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lundi 14 juillet 2025
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Constantine se souvient de Nourredine Saadi

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Hommage

Constantine se souvient de Nourredine Saadi

« J’ai toujours imaginé ma ville de naissance venue de la nuit des temps, comme un des signes de la création attestée. Attestée par trois mille ans – stèles, outils de pierre ou de métal, lampes votives, meules à grain, squelettes, manuscrits -, elle poursuivit son éphémère éternité et, après tant de sièges destructeurs, tant de tremblements de terre, elle semble impassiblement vivre dans l’attente du dernier qui détruirait son rocher. » Nourredine Saadi, La nuit des origines

La ville de Constantine a rendu hommage ce samedi 28 avril 2018 à l’un de ses enfants parmi les plus brillants. Il s’agit de Nourredine Saadi, écrivain et universitaire, décédé à Paris le jeudi 14 décembre 2017 à Paris des suites d’un cancer.

L’hommage s’est déroulé dans la librairie Média-Plus, rue Abane Ramdane en plein centre-ville en présence de la famille de Nourredine Saadi, de quelques amis, d’universitaires, de chercheurs en littérature, d’anciens camarades syndicalistes ou militants, et d’écrivains

Animés par Arezki Metref et Hafid Hamdi-Chérif, la présentation de l’écrivain disparu et le débat qui s’en est suivi n’ont laissé personne indifférent tant la personnalité de Nourredine Saadi était inclassable.

Touche à tout prolifique, il a été tour à tour ou en même temps, syndicaliste étudiant à l’UNEA, il refuse de cautionner le coup d’Etat militaire du 19 juin 1965 de Boumediene ; militant du PAGS, il est arrêté au début de l’année 1970 ; professeur de Droit à l’université d’Alger, il est élu secrétaire général du SNES (Syndicat national de l’enseignement supérieur) avant de quitter l’Algérie en 1994, en pleine décennie noire, suite aux assassinats massifs de ses amis et des menaces proférées contre lui. Installé en France avec sa famille, il obtient un poste de professeur de Droit à l’université de l’Artois à Douai.

Journaliste au quotidien Le Matin, romancier, essayiste, Nourredine Saadi a été, de par ses différentes activités, un grand témoin de la vie de son pays.

    Né donc à Constantine en 1944, il a été très tôt orphelin de mère. De Constantine, sa ville nourricière, il « émigre » à Alger la capitale pour une vie professionnelle, syndicale et militante bien remplie. Puis vient l’exil forcé. Il traverse contraint la Méditerranée et s’installe tout naturellement en France. Se réveille alors de l’autre côté de la mer un lien secret qu’il maintenait avec la littérature.

Sa première tentative est une réussite : « Dieu-le-fit » paraît en 1996 chez Albin Michel et obtient le prix Kateb-Yacine.  Ensuite, il publie « La maison de lumière », en 2000, toujours chez Albin Michel. Le troisième roman sort en 2005 aux Editions de l’Aube et a comme titre « La nuit des origines ».  Ce dernier roman obtient le prix Beur FM.  S’ensuit un recueil de nouvelles intitulé « Il n’y a pas d’os dans la langue » (Editions de l’Aube, 2008).  « Et Boulevard de l’abîme » aux Editions Barzakh en 2017.

Ne se contentant pas de fiction, Nourredine Saadi a également publié des essais parmi lesquels « Koraichi, portrait de l’artiste à deux voix » (Actes Sud, 1998), « Matoub Lounès, mon frère » avec la participation de Malika Matoub (Editions Albin Michel, 1999), « Denis Martinez, peintre algérien » (Le Bec-en-l’air/Barzakh, 2003), « Houria Aïchi, dame de l’Aurès » (Editions Chihab, 2003) et des participations aux ouvrages collectifs Alloula, vingt ans déjà ! (Editions Apic, 2014) et Les années Boum (Editions Chihab, 2016).

 

Auteur
Kamel Bencheikh

 




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Corruption et enrichissement, le fragile château de cartes à l’algérienne

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Tribune

Corruption et enrichissement, le fragile château de cartes à l’algérienne

La gangrène algérienne de la corruption et de l’accaparement des richesses au détriment du plus grand nombre est un château de cartes où celles qui sont au-dessus ne tiennent leur place haute uniquement parce que celles qui sont plus bas les soutiennent d’une fondation solide. Ces dernières savent que si elles lâchent celles du haut, elles s’écrouleraient, écrasées par le poids solidaire de l’édifice. Il y a pourtant une manière pour elles de l’éviter en se débarrassant des étages supérieurs et reprendre une construction plus saine.

Lorsque des situations ne sont plus tenables, lorsque les tensions deviennent insoutenables par le poids de la corruption et de l’enrichissement de certains, les lois humaines, à l’exemple de celles de la physique, interviennent toujours pour rétablir l’équilibre général. Ce sont les soulèvements, les révolutions et les ruptures politiques qui s’en chargent. Il s’agit de lois  universelles et historiques immuables.

Il ne faut pas avoir fait de grandes études en histoire ou en droit public pour prédire une telle situation. L’Algérie est dans la liste des plus grandes déflagrations à venir. C’est une certitude à laquelle n’échappe qu’une seule question, quand ?

Essayons de décrire comment ce château de cartes tient jusqu’à présent et quelle est l’hypothèse de sortie pour éviter un écroulement généralisé dont personne ne souhaite la survenance car le drame atteindrait prioritairement la population démunie.

À l’exception de l’approche préliminaire, nous laisserons aux historiens et aux sociologues des ruptures et révolutions le soin de l’analyse érudite à ce propos pour privilégier une seule observation récurrente des sociétés humaines en crise, très simple à appréhender, soit la solidarité des intérêts, petits et grands, et sa très lourde responsabilité.

L’analyse fondamentale d’Annah Arendt

C’est la première à avoir théorisé le phénomène de la grande folie d’extermination qui a mené vers les camps de concentration et la barbarie des fours crématoires. Pour elle, on ne peut se contenter du procès de Nuremberg et de l’accusation politique et historique des dirigeants, aussi bien de l’Allemagne hitlérienne que du régime de Vichy dirigé par Pétain ainsi que les autres collaborations en Europe.

Chacun, dans sa modeste tâche, se persuade qu’il n’est en rien impliqué dans la gigantesque planification meurtrière. Le policier français qui appréhende les familles juives pour les amener dans un centre de rétention pense qu’il remplit consciencieusement sa mission de fonctionnaire. Il en est de même pour tous les échelons de la hiérarchie.

Le conducteur de la locomotive a l’impression de faire son travail pour lequel il est payé et qu’il effectue de la manière la plus mécanique. Le soldat allemand qui réceptionne les convois, trie et place les infortunés captifs pense exécuter des ordres auquel il prétendrait ne pas pouvoir échapper. Et ainsi de suite dans chacune des minuscules tâches qui ont permis à l’horreur de survenir, dans une exécution collective que chacun ne perçoit pas comme un rouage essentiel ni d’ailleurs, pour certains, d’en soupçonner les conséquences.

Cette terrible analyse nous renvoie à la responsabilité de chacun qui trouvera toujours excuse dans les arguments « je ne savais pas », «que pouvais-je y faire ?», « c’était mon travail normal » « j’avais des enfants à nourrir » et ainsi de suite.

Il est vrai que l’on ne peut demander à tous de jouer les héros. Il est exact que certains ont eu une peur légitime et que d’autres, tout à fait honnêtement, pensaient juste être obligés de faire le travail demandé. Mais dans ce cas, on ne célèbre pas une nation héroïque et courageuse lorsque la libération survient et que tout le monde hurle le chant patriotique, drapeau à la main en dansant frénétiquement et en insultant la barbarie de l’ennemi.

Cette place d’honneur ne peut être revendiquée que par ceux qui ont eu le courage d’affronter la barbarie et l’insoutenable. Non pas forcément en y risquant sa vie, chacun ses possibilités et son destin, mais au moins par un petit geste de refus, une parole de protestation.

C’est parce qu’il y a eu silence et lâcheté des cartes d’en bas que celles du dessus ont pu prospérer et que l’édifice tout entier a pu s’ériger en monstruosité.

La solidarité d’intérêts

Personne ne pourrait imaginer faire la comparaison au premier degré avec des faits historiques qui ne sont pas identiques, bien entendu. C’est la raison pour laquelle nous nous en tiendrons à l’analyse d’Annah Arendt uniquement pour imager le fond de la question. Mais  nous restreindrons immédiatement notre accusation à ceux qui ont un intérêt économique lié et qui, selon leur justification, s’exerce dans la légalité et dans un régime politique porté par des élections.

Et là, nous retrouvons notre cas algérien pour lequel il a fallu un détour assez long pour l’introduire. Depuis que je communique sur les réseaux sociaux, à chaque fois que je fustige les milliardaires offshore algériens, je reçois les mêmes messages, tous de la même nature et qui essaient de trouver argumentaire pour contrer mes propos.

Tous me rétorquent par deux arguments toujours exprimés de la même manière comme une mauvaise excuse préparée par des collégiens qui sentent la réprimande de groupe pour de mauvaises actions.

La première constatation est qu’ils me répondent tous, sans exception « Quelles preuves avez-vous ? », alors qu’à aucun moment je ne parle de corruption individuelle des entrepreneurs. Mon propos est de toujours fustiger des fortunes qui se sont faites avec des amitiés au pouvoir qui délégitime toute richesse, fut-elle conforme aux procédures légales.

D’une part, je ne suis pas inconscient puisque, de France, je suis passible de poursuites pour diffamation. Il est des personnes qui ne se rappellent du droit que lorsque leurs intérêts sont menacés. D’autre part, allez vérifier la légalité dans un pays où la corruption est visible massivement et qui comporte une flopée de comités de lutte contre la corruption qui n’ont rien vu ni entendu ?

La seconde remarque qui m’est opposée est également toujours identique « Pourquoi vous acharnez-vous envers ceux qui apportent la prospérité au pays? ». Il y en a même un qui, à plusieurs reprises, m’a affirmé « vous préférez le régime communiste ? ». C’est tout à fait risible et j’ai ri.

En conclusion, on ressent bien que les plus petits, ceux qui ont quelques petites affaires, un patrimoine ou quelques « petites » devises à l’extérieur (voire plus « grosses ») s’empressent toujours de se justifier alors qu’on ne leur a opposé aucune critique car elles s’adressent manifestement à d’autres.

