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Le Rif : Punir !

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Jusqu’à 20 ans de prison pour les activistes du Hirak (Maroc)

Le Rif : Punir !

La très pertinente journaliste marocaine Fatima Ifriqi concluait un de ses textes sur le maintien en détention des militants du Hirak du Rif par la presque épanadiplose suivante : 

« Et pourtant, vous ne serez pas libérés ! »

« Vous avez raison, vos revendications sont légitimes

Nous allons même apporter notre soutien aux manifestants de Caracas et du Venezuela pour la libération des détenus politiques. 

Mais vous, vous, nous ne vous libérerons pas ! « 

Une punition ferme et directe !

Le verdict est tombé. Et comme l’écrit sans détour Yasmina Khadra: À cette époque, l’honneur d’un homme (ici l’Homme d’État, de l’Etat, de l’Etat et du droit ) rejoignait la virginité chez la fille en ce verdict sans appel : on le perdait une seule fois, et pour toujours.

Le peu de ce sésame, celui de la fierté et de l’honneur, vendu en tambour battant aux gourous du foot mondial vole en éclat!

Des sentences de 20 ans, 15 ans, 10 ans, 5 ans à la pelle où se rejoignent la vengeance, la punition et le despotisme oriental envers tout une région en message de force à tout un peuple.

Des punitions pour criminels ! des punitions pour coup d’État, des punitions pour prononciation publique de droits reconnus. Que faut il retenir à travers cette punition collective au delà de l’émotion suscitée au sein des familles et des épris de justice et de démocratie ?

Trois questions nous interpellent : 

– La politique menée et ayant échoué est à l’origine du mouvement. Confirmation prise dans discours du Roi du 29 Juillet 2017. Suite à cela un « tremblement de terre dit zelzal » d’amplitude 4 sur 35 ministres et quelques secrétaires d’État dans le magma de la colère royale.

Alors quelle politique de substitution qui fera sortir la région invoquée de son marasme social et économique? L’aspect le plus visible de cette volonté de transformation est l’aspect sécuritaire. L’adage marocain dirait qu’à Alhoceima, entre deux flics il y’a un flic!

– Les questions de droit : la séquence de l’IER en 1999 a entrouvert un ajour de réconciliation entre les bourreaux et les victimes sur fond de réparations de préjudice. Là est l’aspect visible. Mais le plus important était la fin de l’impunité de l’Etat policé et l’accès aux libertés fondamentales pour tous.  

Dix ans après, les libertés confisquées et l’État de non droit règne! 

La faiblesse des institutions politiques constitue une des représentations les plus apparentes de l’Etat marocain.  Car il y’a bel et bien un État, mais il est  faible, sinon « en situation d’échec», marqué par une nette disjonction entre le caractère formel des institutions démocratiques et la conduite de la politique.

Le roi s’est délesté des pouvoirs exécutif et législatif, conserve des charges régaliennes par excellence et Commandant suprême de l’armée. Et au sens de Montesquieu, l’Etat marocain n’en est pas un en réalité.

Une conséquence directe : la grogne sociale dans le Rif est restée sans écoute des mois durant pour absence de gouvernement (octobre 2016 – Mai 2017). 

– Le Makhzen: les non familiarisés avec l’histoire du Maroc ne voient pas à quoi ça correspond exactement. Alors on va faire un dessin.

Nous avons le Roi de droit divin. Nous avons des élus de la nation à tous les étages. Nous avons une administration aussi lourde que celle en France. Et nous avons l’appareil étatique marocain. Un modèle qui gère de façon ancestrale les aspects les plus traditionnels et vieillis du fonctionnement de l’État au Maroc. Cela va de l’écho fait à l’activité royale, au contrôle du terrain pour maintenir l’ordre royal en passant par sa prépondérance à dicter la moindre décision à toutes les échelles.

Le Makhzen ne permet pas à une idée revendicative d’émerger.

Une autorisation d’organisation, une autorisation de vente ambulante, une manifestation, un événement culturel non pensé par les services centraux….tout est soumis à approbation du Makhzen en lieu et place de l’administration et des institutions. Appuyé en cela sur une institution religieuse à travers les 50 milles mosquées du pays sécuritairement contrôlées.

Les Rifains comme ceux de Zagora ou autres Jerada ont osé défier le Makhzen.

Au Maroc, on peut dans certaines limites contester les politiques, revendiquer quelques droits mais tout cela ne devrait pas dépasser les bornes fixées par le Makhzen : bornes de la richesse accumulée indûment, bornes de la sacralité royale, bornes de la sacralité nationale.

Quand le Makhzen manque d’arguments car les Marocains ont compris que les mouvements pacifiques sont les plus porteurs, le Makhzen fabrique la preuve du dépassement. Il dispose de tous les pouvoirs.

Pour conclure 

Les militants ont exercé un droit reconnu par la constitution de 2011, celui de refuser le mépris de l’Etat et de ses manquements en matière de santé, d’éducation de culture  ou de travail. 

Le Makhzen a puni. Car on ne désobéit pas au Makhzen. Et ils ne vont pas être libérés car le Makhzen ne libère que sous très grande pression.

Le Makhzen a fabriqué pour briller à la FIFA une image qu’il faut lui retourner.

A nous d’agir !

Auteur
Mohamed Bentahar

 




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Pourquoi la société algérienne reste otage du conservatisme ?

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Débat

Pourquoi la société algérienne reste otage du conservatisme ?

Un grand chambardement idéologique secoue depuis des décennies la société algérienne, qui n’arrive toujours pas à trouver sa voie. Coincée entre l’obsession d’un conservatisme irréductible et la volonté d’un progressisme irréfutable, cette société se voit vaciller au gré des uns et des autres. La condition de la Femme en Algérie comme dans les pays du Maghreb est marquée par une lutte entre conservatisme progressisme.

Ces dernières semaines, elle a occupé, une place prépondérante dans la presse et les réseaux sociaux, aussi bien pour des événements violents et dramatiques que pour des annonces politiques chargées d’espérance. Dans un autre registre, les démocrates tentent vaille que vaille de préserver les quelques acquis qui leur restent, nonobstant les exactions qu’ils subissent et du pouvoir en place et des « gardiens de la morale ».

L’agression d’une jeune joggeuse, Ryma, à Alger a pris une tournure que d’aucuns ne s’attendaient. Violentée, rouée de coups, la jeune Ryma s’est dit horrifiée des suites de son agression, de surcroît, ses assaillants l’ont sermon de rejoindre l’espace qu’il lui est réservé, en l’occurrence la cuisine. Cependant, d’autres scènes de violence sont enregistrées au quotidien, où des jeûneurs sont malmenés, des femmes violées. Comment interpréter ces différents événements intervenus en Algérie ?

Dans ce cadre culturel séculaire, le statut de la femme relève de la charia du point de vue des conservateurs qui se sont investis dans un islam politique appuyé sur une vision salafiste qui fait de la femme une question politique centrale en préconisant un retour aux seules dispositions de la charia. Ceci a eu pour effet de cristalliser les pesanteurs sociales et culturelles que le développement avait quelque peu bousculées et d’induire des comportements individuels et collectifs rétrogrades qui tentent de réduire le rôle social de la femme dans la société et de limiter sa présence dans l’espace public tout en lui imposant un habit standard.

Le hic, des femmes soutiennent ce retour au rigorisme moral quitte à ce qu’elles deviennent « l’esclave » de l’homme (mâle). Signes de cette tendance sociale moralisatrice à vouloir limiter l’espace public aux femmes, à leur imposer un type de tenue vestimentaire ainsi que de nouveaux codes islamistes rigoristes et puritains laissent entrevoir un retour à un conservatisme béotien. Dans l’univers des conservateurs, la femme est l’épicentre du séisme humain.

Le corps féminin est un péché, la voix de la femme est un appel au viol, son regard est synonyme de sorcellerie…Autant de sobriquets qui visent à cantonner la femme dans un milieu restreint qu’est la maison.

Dans cette béate indifférence des autorités, des démocrates soucieux de leurs acquis ne veulent pas baisser les bras devant ces égorgeurs d’hier, devenu des héros d’aujourd’hui. Noyés dans un discours herméneutique, les conservateurs ne démordent pas qu’une certaine frange de la société aspire à meilleur lendemain où tout un chacun s’émeuve pleinement dans ses droits, loin des carcans de l’obscurantisme. Les thématiques usuelles des islamistes basées sur l’hostilité au « Grand Satan » qu’est l’occident, et plus largement sur le rejet de la laïcité, se nourrissent de la misère du bas peuple, rongé par la misère.

