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Gaza : la France n’apprend pas de son histoire coloniale

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Gaza

Tribune. Nous, Franco-Algériens, avons choisi de quitter l’Algérie pour poursuivre la lutte politique contre le régime des généraux d’Alger en s’inspirant du combat politique de nos pères dont la conscience politique d’indépendance a trouvé à Paris un climat politique qui a favorisé sa naissance.

Celle-ci a bénéficié de la part du peuple français d’un soutien réel et efficace, de compréhension, de solidarité et d’engagement total au projet de libération nationale où le sang des français d’Algérie s’est mêlé à celui des Algériens pour chanter le même chant celui de la liberté, de la justice et de la dignité humaine : notre commune humanité.

Cette guerre de libération a mobilisé les consciences humaines qui ne pouvaient ni se taire ni tolérer l’injustice qui les révoltait et salissent l’image de leur France car le Système colonial est une machine infernale qui broyait les hommes et les peuples. La colonisation était justifiée et légitimée au nom de la grandeur de l’Empire tout en reconnaissant le côté barbare de l’Armée d’Afrique qui sévissait en Algérie1, elles se sont dressées contre le déshonneur de la France qui sortait d’une occupation où des contingents de tirailleurs algériens ont payé un lourd tribut pour la libération de la France du Nazisme.

Ces Français d’Algérie, les Henri Alleg, Maurice Audin, Pierre Colonna, Jules Roy, Pierre Mandouze …pour lesquels l’Algérie était leur patrie, pour les porteurs de valise, les signataires du Manifeste des 121, le réseau Jeanson et les appelés qui ont déserté l’Armée Française, ont été rejetés en France. De plus, l’Algérie, jusqu’à présent, ne vous a pas trouvé la place que vous méritez dans le récit national algérien. Vous avez fait l’essentiel, vous avez lutté aux côtés du peuple algérien pour « délivrer à la fois les Algériens et les Français de la tyrannie coloniale2». 

A la litanie coloniale, l’Algérie c’est la France et la seule négociation c’est la guerre3 » ; le peuple français le 8 avril 1962 a répondu oui à 82% au référendum sur l’indépendance de l’Algérie ; ce jour là le peuple français comme le prédisait Sartre voulait « construire avec les Algériens des relations nouvelles entre la France libre et l’Algérie libérée 4». 

Gaza, la martyrisée, Gaza l’affamée, Gaza l’éventrée, Gaza où se joue notre humanité ; en plus des images innommables qui nous arrivent, qui hantent notre quotidien, dans un contexte d’impuissance de l’ONU qui atteste et prouve qu’elle est au service de l’esprit de ses fondateurs : celui des pionniers avec qui a commencé l’ère coloniale. Diplomatiquement, l’ordre mondial dans sa configuration actuelle ne peut servir que les intérêts de la colonisation.

Durant la guerre d’Algérie, l’éditorialiste du « New York Times », journal du monde libre écrivait « quelques puissent être les défauts du régime français en Afrique du Nord, la France est le seul pays qui puisse actuellement garder l’Afrique du Nord au « Monde libre5 ».

Le même cynisme et aveuglement accompagnent les démocraties libérales occidentales et à leurs têtes les Etats – Unis, qui malgré la volonté d’avilir, de chasser et d’exterminer un peuple voient dans l’Israël de Netanyahou le prolongement de l’Occident, du monde libre.

La majorité des Français ayant voté pour l’indépendance de l’Algérie sont dans les rues de France pour exprimer leur solidarité avec la Palestine. C’est notre intime conviction que cette vision d’une France, oasis de paix et de justice pour l’ensemble de ses habitants que portent celles et ceux qui depuis deux ans apportent leur solidarité à la population de Gaza qui nous donnent l’espoir qu’une Nouvelle France est possible. 

En tant que Franco-Algérien musulman, ces dernières années où se développe un climat de droitisation et de suspicion principalement chez les nostalgiques de l’Algérie française avec la loi sur le Séparatisme puis sur l’Entrisme, nous nous trouvons face à une France officielle, qui dans ses errements, organisent la confusion : on nous demande plus que d’être discrets6 voire invisibles.

La France comme dans les années 50 reste insensible aux voix des faibles et des opprimés et n’apporte aucune aide réelle aux souffrances des Gazaouis, se contentant de communiqués et de protestations sa ns aucun acte réel pour sanctionner Israël ; même la reconnaissance de la Palestine n’est suivie d’aucun effet réel, ce que confirme l’arraisonnement de la flottille par la force, la mise en danger des ambassadeurs de l’humanité et leur humiliation et maltraitance. Les communiqués du Ministère des Affaires Etrangères s’alignent sur la posture israélienne qui considère que les eaux internationales et celles de Gaza sont sa propriété… Face à cette situation scandaleuse, la République macronienne se fait protectrice et demande aux humanitaires, aux journalistes, aux politiques de ne pas provoquer Israël en s’approchant de son espace maritime, le mieux étant de ne pas s’y rendre car c’est dangereux et laisser ainsi les Gazaouis mourir, livrés à la barbarie sioniste à huit clos.

Nous partageons l’angoisse du peuple français depuis juin 2024 où la volonté populaire a été bafouée et où les problèmes sociaux continuent de gronder depuis 2018 et où une organisation communautaire s’érige en directrice des consciences pour s’arroger le droit de parler au nom de tous les juifs de France et désigner la France insoumise, la voix d’une France qui se veut juste et fraternelle comme étant la France de Vichy.

Comme dans les années cinquante, face à l’arrogance de la puissance coloniale, hier celle de la France et aujourd’hui de l’Occident colonial, Israël, des personnalités Françaises, intellectuels, journalistes, humanitaires, politiques, étudiants, syndicalistes, hommes et femmes de culture et de cinéma, associations de Français Juifs (l’Union juive française pour la paix UJFP  et le collectif juif décolonial TSEDEK ! se dressent comme un rempart contre ce discours d’une droite occidentale7 qui veut l’essentialiser en le qualifiant de lutte entre le bien et le mal, la lumière et l’obscurité. Ce rempart est nécessaire car leur inconscient collectif européen est encore habité par l’Horreur occidentale qui traverse le roman autobiographique de Conrad au cœur des ténèbres. Le spectre de cette horreur- Exterminez toutes ces brutes- est dans le langage de Netanyahou, Smotrich, Bengvir et consolidé par le soutien inconditionnel des personnalités politiques et des extrêmes droites européennes. Les brutes, dans l’imaginaire des coloniaux, aujourd’hui ont un nom : les musulmans.

