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Le Polisario met en garde le Conseil de sécurité : rejet du projet de résolution américain et menace de retrait du processus politique

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Tebboune et Brahim Ghali, le chef du Polisario
Tebboune et Brahim Ghali, le chef du Polisario

​ Le Front Polisario qui se présente comme le représentant légitime et unique du peuple sahraoui, a adressé une lettre officielle au Président du Conseil de sécurité des Nations Unies, S.E. l’ambassadeur Vassily Nebenzia (Représentant permanent de la Fédération de Russie), datée du 23 octobre 2025.

Cette missive exprime la position ferme de rejet à l’égard du projet de résolution diffusé par les États-Unis d’Amérique concernant la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO).

​Rédigée par le Dr. Sidi Mohamed Omar, Représentant du Front Polisario auprès de l’ONU et coordinateur avec la MINURSO, la lettre affirme que le projet de résolution « constitue un écart grave et sans précédent » non seulement par rapport aux principes du droit international régissant la question du Sahara Occidental en tant que question de décolonisation, mais aussi par rapport à la base sur laquelle le Conseil de Sécurité traite ce dossier. Le Polisario souligne que le texte proposé contient des éléments qui « minent les fondements du processus de paix des Nations Unies » et constituent une violation dangereuse du statut juridique international du territoire.

​Réaffirmation du droit à l’autodétermination

​Le Polisario rappelle dans sa lettre les fondations établies par le Conseil de Sécurité pour le processus de règlement, à savoir des « négociations sous les auspices du Secrétaire Général sans conditions préalables et de bonne foi », visant à parvenir à une solution « garantissant l’autodétermination du peuple sahraoui ». Le Front s’appuie sur la Cour Internationale de Justice qui a confirmé que la souveraineté sur le Sahara Occidental « appartient exclusivement au peuple sahraoui », jouissant d’un droit à l’autodétermination inaliénable.

​Par conséquent, le Polisario rejette toute approche qui imposerait un cadre ou des résultats préalables aux négociations ou qui entraverait l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, les qualifiant d' »approches totalement inacceptables ».

​Menace de retrait et appel à des négociations crédibles

​Adoptant une posture ferme, le Front Polisario déclare explicitement que « si le projet de résolution est adopté sans prendre en compte ni traiter effectivement les éléments susmentionnés, il ne participera à aucun processus politique ou négociation sur la base du contenu de ce projet de résolution. »

​En conclusion, le Front   Polisario exhorte toutes les parties prenantes à « user de leur influence de manière constructive pour créer les conditions nécessaires » permettant aux deux parties (Front Polisario et Maroc) de s’engager dans « des négociations sérieuses, crédibles et limitées dans le temps, sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices des Nations Unies. » Le Front  Polisario insiste sur le fait que cette voie, visant une solution politique juste et mutuellement acceptable qui garantisse l’autodétermination du peuple sahraoui, est « la seule voie saine qui mènerait à l’instauration d’une paix juste et durable dans notre région. »

​Cette lettre décisive intervient après que le Front Polisario a soumis une proposition élargie au Secrétaire Général de l’ONU le 20 octobre 2025, témoignant de sa bonne foi et de sa volonté de s’engager positivement dans le processus de paix, tout en réaffirmant son engagement envers une paix juste et durable.

La rédaction

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Baléares : plus de 90 mineurs algériens non accompagnés placés sous tutelle administrative 

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Tandis que le rapatriement de sept adolescents fait l’objet d’une demande exceptionnelle de l’Algérie, plus de 90 mineurs algériens non accompagnés sont  placés sous tutelle administrative aux Baléares, selon le  média espagnol en ligne El Confidential 

 L’arrivée de sept adolescents algériens à Ibiza, en septembre, à bord d’un bateau de plaisance volé et la diffusion de vidéos de leur traversée sur les réseaux sociaux, ont mis en lumière une situation migratoire déjà critique aux Îles Baléares. Cet événement inhabituel a conduit le gouvernement algérien à solliciter auprès du parquet espagnol le rapatriement exceptionnel de ces mineurs, âgés de 14 à 17 ans, à la demande de leurs familles.

​Cette démarche est d’autant plus singulière qu’elle contraste avec la situation de centaines d’autres mineurs non accompagnés originaires de ce pays d’Afrique du Nord, dont l’Algérie n’a pas réclamé le retour.

Un système d’accueil saturé

​Les Îles Baléares sont confrontées à une pression migratoire croissante, avec 6 196 arrivées de migrants par bateau en provenance d’Algérie depuis le début de l’année 2025, soit une augmentation d’environ 75 % par rapport à 2024. Cette intensification a conduit à la saturation des services d’accueil.

Nombre de mineurs concernés : L’article indique que les conseils insulaires, responsables de la tutelle des enfants et adolescents, accueillent 718 mineurs étrangers non accompagnés, dont plus de 90 sont Algériens rien qu’à Formentera et Minorque (93 à Formentera et 2 à Minorque). Plus largement, selon les données de l’article, Majorque en prend en charge 133, et le Conseil d’Ibiza en a 77 sous sa garde (incluant les sept réclamés), portant le total à 305 mineurs algériens non accompagnés recensés dans les trois îles. Près de quatre sur dix des mineurs non accompagnés accueillis par les conseils insulaires sont Algériens.

Les autorités locales aux abois

Le Conseil d’Ibiza a formellement demandé à la Délégation du Gouvernement aux Îles Baléares d’organiser le rapatriement des 70 autres mineurs algériens dont il a la charge. Surcharge des structures : les institutions de l’archipel espagnol et le gouvernement régional ont rejeté le transfert de mineurs migrants des Îles Canaries en raison de la surpopulation de 1 000 % dans leurs propres services d’accueil par rapport aux places disponibles.