Le marché religieux, en sus revitalisé, joue davantage sur les affinités spirituelles et la misère sociale pour se repenser comme acteur de la vie. Protestation sociale et innovation religieuse communient ainsi en un même élan. L’idéologie du conservatisme s’arcboute sur un discours social qui se conçoit sur la transformation des réalités et non pas sur le compte-rendu, le reflet, la traduction des réalités.  Un discours social qui se révèle séducteur, mais en réalité réducteur.

Mais qu’est-ce qui explique un tel retour au conservatisme ? Le problème est lié à notre élite et à notre système politique dont la doctrine est devenue plus rétrograde et conservatrice. Ces dernières années, y’a une influence accrue par le conservatisme et la religion qui dépasse l’entendement. Il suffit de constater le taux de port du foulard des filles et des femmes de nos responsables. Faire une Omra (petit pèlerinage) plusieurs fois par an et le Hadj (le grand pèlerinage) chaque année fait désormais partie des rituels des nouveaux riches, notamment ceux de la classe politique. «Stérilité » de l’esprit, « monolithisme » de la pensée, « omniprésence » de la moralisation sont autant de maux qui secouent l’Algérie d’aujourd’hui.

Extrême pauvreté, inégalités sociales, chômage de masse chez les jeunes, mainmise des dirigeants et de leurs proches sur les richesses nationales, poids du clientélisme et persistance de l’autoritarisme : c’est la conjonction – et la persistance – de ces facteurs qui expliquent ces frictions perpétuelles et pas uniquement l’absence de démocratie politique.

Au milieu de ces blessures béantes, des progressistes tentent vaille que vaille de « sauvegarder » les acquis démocratiques, sérieusement menacés. Le cœur des Algériens basculent entre la volonté de jouir de la liberté et celle de se recroqueviller sur frileusement sur la couverture religieuse. Un dilemme !  N’a-t-on pas les facultés cognitives pour transcender tous ces clivages idéologiques charriés depuis des lustres ? Au-delà des apparences, aujourd’hui, comme il y a des décennies auparavant, la divergence des aspirations et des mentalités parmi les agents sociaux est intense. Dans les deux cas, cependant, par suite d’une disposition d’esprit particulière, les perceptions globales de l’Algérie de demain restent équivoques. Conservatisme, progressisme puis indépendantisme, des aspects de la situation idéologique et politique qui ne se concordent guère. Dans ce tourbillon politico-idéologique, moult interrogations restent soulevées. Comment rendre compte de ce comportement insolite ? Peut-on aller au-delà de ces divergences ?

Mais au milieu de ce stock des idéologies dont on dispose, quelle voie de secours pour l’Algérie de demain ? Comment se fait-il qu’une série entière d’idéologies reste toujours sous-utilisée, voire même ignorée au plan global, et que les idéologies qui paraissent activer le cours des choses fassent généralement partie elles aussi d’une seule et même série d’idéologies ?

Auteur
Bachir Djaïder (journaliste, écrivain)

 




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Algérie : de la république bananière au « cartel de Medellin »

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Débat

Algérie : de la république bananière au « cartel de Medellin »

« Toute transaction avec le crime devient un crime de la part du trône »
Napoléon Bonaparte.

« Un crime impuni ne manque guère d’être suivi d’un autre crime »
Tite-Live.

« Laisser commettre les crimes qu’on peut empêcher n’est pas seulement en être témoin, c’est en être complice »
Jean-Jacques Rousseau

La fortune fait passer les crimes des gens heureux pour des bagatelles, et les bagatelles des malheureux pour des crimes.
Roger de Bussy-Rabutin.

L’affaire qui défraie les chroniques ces derniers temps c’est bien l’affaire de la cocaïne (701 kg) saisie au port d’Oran.

Mais ce qui est grave dans cela c’est la complicité de hauts responsables du pouvoir dans ce trafic ! Et comme toujours, les Algériens ne connaîtront jamais les dessous de cette affaire. Et ceux qui sont derrière ça ne seront jamais inquiétés.

Seuls quelques lampistes  seront sacrifiés comme d’habitude pour sauver le système. Pour sa survie, le système nous a appris qu’il peut aussi à l’occasion se débarrasser d’un allié devenu encombrant.

Le trafic de drogue n’est pas nouveau, et ce n’est toujours qu’avec  la complicité de hauts responsables de l’état, que de pareilles opérations (cocaïne d’Oran) ont pu être montées. Qui connait ce pouvoir  le sait bien. Car rien ne peut lui échapper. Ses services de sécurité avec des effectifs pléthorique sont omniprésents partout et contrôlent tout !

Il faut bien dire que le trafic a pris de l’ampleur ces dernières années, car les barons  du système et leurs progénitures sont devenus intouchables. D’ailleurs ils ne s’en cachent même pas. Ils savent que l’Etat c’est eux et qu’ils resteront impunis !

Le pays totalement disloqué, fragilisé reste à la merci des  véreux de ce pouvoir ploutocratique !

Pour rappel, une affaire similaire et aussi grave  (dite Zendjabil ) a déjà eu lieu il y a quelques années où une personnalité militaire de premier rang fut incriminée. Et le principal accusé, nommé Zandjabil, surnommé «Pablo Escobar », disposait aussi de quelques complicités au plus haut niveau de l’Etat.

Il est mort dans des conditions très troubles et sous une fausse identité ! Là aussi, des sous-fifres furent sacrifiés, et les principaux responsables impliqués dans ce réseau ne passèrent  jamais devant la justice. On voit bien que ces réseaux de trafic de drogue ont toujours leurs relais dans quelques rouages de l’Etat et à très haut niveau !

Certains analystes ou « têtes pensantes de service» ayant bénéficié des largesses du pouvoir, veulent faire de la diversion  pour protéger leurs comparses (ou plaire à leurs maîtres), essaient de faire gober aux Algériens, en criant à qui veut bien les entendre et croire,  que la cocaïne interceptée à Oran « rentre dans le cadre du narco-terrorisme et non pas de celui du narcotrafic et de la corruption » ! Tiens tiens !

Pour étayer leur thèse saugrenue, ils avancent le fait que c’est l’ANP qui est intervenue et non la police ou les services de douanes. C’est comme s’il y avait une différence ! Tous les services de sécurité sont dirigés par des militaires (mêmes retraités)! Et même celui qui a remplacé Abdelghani Hamel en l’occurrence Lahbiri est un militaire retraité et homme du sérail. Il était à la tête de la protection civile depuis 17 ans ! Mais là , c’est un autre sujet !

Messieurs, cessez de mélanger à toute les sauces le terrorisme !

Vous vous rendez ridicules ! A vous entendre on croit que le terrorisme islamiste (qui concerne l’Algérie) n’existe que par et pour la drogue ! Que nenni ! Il n’existe et se développe que sur le terreau de la politique entretenue par les pouvoir « arabes » despotiques et corrompus.

Le ministre de la Justice a déclaré que “l’affaire de la cocaïne d’Oran est d’une extrême gravité dès lors qu’elle porte atteinte à la stabilité du pays (mais  plutôt au pouvoir !). Il ajoute (pour dédouaner les personnalités responsables qui s’adonnent à ce trafic) que “nous sommes face un réseau international » (le ridicule ne tue point).

Comme si c’était la première affaire de ce genre. Et elle ne sera pas la dernière. Il s’attendait à quoi ce pouvoir qui a muselé la justice et a ouvert  la voie au trabendisme et à l’enrichissement facile et illégal  des gens qui le soutiennent ? En fermant les yeux sur la corruption ?

Mais toujours si prompt à matraquer, humilier la crème de l’Algérie (médecins, journalistes, défenseurs des droits de l’homme, ouvriers etc.) !

Ce ministre nous dit aussi que le principal accusé dans cette affaire en l’occurrence Kamel Chikhi (un lampiste) « faisait déjà » l’objet d’une enquête judiciaire sur le blanchiment d’argent.

Alors une question simple : Monsieur le Ministre, vous voulez vraiment nous faire avaler de pareilles couleuvres ? Et quand il se pavanait avec de très haut responsable de l’Etat, distribuait l’argent , ou étiez-vous ? Où était la justice ?

Non, ce personnage n’aurait jamais existé sans ce système !Et il y en a des centaines comme lui. Et vous les connaissez aussi. Mais vous ne pourrez rien faire tant que vous n’avez pas encore reçu l’ordre d’en haut.

