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samedi 12 juillet 2025
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5e édition du Festival International du film d’Imedghassen

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5e Festival du film d'Imadghassen

Le Festival International du Film d’Imedghassen dévoile l’affiche de sa 5e édition, prévue du 10 au 16 septembre 2025.

Sous le patronage de Monsieur Zohir Ballalou, Ministre de la Culture et des Arts, et la supervision de Monsieur Mohamed Ben Malek, Wali de Batna, le festival rend un hommage vibrant au film Le Vent des Aurès (Rih al-Auras), réalisé en 1966 par Mohammed Lakhdar-Hamina, à l’occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne.

Au centre de l’affiche, conçue par le graphiste Mohamed Zerari sous la direction artistique du cinéaste Issam Taachit, trône l’image poignante de Keltoum, incarnée par la légendaire Aïcha Adjouri. Drapée de la mlaya noire, symbole de pudeur et de résistance, elle laisse entrevoir une robe aux motifs floraux – éclat discret d’une vie aurésienne broyée par la guerre. Un panier d’osier au bras, un poulet dans les mains, elle avance, digne et douloureuse, sur une terre pierreuse que hantent les échos de l’histoire.

Derrière elle, dans une lumière dorée de fin d’après-midi, se dresse le mausolée numide d’Imedghassen. Érigé au IIIe siècle avant J.-C. près de Batna, ce monument est l’un des plus anciens mausolées royaux d’Afrique du Nord. Sa forme conique et imposante témoigne de la grandeur des rois numides, peuple berbère ayant précédé la domination romaine. Plus qu’un décor, il est ici un personnage silencieux, un témoin de l’éternité. Son ombre enveloppe Keltoum, comme pour inscrire son combat maternel dans la continuité d’une mémoire plus vaste, celle des résistances aurésiennes à travers les âges.

Le slogan du festival, « Où le cinéma célèbre l’histoire », trouve ainsi une incarnation saisissante. Car ce mausolée, gardien de pierres et de récits, relie le souffle du cinéma à celui d’une mémoire millénaire. Il symbolise un lien indéfectible entre les héritages numides et les luttes modernes, entre la dignité d’un peuple ancien et les visages de la révolution de 1954.

Sorti en 1966, Le Vent des Aurès fut le premier film algérien à être récompensé à Cannes, en obtenant le Prix du Meilleur Premier Film en 1967. Par la voix de Keltoum, Lakhdar-Hamina rendait hommage aux femmes des Aurès, ces mères dont les larmes ont irrigué la terre de la liberté.

La 5e édition du Festival d’Imedghassen s’annonce comme une célébration vibrante du 7e art, une rencontre entre l’image, la mémoire et l’âme chaouie, sous le regard immuable du mausolée d’Imedghassen.

Djamal Guettala

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Amical -Suède-Algérie : test révélateur pour les «Verts» 

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Algérie Suède

L’équipe nationale de football, affrontera mardi en déplacement son homologue suédoise, dans ce qui sera un véritable test révélateur pour les «Verts», à la Strawberry Arena à Solna, près de Stockholm (18h, heure algérienne).

Vainqueur jeudi dernier de son premier match amical, inscrit à la fenêtre internationale de juin, face au Rwanda (2-0), au stade Chahid-Hamlaoui de Constantine, la sélection nationale sera face à un adversaire d’un autre calibre, qui est allé s’imposer vendredi à Budapest face à la Hongrie(2-0).

Il s’agit du premier match amical pour l’équipe nationale  contre un adversaire européen, depuis l’arrivée du sélectionneur bosnien Vladmir Petkovic, aux commandes de la sélection février 2024.

« Nous avons choisi la Suède pour ses qualités, même s’il y a plusieurs équipes africaines qui jouent comme elle. Ce sera une occasion d’évaluer la capacité d’adaptation de l’équipe, nous allons chercher bien évidemment à gagner», avait indiqué Petkovic, lors de la conférence de presse précédant le début du stade des «Verts» à Sidi Moussa.

Après avoir aligné une équipe complétement remaniée face aux «Amavubi», le coach national va procéder à des changements, comme il l’a si bien souligné à l’issue du premier test face au Rwanda. Une rotation logique, alors que le staff cherche à évaluer les différentes options avant les prochaines échéances officielles, à commencer par la reprise des qualifications du Mondial-2026, en septembre prochain.

 Sur le plan de l’effectif, le coach national devra se passer des services de l’attaquant Mohamed Amine Amoura, forfait pour blessure, alors que le défenseur Mohamed Amine Tougaï et l’ailier gauche Youcef Belaïli, ont été libérés pour être mis à la disposition de leur club, l’ES Tunis, en vue de la Coupe du monde des clubs aux Etats-Unis (15 juin-13 juillet).