Le cas particulier des sept adolescents d’Ibiza

Les sept jeunes hommes sont arrivés sur la plage d’en Bossa à Ibiza le 3 septembre 2025. Un porte-parole du parquet a confirmé qu’il n’y avait aucune preuve que les adolescents aient volé le bateau, malgré une plainte déposée par le propriétaire.

Le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, a confirmé que le parquet examine la demande de rapatriement déposée par l’Algérie, précisant que les parents des sept mineurs ont demandé l’exercice de l’autorité parentale. Le ministre de l’Intérieur algérien, Said Sayoud, a souligné que son pays avait transmis toutes les informations nécessaires aux autorités espagnoles et souhaitait une réponse rapide.

Bien que le rapatriement de mineurs vers l’Algérie soit rare (seulement deux ont été effectués au cours des trois dernières années), le cas des sept adolescents d’Ibiza est en cours de traitement, marquant une tentative de coopération inhabituelle entre les deux pays sur un sujet épineux.

Samia Naït Iqbal

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Le ministre de la communication promet de revoir les critères de l’ANEP : Zouheir Bouamama, la vérité si je mens !

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Le ministre de la Communication a l'APN
Le ministre de la Communication a l'APN

Le ministre de la Communication, Zouheir Bouamama, a promis de « mettre à jour les critères de distribution de la publicité publique » afin de garantir davantage de transparence et d’équité dans un secteur longtemps miné par le soupçon d’ingérence politique.

Une annonce qui se veut réformatrice, mais que beaucoup accueillent avec prudence et scepticisme, tant la question de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) reste associée à une logique de contrôle plus qu’à celle de régulation.

Lors de la récente séance des questions orales au Parlement, plusieurs députés ont interpellé le ministre sur le fonctionnement de l’ANEP, accusée de distribuer de manière opaque les budgets publicitaires issus des institutions publiques. Pour le député Kamel Kourichi, du groupe des Indépendants, le manque de transparence dans la répartition des annonces constitue « une menace directe pour la survie économique et l’indépendance éditoriale des médias ». Il a rappelé que l’agence, en position quasi monopolistique, « détermine souvent la ligne de vie ou de déclin » des journaux, selon qu’ils bénéficient ou non de ses placements publicitaires.

En réponse, Zouheir Bouamama a défendu la gestion de l’agence, affirmant qu’elle repose sur « des critères conformes aux orientations stratégiques de l’État », tout en tenant compte de « la crédibilité des médias et de leur contribution à l’intérêt général ». Il a reconnu que ces critères de distribution doivent être mis à jour pour « renforcer la transparence et la répartition équitable des publicités publiques », et a annoncé un élargissement de l’accès des médias électroniques aux annonces de marchés publics.

La publicité publique, instrument d’influence ou enjeu de transparence ?

Pourtant, l’histoire récente du paysage médiatique algérien montre que la publicité publique, distribuée par l’ANEP, a souvent servi de levier politique : récompenser les organes de presse alignés et asphyxier financièrement ceux qui adoptent une ligne éditoriale critique ou indépendante. Ce système de financement sélectif a permis, depuis des décennies, au pouvoir exécutif de maintenir un contrôle indirect mais décisif sur les équilibres médiatiques du pays.

La promesse de réforme suscite donc autant d’attentes que de scepticisme. Les observateurs du secteur s’interrogent : le ministre pourra-t-il imposer une répartition strictement fondée sur des critères objectifs et professionnels — tirage, audience, performance éditoriale — ou devra-t-il composer avec une tradition où la publicité institutionnelle reste un outil d’influence politique ?

Au-delà du débat technique sur les quotas et critères, c’est la question de la confiance et du pluralisme médiatique qui est posée. La manière dont l’État gérera le dossier de l’ANEP sera perçue comme un test de sa volonté réelle de garantir l’autonomie de la presse. Dans un contexte où l’économie des médias reste fragile, la publicité publique demeure à la fois une bouée de sauvetage et un levier de contrôle. En faire un instrument équitable et professionnel, c’est poser les bases d’un paysage médiatique plus libre — et donc plus crédible.

Samia Naït Iqbal

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France : TotalEnergies condamnée pour pratiques commerciales trompeuses

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TotalEnergies

La justice française a condamné partiellement TotalEnergies, jeudi 23 octobre, en estimant qu’elle avait commis des « pratiques commerciales trompeuses » en communiquant sur son « ambition d’atteindre la neutralité carbone » et « d’être un acteur majeur dans la transition énergétique ». 

Le tribunal a en revanche rejeté les plaintes des associations, qui accusaient le géant des hydrocarbures de « greenwashing », concernant les allégations de TotalEnergies sur le gaz fossile et les agro-carburants.

Le tribunal de Paris a estimé que TotalEnergies avait fait état d’allégations environnementales qui « étaient susceptibles d’altérer le comportement d’achat du consommateur » et de « l’induire en erreur » en lui faisant croire qu’elle pouvait atteindre la neutralité carbone en 2050 tout en augmentant la production de pétrole et de gaz, selon un communiqué du tribunal sur cette procédure civile.

Le tribunal a ainsi donné partiellement raison aux ONG Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous qui avaient saisi au civil le tribunal en 2022.

