’organisation des « Frères Musulmans ») est le produit direct, mais non avoué, du M16 (7), service secret britannique, et de la CIA (8). Voici la vérité : « FIA : Ne craignez-vous pas d’apporter de l’eau au moulin de la vague islamophobe en focalisant vos recherches sur les activités d’organisations extrémistes salafistes ou les Frères musulmans ?

J-L.I. : Non. Je suis athée et je ne crois pas en un quelconque sauveur suprême. Je respecte les croyants si leur foi peut les aider à franchir des moments difficile ou éviter la mort, du moment qu’ils n’essaient pas d’imposer leur croyance. Concernant les pays arabes, je dénonce la collusion entre les Frères musulmans et les dirigeants occidentaux avec d’autant plus de fermeté que cette organisation est la collaboratrice des puissances colonialistes depuis les années 40. Comme vous le savez, après avoir collaboré avec les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants de cette organisation financée par les dictatures du golfe persique sont devenus les idiots utiles de services occidentaux, principalement étasuniens, anglais et français. Ils sont aujourd’hui la principale organisation collaborant avec l’axe de la mort Washington-Londres-Paris qui met le monde arabe en pièces pour s’approprier ses richesses. Une nouvelle fois la religion sert de prétexte pour diviser les peuples. » (9)

On vient, finalement, de connaître l’aveu de la bouche même d’un chef suprême de harkis. Le nouvel homme fort du régime saoudite, le prince héritier Mohammed Ben Salman, durant sa visite officielle aux États-Unis, a déclaré dernièrement au journal « Washington Post », ceci en substance : les financements de mosquées et d’écoles religieuses (madrassate) à l’étranger avaient pour cause, durant la Guerre Froide, de satisfaire l’exigence des « alliés » (occidentaux, principalement les États-Unis) pour empêcher l’Union Soviétique d’influencer idéologiquement les peuples musulmans, en somme contenir la diffusion du « Mal communiste ». Que par la suite, une fois ce dernier disparu, les gouvernants saoudiens auraient perdu de vue ce but, et maintenant, déclara Ben Salmane, « nous devons tout reprendre. » Ce prince, enfin, précisa que les subventions viennent maintenant principalement de « fondations » établies en Arabie Saoudite, plutôt que du gouvernement. Sachant que rien n’est possible dans ce pays sans le consentement du gouvernement, on comprend.

Ainsi qu’on le constate, il faut savoir examiner les faits socio-historiques dans leur contexte général réel, les analyser de manière concrète et objective, détecter les enjeux en conflits, notamment ceux inavoués, et, surtout, les considérer dans la lutte continuelle entre dominateurs-exploiteurs contre dominés-exploités, et cela quelques soient les croyances religieuses ou laïques. Pour y parvenir, il faut absolument veiller à reconnaître clairement à qui sert, en définitif, une production intellectuelle : aux dominateurs-exploiteurs ou aux dominés-exploités. Ne pas en tenir compte, c’est risquer de faire le jeu des premiers au détriment des seconds. Pour les naïfs des peuples agressés ou à agresser, c’est être le dindon de la farce, qui deviendra une tragédie où le « dindon » sera carbonisé par un missile. Voilà le raisonnement qui détermine la distinction entre harki« intellectuel » et intellectuel réellement libre tout en étant solidaire avec les « damnés » de la terre, lesquels ont encore à dire et à lutter pour leur dignité. Ce n’est pas la « fin de l’histoire », comme l’a désiré un autre harki, citoyen états-unien d’origine japonaise, Francis Fukuyama (10),   mais sa continuité de résistances et de luttes pour une humanité libre et solidaire. À suivre.

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1) À ne pas confondre avec son frère aîné Hassan Albanna, fondateur de l’organisation fondamentaliste « Frères Musulmans ». Voir http://www.lematindz.net/news/25036-musulman-et-laicite.html

(2) Librement accessible sur internet.

(3) Lire l’article de Gideon Levy, publié dans le quotidien Haaretz, Gaza : « Cela s’appelle un massacre », https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2018/04/02/gaza-cela-sappelle-un-massacre/

(4) Lettre publiée partialement sur l’un des principaux quotidiens de la péninsule italienne, “Il  Corriere della Sera”, dont l’auteur est vice-directeur, et publiée entièrement sur le site de l’auteur http://www.magdiallam.it/node/4144, visité le 27 mars 2008.

(5) Kadour Naïmi, « La guerre, pourquoi ? La paix, comment ?… », librement accessible ici: http://www.kadour-naimi.com/f_sociologie_ecrits.html

(6) Voir mon article http://www.lematindz.net/news/25036-musulman-et-laicite.html

(7) Voir http://www.voltairenet.org/spip.php?page=recherche&lang=fr&recherche=Fr%C3%A8res+Musulmans&x=0&y=0

(8) https://www.policyexchange.org.uk/wp-content/uploads/2016/09/when-progressives-treat-with-reactionaries-jul-06.pdf

(9) Jean-Loup Izambert, journaliste d’investigation indépendant: « il faut briser le mur du silence imposé par les puissances occidentales », in https://reseauinternational.net/syrie-jean-loup-izambert-il-faut-briser-le-mur-du-silence-impose-par-les-puissances-occidentales/

(10) Lequel a simplement plagié un scénario inventé par Hegel : voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Fin_de_l%27histoire

Auteur
Kaddour Naïmi

 




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La presse, M. Bouteflika, du temps où vous étiez complice des crapules… 

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Le bloc-notes de Benchicou

La presse, M. Bouteflika, du temps où vous étiez complice des crapules… 

Mercredi 2 mai. Une hypocrisie de plus ou de moins…Le printemps excite les mensonges. Ecoutez ce que je dis et oubliez ce que j’ai fait. Le Président Bouteflika, à la surprise générale, encourage la critique journalistique et appelle, sans rire, les médias algériens à assumer leur « noble mission » de « vigile » et à dénoncer « toutes les insuffisances » qui « portent atteinte aux affaires publiques et notre vie quotidienne ». Comme tout cela est bien dit ! On dirait un sermon pour quelques ouailles débutants.