Et vous le savez, les vrais commanditaires ne seront malheureusement jamais inquiétés. Les Algériens ont appris à le savoir. De grâce  donc, arrêtez de ridiculiser davantage ce pays devant le monde !

Sinon comment expliquez-vous le limogeage du patron de la police ?

Lui, il connaît bien le système et mieux que vous. Il l’a bien déclaré quand il a senti sa fin proche : «Celui qui enquête sur la corruption doit être propre » ! Pan ! Et il sait de quoi il parle !

Le pouvoir n’avait eu donc dans ce cas que deux  choix :

  • Soit le patron de la DGSN était incompétent et  ignorait même l’activité de son chauffeur personnel ! Alors qu’il est à la tête des renseignements. Et dans ce cas il devrait être limogé.

  • Soit il est éclaboussé, et dans ce cas il passera devant la justice.

Mais pour ne pas se remettre en cause et sauver la face , le système a opté pour la première option qui arrange tout le monde même le concerné .

Pour noyer davantage le poisson dans l’eau, le ministre de la Justice appelle « à ne pas faire de confusion entre l’affaire de la cocaïne et les autres affaires », et dont la justice n’a jamais fait cas auparavant. Elle attendait quoi ?

Et il demande surtout à ne pas mélanger entre la fortune et la politique. Mais c’est ce que veut le peuple algérien !

Qui tient finalement le pouvoir dans ce pays ? Pardi, les riches (ou opportunistes enrichis) pas les gueux ! Et vous le savez très bien.

Ici l’argent a pris le dessus depuis longtemps sur le pouvoir politique. Car la politique, ici, rend riche, en peu de temps et sans rendre compte. C’est le plus court chemin assuré vers l’enrichissement. En la matière, on sait les sacs de billets qui circulent dans les partis au pouvoir à la faveur de chaque élection.

Monsieur le ministre, on appelle ça faire diversion.

Les abus, les dépassements, la corruption et  les affaires de drogues continueront et seuls les  lampistes payeront toujours ici. Et tant que l’impunité règnera, l’abus persistera.

Auteur
Rachid Ben, consultant

 




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Où va l’Algérie ?  Vers un 5e mandat de la chaise roulante Monsieur Boudiaf !

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Hommage

Où va l’Algérie ?  Vers un 5e mandat de la chaise roulante Monsieur Boudiaf !

C’était la question qui vous tourmentait Monsieur le président au sortir des 132 ans du colonialisme et de sept de Guerre de libération sans relâche.

C’était la question qui vous préoccupait en 1964 Monsieur l’artisan de la lumière, l’architecte  de la Révolution, l’accoucheur de la lutte libératrice. Tandis que vous prôniez la solution politique et appeliez à une gouvernance collégiale du pays le temps de retrouver sa stabilité, les autres se livraient une lutte sans merci pour un pouvoir sans partage braquant leurs armes sur un peuple résiduel, après les massacres de l’armée coloniale française, et la poignée de révolutionnaires qui voulaient un débat serein entre toutes les factions pour une transition démocratique en douceur et dans l’ordre. Au lieu d’un été de l’euphorie et du partage de la joie de l’indépendance entre frères et sœurs du combat, entre juste Algériens et Algériennes, c’est la raison du sang qui l’a emporté,  et vous avez assisté amer et impuissant à une opération de nettoyage général dans le pays, notamment à Alger, de toutes velléités d’opposition, et les méthodes sont celles déjà rodées par le sortant : enlèvement, séquestration, liquidation en toute clandestinité de celles et ceux qui ont rendu possible le rêve d’une Algérie libre indépendante.

Oui, à peine deux ans après l’indépendance, vous vous êtes posée quand même cette question, qui, peut-être, n’a jamais visité votre esprit durant toute votre carrière politique même pendant les jours sombres de votre vie, en l’occurrence lors du détournement de l’avion qui devait vous emmener  du Maroc en Tunisie par l’armée française le 22 octobre 1956.

Et si cette interrogation vous a habité et hanté, à peine deux après l’indépendance, vous qui a su traverser toutes les turbulences et côtoyé la mort et la souffrance au quotidien, c’est qu’elle vient de la profondeur de vos entrailles, c’est qu’elle s’est échappée du désespoir, de la déception, de l’indignation qui vous rongeaient de voir ce pays pour lequel vous vous êtes battu, pour lequel vous aviez sacrifié votre enfance et votre jeunesse, votre famille, car en réalité, vous avez vécu pour l’Algérie et mort assassiné pour l’Algérie, vous n’aviez pas connu autre chose à part l’exil forcée au Maroc. La joie de voir l’Algérie meilleure et prospère, libre et démocratique, nettoyée de fond en comble de tous relents du colonialisme et de servitude ainsi que vous l’aviez imaginée dans votre tête, dessinée dans vos cahiers d’écolier, pensée et conçue dans votre plan d’architecte de Révolutions, vous a été volée.

Votre interrogation n’est fatras pas un fatras de mots, une question bâtarde, une interrogation simple,  elle a une origine, elle vient de loin, elle a une histoire, elle a une âme, un élan, elle est née de votre frustration et de privation de voir votre Algérie longuement attendue et chérie entre les mains de la « mafia politico-financière » pour reprendre votre appellation à juste titre, car elle est franchement appropriée à cette bande qui gouverne à vue d’œil le pays.

« Où va l’Algérie ? » était le titre de votre livre Monsieur le Président où vous revenait longuement sur la lutte intestine et la guerre fratricide qui marquèrent les années de l’Algérie post-indépendance. Votre question date de 1964, elle est presque vieille, c’est une cinquantenaire, elle est l’aînée de trois ans de l’Algérie indépendante,  et ni l’une ni l’autre n’ont trouvé leur chemin de réponse. Aussi bien votre question que l’Algérie les deux sont dans la tourmente et malheureuses.

Cependant, il convient de souligner de tout de même une chose importante et nécessaire Monsieur le Président,  depuis votre question, il s’est passé bien des choses en Algérie.

D’abord, Monsieur le Président, vous n’êtes plus là, vous êtes assassiné en direct pendant votre conférence à Annaba, on vous a logé des balles dans le corps qui vous ont mis par terre, puis, on vous a lâchement et tranquillement achevé par quelques coups brefs à la Meursault, et en toute impunité, puisque vos meurtriers sont toujours en liberté et sans procès ni sur le dos ni sur leur conscience. Ça c’est réglé et indiscutable, vous êtes bien couché là où vous êtes, on ne badine pas avec ces gens-là. Après eux c’est le néant ou Néron.

Donc votre affaire est classée et on n’en parle plus. Le meurtrier a été bien identifié, apparemment il a agi seul, c’est un cas isolé, c’est juste un coup de flingue et s’est tombé sur vous par hasard, car votre « présumé tueur » ne vous connaît, ne vous a jamais vu, et ne sait même pas ce que vous faites dans la vie, mais rassurez- vous, il  a été arrêté, jugé et condamné et c’est fini, le film est coupé et on n’en parle plus, c’est interdit, ça fait partie de la réconciliation nationale et la vie continue, d’ailleurs nous en sommes au quatrième mandats depuis.

Pour vous Monsieur le Président, il n’y a aucun problème, la nation est reconnaissante envers votre œuvre bienfaisante et vous êtes bien sûr enterré, et même à côtés de vos vrais assassins. La nation ne peut pas faire mieux que ça ! Elle a été très généreuse et réconciliante avec vous.     

Donc résumons un peu les choses Monsieur le Président, vous n’êtes plus de ce monde de barbouzes, puisqu’on vous a tué, vous n’êtes plus là pour reposer et renouveler votre question. Ça c’est terminé ! Vous ne dérangerez plus, même au cimetière d’El Alia, apparemment votre tombeau est entourée de barbelés de crainte que, par miracle, vous parliez aux visiteurs et leur dire discrètement, à peine si on vous entende : « Non pas, où va l’Algérie ? Car vous le savez maintenant de là vous êtes, mais elle en est où depuis le 29 juin 1992 ? ».  Et la foule unanimement comme une seule voix, comme la voix synthétisée de l’Algérie, vous répondra : «  au quatrième mandat de la chaise roulante et d’un président absent et aphone, et on se prépare et s’ébruite pour le cinquième, et ainsi de suite, on vous tiendra au courant dans nos prochaines visites. Merci pour votre patience Monsieur le Président.