Il s’agit de facto de la première condamnation pour greenwashing, ou écoblanchiment, d’une compagnie pétrolière dans le monde pour la façon dont elle présente ses engagements climatiques, dit à l’AFP l’ONG ClientEarth qui suit de près la jurisprudence contre l’industrie pétrolière et gazière.

Cette condamnation constitue « un tournant » pour la lutte contre le « greenwashing », ont réagi Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, à l’initiative de la plainte en 2022. « Cette victoire marque un tournant pour la protection des consommateurs, la préservation du climat et la lutte contre les pratiques de greenwashing. C’est la première fois à travers le monde qu’une major pétrogazière est condamnée par la justice pour avoir trompé le public en verdissant son image au sujet de sa contribution à la lutte contre le changement climatique », ont indiqué les trois associations dans un communiqué commun.

Pour Edina Ifticène, chargée de campagne pour Greenpeace, « c’est une victoire parce que le juge considère que Total a bien effectué des pratiques commerciales trompeuses en se disant acteur majeur de la transition. Il cite même l’accord de Paris dans son jugement. Donc pour nous, ça, c’est historique », souligne-t-elle au micro d’Elisa Barthès du service environnement de RFI.

La campagne de communication au cœur de la condamnation

Les associations avaient épinglé une quarantaine de messages dans la campagne de communication du groupe déployée à partir de mai 2021 sur son site internet, dans la presse, sur les réseaux sociaux et à la télévision.

À l’époque, Total venait de se rebaptiser TotalEnergies pour souligner son ambition d’être « la compagnie de toutes les énergies », du pétrole à l’électricité éolienne et solaire. Le groupe affichait alors son objectif de « neutralité carbone d’ici à 2050, ensemble avec la société » et vantait le gaz comme « l’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre », malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.

Le tribunal a ordonné au groupe « de cesser la diffusion de la communication trompeuse, alloué des dommages et intérêts en réparation du préjudice moral subi par les associations demanderesses et prévu une mesure de publication du dispositif de la décision sur le site commercial du groupe », selon le communiqué.

En revanche, il a débouté les associations sur leurs demandes concernant les allégations environnementales de TotalEnergies qu’elles jugeaient exagérées concernant le gaz et les agro-carburants. Le tribunal estime que de tels messages ne pouvaient être considérés comme des publicités adressées au consommateur « en relation directe avec la promotion, la vente ou la fourniture des énergies de la société TotalEnergies aux consommateurs ».

« TotalEnergies SE prend acte du jugement du tribunal judiciaire de Paris qui a rejeté l’essentiel des demandes formulées à l’encontre de TotalEnergies SE, en particulier celles relatives à la communication institutionnelle », a indiqué le groupe dans un communiqué. Interrogé, le groupe ne précise pas s’il fera appel du jugement.

Rfi

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L’industrie du sport : performance, économique et le rôle clé du football

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Découvrez comment le sport mondial, mené par le football, stimule la croissance économique, crée des emplois et ouvre une nouvelle ère d’innovation et de spectacle

Le sport mondial : un écosystème où le football mène la danse

Le sport est aujourd’hui bien plus qu’un simple divertissement : il constitue une force économique, culturelle et sociale majeure. Derrière chaque compétition se cache une industrie mondiale où se croisent innovation, passion et stratégie. Parmi toutes les disciplines, le football occupe une place dominante — véritable locomotive d’un secteur en pleine expansion, il relie continents, entreprises et millions de fans dans un même élan collectif.

Les clubs ne sont plus seulement des équipes – ce sont des marques, des entreprises multimillionnaires, parfois fragiles, souvent flamboyantes. Des plateformes comme 1xbet illustrent le lien entre stratégie sportive et enjeux économiques. Le football n’est plus un simple sport : c’est une industrie où le rêve et la rentabilité avancent main dans la main, parfois sur un fil.

Ballon de football posé à côté d’un trophée brillant sur l’herbe verte d’un stade

Une industrie en pleine expansion

Le football professionnel s’impose aujourd’hui comme une puissance économique autonome, une véritable bourse parallèle où la cote d’un joueur s’échange avec la volatilité d’un actif spéculatif. En France, il orchestre un flux d’environ cinq milliards d’euros, une circulation d’énergie qui irrigue les médias, stimule le tourisme, inspire la mode et parfume même la gastronomie des soirs de match.

Chaque rencontre devient un microcosme où les émotions humaines rencontrent la logique du capital. À l’échelle mondiale, cet univers atteint les 400 milliards d’euros : un firmament financier constellé d’investisseurs, de diffuseurs et de marques de prestige, tous gravitant autour d’une même étoile – celle du spectacle. Ce n’est plus un simple sport, mais une dramaturgie.

Pour ceux qui souhaitent explorer cette dimension économique et émotionnelle de manière plus immersive, des applications comme 1xbet apk permettent d’accéder à l’univers du pari sportif, reflet numérique de cette économie en constante effervescence.

Chaque match génère des revenus multiples : diffusion télévisée, billetterie, contrats publicitaires et transferts de joueurs. Derrière chaque action sur le terrain, un système économique précis et rapide est en jeu.

Sources de revenus principales

  • Droits audiovisuels : Ils constituent une part importante des recettes des clubs, notamment en France où ils représentent 24% des revenus hors transferts.
  • Billetterie : Les recettes issues de la vente de billets pour les matchs sont également cruciales, bien que leur importance varie selon les clubs et les pays.
  • Sponsoring et publicité : Les partenariats avec des marques et des entreprises génèrent des revenus substantiels, en particulier pour les clubs de premier plan.
  • Transferts de joueurs : Les transactions entre clubs peuvent rapporter des sommes considérables, influençant directement la santé financière des équipes.

