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jeudi 3 juillet 2025
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Aïmen Laïhem : « L’écriture est une bourrasque libératrice »

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À seulement quelques années de sa carrière littéraire, Aïmen Laïhem s’impose déjà comme une voix singulière et puissante de la scène algérienne. Lauréat du Prix Mohammed-Dib 2025 pour son premier roman Taxis, il nous invite à un voyage intime et vibrant à travers les rues d’Alger, observées par un narrateur mystérieux et empreint de mélancolie.

Entre la fièvre du Hirak, les virages nocturnes de la corniche et les réflexions métaphysiques sur la jeunesse algérienne, Laïhem déploie une écriture visuelle et rythmée, nourrie par son regard d’architecte et urbaniste. Dans cet entretien, il revient sur les inspirations, les combats et les espoirs qui animent son œuvre — un récit à la fois âpre et tendre, à l’image même de la ville qu’il aime.

Le Matin d’Algérie : Votre roman Taxis a reçu le Prix Mohammed-Dib 2025. Que représente cette distinction pour vous, en tant que jeune auteur ?

Aïmen Laïhem : Recevoir une telle distinction pour un tout premier livre constitue une fierté et un honneur immense dans ce début de périple littéraire qui oscille entre moments de joies et de combats. Ça me pousse vraiment à puiser au plus profond de mon inspiration et de mon imaginaire pour honorer mon affiliation à un tel nom de la littérature algérienne.

Le Matin d’Algérie : Vous avez commencé à écrire Taxis en 2019, pendant le Hirak. En quoi ce contexte a-t-il influencé votre écriture ou votre regard sur Alger ?

Aïmen Laïhem : Ça a constitué une aubaine pour le projet d’écriture sur deux plans : d’une parce qu’il y a eu du temps qui s’est débloqué avec une liberté au quotidien qui a été découverte, de deux, par une effervescence créative qui s’est emparée de ce qui m’entourait à Alger et au-delà dans le pays. Tout cela m’a porté dans la poursuite du processus du texte en le nourrissant de nombreux souffles qui ont permis d’y transposer plusieurs voix, plusieurs lectures et plusieurs espoirs.

Le Matin d’Algérie : Pourquoi avoir choisi un narrateur anonyme et si peu défini ? Y a-t-il une part autobiographique dans ce personnage ?

Aïmen Laïhem : Le narrateur s’est à la fois imposé lors de l’écriture du texte tout en s’effaçant petit à petit au fur et à mesure que se dessinait dans ma tête la direction vers laquelle le projet s’orientait. Le choix de ne pas lui attribuer un nom ni une réelle description physique relevait du fait qu’il était perçu et imaginé avant tout comme une paire d’yeux qui se détachait du monde qui l’entourait. Comme s’il y avait une observation in situ de ce qu’il relatait, une situation de surcroît contrainte par le fait qu’il soit dans un espace clos – l’habitacle du taxi –, tout en étant mentalement ailleurs à travers les quelques échappatoires que les vitres de la voiture proposaient.

Et puis il y a toujours une part plus ou moins importante de soi qu’on met dans chaque œuvre de création.

Le Matin d’Algérie : La ville d’Alger occupe une place centrale dans le récit, presque comme un personnage. Comment décririez-vous votre relation à cette ville ?

Aïmen Laïhem : Elle est assez frustrante dans l’amour qu’on peut lui porter. Aimer cette ville est autant un déchirement qu’une consolation réelle, elle broie ceux qui savent la regarder à sa juste valeur, ceux qui la vivent au jour le jour en épousant son pouls mais elle reste tout à fait vaine à toute tentative de sophistication intellectuelle. Alger est à prendre comme elle est, de façon crue et directe. Et c’est d’ailleurs dans ce sens qu’au moment d’écrire dessus dans le livre, j’ai voulu prendre du recul sur tous les sentiments contradictoires qui me traversaient en la décrivant. J’ai pris le parti du personnage du narrateur-observateur qui ne connaît pas grand-chose sur sa ville pour l’appréhender avec simplicité, candeur et naïveté. Alger mérite qu’on la regarde avec des yeux d’enfant devenu adulte trop rapidement.

Le Matin d’Algérie : Le taxi devient ici un lieu d’observation, de réflexion et même de fuite. Pourquoi ce choix comme espace narratif ?

Aïmen Laïhem : A vrai dire, ce choix s’est vite imposé parce qu’il y avait matière à explorer énormément d’éléments. Ainsi, le fait d’accorder au récit un seul temps – la course en taxi – et un seul espace – l’habitacle du taxi – posait un cadre formel et conceptuel au projet. Cela a permis de se recentrer sur à la fois l’intérieur mais aussi l’extérieur de l’observation, en étant au-dehors et au-dedans à la fois.

Après l’objet du taxi permettait autant de prétextes pour parler de plein de choses qui nous traversent ou qui nous échappent, parfois suggérées, souvent tues mais jamais réellement écartées. Parce que comme le constate le narrateur au détour d’un virage : « c’est surtout ça un taxi, quelque chose qui vous rattrape alors que vous le fuyez, une sorte de vérité. »

Le Matin d’Algérie : Vous êtes architecte de formation et étudiant en urbanisme. Comment ces disciplines influencent-elles votre écriture ?

Aïmen Laïhem : Au cours de mes études, on nous a toujours poussés à voir au-delà des choses telles qu’elles se présentaient à nous, à développer un esprit critique et une curiosité qui allait puiser dans différents imaginaires pour cultiver notre créativité. C’est quelque chose qui m’a beaucoup aidé en entretenant un terrain préétabli pour les songes, la rêverie, l’originalité dans les pistes à explorer et les allégories en tous genres que j’essaye tant bien que mal de diffuser de mes textes.

Aussi, l’architecture et l’urbanisme, allant de pair avec la ville, comment elle se construit et ce qui la façonne, la capacité de la décrire sous différents angles, de différentes manières et à des temporalités multiples, m’ont aidé à adopter un regard détaché et qui prend du recul sur l’approche de la description et du rapport à l’urbain et à la société.

Le Matin d’Algérie : Le livre alterne entre absurde, tendresse et réflexion métaphysique. Comment avez-vous trouvé cet équilibre de ton ?