Le latéral gauche Rayan Aït-Nouri, dispensé du match face au Rwanda, est concerné par cette rencontre face aux «Vikings», après avoir finalisé ce dimanche son transfert à Manchester City.

Les coéquipiers du revenant Nabil Bentaleb, devront réaliser le match parfait pour espérer mater une équipe suédoise, qui aspire à faire la passe de trois, après avoir disposé de l’Irlande du Nord (5-1), en ars dernier, et vendredi dernier de la Hongrie (2-0).

De son côté, la Suède, 28e au dernier classement de la FIFA, publié le 3 avril, prépare le début des qualifications de la Coupe du monde 2026, où elle figure dans le groupe B, en compagnie de la Suisse, de la Slovénie, et du Kosovo.

Pour rappel, le coach danois de la Suède, Jon Dahl Tomasson, a été privé de son trident offensif : Alexander Isak (Newcastle), Viktor Gyokeres (Sporting Lisbonne), et Dejan Kulusevski (Tottenham), forfaits pour diverses blessures.

L’Algérie a rencontré la Suède à cinq reprises par le passé. La dernière opposition entre les deux équipes remonte au 19 novembre 2022, un duel remporté par les Suédois (2-0), à l’Eleda Stadion à Malmo.

APS

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L’épreuve humaine et la tentation du croûton

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Croûton

La vie est une épreuve, la tentation est parmi les plus illusoires pour la contourner. Le mensonge pour éviter l’épreuve de l’engueulade. La tentation du gâteau au chocolat dans le frigidaire en évitant de penser à son poids. L’hypocrisie de la promesse de la dernière cigarette et ainsi de suite.

À chaque épreuve est en embuscade une tentation. Mais il y a des épreuves qui dépassent la possibilité humaine commune comme éviter l’orchestre de musique andalouse lorsque vous avez quinze ans, qu’on vous invite à un mariage et que vous ne pouvez pas vous dérober. Il faut tenir et ne pas avoir la tentation de la fuite pour une raison grossièrement inventée.

Et parmi les tentations de haute intensité, le crouton de la baguette de pain. Vers onze heures de la matinée vous savez que vous ne pourrez pas l’éviter, vous l’attendiez et vous la redoutiez. Mais il faut bien manger et aller acheter du pain. Sous le couvert d’une chronique burlesque qui va suivre, j’espère que le lecteur comprendra que nous parlons de la symbolique des épreuves de la vie et des tentations comme je l’avais annoncé.

Ce jour mémorable de l’épreuve suprême, j’ai dû aller dans une boulangerie trois fois plus loin pour cause de la fermeture de la nôtre. Il y a des moments où vous avez envie d’étrangler celui qui a inventé les jours fériés.

La voilà dans la main avec son regard du diable, l’épreuve tant redoutée est ce-jour-là trois fois plus difficile vu le triplement de la distance. Vous vous essayez tout d’abord au premier degré de l’arme contre la tentation, le détournement du regard, mais l’astuce ne dure qu’un petit moment, trop court.

Vient ensuite le second niveau de la parade, mettre l’objet redouté derrière le dos. Mais le ridicule est parfois plus fort que la tentation. Le premier tiers du parcours est atteint et vous vous dites que l’épreuve était finalement très facile et vous lui avais résisté.

C’était trop rapidement se rassurer car pour le second tiers de l’épreuve la tentation a décuplé. Pour atteindre la fin de ce second parcours  c’est le coureur de marathon qui puise dans ses dernières forces. Mais dans le troisième tiers, c’est le feu de l’enfer qui veut vous arracher un torrent de sueur.

Enfin devant la porte d’entrée, la lumière est au bout, la victoire attend, la fierté s’invite avec le triomphe dans les yeux. Et là mes chers lecteurs, tout s’effondre, les efforts contre la tentation s’écroulent, le croûton de la baguette a été dévoré avec autant d’avidité que l’eau par un rescapé du désert. 

L’échec est humiliant, vous rentrez dans cuisine, la tête base de ne pas avoir vaincu la tentation. Dans un dernier effort de dignité, vous vous essayez à la plus piteuse des dissimulations en coupant la baguette en tranches qui ne font plus apparaitre la partie du croûton dévoré. 

Puis un jour, elle vous regarde avec un sourire sournois, prenant l’autre crouton à la main et vous dit, c’est dur d’être un orphelin !

Par cette anecdote très légère, je voulais rappeler au lecteur combien la vie n’aurait aucun sens si elle n’était pas balisée par de nombreuses épreuves. Une vie sans croûton de pain, quel serait sa saveur ? 

Et à chaque avancée dans la vie, celle-ci élève niveau pour vous soumettre à des épreuves encore plus dures pour vous éprouver. Demain, c’est le week-end, ce n’est plus seulement l’épreuve du croûton mais celui de la pâtisserie. 