Et tout cela alors que vous n’avez pas prononcé une seule accusation de corruption à leur égard. Ainsi, on constate qu’il y a une solidarité collective d’intérêts avant même d’accuser qui que ce soit en particulier. Ils se recroquevillent dans une défense corporatiste car, nous l’avons dit, ils ont crainte que le château de cartes ne s’écroule sur eux.

En cela, ils sont responsables et coupables.

La solution des cartes du dessous pour ne pas s’écrouler

Elle est simple, condamner unanimement et avec force les cartes du dessus ainsi que celles du même niveau qui leur semblent dévier des limites du tolérable. Ce n’est pourtant pas ce qui se passe. La crainte que la situation ne se retourne contre tous et, particulièrement contre les cartes du dessous, par définition plus exposées à l’écrasement, crée une solidarité par le silence coupable si on veut être mesuré, par la compromission si ont veut exprimer la réalité.

Pourquoi l’ensemble des entrepreneurs algériens n’exigent pas que la clarté soit faite avec des mesures comme celle de l’adhésion au système international d’échanges des données bancaires récemment signé par un grand nombre de pays ?

Aucun ne pourrait échapper à l’examen de ses comptes bancaires détenus dans les pays signataires car, contrairement au système précédent, l’échange est automatique et ne saurait être bloqué par la volonté d’un l’État ou de son système judiciaire à ses ordres pour des raisons que nous pouvons deviner. Pourquoi, une fois pour toute, ne se débarrassent-ils pas de cet abcès monstrueux que constituent des richesses stratosphériques dont la population doute, si ce n’est de la légalité en tout cas de la légitimité ?

Aucun d’entre eux ne risque quoi que ce soit puisque le marché libéral autorise les richesses et certains transferts de fonds. Que risquent-ils à l’exiger pour se débarrasser définitivement du danger de déflagration qui les menace ? Ils perdraient beaucoup à se taire, parfois tout et seuls ceux qui ont pris leurs sages précautions pourraient protéger leur patrimoine interne et offshore (pour un moment).

Pourquoi ne demandent-ils pas, au moins, une séparation de traitement entre l’origine strictement privée des fortunes et celles qui se sont bâties par des appels d’offres publics ou par l’entremise de fonctionnaires et de familles de fonctionnaires ? Ce qui d’ailleurs ne les feraient pas échapper aux lois de la république mais atténuerait très sensiblement l’acharnement de la société à leur égard lorsque tout s’écroulera, tôt ou tard. Les révolutions et soulèvements sont, par définition, incontrôlables et souvent injustes dans leur coup de balai.

Tout cela est envisageable, les soulèvements des peuples les mieux réussis sont ceux qui ont accepté une transition et ont prévu ce qui doit être poursuivi pénalement, sans état d’âme, et ce qui doit être réintégré dans un circuit national vertueux.

Il est urgent que ces cartes du dessous commencent à se poser la question de leur survie. Quel intérêt à prendre un si énorme risque alors que seules les cartes du dessus ont des garanties financières pour s’en sortir offshore ?

Si la solidarité d’intérêts continue en Algérie, nous tomberions dans l’éternel discours de cour de récréation que sont les lendemains douloureux avec ces propos mainte fois entendus : « Ce n’est pas moi, monsieur, c’est lui, c’est les autres !», « Pourquoi moi seulement, monsieur, et les autres ? »…

Chacun doit aujourd’hui se positionner sur sa responsabilité à ne plus hypothéquer son bien  en cas de retournement de situation qui est aussi inévitable que les séismes pour faire disparaître la tension gigantesque accumulée dans les failles terrestres.

Et la faille, en Algérie, est devenue gigantesque.

S. L B.

PS : la garde à vue de l’intouchable Bolloré nous a permis cette semaine, de comprendre de nouveau qu’aucun Empire bâti dans les failles profondes du système africain n’est à l’abri. La légalité des transactions n’est pas en cause, c’est à la justice de le décider, mais celle de la dangerosité de certaines amitiés et  de l’énormité des richesses accumulées sur des économies qui ne peuvent même pas assurer les subsistances de base aux populations et dont les régimes politiques sont des plus détestables.

 

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




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La désignation élective présidentielle d’avril 2019 (III)

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Manoeuvres au sommet

La désignation élective présidentielle d’avril 2019 (III)

Les Algériens vont voter sur le portrait de Bouteflika en 2019

Il est évident que la succession présidentielle va structurer la vie politique nationale jusqu’au dénouement d’avril 2019, quoiqu’en pensent les prétendants au graal et leurs cervidés, qui sont déjà en ordre de bataille (1) avec l’installation officielle de « la commission de rédaction du bilan des réalisations des quatre mandatures » par D. Ould-Abbès, pour justifier l’utilisation des quelques « 1.000 milliards de dollars, engrangés par notre pays depuis 1999 » ! Mais la première pierre de cet édifice, c’est très certainement la question de l’état de santé du Président elliptique et de ses capacités physiques et intellectuelles à assurer ses missions constitutionnelles, question qui d’ailleurs se pose depuis son AVC, tant au niveau national qu’à celui international (2). Et pour répondre à cette question, rien ne vaut l’expertise d’un médecin déformé en ex-RDA (3) et d’un ludovicien (4) qui, tels des phénix, renaissent de leurs cendres, « au bon moment » à l’instar des rois mages en Galilée (5). En effet, ils affirment, tour à tour et en duo, que chef de l’Etat est “en possession de ses moyens  intellectuels”.

Plus encore, L. Brahimi (6) martèle que “le président de la République est au courant de tout ce qui se passe dans le pays” aussitôt relayé par D. Ould-Abbès qui confirme que le Président est “au courant de tout” et suit “au moindre détail” tout ce qui se passe dans le pays ! Mais, comme pour s’en convaincre lui-même, L. Brahimi (7) enfonce le clou en déclarant, dans Algérie diplomatique, que le Président est « le seul décideur » dans le pays… et qu’«il jouit de toutes ses facultés mentales et intellectuelles. Sa mémoire est très forte et c’est lui qui me rappelle, parfois, des dates et des personnes. Hormis sa voix éteinte, il est en bonne santé. Il gouverne, gère et suit les dossiers et les affaires du pays » ! Une question se pose : Qui, de L. Brahimi et de D. Ould-Abbés ou du Président A. Bouteflika, a la santé la plus dégradée ? La réponse est évidente mais là n’est pas la question. Ces deux acolytes en déduisent, en cœur, que le pouvoir n’est donc pas vacant et en conséquence, ils suggèrent qu’un cinquième mandat ne peut être que salutaire pour l’Algérie… pour eux-mêmes et pour les intérêts qu’ils représentent !

Le scénario devient donc récurrent, à chaque fois que le Président disparaît peu ou prou des radars médiatiques, pendant une durée jugée inquiétante, des « personnalités externalisées » lui rendent une « visite de courtoisie » à durée variable puis rassemblent la presse pour lire son bulletin de santé et rassurer le peuple. « Tout va bien dans le meilleur des mondes » ! A part que cette fois, un des deux oracles est sorti des « sentiers battus » et a développé un argumentaire en la forme d’un réquisitoire, pour détruire toutes les critiques au 5éme mandat, qui montent dans les oppositions, dans l’opinion publique nationale et surtout internationale.

En effet, L. Brahimi commence par l’essentiel, à ses yeux, à savoir l’institution militaire (corps de bataille et services de sécurité) en déclarant de manière péremptoire « qu’actuellement A. Bouteflika est le dirigeant réel du pays et il est le chef des forces armées » en ajoutant qu’« avec sa décision d’éloigner l’ancien chef d’état-major, le général M. Lamari et l’ancien chef du DRS, le général de corps d’armée M. L. Mediene dit Toufik (8), il a mis en place les bases d’un état civil et il a prouvé qu’il était le Président réel avec toutes les prérogatives dont ne jouissaient pas les autres Présidents ». Cependant, il ne pipera pas un seul mot sur l’actuel vice-ministre de la défense et chef d’état-major, grâce à qui cette opération a pu se réaliser (9)… avec succès ! A suivre son raisonnement, ce dernier n’aurait absolument aucun poids politique ni dans l’exercice du pouvoir actuel et encore moins dans la succession anticipée ou à terme. Dont acte ! Lorsqu’il évoque l’« état civil » mis en place par l’actuel Président, L. Brahimi évite d’aborder sa nature et la manière dont il est exercé, en termes de liberté individuelle et collective, de légitimité populaire, de démocratisation des institutions, d’existence réelle de contrepouvoirs et d’éradication des passe-droits et de la corruption.  Sa définition implicite de l’« état civil » est donc un simple transfert de pouvoir de l’institution militaire à une institution civile oligarchique, incarnée par le seul Président de la république, qui détient, sans partage, tous les pouvoirs (10). Cela ressemble étrangement à une version moderne d’un pouvoir Caïdal qui a imprégné son enfance et sa jeunesse (11) et que notre pays a vécu durant les colonisations ottomane et française.

Au niveau géopolitique, L. Brahimi s’aventure en développant, dans son intervention, une version très archaïque des relations internationales (12) mais n’oublie pas d’absoudre le Président A. Bouteflika (et lui-même, en même temps) du contentieux algéro-marocain, tout en stigmatisant l’institution militaire avec des arguments pour le moins ubuesques, lorsque l’on sait le nombre d’années que ces deux personnes ont passé à la tête de la diplomatie algérienne ! Enfin, plaider la simple « réouverture des frontières terrestres » (13) avec le Maroc, comme stratégie diplomatique, quand on connaît la complexité et la densité du dossier, est pour le moins déséquilibré mais néanmoins affligeant, quand on sait que c’est exactement là où le Maroc et son allié français, veulent nous conduire, alors que l’UE considère que les émeutes du « pain » des régions frontalières (le Rif) sont plus dangereuses pour leur sécurité, qu’une « guerre régionalisée » (14).