Aïmen Laïhem : Cela s’est fait de façon un peu involontaire. Le livre s’est construit avec une logique assez empirique mais ça a conféré diverses interprétations et lectures au texte. A titre personnel, j’aime beaucoup l’écriture qui est teintée d’une épaisseur à lectures diverses qui fait que, quand j’écris, je passe et repasse sur les mêmes phrases, les mêmes mots et les mêmes lancées d’idées en les ressassant et les maniant sous des formes parfois contradictoires, jusqu’à atteindre une sorte d’embrouille avec le monde dans lequel j’écris. Peut-être est-ce là que réside le sordide et l’absurde qui peut transparaître parfois.

Après, pour ce qui est de la tendresse, je pense qu’elle est venue de façon un peu nécessaire à travers le texte pour apporter un contrepoids à la pesanteur qui tournoie autour du personnage. Il fallait lui offrir une échappée, à travers une poésie douce et attachante dans une certaine forme de naïveté, comme s’il était candide et regardait, et découvrait par la même occasion, le monde qui l’entoure avec des yeux d’enfants.

Le Matin d’Algérie : L’amie tunisienne du narrateur crée un pont discret avec Tunis. Aviez-vous la volonté d’inscrire Taxis dans une dynamique maghrébine ?

Aïmen Laïhem : Pas de prime abord en tout cas. Ce personnage s’est imposé dans un souci d’explorer des rapports humains assez singuliers autour du narrateur du récit. Que ce soit vis-à-vis de ses rapports maternel, amoureux ou amical, on sent un certain conflit dans ses relations humaines et c’est dans ce contexte que s’inscrit d’abord le personnage de l’amie tunisienne : on devine que c’est sa seule amie mais c’est une amie qui est dans un autre pays, une relation à distance donc qui vient interroger la nature sociable du narrateur.

Dans un second temps, le fait d’y voir un pont entre les jeunesses des deux pays peut s’établir, en créant un pont justement entre les différents imaginaires et les réalités de chacune des deux sociétés comme autant d’échappatoires dans des univers qui se ressemblent et se distinguent.

Le Matin d’Algérie : Votre style est très visuel, presque cinématographique par moments. Avez-vous des influences littéraires ou artistiques particulières ?

Aïmen Laïhem : L’écriture du mouvement et du déplacement me parle beaucoup, l’itinérance, le fait d’être toujours dans une dynamique, voire dans une course perpétuelle m’inspire beaucoup. En cela, les scènes de films qui usent des travellings et des plans séquences me fascinent et viennent à moi quand j’écris. Ça fonctionne de la même manière avec la musique ; les envolées lyriques, les escalades musicales et les symphonies qui gagnent en intensité crescendo me stimulent beaucoup et sont une source qui me pousse au rythme de l’écriture. Je cherche beaucoup ça.

Pour citer quelques auteurs qui me procurent le même sentiment d’évasion et de pulsations créatives, il y a d’un côté Mustapha Benfodil qui joue littéralement avec la langue en maniant le trait des mots et en érigeant un mille-feuille de créativité intrinsèquement algérienne et inscrite dans une pluralité de mondes et de territoires de pensées tout aussi fascinants les uns dans et au-travers des autres.

D’un autre côté, il y a des écrivains comme Kevin Lambert, Pauline Delabroy-Allard, Annie Ernaux, Assia Djebar, Arezki Mellal, Samir Toumi, Marguerite Duras, ou encore Laurent Gaudé qui me parlent énormément tant par leur justesse que par la rythmique de leur écriture.

Le Matin d’Algérie : Qu’avez-vous voulu dire, en filigrane, sur la jeunesse algérienne d’aujourd’hui ?

Aïmen Laïhem : Qu’elle cherche constamment sa place, et même si elle la trouve, qu’elle doit sans cesse batailler pour la recréer dans des conditions qui lui conviennent. Qu’elle a un espoir et une envie de bien faire énormes mais qu’elle est minée et inscrite dans des réalités qui la plombent et qui lui mettent des bâtons dans les roues. Même s’il y a toujours au loin, en-haut et par-delà les choses des horizons qui attendent à être explorés.

Le Matin d’Algérie : Quel a été le moment le plus difficile – ou le plus libérateur – durant le processus d’écriture de « Taxis » ?

Aïmen Laïhem : Le moment où le rythme a été trouvé, quand la voix haletante qui me taraudait l’esprit depuis quelque temps a embarqué dans une dynamique qui m’a porté tout au long de ce qui restait à faire pour le projet. C’est à la fois euphorique et déroutant, quand on sent que quelque chose nous rattrape alors qu’on a eu de cesse de le convoquer et quand il advient enfin ça nous submerge et nous plante des ailes dans le dos. L’écriture est une bourrasque libératrice.

Le Matin d’Algérie : Avec ce premier succès, pensez-vous déjà à un prochain projet littéraire ? Si oui, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Aïmen Laïhem : Oui, je travaille sur un deuxième projet d’écriture que je porte depuis plus de deux ans maintenant. Ça parlera toujours d’un sujet en explorant ses différentes facettes et en le tordant dans tous les sens. Je souhaite également accorder plus de place à la poésie qui me suit au quotidien en composant un recueil avec les textes poétiques accumulés au fil des ans. A voir par la suite pour sa publication !

Le Matin d’Algérie : Enfin, si vous pouviez emmener un lecteur, le temps d’un trajet en taxi, dans une rue d’Alger : qui vous tient à cœur, laquelle serait-ce – et pourquoi ?

Aïmen Laïhem : Les taxis à Alger ont quelque chose d’assez frustrant dans leur fonctionnement : ils ne sortent pratiquement jamais des routes qu’ils se sont eux-mêmes constitués dans des circuits fermés, ce qui fait que si l’on souhaite aller d’un point A à un point B, il faut toujours prendre en compte le « sens du vent » du taxi. Ceci pour dire que nous ne décidons jamais par nous-mêmes de notre parcours, le dernier mot revient toujours au taxieur.

Mais pour revenir au choix du trajet, je pense déjà que ce serait une balade nocturne au gré des virages d’Alger pour éviter les embouteillages et apprécier la fluidité de la course en taxi. Et puis ce serait sur les lacets des chemins de la Sfindja ou bien suivant le boulevard Krim-Belkacem ou encore le long de la corniche côté Bologhine. J’aime beaucoup quand il y a des virages et que l’on observe les immeubles à droite à gauche, surtout quand la lune est de sortie. Ça crée une drôle de chorégraphie.

