26 avril 2025
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Des avertissements adressés aux enseignants refusant de publier les notes du 2e trimestre 

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Enseignants
Les enseignants interdits du droit de grève

Le ministre de l’Éducation, Mohamed Seghir Saadaoui, a ordonné l’envoi d’avertissements aux enseignants refusant de soumettre les notes des élèves pour le deuxième trimestre mestre, ont rapporté plusieurs médias arabophones. 

Selon le ministre, cette mesure vise à garantir le respect des obligations pédagogiques et à assurer le bon déroulement du suivi scolaire des élèves. Après donc l’interdiction d’exercer le droit de grève et le harcèlement judiciaire lancé contre les leaders syndicaux, voilà que le ministre de l’Education nationale passe à un autre niveau de répression.

Lors d’un séminaire national tenu par visioconférence ce mercredi, le ministre a fermement rappelé que le boycott de la publication des notes constitue une faute professionnelle grave. Il a souligné que cette action, bien qu’elle puisse être motivée par des revendications socioprofessionnelles, ne doit en aucun cas se faire au détriment des élèves.

Dans cette optique, Mohamed Seghir Saadaoui a insisté sur la nécessité d’adresser des avertissements aux enseignants concernés, rappelant que le non-respect répété de cette obligation entraînera des sanctions conformément aux procédures légales en vigueur.

Le ministre a également exhorté les établissements scolaires à remplir pleinement leurs missions éducatives. Il a notamment insisté sur l’importance de corriger les sujets d’examen en classe avec les élèves et de leur communiquer leurs résultats. De plus, il a rappelé l’obligation pour les enseignants de publier les notes sur la plateforme numérique afin de permettre aux parents de suivre la progression scolaire de leurs enfants et d’accéder aux bulletins en toute transparence.

Cette décision intervient à la suite de plaintes formulées par plusieurs associations de parents d’élèves. Ces dernières ont dénoncé le refus de certains enseignants, affiliés au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE) de transmettre les notes des élèves. Les parents ont appelé à ne pas compromettre les droits de leurs enfants et à garantir un accès équitable aux résultats scolaires. Il y a lieu de comprendre que le ministère a réussi à dresser les parents contre les enseignants. En l’espèce, au lieu de donner des réponses aux problèmes posés par les enseignants, le ministère allume des contrefeux et divise la communauté de l’enseignement pour la contrôler.

Par cette mise en garde, le ministère de l’Éducation nationale réaffirme sa préférence pour la méthode coercitive au détriment du dialogue et de la concertation avec les syndicats revendicatifs.

Samia Naït Iqbal

Deux modèles de smartphones Samsung épinglés pour présence d’applications espionnes israéliennes

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Smartphone
Image par Liz Bravo de Pixabay

Un document officiel émanant du bureau du Premier ministre a confirmé la présence d’applications suspectes, dissimulées dans le système de deux modèles de smartphones Samsung commercialisés en Algérie. Ces logiciels malveillants développés par une société israélienne seraient destinés à l’extraction et au vol de données personnelles.

Alerte du ministère des Finances

Ce n’est pas l’affaire Pegasus, mais l’alerte est donnée ! Mardi, les directeurs des services du cadastre et de la conservation foncière ont reçu une note du ministère des Finances mettant en garde contre l’achat et l’utilisation des téléphones Samsung des séries A et M. Ce document s’appuie sur une correspondance officielle émanant de la Direction générale, relayant des instructions strictes du Premier ministre concernant ces appareils distribués au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

Des applications espionnes préinstallées

Selon le document, ces modèles de smartphones seraient équipés d’applications suspectes, préinstallées et dissimulées dans leur système d’exploitation. Ces programmes auraient été développés par une entreprise nommée IronSource et seraient capables d’accéder à des données sensibles sans le consentement des utilisateurs.

Parmi les risques évoqués figurent la possibilité de télécharger et d’exécuter des fichiers à l’insu du propriétaire du téléphone, facilitant ainsi l’espionnage des informations personnelles.

Un précédent avertissement du ministère de la Justice

Ce n’est pas la première fois que ces téléphones sont pointés du doigt. En janvier dernier, le ministère de la Justice avait déjà alerté le corps judiciaire sur la présence d’un programme caché, développé par une entreprise israélienne, et installé d’office sur les Samsung des séries A et M. Ce logiciel aurait pour but de pirater et exploiter les données personnelles des utilisateurs.