En outre, si d’aventure cette posture venait à être mise en œuvre, elle consisterait, pour notre pays, à abandonner, ipso-facto, tous les principes et la doctrine qui ont forgé et nourri notre politique étrangère, depuis la guerre de libération nationale jusqu’à aujourd’hui et à occulter les problèmes multiples que pose la cohabitation frontalière avec le premier producteur au monde de cannabis (15) ! L. Brahimi (16) est donc venu porteur de la feuille de route, que les puissances étrangères, qu’il représente, exigent du Président A. Bouteflika, pour qu’elles acceptent son cinquième mandat, sachant pertinemment qu’il a excellé, dans ce genre d’exercice de médiation, durant des années. Nous sommes donc fondés à nous poser des questions pour savoir si les intérêts, biens compris, de notre pays, sont pris en compte, à moyen et long terme, par cette feuille de route ? Quelles sont les garanties promises aux puissances étrangères (17), en contreparties de la mise en œuvre cette feuille de route ? Qui en sera le premier bénéficiaire et quels seront les impacts géopolitiques, économiques et sociaux pour notre pays et dans la région ? Ces questions et bien d’autres, méritent un détour, du côté de… l’Ile Saint-Louis (18).

La seconde pierre angulaire obligatoire dans l’édifice scénique pour que se joue la partition de la désignation élective d’Avril 2019, c’est « la présence physique sur le terrain », du Président de la république, afin de préparer une campagne électorale d’où il sera physiquement absent, scénario politique unique au monde, où un candidat ne faisant ni campagne ni discours se présente aux élections et est assuré de les gagner ! Pour cela, il va se contenter de désigner, parmi sa clientèle, ceux qui sillonneront le pays (et l’étranger) pour porter son message électoral en vue du cinquième mandat gagné largement, à n’en pas douter (19). Dans le montage scénique de cette « pièce théâtrale réelle », il est programmé un certain nombre de visites dites « d’inspection et de travail » situées dans la couronne algéroise (à l’instar de celle effectuée au métro d’Alger et à la Mosquée Ketchaoua…) de manière à ancrer des images subliminales, dans le conscient collectif de la population, d’un Président actif, sain de corps et d’esprit et donc… éligible à un autre mandat ! Ce qui a été considéré comme des maladresses imputées, qui à F. Ksentini, B. Tliba, M. Benzaim et même celles feintes de D. Ould-Abbès, dans l’annonce prématurée de la candidature du Président (20), n’est plus d’actualité aujourd’hui… le « coup étant déjà parti » on se passera de l’effet de surprise. Il s’agit maintenant de le rattraper, sans faire d’erreurs ni dans le casting ni dans le déroulement séquentiel du processus (21), jusqu’à l’annonce de sa victoire, par le Conseil constitutionnel, pour une cinquième mandature.

Le troisième étage de la fusée électorale se construit autour du bilan des quatre dernières mandatures, que doit réaliser D. Ould-Abbès « en interne ». En effet, il vient de déclarer que « des rapports de toutes les mouhafadhates du parti, étayés de ceux émanant d’institutions officielles et d’experts » ont été présentés à la Commission de rédaction pour être exploités dans l’élaboration d’un document sur les réalisations du Président Bouteflika de 1999 à 2019 ». Il a annoncé « la tenue d’une réunion élargie pour la lecture de la première mouture de ce document qui sera transmis au Président Bouteflika puis au Comité central du parti… avant le Ramadan prochain » ! Enfin, il conclut que « les réalisations enregistrées constituent une motivation supplémentaire pour apporter au Président A. Bouteflika un soutien fort, afin de poursuivre et parachever son programme de développement et de réformes, base solide pour l’application de la nouvelle feuille de route 2020-2030 », qui sera d’une « authenticité à toutes épreuves » (22).

Sauf que le SG du FLN oublie, qu’une fois ce rapport établi et publié, il risque de se retourner contre ses concepteurs et remettre en cause, très gravement, la candidature présidentielle, elle-même. En effet, il est de notoriété publique que chacune des réalisations (projets d’investissement du programme du Président de la république), contenue dans ce bilan est entachée d’une affaire de détournements, de mauvaise gestion voire de corruption, plus ou moins importante, qui a fait l’objet d’un procès devant la justice algérienne ou à l’étranger sans compter celle encore en cours d’instruction. En outre, des personnes physiques et morales, proches du clan présidentiel ou affichées comme telles, sont incriminées dans ces différentes affaires, ce que les oppositions ne manqueront pas de stigmatiser. Faut-il donner quelques exemples pour nous en convaincre ? Dans le secteur du BTPH, fer de lance du « programme économique du Président de la république » des scandales financiers (détournements et ou corruption) ont fait l’objet de procès retentissants et continuent encore de le faire, dans quasiment tous les projets du secteur, comme le projet d’autoroute Est-Ouest, fleuron des quatre mandatures, qui a vu toute la hiérarchie du commandement ministériel être trainée devant les tribunaux, à l’exception du Ministre, pendant que les corrompus et les corrupteurs se pavanent à l’étranger.

Les scandales à l’ENPI, principal donneur d’ordre dans la réalisation de logements, ont défrayé la chronique. Enfin, les malversations dans l’affaire de la réalisation de l’aéroport par l’ENNA bouclent une partie de la liste ! Faut-il rappeler l’échec de la politique d’élimination de la forte dépendance aux hydrocarbures et les procès de Sonatrach I, II, III… qui ont décapité l’encadrement de l’entreprise et provoqué le départ du ministre de l’énergie. Doit-on déterrer l’affaire ENI Saipem, jugée en Italie, celle relative à BRC, avec ses ramifications à l’international (jugée au tribunal militaire de Blida) et la construction d’usines d’ammoniacs, par le conglomérat espagnol Fertiberia (Villar Mir) ou encore celle de SNC-Lavalin et son contrat avec Sonelgaz. Faut-il revenir sur l’affaire Khalifa (et ses complicités), sur celle de la BNA, sur les dilapidations des financements effectués par les banques publiques (BEA et CPA) et ceux effectués dans le cadre du FNDA, les détournements du foncier agricole, industriel et résidentiel…

Dans la téléphonie, peut-on oublier l’affaire du rachat de Djezzy du groupe Sawaris qui se terminera par des poursuites devant les tribunaux suisses, ainsi que le nombre de PDG d’Algérie télécom, jetés en prison. La liste est encore très longue et la tentative de justification des 1.000 Milliards de US$ engloutis durant les quatre mandatures, semble une entreprise à double tranchant et il faudra bien du talent, à ceux qui ont été désignés pour la confection de ce rapport, pour ne pas transformer, cette œuvre de prosélytisme et de propagande électorale, en un véritable réquisitoire à l’encontre de vingt ans de gestion, sans partage, du clan présidentiel, que le peuple aura enfin entre les mains et qu’il pourra réellement juger (23) !  

Le dernier étage de la fusée électorale, se trouve dans le logiciel en charge de gérer une défection de dernière minute (naturelle ou provoquée) et qui nécessiterait un « plan B ». Maintenant que la candidature du Président est quasi certaine, désirée par lui ou par son clan, et après que les fausses rumeurs relatives à sa non candidature (24) ne se soient éteintes par cela même qui les ont propagées, il va falloir obtenir une « moubayaa générale et inconditionnelle » de tous les clans, y compris ceux opposés à sa candidature (25). Il est donc temps de passer à l’ingénierie de détail de la cinquième désignation élective présidentielle d’Avril 2019, saupoudré avec des partis alibis qui se feront payer chèrement leur participation, comme d’habitude. Le choix des équipes et des hommes devient, dès lors, une séquence incontournable, avec toujours les mêmes techniques, qui consistent à procéder à des « retouches » à doses homéopathiques, de manière à toujours maintenir des équilibres précaires pour conserver la haute main sur le pouvoir décisionnel, tout en déstabilisant l’adversaire par l’imprévisibilité des décisions. Le dernier « remaniement ministériel », par exemple, entre dans le cadre de cette démarche rusée qui consiste à faire croire l’inverse de ce que l’on fait en réalité. En effet, seul un handicapé politique n’arrive pas à comprendre que ces retouches sont dirigés, avant tout, contre le Premier ministre et ceux qui le soutiennent à la marge.

En effet, A. Ouyahia n’a obtenu aucune des propositions de ministres qu’il a demandé pour pouvoir « gérer » son propre gouvernement mais, en plus, tous ses alliés ont été éliminés et ses adversaires ont été consolidés (26) ! Mais, là où certaines analyses politiques et autres personnages bien-pensants, se trompent, du tout au tout, c’est lorsqu’ils affirment que « le maintien du Premier ministre est un signe de consolidation de son pouvoir » ! En fait, A. Ouyahia, « l’ennemi intime » du Président, est devenu un fusible, entre ses mains, qu’il utilisera, le moment voulu et notamment, si la situation économique et sociale se détériore significativement, avec des émeutes généralisées. D’un autre côté, « libérer » le Premier ministre de sa charge, dans l’immédiat, serait considéré comme un désaveu de la politique économique menée par A. Ouyahia au nom du Président de la république !

C’est donc prendre le risque de discréditer le Président lui-même et laisser le Premier ministre aller rejoindre, ouvertement, le clan de tous ceux, nombreux dans la classe politique, qui souhaitent, en silence, une autre alternative que celle d’un cinquième mandat ! C’est, de loin, le scénario le plus périlleux et le plus dangereux pour le clan présidentiel car dans ce cas d’espèce, il devra forcément déboucher sur des règlements de comptes sanglants et dévastateurs, pour le clan présidentiel et ses alliés, de manière à purger vingt années de pouvoir absolu. Cette éventualité, nous l’avons vécu après le départ de H. Boumediene, celui de C. Bendjedid et de L. Zeroual, avec ses charrettes de personnages livrées à l’échafaud réel ou symbolique.  Maintenir le Premier Ministre, dans cette position d’ »équilibre instable » tout en lui faisant caresser le rêve de figurer en pool position des successeurs éventuels, à la présidence, parait la posture la plus rusée, du clan présidentiel, pour ne jamais perdre l’initiative politique sur les autres clans et sur les partis de la coalition présidentielle, qui sont toujours prompts à soutenir le plus fort (maa el-ouakef) et à développer leurs capacités de nuisance, à la demande.

Les manœuvres réelles ont débuté, un peu trop tôt, pour le clan présidentiel. Il y a manifestement une volonté de crédibiliser la prochaine élection présidentielle, considérée par certains partis politiques comme jouée d’avance. Il y a manifestement une volonté de crédibiliser la prochaine élection présidentielle, considérée par certains partis politiques comme jouée d’avance. Mais il faudra faire avec, dans une bataille où tous les coups seront permis. Tentons d’en comprendre l’accomplissement de cette orthopraxie.