Entretien réalisé par Djamal Guettala

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Ahmed Rédha Houhou : poussières d’un pionnier oublié

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Centre Rédha Houhou
Centre Rédha Houhou

Un bâtiment vieilli par les ans, des murs silencieux, une mémoire figée sous la poussière. Voilà comment j’ai rencontré Ahmed Rédha Houhou pour la première fois. C’était à Biskra, dans une maison de la culture qui porte son nom.

À l’entrée, un portrait, accroché là, comme une veilleuse fatiguée. En dessous, des documents, quelques livres emprisonnés dans une vitrine qu’aucune main n’a pensée à nettoyer. J’étais fasciné par l’architecture du lieu — mais choqué par l’abandon.

Je ne connaissais presque rien de lui. En rentrant à l’hôtel, une question m’obsédait : qui était cet homme dont la mémoire semble aujourd’hui ignorée ? Un écrivain ? Un militant ? Pourquoi son nom à Biskra, mais aussi à Constantine ? J’ai cherché, creusé, exploré. Ce que j’ai découvert m’a profondément marqué.

Un pionnier aux racines multiples

Ahmed Rédha Houhou est né en 1910 à Sidi Okba, non loin de Biskra, dans une famille aisée. Il suit une double formation : d’abord l’école coranique, puis l’école française à Skikda où il obtient son certificat d’études, ce qui lui ouvre les portes de l’administration postale. Mais son destin ne s’arrête pas là.

En 1934, un conflit familial pousse les siens à s’exiler à Médine. Là, il entame des études à l’École des sciences légales. Il devient enseignant et collabore à plusieurs journaux locaux, rédigeant des essais littéraires et des nouvelles. Sa plume y devient rapidement influente. Il s’impose comme un réformateur du récit arabe moderne, et sa notoriété le suit jusqu’à La Mecque, où il travaille brièvement comme postier.

En 1940, il signe un article qui fera date : « La littérature arabe va-t-elle à l’extinction ? » — texte de combat et de critique. On le surnomme alors en Arabie « le pionnier du récit ».

Mais c’est en 1945, au lendemain des massacres du 8 mai à Sétif, qu’il décide de rentrer en Algérie. Il s’installe à Constantine, répondant à l’appel du cheikh El-Ibrahimi qui l’invite à rejoindre l’Association des Oulémas. Il y devient directeur d’une école primaire et s’illustre comme journaliste satirique dans les pages de El Bassaïr et Echou’la, où il critique avec acuité la politique, les mentalités religieuses figées, et la condition des femmes.

Le premier romancier algérien d’expression arabe

En 1947, Ahmed Rédha Houhou publie Ghadat Oum el Qora, considéré comme le premier roman algérien en langue arabe. Il enchaîne ensuite les nouvelles, les essais, et fonde en 1949 la troupe théâtrale El Mazher constantinois, avec laquelle il adapte en arabe classique ou dialectal des chefs-d’œuvre occidentaux : Ruy Blas devient AnbaçaTopaze devient Si Achour.

Son œuvre traverse les genres : Sahibat el ouahy (La femme inspirée), Namadhidj bacharia (Spécimens humains), ou encore Maa himar Tewfiq El Hakim (Avec l’âne de Tewfiq El Hakim), recueil de chroniques satiriques. À travers tout cela, il tisse une vision d’une Algérie libre, éduquée, décolonisée dans l’âme.

Le silence imposé : torture, exécution, effacement

En pleine guerre de libération, la plume d’Ahmed Rédha Houhou devient une arme redoutée. Début 1956, il est arrêté et torturé par les militaires français. On le libère, affaibli, mais toujours debout. Quelques semaines plus tard, le 29 mars 1956, il est enlevé une seconde fois, cette fois-ci par les hommes de La Main rouge, une organisation clandestine liée aux services spéciaux français et chargée d’éliminer les intellectuels algériens influents.

On le retrouve assassiné à Constantine, criblé de balles. Son corps porte les marques de la violence et de la haine. Il n’avait que 46 ans.

Son enterrement à Constantine se fait dans une ambiance pesante. Le silence est lourd. L’Algérie pleure, mais à demi-voix. Peu d’hommages publics sont alors possibles sous occupation.

Sa tombe repose aujourd’hui dans un cimetière de Constantine, sans faste, sans mausolée, mais elle reste un lieu de recueillement pour quelques rares connaisseurs, pour des amoureux de la littérature et de l’histoire algérienne. Certains viennent y lire un passage de Ghadat Oum el Qora, ou simplement murmurer son nom à voix basse.

Retour à Biskra : enquête vivante

Poussé par ce parcours bouleversant, j’ai voulu retourner à la Maison de la culture de Biskra pour chercher des documents. Je me suis égaré en chemin, interrogeant les jeunes passants :

« La maison de culture de Redha Houhou ? Euh… ce nom ne nous dit rien… »

Je finis par y revenir. Je me présente. Une employée me conduit vers la directrice, qui me donne accès à la bibliothèque, hélas vide à ce moment-là. Elle me remet alors deux numéros de téléphone. Avant de partir, elle me confie :

« Je suis la fille de Omar El Barnaoui, premier directeur de cette maison et écrivain. »

Le destin parfois se montre généreux. L’un des contacts fournis, Azzedine Betayeb, me répond avec gentillesse et professionnalisme. Il se présente ainsi :

« Je suis un chercheur libre en histoire. J’ai publié une dizaine de livres, je participe à des conférences, et parfois à des émissions radiophoniques ou télévisées. »

Grâce à lui, j’ai pu rassembler les pièces de ce puzzle trop souvent ignoré. Grâce à lui, j’ai compris qu’Ahmed Redha Houhou n’était pas simplement un écrivain, mais un passeur de mémoires, un résistant culturel, un humaniste.

Conclusion : sortir de la poussière

Aujourd’hui encore, des lycées, des centres culturels, des rues portent son nom. Mais qui, parmi les jeunes, connaît son œuvre ? Ses combats ? Sa voix ?

Écrire ce portrait, c’est tenter de souffler sur la poussière, de faire entendre à nouveau sa voix, de rappeler qu’avant d’être un nom accroché à un mur, Ahmed Redha Houhou était une conscience vivante, un homme debout, un rêveur assassiné.

Djamal Guettala

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Libye : l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte relancent le mécanisme tripartite

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Réunis le 31 mai au Caire, les ministres des Affaires étrangères de l’Algérie, de la Tunisie et de l’Égypte ont relancé le mécanisme tripartite des pays voisins de la Libye.