Et puis, après vous Monsieur le Président, on a eu un grand nettoyage. Le pays s’est débarrassé  de tous les opposants, un plan d’extermination programmée de l’intelligentsia du pays a été mise en œuvre : Tahar Djaout, journaliste et écrivain à la plume corrosive et impondérable,  Said Mekbel, directeur du quotidien indépendant Le Matin, Djilali Lyabès, sociologue et votre ancien ministre, Mahfoudh Boucebsi, figure emblématique de la psychiatrie en Algérie, Laadi Flici, pédiatre, Rachid Tigziri, militant et dirigeant dans le parti le RCD, Nabila Djahnine, architecte, féministe et responsable de l’Association « Cris de femmes », Abedkader Alloula , dramaturge algérien, Rabah Stambouli, promoteur d’un islam tolérant et progressiste,  Ismail Yefsah, le journaliste ayant filmé votre assassinat en direct, et le dernier bien sûr, c’est celui qui vous a vu mourir et vous a rendu un vibrant hommage dans sa chanson « Mass Boudiaf », c’est Lounès Matoub, poète, artiste et chantre de la cause berbère.

Certes, vous, Monsieur le Président, vous ne voyez pas trop où va l’Algérie, car vous vous posez trop de questions et vous très attaché à ce pays, mais eux, ceux qui tuent et dirigent le pays d’une main de fer et droit dans leurs bottes, savent très bien que c’est indéniablement et irréversiblement vers le gouffre qui  l’emmènent. D’ailleurs, quand ils vous ont ramené en janvier 1991, c’était pour sortir le pays du gouffre où ils l’ont jeté par leur gestion approximative depuis 1962.

Enfin, Monsieur le Président, s’il y a une réponse sûre à votre interrogation aujourd’hui et qui est irréfutable, c’est celle-ci : l’Algérie va droit vers un éclatement et assiste malheureuse au massacre de ses terres et de ses enfants et à la spoliation de ses richesses par le clan au pouvoir.    

Et pour le renouvellement de votre interrogation, pour ne pas vous oublier, croisons les doigts de croiser  votre livre de temps en temps chez un marchand de livres et nous faire heurter en pleine figure par le titre « Où va l’Algérie » afin qu’on essaie de la se poser. En attendant, reposez-vous bien Monsieur le Président et paix à Votre âme.

Auteur
Omar Tarmelit

 




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Une fusillade dans un journal fait plusieurs morts à Annapolis

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Etats-Unis

Une fusillade dans un journal fait plusieurs morts à Annapolis

La cible serait le « Capital Gazette », un journal basé à Annapolis, capitale de l’État du Maryland, près de Washington D.C, selon les autorités

À Annapolis, capitale de l’État du Maryland, une fusillade dans la salle de rédaction du journal Capital Gazette à fait plusieurs morts, selon les médias américains. La ville est située à une heure à l’est de la capitale des États-Unis, Washington D.C. Pour l’instant, les autorités n’ont fourni aucun bilan officiel quant aux nombres de personnes décédées et/ou blessées. Citant deux sources anonymes, la chaîne américaine CBS fait savoir que la fusillade aurait fait quatre morts.

L’autorité chargée du contrôle des armes à feu (ATF) « répond à une fusillade au Capital Gazette à Annapolis », a écrit sur son compte Twitter cette agence. La police a fait état de la présence d’un « tireur actif » dans le bâtiment de ce journal. « Confirmation d’un tireur actif », a écrit sur Twitter la police du comté d’Anne Arundel dans le Maryland. « Le bâtiment a été évacué. Les officiers continuent de fouiller l’immeuble ».

Selon les informations rapportées par NBC News, citant trois hauts-gradés de la police, le tireur aurait été appréhendé. L’un des journalistes du Capital Gazette, Phil Davis, a essayé de rapporter sur son compte Twitter les événements. Selon une série de messages, l’assaillant a ouvert le feu sur plusieurs employés qui se trouvaient dans la rédaction. « Il n’y a rien de plus terrifiant que d’entendre des gens se faire tirer dessus pendant que tu restes sous ton bureau. Et puis tu entends le tireur recharger son arme », a-t-il également écrit.

La Maison Blanche a fait savoir que le président américain Donald Trump avait été informé de la situation à Annapolis. Les fusillades se sont multipliées aux Etats-Unis ces derniers mois, en particulier dans des lycées, suscitant un intense débat sur la dissémination des armes à feu dans le pays.

Auteur
AFP

 




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Les bras armés du président Bouteflika ébranlés

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L’affaire cocaïne, des répliques et des conséquences

Les bras armés du président Bouteflika ébranlés

L’affaire de l’interception par les services de sécurité appartenant à l’armée et à la gendarmerie nationale, au niveau du port d’Oran, de 701 kilogrammes de cocaïne dans des containers provenant du Brésil éclabousse le régime de Bouteflika en mettant en branle essentiellement deux institutions, celles de la police et de la justice, qui ont constitué jusque-là ses bras armés.  

Au-delà de l’implication de l’importateur véreux, Kamel Chikhi, dit El Boucher, des hauts responsables au niveau du ministère de la Justice – dont le ministre lui-même et plusieurs juges,- et au niveau de la police sont cités. Et une première tête vient de tomber en la personne du général major Abdelghani Hamel, le directeur général de la police (DGSN), qui a été limogé de son poste mardi 26 juin, par un décret présidentiel et remplacé par le directeur général de la protection civile, le colonel Mustapha Lehbiri (78 ans).

À moins d’un an d’une élection présidentielle, qui demeure incertaine malgré la volonté du régime d’offrir un cinquième mandat au Président Bouteflika, deux institutions que ce dernier s’est attelé depuis son accession en 1999 au pouvoir à en faire son bras armé sont ébranlées à la suite de l’affaire dite de cocaïne. La justice et la police, dirigées jusque-là par des proches des Bouteflika et qui sont originaires du même village, Nedroma, d’où ils sont recrutés pas moins de quatorze ministres, dont celui de justice, et nombre important de responsables.

Le limogeage du général major Abdelghani Hamel de la tête de la police n’est que la conséquence de l’état de pourrissement dans laquelle se trouve l’institution policière et la tentative de préserver la cohésion de la famille, au sens maffieux du terme, en le sacrifiant à l’aune des rebondissements dans l’affaire cocaïne et se voulant aussi un signal à rassurer et pour atténuer les inquiétudes soulevées par des capitales occidentales par rapport au caractère gravissime de cette affaire.  

Faire de la police un instrument de répression au service du seul pouvoir et de la justice une machine à broyer toute voix récalcitrante a un prix à payer, la mafia génère de la mafia dont les tentacules sont plus profondes. Car il ne s’agit plus de flics ripoux ou de juges corrompus, c’est systémique à un régime qui s’est illustré par la prédation et de la forfaiture. Et il a fait des policiers et des juges des mercenaires. À cet effet, le trafic de drogue devient un moyen d’enrichissement, de financement, de l’entretien des réseaux et d’élargissement de la base de la clientèle. Le sentiment d’impunité et d’être intouchable, pour avoir accompli la sale besogne au profit du pouvoir, aiguisent plus les appétits.

On se souvient de l’inspecteur de police, Farid Lehbib, celui qui avait arrêté en 2003 Mohamed Benchicou, alors directeur du journal Le Matin, à l’aéroport d’Alger puis convoqué à la barre en 2004 comme témoin à charge. Cité par Le Matin en 2001 dans un reportage ayant trait aux événements du printemps noir, il avait été d’abord muté de la sûreté de daïra d’Akbou, wilaya de Bejaia, à l’aéroport d’Alger, à la police des frontières.  Mais quelques années après, il fut arrêté et jugé pour trafic de documents à l’aéroport et il a écopé de sept ans de prison.

Messaoud Zaine, promu en 2003 à la têté de la police judiciaire d’Alger pour avoir dissimulé l’implication de Soraya Hamiani, copine du Président de la République, pour « vol et recel de vol » dans l’affaire dite de “La Baigneuse”, la statue de la femme nue dans le bassin du Jardin d’Essai d’El Hamma,  fut condamné en 2007 à dix ans de prison pour trafic de drogue. Il n’était qu’un inspecteur de police à Hussein Dey quand il y avait eu le vol de la statue et qui a été retrouvé plus tard dans le jardin de la villa de Soraya Hamiani. Le Président de la République qui aurait intervenu en personne pour la protéger, alors qu’un ingénieur vétérinaire avait été incarcéré injustement pendant 5 mois à cause de la disparition de la statue.  C’est la télévision officielle qui avait annoncé la promotion du policier en montrant Ali Tounsi, l’ancien DGSN assassiné dans son bureau en 2010 par un de ses proches, aussi responsable d’une unité de la police, et Yazid Zerhouni, l’ancien ministre de l’intérieur et ami de Bouteflika, le féliciter après avoir trouvé la statue.