M. G.

Notes

(1) Toutes les « rock stars » ont été mobilisées, par D. Ould-Abbés, dans une « commission » pour dresser le bilan divin de vingt ans de gestion idyllique de notre pays par le Président elliptique, pour préparer la campagne du 5éme mandat. Cette commission se transformera, dès le début de l’année 2019, « en une instance nationale de suivi des programmes du Président pour la période de 2020-2030 !». Pour Saïd Sadi « il ne faut pas se leurrer, sauf miracle, pourvu qu’il advienne, c’est parti pour un cinquième mandat ».     

(2) La France est le seul pays au monde qui connaît parfaitement l’état de santé du Président A. Bouteflika puisque ce dernier s’est fait soigner à l’hôpital militaire du Val de Grace puis à celui de Grenoble où est installé son médecin traitant.

(3) Se prétendant Moudjahid et condamné à mort, médecin (certains disent brancardier) formé en ex République Démocratique Allemande, D. Ould-Abbés nous a certifié à plusieurs reprises que le Président « allait marcher de nouveau, sous peu » ! Attendons et prions.

(4) Descendance capétienne prouvée du roi Louis IX (dit Saint Louis) de descendance ludovicienne. La dynastie capétienne est considérée comme la plus ancienne dynastie des rois de France. Les habitants de l’île Saint-Louis (île située sur la Seine, dans le 4e) sont les Ludoviciens.

(5) Traditionnellement on nomme  Rois mages les visiteurs figurant dans un épisode de l’Évangile (selon Matthieu) qui ayant appris la naissance de Jésus, viennent « d’Orient » guidés par une étoile pour rendre hommage « au roi des Juifs » et lui apporter à Bethléem des présents d’une grande richesse symbolique : or, myrrhe et encens. Les Rois mages sont célébrés le 6 janvier, jour de l’Épiphanie.

(6) Selon Mokdad Karoui, L. Brahimi est natif de Birghbalou, en 1934, près de Tablat, dans la Wilaya de Médéa. Il est fils de Caïd et a étudié en France. Il débute une carrière d’ambassadeur dès l’indépendance de l’Algérie (Indonésie, Royaume-Uni, Egypte, ligue arabe). Il sera Secrétaire Général puis Ministre des affaires étrangères et représentant spécial des Nations-Unies. Il sera fait Docteur honoris causa de la faculté de Sciences Politiques de Paris (France).

(7) Selon certaines indiscrétions, L. Brahimi fait parti des rares résidents de l’île Saint-Louis qui comptait 2.426 habitants en 2013. Le palais de l’Élysée, situé au no 55, rue du Faubourg-Saint-honoré (8e), n’est pas très loin.

(8) N. Beau considère qu’A. Bouteflika « a réussi sur une période s’étalant sur 16 ans à laminer l’islamisme politique. Après les avoir utilisés, divisés et combattus, en maniant avec brio la tactique de la zizanie, la manipulation et les fausses alliances pour les affaiblir. Le Président a su avec eux comme avec le DRS (services secrets) du général Toufik jouer à l’étrangleur ottoman et a été finalement leur fossoyeur ».

(9) Mettre fin à l’influence de l’institution militaire dans le pouvoir par l’entremise de son nouveau commandant qui cumule, pour la première fois dans son histoire, la charge de Vice-ministre de la défense et chef d’état-major, semble être la voie royale pour atteindre un « état civil » !

(10) Les dictateurs habillés en tenue civile ou en tenue militaire, restent des dictateurs dans l’exercice du pouvoir. L’illusion d’un « pouvoir civil » où l’institution militaire n’aurait plus droit au chapitre est une autre régression, peut-être encore plus pernicieuse, selon M. Benchikou.

(11) Durant la colonisation, le caïd, assisté de khojas, est un fonctionnaire placé à la tête d’un douar. La France a consacré cette fonction puis elle y a mis fin par les arrêtés du 20 Mai 1868 et du 24 novembre 1871. Elle réapparait sous l’appellation adjoint municipal indigène dans le décret du 24-12-1870 et les arrêtés du 13 avril 1898. Enfin, elle prend le titre de caïd dans les décrets du gouvernement général en février et août 1919. Le Caïd a une fonction de police : renseignement de l’autorité municipale, recouvrement de l’impôt, contrôle de l’état civil des musulmans. Ils sont recrutés dans les familles aristocratiques ou parmi les anciens militaires. Les plus célèbres sont les caïds Saïd Ben Ahmed Abbas, Hadj Ben Sadok et le bachaga Boualam

(12) Ses thèses reposent sur le rapport de force construit à Yalta et n’intègre ni les derniers événements saillants  (sommet de Malta, chute du mur de Berlin, guerres du Golf et attentats de New-York) ni les institutions et les acteurs nouveaux (Chine, le terrorisme, l’Otan, les BRICS…). C’est pour cela qu’il a été mis fin à ses fonctions onusiennes.

(13) Il ne faut pas oublier que les frontières aériennes et maritimes demeurent toujours ouvertes et que le commerce algéro-marocain, statistiquement, a augmenté depuis le fermeture de la frontière terrestre.

(14) Al-Quds Al-Arabi affirme que la hantise de Bruxelles « sont les soulèvements sociaux au Maroc. Ils peuvent être plus dangereux qu’une guerre entre Rabat et le Front Polisario». Ce conflit « n’affectera pas non plus l’approvisionnement en énergie de l’Europe… ni n’entrainera des exodes importants de populations vers l’Europe… et les dommages collatéraux seront donc quasiment nuls ». L’Union européenne pense même que le Maroc est en train de bluffer. Les Européens sont beaucoup plus attentifs à l’évolution de la situation dans le Rif et à Djérada car «des soulèvements du pain sont plus dangereux pour la sécurité de l’Europe».

(15) Ce trafic est évalué par l’UE à un « chiffres d’affaires » de quelques 2 Milliards de US$ par an.

(16) L. Brahimi (une des rares personnalités qui rencontre régulièrement A. Bouteflika) n’a pas tari d’éloges sur les réalisations du ministre de la Justice T. Louh, faisant d’une pierre deux coups.

(17) N. Beau affirme que « le général Tartag est en tournée dans les émirats du Golfe (Dubaï et Abou Dhabi), « aussi pour vendre » la candidature de Saïd Bouteflika aux héritiers du cheikh Zayed, avec lequel A. Bouteflika, lorsqu’il était en exil, avait noué des liens durables. Des sondages posent des questions sur de hauts responsables politiques algériens pour connaître l’opinion générale qui se dégage par rapport au pouvoir. Sont notamment cités les hauts gradés de l’ANP, le chef du gouvernement, le frère du Président. D’autres questions concernent les choix politiques, notamment la décision du président Bouteflika de se porter candidat à sa propre succession, sont posées.

(18) L’ambassadeur de France à Alger ne s’embarrasse pas des règles protocolaires pour faire monter les enchères publiquement. En effet, il tire sur les personnalités du pouvoir qui, selon lui, utilisent divers circuits mafieux pour consolider leurs privilèges indus. Les menaces et autres représailles sont donc à peine déguisées pour manifester son mécontentement et celui de la France qui entend peser, de tout son poids, sur les présidentielles.    

(19) Juste pour l’humour, on peut, d’ores et déjà, se prononcer sur les scores qui vont être affichés, dès le premier tour. L’essentiel portera essentiellement sur un niveau de participation crédible (entre 50 et 55%) et une victoire, à la Pyrrhus (roi des Molosses), se situant entre 70 et 80%, selon le souhait présidentiel !

(20) En fait, il ne s’agit pas de maladresses mais d’une volonté de forcer la candidature du Président (même contre sa propre volonté et de celle de sa famille), au cas où ils auraient la mauvaise idée de ne pas rempiler et d’aller s’installer dans un pays d’accueil sûr (dans un pays du Golf). En effet, tous les oligarques et autres apparatchiks qui ont profité des largesses du pouvoir, en accumulant des fortunes colossales, considèrent que l’actuel Président représente leur unique garantie de conserver leur fortune et leurs privilèges, sans avoir à rendre de comptes à quiconque ni pour le passé ni pour le présent. Quant à l’avenir, ils le construiront… avec lui.

(21) D. Ould-Abbés a déclaré « j’ai appelé à la continuité, pas au 5e mandat ! » tout en réaffirmant que « son parti n’a pas appelé à un cinquième mandat, mais à la continuité ». Enfin, il ajoute « je n’ai fait que transmettre les doléances de la base militante (qu’il évalue à 700.000). La décision finale revient au président ».

(22) L’histoire se répète, puisque C. Bendjedid, a usé du même stratagème suites aux émeutes d’Octobre 1988, à travers les réseaux du FLN. La suite, nous la connaissons !   

(23) Si ce document venait à être confectionné, la population aura, pour la première fois, depuis 1999, la possibilité de juger sur pièce les quatre mandatures. La comparaison entre ce document et la réalité vécue, va certainement entrainer un gap politique dont nul ne peut mesurer l’ampleur et la réaction qu’il va susciter.

(24) Algérie patriotique «fait état de rumeurs incessantes et persistantes, sur un éventuel refus de la famille d’A. Bouteflika de cautionner un nouveau mandat ». Cette nouvelle ruse a pour seul but d’entretenir un « doute évident » sur le 5e mandat. Les annonces prématurées ont chamboulé l’agenda du clan présidentiel. Il est donc impératif de commenter abondamment les leurres comme celui de la Fête de la victoire : « La scène politique doit connaître une diversité, une confrontation de programmes dans la course au pouvoir ». Certains y voient comme un message d’abdication !

(25) On prête à A. Belkhadem l’outrecuidance de mener une campagne clandestine, afin de récupérer le FLN comme base arrière de manière à se présenter à  la présidentielle. Affaire à suivre !

(26) Ponce Pilate n’a pas hésité à crucifier Jésus de Nazareth et à libérer Bar Abbas, au nom du peuple juif, incité par les gardiens du Temple, tout en rejetant sur eux, la responsabilité de sa décision.

Auteur
Dr Mourad Goumiri, Professeur associé.