À travers un communiqué conjoint, ils ont appelé à une désescalade immédiate des tensions à Tripoli et dans l’ensemble du pays, exhortant les parties libyennes à faire preuve de retenue.

Les trois pays ont réaffirmé leur engagement en faveur d’une solution politique « libyo-libyenne », sous l’égide des Nations unies, rejetant toute forme d’ingérence étrangère.

Ils ont également souligné l’urgence de préserver l’unité des institutions libyennes, de garantir la sécurité régionale, et d’organiser des élections inclusives.

Le soutien au Comité militaire conjoint (5+5) a été renouvelé, notamment pour le maintien du cessez-le-feu et le retrait des forces étrangères. Une prochaine réunion est prévue en Algérie, puis en Tunisie avant la fin de l’année.

La rédaction

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Opep+ : l’Algérie augmentera sa production pétrolière de 8.000 barils/jour en juillet prochain

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Pétrole

L’Algérie augmentera sa production de pétrole brut de 8.000 barils par jour durant le mois de juillet prochain, dans le cadre du plan de levée progressive des réductions volontaires appliquées depuis deux ans par huit pays membres de l’alliance OPEP+.

Selon un communiqué publié samedi par le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies Renouvelables, cette décision s’inscrit dans la stratégie commune visant à accompagner la reprise de la demande mondiale en hydrocarbures, notamment durant la période estivale.

« La production de pétrole brut de l’Algérie enregistrera une augmentation supplémentaire de 8.000 barils par jour, en juillet prochain. Cette hausse vise à répondre à la progression anticipée de la demande extérieure en pétrole brut et en produits pétroliers, notamment durant l’été », précise le ministère.

Ainsi la production algérienne atteindra 936.000 barils par jour en juillet prochain, pour ensuite s’élever progressivement à 1,007 million de barils par jour d’ici juillet 2026.

Cette hausse « permettra également de soutenir la mise en production progressive de nouveaux gisements récemment développés, contribuant ainsi à une meilleure valorisation des ressources nationales », ajoute la même source.

La décision fait suite à la réunion tenue ce samedi par visioconférence entre les ministres des huit pays de l’OPEP+ ayant mis en œuvre des réductions volontaires de leur production depuis avril 2023, avec la participation du ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies Renouvelables, Mohamed Arkab.

Sur la base des prévisions relatives à la demande pétrolière attendue pour la saison estivale, les huit pays se sont accordés sur une augmentation collective de leur production de 411.000 barils par jour pour le mois de juillet 2025, précise encore le communiqué.

APS

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Ligue des champions : la victoire du PSG prolongée par une longue nuit de fête à Paris

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PSG

Les scènes de liesse se sont multipliées à Paris dans la nuit du 31 mai au 1er juin, après la victoire du PSG 5-0 face à l’Inter Milan, à Munich, en finale de la Ligue des champions. De nombreux rassemblements de supporters ont lieu, autour du Parc des Princes et des Champs-Élysées notamment, émaillés parfois d’incidents. 

5-0. Un score jamais vu en finale de Ligue des champions de football. Le PSG a décroché sa première étoile hier soir à Munich face à l’Inter Milan, dans un match ultra-maîtrisé et absolument éblouissant. Une victoire écrasante des joueurs de Luis Enrique, et une deuxième Ligue des champions remportée par un club français après l’Olympique de Marseille en 1993.

Une victoire célébrée dans les rues et les lieux emblématiques de la capitale, comme sur la mythique place de la Concorde, en bas de l’avenue des Champs-Élysées.

Du côté de la Porte de Saint-Cloud, et même sans joueur sur le terrain, le Parc des Princes a résonné comme pour les plus belles affiches et a rugi à chacun des cinq buts des Parisiens. L’enceinte du club de la capitale était garnie de 48 000 supporters qui vibraient à l’unisson de leurs camarades partis supporter le PSG à Munich.

Dès le coup de sifflet final, un son et lumière avec des flammes a illuminé le terrain tandis que quelques kilomètres plus loin, la tour Eiffel a brillé de mille feux aux couleurs parisiennes.

En dehors de l’enceinte, les supporters, regroupés notamment sur les Champs-Élysées, interdits aux voitures pour l’occasion, et sur la place du Trocadéro, ont célébré bien plus tôt le sacre, à grands coups de pétards, de chants et de coups klaxon.

Quelques incidents

Les manifestations de joie ne sont pas allées sans débordements. Les 5 400 policiers et gendarmes mobilisés pour la soirée à Paris et son agglomération ont eu recours au canon à eau sur les Champs-Élysées et ont dû évacuer des supporters descendus sur le périphérique alors même que le match se jouait encore.

À 22 h 45, moment de la fin de match, 294 personnes ont été interpellées en marge des festivités dans la capitale, selon un décompte communiqué par la préfecture de police, concentrées Porte de Saint-Cloud et en haut de l’avenue des Champs-Élysées notamment pour « détention de mortiers d’artifice, produits incendiaires », toujours selon la préfecture de police. Sur les Champs, beaucoup de vitrines de magasins avaient été préventivement recouvertes de panneaux en bois léger par crainte de débordements, comme lors de la demi-finale retour.

Vers minuit, la rue de Rivoli, l’une des artères de Paris qui mène jusqu’aux Champs-Elysées, est recouverte par une véritable marée humaine. Toute une ville est en train de converger vers les Champs. À pied, à vélo, en voiture ou à scooter, dans un immense concert de klaxons, de pétards, de fumigènes et de feux d’artifice tirés parfois depuis les toits de la capitale.

« Paris est magique, mais tellement magique. Personne ne s’attendait à cette victoire écrasante. Mais c’est une folie », lance un supporter.  « Moi, j’ai pleuré en 2020 quand on a perdu. Et ce soir, j’ai pleuré de joie », reprend un autre.  « Même moi qui ne suis pas du tout le foot, je me suis joint à l’évènement parce que c’est magique ! C’est incroyable. Il a une ambiance de fou », constate un troisième.

« Quel match fantastique et quel bonheur pour Paris ! »

Les célébrations ont duré une bonne partie de la nuit, notamment autour des Champs-Élysées. Une parade est prévue ce dimanche 1er juin pour présenter le trophée. L’équipe parisienne sera également reçue par le chef de l’État Emmanuel Macron, dimanche à l’Élysée. Le président Emmanuel Macron a salué d’un « Champion mon frère ! » la victoire du PSG.