Nous Franco-Algériens, opposants au « Système » d’Alger, à l’Algérie des Généraux, défenseurs et partisans du Hirak populaire, nous nous devons d’avouer que l’Algérie n’a pas appris, elle aussi de son histoire coloniale. Pire que nos frères marocains qui vivent l’injustice d’un Maroc à deux vitesses ; nous vivons dans une Algérie à deux visages où l’une, celle des Généraux fait la guerre à l’Autre, l’Algérie du peuple. La postcolonie a rejoint la colonie. La réalité coloniale d’hier nous la vivons aujourd’hui. A l’Algérie Française correspond l’Algérie des Généraux (le Système) et à l’Algérie des indigènes correspond l’Algérie du peuple. A la ville européenne, Club des pins et à la ville arabe, celle des bidonvilles l’Algérie des cités. Frantz Fanon, voyait déjà dans la psychologie du colonisé, ce rêve de s’installer à la place du colon. Non de devenir colon mais de se substituer à lui. Car la culture militaire incarnée par le pouvoir de l’Armée et de la police politique est la culture dominante en Algérie depuis 1962 :  celle de l’oppression et de la domination, de la spoliation des richesses et de la corruption. 

Au cœur d’Alger, en plein effervescence du Hirak, le 5 juillet 2019, le peuple scandait : le peuple veut l’indépendance. A deux reprises historiques, le peuple revendique son indépendance. Preuve que les Algériens n’ont pas le sentiment d’être gouvernés mais occupés. Le « Système » est entré dans une guerre ouverte contre les militants du Hirak et les clans qui structurent le pouvoir s’autodétruisent. Ne restent de nos sacrifices durant la guerre de libération que le désespoir de notre jeunesse qui pense l’avenir dans l’aventure méditerranéenne, une oligarchie qui spolie les richesses et s’approprie des biens à l’étranger et une lutte acharnée entre les clans pour le pouvoir pour se répartir la rente pétrolière, poumon et cœur du Système. 

L’image qui peut illustrer le mieux ce Système qui a fait main basse8 sur l’Algérie est résumé par cette blague qui circulait à Alger depuis le quatrième mandat de Bouteflika : 

Le grand parrain de la Cosa Nostra en Italie ne cessa d’entendre parler de la puissante mafia algérienne. Un jour, il finit par être agacé par ces rumeurs et décide de voir si ces concurrents sont aussi forts qu’on le dit. Il envoie donc l’un de ses hommes en Algérie afin de se renseigner. Lorsqu’il revient, l’homme lui dit, l’air gêné :

-Je suis désolé chef, mais ces Algériens sont trop forts pour nous

-Comment ça, dit le chef, ils ne peuvent pas être plus forts que la Cosa Nostra ?

-Chef, ils ont une armée, un drapeau et des ambassadeurs, ils ont même leur propre police gouvernement, leur propre justice, leur assemblée nationale et leur gouvernement ;

Cette main basse sur l’Algérie met l’existence de celle-ci en question. D’où la persistance du Hirak populaire dans sa lutte car il est la seule solution pour une autre Algérie.

« Là où gît le danger croît aussi ce qui sauve » cette citation de Hölderlin est valable pour Gaza, la France et l’Algérie.

Gaza, dans son martyr, est devenue la nouvelle conscience du monde, elle dessine un autre visage du monde. L’esprit du monde celui de la puissance, bâti depuis 1492, date qui inaugure la naissance de l’Occident, dans son développement a régné sur le monde que Toynbee nomme et analyse dans son livre l’Occident et le Monde ; ce monde a fini par s’incarner dans l’ONU depuis 1945. Le Nouveau monde, celui de la Justice, celui du retour du peuple sur la scène de l’histoire a bien commencé avec le retour des peuples. Presque chaque année, un peuple surgit sur la scène du monde et ébranle les assises et les fondements de l’ordre injuste et exploiteur. 

Gaza, avec certitude, nous dit que le monde ne sera plus comme avant.

En France, les politiques se réclamant de la 5e république n’épousent en rien l’esprit de son fondateur qui a toujours vu dans le suffrage universel une rencontre entre un peuple et un homme ; ce dernier devant incarner, respecter et se soumettre à la volonté populaire. Sa vision du monde imposait à la France une véritable indépendance politique et dans le conflit du moyen orient, son discours de novembre 1967 est plus qu’un discours d’un homme d’Etat mais d’un visionnaire qui, lui, s’inspire de l’histoire coloniale de la France.

 Hélas, le personnel politique de la Droite se réclamant du Gaullisme ne porte pas son costume. Pour qu’une Nouvelle France puisse voir le jour, il est donc salutaire qu’avec la fin politique du Gaullisme, meurt aussi lui la 5e république. 

Pour faire naître le nouveau monde des peuples, celui du progrès et de la justice sociale, inspirons-nous de la philosophe Simone Weil (L’enracinement 1949) qui désignait le Capital comme le responsable des malheurs de hommes car là où il pénètre, il détruit tout sur son passage : valeurs, famille, solidarité et humanité. 

L’Amérique, devenue la locomotive du vieux continent qui voulait incarner le destin du monde depuis le XIX siècle, est bâtie sur un Génocide et l’esclavage. Faire l’économie de ces catastrophes historiques et voir dans l’Amérique la Statue de la liberté signe la fin morale et politique de l’Occident.   

L’histoire nouvelle de nos deux peuples français et algérien ne s’est pas encore inscrite ; elle le sera lorsque des deux côtés de la Méditerranée, le peuple règnera en Maître. Ici, en France, l’avènement d’une Nouvelle république et en Algérie, la victoire du Hirak après avoir démantelé pacifiquement le Système.

Restons unis et luttons ensemble pour ce monde nouveau. Il y va du salut de nos deux peuples, et au-delà celui de l’humanité. C’est notre dette commune au peuple de Gaza.

 Mahmoud Senadji (ancien professeur à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts d’Alger)

Notes

1. Alexis de Tocqueville : « Nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnée, plus ignorante et plus barbare qu’elle n’était avant de nous connaître «. De la Colonie en Algérie, Complexe 1988, p16
2. Jean Paul Sartre, Situations, V colonialisme et néo-colonialisme, Gallimard, p48

3. Citations de François Mitterrand en tant que Ministre de l’Intérieur en 1954 puis celui de la justice 1956

4. Jean-Paul Sartre, op, cité, p. 47

5. Cité par Malek Bennabi, Témoignages sur la guerre de libération, Héritage, p.42

6. M. Chevènement conseille la discrétion aux musulmans dans l’espace public en aout 2016.

7. Cette horreur dont fut victime le Congo décrite par Joseph Conrad dans son livre Au cœur des ténèbres est le fruit d’un colonialisme, le génocide à Gaza est le concours de pays coloniaux dont Israël représente la synthèse cad de l’Occident (Etats-Unis, Angleterre, France, Allemagne, Belgique).