Un grand match

Impact économique global

Les marques, elles, se livrent une guerre silencieuse pour quelques secondes de visibilité sur les maillots ou les panneaux lumineux. Derrière chaque but célébré se cachent des flux financiers colossaux : contrats publicitaires, ventes de produits dérivés, droits télévisuels et tourisme sportif. Le football, en somme, ne se contente pas de divertir – il fait tourner la planète, une passe après l’autre.

Retombées économiques majeures

  • Création d’emplois : Chaque compétition génère des milliers de postes temporaires ou permanents dans les hôtels, restaurants, sociétés de sécurité et chaînes logistiques. Les jours de match, de nombreux professionnels interviennent pour assurer le bon déroulement des événements.
  • Impact sur le tourisme : Les villes hôtes attirent un afflux de visiteurs, remplissant les hôtels et stimulant les commerces locaux. Les événements sportifs renforcent l’activité touristique et les revenus associés.
  • Investissements en infrastructures : Les stades, routes et gares sont modernisés, laissant un impact durable sur le tissu urbain et économique des villes hôtes.
  • Hausse des recettes fiscales : Les gouvernements bénéficient des taxes sur les billets, impôts sur les gains et contributions indirectes, renforçant les finances publiques grâce à l’organisation de ces compétitions.

Les défis financiers du football

Malgré ses revenus vertigineux et ses vitrines étincelantes, le football professionnel avance souvent sur une fine ligne de crête. Derrière les chiffres mirobolants se cache une fragilité presque théâtrale : des clubs surendettés, des budgets qui vacillent comme des châteaux de cartes après une défaite de trop. 

Problématiques financières

  • Dépendance aux revenus volatils : La santé financière des clubs repose trop souvent sur un fil ténu – celui des performances sportives. Une saison sans éclat, une élimination prématurée, et les chiffres basculent dans le rouge. Les droits de retransmission et les primes de victoire deviennent alors des talismans incertains, dictant la survie économique de structures pourtant monumentales.
  • Dépenses démesurées : Les salaires s’envolent comme des fusées dans un ciel saturé de zéros, tandis que les transferts atteignent des montants que même la logique économique peine à suivre. Cette inflation permanente transforme les clubs en mécaniques voraces, avalant budgets et illusions avec la même ardeur. Certains dirigeants, hypnotisés par la gloire immédiate, jouent avec le feu du déficit comme des alchimistes cherchant à transformer le plomb des dettes en or médiatique.

Entre passion et rationalité économique

Le football professionnel est un secteur économique majeur, mais il doit évoluer pour assurer sa viabilité à long terme. Gestion financière rigoureuse et diversification des sources de revenus sont essentielles pour garantir un avenir prospère à cette industrie.

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Mali : que comprendre des changements à la tête de l’armée ?

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Le Général Élisé Jean Daou est le nouveau chef d’état-major général adjoint des Armées.
Le Général Élisé Jean Daou est le nouveau chef d’état-major général adjoint des Armées.

Au Mali, trois hauts responsables militaires ont été limogés et remplacés. La décision annoncée mercredi 22 octobre concerne le chef d’état-major adjoint des armées, le chef d’état-major de l’armée de terre et le directeur de la sécurité militaire.

Des changements de têtes, mais pas de stratégie, selon les sources jointes par RFI. Dans le même temps, les autorités de Transition interdisent la reprise de la compagnie Diarra Transport, prévue ce jeudi, alors que les jihadistes du Jnim entendent imposer leurs règles sur les routes maliennes.

Les trois chefs militaires limogés sont accusés de laxisme et de négligence, selon plusieurs sources sécuritaires maliennes. « La vérité, c’est que toute la chaîne de commandement est dépassée », confie l’une de ces sources, qui évoque également des divergences sur la stratégie à suivre. Depuis un mois et demi, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) impose un embargo sur les importations de carburant, qui frappe très durement le pays. Et depuis plusieurs années, en dépit des déclarations triomphalistes sur la « montée en puissance de l’armée », les attaques jihadistes sont toujours plus nombreuses et le Jnim, lié à al-Qaïda, ne cesse d’étendre son périmètre d’action. 

« On change l’adjoint, pas le chef »

« Ces changements n’auront pas d’effet, on change l’adjoint et pas le chef », estime une source sécuritaire malienne, ce que relèvent également plusieurs observateurs avertis. De fait, trois postes clefs sont renouvelés, mais le chef d’état-major général des armées, le général Oumar Diarra, nommé dès le début de la Transition, est quant à lui épargné et reste bien en place. Ces sources estiment donc qu’aucun changement de stratégie n’est à attendre sur le terrain, et qu’il s’agit plutôt de faire sauter des fusibles pour donner des gages à l’opinion publique. 

D’autres y voient aussi une manière pour le régime en place de contenir le risque de contestation interne au sein de l’armée. Le général Élisée Jean Dao, nouveau chef d’état-major général adjoint des armées, et le général Sambou Minkoro Diakité, nouveau promu à la direction de la sécurité militaire, sont réputés proches du ministre de la Défense, le général Sadio Camara. Le nouveau chef d’état-major de l’armée de terre, le général Toumani Koné, est quant à lui un fidèle du président de transition, le général Assimi Goïta.