De son côté, Anne Hidalgo, maire de Paris, a salué samedi soir la victoire « historique » du PSG. « Quel match fantastique, quel état d’esprit sur le terrain et quel bonheur pour Paris ! » a salué l’édile socialiste. « Cette victoire nous rend extrêmement fiers de notre équipe » a-t-elle ajouté.

En France, deux morts lors des célébrations de la victoire du PSG

Deux personnes, un mineur à Dax et une femme à Paris, sont décédées dans la nuit de samedi à dimanche et 559 personnes ont été interpellées lors des célébrations en marge de la finale de la Ligue des champions remportée par le PSG, selon le ministère de l’Intérieur.

À Dax, un mineur de 17 ans a été tué à coups de couteau lors d’un rassemblement pour célébrer le sacre du club parisien contre l’Inter Milan tandis qu’à Paris, dans le 15e arrondissement de la capitale, un homme à scooter a été percuté par une voiture et a succombé à ses blessures. Il y a eu au total 559 interpellations -dont 491 à Paris – qui ont conduit à 320 gardes à vue dont 254 à Paris, a ajouté la même source.

À Grenoble, une voiture a percuté la foule, faisant quatre blessés dont deux graves. L’acte n’était pas intentionnel, selon une source proche du dossier. Par ailleurs, un policier a été placé en coma artificiel après avoir été blessé par un tir de mortiers d’artifice à Coutances, dans le nord-ouest de la France. Il a été touché au niveau de l’oeil, par un jet accidentel selon les premiers éléments de l’enquête.

Avec RFI

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Réponse d’Amar Ingrachen (éditeur) à Atmane Mazouz, président du RCD

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Photo Amar Ingrachen
Photo Amar Ingrachen

Dans un long et pénible entretien accordé au journal Le Matin d’Algérie (qui s’apparente à un publireportage), le président du RCD, M. Atmane Mazouz m’a cité à travers une maison d’édition que j’ai créée en vue de tenter de dénigrer mon statut d’éditeur.

Cette prise à partie tant maladroite que sibylline, se veut une réponse aux critiques que je lui ai adressées il y a quelques semaines mais, tant dans la forme que dans le fond, elle peine à être autre chose qu’une pitoyable acrobatie d’une pensée boiteuse, incolore, inconsistante et manifestement inéligible à la responsabilité politique. La récitation aléatoire de slogans ne fait pas un discours.

Susceptibilité et agressivité

Je suis un citoyen algérien qui revendique l’exercice libre et autonome de son droit à l’expression et c’est en tant que tel que je me suis permis d’émettre des critiques à l’endroit de M. Mazouz dont les propos tenus à Montréal ainsi que sa complicité avec M. Mohcine Belabbas dans la capitulation du RCD devant les islamistes m’ont choqué. Il vient de rééditer l’exercice de l’inconséquence en déclarant qu’il n’y a pas de futur « sans rupture avec le mensonge d’État ». Quel culot ! L’effacement de la mémoire collective est le pire des mensonges.  

Je rappelle, que depuis 2009, alors que j’étais encore étudiant en licence à l’université de Tizi-Ouzou, je publie régulièrement des tribunes dans la presse algérienne pour donner mon point de vue, positif ou négatif, sur toute la classe politique nationale. À chaque fois que j’ai estimé nécessaire de m’exprimer, je l’ai fait en mon âme et conscience sans jamais vouloir entrer dans un face-à-face avec un quelconque responsable.

À ce jour, aucun dirigeant ne s’est offusqué de mes interpellations. Que M. Mazouz réduise mon intervention à une volonté de le prendre à parti et de régler un compte personnel est une inqualifiable faiblesse que je perçois comme une tentative désespérée de dissimuler les problèmes que j’ai soulevés derrière une prétendue querelle d’ego. Je ne joue pas dans les eaux troubles et ne consulte, moi, aucun « haut gradé ». Je suis un éditeur connu et reconnu comme tel en Algérie et à l’étranger. Depuis mes débuts dans le métier, j’ai publié plus d’une centaine d’auteurs algériens et étrangers qui m’ont fait confiance et avec lesquels j’entretiens d’excellents rapports.

Tenter d’enfermer mes interventions au sujet du RCD dans la relation d’amitié et de travail que j’entretiens avec M. Saïd Sadi (dont vous avez dit au Canada qu’il était celui qui vous a le plus inspiré, chose que je n’ai pas trop vue dans votre interview) et suggérer que c’est ce dernier qui me pousserait à dire ce que je dis est un pitoyable raccourci qui en dit autant sur votre peur panique du débat contradictoire que sur votre passion pour l’intrigue et le ragot. La nature indigeste de votre entretien, pourtant écrit et donc relu, explique bien votre attitude : Le désert au RCD est si stérile qu’il n’admet plus la moindre contradiction. 

En tant que journaliste, universitaire et homme de culture qui se revendique de l’école de Frantz Fanon, d’Edward Saïd, de Jacques Lacan, d’Anthony Giddens, de Paul Celan, d’Alain Touraine, de Jean-El Mouhoub Amrouche, d’Achille Mbembe, de Kateb Yacine, d’Abdelkader Alloula, de Saïd Sadi, de Sony Labou Tansi, de Mohammed Kheiredine, je veille sans cesse à maintenir une distance critique dans mon rapport au monde et cette démarche est une exigence méthodologique inaliénable pour moi. J’ai payé et je paie encore mes choix intellectuels de ma liberté mais ni intimidation ni répression ne pourront me faire changer de ligne de vie. Je fais mien ce propos de Frantz Fanon : « Ô mon corps, fait de moi un homme qui toujours s’interroge ». 

Confirmations du naufrage

Dois-je pour ainsi dire vous blâmer ? Pas nécessairement. Parce que, par vos réponses contradictoires et ambiguës à mes interrogations, vous ne faites que confirmer ce qui, dans mes questions, n’était qu’hypothèse. Vous dites que votre projet est de préparer le « RCD à gouverner » alors que sur les ondes de Radio Azul International, vous avez déclaré il y a quelques jours que les institutions algériennes sont « du pipeau ». Vous dites que votre parti est présent sur le terrain et se bat pour une transition démocratique, mais vous dites en même temps que les Algériens sont totalement indifférents à la vie politique.

Vous dites que le RCD est un parti laïque mais vous refusez de vous démarquer d’une feuille de route signée par votre prédécesseur avec Rachad, un avatar du FIS dont certains dirigeants ont revendiqué l’assassinat d’intellectuels pendant la décennie noire.