L’être humain et une force, il est toujours vainqueur s’il y met les efforts nécessaires. J’y arriverai un jour, j’y arriverai !

Boumediene Sid Lakhdar

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La flottille de la Liberté interceptée en haute mer par Israël

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Flottille de la Liberté

L’armée israélienne a intercepté, dans la nuit du 8 au 9 juin, un navire de la Freedom Flotilla transportant de l’aide humanitaire vers Gaza. Douze activistes pacifistes ont été arrêtés, parmi lesquels Rima Hassan, eurodéputée française d’origine palestinienne, et Greta Thunberg, militante suédoise mondialement connue pour son combat climatique.

Selon La France insoumise, qui a publié un communiqué dans la matinée du 9 juin, l’interception s’est produite en dehors des eaux territoriales israéliennes, ce qui constitue une violation du droit maritime international. Le navire transportait de la nourriture, des médicaments et du matériel médical à destination des civils gazaouis, soumis à un blocus total depuis le 2 mars 2025.

« Il s’agissait d’une mission strictement civile et non-violente. L’arrestation des membres de l’équipage et la saisie de l’aide destinée à une population en détresse sont inacceptables », dénonce le mouvement de gauche français.

Une opération contraire au droit international

L’eurodéputée Rima Hassan, juriste et militante des droits palestiniens, tout comme Greta Thunberg, engagée dans les luttes environnementales et anticoloniales, ont été embarquées par les forces israéliennes avec les dix autres humanitaires présents à bord.

L’intervention militaire israélienne soulève une fois de plus la question de l’impunité dont bénéficie Israël face à la communauté internationale. Aucune réaction officielle n’a encore été émise par l’Union européenne, pourtant concernée directement par l’arrestation d’une de ses élues.

Le communiqué de La France insoumise appelle à une réponse immédiate : condamnation ferme de l’interception, libération sans condition de l’équipage et pression sur Israël pour l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza

Mobilisations en France, silence des États arabes

À Paris, une veillée de soutien a été organisée Place de la République ce lundi soir, et des mobilisations sont annoncées dans plusieurs grandes villes. Le slogan est sans équivoque : « La solidarité n’est pas un crime ».

Alors que la bande de Gaza vit une catastrophe humanitaire sans précédent, les réactions officielles des pays arabes restent pour l’heure inexistantes. L’interception d’un navire civil en haute mer et l’arrestation d’une élue européenne ne semblent pas avoir provoqué de sursaut diplomatique dans les chancelleries du Maghreb et du Moyen-Orient.

Une action qui relance la mobilisation pour Gaza

L’initiative de la flottille de la Liberté s’inscrit dans la continuité des missions civiles de solidarité avec le peuple palestinien. Depuis l’attaque du Mavi Marmara en 2010, ces actions non-violentes rappellent l’ampleur du blocus israélien et les obstacles persistants à l’acheminement de l’aide.

Plus de 55 000 morts sont à déplorer à Gaza depuis seulement octobre 2024, une écrasante majorité sont des civils. Face à cette situation, la société civile internationale tente de combler le silence assourdissant des États.

Djamal Guettala

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Rima Hassan : portrait d’une élue sans concession

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Rima Hassan

Elle avance tête haute, keffieh sur les épaules, comme un étendard de mémoire et de résistance. Rima Hassan n’est pas une élue comme les autres : elle est une détonation. Une onde de choc. Une parole levée contre le silence complice.

Rima Hassan cultive le bruit et la fureur à son passage. À 32 ans, cette juriste de formation, apatride jusqu’en 2010, députée européenne depuis 2024, est devenue l’un des visages les plus flamboyants de la gauche internationaliste et anticoloniale.

Née dans un camp de réfugiés, elle arrive en France vers l’âge de dix ans, s’installe à Niort, puis gravit les marches de l’université jusqu’au prestigieux master en droit international public de la Sorbonne. Mais c’est en 2019 que la mue s’opère : elle fonde l’Observatoire des camps de réfugiés, organisation dédiée à la défense des déplacés, des déracinés, de tous ceux que l’Histoire abandonne sur les rives.

En 2023, elle crée Action Palestine France. Puis, en 2024, elle rejoint La France insoumise pour porter la cause palestinienne au cœur du pouvoir européen. Elle entre au Parlement européen le 9 juin 2024, au lendemain d’une campagne marquée par les bombes sur Gaza et un silence occidental assourdissant. Elle y entre non pas pour siéger, mais pour déranger. Pour déranger l’ordre établi.