RFI

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El-Meghaier : saisie de 136.000 unités de tabac à chiquer

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Tabac à chiquer

Les éléments de la Brigade territoriale de la Gendarmerie nationale d’Oum Touyour (wilaya d’El-Meghaier), en coordination avec la Brigade polyvalente des Douanes de Still (wilaya d’El Oued), ont procédé à la saisie de 136 000 unités de tabac à chiquer, indique, jeudi, un communiqué des mêmes services.

« L’opération a eu lieu après la mise en place d’un barrage conjoint sur la RN48 reliant les wilayas d’El Oued et d’El Meghaier, où un camion a été intercepté, ses documents ont été contrôlés et une fouille minutieuse a été effectuée par les agents du barrage, ce qui a permis la découverte d’une cargaison de tabac à chiquer estimée à 136.000 unités », précise la même source.

Ainsi, « le mis en cause a été immédiatement arrêté et conduit au siège de la brigade pour la poursuite de l’enquête », ajoute la même source, précisant « qu’à l’issue de l’enquête, il sera présenté devant le procureur de la République près le tribunal d’El Meghaier ».

APS

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Le Sahara occidental pris au piège de la «diplomatie du deal » de Trump, selon Abdelaziz Rahabi

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​L’analyse de l’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi met en lumière une dynamique internationale complexe et potentiellement déstabilisatrice autour du dossier du Sahara occidental, dominée par ce qu’il nomme la « diplomatie du Deal » de l’administration Trump.

Cette approche, selon Abdelaziz Rahabi, vise moins à résoudre un différend qu’à imposer une solution favorisant la position du Maroc, au détriment du principe d’autodétermination.

L’élément déclencheur de cette analyse est la récente déclaration de Steve Witkoff, émissaire de Donald Trump, concernant une initiative américaine visant à aboutir à un « accord de paix » entre l’Algérie et le Maroc, évoquant même un délai de 60 jours selon certaines sources. Pour Rahabi, cette initiative n’est pas un geste de bons offices neutre, mais une opération d’influence cordonnée entre les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne.

Une manœuvre politique au Conseil de sécurité

Selon l’ancien ministre, ces trois puissances tenteraient de transformer le Conseil de sécurité de l’ONU en un outil de validation de leurs positions. L’objectif serait d’ouvrir la voie au transfert de la souveraineté sahraouie à la « puissance occupante » (le Maroc), tout en présentant cela comme un « gage à la normalisation des relations entre l’Algérie et le Maroc ».

Abdelaziz Rahabi dénonce le lien artificiel créé entre la question du Sahara Occidental et les relations algéro-marocaines, y voyant un « esprit néocolonialiste ». Il réfute catégoriquement la présentation de l’Algérie comme partie prenante ou sensible à cette pression étrangère.

​L’autonomie : de Paris à la Nouvelle-Calédonie

​L’analyse pointe la France comme l’« auteur intellectuel et matériel du ‘Plan marocain d’autonomie’ », qui s’emploierait à en détailler le modèle, notamment en s’inspirant de celui de la Nouvelle-Calédonie. Cette comparaison met en perspective la stratégie visant à institutionnaliser une large autonomie comme forme d’expression de l’autodétermination, un modèle que le Royaume-Uni et, plus récemment, la Russie, pourraient également endosser, notamment pour des territoires comme Gibraltar.

La question sahraouie en jeu

Le poids des États-Unis est présenté comme le moteur de cette « vaste opération », dont les objectifs seraient multiples.

Redéfinir le problème : présenter la question sahraouie non comme un conflit de décolonisation, mais comme un simple « différend algéro-marocain ».
​Légitimer l’occupation : aider à stabiliser l’allié marocain en validant de facto son contrôle sur le territoire.

Proposer un compromis forcé : Offrir au Polisario une large autonomie, voire une partie du territoire, sans consultation du peuple sahraoui.

À cela s’ajouteraient des préoccupations géopolitiques américaines concernant l’expansion des présences russe et chinoise en Afrique, incitant Washington à chercher à s’implanter au Sahel, une zone de non-droit et d’instabilité.

En conclusion, Abdelaziz Rahabi estime qu’une solution « juste, durable et définitive » ne peut émerger que de négociations directes et inconditionnelles sous l’égide de l’ONU entre le Polisario et le Maroc, rejetant le modèle des « équilibres précaires » et de la « diplomatie transactionnelle » inspiré du Moyen-Orient.

Sofiane Ayache

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«Le Prénom» d’El Mouhoub Mouhoud : un témoignage entre mémoire, identité et héritage

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El Mouhoub Mouhoud
El Mouhoub Mouhoud

Dans Le Prénom. Esquisse pour autohistoire de l’immigration algérienne, l’économiste et Président de l’Université PSL, El Mouhoub Mouhoud, livre un témoignage puissant.

Loin du simple récit autobiographique, il utilise son nom comme le prisme d’une analyse sociologique fine de l’immigration algérienne en France, explorant les enjeux d’identité, d’héritage et de discrimination. Récompensé par le Prix Littéraire de la Grande Mosquée de Paris 2025, cet essai rigoureux et intime, qui se distingue des approches narratives comme celle d’Azouz Begag, offre une contribution majeure au débat sur l’intégration et l’égalité des chances.

El Mouhoub Mouhoud est un économiste franco-algérien originaire de Tifrit Nait Oumalek, un village de la commune d’Idjeur, niché au pied de l’Akfadou, en Kabylie. Ce village, réputé pour son enseignement spirituel, bénéficie de la bénédiction du saint Sidi Mhand Oumalek, une figure emblématique de la région. Fort de ses racines kabyles, El Mouhoub Mouhoud s’est imposé comme un expert reconnu dans plusieurs domaines majeurs des sciences sociales contemporaines. Professeur des universités, il est devenu une référence incontournable dans l’étude des migrations internationales, un champ qu’il aborde en intégrant de manière fine les dimensions économiques, sociales et politiques.