Vous continuez aussi à officier régulièrement dans la chaîne Al Magharibia, organe dont la mission principale est de réhabiliter le FIS et préparer le terrain au triomphe moral et politique de l’islamisme. Vous revendiquez une filiation avec Avril 80 et le MCB mais vous couvrez la destruction des archives du RCD que l’ancien chef de cabinet de M. Mohcine Belabbas, M. Nassim Yassa, alors votre collègue à la direction du parti, revendique publiquement comme une victoire sans que vous ayez réagi….

Autant de contradictions qui donnent à votre discours l’allure d’un charabia qu’aucun esprit sainement construit ne peut saisir. Ceux qui ont trouvé la force d’aller jusqu’au bout de votre verbiage et qui ne connaissaient pas les raisons de l’effondrement du RCD ont la réponse à leur perplexité après avoir lu votre diatribe. Je vous laisse dans ce que vous semblez apprécier par-dessus tout : l’invective, la fuite en avant et la peur de la confrontation d’idées.

Entre-temps, je vous prie de me permettre de déplorer le naufrage en cours d’un parti qui a brillé par la qualité et la dignité de ses productions. Le spectacle est triste mais il a le mérite d’être inédit et de flatter les égos de ses auteurs.

Amar Ingrachen

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« Fly Emirates ! », ma d annay amaziɣ ad iqqim iffer, ar d-yas wass-is… !

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Nniɣ-as i yiwen umastan n teɣdemt n Lezzayer tamanaɣt : – Anwa asaḍuf n « code pénal » ideg yettwagdel wannay amaziɣ ?

Inna-yi-d :

– Ulac asaḍuf yuran !

– Amek ihi ttwaṭṭfen ɣef lḥebs wid/tid akk irefden annay amaziɣ di tmurt n Lezzayer, di tnekra n Hirak, akked imukan nniḍen ?

– Sbabben-asen tardayt n « atteinte à l’unité nationale ».

– Akka i tella ?

– Ih, akka…

Tanekra n lḥirak n furar 2019, i d-ibdan di temdint n Xerraṭa, akken tessaɣ i tmurt n Lezzayer di yal tamnaṭ, i teldi tabburt i unnay amaziɣ, ittrefrif di yal tikli, nnig yal tazeqqa akked iberdan. 

Tanekra tamagdayt n uɣref azzayri tufa azamul iwatan, idis n wannay n tmurt n « waggur d yitri’’, akken ad tbeddel targit ɣer tilawt, ad d-tlal Lezzayer tazzayrit.   

Annay amaziɣ iban-d d azamul n tdukli, n tegmat ur nekkis yiwen, ur naâzil yiwen uzzayri neɣ tazzayrit, akken tebɣu tili tutlayt-is neɣ ddin-is ; diɣ, d azamul isduklen akk imezdaɣ n umaḍal amaziɣ n Tefrikt n Ugafa, di tmura n Merruk, Tunes Libya, agafa n Mali (Azawaḍ), akked Niger, zger akkin ɣer Tegzirin Tiknariyin. 

Ur illi uẓar n beṭṭu neɣ usmenyif/errya deg uzamul n unnay amaziɣ, ur illi deg-s « relent identitaire » illan ass-a di tmura n Urupa neɣ USA mgal iberraniyen, neɣ ayen illan di Taferka taberkant mgal aḥric n wat tmurt, am twaɣit n imenɣi  Hutus-Tutsi di Rwanda, ur nefri.  

Icenga n tdukli n Tefrikt n Ugafa.

Tamuɣli-nni n tdukli n Tefrikt n Ugafa, tin i yezwaren si tdukli n uɣref azzayri deg ubrid n tlalit n tmurt tamagdayt, ur illi di tiṭ n wid ur nessarem ad teddukel tmurt tameqqrant, si Libya ar Merruk.

Imelyan-nni n Izzayriyen iteddun di yal tikli n talwit, di Lezzayer, Bgayet, Tizi Wezzu, Wehran, Qsenṭina, Paris, Londres, Montréal… s wannay amaziɣ akked wannay n Lezzayer dduklen, ur illi deg wul n wid d-isseqdacen tiḥila akken ad rren tamurt d ayla-nsen, d amur n waɣlan n « taârabt-tinneslemt » (une partie de la nation arabo-islamique ).

Tiḥila-nni mačči yiwen nsent : 

  • Tafrikt n Ugafa ur telli, isem-is « El Maghreb el arabi », tin i yasen-d-issas ssif n iserdasen aâraben di lqern wis 7, di ṭṭrad n lfutuḥat,
  • Tamurt tineslemt, ad tili ‘’bessif’’ d tamurt taârabt, tebɣa neɣ ur tebɣi, zun ulac tinneslemt, tella kan ‘’taârabt-tinneslemt’’,
  • Tamurt deg tella tutlayt taârabt, d tamurt taârabt, ifka anza ɣer tsertit pangermanique (2),
  • Tamurt n ‘’Camal Ifriqia » ur telli d tamurt n yidles, ur illi uɣref amaziɣ, ur telli tutlayt tamaziɣt, ur telli tira n tmaziɣt… d war aɣref, war idles.
  • Imaziɣen llan, maca tinneslemt terra-ten d Aâraben, i yenna Ahmed Taleb Ibrahimi…

Anwi i d icenga n Tefrikt n Ugafa, icenga n uɣref amaziɣ ?

Icenga n Tefrikt n Ugafa tamaziɣt mačči yiwen wudem-nsen si tazwara n umezruy.

Maca d ayen illan kan, si tmuɣli-nneɣ, si tlalit n Liga aârabiya (Ligue des Etats arabes) (1) akked tlalit n tdamsa tameqqrant n pétrole (pétro-dollars).

D abeddel n usalu n Liga aârabiya, tin d-ilulen akken ad tesdukel timura taârabin, i yessawḍen ɣer tsertit n temharsa taârabt (colonisation par l’arabisme). Di tazwara, tinneslemt ur telli d tagejdit, maca tbeddel abrid ɣer ‘’taârabt-tinneslemt’’, si mi teɣli tezmert n ‘’nationalisme arabe’’ n Gamal Abdel Naser.

Akka tura, d tigelda n pétro-dollars n Qatar, Emirates, Saudya, i yuɣen amkan agejdan di tsertit timnekcemt n taârabt-tinneslemt.