 




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Qui dit vrai sur la viande française : Ghoulamalah ou le ministre de l’Agriculture ? (Vidéo)

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Polémique en vue du ramadhan

Qui dit vrai sur la viande française : Ghoulamalah ou le ministre de l’Agriculture ? (Vidéo)

Dès que le ramadhan arrive, on ne parle plus que consommation ! En en l’espèce nos huiles ne brillent pas par un savoir-faire en matière de communication. Abdelkader Bouazghi, le ministre de l’Agriculture, lui a affirmée que « l’Algérie n’importera pas de viande à partir de la France ». Voilà que Bouabdellah Goulamalah vient mettre son grain de sel pour dire que l’Algérie importe la viande française. Et tenez-vous bien certifiée halal par les imams de la Grande Mosquée de Paris. Alors accordez vos violons Messieurs. 

Pendant qu’on consomme sans réfléchir, l’Europe veut augmenter son exportation de viande de 30% vers l’Algérie.

 

Auteur
La rédaction

 




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Perturbation des vols d’Air Algérie pour la France, samedi et dimanche

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Transport

Perturbation des vols d’Air Algérie pour la France, samedi et dimanche

La compagnie aérienne nationale Air Algérie a annoncé samedi de « fortes perturbations » sur ses vols vers la France suite à un mouvement social des aiguilleurs du ciel du secteur de Marseille,  a indiqué à l`APS la responsable de la communication de cette compagnie, Mounia Bertouche.

En conséquence, plusieurs vols programmés de et vers la France y sont touchés pour les journées de samedi et dimanche, a-t-elle avisé.

Auteur
APS

 




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L’UE interdit trois pesticides dangereux pour des abeilles

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Environnement

L’UE interdit trois pesticides dangereux pour des abeilles

L’Union européenne s’est prononcée vendredi pour l’interdiction de trois insecticides néonicotinoïdes, jugés responsables de la baisse du nombre d’abeilles et de bourdons constatée ces dernières années.

Il s’agit de l’imidaclopride, produit par l’allemand Bayer CropScience, du clothianidine de Takeda Chemical Industries et Bayer CropScience, ainsi que du thiaméthoxame du suisse Syngenta.

Ces insecticides seront interdits pour toutes les cultures en plein champ mais autorisés dans les serres, a précisé la Commission européenne dans un communiqué.

Une majorité qualifiée d’Etats membres – au moins 16 pays sur 28 représentant 65% de la population – a apporté son soutien à la proposition de la Commission européenne.

L’UE avait déjà imposé en 2013 des restrictions pour ces trois insecticides, décision contestée en justice par Bayer et Syngenta devant la Cour européenne de justice qui rendra sa décision le 17 mai.

Le groupe Bayer a déploré “une journée noire pour les agriculteurs et un mauvais choix pour l’Europe”.

L’association “Les Amis de la Terre” a salué pour sa part une “énorme victoire pour les abeilles et pour l’environnement”.

Les néonicotinoïdes, également nocifs pour les pollinisateurs sauvages (bourdons, papillons), font l’objet d’un moratoire partiel en Europe depuis la fin de 2013 : trois molécules (l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxame) sont interdites sur la plupart des cultures (tournesol, maïs, colza), sauf sur les céréales à paille, l’hiver, et sur les betteraves.

Auteur
Avec Reuters

 




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Etre président dans une république, ce n’est pas transmettre des lettres !

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Tribune

Etre président dans une république, ce n’est pas transmettre des lettres !

« Les pauvres qui veulent ne faire société qu’avec les riches sont haïs de ceux qu’ils abandonnent et méprisés de ceux qu’ils veulent imiter. » Oliver Goldsmith

« N’imitez rien ni personne ; un lion qui copie un lion devient un singe. » Victor Hugo 

« En voulant imiter la démarche de la perdrix,  le corbeau a du coup oublié sa propre démarche. » Proverbe algérien

Appréhendant  des lendemains difficiles, certains partis politiques, pour préparer le terrain, lancent des appels à un 5eme mandat pour Bouteflika ; et des esprits « bien éclairés » leur ont emboîté le pas. C’est clair, qu’Ils ne le font nullement pour l’avenir de l’Algérie, mais davantage pour maintenir le statu quo et brouiller les cartes afin de préserver leurs privilèges.

Certains « experts » techniques sont aussi, brusquement sortis de leur torpeur pour voler au secours du pouvoir, défendre le bilan présidentiel et justifier ses carences.

Ils étalent leur « connaissances » et veulent nous faire admettre tacitement que cette bérézina n’est due qu’à certaines lacunes, et que dans l’ensemble il y a eu un progrès énorme grâce à Bouteflika !!

Que les solutions, pour sortir de cette impasse « passagère », sont purement techniques ; et qu’avec quelques réformettes économiques  à la hussarde et un sacrifice (toujours) du peuple tout rentrera dans l’ordre.

Pourquoi avoir attendu alors tout ce temps et ne pas avoir appliqué ces solutions miracles auparavant ?

Implicitement, ils disculpent ce pouvoir oligarchique. En clair, ce n’est nullement sa responsabilité mais celle de la conjoncture et des algériens. Et que le maintien du président actuel pour un autre mandat est vital pour la réussite de « leurs réformes » et la stabilité du pays. Ah le fameux changement dans la continuité !

Comme disait A.Einstein : « C’est de la folie de penser qu’en faisant tout le temps la même chose vous pouvez obtenir des résultats différents ».

Si le président n’a pas réussi à relancer l’économie quand tout lui était favorable et que le prix du baril de pétrole était élevé, comment pourrait-il le faire dans les conditions actuelles ?

L’Algérie continue à importer tout  et à n’exporter pratiquement rien en dehors des hydrocarbures.

C’est ça le bilan du président Bouteflika. Ils ont oublié qu’il est là depuis 20 ans , et que depuis sa venue (1999)  tout a régressé. On assiste à des dérives autoritaires graves, et à des restrictions drastiques des libertés fondamentales: liberté d’opinion, d’expression de la presse syndicale, d’association, du culte etc. La corruption a gangrené le système, s’est généralisée, et est devenue endémique. Rien ne peut être fait sans elle.

Ces prestidigitateurs de la politique  font croire qu’en éludant les vraies causes on peut les résoudre et aller de l’avant. Mais vers où ? Alors  qui est réellement responsable d’une telle situation ?

D’abord, disons-leur que les causes de cette débandade sont politiques avant d’être techniques. Il faut être honnête avec soi-même et commencer par le commencement. Pour cela, certaines conditions (politiques) préalables sont nécessaires  avant de passer aux solutions techniques.

Il faut instaurer un Etat de droit, avoir un Président « présent » et qui parle , et ensuite discuter  du projet économique. Mais dans notre cas (Algérie), c’est la déliquescence totale de l’Etat.

Depuis la maladie du président, le pouvoir est devenu diffus, les décisions importantes sont reportées et la procrastination a été  érigée en mode de gouvernance. La société est livrée à elle-même, dépitée, minée par le doute et le désarroi ! Déçue, elle a donc rompu avec le politique et ne lui fait plus confiance ; car convaincue que tout est biaisé (élections, projets etc.).

D’autant plus que le pouvoir  entretient avec elle un rapport de maitre-sujet, et ne veut nullement qu’elle soit autonome ; mais tributaire de lui en tout, afin qu’il puisse mieux l’asservir, la contrôler (c’est son obsession) et anticiper ses réactions. Un chef de gouvernement n’a-t-il pas dit un jour : pour  que ton chien te suive, affame-le !

Nos grands « experts » sont-ils naïfs à ce point ? Ou se moquent-ils du peuple, en échafaudant des plans et proposant des « solutions » pour  sortir le pays de cette impasse alors que tout est verrouillé et aux mains d’une oligarchie gérontocratique, et qu’eux-mêmes n’ont absolument aucun pouvoir décisionnel et ne représentent rien!

Il ne faut pas se voiler la face la cause est là, palpable, devant nous. Que peut faire un pays aux mains d’un  président grabataire et de gérontocrates (gardiens du temple) qui l’ont pris en otage ?

Nos « experts » ne  savent-ils pas que rien  ne se « fait » sans Bouteflika ! C’est-à-dire dans la situation actuelle « rien ».Tout est sclérosé, fossilisé. Lets wait ans see.

C’est comme  s’adresser en plein vol aux passagers et leur parler d’aéronautique, de destination etc. alors que l’avion vole en pilotage automatique et que le pilote est mort depuis longtemps .

Une question mérite quand même d’être posée: comment sommes-nous arrivés là ? Comment un président qui n’a plus la  capacité de gouverner continue de diriger le pays ? 

Messieurs, On ne préside pas à la destinée d’une nation en ne quittant pas son lit, et en s’adressant au monde « extérieur » qu’à travers des messages lapidaires rédigés par son entourage ?

Etre président dans une république, ce n’est pas transmettre des lettres, recevoir en cachette, avec simulacres et montages ses hôtes. C’est être actif, représenter dignement son pays et défendre ses intérêts partout dans le monde, rendre compte à son peuple.

Etre président ce n’est pas faire pitié et être plaint. C’est aussi être en très bonne santé, fort ; c’est la fonction qui l’exige et surtout dans la conjoncture mondiale actuelle !

Tout cela, a fait que les présidents des grands pays évitent de venir en Algérie, surtout depuis le fiasco de la visite de Mme Merkel , la chancelière allemande !

L’Algérie vit recluse, renfermée sur elle-même depuis plus de 5 années. Elle est devenue le pays des «hauts fonctionnaires politiques » qui s’adonnent aux affaires, complotent, palabrent sur tout mais ne décident de rien. En fin de compte le temps s’est arrêté et n’a plus d’importance !

Le bon sens et la décence auraient voulu que le président ne s’agrippe pas au trône jusqu’à l’agonie mais parte  se soigner et se reposer. Il est très malade (et nous ne réjouissons pas) et dans l’incapacité de diriger le pays.

Dans quel pays voit-on de tels dithyrambistes qu’en Algérie ? Sans honte, devant toute la planète, et dans une république, ils s’adonne à des pratique dégradantes pour un humain : ils pavoisent et  le clament haut et fort que le président est un génie, en très bonne santé, que sans lui l’Algérie n’est rien, et qu’il « doit » encore rempiler pour un cinquième mandat ! Cela relève du domaine de la psychanalyse. Car on est en pleine culte de la personnalité. Et dans un pays qui se dit musulman !

Y a-t-il plus folie que ça ? C’est hallucinant ! Indigne ! Une telle déchéance de l’être!

Dans ce cas de figure (un cinquième mandat), et tout le monde le sait : le président  ne sera que l’ombre de lui-même, un simple « portrait » pour eux .Disposant de pareille couverture ,Ils pourront à leur guise,  continuer ce qu’ils ont entamé : dilapider le peu de richesses qui restent encore.