Sa réflexion dépasse la seule question migratoire pour s’intéresser aux dynamiques complexes de la mondialisation, analysant comment les flux de capitaux, de biens et de personnes redessinent profondément les économies et les sociétés à l’échelle planétaire. En outre, Mouhoud est également un spécialiste reconnu de l’innovation et des délocalisations, deux phénomènes étroitement liés qui influencent fortement l’emploi, la compétitivité des territoires, ainsi que les stratégies adoptées par les entreprises dans un monde en constante évolution. Au-delà de ses travaux de recherche et de ses publications académiques, El Mouhoub Mouhoud exerce un rôle important dans le paysage universitaire français. Depuis la fin de l’année 2024, il préside l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL), une institution prestigieuse qui regroupe plusieurs établissements d’excellence.

Dans cette fonction, il contribue activement à orienter la politique scientifique et pédagogique, favorisant les synergies entre disciplines et encourageant une recherche à la fois rigoureuse et engagée. Sa double culture franco-algérienne enrichit sa vision, lui permettant d’aborder les questions internationales et interculturelles avec une profondeur et une sensibilité particulières. Ainsi, El Mouhoub Mouhoud incarne à la fois la figure de l’intellectuel engagé et celle du gestionnaire éclairé, capable de porter des enjeux complexes et d’influencer le débat public à travers son expertise et ses responsabilités académiques. Le livre Le Prénom. Esquisse pour auto-histoire de l’immigration algérienne, publié en septembre 2025 aux éditions du Seuil, est une œuvre singulière qui conjugue habilement récit autobiographique et essai sociologique.

À travers ce livre, El Mouhoub Mouhoud propose un voyage intime et intellectuel qui part de ses racines profondes dans un village de Kabylie, où il a passé son enfance, pour raconter son arrivée en France à l’âge de dix ans, une étape marquante qui inaugure un parcours semé de défis mais aussi d’opportunités. Il décrit avec sensibilité et précision les différentes phases de son parcours, depuis l’intégration scolaire jusqu’à son ascension dans le monde académique et professionnel, témoignant d’une trajectoire hors norme qui s’inscrit dans un contexte collectif plus large.

Mais Le Prénom ne se limite pas à un simple récit personnel. Le livre déploie une réflexion plus vaste autour de ce que représente un prénom, et plus largement, l’expérience des immigrés algériens en France. En effet, le prénom devient un véritable symbole, un point d’ancrage chargé de mémoire, d’attentes et parfois de stigmatisation. El Mouhoub Mouhoud analyse comment le prénom, souvent perçu comme un marqueur d’altérité, peut devenir un vecteur d’assignations sociales, d’injonctions culturelles ou d’incompréhensions identitaires. Il explore les tensions complexes qui naissent entre la fidélité à l’origine, les héritages familiaux et culturels, et la nécessité d’intégration dans une société française où la différence est parfois vécue comme un obstacle.

À travers cette double perspective, intime et sociale, l’auteur éclaire les mécanismes qui sous-tendent les parcours migratoires, les dynamiques identitaires, et les enjeux liés à la reconnaissance et à l’appartenance. Ce faisant, Le Prénom invite à une relecture fine et nuancée de la notion d’identité, en insistant sur la multiplicité des influences et sur la richesse des expériences individuelles qui composent le paysage de l’immigration algérienne en France. C’est une œuvre qui mêle émotion et rigueur, mémoire personnelle et analyse critique, contribuant ainsi à renouveler le débat sur ce que signifie être à la fois héritier d’une culture et acteur d’une société nouvelle.

L’apport majeur de Le Prénom réside dans sa capacité à tisser un lien subtil et puissant entre le vécu personnel de l’auteur et les expériences partagées par toute une génération. Ce livre ne se réduit pas à la simple autobiographie d’El Mouhoub Mouhoud ; il se présente aussi comme un témoignage profond sur les structures familiales, culturelles et historiques qui pèsent sur les individus issus de l’immigration algérienne, tout en étant les forces qui sculptent leurs trajectoires de vie. À travers ce regard, l’ouvrage transcende l’histoire individuelle pour éclairer des dynamiques collectives souvent méconnues ou réduites à des clichés. Le choix d’analyser le prénom comme fil conducteur de ce récit est particulièrement pertinent.

Le prénom, bien que souvent perçu comme un élément banal et quotidien, se révèle être un signe lourd de sens, chargé de mémoire, d’héritage et d’attentes. El Mouhoub Mouhoud explore comment ce simple mot est le réceptacle d’une histoire familiale et culturelle, mais aussi comment il devient un enjeu social, un marqueur identitaire qui peut parfois susciter des tensions, voire des conflits. Le prénom se présente alors comme un véritable lieu symbolique où se jouent des questions de reconnaissance, d’acceptation, ou au contraire d’exclusion, au sein de la société française. Il illustre ainsi comment l’identité individuelle est constamment façonnée par les regards et représentations extérieurs.

C’est là que réside une différence d’approche notable avec l’œuvre d’Azouz Begag (Le Gone du Chaâba), par exemple. Alors que Azouz Begag, sociologue comme El Mouhoub Mouhoud, se concentre davantage sur le quartier (le Chaâba) et l’école comme lieux de rupture et d’émancipation, El Mouhoub Mouhoud opère un déplacement vers l’intime symbolique du prénom pour en faire le filtre d’analyse principal des assignations et des héritages. L’approche de El Mouhoub Mouhoud est plus conceptuelle et analytique, utilisant sa propre trajectoire de haut universitaire pour étayer une analyse socio-économique et identitaire globale, tandis que Begag offre un récit plus littéraire et immersif dans le vécu du quotidien.