Appel à la vigilance et enquête engagée

Face à cette menace, les autorités appellent à une prise de conscience accrue et recommandent la plus grande prudence dans l’utilisation de ces appareils. Une vigilance particulière est demandée aux utilisateurs des services fonciers, ainsi qu’aux détenteurs de ces smartphones en général, afin de limiter les risques liés à cette faille de sécurité potentielle.

Les autorités poursuivent leur enquête sur cette affaire qui soulève des préoccupations majeures en matière de sécurité numérique et de protection des données personnelles en Algérie.

La rédaction

La Cour d’Alger confirme l’incarcération de l’ex-ministre de l’Intérieur Salah Eddine Dahmoune pour corruption

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Salah Eddine Dahmoune

La chambre d’accusation de la Cour d’Alger a validé la décision du juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed de maintenir en détention provisoire l’ancien ministre de l’Intérieur, Salah Eddine Dahmoune. Ce dernier est poursuivi pour trafic d’influence, abus de pouvoir et corruption financière.

Salah Eddine Dahmoune avait contesté son placement en détention provisoire, une décision prise en février dernier dans le cadre des enquêtes sur plusieurs affaires de corruption et d’abus d’influence, rapporte Ennahar. Toutefois, la justice a rejeté son appel, confirmant ainsi son incarcération à la prison de Koléa, située dans la wilaya de Tipaza, à l’ouest d’Alger.

Toujours selon la même source, l’ancien ministre de l’Intérieur (avril 2019 -décembre 2019), qui faisait partie du gouvernement de Noureddine Bedoui, a été auditionné à plusieurs reprises par les autorités judiciaires avant d’être officiellement inculpé pour des charges criminelles.

Un parcours marqué par une ascension rapide et une chute brutale

Salah Eddine Dahmoune avait été nommé ministre de l’Intérieur en avril 2019, succédant à Noureddine Bedoui, lui-même promu Premier ministre par le président Abdelaziz Bouteflika cette même année. Cependant, son passage à la tête du ministère fut de courte durée : il fut limogé en décembre 2019, dans un contexte politique tendu marqué par des remaniements gouvernementaux.

Avec cette incarcération, Dahmoune rejoint la liste des anciens responsables poursuivis dans le cadre de la lutte contre la corruption, intensifiée après la démission d’Abdelaziz Bouteflika en avril 2019 sous la pression du mouvement populaire Hirak. L’enquête se poursuit et l’ancien ministre reste en détention provisoire en attendant d’éventuelles nouvelles décisions judiciaires.

34 accusés et un mandat d’arrêt contre le neveu de l’ex-président Bouteflika

L’incarcération de Salah Eddine Dahmoune s’inscrit dans le cadre de l’affaire dite de la publicité, dont le principal instigateur serait K. B., neveu (fils de la sœur) de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.

Ce dernier, identifié comme le véritable propriétaire de la société Enigma, spécialisée dans la publicité, est visé par un mandat d’arrêt international. Actuellement en fuite, il se serait réfugié en Suisse, selon les informations d’Echourouk.

Outre Salah Eddine Dahmoune, l’ex-directeur du protocole présidentiel, Mokhtar Reguieg, est également en détention.

Au total, 34 personnes sont poursuivies dans cette affaire, parmi lesquelles d’anciens hauts responsables, des chefs d’entreprise et des banquiers.

Les accusations portent sur des faits d’abus de pouvoir, trafic d’influence et blanchiment d’argent.

Face à l’ampleur du scandale, les autorités ont mis en place des mesures strictes : gel et saisie des biens des accusés et de leurs proches, enquêtes bancaires et fiscales pour détecter d’éventuelles fraudes et traitements préférentiels, ainsi qu’une coopération internationale pour traquer les fonds détournés à l’étranger.

Samia Naït Iqbal

Appel à un « front médiatique national » : entre promotion de l’unité et ingérence dans la presse

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Mohamed Meziane
Mohamed Meziane, le ministre qui avait parlé de 9000 journalistes qui en veulent à l'Algérie.

Le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a récemment plaidé pour la formation d’un « front médiatique national » afin de défendre l’image de l’Algérie et les causes jugées justes par les autorités.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte où le gouvernement perçoit certains médias internationaux comme des instruments de propagande au service d’intérêts étrangers.

Un encadrement des médias sous prétexte de patriotisme

Le ministre insiste sur le rôle central des médias nationaux dans la défense des intérêts stratégiques du pays. Il les exhorte à s’unir face aux « campagnes malveillantes » menées, selon lui, par des forces hostiles. La mobilisation des ressources médiatiques devient ainsi un levier de domination régionale et continentale dans la guerre de l’information.