8. Cette phrase est inspirée du film de Francesco Rosi, 1963, Main basse sur la ville

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« Jeunesse à la fleur », de Rym Khelil : la jeunesse algéroise entre beauté et blessures

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Le vent du large balaie la baie. Les muezzins élèvent leurs voix dans le matin pâle. Assia, dix-huit ans, s’avance sur le balcon et salue la mer. Devant elle, les pentes d’Alger se déploient comme une toile d’aquarelle : nuages roses, mer d’huile, silence suspendu.

Ce geste, simple et bouleversant, ouvre le premier roman de Rym Khelil, Jeunesse à la fleur (éditions El Barzakh, sortie en librairie le 20 octobre 2025). Une scène paisible qui contraste avec la violence du temps : l’Algérie de la décennie noire, celle des attentats, des deuils et des corps brisés.

Pourtant, Khelil choisit de regarder ailleurs : dans les regards, les rêves, la résistance silencieuse de la jeunesse. À travers Assia, Amina et Majid, trois adolescents du lycée technique du Ruisseau, elle restitue la vibration intime d’une génération.

Chacun cherche à exister malgré la peur, à aimer malgré les interdits, à croire en un avenir quand tout s’effondre. Lisa, amie de Majid, et Fadila, voisine d’Assia et brillante étudiante en médecine, ajoutent des trajectoires parallèles, montrant que la jeunesse ne se réduit pas à l’école : elle se déploie dans les amitiés, les solidarités et les gestes de résistance du quotidien.

La structure du roman est subtilement tissée : chaque chapitre adopte la voix d’un personnage, dessinant une fresque à plusieurs visages. On y entend l’écho des nuits d’Alger, le bruissement des rues, les éclats de rire étouffés dans l’ombre. Khelil ne décrit pas la guerre : elle la laisse affleurer dans les silences — dans un mot chuchoté, un regard, un bruit sourd au loin. L’Histoire est présente sans jamais étouffer la vie.

L’extrait du « jour du bac » illustre parfaitement l’esprit du roman. Assia contemple la mer et reçoit une lettre d’amitié de Fadila, écrite comme un poème de Khalil Gibran. Amina rejoint sa mère dans le lit parental, retrouvant un instant la chaleur de l’enfance. Majid s’éveille en musique et reprend à pleins poumons Gangsta’s Paradise de Coolio, transformant la chanson en hymne de survie. Trois scènes parallèles, unies par le même souffle : peur, beauté et désir de vivre.

Autour d’eux gravitent Lisa et Fadila, confrontées à leurs propres douleurs et aux contraintes sociales et familiales. Ces personnages ne sont pas des victimes : ils incarnent la vitalité d’une Algérie que la guerre n’a pas réussi à briser.

Rym Khelil écrit sans fioritures, avec justesse. Née en 1983 à Alger, ingénieure diplômée de l’École Centrale de Paris et de l’École nationale polytechnique d’Alger, elle vit à l’étranger, mais son écriture reste profondément enracinée dans sa terre natale. Son roman n’est ni un témoignage ni un récit historique : c’est une traversée humaine où chaque détail — lumière, souffle, frisson — devient porteur d’émotion. La violence est là, mais toujours en arrière-plan, rendant la beauté encore plus précieuse.

Jeunesse à la fleur est un roman de mémoire et de lumière. Il rappelle qu’au cœur de la peur subsiste une énergie indomptable : celle de la jeunesse, qui refuse de se taire et de se résigner. Dans la baie d’Alger, où se mêlent cris, chants et silences, Rym Khelil fait naître une poésie du quotidien. Elle offre à la jeunesse algérienne de ces années un visage et une voix : celle de la beauté obstinée. Jeunesse à la fleur n’est pas seulement un roman : c’est un hommage bouleversant à ceux qui ont continué à espérer quand tout vacillait.

Djamal Guettala

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Madagascar : entre insurrection populaire et diplomatie panafricaine

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le colonel Michael Randrianirina
Le colonel Michael Randrianirina a pris le pouvoir à Madagascar

La diaspora malgache et comorienne s’est réunie ce jeudi à Paris pour dénoncer ce qu’elle considère comme une sanction injuste de l’Union africaine à l’encontre de Madagascar, au lendemain de la chute du régime d’Andry Rajoelina.

Présidée par Me Said Larifou, avocat international et panafricaniste, la conférence de presse a mis en avant le rôle central du peuple et de l’armée malgache dans ce qui est présenté comme une transition pacifique et constitutionnelle.

Un soulèvement populaire, pas un coup d’État

Selon les intervenants, le mouvement qui a conduit au départ du président Rajoelina n’a pas été initié par l’armée, contrairement à certaines interprétations internationales, mais par une mobilisation massive du peuple malgache, lassé de la pauvreté et de la mauvaise gouvernance.

L’armée nationale, qualifiée de “responsable et constitutionnelle”, n’a pas réprimé les manifestants et a accompagné le processus de transition, évitant chaos et violence. Dans ce cadre, le colonel Michael Randrianirina, commandant du CAPSAT, a été reconnu par la Haute Cour constitutionnelle comme Président par intérim, chargé de diriger le pays provisoirement.

Diasporas et forces vives dénoncent l’inaction internationale

Les diasporas malgaches et comoriennes ont exprimé leur stupéfaction face à la suspension de Madagascar par l’Union africaine, dénonçant une sanction qui pénalise le peuple et non le régime déchu. Me Larifou a critiqué l’inaction de la SADC et des institutions internationales face aux signaux d’alerte sur la pauvreté et les injustices sociales dans plusieurs régions du pays.

“Cette décision est perçue comme une sanction injuste contre le peuple malgache, qui a légitimement agi pour mettre fin à de profondes injustices sociales”, a déclaré l’avocat.

Appel à la solidarité panafricaine

Au-delà de la situation malgache, le message porté à Paris se veut continental. La conférence souligne une dynamique africaine où les peuples refusent misère et oppression, et réclament dignité, liberté et bonne gouvernance.

Les diasporas appellent l’UA, la SADC, l’ONU et l’Union européenne à soutenir le processus de transition sans imposer d’agendas extérieurs, et à reconnaître le rôle exemplaire du peuple et de l’armée dans cette séquence historique.

Cette conférence illustre une volonté de réécrire le récit international autour de Madagascar, en légitimant la transition et en dénonçant les sanctions perçues comme arbitraires. Le discours cherche à inscrire Madagascar dans un mouvement panafricain plus large de souveraineté populaire et de dignité, tout en mobilisant la diaspora comme relais politique et médiatique.