Cela  arrangera  également les intérêts des pays  qui soutiennent cette option.

Mais, ce sera le mandat de trop ! L’Algérie ne sera que plus pauvre,  régressera partout (éducation, santé, recherche, etc.) et risque de ne plus se relever. Et le fondamentalisme religieux avec tous ses corollaires  s’installeront durablement. Les conditions sont déjà réunies .Et la nature a horreur du vide.

Il faut avoir le courage de l’écrire un jour, pour que les générations futures le sachent : cela est arrivé parce que tous ces partis politiques , ces gens sans vergogne l’ont voulu ;et qu’une grande partie de la société  tétanisée par la peur a tout simplement abdiqué, en optant pour une certaine stabilité immédiate et éphémère à un changement mais combien payant pour un avenir pérenne !Chacun de nous porte une part de responsabilité.

Ou sommes-nous comme ces prisonniers que nous décrit Platon dans son allégorie de la caverne ? Avons-nous peur de voir la lumière ? De regarder la vérité en face ?

Ou comme l’a écrit Benjamin Franklin : « Ceux qui abandonnent une liberté essentielle pour une sécurité minime et temporaire ne méritent ni la liberté ni la sécurité. »

Alors messieurs cessez de tromper le peuple (pour justifier cette funeste option)  en brandissant, comme chantage, l’épouvantail de la peur du printemps arabe et du terrorisme. Car c’est en restant au pouvoir et en maintenant ce président  pour un 5e mandat qui mènera inexorablement vers l’un des deux scénarios.

1- On ne peut lutter pas contre le terrorisme et ses racines 

En entretenant et cultivant l’extrémisme religieux  et en s’accointant avec les sponsors du terrorisme mondial telle l’Arabie Saoudite .Car tout un chacun sait que ce pays  sponsorise l’extrémisme religieux (wahhabisme) dans le monde, et a pour objectif de déstabiliser aussi certains pays musulmans (particulièrement  l’Algérie).Et le vrai rempart contre le terrorisme c’est le peuple lui-même ,quand il est libre, conscient, éduqué, politisé et ouvert au monde ;mais jamais un pouvoir autocratique même avec toutes ses forces réunies.   

2- On ne peut éviter ce printemps arabe tant craint

En continuant à gouverner de la sorte ,en méprisant son propre peuple et en lui imposant un  cinquième mandat pour un président déjà absent, qui « dirigent » l’Algérie selon ses caprices, ses humeurs, sa santé et qui n’est obsédé que par une chose : mourir sur le trône. Et c’est ce genre de gouvernance qui a conduit à la chute finale des despotes arabes : Ben Ali, Gueddafi, etc.

Rien ne peut être fait tant que ce système continuera dans son entêtement mortifère qu’est la fuite en avant et qui conduira l’Algérie vers une catastrophe plus que certaine !

Ces dernières années, suite à la maladie du Président, ce pouvoir s’est englué davantage dans ses règlements de comptes, ses intrigues de palais et  la corruption , et est devenu incompréhensible, imprévisible et sans aucune cohérence même pour ses « amis » étrangers ; au point que certains médias occidentaux  n’hésitent pas à le classer comme le pays le plus mystérieux du monde .

En ces moments difficiles, l’Algérie n’a pas besoin de gens qui récitent des leçons apprises par cœur et mal assimilées, mais de gens engagés, courageux, innovateurs, créateurs et non conformistes pour que les choses changent.

De par sa superficie, elle est le plus grand  pays d’Afrique et du bassin méditerranéen. Mais elle reste un géant aux pieds d’argile !

D’autant plus que maintenant l’Algérie au lieu de regarder ses propres intérêts et suivre sa propre voie  tournée vers le construction d’un Etat de droit, moderne et démocratique ,s’est pliée à tous les desiderata (approbation entre autres des résolutions contre l’Iran, Yémen, Liban etc)  de l’Arabie saoudite  qui profite du contexte actuel et de la faiblesse de ce pouvoir ,

D’ailleurs pour corroborer cela un colloque  de l’extrémisme et de l’intolérance s’est tenu le 30/12/2017  au centre de la culture à Alger parrainé par l’Etat algérien et  ou les héros de la révolution ont été traînés dans la boue et traités de traîtres ! Certains intervenants, poussant le mensonge jusqu’à falsifier l’histoire en faisant passer la révolution du 1er Novembre comme  une révolution islamique !!! !Ils n’auraient jamais tenu de pareils propos  du vivant de Mohamed Boudiaf, témoin de l’histoire et acteur du déclenchement de la révolution.

Qui a cru que l’Algérie permettra un jour à des extrémistes religieux, sponsorisés par l’Arabie saoudite, d’insulter la mémoire de ses propres  héros ?

Si ce n’est la démission de ce pouvoir qui, pour se maintenir pour un 5e mandat, se prostitue à ce point en s’appuyant sur les forces les plus rétrogrades de la société qui prônent le fondamentalisme religieux pourquoi ce silence si assourdissant du ministère des Moudjahidines ?

Ce pouvoir instaure sournoisement  une « république » de l’intolérance, de l’exclusion et de la haine. Qu’en sera-t-il avec un cinquième mandat et les coudées franches ?

En fait, l’Algérie d’aujourd’hui, après quatre mandat sous ce président, n’est plus cette Algérie , avant-gardiste ;plurielle et singulière. Bouteflika réussi à la transformer et en faire une pâle copie de certains pays arabes réactionnaires qui lui servent dorénavant de repère.

Et pourtant, même le grand savant musulman Ibn Ruchd /Averroes qui avait de de l’estime pour  le savant juif Moïse Maïmonide /Abou Imrane Moussa ibn Maïmoun  qui était médecin personnel de Salah al Din /Saladin (Quelle tolérance !) a bien averti  où peut mener l’intégrisme religieux ! Et surtout si l’orthopraxie prend la forme d’un mimétisme irréfléchi de certains rites et us d’un autre âge. Et il en a fait les frais et a beaucoup souffert ! Et combien le temps lui a donné raison et combien il a vu juste en privilégiant la raison, et l’ouverture aux autres religions, pensées et cultures. L’histoire se répète. C’était il y a plus de huit siècles !

Et ce pouvoir, avec ce 5e mandat veux instaurer une république rétrograde en balisant tout, en censurant, en entretenant l’intolérance et l’exclusion, en introduisant des autodafés de livres et la destructions des œuvres d’art non conformes aux points de vue de certains illuminés !

C’est triste ! En 2018 !

Auteur
Rachid B.

 




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Rassemblement de protestation jeudi à Ouargla

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Ils veulent des logements, de l’emploi et un meilleur cadre de vie

Rassemblement de protestation jeudi à Ouargla

A l’appel de Conseil de la société civile pour la ville d’Ouargla, des citoyens de divers horizons – jeunes et vieux – des grands quartiers populaires d’Ouargla ont observé, jeudi 26 avril, un grand rassemblement dans le quartier de Mekhadma.

Objectif ? «Dénoncer la dégradation totale de cadre de vie de citoyens, la marginalisation, la misère sociale, la mauvaise gestion de dossier de la santé publique, l’absence de centre anti-brûlures, le gel massif des projets vitaux pour la wilaya et inhérent à la vie des citoyens, comme le logement », apprend-on auprès des protestataires.

ouargla

«Ouargla est la seule wilaya du pays qui ne distribue pas de logement aux citoyens, quelqu’un peut-il nous expliquer pourquoi ? Sommes-nous moins importants que tous les autres Algériens ? », s’interroge un homme. Avec la très problématique remontée des eaux, les rues éventrées, voire englouties pour certaines, la ville sombre de plus en plus dans les eaux usées. Des sommes faramineuses ont été mobilisées pour contenir ce grave problème de santé publique, en vaine. Tous les travaux échoués et l’argent parti dans les poches des entreprises. Cosider est la dernière entreprise intervenue dans la ville. Elle n’est pas arrivée à mener à bien sa mission a Ouargla. Son intervention a été un flop. Les enveloppes mobilisées consommées, les travaux s’avèrent inefficaces et le problème des eaux usées persiste, au grand désespoir des habitants d’Ouargla.

Faut-il signaler que ces remontées portent de graves atteintes à l’environnement. « On assiste désarmé à une véritable catastrophe écologique une menace permanent sur nous et nos enfants », témoigne un Ouargli.

sud

Le rassemblement tenu jeudi se veut, selon les participants, comme un cri de détresse aux autorités. « La population se sent abandonnée », précise un jeune cadre. « Si les rassemblements sont pour le moment pacifiques, la grogne monte au sein de la population qui s’impatiente », ajoute-t-il.

«On est frustré de voir ce qui nous arrive, on est normalement une wilaya très riche, pourquoi on n’a pas de retombées en matière d’investissements, d’emplois d’amélioration de notre cadre de vie ? Les gens ont en marre. Les autorités doivent faire attention», avertit un trentenaire.

 

Auteur
Abderrahmane Lahouel

 




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Que cesse la barbarie infligée à Raef Badaoui !

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Un Manifeste pour quelques versets d’Arabie

Que cesse la barbarie infligée à Raef Badaoui !

En d’autres temps, nous aurions certainement souscrit et applaudi ce manifeste signé pas 300 personnalités qui appellent à une révision du Coran ! D’ailleurs, ici sur Le Matin, cela fait des années que nous nous égosillons, lecteurs et chroniqueurs, à vouloir attirer l’attention des gardiens du temple pour une révision en profondeur de textes décalés d’un monde qui atteint des niveaux de connaissances en comparaison desquels toutes les saintes écritures réunies se situent aux ras des pâquerettes intellectuelles.

Inspecté sous un angle de neutralité absolue, ce manifeste dégage des airs de carence, voire de partialité…. manifeste.

– Peut-on limiter le combat contre l’extrémisme islamiste en se préoccupant uniquement des méfaits provoqués en Occident, la France en particulier ?

– Peut-on se satisfaire d’un manifeste qui se limite à dénoncer des versets anti juifs et anti-chrétiens, en réclamer l’abrogation sans se préoccuper du sort que d’autres commandements réservent à une bonne partie de l’humanité (1,5 milliards d’individus dit-on) ?