Une députée sous surveillance

Tout en elle dérange : ses mots, sa colère lucide, sa tenue, son histoire, et surtout sa fidélité inébranlable à la Palestine. Elle ne parle pas la langue aseptisée des technocrates. Elle parle comme une femme qui sait ce qu’est l’exil, le deuil, l’humiliation. Comme une femme qui refuse que l’indignation soit sélective.

En janvier 2025, elle vote contre une résolution condamnant l’arrestation de Boualem Sansal, dénonçant son instrumentalisation politique par la droite française. Aussitôt, les chiens de garde hurlent à la « honte ». Mais Rima ne s’excuse jamais d’être debout.

Le Parlement européen tente de la reléguer au rang de spectatrice. Elle en devient l’un des points de rupture les plus visibles. Nommée vice-présidente de la sous-commission des droits de l’homme, elle est écartée sous prétexte d’accusations d’antisémitisme, aussitôt relayées par François-Xavier Bellamy. Elle répond par des mots acérés comme des éclats de vérité :

 « Tremblez. Ce n’est que le début. »

Une icône moderne de la résistance

Le 8 juin 2025, elle embarque à bord de la Freedom Flotilla, aux côtés de Greta Thunberg et de 10 autres humanitaires. Objectif : briser le blocus de Gaza, livrer vivres et médicaments à une population enfermée dans l’enfer. Le lendemain, la marine israélienne intercepte le navire en dehors de ses eaux territoriales. Rima Hassan est arrêtée. La France officielle se tait. Mais les rues s’embrasent.

Des veillées s’organisent. Des cortèges scandent son nom. Le keffieh redevient un drapeau.

Elle devient ce que Larbi Ben M’hidi fut en son temps : une voix que l’on cherche à faire taire, mais qui renaît à chaque bouche qui la reprend. Elle-même l’écrit :

« Quand ils procéderont à notre arrestation, je les regarderai comme Ben M’hidi regardait les colonisateurs de sa terre : sereine, assurée de la libération de la Palestine. »

Rima Hassan ou l’indiscipline de l’Histoire

On lui reproche de parler en Palestinienne. Elle répond qu’elle parle en humaine. On lui reproche d’agir en militante. Elle répond qu’elle agit en élue du peuple. On veut la discipliner, l’enfermer dans le protocole. Elle brise les murs. Elle transgresse les convenances pour faire surgir les vérités que l’Europe voudrait taire.

Elle ne cherche ni les salons dorés, ni les discours mous. Elle est la voix d’un peuple sans voix, l’élue de ceux qui ne votent pas mais meurent. À Strasbourg comme à Amman, elle marche avec les mêmes mots : solidarité, dignité, insoumission.

Et si demain, elle devait tomber, ce ne serait pas en silence. Car chaque génération a ses combattantes. Et celle-ci, désormais, a le visage de Rima Hassan.

Djamal Guettala

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L’Ukraine, premier domino d’une guerre impérialiste ?

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Soldat ukrainien

L’entrevue qu’a donnée, en début juin à LCI, le commandant suprême de l’OTAN pour la transformation militaire permet d’éclairer plusieurs zones d’ombres de ce conflit qui pourrait durer longtemps.

L’amiral Pierre Vandier fait partie de la contribution française à l’OTAN réunissant 32 pays, d’une population totale d’un milliard de personnes. Ce militaire a été sur plusieurs scènes de combat en Yougoslavie, au Mali, en Libye, en Afghanistan et dans la guerre du golf.

L’OTAN déclassée

En fait, l’OTAN se serait endormie sur ses lauriers quand le mur de Berlin est tombé. Bien qu’à la fin de la guerre froide, elle avait un outil militaire complet qui allait de la basse intensité jusqu’au nucléaire, les problèmes de sécurité, telle l’intervention en l’Afghanistan après le 11 septembre, ne nécessitaient pas d’avoir d’importantes quantités de soldats prêts au combat avec un gros stock de munitions.

Pendant ce temps, la Russie a gardé ses habitudes de l’URSS. « La Russie est restée une puissance militaire. Finalement, la chute du mur n’a pas été un grand désinvestissement », explique Pierre Vandier. La meilleure industrie d’armement du monde se demandait pourquoi elle devrait soudainement se mettre à fabriquer des casseroles. Elle a donc continué à entretenir un appareil militaire de bonne qualité, accumulant des stocks considérables. L’actuelle économie de guerre daterait de l’arrivée de Poutine au pouvoir.

Les Russes se sont mis à développer des outils et à moderniser leurs vieux matériels permettant d’opérer sous le seuil nucléaire. Ils ont toujours des Tupolev de la guerre froide. Poutine peut aussi reprendre de vieux chars des années 70 et les envoyer au combat. « C’est un pays qui a une vraie profondeur stratégique militaire. » Aujourd’hui, les Russes ont en plus des bombes planantes et des drones.