Par ailleurs, le livre souligne avec justesse le rôle central de l’école dans ce processus d’émancipation. L’école n’est pas seulement un lieu d’apprentissage des savoirs, mais aussi un espace où se construit la confiance en soi, où se forgent les clés pour dépasser les obstacles sociaux et culturels. Pour El Mouhoub Mouhoud, elle apparaît comme un levier indispensable pour ceux qui, issus de milieux populaires et souvent confrontés à la discrimination, cherchent à tracer leur propre chemin. Cette réussite scolaire s’appuie aussi sur le soutien familial et communautaire, qui apporte un ancrage essentiel et une force collective face aux difficultés. C’est ce double appui, personnel et social, que El Mouhoub Mouhoud met en lumière avec une grande finesse.

En définitive, Le Prénom offre une réflexion riche et nuancée sur les mécanismes d’intégration et d’identité, tout en rendant hommage à la complexité des parcours migratoires. Ce faisant, le livre contribue à déconstruire les idées reçues et à faire entendre des voix trop souvent ignorées dans le débat public. 

L’impact de Le Prénom s’inscrit sur plusieurs dimensions, touchant à la fois le champ intellectuel, social et culturel. Sur le plan académique, cet ouvrage vient enrichir considérablement le corpus des témoignages sur l’immigration algérienne, en s’éloignant des récits folkloriques ou anecdotiques pour s’inscrire pleinement dans une perspective sociologique, historique et économique.

En articulant expérience personnelle et analyse rigoureuse, El Mouhoub Mouhoud propose une lecture approfondie des réalités complexes qui traversent les sociétés françaises contemporaines. Son travail éclaire non seulement les dynamiques migratoires, mais aussi les mécanismes d’intégration, les processus de construction identitaire, et les tensions liées à la transmission culturelle, particulièrement entre la patrie d’origine et le pays d’accueil. De par son statut d’économiste et de Président de l’Université PSL, l’auteur apporte une légitimité supplémentaire, transformant son témoignage en une contribution majeure au débat public.

Par ailleurs, ce livre ne se contente pas d’aborder l’immigration sous un angle individuel ou communautaire : il interpelle aussi les institutions françaises, en mettant en lumière des problématiques structurelles telles que le racisme, les discriminations dans l’accès aux opportunités, les inégalités de traitement, ainsi que les enjeux de représentation et de reconnaissance dans la société.

Le Prénom invite ainsi à une réflexion critique sur ce que signifie être Français lorsqu’on porte un prénom « autre », souvent perçu comme un signe d’altérité, et sur les barrières symboliques et concrètes que cela peut engendrer. L’accueil critique de l’ouvrage, dès sa parution, a été favorable dans la presse généraliste et spécialisée. Les milieux académiques, notamment en sociologie et économie des migrations, saluent l’articulation réussie entre le récit intime et l’analyse structurelle. Sa reconnaissance s’est matérialisée par l’obtention du Prix Littéraire 2025 de la Grande Mosquée de Paris dans la catégorie Essai, qui souligne sa contribution significative à la mise en lumière des mémoires issues de l’immigration.

L’auteur, en tant qu’universitaire de renom, apporte une légitimité supplémentaire à ce témoignage, qui dépasse le cadre de l’intime pour s’adresser à un large éventail de publics. Étudiants, chercheurs, décideurs politiques ou acteurs de terrain, mais aussi grand public, tous peuvent trouver dans ce livre une source précieuse pour nourrir le débat public. Il offre des clés pour comprendre les enjeux contemporains liés à l’immigration et à l’égalité des chances, mais aussi pour repenser les politiques d’intégration et de cohésion sociale. Enfin, Le Prénom a un potentiel d’impact profond sur les mentalités. En rappelant que chaque trajectoire individuelle est indissociable d’une histoire collective, d’un héritage culturel, et d’un contexte marqué par des inégalités, l’ouvrage ouvre la voie à une meilleure compréhension et à une plus grande empathie.

Il souligne également que ces héritages peuvent être des ressources, des forces vives qui contribuent à la richesse de la société. Ce livre invite ainsi à dépasser les jugements simplistes pour appréhender la complexité des identités et des parcours migratoires, stimulant ainsi une évolution des regards et des attitudes dans la société française. 

Le Prénom s’affirme comme une œuvre essentielle, car elle dépasse largement le simple récit d’un parcours individuel, même remarquable. Ce livre questionne en profondeur ce que signifie « venir d’ailleurs » dans une société qui, souvent, tend à essentialiser la différence à travers des marqueurs visibles tels que le nom ou le prénom. Ces derniers, loin d’être de simples mots, portent un poids symbolique et social puissant, pouvant parfois se transformer en stigmates d’étrangeté ou d’exclusion. Dans ce contexte, « réussir » prend une dimension particulière : ce n’est pas seulement un accomplissement personnel, mais aussi une manière de négocier, de transcender ces représentations, tout en restant fidèle à ses racines.