Elle traduit aussi la tension entre les logiques locales de légitimité et la perception internationale des transitions politiques africaines, souvent réduites à des questions de stabilité ou de putschisme militaire.

Mourad Benyahia

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Belaïd At Ali : Jeddi (1)(Tazmamt n°5, asebter 169)

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Belaid At Ali

Awal ittawi-d wayeḍ. Kkreɣ niqal ad d-awiɣ dagi yiwet teqsiṭ, armi yi-d-ismekti dɣa d win i yi-tt-isḥefḍen ass amezwaru : Jeddi, ad as-yaâfu Rebbi. Immut ad yili tura kter useggas-ayagi. Netta, isem-is s tidet Lḥusin at Ḥemmu.

Lamaâna medden akk qqaren-as « Jeddi ». Seg wasmi yas-d-cfiɣ, ad ilin tlatin n sna-ayagi, armi d asmi yemmut, illa ttaken-as medden meyyat sna di laâmer-is. Netta, ladɣa ad ilfu, ilindi kan mi yemmut ara yaweḍ meyyat sna neɣ yaâdda cwiṭ.

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Walakin d laâǧayeb, deg wasmi t-id-sawḍeɣ armi d ass aneggaru, illa ssifa-s yiwet ; ur izad ur inɣis, ama di ccib ama deg ukmac, ama di kennu n taârurt. Tabaɛ, ur izmir ḥed ad yini ma icab neɣ ala ; ma mellul ccaâr-is neɣ berrik, imi ula d yiwen wanẓad ur t-isɛi, ama deg uqerru, ama deg uqadum. Ittban kan d amɣar ur ẓriɣ amek akken : s tuɣmas, ur as-d-teqqim yiwet, dɣa aɣesmar-is n wadda, tiswiɛin nniḍen issawaḍ-it armi d allen-is, ladɣa mara iteffeẓ, neɣ mara yettaḍsa, s taḍsa-nni ur isɛi ḥed ala netta, s uksum i yas-ifuken akk deg udem-is, armi ur as-d-iqqim ala aglim, armi, lḥasun, ula d iɣsan n uqadum-is ad as-tiniḍ ulac-iten deg wakken-nni aâni… leqqaq-it neɣ ur ẓriɣ amek. Aâni, simal ittimɣur bnadem, simal yettemcabi ɣer llufan. Jeddi yagi ladɣa, ixulef s yiwet : armi d taswiɛt deg issuffeɣ rruḥ, taḍsa ur texḍi udem-is. Asmi mazal seḥḥant wallen-is ladɣa, deg wakken ḥercent, ukint, ad as-tiniḍ heddrent-d. Ma d laâwam-agi ineggura, tuli-tent temlel, ruḥent dreɣlent, susment, am tid immuten, uqbel ad immet netta.

Lamaâna, ɣas d akken, ɣas d akeckac, d ukmic, d afermac, ɣas iruḥ idderɣel, taârurt-is tekna yakk, Jeddi yeqqim kan d Jeddi : ur texsir ṭṭbiɛa-s, ur inɣis laâqel-is, ur ittu yiwet si tmucuha-nni yakk iččur uqerruy-is. Ma d iẓri, ɣas yettwakkes, yuɣal yuɣ tanumi : iseddaren n uzniq issen-iten adɣaɣ adɣaɣ, imdanen yaâqqel-iten, ur ẓriɣ ma s lexyal neɣ amek. Acḥal d abrid, mara d-aâddiɣ tajmaât, affeɣ-t-id iqqim weḥd-s, uqbel ad sellmeɣ ara yi-d-yini : « laâslama-k a Belaâid », aâni yaâqel-iyi ɣer tikli. Ma yella icukk di bnadem, ur t-yaâqil ara, ur as-ittanef ara ad yaâddi alamma yesteqsa-t : « Anwa wagi ? ». Laâwam-agi ineggura segmi yeḥbes, dayen, iɣimi ines kan ass kamel di tejmaât, yuɣal issedhuy iman-is ula s lmal, ittarra-yas-d s lexbar : ma tesrugmet tfunast neɣ tesbaâbeɛ taɣaṭ, ad ak-yini : « wagi d flan ayagi d-ibran, neɣ ayagi d-inehren ».

Win ara yebɣun ad yeḥseb leḥwayeǧ ittlusu Jeddi, ɣur-s ad yeḥseb alamma d yiwet, ad iḥbes : aqendur faqeṭ, ama d anebdu, ama d ccetwa, ama sbeḥ ama tameddit, illa Jeddi ala deg uqendur ɣef uksum-is. Ur t-issin d aserwal, ur tt-issin d tasedrit, wala d abalṭu, wala d acemmek nniḍen, akken kan t-id-tesɛa yemma-s deg uqendur. Lkettan amellal, dayem ; d azuran, ittages-it s tɣeggaṭ d tahrawant. Segmi ur ittcummu, ur ites dexxan, ur ittawi taxriṭ wala d ayen nniḍen, ula d lǧib ur t-iseɛɛu. Ɣur-s kan, asmi mazal ileḥḥu, ixeddem tafellaḥt, ittaâlliq tajenwit ɣef tɣeggaṭ, irennu tagelzimt ɣef tayet. Ma taggara-ya, ikkes-itent, ittaṭṭaf kan deg ufus-is taseṭṭa n uslen, is iteẓẓaɛ izan.

Ama d anebdu, ama d ccetwa, iḍarren-is ḥafi, aqerruy-is aâryan. Uqbel ad as-tettwakkes tezmert, ulamma yewweḍ yagi d argaz ameqqran, ixeddem tamurt-is, iɛellef, mara d-izzwer tafunast sdat-s, ad yerkeb ɣef uɣyul, ad d-ttbanent taɣmiwin-is aâryan alamma… ttqarib… d anda ur ilaq ara. Lamaâna, ɣas ad as-d-qqarent tlawin : « ɣum iman-ik a Jeddi », netta ur d-icliɛ. Tikwal llant tid iwumi yettarra : « A nnger nkent, amzun ur tessinemt ara dacu i d argaz ! ».

Netta dɣa, s lhedra ihedder aâinani, nebla aḥezzeb, ara t-iḥemmel bnadem. Ama i yergazen, ama i tilawin, ladɣa i temɣarin, ayen i yas-d-inna uqerruy-is, ad t-id-yini. Acḥal d abrid i yas-ḥedreɣ, ad tili tejmaât teččur, ilin din baba-s d mmi-s neɣ d atmaten yettemsetḥin, alamma tesliḍ-as i Jeddi yebra-d i walbaâḍ n wawalen is ara mserwalen akka d wakka. Netta ad as-d-issetbaâ kan taḍsa-nni ines tarqaqt tamectuḥt : hi…hi…hi…hi… !