Àve Bouteflika ! A qui s’adresse le président ? Tout le monde n’est pas atteint d’amnésie même si, ma foi, l’amnésie, par les temps qui courent, c’est ce qui rapporte le mieux sur le marché de l’opportunisme. La preuve, il ne s’est trouvé aucun confrère à la mémoire suffisamment intacte pour rappeler à notre président (ou à ceux qui rédigent en son nom ces psaumes tartufffiennes) qu’il n’a jamais reçu la presse algérienne, qu’il l’a combattue avec acharnement et que les quelques enquêtes sur les écuries de la politique et de l’affairisme, à dénoncer « toutes les insuffisances » qui « portent atteinte aux affaires publiques et notre vie quotidienne, sous le règne de Bouteflika 1, puis Bouteflika 2 puis Bouteflka 3, avaient valu à leurs auteurs de se retrouver devant le juge, vos juges ripoux, Monsieur Bouteflika, pour s’expliquer sur leur sale habitude de fourrer leur nez dans les affaires de la délinquance que vous aviez instituée en mode de gouvernance, celle-là que vous aviez encouragée Monsieur le président, encouragée et protégée, contre l’avis des patriotes de ce pays, rappelez-vous Monsieur le président, quand les crapules des émirats du Golfe, de Qatar et de Navarre, se donnaient rendez-vous à Alger pour sucer l’argent du peuple algérien avec votre consentement, pour ne pas dire avec votre complicité.

Puisque l’heure est à votre bilan, commençons par dire que votre règne fut celui du grand banditisme. Nos articles sur les malversations à Sonatrach, autant que nos révélations sur l’argent sale, avaient dressé contre nous les fourches de la répression. Une année plus tôt, en effet, nous avions levé le voile sur un véreux escroc que vous aviez introduit en Algérie, un homme d’affaires émirati, Mohamed Ali Al-Shorafa, dont les frasques et les combines, couvertes par vous-mêmes, allaient marquer l’été de l’année 2002. Al-Shorafa, c’était une de vos vieilles relations, depuis l’époque bénite de votre long séjour aux Emirats, dans les années 80. Responsable du protocole au sein du cabinet royal, il s’était notamment chargé, sur ordre du président des Emirats arabes unis, Cheikh Zayed, du bon déroulement de votre séjour. Vous lui aviez renvoyé l’ascenseur en lui accordant des privilèges d’investissements et notamment le marché du réseau de téléphonie portable qu’il négociait au nom de l’opérateur égyptien Orascom.

Ce que l’homme d’affaires émirati avait obtenu de vous était impensable : octroyer le marché à Orascom sans passer par les avis d’appel d’offres et sans consulter les institutions chargées de la gestion des télécom. Vous aviez préféré un escroc aux cadres algériens. Mais comme si cela n’était pas assez, vous aviez accédé à la demande d’Al Shorafa de financer l’activité d’Orascom par…les banques algériennes ! C’est avec l’argent algérien qu’Orascom et le milliardaire Sawiris avait « investi » en Algérie. L’homme d’affaires égyptien engrangea des bénéfices monstres avant de vendre Jezzy à un milliardaire russe. Comme si tout cela ne suffisait pas, le président que vous êtes lui avait octroyé des cimenteries qu’il s’empressera de céder au français Lafarge, captant au passage une immense plus-value titanesque sur le dos de l’Algérie. 

Pour avoir révélé les dessous de cette affaire, Le Matin et trois de ses journalistes ont été condamnés en diffamation par la justice algérienne en avril 2005. Nous pensions dénoncer « les insuffisances » qui « portent atteinte aux affaires publiques et notre vie quotidienne », comme vous le dites si bien avec 15 ans de retard. Même scénario avec les révélations du micmac de la société mixte algéro-américaine, Brown and Root Condor, BRC, une joint-venture entre Sonatrach (51%) et la compagnie du vice-président américain Dick Cheney, Halliburton. BRC fut non seulement une pompe à finances pour le groupe, mais aussi une précieuse source de renseignements sur les programmes de développement de l’industrie pétrolière algérienne. « BRC a engrangé des revenus considérables, car la Sonatrach, ses filiales et même le ministère de la Défense lui confiaient de très nombreuses affaires, dont le montant total sera estimé à 13,5 milliards de dollars, confirme l’ancien vice-président de Sonatrach, Hocine Malti dans son livre L’histoire secrète du pétrole algérien. Sur instructions du mInistre de l’Énergie et des Mines, elle était systématiquement retenue pour la réalisation de tout projet pour lequel elle soumissionnait, même quand elle était 15 % plus chère que le moins-disant des concurrents. Elle a aussi constitué un filon formidable de collecte de renseignements pour le compte de la CIA.

Elle a enfin été une source d’enrichissement pour ce que l’on appelle en Algérie la « mafia politico-financière, dans laquelle on retrouve pêle mêle des généraux, des personnalités politiques, des hommes d’affaires véreux et des personnages de l’entourage immédiat du président de la République, dont des membres de sa propre famille » nous dit Hocine Malti.

Ces révélations valurent à mon journal un procès intenté par le ministre de l’Energie et qui se solda par ma condamnation, ainsi que celle de deux autres journalistes, à trois mois de prison ferme. La juge aux ordres avait sanctionné la vérité : deux ans après, en effet, l’Inspection générale des finances, saisie par le Chef du gouvernement, ouvrait une enquête sur les relations suspectes entre Chakib Khelil et Brown and Root Condor et découvrait que Sonatrach avait confié, illégalement, vingt-sept projets à la société mixte pour un montant global de soixante-treize milliards de dinars. Un autre scandale concernant a sécurité de l’armée acheva la firme: Brown Roots Condor fut mise en liquidation en janvier 2007 et Moumene Ould Kaddour incarcéré à la prison de Blida un mois plus tard ! 

Mais tout cela, vous ne l’ignorez pas, Monsieur le président.

L’essentiel, n’est-ce-pas, est de duper, rouler l’opinion publique dans la farine. 

Vous savez être le « protecteur » de la presse algérienne et son bourreau.