Présentée sous l’angle du patriotisme et de la souveraineté médiatique, cette orientation renforce le contrôle du pouvoir sur les médias nationaux. L’indépendance de la presse, pourtant essentielle au bon fonctionnement de toute société, se retrouve fragilisée. En instaurant un « front médiatique national », l’État impose une ligne éditoriale unique, réduisant ainsi l’espace pour un traitement libre et critique de l’actualité.

Une remise en cause de la liberté de la presse

Le ministre Meziane met en avant la nécessité pour les médias de préserver leur crédibilité tout en défendant les positions officielles de l’État. Cette approche conforte la vision d’une presse soumise au pouvoir, où le journalisme d’investigation et l’esprit critique s’effacent au profit d’un discours institutionnalisé.

L’uniformisation du discours médiatique restreint la pluralité des opinions et favorise l’autocensure au sein des rédactions. Le rôle du journalisme en tant que contre-pouvoir se trouve ainsi relégué au second plan. La mainmise du gouvernement sur l’information devient un outil de contrôle renforcé, limitant la capacité des journalistes à traiter librement les sujets sensibles.

La diplomatie médiatique au service du pouvoir

L’État algérien affiche sa volonté d’accompagner les médias nationaux dans leur expansion à l’international. Cette stratégie vise à renforcer l’influence du discours officiel sur la scène médiatique mondiale. Derrière cette ambition, se dessine un encadrement plus strict du contenu diffusé à l’étranger, consolidant ainsi le contrôle du pouvoir sur la production journalistique.

Un équilibre inexistant entre souveraineté et liberté

La défense de l’image de l’Algérie ne peut justifier la mise sous tutelle des médias nationaux. Le projet de « front médiatique national » s’inscrit dans une dynamique de centralisation de l’information, accentuant la dépendance des médias à l’égard du pouvoir. Loin de garantir une véritable souveraineté médiatique, cette initiative renforce la mainmise de l’État sur l’ensemble du paysage journalistique.

Yacine K.

Une peine de 10 ans requise contre Boualem Sansal

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Boualem Sansal
Boualem Sansal placé en détention depuis le 16 novembre dernier

Le parquet a requis dix ans de prison et un million de dinars d’amende contre l’écrivain Boualem Sansal qui a été présenté sans avocats, selon la presse. Le verdict est fixé pour le 27 mars.

Boualem Sansal est jugé ce jeudi matin devant le tribunal correctionnel de Dar El Beida seul, sans avocats. C’est un procès à la hussard qui a été organisé pour Boualem Sansal. Les charges retenues contre cet écrivain de 80 ans sont particulièrement lourdes. Il est poursuivi suite à ses déclarations concernant les anciennes frontières algéro-marocaines tenues sur un site d’extrême droite. Il a été arrêté samedi 16 novembre 2024 à sa descente d’avion à Alger. Interrogé pendant plusieurs jours dans un lieu secret, il sera ensuite placé en détention provisoire.

Francois Zimeray, avocat requis par les éditions Gallimard pour défendre Boualem Sansal a publié cette réaction : « Un procès fantôme tenu dans le plus grand secret, sans défense, est incompatible avec l’idée même de justice. Cela confirme le caractère arbitraire de cette procédure et d’une détention aussi injuste que cruelle. C’est pourquoi j’ai saisi les organes compétents du Haut-Commissariat des droits de l’homme aux Nations unies, d’une plainte contre l’Algérie. »

Fin février, le bâtonnier d’Alger Mohamed Baghdadi a accordé un entretien à El Watan dans lequel il a soutenu que le détenu d’opinion Boualem Sansal a révoqué son avocat Me François Zimeray. Mais aucune preuve écrite n’a été avancée par le concerné. Cela dit, tout porte à croire qu’il y a une certain empressement à en finir avec l’affaire Sansal qui éclabousse sérieusement l’image du pouvoir en place.

Près de 240 détenus d’opinion croupissent dans les prisons algériennes. Mais ceux-là peu de relais en font part.

Sofiane Ayache

« L’influenceur » Doualemn interpellé en vue de son expulsion vers l’Algérie

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Doualemn

« L’influenceur » algérien Doualemn a été interpellé, ce jeudi 20 mars au matin, à Montpellier (Hérault) en vue de son expulsion vers l’Algérie, a appris l’AFP de source policière, confirmant une information de BFMTV.

De son vrai nom Boualem Naman, cet Algérien de 59 ans a été interpellé vers 6h30 (heure locale) par la police aux frontières.

« Ce que nous craignons fermement c’est que dans la précipitation qui a été celle du mois de janvier, ils soient tentés de le renvoyer en urgence en Algérie pour entraver nos voies de recours », s’inquiètent les avocats de Doualemn à BFMTV. D’après nos informations un nouvel arrêté d’expulsion a été pris à son encontre.