Walakin, ulac win ara s-iččḥen ; seg wakken ssnen-t akk akken i d ṭṭbiɛa-s, akken i d netta. Tabaɛ, ma d win isâân baba-s neɣ gma-s ara yessetḥi di tejmaât, iwali yella din Jeddi, d leqrar ad ittixxer syin.

Di meyya temsal n Jeddi iwumi i yi-isseḥder Rebbi, cfiɣ ɣef yiwet aṭas ayagi fell-as. 

Yiwen wass, di remḍan, neqqim akka yakk di tejmaât, tameddit, nettraǧu ad idden ccix lmeɣreb. Tajmaât teččur d imeẓyanen, d imeqqranen. Taswiɛt nsell-as i Jeddi : hi…hi…hi…hi…, dɣa medden akk susmen. Neẓra s acu ara d-yini.

– D acu akka a Jeddi ?

– Hi…hi…hi…hi… ! A teḥḥrem ay ass-agi ar rwiɣ taḍsa.

Daɣ, netta ɣur-s, taḍsa ma t-teṭṭef, alamma ttrunt wallen-is am laâwanser. Ad t-twaliḍ la tent-iseffeḍ am win ittrun d imeṭṭi.

– D acu a Jeddi                                                                                                     

Yenna-k :

– Wa deg uzal-nni, sgellin mi d-uliɣ si lexla, ufiɣ-d Malḥa at Ḥemmu la tetečč remḍan ! Hi… ! Hi…!hi… ! Wa ufiɣ-tt-id la tɣeẓẓ lleft ! Hi…! Hi…! Hi… !

Ittaɣ lḥal, a Muḥa at Salaḥ, argaz n Malḥa at Ḥemmu, a din i yella gar-anneɣ, dɣa imir-nni kan, iruḥ s axxam.

Ad iniɣ ccada n Rebbi ma s lebɣuḍ i tt-ixdem Jeddi, lamaâna imi tt-id-inna uqerruy-is, inna-tt-id.

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Ayen is ḥemmleɣ Jeddi aṭas aṭas, d lewsaâ n lxaṭer-is, dayen ur nferru. Lketra n yemɣaren nniḍen siwɛiren, neɣ saẓẓayen tiɣimit, neɣ lhedra akked win meẓẓiyen. Wamma netta, win ibɣun iqqim idis-is, ama d aqcic amecṭuḥ, ama d ilemẓi, ama d argaz, ama d tameṭṭut, dayem ad t-tafeḍ yewjed ɣur-s d laâqel-nni, tameslayt-nni iwulmen i win akken i yas-ifkan awal. Ahat ad as-tiniḍ ad ikukru neɣ ad isetḥi ad ihder i yilmeẓyen ɣef telmeẓyin neɣ i telmeẓyin ɣef yelmeẓyen ? Ahat tella tuzyint ara d-yaâddin si tala, ur as-iqqar ara : « Annaɣ a Rebbi, lemmer d iyi-mazal meẓẓiyeɣ ar ad zzenzeɣ fell-am taferka… ». Tin, ad tenneḥcam, ad tt-tefk d tarewla. Ahat yella wass ideg ur d-ittawi ara amennuɣ, neɣ tikwal d amseččew, netta d walbaâḍ di temɣarin-nni iwumi yeqqar « stayet » ? Ad as-yaâfu Rebbi. Llant ladɣa snat neɣ ma tlata di taddart, d netta i d aâzrayen-nsent. Anda i tent-yufa, ama deg uzniq, ama di tejmaât, ama di lexlawi, ad tent-ittabaâ s lhedra, d lemaâni, d lqub, alamma yesselb-itent, issuffeɣ-itent di laâqel-nsent. 

Yinna-k : 

« D nutenti i izerraân ccwal deg yexxamen, d nutenti i ineqqen irgazen s ikaruren d usemser, d waggay seg wa ɣer wa ». Yiwet deg-sent teɣleb akk tiyaḍ. Qqaren-as Juhra at S…, tura temmut ula d nettat, ad as-yaâfu Rebbi, ad tili imir-nni tewweḍ tmanyin n sna. Lamaâna izad deg-s wi izaden di lecɣal i txeddem, di « tiqenṭyar i tbennu », akken iqqar dɣa Jeddi ; tzad, lḥasun, ama s ikaruren, ama s lhedra i wid iwumi ara tebɣu « ad sen-tseḥḥer ». Mara tt-twaliḍ akka, ulac deg-s akk, ad as-tiniḍ « ad suḍeɣ deg-s ad tafeg », lamaâna nettat, si tfednan alamma d aqerru, teččur d taḥraymit. Ad imneɛ Rebbi lmumen, axxam ara tekcem, lacek ad iḍru deg-s kra. Di taddart akk, ulac berru n tmeṭṭut neɣ lemwarba, neɣ ccwal, lḥasun, ideg ur ttikint ara laâmal-is. Is ara k-tennaɣ, d awal aẓidan. Meẓẓi, meqqer, medden akk teqqar-asen « sidi », « sbaḥ lxir a sidi »… « mselxir a sidi »… « laâslama-k a sidi ». Lḥasun, win ur tt-nessin, ad as-yini tagi d lmalayekkat. Ma yella tettwaɣleb deg wawal, neɣ tettwaṭṭef di kra, ad tt-terr sakin i yimeṭṭawen, keč ad as-theddreḍ, nettat ad tebdu asbaɛbaɛ, alamma tessusmeḍ d keč. Nettat anect n lbunya, irnu, segmi yaâwej cwiṭ ufus-is azelmaḍ, si tlalit-is, qqaren-as « m-uxettus », lamaâna, ama s leḥya, ama s lxuf, ladɣa wid ara tt-iḥwiǧen, lketra sawalen-as kan s yisem-is. (Llan wiyaḍ qqaren-as « tasaqyit », aâlaxaṭer, la k-qqaren, asmi d-tlul, sersen-tt imawlan-is i saqya, iḍ kamel, iwakken ad temmet. Iḍ kamel nettat tekkat fell-as lehwa. Azekka-nni sbeḥ afen-tt-id ur tt-yuɣ ur tt-ibli). 

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Ihi, ass-nni tekka-d « m-uxettus » ur ẓriɣ ansi, taâddi-d di tejmaât, taf-d Jeddi isenned ɣer tulmut ines kan, taseṭṭa n uslen deg ufus-is, la itezzaâ izan. Mbaâid yaâqel-itt :

– Waaa… laâslama-m a Nna Juhra !… (iẓra ulamma iɣleb-itt di laâmer, mara s-yini « Nna », ad tefreḥ). Waaa… laâslama a yell-is n lasel… laâslama a lbaraka !… laâslama, laâslama !