Ne faisant pas trop confiance à l’armée, Yazid Zerhouni était l’architecte de cette police exclusivement répressive et on parlait même d’une police Makhzen, une police parallèle qui opérait en dehors de toute légalité, surveillait les imprimeries et les librairies pour traquer des livres et leurs lecteurs, comme celui de Mohamed Benchicou, « Bouteflika, une imposture algérienne », et pourtant autorisé à l’édition.  

La première manifestation pacifique réprimée avec une férocité inouïe inaugurant l’ère Bouteflika est celle des travailleurs d’Asmidal d’Annaba le 19 mai 1999. Et depuis le droit à la manifestation est hypothéqué et toute manifestation est systématiquement réprimée : celle de Staoueli pour dénoncer la campagne anti-couples en passant par celles du printemps noir et ses 128 jeunes assassinés par les balles de gendarmes jusqu’à celles des chômeurs, des patriotes et des gardes communaux, des habitants du sud contre l’exploitation du gaz de schiste, des enseignants vacataires et tout dernièrement les manifestations des médecins résidents.

Cette même police, comme les procureurs, qui refusent de prendre les plaintes des femmes agressées et violentées, continuent à traquer, avec le concours du ministère des affaires religieuses, les jeunes pour leurs opinions sur les réseaux sociaux.  Dès lors qu’on a décidé de faire de la police et de la justice des instruments de répression au service du pouvoir et à protéger les prédateurs, elles se sont exclues et situées de fait en dehors des institutions républicaines. Il n’y a pas lieu donc à s’étonner de leur état de déliquescence et du pourrissement : les pratiques mafieuses sont à ces institutions comme le bébé de Frankenstein est au monstre.

Auteur
Youcef Rezzoug

 




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Déguisés en supporters, des migrants au pays du goulag !

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FOOTAISES de Meziane Ourad

Déguisés en supporters, des migrants au pays du goulag !

Ça y est ! La dernière équipe africaine représentée au mondial plie bagage sans avoir démérité. Comme les quatre qui l’ont précédée cette semaine. Le football africain qui est arrivé quelquefois, à sérieusement brouiller les cartes du plus grand rendez-vous sportif planétaire n’a franchement pas à rougir des performances de ses représentants au vu des moyens artisanaux que déploient, habituellement, les fédérations continentales à la veille d’envoyer « leurs armées » à l’assaut des ogres européens et sud-américains. 

En Iran, les joueurs de l’équipe nationale défaite au 1er tour dans un groupe de la mort qu’elle a failli dominer, ont été accueillis en héros. A Tunis, Casa, Lagos ou Dakar, on ruminera beaucoup de regrets mais on ne se sentira pas ridicule. Pour l’instant, seul Berlin est noyé dans des cuves de honte, toutes bières bues. Les maillots de la Mannschaft sont d’ores et déjà bradés par le groupe Adidas. Du coup, leurs bourreaux, les Sud-Coréens sont choyés par les Mexicains auxquels a profité la victoire des Asiatiques.

Les relations diplomatiques entre ces deux pays qui ont fait barrage à l’Allemagne ont pris un sérieux coup de chaud. Aeromexico fait dans le spectaculaire voire le favoritisme assumé : elle offre une ristourne de 20 % sur ses billets d’avion à tous les Sud-Coréens qui voyageront, à l’avenir, sur ses lignes !

Le football a, par le passé, failli redessiner des frontières. Il a souvent recomposé les relations diplomatiques. Il a tué, indirectement, dans le cas de bousculades, de tribunes effondrées ou d’accidents d’avion ayant emporté des équipes entières.

En 1994, il a même tué directement, lorsque Andrés Escobar, un joueur colombien coupable d’avoir marqué un but contre son camp lors du mondial américain, est abattu dans un bar de Medellin. Il avait 27 ans et était le buteur, en cinquante réalisations au jour de sa mort, le plus performant de sa sélection.

La folie est l’apanage des humains. Les autres animaux s’arrêtent de tuer lorsqu’ils sont rassasiés. Chez les humains, plus on est repu, plus on tue… A l’instar de leurs cousins de Daech, les afficionados du sport roi peuvent s’avérer très dangereux. N’apparente-t-on pas, souvent, le football à une religion ? 

Carlos Sanchez, colombien expulsé après 3 minutes de jeu face au Japon, a reçu une branlée de menaces de mort. Il peut remercier le Sénégal de ne pas leur être passé sous le nez au cours de cette dernière rencontre de leur groupe. Il bénéficie d’un sursis mais, à sa place, je restituerai vite le brassard de capitaine hérité de Falcao, sorti en cours de jeu. Il vaut mieux qu’il vive les prochains matchs caché s’il veut terminer heureux… 

Contrairement à ce qui a été colporté ici et là, dans les médias français, le racisme n’est pas un phénomène de société en Russie.

Les quelques dizaines de Sénégalais qui ont pu faire le déplacement de Samara, anciennement Kouibytchev, en témoignent au travers plusieurs reportages. Ne faisant absolument pas le poids devant les 20 000 Colombiens qui ont envahi cette ville, capitale des industries aérospatiales et automobiles russes, qui avait été choisie entre 1941 et 1944 comme capitale de substitution à Moscou, nos amis sénégalais racontent qu’ils ont reçu un accueil des plus chaleureux, des plus enthousiastes et solidaires. Ils étaient même invités, à chaque coin de rue, à faire des selfies avec des autochtones. Ils ont été traités en stars ! L’explication leur a été donnée par la poignée d’étudiants compatriotes égarés dans les universités de la ville : une immense majorité de Russes n’ont jamais vu un noir ! Voilà encore une bonne raison  pour ouvrir les routes aux migrants et aux bateaux qui vont leur porter secours en méditerranée… 

Les hommes ont vocation à se connaître, à se rencontrer. Seuls les hommes politiques s’obstinent à ignorer cette vérité que nulle frontière n’a jamais réussi à remettre en cause. Ce n’est sûrement pas les dirigeants européens qui se sont pris les pieds dans le tapis des nouvelles migrations, réunis en conseil depuis hier à Bruxelles, qui vont trouver une parade à la ruée des affamés de la planète vers l’Europe.

Ils sont réunis pour trouver le moyen de filer la patate chaude aux pays de la rive sud de cette mer où on meurt chaque jour un peu plus. Un peu trop.

L’Algérie, qui ne badine pas avec sa souveraineté, au moins géographique, est allée plus vite que la pensée des néo-fascistes qui s’installent, doucement mais sûrement, à la tête des pays européens. Pas question de permettre des centres de rétention sur son territoire ! A défaut d’applaudir l’équipe nationale, cette fois je dis bravo. Ce geste de bravoure de nos dirigeants atténue mon immense frustration de footeux chauvin.

J’ai tellement espéré que le Sénégal se qualifie pour maintenir vive ma passion pour ce mondial, que ce soir, je m’attendais à déprimer. Eh bien non ! Le doigt d’honneur adressé par nos corrompus de chefs à l’Europe me requinque. Je vais suivre cette coupe du monde jusqu’au bout, ne serait-ce que pour m’enquérir du sort de la soixantaine de marocains qui ont tenté de faire faux bond à leur délégation, pour tenter de rallier l’Europe de l’ouest. A partir d’aujourd’hui, je vais m’atteler à compter le nombre de migrants des pays du sud infiltrés parmi les supporters de leurs équipes qui vont tenter la grande traversée.

Le football mène à tout. Même au rêve d’évasion du pays qui a inventé le goulag !

Image retirée.

Auteur
Meziane Ourad

 




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Ils exigent le départ du chef du cabinet du wali et le directeur de l’administration

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Les fonctionnaires de la wilaya de Tiaret en grève

Ils exigent le départ du chef du cabinet du wali et le directeur de l’administration

En effet, plusieurs dizaines de fonctionnaires de la wilaya de Tiaret ont observé, hier matin, un sit-in à l’intérieur du siège de la wilaya de Tiaret.

Ce mouvement de protestation est venu suite à l’humiliation d’un fonctionnaire par le directeur de l’administration locale (DAL), ce dernier a exigé aux fonctionnaires de respecter les horaires d’entrée et de sortie au stricte procédures de pointage.

Plusieurs revendications ont été soulevées par les grévistes dont la principale est le départ du chef du cabinet du wali et le DAL, croit-t-on savoir à la lecture du communiqué dont nous détenons une copie.