L’OTAN a brutalement découvert en février 2022 que la Russie restait une force militaire de premier plan qui est prête à envoyer des centaines de milliers de soldats au combat et acceptait de perdre 1000 hommes par jour. Elle tenterait donc de développer sa dissuasion conventionnelle pour pouvoir à nouveau manœuvrer sous le seuil nucléaire. L’amiral explique aussi pourquoi l’économie russe qui est 25 fois moins importante que celle des pays de l’OTAN arrive pourtant à produire quatre fois plus de munitions. « Il (Poutine) paie ses ingénieurs comme des ouvriers, il ne paie pas ses ouvriers. C’est une nation en arme. Aujourd’hui, c’est une guerre existentielle pour la Russie. »

Innover pour gagner

L’amiral décrit ainsi ce qui se passe depuis 2022. « Ils (les Russes) ont réussi à imposer leur style de guerre à l’Ukraine. C’est une guerre qui a finalement une tête de guerre de 14 avec une technologie du 21e siècle. Ça reste du sang et de l’acier. » Les stratégies innovantes ont cependant été payantes. La récente opération Spiderweb aurait détruit plus d’une dizaine d’avions de détection lointaine et stratégique, selon un responsable de l’OTAN.

Avec des drones de 500 euros, les Ukrainiens ont réussi à faire flamber des avions qui en coûtent des centaines de millions. « Ce n’est pas nouveau dans l’histoire militaire. Vous vous souvenez de la guerre de Troie, on a pris un cheval en bois, l’a mis à l’intérieur d’une citée et finalement on à réussi à faire avec 10 hommes ce qu’il fallait faire avec 10 000. C’est ça l’art de la guerre. » L’OTAN met aussi en pratique cette idée et opère actuellement en mer baltique 70 drones de surface sans pilotes, pour expérimenter le contrôle maritime avec des drones.

La Russie n’arrêtera pas

L’Ukraine ne serait que le premier domino. L’analyste militaire allemand Carlo Masala imagine dans son récent livre « La Guerre d’après », une attaque russe en 2028 sur Narva, en Estonie. Selon le spécialiste de l’analyse géopolitique, Bruno Tertrais, cette fiction est suffisamment convaincante pour sonner l’alarme. Pierre Vandier croit aussi que ce qui se passe en Ukraine tourne autour de l’impérialisme.

« Aujourd’hui, la vision des Russes est une vision où on parle de sphère d’influence, de peuples dominés. La notion de frontière n’a pas de sens. » Il y aurait aussi une asymétrie totale entre la Russie et l’OTAN au niveau de la notion de sacrifice. Comme ils l’ont montré durant la Deuxième Guerre mondiale, les Russes savent souffrir en masse. « Tout le monde a compris qu’il faisait face à une menace à long terme avec la Russie et que ça n’allait pas s’arrêter demain », commente l’amiral.

À ce sujet, l’inspecteur général de la Bundeswehr, Carsten Breuer, a récemment déclaré que la Russie pourrait être en mesure de lancer une attaque à grande échelle contre le territoire de l’OTAN, à partir de 2029. L’Allemagne tenterait donc de recruter de 50 000 à 60 000 soldats supplémentaires au cours des prochaines années, selon le ministre de la Défense allemand Boris Pistorius.

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, vient aussi de proposer que les 32 pays de l’Alliance consacrent à leur défense 5 % de leur produit intérieur brut (PIB), dont 3,5 % à des dépenses exclusivement militaires. Les pays de l’OTAN devraient donc revenir aux dépenses militaires du temps de la guerre froide, espérant que ce sera suffisant pour dissuader les Russes de reconquérir les morceaux perdus de l’URSS.

Michel Gourd

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Arabie saoudite : des milliers de Corans aux musulmans, des milliards de dollars à tonton Trump

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Trump et MBS

Oyez braves citoyens du monde islamique, dormez tranquilles ! Le prince Mohammed Ben Salmane veille sur votre accès au paradis en vous offrant des milliers d’exemplaires du Saint Coran.

Selon le site www.spa.gov.sa, à l’occasion du Salon international du livre d’Abu Dhabi 2025, le ministère saoudien des Affaires islamiques a distribué plus de 5 000 exemplaires du Coran aux visiteurs. Cette initiative s’inscrit dans les efforts de l’Arabie saoudite pour promouvoir le message islamique et renforcer sa présence dans les grands événements culturels internationaux.

Les exemplaires distribués proviennent du complexe du Roi Fahd pour l’impression du Coran, basé à Médine. Ils ont été édités selon différentes lectures coraniques, adaptées aux besoins des diverses communautés islamiques à travers le monde, et sous la supervision d’un groupe de spécialistes du Coran.