– Peut-on continuer à se voiler la face sur la terreur que tous les pays musulmans imposent à leurs citoyens, par une application stricte de messages irrationnels, en les forçant à croire et accepter des codes de vie révolus ? Le cas des non-jeûneurs d’Algérie, poursuivis pour atteinte à la morale islamique en refusant de se soumettre au rituel cyclique de la faim, vous le rappelleront bientôt, au prochain Ramadhan !

– Peut-on se contenter d’un simple manifeste quand au sommet des États on déroule le tapis à son excellence le prince héritier Mohammed Ben Slimane sans lui souffler un traître mot du sort réservé à Raef Badaoui, ce poète philosophe qui croupit encore en prison pour des positions hautement plus courageuses que celles du manifeste adopté par des centaines d’honorables personnalités ?

« Critiquer la religion c’est faire avancer l’humanité » stipule Freud dans son essai « L’avenir d’une illusion ». En Arabie Saoudite la formule est inversée : « Oser critiquer le culte musulman c’est faire reculer la vérité, leur vérité ». Une vérité céleste dont les gardiens revendiquent la paternité au nom du dernier messager envoyé à ses tribus préférées !  Les juifs, les chrétiens et leurs chapelles d’antan ne se croyaient-elles privilégiés aussi !

Dans ces jeux pervers d’énoncés et de codes distingués, il est heureux pour l’humanité que Freud ne fut pas né en Arabie ! Il eut été maudit, flagellé avant d’être égorgé ! comme aux temps de Mahomet et d’autres prophètes qui l’ont précédé !

Raef Badaoui a eu la malchance de naître, de grandir, de corps et d’esprit, dans cet Univers où le cerveau n’est rien d’autre qu’un bulbe passif dont l’unique fonction est de transmettre des commandements supérieurs au corps auquel il est rattaché. Transgresser telle rythmique vous expose à des châtiments décrétés par les Cieux aux vivants, en avant-goût de la géhenne qui les accueillera au firmament !  

Quatre ans après son inculpation, Raef Badaoui croupit toujours dans une prison de Djeddah, malgré les multiples appels et manifestations en sa faveur, aux quatre coins du monde ! C’eût été noble de la part de nos 300 signataires d’y faire référence et de dénoncer ce sort réservé à un philosophe qui n’a rien à envier à Freud, en attirant l’attention de son excellence MBS lors de sa récente tournée en Occident. Mais l’Occident n’ouvre grands les yeux que sur le pétrole, les milliards d’Arabie et les contrats d’armements destinés à tuer « l’autre » musulman qui ose s’opposer au diktat Saoudien, comme ces pauvres yéménites que l’on bombarde pour tuer hommes, femmes et enfants jusque dans leurs moments de célébration, comme le mariage !

Au lendemain d’un petit tour en Grande Bretagne, en France et aux USA, le prince héritier s’est gaiement laissé aller à des frappes en Syrie. Des frappes « chirurgicales », nous dit-on, mais qui ont néanmoins emporté de nombreuses victimes innocentes sur lesquelles la presse ne s’attarde pas trop ! Entre musulmans, ils n’ont qu’à tous s’exterminer entre eux et foutre la paix au monde « civilisé » ! Nous serons toujours là pour les y aider !

L’Arabie Saoudite ouvre 46 cinémas. Ce petit pas vers la modernité est partout applaudi ! On ouvre des salles de sport pour femmes. Elles sont aussitôt fermées pour cause d’immoralité à la cause de Mahomet !

De la poudre aux yeux ! Voilà la ruse de MBS et de ses valets attitrés ! Car, pendant ce temps, le symbole d’une Arabie libérée de ses démons est toujours en prison !

Mais que reproche-t-on au juste à ce jeune poète pour qu’il soit condamné à 1000 coups de fouets, 10ans de prison, rajoutés à 230.000 € d’amende et 10ans d’interdiction de quitter le territoire d’Arabie, une fois sa peine purgée, pendant que sa femme et ses enfants sont forcés de fuir jusqu’au fin froid et la neige du Canada ? Ça doit être le pire châtiment réservé à un musulman né dans le désert que de subir ces glacials flocons du nord, puisque le mot neige n’existe même pas dans le Coran ! 

Petit rappel des éléments à charge contenus dans le procès de Raef Badaoui (*). La cour de Djeddah, chargée d’appliquer la Charia, lui reproche les affirmations suivantes, rédigées par lui et d’autres participants au forum de sa page Facebook :

1-Le mois (de Ramadhan) arrive, l’hypocrisie et les perturbations l’accompagnant aussi. J’aurais souhaité ne pas être en Arabie pendant ce mois, mais je suis contraint d’y rester, ce qui n’est pas mon choix !

2-L’athée a le droit de s’exprimer et de déclarer son athéisme en public, et personne n’a le droit de lui demander des comptes pour cela !

3-Le réseau libéral est un forum libre qui se donne pour objectif une illumination intellectuelle libre de toute autorité religieuse.

4-Empecher la femme d’accomplir ses droits et faire entendre sa voix est un choc pour les intellectuels et un contrecoup au projet du roi Abdullah de libérer la société. Tout retard s’enracinera dans la société pour de nombreux siècles encore, tant que le contrôle de l’islam dans chaque aspect de la vie n’est pas dénoncé. Rester silencieux et évacuer ces préventions brisera notre élan à tous pour la liberté d’expression, et pas seulement pour la femme ! Par conséquent, nous devons exiger le respect des droits de la femme dans chaque aspect de la vie du citoyen, et la femme ne devrait pas objecter telle irrévérence !

5 Les salafistes se considèrent seuls détenteurs de la vérité, et le gouvernement les aide et les protège, en conformité avec les emprises de la Grande Mosquée, entrainant une souffrance silencieuse qui ronge et dévore le citoyen lucide de notre société.

6- En Occident, ils ont de meilleures lois, même en Arabie Saoudite !

Dans un autre listing, 26 reproches du même ordre que les précédents sont mis en avant :

2-Le tout-puissant m’intime de boire selon les préceptes d’Abu-el-Hanafi !

3-Toi, assis à ma droite, écris que je me rebelle et choisis le verre de liqueur comme échanson ! Ecris donc que je n’en suis pas éhonté !

4- Toi, assis à ma gauche écris et rajoutes-en davantage sur mon compte post mortem, écris que tu es le traitre et n’essaie surtout pas de disputer mes énoncés !

5-Pourquoi la grandeur humaine est-elle réduite devant ce qu’on appelle la mort, celle-là même qui humilie chacun de nous ?

6-La fusion de l’épée et du Coran est plus dangereuse que la bombe nucléaire !

9-pourquoi considère-t-on toute explication rationnelle de l’Islam comme un blasphème, une dissidence et une hérésie ?

10-Toutes les religions prétendent être plus valides que les autres. Le Juif énonce que sa bible est un livre droit et que son Dieu est vérité, tout comme le Chrétien et le musulman. Tandis que l’athéiste énonce que Dieu n’existe pas et que tous ces croyants sont tout simplement trompés, car aucun d’eux ne peut démontrer que sa religion et ses croyances sont vraies

11-Père qui êtes eux cieux, restez-y !

13 l’absence d’explication de ce qui nous attend outre-tombe et la question d’une autre vie après la mort inhibe toute santé mentale de l’individu et l’encourage à croire et s’accrocher à des mythes et des légendes !

17-Il est connu des observateurs des musulmans en Arabie saoudite qu’ils ne respectent pas les croyances des autres ; par ailleurs, ils les traitent de blasphémateurs. Tout non musulman est un blasphémateur ; pire, tout musulman autre que le Hanbalite est un hors la loi à combattre. Comment peut-on créer une culture humaine et de bonnes relations quand 4,5 milliards d’individus sur 6 milliards ne sont pas musulmans ?

19-Quand l’homme se rebelle, la culture éclot !

22-Quand les islamistes dans nos pays ne peuvent pas répondre aux idées ou pensées qu’on leur propose ils se tournent vers l’inquisition !

24-Puis-je solliciter l’intervention d’un médiateur pour que je puisse voyager pendant le Ramadhan ?

Quel intellectuel, quel philosophe, du siècle des lumières à l’an 2018, peut se targuer d’énoncés aussi manifestes, messieurs du manifeste des 300 signatures ?

Messieurs Aznavour, Sansal, Depardieu et les 297 autres « manifestants », osez ! Osez plus ! Osez davantage ! Osez tout dénoncer ! Osez donc dire qu’en termes de prophéties, d’Abraham à Mahomet, tout n’est que fourberie !

Raef Badaoui du fond de sa prison vous dit, je ne suis pas Juif, je ne suis pas Chrétien, je le sais, puisque je suis né en Arabie ! Je voudrais simplement que l’on ne m’impose pas d’être musulman ! Et juste parce que je réclame cela, je suis en prison pour…10 ans ! Chante Charles, chante, toi notre aîné ; avant d’avoir 90 ans, j’habitais seul avec maman, je n’étais pas Juif, je n’étais pas Chrétien et pourtant mes petits-enfants croupissent en prison pour le simple fait qu’ils se disent mécréants !

Certes c’est un pas, un tout petit pas pour l’homme que de s’y mettre à 300 pour dénoncer quelques hérésies du Coran, mais ce serait un pas de Géant pour l’humanité que d’oser mettre sur le même niveau de tartuferie ce que contiennent la Bible et la Torah ! L’humanité n’attend que ça ! Du fond de sa geôle de Djeddah, Raef Badaoui appelle et hurle : « – pourquoi devrais-je mourir et porter le fardeau de vos inepties, mes mamas ? Femmes juives, chrétiennes ou musulmanes, je suis votre enfant chéri, de Tel-aviv à New-York, de Paris à Alger ! Pourquoi me laissez-vous ainsi tomber, moi qui ne rêve que de liberté ? C’est votre Dieu des textes qui veut cela ? Et le mien alors, vous ne le reconnaissez plus ? Pourtant, en groupe, en ligue en procession, vous l’avez si souvent chanté à l’unisson, il s’appelle LIBERTE, tout comme la statue offerte par la France des lumières à une Amérique sans Trump, sans murs et sans frontières !