Les contestataires interpellent le wali afin de prendre en charge leurs problèmes quotidiens et la détérioration du climat du travail, transport, restauration, le droit au logement social ainsi que l’installation d’une section syndicale.

Sur le second point, relatif à la mauvaise gestion des œuvres sociales notamment les droits en référence à l’ordonnance 06/03 du 15/07/2006.

Quant au chef du cabinet du wali, M. Belamri Youcef, il a rejeté catégoriquement les accusations retenues contre lui.

Au vu de tout ce qui précède, les fonctionnaires ont exigé le départ du chef du cabinet et du directeur de l’administration locale. Faute de quoi, ils envisagent une grève illimitée en cas où les réponses de l’administration ne seraient pas satisfaisantes.

Auteur
Khaled Ouragh

 




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Indignez-vous, soyez au côté des détenus rifains victimes de la monarchie marocaine

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Ahmed Zefzafi
Ahmed Zefzafi

Appel solennel pour un vaste mouvement de solidarité internationale avec les détenus politiques rifains qui sont aux mains de la monarchie du Maroc !

Cet appel en faveur des détenus politiques du mouvement rifain, comme de tous ceux qui croupissent injustement dans les geôles marocaines, est un appel de détresse qui interpelle les consciences de tout être humain.

A tous les élus du peuple français, députés, maires, conseillers généraux, conseillers municipaux, intellectuels : manifestez-vous ! Dites à ces prisonniers d’un régime dictatorial qu’ils ne se sacrifient pas en vain au nom de la dignité et de la liberté !

A toutes les consciences vives, épris de liberté et d’égalité, manifestez votre solidarité et hurlez votre désapprobation !

A tous les mouvements sociaux en France et en Europe, à toutes les voix libres, aux militants de la solidarité entre les peuples, indépendants ou encartés, vous êtes nos seuls partenaires, nos seuls soutiens pour défendre le droit, la justice et la liberté. A travers votre soutien. Vous seuls pouvez nous aider à combattre sans compromis aucun ce chantage criminel que le gouvernement marocain exerce sur le Rif ; vous seuls pouvez nous aider à lutter contre ce trop-plein de mépris et d’injustice ; vous seuls pouvez nous aider à continuer avec courage et détermination cette lutte impitoyable contre la prédation d’un royaume, ouvertement raciste, foncièrement anti rifain qui a décidé de faire plier le Rif par la prédation, le meurtre, la torture, le viol et la prison, y compris pour les mineurs !

Le royaume du Maroc a délivré un verdict digne des plus monstrueuses dictatures. A travers ce verdict inique, le Maroc engage par-là un processus de violence et de pourrissement dans le Rif ! Sachez chers amis que pour combattre les représentations honteusement mensongères qui font du Maroc un champion des droits humains, vous êtes nos seuls espoirs. Chers amis, il faut savoir que cette conception prétendument humaine d’un royaume qui pratique une politique intense de spoliation des populations est un bâillon de plomb qui est vissé sur la voix des humbles.

Sachez, Mesdames et Messieurs, vous qui, à travers vos mandats défendez le droit et la justice, sachez cher(e)s ami(e)s que chaque petit mot de votre part contribue à lever un peu plus ce bâillon qui étouffe, qui martyrise et qui tue nos concitoyens du Rif. De par vos positions à responsabilité, en tant qu’élus et voix du peuple français, votre conscience ne peut vous amener qu’à dénoncer ce nouveau crime commis contre le Rif qui n’a que trop souffert de l’ostracisme d’un régime féodal, raciste et fondamentalement discriminatoire.

Cette solidarité que nous attendons de vous est plus que jamais nécessaire ! Plus nécessaire que jamais !

Aux journalistes, aux médias européens : faites votre travail, informez, dites la vérité, où est votre conscience ? Où sont vos principes ? Où est votre déontologie ? Où sont votre honnêteté et votre combativité ! Qui ne sait pas que cette tragédie est partie de l’assassinat d’un jeune poissonnier rifain, broyé dans une benne à ordure sur ordre d’un représentant officiel du Makhzen ?

La répression, les enlèvements, la torture, le viol commis quotidiennement contre les détenus politiques rifains. La situation désastreuse des droits humains dans le Rif méritent un traitement juste et équitable, au moins de la part des journalistes! C’est leur devoir ! Aujourd’hui, nous interpellons leur conscience ! Nous leur rappelons que leur silence est une caution gravissime qui enfonce tout un peuple dans un quotidien de souffrance, de mépris et de très graves injustices.

Avec tout le respect dû aux journalistes honnêtes, je m’adresse à tous ceux et celles qui troquent leur conscience journalistique contre de juteux honoraires au point de jeter l’opprobre sur ce métier !

Non mesdames et messieurs les journalistes, le vrai Maroc, ce n’est pas les Riads de Marrakech, les Club Med, ou encore les excursions à dos de chameaux dans le désert avec danse du ventre, cornes de gazelles et thé à la menthe. Le Maroc, c’est le pays profond où la misère et la mort sont les seules alternatives laissées à un peuple affamé par un royaume de prédateurs insatiables.

Aux instituts académiques et autres centres de recherche, secouez vos consciences ! Cessez de relayer cette monstrueuse campagne de mystification internationale financée par une caisse noire à disposition des ambassades et consulats du Maroc ! Ne voyez-vous pas qu’ils monnayent votre silence sur de graves crimes ?! Dites quelques choses ! Il n’est jamais trop tard pour rendre justice aux opprimés ! C‘est terriblement choquant de voir tant d’institutions faire table rase de la réalité désastreuse des droits humains au Maroc et, comble de l’ignominie, oser en plus présenter le Makhzen comme une force de progression ! Sachez que dans le Rif, la glorification de la « bienveillante générosité » de « sa majesté le Roi » touche de plein fouet en premier lieu les détenus, puis les familles des détenus et enfin toute personne osant dire non à l’humiliation, à la spoliation.

Ce mardi 26 juin 2018, le Rif a été durement touché par la justice inique d’une monarchie sans principe, sans honneur et sans aucune humanité !

Vos récits affabulateurs omniprésent en Europe sont dépourvus de la moindre parcelle de réalité. Vous êtes à l’exact opposé des espoirs et aspirations collectives dans le Rif et au Maroc !

Soyez du côté des peuples, de l’Histoire !

Rachid Oufkir
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Est-ce dans ce monde-là que nous voulons survivre ? (III)

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Grand Angle

Est-ce dans ce monde-là que nous voulons survivre ? (III)

Est-ce dans ce monde-là que nous voulons survivre ? Et si le choix nous est refusé ? Tu veux ou tu ne veux pas, c’est kif-kif. Ils ont mis Termitor en marche en sabotant le bouton « stop ». Comme un garnement qui met le feu à la maison pendant que tout le monde dort. Par ennui, rancune ou démence. Qu’importe,  les flammes sont belles et le jeu plaisant. Vive le slogan de la jeunesse des années 60 : interdit d’interdire… 

« Pourtant, certains d’autres eux auraient souhaité s’équiper de ces amortisseurs. Durant ces années de grand boom, ils furent perçus comme des pessimistes systématiques. Ils s’interrogeaient : pourquoi les paquets de créances dites subprimes devaient-elles recevoir des notations aussi élevées que celles de General Electric ? … Des milliards de dollars de bénéfices s’affichaient à l’actif du gestionnaire de fonds spéculatif du moment… et les pessimistes étaient peu à peu réduits au silence… « L’ADN de la quasi-totalité des institutions financières a subi une dangereuse métamorphose.»…Les prudents étaient de plus en plus intimidés, et écartés des listes de promotions. Ils ont finalement perdu leur empire sur le capital. »(1)

Même scénario ailleurs. Hier, l’Algérie prêtait (ou donnait) de l’argent au FMI, effaçait les dettes de pays africains, les « pessimistes » murmuraient que le pétrole n’est pas éternel et que son prix pouvait chuter comme par le passé… On les traitait de jaloux, de harkis, de pions  de la fameuse main invisible. S’ils n’étaient pas carrément ruinés par les impôts, jetés en prison ou éliminés par des fous ou des extraterrestres. Que dire de l’affaire Khalifa, dès le début, certains dénonçaient l’arnaque. Et l’affaire elle-même est une affaire, dirait Lapalisse. Ce qui explique que les victimes se sont retrouvées doublement plumées. Il était une fois, un pharmacien, la trentaine…L’histoire commence comme celle de John Francis  Queeny alias Monsanto…Quand l’école enfante localement et mondialement des Terminators en puisant dans le lot des premiers de la classe, il faut fissa qu’elle « nobélise » ses cancres. Sinon, il faut la détruire ou enfermer les enfants à la maison. On comprend pourquoi des peuples intelligents, travailleurs, stables et soudés comme le Japon et l’Allemagne refusent de se perpétuer.