La France a tenté de l’expulser une première fois. Arrivé en Algérie escorté de policiers français, Doualemn a été renvoyé dans le premier avion à destination de l’hexagone. Ce refoulement par l’Algérie en janvier avait envenimé les relations entre les deux capitales.

Avec AFP/Rfi

Le chef du gouvernement du Hamas tué dans une frappe à Gaza

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Le chef du gouvernement du Hamas tué dans une frappe à Gaza
Essam Al Dalis

Le chef du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, Essam al-Dalis, a été tué dans les frappes aériennes israéliennes sur le territoire palestinien dans la nuit, a annoncé mardi le mouvement islamiste dans un communiqué.

Il fait partie d’une liste de quatre « dirigeants du gouvernement » de Gaza diffusée par le Hamas dans un « communiqué de condoléances », qui comprend également le patron du ministère de l’Intérieur, le général Mahmoud Abou Watfa, et le directeur général des services de sécurité intérieure, le général Bahjat Abou Sultan.

M. al-Dalis était un membre du bureau politique du Hamas, faisant partie de la direction du mouvement islamiste dans la bande de Gaza depuis 2021.

En novembre 2023, Israël avait affirmé avoir frappé une structure du Hamas dans laquelle se trouvait M. al-Dalis avec d’autres dirigeants qui, eux, avaient été tués lors de l’attaque.

Le général de division Abou Watfa était à la tête du ministère de l’Intérieur du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza. Il avait été vu dans la bande de Gaza en janvier, après la signature de l’accord de trêve, accompagnant des déploiements de la police dans les rues du territoire palestinien.

Le Comité international de la Croix-Rouge, présent dans la bande de Gaza, notamment à l’hôpital de Rafah, alerte mercredi sur franceinfo sur une « situation extrêmement compliquée », depuis les nouveaux bombardements israéliens.

« La mort, la panique et l’urgence sont de retour » à Gaza, rapporte mercredi 19 mars sur franceinfo Christian Cardon, porte-parole du CICR, selon qui « la situation a basculé en quelques heures ». Il relate ainsi les impressions des équipes du CICR présentes dans la bande de Gaza, notamment à l’hôpital de Rafah, géré par la Croix-Rouge, alors qu’Israël a recommencé à bombarder le territoire mardi.

L’armée israélienne a repris dans la nuit de lundi à mardi sa campagne de bombardements sur la bande de Gaza, après presque deux mois de trêve. Selon la Défense civile dans la bande de Gaza, 436 personnes ont été tuées en 48 heures.

La rédaction avec agences

Des mesures « légales » contre 53 importateurs de bananes

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Importations

Le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations a annoncé, ce mardi dans un communiqué, avoir pris des mesures légales à l’encontre de 53 importateurs de bananes ayant manqué à leurs engagements envers l’Etat en matière d’importation.

«Suite aux fluctuations récemment observées sur le marché concernant la banane, la commission multisectorielle chargée de l’attribution des quotas d’importation s’est réunie», lit-on dans le communiqué.

«Les conclusions des travaux de cette commission ont donné lieu à l’établissement d’une liste de 53 importateurs ayant clairement et explicitement manqué à leurs engagements envers l’Etat en matière d’importation de ce produit», précise la même source.

«Ce comportement a entraîné des perturbations dans l’approvisionnement du marché national et a impacté directement le pouvoir d’achat des citoyens ainsi que la stabilité et l’équilibre du marché national», note la même source.

Par conséquent, «en application des directives des hautes autorités du pays, il a été décidé de prendre une série de mesures légales à l’encontre des importateurs concernés (…), y compris l’interdiction immédiate et définitive d’exercer toute activité d’importation à l’avenir», ajoute le communiqué.

Secousse tellurique de magnitude 3,2 degrés dans la wilaya de Médéa

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Séisme

Une secousse tellurique de magnitude 3,2 degrés sur l’échelle ouverte de Richter a été enregistrée mercredi à 15h23 dans la wilaya de Médéa, indique le Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (CRAAG) dans un communiqué.

L’épicentre de la secousse a été localisé à 8 km au nord-ouest de Mihoub, précise la même source. Un autre séisme de magnitude 5,1 a été ressenti hier mardi dans la wilaya de Médéa. Cette secousse été ressentie à Alger et ses environs, mais aussi dans les wilayas de Bouira, Boumerdes et Tizi Ouzou.