Auteur
Mohamed Benchicou

 




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Sonatrach : le kiyass n’a pas eu tort d’interpeller Abdou sur ExxonMobil

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Polémique

Sonatrach : le kiyass n’a pas eu tort d’interpeller Abdou sur ExxonMobil

Des rumeurs d’ailleurs très proches de Sonatrach laissent filtrer certaines informations sur le contenu des discussions de l’équipe du mastodonte avec le major pétrolier ExxonMobil. Par recoupement, tout laisse croire que la multinationale veut raviver un vieux fantasme du tout début des années 90, celui de la privatisation du champ de Hassi Messaoud comme gisement existant dans lequel on veut investir pour améliorer sa productivité par un contrat type EOR (Enhanced Oïl Recovery) qui désigne selon l’approche théorique un ensemble de techniques permettant d’augmenter la quantité d’hydrocarbures extraits d’un gisement pétrolier ayant épuisé partiellement ou totalement ces phases ; primaire et secondaire.

Cela arrive bien entendu en période de décroissance durant laquelle la production décline de 1 à 10 % par an.  À la fin de l’exploitation, d’importantes quantités de pétrole et de gaz demeurent encore dans le sous-sol. Les pétroliers cherchent sans cesse comment améliorer les taux de récupération des gisements, en utilisant ces technique.. Les taux de récupération d’un gisement de pétrole brut varient de 5 à 50 %.

L’exploitation des gisements de gaz seul est plus efficace parce que le gaz est moins dense et beaucoup plus mobile que le pétrole : le taux de récupération peut atteindre 60 à 80 %. Rappelons que Hassi Messaoud, situé dans le bassin de Berkine, est le plus grand gisement de pétrole d’Algérie – et de tout le continent africain. Il fut découvert la même année que le gisement de gaz de Hassi R’mel, son équivalent pour le gaz (principal gisement de gaz d’Afrique). Tous deux contribuèrent à la détermination de la France pour le maintien de sa présence en Algérie.

Les réserves estimées du gisement sont de l’ordre de 9 milliards de barils d’un pétrole de très bonne qualité, en ne tablant que sur un taux de récupération d’environ 20 % du pétrole supposé en place, chiffre que la société d’exploitation Sonatrach compte dépasser. Cependant, entre 2 et 3 milliards ont déjà été extraits. Ce gisement représenterait donc à lui seul près du tiers de la dotation initiale du pays. En 2015, de nombreux experts ont estimé que ce gisement n’a été exploité à ce jour qu’à hauteur  de 15% et qu’une augmentation de 1% de ce taux de récupération pourrait donner un supplément de production de 500 000 barils. Ceci est une économie très importante à faire sur les forages d’exploration dans d’autres blocs au moment même où le pays manque de liquidité.

Cet ensemble de techniques est assuré par des sociétés de service, et Sonatrach a l’habitude de les utiliser moyennant une rémunération modérée. Si l’injection thermique de vapeur n’étant pas nécessaire pour un pétrole léger comme le nôtre très fluide, celle des gaz miscibles ou non (GN, Azote, CO2), les viscosifiants et les tensioactifs sont déjà utilisés dans les réservoirs compacts sous la supervision de Sonatrach même.

A l’époque, ce sujet a fait scandale et le gouvernement conduit par Rédha Malek juste après Belaid Abdeslalem a préféré mettre fin à ce débat inutile et il l’était effectivement car on ne comprend pas comment la division Petroleum Engineering et développement (PED) qui a acquis une expérience de plusieurs décennies dans le développement des gisements n’aurait pas pu concocter un contrat de service type EOR pour prendre en charge cette phase tertiaire si elle s’avère nécessaire. Pourquoi aujourd’hui, on revient au galop ?

Ces derniers temps, pour cacher les tensions internes dont on a assisté à une en direct lors de la première conférence de presse d’Ould Kaddour la semaine dernière, la cellule communication de l’entreprise tente de diffuser le message et de nombreux titres l’ont facilement abreuvé, probablement par un artifice d’encanaillement publicitaire « qu’enfin les majors pétrolières ont trouvé en ce PDG un interlocuteur valable ». Pourquoi ? Parce qu’il a réussi en moins d’un an de règne à  régler avec les partenaires de Sonatrach 11 contentieux sur 12 et de quelle manière ? A l’amiable en distribuant de l’argent du trésor public. Est-ce là, une décision de bonne gouvernance ?                                                

Auteur
Rabah Reghis

 




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Monsieur le Président, on vous a compris

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Liberté de la presse

Monsieur le Président, on vous a compris

D’abord commençons  par un rappel : dans le  classement de la liberté de la presse 2018 de l’ONG Reporters sans frontières (RSF) l’Algérie arrive à la  136 e place sur 180 pays retenus pour ce classement. Autant dire parmi les cancres de la classe (source MSF/2018).

Elle perd encore deux places par rapport à 2017. Ce qui démontre ainsi clairement les intentions du pouvoir algérien. Il ne fait rien pour l’améliorer.

Monsieur le président, en lisant votre message à l’occasion de la journée internationale de la presse, une étrange sensation m’envahit ; ce n’était pas de la colère, du mépris, non, rien de cela ; mais plutôt de la pitié pour vous. Oui vous nous faites pitié !

Je me suis dit comment toute honte bue, on peut faire une chose et déclarer son contraire.

Monsieur le président : pour vous, la journée mondiale de la liberté de presse n’est qu’une simple date inscrite sur votre agenda vous rappelant que ce n’est qu’un geste protocolaire et il fallait donc faire semblant de la célébrer pour faire comme les autres. Et surtout pour ne pas s’attirer le courroux des organismes internationaux.

Vous vous êtes donc acquittés de cette tâche pour ne pas dire corvée !

Mais pour cela, et pour nous montrer votre attachement à cette chère liberté  vous avez préféré nous écrire, au lieu de nous parler ! Encore un geste qui trahit la pensée.

Au lieu de parler de Journée mondiale de la presse en Algérie, il faut plutôt dire journée de deuil de la presse en Algérie. Ou est cette liberté de la presse tant décriée ?

C’est en pareilles circonstances qu’on reconnait les défenseurs de la presse et des libertés.