« Depuis 1960, le nombre de naissances enregistré dans la population de souche allemande s’est réduit de 70 % …malgré une croissance annuelle de 8 % – Le chômage est passé de 11% en 1950 à 1,3 % en 1960. – Le revenu réel par tête a connu en l’espace de 10 ans une augmentation de 70 %. En 1955, l’Allemagne a enregistré un PNB par habitant aussi élevé que celui de la France – dès 1952, elle avait dépassé le PNB par tête de la Grande-Bretagne, puissance victorieuse. » Et l’auteur de préciser : « si l’on s’en tient à la tendance démographique actuelle, l’Allemagne n’aura plus que 25 millions d’habitants dans un siècle, 8 millions dans 2 siècles et 3 millions dans 3 siècles. Pourquoi le climat que connaitra la planète dans 500 ans devrait-il nous intéresser si le programme de société allemande débouche sur la disparition des Allemands ? » . (2)À  l’époque du Reich, avec 1,4 million de naissances par an, l’Allemagne venait après la Chine, la Russie, la colonie britannique indienne et les USA. 5 ans après les deux bombes nucléaires, en 1950, les Japonaises contribuaient 3 fois plus à la richesse de leur pays que les Américaines. De nos jours, au pays du Soleil levant, des villages entiers disparaissent parce qu’elles ne veulent plus enfanter. Quel traumatisme a subi la jeunesse nippone pour que même les relations amoureuses sombrent dans les « futilités »(3).

Ailleurs, c’est les histoires de viol qui ont tendance à l’emporter sur celles de l’amour… Deux  sphinx qui renaissent de leurs cendres et au lieu de se multiplier en prouvant la théorie darwinienne de l’évolution grâce à une super-adaptation, ils se suicident telle des baleines maboules fonçant vers   le rivage. On accuse le sexe faible de privilégier la carrière à la maternité. C’est vrai que dans ces deux grandes démocraties, le mystère est double : la travailleuse est conditionnée au choix exclusif par le manque de crèches ou/et  du qu’en-dira-t-on incorrect. Une étude américaine affirme que les femmes universitaires qui restent à la maison pour élever leurs enfants sont plus vulnérables aux maladies mentales que les autres (4).

L’école qui se précipite pour éduquer et instruire met la mère au « chômage » et la trop diplômée se retrouve à répéter des travaux ménagers aptes à un  cerveau de 8 ans. Il est loin le temps de la Guerre mondiale où l’économie avait besoin du travail féminin et en même temps tempérer le salaire de l’homme. De nos jours, la  délocalisation, l’émigration et la robotisation rendent le labeur de ce dernier loin d’être automatique. .. Imaginons un instant l’Algérienne jouissant du même choix que l’Allemande ou la Japonaise, combien d’enfants ferait-elle ? Etant donné que le  mot « maman » est pratiquement le même dans toutes les langues et à l’ère de la « culture » mondialisée, l’Allemande et la Japonaise peuvent être considérées comme des Algériennes décodées.

Dans le pays des « trois Djamilates », aucune étude psychologique n’a été faite sur l’impact du code de la Famille sur les indigènes de l’Indépendance : les Algériennes.

En encourageant l’islamisation du monde arabe, l’Oncle Sam pouvait-il ignorer que les Fatma allaient  payer le prix répercuté sur leur progéniture ? En 2002, l’administration américaine a lancé la « guerre contre le terrorisme ». En 2002, le U.S. Departement of State signalait 198 actes terroristes dans le monde causant 725 victimes. Après 10 ans d’une guerre qu’on aurait dit des « Etoiles » tellement les moyens étaient sophistiqués et les sommes dépensées colossales, cette même administration a révélé  les chiffres de l’année 2012 : 6771 attentats et 11000 victimes. (5) Avec une Régence allergique au calcul élémentaire, on nous parle de 1 million de naissances par an et de 1 milliard de baguettes de pain par mois. Un suicide à l’envers. Est-ce pour expliquer la facture alimentaire faramineuse de l’importation ? Notamment quand, en plus des pots-de-vin et de la marchandise trafiquée, les mauvaises langues y ajoutent la surfacturation. On comprend que les autorités soient dans l’impossibilité de stopper le flambage des prix et accueillent avec 1000 bras le dieu de la bouffe, Monsanto et son pote Gates, le dieu de la charité avec les vaccins et leur future fabrication locale. Si Israël a son mur des lamentations, l’Algérie fait mieux avec  celui des satisfactions.

Quand un aliment, un médicament,  un vaccin, un objet est boudé en Occident, il est sûr d’être accueilli avec des youyous par les deys masqués d’Alger. Aucun « paria » ne rate le port de celle qui fut Blanche : le plastique, l’aspartame, le glyphosate, les déchets y compris nucléaires, la drogue camouflée par la viande congelée, le terrorisme de masse mouvante, les contrefaçons en tous genres pour finir avec les OGM,  vaccins à gogo et gaz de schiste après l’enterrement des femmes de la bourgade d’In Salah …Le pire, c’est le côté définitif de la chose, tout ce qui atterrit n’est jamais renvoyé.

Tout ce qui part ne revient pas. Avec  50 % d’Algériennes qui ne trouvent pas de maris, le mariage tardif dû au chômage et la pénurie de logements,  les problèmes de fertilité dans le couple (malbouffe, perturbateurs hormonaux etc.), le flot incessant de géniteurs fuyards vers d’autres cieux, l’obésité et autres calamités modernes, le taux de naissances est une baraka qui ne demande surtout pas à être éclaircie. Certes pour un étranger lambda qui nous voit marchant sur les pieds comme des échappés de l’asile, il pourrait s’y méprendre. S’il ne fait pas attention aux dimensions lilliputiennes  de l’aquarium où se débattent à longueur de journée les parasites que nous sommes. Contrairement au Japon, nos villages se vident pour se greffer sur les villes avec rejet garanti et zéro assistance « médicale ».

Combien d’Algériens vont à l’étranger pour savourer l’espace libre et vert d’un parc ? Se connecter sans rupture à l’ambiance originelle d’une forêt  indispensable au système immunitaire. Goûter l’apaisement des nerfs et l’éblouissement des yeux dans un silence monacal et à Dieu/Allah vat ! Avant, on n’avait pas besoin qu’on nous certifie que  l’Algérie avait le taux de fécondité le plus élevé au monde. À chaque nouvelle année scolaire, la caméra de l’Unique, de l’Orpheline filmait avec youyous et méchouis le chapelet des inaugurations d’écoles primaires à travers tout le territoire national  avec l’incapacité d’abaisser l’effectif de la classe au-dessous de 30 élèves. La Régence nataliste a tellement fait bien les choses que la France d’aujourd’hui possède plus d’Algériens que l’Algérie au moment où le dernier des colons disparaissait au large de la Méditerranée… Sérieusement, on ne peut croire que c’est le manque de crèches  qui fait disparaître le Japon et l’Allemagne. Il aurait suffi d’une demande d’offres internationales pour le recrutement de nounous et l’Afrique avec l’Asie se bousculeraient à leur porte.

À  la question d’Eva Joly, « est-ce dans ce monde-là que vous voulez vivre ?».  Ils répliqueront que s’ils sont obligés de vivre dans ce monde là, ils ont la possibilité de l’épargner, de gré ou de force, à leur progéniture. Et c’est ce qu’ils répondent quand on leur pose la question. D’après le grand historien Toynbee(6), les Anciens pratiquaient la contraception  naturelle. Ils cessaient de faire des enfants quand la nourriture diminuait en contradiction totale avec nos deux mastodontes. Chez certains, on réglait le problème de la famine en formant des tribus unisexes comme les fameuses Amazones. D’autres optaient pour le célibat, la préservation du  veuvage ou l’encensement de l’ermitage.