Sin iɣallen i semrasen/sexdamen di tsertit-nsen akken llan, ɣas ma yella umgared gar-asen, tiyita-nsen teddukel, tekkat ɣer yiwet tama :  d tasertit n Ixuniyen inselmen akked Iwehhabiyen-Isalafiyen, akked tedrimt n pétro-dollars, akken ad aɣen imdanen/iɣallen di tmura i tekcem twekka-nsen. 

I di Lezzayer amek ?

Di tnemmast n tikliwin n Lḥirak i yerzef jiniral Ahmed Gaïd Salah ɣer tmurt n Emirates. Mi d-yuɣal kan, ifka lamer i temsulta n Lezzayer akken ad ittwakkes unnay amaziɣ di tikliwin, di yal amkan. Win i ṭṭfen ad tt-id-yawi deg unekraf/ lḥebs !

Ansi d-ikka lamer-nni n ugdal/interdiction n unnay amaziɣ, ma mačči si tmurt n Emirates ?

Ass-a, di tmurt n Lezzayer si 2019, annay amaziɣ ittwagdel, maca ur illi kra n usaḍuf i t-igedlen : « d asaḍuf ur nuri » (une loi non écrite dans le code pénal).

Di tmura nniḍen, ɣɣaren-s « le fait du prince ». 

Ma d adabu azzayri i yellan ass-a di Lezzayer, ad izwir, ad ikkes asaḍuf ur nelli, ad isbedd annay amaziɣ nnig Ugraw Aɣelnaw n APN !

Maca, d ayen illan ass-a di tmurt deg ttwaqqnen yemdanen ɣef tlelli-nsen d tikta-nsen, i yefkan tabɣest/lkuraj i yemdanen am Belghit, Mokri, Djabellah, Bengrina… akken ad ddun d ixuniyen n tsertit i d-ikan si tmura nniḍen, mgal tamurt-nsent nutni.

Di tkerkas-nsen, sduklen aserǧen n umezruy akked txunit n « nekkni yakk d inselmen »… 

D tasertit iteddun ad teldi tabburt i temharsa n « grand remplacement », ma fkan afus Izzayriyen akken llan !

Aumer U Lamara

Timerna / Notes :

1. Ligue des Etats arabes, créée en mars 1945, par les Etats fondateurs : Jordanie, Liban, Syrie, Arabie Saoudite, Egypte, Irak, Yémen.

2. Tasertit pangermanique : « Aɣlan almani yella di yal tamurt anida tella tutlayt talmanit » (« la nation allemande se trouve partout où se parle l’Allemand »). D tasertit-nni i yesnekren ṭṭrad ameqqran n umaḍal wis sin / 2eme guerre mondiale.

D tasertit-nni i yesseqdac ass-a Vladymir Poutine s tutlayt tarusit, di Ukrainia, Moldavia, Georgia… (Anida tella tutlayt tarusit, d tamurt n Russia !).

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Concours de recrutement : le ministre de la Poste vire 3 responsables

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Algérie Poste

Le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a mis fin aux fonctions de trois responsables, suite au problème technique survenu dans la plateforme électronique dédiée au concours de recrutement dans le secteur postal, avec l’ouverture d’une enquête afin d’élucider les causes de ce dysfonctionnement et déterminer les responsabilités en toute transparence, a indiqué samedi un communiqué du ministère.

Le ministère « veille à intégrer la numérisation en tant qu’outil essentiel pour garantir l’intégrité et l’équité. C’est ainsi que pour la première fois, un concours de recrutement dans le secteur postal a été organisé sous forme d’épreuve numérique via une plateforme électronique, en adoptant le système de questions à choix multiples (QCM) », précise le communiqué.

Cependant, cette opération qui visait à « instaurer des normes modernes en matière de recrutement, a été entachée d’un problème technique ayant empêché le bon déroulement de l’épreuve et suscité une vague de mécontentement chez les candidats », ajoute la même source.

Par conséquent, et dans le souci de consacrer le principe de responsabilité et de reddition de comptes, M. Zerrouki a décidé de mettre fin aux fonctions du Directeur général de la société de l’information au ministère, du responsable de la sécurité de l’information au ministère et du directeur des systèmes d’information à Algérie Poste, en leur qualité de responsables directs de l’organisation de ce concours numérique », selon le communiqué, qui fait état de « l’ouverture d’une enquête approfondie afin d’élucider les causes de ce dysfonctionnement et de déterminer les responsabilités en toute transparence ».

Tout en déplorant cet incident, le ministère tient à rassurer l’ensemble des candidats de « la réorganisation du concours dans les plus brefs délais et dans des conditions transparentes et strictes, garantissant l’égalité des chances pour tous et consacrant l’orientation vers une numérisation des services publics avec professionnalisme et rigueur », affirmant, à ce titre, « son attachement au processus de modernisation et de numérisation, malgré toutes les tentatives de perturbation, en restant fidèle à ses engagements envers le citoyen, fondés sur les principes de transparence, de justice et de reddition de comptes ».

APS

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BEM 2025 : plus de 800 000 candidats et un dispositif sécuritaire renforcé 

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Education nationale

Le coup d’envoi des épreuves du Brevet d’enseignement moyen (BEM) sera donné ce dimanche 1er juin 2025 à travers tout le territoire national. Plus de 800 000 candidats sont attendus dans plus de 3 000 centres d’examen, répartis dans l’ensemble des wilayas. Cette session se distingue par un dispositif logistique et sécuritaire exceptionnel, mis en place par les autorités algériennes pour garantir des épreuves équitables, sereines et sécurisées.

Les examens s’étaleront sur trois jours consécutifs, avec trois épreuves par jour. Le premier jour comportera quatre matières : langue arabe, sciences physiques et technologiques, éducation islamique et éducation civique. Les centres ouvriront leurs portes à 7h30, et les candidats sont appelés à se présenter au moins 30 minutes avant le début de chaque épreuve.

Dans une optique d’inclusion, 5 059 détenus, dont 57 femmes et 20 mineurs, passeront les épreuves du BEM au sein de 56 centres d’examen pénitentiaires. Cette opération est organisée en coordination avec le ministère de l’Éducation nationale et la Direction générale de l’administration pénitentiaire, sous la supervision des procureurs généraux afin de garantir transparence et équité. Une démarche saluée comme un symbole fort du droit à l’éducation pour tous les citoyens.