Car si vraiment vous étiez un défenseur de la presse libre, vous  n’auriez pas agi de la sorte : un simple protocole et un message insidieux.

Et si vous aviez une once de respect pour cette liberté de presse  et aux hommes qui continuent à la défendre malgré tous les obstacles, et avec  l’épée de Damoclès suspendue au-dessus de leurs têtes, qui risquent quotidiennement leurs vies « sous votre règne» contre l’intégrisme, vivent cachés, rasent les murs , subissent l’opprobre ,les brimades de vos barbouzes et le harcèlement de votre justice , vous vous seriez adressés à eux directement et non pas par courrier et personnes interposés. 

Monsieur le président,  la parole c’est la considération, l’apaisement, elle  met un baume sur le cœur, pour l’homme épris de liberté et de justice. Quant à l’écrit, chez nous, il signifie  la dérobade, l’anonymat, le mépris, le froid ! C’est dire le peu de considération que vous avez pour toutes les libertés.

Monsieur le Président, on ne vous croit plus, on n’accorde plus de crédit à vos « écrits » alors de grâce, on vous demande de nous respecter et de ne plus nous écrire. Nous avons changé d’adresse !  On ne vous fera aucun reproche. Au contraire ! Nous savons à quoi nous en tenir.

Depuis votre venue  toutes les libertés ont régressé, les journaux muselés, (pas ceux qui propagent la haine des autres, le racisme, l’intolérance et l’exclusion bien sûr !).

Car en agissant de la sorte, vous n’avez qu’une seule et unique intention : dans la conjoncture actuelle , faire le dos rond et faire croire que vous avez changé  pour gagner du temps et surtout pour qu’on baisse la garde afin que vous puissiez mieux «annihiler » tranquillement et définitivement toutes les libertés en Algérie au moment opportun , et achever  votre travail de sape en enterrant définitivement cette presse libre qui était à l’avant-garde du combat contre le terrorisme et qui a payé un lourd tribut. Mais vous ne pouviez pas le sentir, vous n’étiez pas ici.

Non ça ne marchera pas, Monsieur le Président ! Nous savons discerner les discours (écrits) démagogiques et creux destinés à l’opinion internationale. Nous sommes pour ainsi dire immunisés maintenant !

Dans votre message indigeste car rédigé dans le plus pure style stalinien, et d’un archaïsme politique d’une époque révolue, on sent une certaine inconsistance pour ne pas dire fumisterie.

Vous écrivez, que l’Algérie  dispose de quelque deux cents journaux et plusieurs chaînes de télévisions .Mais de quels journaux parlez-vous ? Ceux qui vous prêtent allégeance et pour qui tout va à merveille? Ou ceux qui distillent le venin de l’intégrisme et l’archaïsme ; et  veulent purifier et formater la société pour une pensée unique ?

De quelles chaines de télévisions  aussi? L’unique et ses clones ? Celles, à qui vous avez refusées tout agrément ? Celles  qui sont installées ailleurs  et qui émettent ici (comble de l’hypocrisie) ? Celles des hommes d’affaires ? Est-ce ça votre bilan de la liberté de la presse ?

Et les journaux et chaînes de télévision que vous avez liquidés directement ou indirectement parce qu’ils ont refusé de se soumettre, de vous prêter allégeance, ou disaient certains vérités trop dérangeantes ? Et les journalistes emprisonnés ? Dont le cas flagrant de Mohamed Benchicou contre lequel vous avez monté toute une cabale et condamné  pour «infraction régissant le contrôle des changes et les mouvements des capitaux ».

Mais  tout un chacun savait que ce n’était nullement ça ! La vrai cause  c’était la parution de son livre : Bouteflika une imposture algérienne.

Même les journalistes du monde entier se sont mobilisés pour demander sa libération, car son  emprisonnement était considéré comme une tentative de le faire taire. Mais rien n’y fit.

Pour vous ,c’était en faire un exemple. Depuis, cela a effectivement dissuadé tous  les autres journaux d’opposition et l’autocensure s’est installée.

Alors que certains pontes du pouvoir, qui ont placé des millions d’Euros dans des comptes à l’étranger et offshores  restent intouchables (documents Wikileaks et Panama Papers) .

Alors dire aussi que la liberté d’expression est consacrée en Algérie ,c’est un artifice qui se passe de tout commentaire.

Pour éluder le vrai problème, vous écrivez qu’en dépit des  critiques « injustes » émanant de voix tendancieuses à l’étranger, que la diversité du champ médiatique nous permet d’être à l’avant-garde de l’information et de la liberté de la presse !Tout en prenant le soin de baliser et de fixer les limites ( selon votre propre vision de la liberté ) en précisant bien : dans  notre environnement islamique ,arabe et africain !!!

Monsieur le président : la presse est libre ou pas, elle s’en passe de l’environnement ou elle se trouve. Sinon ce n’est plus une liberté.

Là, je m’arrête car le reste de la lettre n’est que galimatias incompréhensibles .

Au vu du message, vous nous confirmez, que vous ne pouvez jamais admettre une presse libre ! Car pour vous, et c’est très claire ,une bonne presse libre est une presse aux ordres ,et qui ne doit être qu’un simple moyen de propagande pour asseoir davantage votre pouvoir et pérenniser ce pouvoir. Elle ne doit écrire (ou pas) que sur  vos « réalisations », les banalités et les faits divers. Les choses qui fâchent ce n’est pas son domaine .Elle ne doit en aucun cas pas parler de la corruption, des atteintes quotidiennes des droits de l’homme, des libertés, des frasques de ceux qui vous entourent, votre mauvaise gouvernance, etc .Tout cela c’est « haram ».

Il suffit de lire certains journaux, et voir ces télévisions  publiques clonées ou privées qui sont à votre solde pour s’en rendre compte sur votre vraie conception de la liberté en générale et celle de la presse en particulier !

On vous a compris monsieur le président
 

Auteur
Rachid Ben.

 




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Une élection présidentielle et une question essentielle

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Débat

Une élection présidentielle et une question essentielle

L’élection présidentielle d’avril 2019 pointe déjà à l’horizon, mais une question demeurera posée pour longtemps, à moins d’un retournement de situation dû aux aléas de la vie.