Dans l’Arabie ancienne,  les divinités étant des femmes, on leur sacrifiait un petit et on enterrait la petite vivante…De nos jours, les uns préfèrent l’avortement, les autres le crime d’honneur et /ou l’exploitation des femmes quitte à pousser vers exil « croisé » le surplus de leur ADN.  Contrairement à la logique, ce sont les plus affamés qui font le plus d’enfants, nous dit-on. Il y a famine et famine : « 

En 2009, encore sous le choc des subprimes, un auteur écrivait : « Depuis ces dix dernières années, tout le monde s’était lancé dans cette course, avec montées d’adrénaline et ivresse de la vitesse à la clef. Il n’y avait qu’un seul écueil : il s’est avéré que personne ne savait conduire ce type de cylindrée. Au cours des dix dernières années, l’économie mondiale avait accouché d’un prototype, et personne n’en avait jamais vu de pareil, un système intégré de près de 125 pays, tous alignés sur la grille de départ, fonçant tous sur la piste à des vitesses auparavant inconnues. Tout se passait comme si cette compétition engageait 125 pilotes différents, et tous auraient oublié de s’équiper d’amortisseurs. »(1) En 2018 qui pense encore à ces satanés subprimes ? Qui pense à une augmentation de salaire, à revendiquer la démocratie, à fantasmer sur  la super cagnotte, au droit au bonheur inscrit dans la Constitution américaine qui, de facto, devient mondiale à croire le blabla de la bien-pensante ? Ces rêves de gâtés ne sont plus d’actualité et pour cause, le souci des villageois mondialisés n’est plus que le duo SS (santé et sécurité). Nous sommes dans une autre dimension. 7 ans plus tôt, le monde arabe rêvait aux fleurs d’un printemps en investissant la rue avec des mains nues. Le Yémen qui se meurt aujourd’hui avait même eu droit à un prix Nobel de la Paix.

En Egypte, la place Tahrir portait bien son nom « libère-moi » et dans la Libye de Kadhafi, à Benghazi, seules quelques mères protestaient contre l’emprisonnement de leur fils. En Algérie, un président en pleine forme, pris de panique, avouait son amour aux jeunes. Tout a été balayé en un clin d’œil, un clic sur clavier. En France, c’est fini le non au  mariage pour tous, au sexe à l’école…c’est la peur des maladies et des migrants musulmans qui occupe les pensées. Pour leur santé, ils ne demandent pas la construction de nouveaux hôpitaux, des toubibs plus performants, une mutualité plus généreuse ou plus de molécules miraculeuses à Big Pharma, leur souci c’est revenir au temps où tout ce fatras n’existait pas. Ils veulent simplement l’application de la formule d’Hippocrate : « que tes aliments soient tes médicaments. » Et pour cause, en ce 21e siècle, les aliments sont leurs poisons.

En 1979, un agriculteur japonais est venu au secours des terres californiennes dévastées par l’agriculture industrielle. Il écrit : « Le Japon possède le mont Fuji et la Californie le mont Shasta. Tous deux sont de grands volcans situés de façon semblable. Ajouté au fait que les herbes et la roche- mère sont les mêmes, cela pourrait très bien vouloir dire que dans la nuit des temps, le Japon et la Californie ne faisaient qu’une seule et même terre. La différence la plus sensible reste qu’aujourd’hui le Japon a quatre saisons ; par contre la Californie a juste un été et un hiver. Pas de printemps ni d’automne, peu ou pas de pluies. Si la roche-mère et les pousses végétales sont identiques, on devrait s’attendre à ce que ces deux régions aient un climat et des précipitations analogues. Mais, dans une certaine mesure, la Californie est devenue un désert et le Japon jouit d’un climat tempéré avec quatre saisons distinctes. »(6) Cela nous rappelle qu’il y a bien  longtemps que le printemps et l’automne algériens ont disparu grâce aux pétroliers et au glyphosate.

Qui se souvient de feuilles dorées au henné voltigeant au gré de la brise,  de fleurs sauvages valsant sous un soleil normal ? Aux produits Monsanto, on a importé Monsanto avec  ses cartes météo et les avions de l’OTAN pour les épandages. Et là, on n’est même pas sûr que nos enfants nous survivent quand nos souks  sont inondés de fleurs en plastique de plus en plus sophistiquées au moment où en Europe, le débat est déjà à l’interdiction du plastique. Des pétroliers à Monsanto, l’Algérie est au top des pays les plus pollués. On n’est plus au choix du verre à moitié vide ou à moitié plein. Non.  Que faire face au renard qui s’empare de la clé du poulailler avec le don de se transformer en poule et d’accuser cette dernière de tricher sur son identité. On aimerait tant que le glyphosate fleure le jasmin bio, que les vaccins protègent nos enfants des maladies et les OGM, un élixir de vie éternelle. Quant au plastique,  le meilleur contenant qui n’ait jamais été inventé. Seulement tout est déréglé quand ceux qui sont pour et ceux qui sont contre sont voisins et jouissent de la plus belle Constitution au monde. Bien placés pour s’espionner. Généralement de la même nationalité américaine que le dieu de la malbouffe, le dieu tout court. Tous sont d’éminents spécialistes qui publient dans de prestigieux magazines scientifiques. À  arracher les cheveux avec les neurones aux confrères étrangers qui les copient. Exemple, le glyphosate : « Alors que l’Europe connaît une vive polémique sur ce pesticide, la question ne se pose même pas en Algérie…Une étude faite en 2014 à l’université de Constantine affirme que cet herbicide est largement utilisé dans les cultures maraichères, vergers d’agrumes, arboriculture, palmeraies et vigne en Algérie…Des analyses d’eau et de sédiments…2009-2010 ont révélé la présence de 78 pesticides dont certains sont interdits dans les pays développés depuis des années.

Exemple de toxicité : 1-Le développement médiocre… 2- La contamination des eaux douces et marines…3- Le dépérissement forestier suite à la contamination des sols. 4- La diminution de la diversité végétale…déclin des colonies d’abeilles et de papillons  pollinisateurs… »  (7) En Algérie, d’après ce maître de conférences en écologie, rien n’échappe à ce multi-poison y compris nos tendres épinards. Et avec la génération OGM made in Algeria, le bizness sera plus florissant à s’abreuver et se doucher avec ce pesticide sans craindre la pénurie : «  Aux USA, les cultures OGM ont provoqué une hausse de consommation d’herbicides par les agricultures…Dans l’UE, le taux résiduel maximum de glyphosate autorisé dans le soja a augmenté de 200 fois après que le soja Roundup manipulé génétiquement  a été commercialisé en Europe. »(8) En France, le professeur de biologie moléculaire Seralini dans son introduction « Tous Cobayes «  écrit : «  J’ai côtoyé trop de compromissions pour continuer à me taire. Ce sont sans doute elles qui ont causé dans la seconde moitié du XXème siècle le plus de décès sur la planète, non par mort brutale, mais par de longues maladies qui détruisent la vie à petit feu. Dans le monde entier, il n’est pas une famille qui ne soit pas touchée par les cancers, la malnutrition ou encore des problèmes de reproduction, des maladies nerveuses, hormonales, immunitaires ou de malformations congénitales. La forte augmentation de ces pathologies n’est pas le fait du hasard, ne s’explique pas par une recrudescence de bactéries ou de virus. Elle ne relève pas davantage de l’allongement de la vie, qui demeure un phénomène régional et momentané sur le globe. Une poignée de géants de l’industrie parmi lesquels Monsanto, Bayer, Aventis, DuPont, Syngenta, BASF, Dow Chemical, Zeneca et leurs fournisseurs de matières premières remplissent nos assiettes de colorants, de conservateurs, de plastique, d’OGM, de pesticides, d’antibiotiques…La plupart d’entre nous croient vivre au sein d’une société dont la sécurité des personnes constitue l’une des priorités. On entend tellement parler de l’insécurité liée à la délinquance et des mesures prises pour l’endiguer qu’on n’imagine pas que les tueurs en série les plus sournois et les plus impitoyables se prélassent sans être inquiétés dans nos aliments, dans nos boissons, nos jardins et dans l’air ambiant. » (9)  (suite)

M. M.

Notes

(1)-Le Monde post-américain ( Fareed Zakaria)

(2)- L’Allemagne Disparaît ( Thilo Sarrazin)

(3)- Pourquoi les Jeunes Japonais ne font plus l’Amour ? (enquête du Guardian 05/06/2016, Huffington.fr)

(4) – La Femme Mystifiée II ( Betty Friedan)

(5)- Jour où j’ai appris à Vivre ( Laurent Gounelle)

(6)-La Voie du Retour à la Nature ( Masanobu Fukuoka)

(7 ) )- Liberté (25/10/2017)

(8 )- Le Planetoscope.com

(9) – Tous Cobayes , OGM, Pesticides, Produits chimiques (Gilles-Eric Séralini)

Auteur
Mimi Massiva

 




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