En parallèle, lors de la 29e édition du Salon international du livre de Mascate, le ministère a animé un stand présentant les étapes de l’impression du Coran et les technologies utilisées par le complexe du Roi Fahd. Des activités pédagogiques ont été proposées, notamment pour les enfants et les écoliers. Une élève omanaise a récité des versets du dernier juz’ du Coran, et des exemplaires ont été offerts aux élèves présents.

Le salon d’Abu Dhabi s’est tenu du 26 avril au 5 mai, tandis que celui de Mascate a eu lieu du 24 avril au 3 mai 2025.

Pendant que l’on dope les petits peuples de sornettes en tous genres, les USA de Trump ont eu droit à des milliards de dollars de contrats variés.

Lors de sa tournée dans le golfe Persique, Donald Trump a annoncé un partenariat stratégique avec l’Arabie Saoudite pour un montant total de 600 milliards de dollars.

Voilà donc l’annonce retentissante promise par Donald Trump avant de fouler la terre sainte. En voyage officiel en Arabie Saoudite, le Président américain a annoncé un partenariat stratégique avec son homologue saoudien, portant sur une valeur totale de 600 milliards de dollars, soit quasiment l’équivalent du PIB de la Belgique (614M€).

« Les premiers accords issus de cette annonce renforcent notre sécurité énergétique, notre industrie de la défense, notre leadership technologique, ainsi que l’accès aux infrastructures mondiales et aux minéraux critiques », avance la Maison-Blanche dans un communiqué.

142 milliards dans la défense

Le plus important de ce deal, l’Arabie Saoudite prévoit ainsi d’acheter pour 142 milliards de dollars en équipements et services liés à la défense, « le plus important accord de vente d’armement de l’histoire » peut-on lire sur le site de la présidence.

Parmi les autres secteurs concernés : l’intelligence artificielle (20 milliards de dollars), l’énergie (14,2 milliards de dollars), la santé (5,8 milliards de dollars), le sport (5 milliards de dollars) ou encore la commande de Boeing 737-8 (4,8 milliards de dollars)

Selon la Maison-Blanche, cet accord est la preuve que « le président Trump, en tant que ‘deal-maker en chef’, a encore une fois sécurisé un accord historique qui renforce la puissance économique et l’influence globale des États-Unis. »

Avec ces projets antinomiques, on ne viendra pas nous dire que l’Arabie Saoudite ne cherche pas à faire abdiquer les autres pays musulmans pour les maintenir dans un état de léthargie permanente pendant que la monarchie convole en juste noces avec tonton Trump.

Kacem Madani

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Alcaraz – Sinner : la finale la plus longue de l’histoire de Roland-Garros

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Roland-Garros a vécu ce dimanche 8 juin une finale d’anthologie qui entre directement dans la légende du tournoi. Carlos Alcaraz a triomphé au terme d’un duel titanesque face à Jannik Sinner, devenant le plus jeune joueur à s’imposer sur trois surfaces différentes en Grand Chelem. Mais surtout, ce match devient la plus longue finale jamais disputée à Paris, avec 5 heures et 29 minutes d’un combat haletant.

Le scénario du match fut renversant. L’Espagnol a d’abord perdu les deux premières manches : la première 4 jeux à 6, la seconde au tie-break, 6 jeux partout puis 4 points à 7 dans le jeu décisif. Mené deux sets à zéro, Alcaraz semblait au bord de la rupture. Mais il s’est accroché et a remporté le troisième set 6 jeux à 4, avant d’égaliser dans la quatrième manche, conclue au tie-break sur le score de 7 points à 3.

La cinquième manche, indécise et tendue, s’est jouée selon la nouvelle règle du super tie-break à 10 points. Alcaraz, porté par l’élan de son retour, l’a dominé 10 points à 2, s’imposant finalement au bout de l’effort et de la volonté.

Pour les amateurs, ce match a valeur de symbole. En l’absence des légendes Nadal et Djokovic, cette finale incarne le changement d’époque. Alcaraz et Sinner, deux jeunes joueurs au sommet de leur art, se sont livrés sans retenue dans une rencontre aussi technique qu’émotive. Le public du court Philippe-Chatrier, debout pendant de longs échanges, a assisté à ce que beaucoup décrivent déjà comme l’un des plus grands matchs de l’ère moderne.

« Jannik m’a obligé à tout donner. C’est le plus dur match que j’aie jamais joué », a déclaré Alcaraz après son sacre. À 22 ans, il confirme son statut de nouveau roi du tennis mondial — et offre à Roland-Garros une finale qui restera gravée dans les mémoires.