Si le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, brigue un cinquième mandat, la question ne se posera même pas. Par contre, s’il déclare forfait, il faudra bien trouver « un candidat du consensus ». Lequel ? Telle est la question qui taraude l’esprit des décideurs, et qui les divise sans doute.

L’élection présidentielle est trop importante aux yeux des décideurs pour la laisser dépendre des urnes, et uniquement des urnes. Ce n’est donc sûrement pas en avril 2019 que les Algériens assisteront à une élection démocratique. Encore une fois, le vainqueur sera connu d’avance, le candidat du consensus en l’occurrence.

Le suspense ne durera qu’un moment, seulement le temps que mettront les décideurs à s’entendre sur « leur » candidat. A moins que tout soit déjà préparé et que le nom de ce candidat sera annoncé en même temps que le forfait d’Abdelaziz Bouteflika.

D’aucuns, en effet, soutiennent mordicus que le chef de l’Etat ne sera pas candidat à sa propre succession et que « l’échauffement » de ses potentiels remplaçants a déjà commencé. Il n’y a qu’à voir l’intense activité du ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, et du ministre de la Justice, Tayeb Louh, pour s’en convaincre.

En attendant que les choses sérieuses commencent, il faut tout de même occuper la galerie en l’amusant de plus belle. Djamel Ould Abbès a été choisi pour faire le pitre, et apparemment il s’en sort plutôt bien, pour le moment.

Djamel Ould Abbès pourra dire ce qu’il voudra sur le bilan des quatre mandats d’Abdelaziz Bouteflika, mais il ne pourra jamais nier que ce dernier gouverne dans l’opacité la plus totale. La preuve, personne ne sait encore de quoi sera faite l’élection présidentielle d’avril 2019.

Auteur
Ahcène Bettahar   

 




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« Processus historique de l’arabisation et de l’islamisation du monde berbère » à l’Association de Culture Berbère

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Conférence le 16 mai

« Processus historique de l’arabisation et de l’islamisation du monde berbère » à l’Association de Culture Berbère

Dans le cadre de la série de conférence « L’Histoire des Berbères », Conférence 3 avec Omar Hamourit animera « Processus historique de l’arabisation et de l’islamisation du monde berbère », animée par Belaïd Addi
 

  • Mercredi 16 mai 2018 à 19h

Nous poursuivons notre cycle conférence sur « l’histoire des berbères », pour parler cette fois-ci du processus d’islamisation et d’arabisation des berbères. En 642, les premières troupes pointèrent le bout de leurs épées, en Cyrénaïque, la partie est de la Lybie, après avoir soumis l’Egypte. il eut ensuite plusieurs expéditions arabes qui rencontrèrent une grande résistance berbère (Koceila et Dihya (Kahina)…Les arabes finirent par s’imposer militairement dans ces terres de tribus divisées et sans coordination. Dans ce contexte, comment l’islamisation s’est-elle faite ? Comment le changement décisif s’est-il produit ? Comment les tribus berbères sont-elles passées du christianisme, pour une partie d’entre elles, ou paganisme, pour une autre d’entre elles, à la religion musulmane ? Adhésion au nouveau message religieux ou l’intérêt des chefs de tribus et des princes d’embrasser une religion qui consolidait leur pouvoir ?

Il sera développé dans la conférence, à la lueur d’une chronologie marquant les différentes vagues d’invasion des armées arabes, la résistance des berbères aux envahisseurs arabes. Ils ont résisté comme ils l’ont fait face aux romains, vandales, byzantins. Ensuite, pourquoi certaines tribus berbères, comme les Louata et les Zénètes, ont-elles très tôt aidé les arabes et musulmans à s’installer au Maghreb ? Des questions auxquelles nous essayerons d’apporter sinon des réponses tranchantes au moins des interrogations qui soulèvent le flou historique.

L’arabisation historique du monde berbère est un fait indéniable mais contestable. Car, d’un monde presque totalement berbérophone, on est passé aujourd’hui à des régions entières qui se disent arabophone quand elles ne se revendiquent pas de « race arabe ». Alors, l’arabisation du monde berbère est-elle un fait d’ordre ethnique marqué par la présence au Maghreb d’une grande population d’origine arabe. Certes, il y a l’invasion des tribus hilaliennes, mais peut-on parler de colonisation de peuplement ? Ou bien est-elle, un processus qui a conduit les berbères à abandonner leur langue parlée au profit de la langue arabe. Comment ,dans ce cas, ce processus d’abandon de la langue, s’est-il installé dans le monde berbère. Au Maroc et en Algérie, les berbères ont fini par adhérer à l’Islam, mais ils furent, dès le départ, extrêmement méfiants à l’égard de la langue arabe qui s’introduisait doucement dans le tissu social. Cette défiance se poursuit toujours.

 

Omar Hamourit a étudié la philosophie à la Sorbonne Paris 1. A, rédigé une thèse universitaire sur l’histoire et l’épistémologie des sciences ainsi que plusieurs articles et conférences sur l’impact de la science sur la culture.

Passionné de l’antiquité, de l’histoire en général et de la culture du Moyen-Age et plus particulièrement ceux du Maghreb. Il a écrit plusieurs articles sur le processus d’islamisation de l’Afrique du Nord.

L’Association de culture berbère (ACB) : 37 bis rue des Maronites 75020 Paris

 




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Les fantômes du passé font écran au soleil du futur

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Débat

Les fantômes du passé font écran au soleil du futur

Jamais une idéologie n’avait imposé sa domination de la manière que nous connaissons aujourd’hui. Hier et on peut même dire de tout temps, un système imposait ses valeurs par la machine bien huilée de l’enseignement, des médias et des églises. Les réfractaires ou les résistants déclarés se retrouvaient pris dans les filets de la justice qui les met à l’ombre en fonction de leur dangerosité.

De nos jours, quel paradoxe, les mêmes réfractaires ne risquent pas la prison dans le monde dit libre, mais sont pointés du doigt comme des pestiférés pour ne pas dire comme des fous pour avoir émis des opinions qui sortent du cadre prescrit par l’architecture du système. On vote des lois que l’on l’habille proprement mais on lâche la meute pour clouer au pilori celui et celle qui osent démasquer les pharisiens des temps modernes.