El Mouhoub Mouhoud propose une forme de réparation qui ne se réduit pas à une revanche contre les préjugés ou les discriminations. Il s’agit plutôt d’une reconnaissance profonde et sincère, d’une volonté de redonner voix à des expériences et des réalités trop souvent passées sous silence ou marginalisées. Cette « réparation » est une démarche de réhabilitation symbolique, qui vise à faire entendre ce qui a été tu ou minoré, et à réinscrire ces parcours dans l’histoire collective. C’est une manière de rendre justice à la complexité des identités et de leur pluralité. Le livre invite également à repenser les notions d’appartenance et d’identité. Il montre que ces concepts ne sont ni fixes ni univoques, mais au contraire mouvants, construits dans l’interaction avec l’autre, avec la société, et à travers des processus souvent conflictuels. En ce sens, il met en lumière le rôle fondamental de l’école, non seulement comme lieu d’acquisition de connaissances, mais aussi comme espace d’affirmation de soi, de construction de la confiance, et d’émancipation sociale.

L’école y apparaît comme un levier puissant pour dépasser les barrières sociales et culturelles, et pour ouvrir des voies d’intégration qui respectent la diversité des origines.

Enfin, Le Prénom laisse au lecteur un sentiment d’espoir lucide. Si l’exception individuelle que représente l’auteur est admirable, elle ne doit pas masquer les obstacles persistants auxquels font face de nombreuses personnes issues de l’immigration. Mais cette exception peut aussi devenir une source d’inspiration, un modèle qui encourage à poursuivre les efforts de changement, tant au niveau personnel que social. Ce livre ouvre ainsi la porte à une réflexion plus large sur les moyens de construire une société plus inclusive, où la richesse des origines est reconnue comme une force plutôt qu’une entrave.

Brahim Saci

El Mouhoub Mouhoud,  Le Prénom. Esquisse pour auto-histoire de l’immigration algérienne, Paris, Éditions du Seuil, 2025.

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SHOAA alerte sur le cas du sénateur Abdelkader Djedei et appelle Madrid à refuser son extradition vers l’Algérie

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Abdelkader Djedei
Abdelkader Djedei, sénateur haraga menacé d'extradition.

L’Organisation SHOAA pour les droits humains a exprimé, mercredi, sa « profonde préoccupation » face à l’évolution du dossier du sénateur algérien Abdelkader Djedei, actuellement réfugié en Espagne.

Ce qui n’est pas commun c’est que le sénateur Abdelkader Djedei aurait quitté le territoire national sur un bateau de harragas. Il est visé par une demande d’extradition émanant des autorités algériennes. L’ONG dénonce des poursuites «arbitraires et à caractère politique », estimant qu’elles traduisent un usage répressif de la justice à l’encontre d’une voix critique au sein du Parlement.

Un parlementaire poussé à l’exil

Élu en 2019 au Conseil de la nation pour la wilaya de Ouargla, Abdelkader Djedei s’est retrouvé dans le collimateur de la justice après des interventions jugées dérangeantes. Lors d’une séance officielle tenue en décembre 2019, il avait dénoncé la mauvaise gouvernance, les inégalités de développement entre régions et le manque d’équité dans la gestion des ressources énergétiques du Sud algérien. Il avait également plaidé pour une implication accrue des populations locales dans les décisions liées à l’exploitation du gaz de schiste et à la protection de l’environnement.

Selon SHOAA, ces déclarations, faites dans l’exercice de ses fonctions parlementaires, relèvent de la liberté d’expression politique garantie par la Constitution. Pourtant, plus de quatre ans après, elles ont servi de fondement à des poursuites judiciaires engagées contre lui.

Une levée d’immunité jugée irrégulière

La Cour constitutionnelle avait décidé, en novembre 2023, de lever l’immunité parlementaire du sénateur sans respecter, selon l’ONG, les garanties prévues par les textes en vigueur, notamment l’audition du concerné et un vote public au sein du Conseil de la Nation. SHOAA y voit « une atteinte grave à l’indépendance du pouvoir législatif ».

Peu après cette décision, le tribunal de Touggourt a interdit à M. Djedei de quitter le territoire national avant de le condamner, en février 2024, à trois ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars. Les chefs d’inculpation retenus – « outrage à un corps constitué », « atteinte à l’intérêt national » et « trouble à l’ordre public » – sont, selon l’organisation, symptomatiques d’une criminalisation de l’expression politique.

Une demande d’extradition controversée

Dernier rebondissement : l’Audiencia Nacional espagnole a convoqué M. Djedei le 14 octobre 2025, à la suite d’une requête officielle d’extradition déposée par Alger. L’audience doit se tenir le 3 novembre prochain à El Campello, dans la province d’Alicante.

SHOAA qualifie cette démarche d’« escalade inquiétante », estimant qu’elle vise à prolonger, hors des frontières, la répression exercée contre les voix indépendantes. L’organisation appelle les autorités espagnoles à rejeter la demande algérienne, invoquant le principe de non-extradition pour motifs politiques inscrit dans le droit international, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).

Un test pour les engagements internationaux de l’Algérie

Dans son communiqué, SHOAA exhorte le gouvernement algérien à annuler la condamnation du sénateur, à mettre fin aux poursuites et à garantir sa sécurité ainsi que celle de sa famille. L’organisation met en garde contre la « politisation du système judiciaire », qu’elle considère comme une menace pour la liberté parlementaire et la crédibilité des engagements internationaux de l’Algérie en matière de droits humains.

Cette affaire, souligne encore l’ONG, s’inscrit dans un contexte plus large de crispation politique et de restrictions persistantes des libertés fondamentales, notamment celles touchant la presse, la société civile et les représentants élus.

La rédaction

Source : Communiqué de presse de l’Organisation SHOAA pour les droits humains, 23 octobre 2025.

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