Tamɣart tamcumt tessen Jeddi. Teẓra d netta i d debb-is. Daɣ nettat tewhem, am tin ur numin ara imeẓẓuɣen-is. Iqqim deg-s lferḥ yerra tiqit :

– Ad isellem Reppi tamgerṭ-ik a sidi amaâzuz… iḥrez-ak mmi-k, isseɣzef di laâmer-ik…

– Isseɣzef di laâmer-im a Nna Juhra. Ansi akka d-tekkiḍ ? Ayexti a Nna Juhra, ur ilaq ara ad tettaâttibeḍ akka iman-im, tura meqqreḍ, Llah ibarek.

– Ibarek di tezmer-ik d mmi-k, d uxxam-ik, a sidi Lḥusin. Dacu tebɣiḍ a sidi ? Yak terra tmara. I ma ur lḥiɣ ara, ma ur aâttbeɣ ara, wara yi-aâicen, wara ixedmen fell-i ? Akka i yura Reppi… hi…hi…hi… (tebda la tseffeḍ allen-is, am tin ittrun)… Annaɣ a sidi amaâzuz… ad ak-yefk Reppi seḥḥa d lehna, d sser…

– Ihenni-kem a Nna Juhra. Lamaâna, ala, ala, imeṭṭawen ulayɣer. Ekkes aɣbel i wul-im a yexti. Nniɣ-am ur ttaâttib ara iman-im, ttḥadar cwiṭ iman-im. Nekkni tura meqqer-it. Yiwet temɣart n lbaraka am kem, lukan ad temmteḍ… dɣa texla taddart.

– Uuuuuuk… ! A sidi ucbiḥ, di laânaya-k dɣa ur ttkellix ara, ay asmi ččiɣ imawlan-iw, yiwet am nek, ur tesaâiḍ iwumi lhiɣ. Lemmer d iyi-ikkis Reppi axir.

– Xic ! Xic ! Ya ḥafiḍ, ccada n Rebbi ar t-nniɣ di lɣayeb-im : ar ulac tameṭṭut am kem. Amarezg n uxxam ara kem yesaâun, ula d cciṭan ur t-ikeccem.

Dɣa niqal « m-uxettus » tebda niqal ad tettru s tidet, irna la d-tettqerrib ad teknu ɣef uqerru n Jeddi, ad t-tessuden. Lamaâna Jeddi ikemmel-d :

– Aâlaxater iɛuhed Rebbi cciṭan. Inna-yas : ay axxam ideg tella stut, ur t-kcimeɣ, imi yi-teɣleb taḥraymit.

Sakin lmumen ur iḥedder ara. 

Akken d imi tettaxxer syen « m-uxettus », terra-d s lexbar, am tin iwumi ara ‘’tismiḍ tyita’’, irna tsell-as i Jeddi ifelleq di teḍsa, tezzi-d ɣer-s, tebdu-t :

– Ad inaâl Reppi jedd n babat-nni n babat-nni n babat-nni n baba-k ! A yiwen wuday !!!! Ay amaâfun !!! Ay aqjun ! Ay aqecwal ! A win ara tečč tmes !!…

La treffed kan taâkkazt-is s igenni, imi-s iččur d ileddayen, tacebbubt-is terwi, allen-is ffɣent-d. Lamaâna twala ula d netta yesaâ aâkkaz, lemmer ad d-tqerreb ɣer-s, ad as-yendeh.

Ma d Jeddi, immut ! Immut am asmi ara nemmet, di teḍsa. Irna ikemmel-as i ‘’m-uxettus’’, inɣa-tt akk, mi yerfed abruɛ uqendur-is ad yesfeḍ yis allen-is la yeccercuren, iǧǧa-yas-d akk iman-is aâryan, issaken-as-d akk… ayen illan.

Lamaâna, amer win s-iqqaren dɣa Jeddi ccɣel-is kan d taḍsa akked nnuɛ. Aâlaxater, nniɣ-t-id yagi : mkul taswiɛt yettak-as lkar-is. Ula d urfan, urfan n tidet, ttafen-t ula d netta.

Belaïd At Ali, 

07 / 1946

Timerna/notes :

1. ‘’Stayet’’ : stut (timɣarin issuguten awal, issemsaren, issuguten tiḥila, akked ikaruren…)

2. ‘’Tiqentyar i tbennu’’ : ayen akk i d-tesnulfuy, d assaɣ gar yemdanen, illa neɣ ur illi…

3. Debb-is : d winna kan i t-irnan, i yas-izemren (s wawal neɣ s tummeẓt…) (fr. dominateur, persécuteur)

4. ‘’Lferḥ yerra tiqit’’ : lferḥ ameqqran.

5. Timuzunin (tamuzunt) : idrimen n zik (ancienne pièces de deux sous en bronze).

6. Tabaɛ : d ayen illan, fr. naturellement, pourtant, bien évidemment.

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Liban : la justice ordonne la libération de Hannibal Kadhafi après dix ans de détention

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Hannibal Kadhafi

La justice libanaise a décidé, vendredi 17 octobre, de remettre en liberté Hannibal Kadhafi, le fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, emprisonné au Liban depuis 2015, moyennant le versement d’une caution de 11 millions de dollars.

Hannibal Kadhafi est détenu sans jugement depuis dix ans pour « recel d’informations » dans l’affaire de la disparition en Libye, en 1978, d’une importante figure religieuse chiite libanaise, l’imam Moussa Sadr. 

À l’époque des faits imputés à son père Mouammar Kadhafi, il avait 3 ans. 

La décision de libérer Hannibal Kadhafi illustre le recul de l’influence politique de Nabih Berri, la plus importante figure chiite de l’État. Le chef du Parlement, qui dirige depuis quarante-cinq ans le mouvement politique fondé par Moussa Sadr, bloquait depuis des années toute tentative de libération.  

Soumis à des pressions contradictoires, le juge chargé du dossier a essayé de ménager la chèvre et le chou. Il a ordonné la libération du prisonnier tout en fixant une caution « excessivement élevée », selon ses avocats.

Ceux-ci ont indiqué qu’Hannibal Kadhafi, qui est sous le coup de sanctions internationales, ne possède pas ce montant.

Père de deux enfants, Hannibal Kadhafi et son épouse, l’actrice libanaise Aline Skaf, étaient réputés pour leur train de vie fastueux. Le couple était connu pour infliger de mauvais traitements à ses employés. En 2008, deux domestiques avaient porté plainte contre Hannibal Kadhafi en Suisse pour sévices corporels.