On le voit tous les jours dans certains domaines comme la Palestine ou bien les manifestations de rues, un droit constitutionnel. Quand on entend les réactions des idéologues et autres chiens de garde du système, on peut se demander qui des camps opposés est-il devenu fou. Un fou est celui qui pense que son monde fonctionne uniquement selon sa propre logique. Sa croyance ou certitude l’éloigne de la réalité pétrie par tant de variables de la vie.  Ce genre de comportement porte un nom, le déni de réalité. C’est pourquoi sur les plateaux de télé, on regroupe des gens qui pratiquent la langue de bois, une langue préfabriquée dans et par le confort matériel et la bonne conscience généreusement offerts par le système.

Le plus étrange est de découvrir que ce monde du mensonge et du  déni est l’enfant naturel de révolutions qui ont fait faire un saut qualitatif à l’Humanité. Un enfant d’une de ces révolutions, Napoléon Bonaparte, coupable de tant de désastres, avait pourtant l’intelligence (il était un grand mathématicien) d’attirer l’attention de ses troupes et savants de ne point tomber dans les travers de l’arrogance et du mépris. On lui doit cette célèbre phrase « du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent ». Cette déclaration contre le mépris de l’Autre (les Égyptiens bâtisseurs des pyramides) et contre l’arrogance de la grande armée de la révolution, devrait être présente dans les esprits d’aujourd’hui qui nous bassinent avec leurs prétentions à détenir la vérité et décréter la fin de l’Histoire….

Hélas les « détenteurs de la vérité » peuplent aussi le paysage de notre pays. Leurs mépris pour les pauvres (el ghachi comme les nomme un certain Monsieur) et leurs arrogances s’étalent sans vergogne sur la place publique rendant l’atmosphère irrespirable. Ils se prennent pour des ‘’professeurs’’ dont la mission est de faire de nous de bons musulmans. A côté de ces ‘’missionnaires’’, on trouve  des « idéologues » qui nous proposent un récit de l’histoire fantasmé et chauvin et une sociologie rudimentaire qui fait la part belle au conservatisme le plus corseté.

Les piètres connaissances du texte coranique par ‘’nos missionnaires’’ doivent faire pleurer dans leur tombe les philosophes de l’islam (Roumi, Hallaj, Ibn Arabi) dont la lecture et l’interprétation de l’islam nous donnent une idée du haut degré de leur érudition. Leurs textes sur la mystique de l’islam est le fruit d’une expérience intellectuelle après une intériorisation de la parole divine. Et ce n’est pas tout. Leurs textes sont admirables par la virtuosité de leur langue. Il faut dire que la langue poétique du Coran les a sans doute incités à ‘’imiter’’ la langue dudit Coran pour pénétrer les sens cachés et multiples des mots et des métaphores du texte coranique.

Quant à une certaine « élite » d’idéologues, elle nous vend des ‘’discours’’ dignes de la liturgie des églises. Leurs plumes font surfer la pauvre l’Histoire et la modeste sociologie sur l’écume des choses en tournant le dos aux bruits et aux fureurs des mouvements de la vie. La raison ? Ils s’enferment et veulent nous enfermer dans les espaces étriqués du chauvinisme, qu’il soit de nature ‘’identitaire’’, ‘’religieux’’ ou ‘’nationaliste’’.

Au passage, ces trois chauvinismes ont un point commun, le rejet de l’Autre éructé dans un langage aux antipodes de la virtuosité de la langue que l’on trouve dans les grands textes littéraires, religieux ou philosophiques. Ces chauvinismes chantent leur tribu, leur région, leur langue, leur secte religieuse sans manifester la moindre tolérance à l’encontre de l’Autre dont le cœur palpite autrement et vibre pour autre chose.

Cette intolérance doublée en général de l’ignorance des choses explique les malédictions dont le pays est victime. Et cette malédiction n’est pas prête de nous laisser en paix en dépit de productions intellectuelles, certes peu nombreuses et qui plus est noyées dans le flot de la ‘’pensée’’ dominante. L’explication de la persistance de cette malédiction est simple, elle se trouve au début du présent article…. Le système cultive des valeurs féodales devenues caduques par la force du temps qui s’écoule. Sa machine bien huilée remplit sa fonction en attendant le poète qui la fera grincer…. Oui c’est  la connaissance servie par la beauté de la langue qui nous procurera du plaisir et fortifiera l’esprit….

Après que ladite connaissance nous aura promené dans des chemins sinueux parsemés de trous noirs, nous forgerons alors un regard lucide sur le monde. Et à l’issue de ces voyages vertigineux, l’ivresse du soleil de la connaissance, chaude et troublante, se fera sentir. Ce soleil-là nous fera aimer tant de choses invisibles à l’œil nu.

Il offrira aussi tout naturellement à l’aventurier de l’errance, au cabossé de la vie, à l’être qui met en évidence les plaisirs de l’enchantement, oui ce soleil offrira généreusement à tous ceux qui souffrent des ténèbres, le droit de défricher et de s’installer dans un lieu sans muraille, éclairé par la seule lumière des étoiles.

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




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Le bilan de Bouteflika ? Pourquoi faire ?

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Tribune

Le bilan de Bouteflika ? Pourquoi faire ?

Près de 20 ans après avoir été intronisé président, Bouteflika, ou plus exactement ses soutiens et obligés cherchent aujourd’hui le moyen de faire perdurer le régime et le statu quo afin de continuer à profiter, d’user et d’abuser des privilèges et des ressources induites.

Pourtant, tout le monde s’accorde à dire que constitutionnellement Bouteflika ne peut prétendre à un 5ème mandat, sa santé est pudiquement qualifiée de précaire et nul algérien ne l’a entendu exprimer un mot depuis 2012, exception faite bien sûr lorsqu’en 2014 il s’agissait pour lui de dire qu’il voulait malgré tout rester au pouvoir, une fois lors du dépôt de son dossier de candidature au Conseil Constitutionnel où nous l’avons « entendu » péniblement chuchoter  son vœux de rempiler pour un 4ème mandat et une seconde fois lors sa douloureuse prestation de serment à l’issue d’une élection fantôme faite à coup de portraits faisant office de sa présence.