Oui, je le sais, j’ai bien compris, vous dit Raef Badaoui ; vos contrats d’armements payés cash par le prince héritier illuminent vos minois de dirigeants élus en toute démocratie, soucieux de la vie meilleure à offrir aux braves petits gaulois, mais ayez le courage de dire aux citoyens de votre monde que moi, Raef Badaoui, du fond de ma cellule où je ne discerne plus les contours de ce morceau de pain rassis porté à ma bouche, je rêve d’une note de musique pour égayer mon oreille et ne pas succomber à l’horreur où je suis né…et que chaque arme livrée à l’Arabie est un vacarme de plus rajouter aux symphonies de vilenie, par mon pays exécutées ….par la grâce de vos mille et une complicités !

K. M.

(*)http://www.centerforinquiry.net/uploads/attachments/Badawi_Court_Order_Translation_Final.pdf

 

Auteur
Kacem Madani

 




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Des propos anti-Islam et anti-Arabe en France

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Tribune

Des propos anti-Islam et anti-Arabe en France

« Je survis lorsque mon voisin de religion meurt ». Le « darwinisme religieux »

Concernant le sujet ou le thème de l’anti-islamisme, l’auteur de l’article [1] a décrit ce qu’a rapporté dans une de ses éditions le journal français, Le Figaro. Il est dit qu’un groupe d’intellectuels français, Sainclair, Finkielkraut, Kouchner, Tesson, Queffelec, Ferry, Laborde, Lévy… ont dénigré ouvertement le « musulman » en/de France. A la consonance de leur nom, ils sont sûrement d’une origine ou de confession ou de descendance juive ashkénas, juifs de l’Europe centrale. De quel bois sont-ils coupés ces intellectuels des derniers temps ? Sûrement pas celui de la Bruyère, une région de la France. Quelle mouche a piqué cette foule? Feu Raymond Aron, un professeur d’université, juif Français, de droite, s’est attaqué aux forts et aux puissants des années 70, à savoir le général De Gaulle. Il ne s’est pas attaqué aux émigrés des baraquements de Nanterre, à qui feu André Glucksman, un antre intellectuel juif français de gauche, un anarchiste maoïste selon ses dires, qui attaquait les restaurants universitaires pour donner à manger aux enfants des émigrés désœuvrés de la viande, du poisson, des fruits, des pâtisseries….

Franz Kafka, le célèbre auteur Tchèque du début du 19ième siècle, un juif sioniste, qui croyait en une terre promise en Palestine, mais sans extermination de ce peuple originaire et autochtone, le peuple Palestinien. Nous en avons lu plusieurs de ses livres, il n’a jamais dénigré le musulman. Il ne souffrait que de la persécution de son père, juif sioniste autoritaire, à qui il a dédié un livre « Lettre au père ». Voulant être complémentaire, nous rapportant cette fois-ci, ce qui a été écrit de négatifs ou de dénigrements sur l’arabe et le musulman, dans un autre journal français mensuel et de renommé, « Le Monde Diplomatique ». Dans la suite, ce journal sera noté en abrégé LMD.

1. Etat de l’art sur cette question haineuse dans LMD par les continuateurs

Dans son article récent de ce février 2018, Bréville [2] s’interrogeait si : « les musulmans, sont-ils solubles dans le chaudron français? L’Islam est-il compatible avec la République ? Le « modèle républicain », qui a permis l’intégration des Italiens, des Polonais, des Espagnols, etc. peut-il fonctionner avec les Maghrébins et les Africains ? ». Même Eric Zemmour, regrette le temps où les immigrés se pliaient à l’antique sagesse « A Rome, fais comme les Romains ». Le chaudron français? Ce journaliste français, n’a-t-il pas étudié le Français correctement ? Chaudron, four crématoire ou four de production de la chaux ne sont-ils pas synonymes ? Ne dérivent-ils pas ou n’insinuent-ils pas de la haine, celle de l’anti – sémitisme, du juif, ou de l’arabe ou du musulman? Dans un chaudron ou dans un creuset, le liquide est à des centaines de degrés Celsius, en ébullition même. Les fours à chaux ont existé dans les environs de Guelma, cette ville de l’Est algérien, où le 08 mai 1945, des milliers de corps d’algériens tués, ont été jetés dedans, pour qu’on ne retrouve pas le vrai nombre de tués. Malheureusement, ces fours appartenaient à beaucoup de juifs qui vivaient en Algérie. Benjamin Stora doit nous donner des détails de/sur cette histoire criminelle. En page 5, du LMD, septembre 2017, il est écrit que M. Fico, Premier ministre slovaque, s’est notamment illustré en affirmant que « l’islam n’a pas sa place dans son pays ».

En page 11, du LMD, juillet 2017, il est écrit que : « Les Arabes sont un peuple indolent et irrationnel et d’autres qui faisaient de leur monde l’une des matrices culturelles des nations latino-américaines, du fait de leur longue présence dans la péninsule Ibérique ». La rhétorique assimilant « Arabe » à « terroriste » ne s’est installée rapidement a Brésil, du fait de l’existence d’une élite politique et économique d’origine arabe, mais à force, qu’elle soit muselée, l’islam est de plus en plus souvent taxé de religion dangereuse et fondamentaliste. Du LMD, septembre 2016, des définitions incorrectes ou succinctes ou à raccourcis très rapides sont données par un non-musulman. Le Salafisme est défini comme un mouvement favorable au retour à un supposé islam des origines et prônant une approche littéraliste du Coran. Ce fondamentalisme religieux issu de la péninsule Arabique rejette toute innovation (bid’aa). Quant au Soufisme, il est l’Islam mystique représenté par des courants très divers et considéré comme hétérodoxe par les tenants d’un islam sunnite rigoriste.

2. Etat de l’art sur cette question haineuse dans LMD par les précurseurs

Du LMD, décembre 2015, en page 10, il est écrit que Mme Suu Kyi a demandé aux journalistes étrangers de ne pas « exagérer » le problème des Rohingyas, alors même que minorité sunnite, plus ségréguée et aliénée que jamais, a été, pour la première fois depuis l’indépendance, privée de vote par les autorités. En page 13, que des Etats vendant des armes ne sont qualifiés ni pour parler de paix, ni pour enseigner aux Arabes les vertus de la démocratie pluraliste. « Quand ils opèrent dans les Etats stables, avec des régimes stables et sans le soutien matériel d’une partie de la population, les groupuscules terroristes représentent un problème de police et non un problème militaire (…) Il est compréhensible que de tels mouvement suscitent une grande nervosité dans la population, surtout dans les grandes villes occidentales, surtout quand le gouvernement et les médias s’unissent pour créer un climat de peur » selon l’historien Eric Hobsbawn, en 2007. En page 14, et 1923, dans les décombres de l’Empire ottoman, avec le traité de Lausanne, le Kurdistan était divisé entre les quatre pays de la région : Turquie, Syrie, Irak et Iran. L’islam est un ordre supérieur et total qui doit régner sans partage sur l’espace social musulman, cat il est à la fois « dogme et culte, patrie et nationalité, religion et Etat, spiritualité et action, Coran et sabre ».

En page 23, que le Coran n’est pas anti-judaique mais anti-rabbinique. Du LMD, mai 2014, en page 11, il est écrit que le wahhabisme et le salafisme prônent la soumission au souverain, et s’ils savent éradiquer les hérésies religieuses, ils n’ont aucune capacité à lutter contre les « hérésies » politiques. La propagande salafiste des chaînes satellitaires hésite entre le conservatisme apolitique, le discours anti-chiite et les invocations purement religieuses peu en prise avec les réalités régionales.

Dans LMD d’avril 2014, en page 2, Ils sont le plus souvent hostiles à la religion musulmane. Stephan Durand déconstruit le «fascisme vert », cet ennemi absolu théorisé par les néoconservateurs. Par contre en page 7, il est reconnu que « L’islam est le dernier espoir de l’humanité dans les ténèbres du globalisme et du libéralisme». En page 16, il est écrit que Rodinson en conclut que l’expérience historique comme son analyse « n’encouragent pas à voir, à l’époque actuelle, dans la religion musulmane un facteur de nature à mobiliser les masses pour la construction économique, particulièrement alors que celle-ci se révèle nécessairement révolutionnaire, destructrice de structures établies.

3. Dans les livres de pédagogie

En France de 1979, dans les cours d’Histoire du cycle moyen, au paragraphe l’expansion de l’Islam, il est écrit que nous saluons au contraire la place nouvelle faite à l’Islam. Hachette-Colin ne signale pas en 5ie que l’Islam est (aussi) une religion, ni qu’un livre qui fait quelque bruit dans l’histoire de l’humanité s’appelle le Coran, ceci étant traité dans le manuel de la classe précédente. La plupart des manuels présentent avec soin le prophète Mohammed (Mahomet pour certains, Muhammed pour d’autres), sa prédication, le Coran et les observations religieuses avant de traiter de la civilisation urbaine et de la culture musulmane, en montrant l’apport capital de l’Islam à l’Occident en particulier. Les affrontements sociaux sont passés sous silence en Occident, alors qu’ils sont signalés en pays d’Islam.

Conclusion

Comme le rappelle l’historien Lewis [3], il convient d’éviter deux écueils : considérer l’islam comme une religion intolérante et tyrannique, et céder à l’utopie interraciale ou interreligieuse prônée par les musulmans. En effet, les communautés chrétiennes d’Egypte (coptes) et de Syrie (jacobites), considérées comme schismatiques par l’Empire byzantin et la doctrine dominante, ont été mieux traitées sous la domination musulmane. C’est ainsi que l’invasion musulmane a permis a l’Eglise syriaque orthodoxe de se développer et de se propager des campagnes aux villes qui restaient fidèles aux positions théologiques officielles de l’Empire byzantin.

Tout le tintamarre de cette foule de pseudos-intellectuels n’est qu’une diversion pour l’opinion internationale en générale et française en particulier. Cette diversion ou détournement de la vue et de la vérité sur ce qu’endurent les Palestiniens, plus particulièrement à Gaza, la bande occupée par les sionistes. Il ne se passe pas un jour sans humiliation des Palestiniens, sans meurtres, sans travail, sans spoliation de leurs terres…

A. D.

Références

1. Chems Eddine Chitour. Des intellectuels français communautaristes inventent le totalitarisme islamique. Le Quotidien d’Oran, Actualité Autrement vue, jeudi 29 mars 2018, pp.10-12. http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5259259 2. Benoît Bréville. Intégration, la grande obsession. Angoisse identitaire dans le débat public en France. Le Monde diplomatique, février 2018, p.03. 3. Bernard Lewis, « L’islam et les non-musulmans », art. cit.

Auteur
Ali Derbala, Universitaire

 




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