Rfi

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Le plan Trump : une vision de paix par le business

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Trump
Trump

Toujours est-il que l’évocation du droit des Palestiniens à l’autodétermination, c’est-à-dire à avoir leur propre Etat indépendant n’est inscrit que dans le vingtième et dernier point du plan de Trump.

Cela coïncide, pourtant, avec un élan diplomatique sans précédent depuis les accords d’Oslo de 1993, sur fond d’une internationalisation de la recherche d’une solution pacifique et durable pour ce conflit séculaire. Sur ce point-là, Trump semble être à la croisée des chemins. D’un côté, il doit satisfaire le vœu d’Israël, son allié historique et stratégique dans la région, autrement dit, ne jamais reconnaître l’État palestinien. Et de l’autre, il est poussé à répondre favorablement aux attentes des capitales arabes, en particulier, l’Arabie Saoudite qui font de l’État palestinien une exigence de premier ordre.

C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre l’insistance de ces dernières pour la présence des pays européens, à commencer par la France dans ce processus de paix ou plutôt de « recherche active de cessez-le-feu » comme garants :  les nations arabes se sentent à la fois « orphelines » et isolées face à Washington quasiment « versatile » !

L’initiative de Macron d’une reconnaissance de l’État palestinien avait, il est vrai, poussé cette logique à son extrême. Après le raid sioniste sur Doha, le 9 septembre dernier, Trump a décidé de prendre les devants, en faisant pression sur Netanyahou parce qu’il a compris que la crédibilité américaine au Moyen-Orient en avait pris un sérieux coup.

Qatar, son allié dans le Golfe, héberge pour rappel sa plus grande base militaire au Moyen Orient et ce n’est pas rien !  Certes, si Trump fait jusque-là de l’ironie et des tweets contradictoires un langage diplomatique particulièrement délirant et outrancier, avec ses projets fantasques comme celui de la « Riviera » à Gaza ou encore celui de l’expulsion des Gazaouis de leur terre ancestrale, il n’en reste pas moins, sur le plan géopolitique, un homme « stratège » en cohérence, sur le fond, avec la politique américaine au Moyen-Orient.

Quoique, il rompt sur la forme, avec à la fois les néoconservateurs-interventionnistes de l’époque de Bush Junior engagés frontalement dans des changements de régime des « rogue states » (pays-voyous), comme en 2003 lors de l’invasion de l’Irak de Saddam, et aussi avec ses prédécesseurs démocrates un peu trop « prudents ». Obama n’était-il pas préoccupé, avant tout, par le pivot vers l’Asie ?

Et au lendemain du « Déluge d’Al-Aqsa » du 7 octobre, Biden, ami indéfectible d’Israël, n’avait-il pas conseillé au Premier ministre israélien d’éviter le piège d’une vengeance aux conséquences fâcheuses où étaient tombés déjà les USA après le 11-septembre 2001 ? Trump, « le businessman », a pris le contrepied des premiers comme des seconds, en jouant contrairement à eux, sur la carte des accords commerciaux, des méga investissements, des intérêts économiques, notamment avec les monarchies du Golfe.

Ami-allié de l’État hébreu oui, mais avec des concessions pour ses « amis arabes utiles » au cas où… S’il avait, à titre d’exemple, de par le passé, reconnu l’annexion par Israël du plateau du Golan conquis en 1973 et transféré l’ambassade américaine à Jérusalem, il n’en demeure pas moins qu’il se soit efforcé de normaliser les relations entre les capitales arabes et l’État hébreu poussant les accords d’Abraham, notamment avec les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc avec, à terme, l’objectif d’y faire adhérer l’Arabie saoudite. D’une pierre, deux coups : Money and peace for Israel!  

Kamal Guerroua

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Près de 900 millions de pauvres exposés en plus à des chocs climatiques, alerte l’ONU

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Inondations

Près de 80% des pauvres dans le monde, soit près de 900 millions de personnes, sont en plus directement exposés à des aléas climatiques renforcés par le réchauffement de la planète, un « double fardeau », alerte l’ONU vendredi.

Canicule, sécheresses, inondations… « Personne n’est épargné par les impacts de plus en plus forts et fréquents du changement climatique (…), mais les plus pauvres d’entre nous sont le plus durement touchés », commente Haoliang Xu, directeur par intérim du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Le PNUD et le centre de recherche Initiative d’Oxford sur la pauvreté et le développement humain (OPHI) publient chaque année l’Indice mondial de pauvreté multidimensionnelle, qui brasse désormais des données de 109 pays où vivent 6,3 milliards de personnes.

Selon leurs conclusions, 1,1 milliard de personnes vivaient en 2024 dans une pauvreté multidimensionnelle « aiguë », dont la moitié sont des mineurs. Un chiffre similaire à celui de l’année précédente.

Deux régions sont particulièrement touchées: l’Afrique sub-saharienne (565 millions de pauvres) et l’Asie du Sud (390 millions), en outre très vulnérables aux impacts du changement climatique.

Résultat, 78,8% de ces populations pauvres (887 millions de personnes) sont exposés directement à au moins une de ces menaces, la chaleur extrême arrivant en tête (608 millions), devant la pollution (577), les inondations (465) et la sécheresse (207).

651 millions sont exposés à au moins deux des risques, 309 millions à trois ou quatre risques, et 11 millions de pauvres ont même déjà subi les quatre en une seule année.

« La concomitance de la pauvreté et des aléas climatiques est clairement un problème mondial », insiste le rapport.

APS

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Bordj Bou Arréridj : démantèlement d’un réseau criminel de trafic de fausse monnaie en devises

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BBA trafic

Les éléments de la brigade de sécurité et d’investigation de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Bordj Bou Arréridj ont démantelé un réseau criminel international, composé d’individus de nationalités africaines, spécialisé dans le trafic et la circulation de fausse monnaie en devises étrangères, a-t-on appris jeudi auprès de ce corps constitué.

Selon la même source, cette opération a été menée à la suite d’informations faisant état de l’existence d’un réseau organisé se livrant à la circulation et à la diffusion de devises falsifiées.

L’intervention a permis la saisie de 36 billets contrefaits de 100 euros, ainsi que de matériels et outils utilisés dans les opérations de falsification, notamment un coffre-fort en acier, une bouteille en verre contenant une substance hallucinogène et un téléphone portable.

Après l’accomplissement de l’ensemble des procédures judiciaires requises, les suspects seront déférés devant les juridictions territorialement compétentes, a-t-on précisé.