Aujourd’hui qu’il s’agit de nous vendre un 5ème mandat, et faute d’utiliser de nouveau Bouteflika, voilà que ses affidés nous sortent du chapeau la belle trouvaille : le bilan des années Bouteflika !

Ils veulent préparer en nous expliquant que Bouteflika est à l’origine d’immenses réalisations, tellement immenses et structurantes dans la vie des algériens, qu’il leur faut mettre sur pied des commissions de recensement, une sorte de fouille archéologique destinée à prouver que Bouteflika fut et qu’il fut à l’origine de tout !

Ainsi le SG du FLN, mentalement bloqué dans les années 1970, vieux connaisseur et amateur de la langue de bois et de la roublardise annonce la mise en place de 48 commissions (oui rien que ça !) toutes destinées à recenser dans le moindre douar, sous la moindre pierre, dans les grottes et les égouts, les fameuses réalisations de Bouteflika, son père, comme si les algériens ne pouvaient voir et témoigner par eux-mêmes de ces hypothétiques réalisations.

Et comme cela ne suffit pas, voilà que le chef de l’autre parti de l’administration et (en ce moment) accessoirement premier ministre annoncer qu’au nom du gouvernement il allait lui aussi s’atteler à la tâche pour nous prouver que les 19 années de présidence de Boueflika n’ont pas été vaines mais riches en réalisations de toutes sortes. C’est manifestement l’urgence du moment pour l’intermittent premier ministre qui manifestement est en panne comme s’ il n’y avait rien d’autre à faire pour le pays !

Ce n’est pas comme si nos indicateurs n’étaient pas tous dans le rouge et qu’il n’y avait rien d’urgent à entreprendre !

Non, visiblement l’heure est à la préparation du bilan du passé !

Et tous les regards doivent être désormais tournés vers l’arrière !

Tous à vos rétro !

Évidemment, ni Ould Abbès ni Ouyahia, ni Sidi Said ni Haddad,  et pas plus que n’importe quel quidam sur cette terre ne croit vraiment en ces foutaises destinées à occuper le terrain et à préparer le papier cadeau crasseux et chiffonné d’un 5ème mandat tant désiré aussi par eux et pour eux-mêmes.

C’est que l’enjeu est de taille pour Ould Abbès, Ouyahia, Sidi Saïd, Haddad et consorts : le maintien du statu quo qui consiste à parler au nom du président qu’ils sont seuls à entendre parler et à voir réfléchir, travailler, veiller au grain, nommer et dégommer les responsables, présider les institutions, écrire des discours, …

Ce statut quo vaut de l’or pour eux !

Il signifie la continuation du partage de la rente, des revenus tirés du monopole des importations, et autres privilèges comme des soins à l’étranger et la scolarisation de leurs progénitures aux frais du contribuable algérien, …

Alors que l’urgence est à la planification de ce que devrait être l’Algérie dans les 10 à 20 prochaines années, le régime, incapable d’imaginer quoi que ce soit qui puisse aider l’Algérie à sortir de l’impasse dans laquelle il l’a enfoncé, nous bassine maintenant avec son bilan de ces 20 dernières années qu’il ne cesse d’annoncer et pour la préparation duquel il dépense à tout va !

Qu’allons-nous faire de ce bilan du passé pour construire l’avenir ?

Un bilan qui sera comme tous leurs actes fait de faux et d’usage de faux, partiel, partial et invérifiable.

Et quand bien même, qu’il y  a t-il dans ce bilan qui puisse rendre autant fier ce régime ? :

La dilapidation de plus de 1 000 milliards de $ en moins de 20 ans ? la harga à laquelle est désespérément vouée la jeunesse algérienne ? la dépendance organisée aux hydrocarbures ? la rupture de la solidarité nationale à laquelle nous conduit ce régime qui a asséché les ressources du pays ? L’isolement régional et l’insignifiance sur le plan diplomatique ? les fraudes à répétition ? les violations de la Constitution et les entraves aux partis d’oppositions, aux associations et aux syndicats libres et autonomes ? la qualité des soins et le plan d’équipement de nos hôpitaux ? les restrictions aux importations ? le coût de l’autoroute et sa qualité ? le niveau de corruption ? les restrictions aux libertés imposées aux journalistes et aux blogueurs ? …

Alors oui, et sans être « ingrat ou injuste » il y a matière à discuter ce bilan !

Les volumes de réalisations, à supposer qu’ils soient justes, ne signifieront rien sans l’identification du coût réel de celles-ci, sans la connaissance des conditions d’attribution des marchés aux copains et aux coquins, sans la divulgation des commissions et dessous de table, sans le benchmark qui permet de se dire que chaque centime a été utilement et justement dépensé, sans le constat objectif sur la qualité des livrables et les planning associés, …

C’est à l’aune de ces éléments objectifs qualitatifs et quantitatifs que le bilan pourra être fait !

Autrement c’est foutaises et balivernes !

Car pour l’instant les seuls éléments de bilan, sont ceux annoncés par Ouyahia et Bouteflika.

J’en veux pour preuve les assertions du premier ministre lui-même (celui nommé par A Bouteflika lui-même) qui, il n’y pas si longtemps, nous a expliqué que « el mouss wssal lel a3dam » et qu’il n’y avait plus d’argent pour payer les salaires des fonctionnaires, parlementaires compris !

ça c’est un bilan et de surcroit fait par le régime lui-même !

Mais il y aussi cette déclaration toute fraiche prêtée à A Bouteflika lui-même en ce 1er mai 2018 : « Le processus d’édification nationale que nous avons enclenché après le rétablissement de la paix et de la sécurité est confronté, depuis quelques années, aux effets des fluctuations de l’économie mondiale et de la chute des prix du pétrole. Des répercussions qui induisent une baisse des capacités financières de l’Etat et qui nous interpellent quant à notre dépendance excessive, à ce jour, aux hydrocarbures. … Les difficultés financières actuelles de l’Etat sont devenues un facteur incitant à davantage de bonne gouvernance et de rationalisation des dépenses publiques ».