Djamal Guettala

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Hamid Benchaar : « Mes ouvrages ont été rejetés par des institutions algériennes »

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Hamid Benchaar

Dans l’œuvre de Hamid Benchaar, la mémoire est une force vive, un fil conducteur entre l’exil, les espoirs brisés et les rêves obstinés d’une jeunesse algérienne en quête de sens. Né dans les Aurès, il a grandi dans l’Algérie coloniale puis indépendante, traversant les mutations d’un pays en pleine recomposition. Ingénieur de formation, écrivain par nécessité intérieure, il tisse une littérature habitée par la sincérité du vécu et la densité de l’histoire.

De L’Enfant de la haute plaine à Cela commence toujours par un rêve, ses romans sont traversés par des figures en dérive ou en résistance, hantées par l’absence, les silences familiaux, les frontières visibles ou invisibles. Son dernier livre, centré sur Yazid, un enfant séparé de sa mère, nous entraîne dans une Algérie des années 1970 pleine de contradictions : promesse d’un avenir meilleur mais traversée de renoncements.

Dans cet entretien, Hamid Benchaar revient sur les origines de son écriture, la blessure de l’éloignement, la construction d’une voix à travers la langue, et ce rêve d’émancipation toujours vivant malgré les déracinements. Une conversation sensible, où la littérature devient un refuge, un cri contenu, une manière de survivre au silence et à l’oubli.

Le Matin d’Algérie : Votre roman s’intitule Cela commence toujours par un rêve. Que signifie ce titre pour vous ? Est-ce une promesse, une illusion ou une forme de résistance ?

Hamid Benchaar : Ce titre représente d’abord une promesse. C’était un rêve que ma génération s’était engagée à réaliser. Au lendemain de l’indépendance, nous étions nombreux à nous lancer dans des défis avec enthousiasme et détermination.

Le Matin d’Algérie : Le personnage de Yazid, séparé de sa mère à l’âge de cinq ans, porte une blessure originelle. Qu’est-ce qui vous a conduit à explorer cette faille intime ?

Hamid Benchaar : On dit souvent qu’une histoire vraie semble « sortie d’un roman ». Pourtant, la plupart des romans s’inspirent de la réalité. C’est le cas de Cela commence toujours par un rêve, né d’un drame lié à l’émigration. Il s’agit de l’histoire d’un ami de lycée, un architecte algérien, formé par l’école algérienne, qui, après de multiples déceptions professionnelles en Algérie, a voulu vivre le rêve américain en partant en Amérique du Nord.

Le roman explore les conséquences de la mauvaise gouvernance, qui pousse les jeunes à rêver d’autres horizons. En préparant ce livre, je me suis aussi souvenu d’un autre ami qui m’avait raconté, au lycée, un drame personnel : sa séparation d’avec sa mère à l’âge de cinq ans à cause d’un conflit familial, et leurs retrouvailles douze ans plus tard.

Le Matin d’Algérie : La figure maternelle dans votre livre est à la fois réelle et fantasmée. Comment avez-vous travaillé la complexité de ce lien ?

Hamid Benchaar : La figure maternelle est à la fois réelle et fantasmée. Pour Yazid, elle a été l’objet de ses rêves et de ses fantasmes pendant douze ans. Lorsqu’il la retrouve, il s’aperçoit que les images d’enfance qu’il avait soigneusement conservées en mémoire ne correspondent plus à la réalité de cet instant. Il brûlait d’envie de la prendre dans ses bras, de lui exprimer sa tendresse, de lui confier sa frustration, ses souffrances, sa révolte face à toutes ces années perdues. Cette rencontre est un moment clé du roman. Moi-même, j’ai vécu une séparation, celle d’avec mon père, durant toute mon enfance jusqu’à l’indépendance, à cause de la guerre. Mais l’absence d’une mère, comme celle vécue par Yazid, est encore plus douloureuse.

Le Matin d’Algérie : Votre récit se déroule dans l’Algérie des années 1970. Pourquoi cette période précisément ? Et qu’évoque-t-elle pour vous en termes de ruptures et de mutations ?

Hamid Benchaar : Yazid incarne plusieurs personnages qui m’ont marqué à différentes périodes de l’histoire algérienne : les années 1960, dans une Algérie encore marquée par un mode de vie à l’européenne, adopté par certaines familles ayant côtoyé les Européens ; les années 1970, où, lycéens, nous nous préparions pour le baccalauréat et les études universitaires, pleins d’ambition et confiants en nos réussites.

Cette période était cependant difficile, sous un régime autoritaire qui nous privait de liberté d’expression et de voyage. Nous vivions sous la surveillance d’un régime militaire et de ses services de sécurité. Il y avait des pénuries, non seulement de produits de première nécessité, mais aussi de biens culturels. Malgré cela, notre jeunesse et nos rêves nous portaient.