APS

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Laniakea, retour à la maison 

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Laniakea

Notre affaire commence par les trois célèbres questions, D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? C’est cette dernière question que nous allons aborder. Le premier lecteur qui me dit que la phrase est de Socrate, je le sors de ma chronique. Je disais toujours à mes élèves et étudiants de ne jamais évoquer Socrate par réflexe habituel, il y a beaucoup de chances qu’on comprenne que vous ne savez rien de la question. Le silence est préférable.

Il s’agit en fait du titre du célèbre tableau du peintre de Paul Gauguin. Mais cela n’est pas le sujet en soi, je voulais vous provoquer par tendresse ironique. Que ceux qui ont répondu Socrate restent.

Nous savons que plus nous regardons loin dans le cosmos, plus nous pénétrons dans la connaissance de notre passé  Nous sommes en présence des premières étoiles et galaxies qui se sont formées et ont été projetées à une vitesse considérable. Ce sont donc les premiers éléments de la vie.

Mais en même temps nous nous sommes aperçus que notre vitesse de propagation dans l’espace s’accélérait pour les galaxies lointaines contredisant totalement la force de gravité. Normalement cette force devrait faire revenir le tout sur un chemin retour vers l’origine contractée.

Et patatra, nous voilà encore et toujours confrontés à cette question, où allons-nous ? Plus nous faisons de chemin, plus la frontière s’éloigne. Nous découvrons que l’attraction vers cet  inconnu est faite par des convois différents de galaxies, ce qui constitue des filaments dans le lointain cosmos. Ce sont comme des lignes de chemins de fer qui semblent se diriger vers la même destination.

Alors, la logique voudrait qu’il y ait un gros aimant quelque part dans le lointain qui les attire. Quelque chose de si gigantesque que sa gravité provoque l’attirance vers lui de milliards de galaxies. En fin de compte que nous arriverions à destination de notre origine lointaine.

Où allons-nous dans ce futur qui nous ramène à la maison ? Nous avions compris que nous tournions autour de notre étoile comme d’autres planètes. Puis nous avions compris que nous faisions partie d’une galaxie, la Voie lactée. Puis ensuite nous nous sommes aperçus que notre galaxie faisait partie d’un ensemble de galaxies dénommée le Groupe local lui-même intégré dans le super-amas de la Vierge qui est inclus dans un ensemble dénommé Laniakea. En ligne de mire, resterait le Grand attracteur si nous ne trouvons pas d’ici-là un autre arrêt sur la route.

Laniakea, un nom qui signifie en hawaïen horizon céleste immense, a été découvert et cartographié par un groupe international d’astronomes.

Dès que nous avions atteint une frontière qui nous semblait être l’arrêt ultime de notre futur, c’est-à-dire notre origine, voilà que nous découvrons une autre étendue aussi vaste et infinie. L’humanité connaîtra-t-elle un jour ce grand attracteur et est-il vraiment la frontière finale ? Ce futur qui sera enfin la connaissance de notre berceau.

En fait nous avons fait tout ce parcours en quête de notre futur-passé alors que nous avions la réponse depuis l’Antiquité. Elle nous avait été donnée par la phrase philosophique, « connais-toi toi-même ». Le premier qui me dit que la phrase est de Socrate, je fais sortir tout le monde car l’erreur est répétée depuis cette lointaine époque. C’est une inscription gravée sur le fronton du Temple d’Apollon à Delphes, un oracle divinisé.  

Franchement, l’oracle aurait pu nous dire que le futur lointain est en fait celui qui est construit par la connaissance de soi-même. C’est ce soi-même qui nous permet d’aller de l’avant. C’est la prise de conscience de notre pensée et volonté qui nous emmène vers le futur, l’endroit voulu et espéré.

Ça c’est de moi, pas de Socrate ni de mon ancien prof de philosophie. Si c’est faux, je me sors de la chronique. 

Ce soi-disant oracle, lecteur de l’avenir, au lieu de ne nous pondre une phrase énigmatique et si prétentieuse qui fait exploser le cerveau des étudiants de terminale, il n’aurait pas pu être plus clair pour nous éviter un tel voyage dans le futur ?

Il ne se rend pas compte du prix du billet d’avion pour arriver au Grand attracteur, à des milliards d’années-lumière ?

Boumediene Sid Lakhdar

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Marseille : Benoît Payan promet de racheter les Galeries Lafayette

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Galerie Lafayette

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a pris tout le monde de court en annonçant ce vendredi sur BFM Marseille :

« Je prends l’engagement de racheter les Galeries Lafayette. »

Une déclaration forte à l’heure où le grand magasin du Centre Bourse, l’un des symboles du commerce marseillais, vit ses dernières semaines d’existence. La fermeture définitive est annoncée pour le 29 novembre, après des années de difficultés économiques et de pertes financières.

Scènes de chaos à la liquidation

Mercredi, la première journée de liquidation totale a tourné à la confusion. Des centaines de clients se sont rués dans les rayons à l’ouverture, provoquant des bagarres, des vols et des mouvements de foule. Face à la cohue, la direction a été contrainte de fermer temporairement les deux magasins, celui du Centre Bourse et celui du Prado, pour des raisons de sécurité.
Un policier a même été légèrement blessé dans les échauffourées, selon BFM Marseille.

Une institution en péril

Les Galeries Lafayette de Marseille, ouvertes depuis les années 1970, souffraient depuis longtemps d’une baisse du chiffre d’affaires. Selon Le Monde, les pertes cumulées des deux magasins atteignaient près de 10 millions d’euros par an. Le groupe, qui souhaite recentrer ses activités, a confirmé la suppression de 145 emplois.

Ces fermetures marquent un nouveau coup dur pour le centre-ville, déjà fragilisé par la concurrence des grandes zones commerciales et du commerce en ligne.

Une promesse politique et symbolique

Face à cette disparition annoncée, Benoît Payan veut croire à une issue différente. Le maire socialiste a affirmé vouloir sauver ce lieu emblématique et envisage d’y installer un grand équipement public à vocation culturelle :

« Si le projet de l’État échoue, je prends l’engagement de racheter les Galeries Lafayette. Nous en ferons un lieu vivant, probablement culturel », a-t-il déclaré.

La date limite de la dernière offre de rachat est fixée au 15 novembre. D’ici là, la municipalité tente de convaincre partenaires et investisseurs autour d’une idée simple : redonner au cœur de Marseille sa vitalité d’autrefois.

Au-delà du symbole, l’enjeu est immense. Sauver un bâtiment, certes, mais aussi préserver une mémoire urbaine, un lieu de passage et de vie, au moment où la ville cherche encore son équilibre entre modernité, culture et commerce.

Djamal Guettala

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