Sécurité renforcée et prévention des risques

La Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a mis en place un plan de sécurité global incluant des patrouilles motorisées et pédestres autour des centres pour maintenir l’ordre public, la fluidification du trafic routier sur les axes menant aux centres d’examen et  l’escorte sécurisée du transport des sujets d’examen pour garantir leur confidentialité.Des appels au civisme sont adressés aux parents et conducteurs pour éviter le désordre autour des centres.

Parallèlement, la Protection Civile a mobilisé près de 22 000 agents pour couvrir aussi bien le BEM que le baccalauréat 2024/2025. Les établissements scolaires ont été inspectés pour vérifier leur conformité aux normes de sécurité, et un dispositif d’intervention rapide comprenant 21 000 agents, 1 450 ambulances et 1 160 véhicules d’incendie est prêt à faire face à toute urgence.

Tolérance zéro contre la fraude

Les autorités ont renforcé la lutte contre la fraude, en particulier celle impliquant les technologies modernes. Des instructions strictes ont été données à l’ensemble des encadreurs et candidats. La législation en vigueur prévoit des peines de prison allant de 1 à 3 ans en cas de tricherie avérée. Les candidats ont été sensibilisés à ces risques, et les surveillants sont appelés à rassurer les élèves tout en assurant une vigilance sans faille. Une cellule de veille pour la prévention contre la fraude a été mise en place. 

Vers l’ouverture de lycées professionnels dès la rentrée 2025-2026

Pour être admis en première année de lycée, les élèves doivent obtenir une moyenne minimale de 10 sur 20 à l’examen du BEM. Si cette moyenne n’est pas atteinte, une note compensée est calculée en faisant la moyenne entre la note annuelle et celle de l’examen. Si le résultat final atteint au moins 10, l’élève peut poursuivre sa scolarité au lycée général ou choisir une orientation vers l’enseignement professionnel. Dans le cas contraire, il pourra soit redoubler, soit intégrer un parcours de formation professionnelle. Afin de renforcer cette dernière voie, de nouveaux lycées professionnels ouvriront leurs portes à partir de la rentrée scolaire 2025-2026, offrant ainsi davantage d’opportunités aux élèves souhaitant suivre une formation qualifiante.

Samia Naït Iqbal

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Carton rouge de l’Anira à Echourouk, Ennahar et El Hayati TV pour propagation de croyances irrationnelles 

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Anira

« Mieux vaut tard que jamais », dit le proverbe. Et pour une fois, l’adage colle parfaitement à la situation. Après des années de laxisme, de tolérance aveugle — voire de complicité tacite — face à des programmes télévisés qui ont longtemps fait de la crédulité populaire un fonds de commerce, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) semble enfin décidée à sortir de sa torpeur.

Dans un communiqué publié ce samedi, l’ANIRA a exprimé sa « grande inquiétude » et son « profond mécontentement » face à « la recrudescence de pratiques médiatiques non professionnelles, qui portent atteinte à la conscience des citoyens et sapent les efforts nationaux visant à lutter contre la sorcellerie, la superstition et la propagation de croyances infondées ». L’Autorité a ainsi désigné trois chaînes privées — Ennahar TV, Echorouk News TV et El Hayat TV — qu’elle accuse d’avoir franchi une ligne rouge.

Le constat dressé par l’ANIRA est sans appel : ces programmes « ne constituent pas seulement une insulte à l’intelligence des téléspectateurs, mais relèvent également de pratiques sanctionnées par la loi n°23-20 encadrant l’activité audiovisuelle, notamment son article 32, qui impose le respect des règles professionnelles, de la déontologie journalistique, et interdit toute utilisation de la religion à des fins contraires à l’esprit de cette activité ». En clair, les chaînes incriminées ont sciemment diffusé des contenus qui promeuvent des concepts « non fondés scientifiquement », véhiculant des discours empreints de superstitions, souvent sous couvert de spiritualité ou de pseudo-sciences.

En réalité, ce n’est un secret pour personne : certaines chaînes télévisées ont fait du sensationnalisme leur principal carburant. Quitte à abandonner toute rigueur intellectuelle ou tout respect des standards journalistiques. Hypnose de bazar, invocations douteuses, guérisseurs autoproclamés : autant de spectacles mis en scène pour « exploiter de manière flagrante les souffrances des citoyens dans le seul but d’augmenter l’audience », dénonce l’ANIRA.

Mais que dit ce phénomène de l’état de notre paysage médiatique ? D’abord, qu’il est affligé d’un déficit criant de professionnalisme. L’ANIRA pointe du doigt « l’absence de préparation journalistique sérieuse et la faiblesse des qualifications académiques et professionnelles de certains animateurs, qui se permettent de traiter des sujets sociaux sensibles en recevant des invités gratifiés de titres douteux, sans vérification de leur crédibilité réelle ». Ensuite, qu’il est symptomatique d’un vide éditorial profond, comblé à coups de recettes faciles et de spectacle à bas coût. Enfin, qu’il exploite, sans vergogne, la vulnérabilité psychologique de certains téléspectateurs, notamment en période de crise.

Il est légitime de s’interroger : pourquoi cette réaction ne vient-elle que maintenant ? Pourquoi avoir laissé proliférer si longtemps de telles dérives sous les yeux d’un public de plus en plus perméable au faux et au douteux ? La réponse tient peut-être dans le déséquilibre chronique entre la liberté d’expression — à laquelle nul ne saurait s’opposer — et l’absence d’une véritable culture de la responsabilité dans l’espace médiatique.

Si l’intervention de l’ANIRA marque un tournant, encore faut-il qu’elle soit suivie d’effets concrets. Un simple avertissement, fût-il ferme, ne suffira pas à rétablir la crédibilité des médias ni à assainir durablement le contenu audiovisuel. Il est impératif que cette régulation s’accompagne d’une réflexion structurelle : formation des professionnels, éducation aux médias, responsabilisation des producteurs de contenu, et surtout, application rigoureuse de la loi.

Car au-delà des chaînes incriminées, c’est l’ensemble du paysage audiovisuel privé algérien qui semble orienté non pas à « fabriquer » un citoyen conscient, responsable et doté d’un esprit critique, mais plutôt à « crétiniser » les esprits, en entretenant la peur, les croyances irrationnelles et une lecture malsaine de la religion. Une dérive culturelle et éducative, aux conséquences potentiellement graves, comme le souligne à juste titre l’ANIRA.

Samia Naït Iqbal

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