Cela aussi c’est un bilan !

Ne pas avoir anticipé et préparé la sortie progressive de la dépendance mortifère aux hydrocarbures qui entrave le développement du pays !

Gouverner c’est prévoir !

Qu’avez-vous prévu en dehors de votre désir maladif de maintien au pouvoir ?

Qu’avez-vous prévu en dehors de la dilapidation des ressources et des richesses de ce pays ?

Qu’avez-vous prévu pour garantir la pérennité du pays, vous qui pérorez avoir agi activement pour le recouvrement de l’indépendance ?

Qu’avez-vous prévu pour que la jeunesse de ce pays cesse de le fuir au péril de sa vie ?

Qu’avez-vous prévu pour que l’école et l’ensemble des institutions d’enseignement préparent les actifs de demain dans tous les domaines dont celui des technologies, de l’innovation, … ?

Qu’avez-vous prévu …

Rien ? !

Et bien ça aussi c’est un bilan ! Que faut-il ajouter à cela ? Est-il utile de dépenses encore l’argent du contribuable pour coucher noir sur blanc des mensonges éhontés ?

Alors de grâce partez et emportez avec vous votre faux bilan et laissez place aux bonnes volontés pour construire ce pays et le mettre sur les rails du développement et de l’État de droit.

Z. R.

* Membre du Conseil Politique de Jil Jadid

Auteur
Zoheir Rouis*

 




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Le Nobel de littérature 2018 reporté d’un an par l’Académie suédoise

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Un Français au coeur du scandale 

Le Nobel de littérature 2018 reporté d’un an par l’Académie suédoise

Graal des romanciers, poètes et dramaturges depuis plus d’un siècle, le prix Nobel de littérature ne sera pas décerné cette année, victime de la déflagration #MeToo qui a fait imploser l’Académie suédoise.

Le nom du lauréat du prix Nobel 2018 de littérature sera désigné et annoncé en même temps que le lauréat 2019, a annoncé vendredi l’Académie suédoise dans un communiqué, une première depuis près de soixante-dix ans.

Ces derniers « sont pleinement conscients du fait que la crise de confiance actuelle les oblige à un travail de réforme long et énergique », a commenté Anders Olsson, son secrétaire perpétuel par intérim, cité dans le communiqué.

« Nous jugeons indispensable de nous donner du temps pour restaurer la confiance avant la désignation du prochain lauréat », a-t-il ajouté. « Et ce par respect tant pour les lauréats passés que pour les lauréats à venir ».

Créée en 1786 sur le modèle de l’Académie française, l’académie est prise dans la tourmente depuis les révélations du mouvement #MeToo qui l’ont éclaboussée fin 2017.

Ces dernières semaines, six des 18 sages, dont la secrétaire perpétuelle en exercice Sara Danius, ont annoncé abandonner leur fauteuil. Deux membres ne participaient déjà plus depuis longtemps à ses travaux, réduisant à dix le nombre d’académiciens actifs.

Or selon les statuts de l’académie, au moins 12 membres actifs sur les 18 fauteuils sont nécessaires pour choisir un nouveau membre.

 Un Français au coeur du scandale 

Le 25 avril, l’Académie avait déjà annoncé « discuter » d’un éventuel report du prix, « compte tenu de la situation dans laquelle se trouve l’académie, et par égard pour la récompense », avait notamment estimé Peter Englund, l’un des académiciens démissionnaires.

La crise remonte à novembre, en pleine campagne #MeToo, lorsque le quotidien de référence Dagens Nyheter a publié les témoignages de 18 femmes affirmant avoir subi des violences ou des faits de harcèlement sexuel d’un Français, Jean-Claude Arnault, marié à l’académicienne Katarina Frostenson, en retrait depuis.

L’académie a en novembre rompu tout lien avec M. Arnault et son centre culturel Forum couru de l’intelligentsia stockholmoise, qui a lui aussi dû mettre la clé sous la porte à la suite du scandale.

Le parquet criminel de Stockholm a annoncé mi-mars qu’une partie de l’enquête préliminaire ouverte contre lui avait été classée sans suite pour cause de prescription ou faute de preuves. Il s’agit de viols et d’autres agressions présumés commis en 2013 et 2015. Les faits non classés n’ont pas été révélés. Par la voix de son avocat, interrogé par l’AFP, Jean-Claude Arnault se dit innocent.

L’institution est également au coeur d’une enquête financière liée au versement de généreux subsides au centre Forum, dont M. Arnault et son épouse étaient co-propriétaires.

Affaire Salman Rushdie 

Avant l’édition 2018, l’attribution de la plus haute distinction littéraire au monde avait été reportée cinq fois depuis sa création en 1901.

En 1949 -dernier report en date- l’Académie avait décidé de différer l’annonce du lauréat invoquant pour cette année-là qu' »aucune des candidatures ne répondait aux critères énoncés dans le testament d’Alfred Nobel ». Un an plus tard, l’écrivain américain William Faulkner avait reçu les honneurs pour l’année 1949.

D’après les statuts de l’institution, le prix peut être réservé jusqu’à l’année suivante.

Maria Schottenius, critique littéraire pour le quotidien Dagens Nyheter, interrogée par l’AFP, parle d’une « sage » décision prise par l’académie, qui permettra de « combler les fauteuils vides et de revenir avec une académie plus forte », l’année prochaine.

Le roi, parrain de l’institution, a par ailleurs annoncé mercredi une modification des statuts: ses membres, initialement élus à vie, pourront démissionner et ainsi être remplacés de leur vivant. En revanche, la nouvelle mesure n’a pas d’effet rétroactif. 

La dernière fois que la prestigieuse institution a été secouée par une vague de démissions, c’était en 1989: trois membres avaient décidé de laisser leur siège vide, furieux qu’elle ne soutienne pas publiquement le Britannique Salman Rushdie, condamné à mort par l’imam Khomeiny pour ses « Versets sataniques ». Elle avait fini par dénoncer la fatwa 27 ans plus tard.

Auteur
AFP

 




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