Les accords d’Evian : l’indépendance du pays et une paix durable

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Accord d'Evian

Soixante-trois ans après la signature des Accords d’Evian par les deux délégations du GPRA et du gouvernement français, force est de constater que ces Accords de paix ont sauvé l’essentiel, l’indépendance de l’Algérie.

Cet accord a instauré une paix durable entre les deux pays et ouvert une ère nouvelle de coopération économique, technique et culturelle bénéfique aux deux pays au cours, notamment de la décennie 1960 et le début des années 1970. Il suffit de rappeler que l’Algérie a signé avec la France plus d’accords commerciaux et de coopération… que toutes les anciennes colonies françaises, soit plus de 70 accords de 1962 à 1970 et une aide financière massive lui fut accordée.

L’acquis le plus précieux est bien sûr l’indépendance du pays assortie de l’intégrité du territoire obtenue grâce à la vigilance, le talent et la ténacité des négociateurs algériens, sous la conduite de Krim Belkacem, vice-président du Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) qui n’ont à aucun moment cédé sur la souveraineté algérienne sur le Sahara, inséparable de la région nord du pays. Car l’enjeu majeur de cette négociation et des précédentes rencontres secrètes entre les représentants du GPRA et du Gouvernement français portait, notamment sur le sort du Sahara.

Ce territoire sur lequel la France prétendait disposer d’un droit historique et qu’elle entendait garder sous sa souveraineté en le séparant du reste du territoire algérien pour des raisons évidentes de découverte en 1956 de gisements pétroliers et d’installation de six bases d’essais nucléaires, chimiques, bactériologiques et une base spatiale de lancement de fusées dans certaines régions du Sud. Il s’agit du port militaire de Mers el Kébir d’Oran ainsi que les bases dans le Sahara B2-Namous dans la région de Beni Ounif, willaya de Béchar, d’In Ekker (massif du Hoggar à Tamanrasset), de Reggane (wilaya d’Adrar) et de Colomb-Béchar. La base B2 Namous d’expérimentation chimique et bactériologique n’a été remise à l’Algérie par la France, selon le Général Rachid Benyelles , non pas en 1978, mais en 1986.

En effet, le processus de négociation qui a abouti à la signature des Accords d’Évian fut loin d’être un long fleuve tranquille ; il a suscité de graves conflits et désaccords au sein de chaque partie. À l’approche de la conclusion desdits Accords, les rencontres secrètes entre les émissaires des deux gouvernements suscitèrent l’ire des officiers de l’état-major général (EMG) de l’Armée de libération qui les ont sévèrement dénoncées dans une espèce d’alliance objective avec l’Organisation Armée Secrète (OAS), une organisation politico-militaire clandestine, dirigée par le général Raoul Salon, proche de l’extrême droite créée le 11 février 1961 à Madrid, pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme.

Les ultras de l’OAS reprochèrent au général de Gaulle et son gouvernement d’avoir capitulé et abandonné l’Algérie aux Algériens, alors que l’armée, contrairement à sa défaite de Dien Bien Phu au Vietnam en mai 1954, a triomphé sur le terrain de la guerre en Algérie grâce, notamment au déploiement des redoutables opérations du général Challe (février 1959- avril 1961), et organisèrent des attentats visant aussi bien les forces de l’ordre que la population algérienne. Certains officiers de l’EMG (Houari Boumediene, Ali Mendjeli, Ahmed Kaïd et le commandant Mokhtar Bouyezem) accusèrent le GPRA d’avoir trahi et bradé l’Algérie à la France.

D’ailleurs, à la réunion du Conseil National de la Révolution Algérienne (CNRA) à Tripoli (11 -18 février 1962), le GPRA présenta un rapport sur l’accord préliminaire des rencontres des Rousses (11-19 février 1962), les ministres du GPRA en prison (Aït Ahmed, Ben Bella, Boudiaf, Bitat, Khider), ainsi que les membres du CNRA l’approuvèrent quasiment à l’unanimité (45 pour, 4 contre) et donnèrent leur accord pour la poursuite des négociations, à l’exception des quatre membres de l’EMG susmentionnés qui votèrent contre et continuèrent à les dénoncer après qu’ils aient été signés le 18 mars 1962.

Précisons que le CNRA, seule instance habilitée à se prononcer sur les questions de guerre et de paix avec la France, a exigé un quorum des 4/5 de ses membres pour engager une négociation sur tout accord de paix, soit une majorité qualifiée vu l’importance politique d’une telle question. Le quorum fut ainsi largement atteint, et les ultimes négociations pouvaient donc être engagées à Évian II du 7 au 18 mars 1962.

Tahar Khalfoune

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