Après l’obtention de mon baccalauréat, je suis parti pour mes études d’ingénieur. De retour en Algérie, j’ai effectué mon service militaire, où, petite anecdote, j’étais dans la même brigade que l’écrivain Yasmina Khadra. Après l’armée, ce fut le travail et les retrouvailles avec mes camarades de lycée. Cette période, relativement tranquille, a duré une bonne partie des années 1980, jusqu’au choc du 5 octobre 1988. Jusque-là, aucun de nous n’avait envisagé de quitter l’Algérie. Mais les bouleversements politiques, avec une ouverture démocratique illusoire, et surtout la montée de l’islamisme, ont poussé certains à se poser des questions.

Le Matin d’Algérie : À travers Yazid, on perçoit le désarroi d’une jeunesse confrontée à la fin des idéaux. Est-ce un constat qui résonne avec d’autres générations ?

Hamid Benchaar : Le désarroi de ma génération a commencé à l’entrée dans la vie active, à la fin de l’expérience Boumédiène. Nous allions de déception en déception : problèmes de logement, insatisfaction professionnelle, tracasseries bureaucratiques, projets avortés dès leur lancement, initiatives bridées.

En dehors du travail, c’était le vide culturel. En somme, c’était la mort de nos idéaux de bâtir une Algérie portée par ses enfants post-indépendance. Le désarroi des générations suivantes est d’une autre nature : chômage, difficultés de logement, malgré des progrès significatifs. La « mal-vie » est accentuée par l’ouverture au monde via les télévisions satellitaires et les réseaux sociaux. Les jeunes ont l’impression que la vie est ailleurs, en Occident.

Le Matin d’Algérie : Vous décrivez subtilement la montée de l’islamisme et les glissements de la société. Comment avez-vous abordé ces transformations sans tomber dans le manichéisme ?

Hamid Benchaar : Tout a commencé sur les campus, où des groupes tentaient d’imposer aux filles un code vestimentaire strict et d’interdire les événements culturels, ce qui provoquait des affrontements avec les étudiants résistants. Puis, la société civile a été touchée par ces pressions, amplifiées par les victoires électorales de ces groupes, entraînant intimidations, menaces et peur parmi ceux qui ne partageaient pas ces valeurs.

J’ai vu des proches changer du jour au lendemain, certains abandonnant une carrière prometteuse, leur famille, leurs convictions. J’ai cherché à retracer ces bouleversements avec authenticité, en décrivant les étapes qui ont conduit à la décennie noire, ravageant des vies et poussant nombre d’entre nous à l’exil. Mon but était de relater la vérité, sans jugement, aussi dure soit-elle.

Le Matin d’Algérie : Ce roman est aussi celui du retour au pays, d’une tentative de réconciliation avec un passé refoulé. Écrire était-il pour vous une manière de « revenir » ?

Hamid Benchaar : Je n’ai jamais coupé les liens avec l’Algérie. Je retourne régulièrement au pays, seul ou en famille, et j’ai suivi son évolution. Lorsque j’ai commencé à écrire, après une carrière professionnelle en France et en Amérique du Nord, j’ai retrouvé en Algérie non seulement mon passé, mais aussi une source d’inspiration. Aujourd’hui, libéré des contraintes professionnelles et familiales, je passe plusieurs mois par an en Algérie.

Le Matin d’Algérie : Cela commence toujours par un rêve semble marquer une forme de maturité littéraire. Comment le situez-vous dans votre parcours, après Dans la gueule du loup, Un été algérien, Le faux barrage et L’Enfant de la haute plaine ?

Hamid Benchaar : L’Enfant de la haute plaine, mon premier roman, est une sorte de biographie qui montre ce qu’a vécu ma région des Aurès pendant la guerre d’indépendance. Il met en lumière l’importance de l’école algérienne et l’acharnement de mon père pour m’y faire admettre, alors que j’avais largement dépassé l’âge de la scolarisation.

L’indépendance et l’école m’ont sauvé. Cela commence toujours par un rêve est le roman de la génération de l’indépendance, qui a vécu enfant le colonialisme et la guerre, puis adolescent la liberté, où tout semblait possible. C’est un roman intime, dans lequel beaucoup de mes amis de l’époque se sont reconnus.

Le Matin d’Algérie : Quels thèmes ou obsessions reviennent malgré vous dans vos romans ? La mémoire, l’exil, les relations familiales sont-ils des axes que vous cultivez consciemment ?

Hamid Benchaar : La mémoire joue un grand rôle dans mon écriture. Mes romans s’inspirent de ce réservoir, qu’il s’agisse de souvenirs personnels ou d’événements vécus par des proches. Un ami m’a dit que mes livres sont si authentiques qu’ils pourraient être perçus comme l’histoire de n’importe quel lecteur.

L’exil, que j’ai moi-même vécu, ainsi que beaucoup d’Algériens, y compris ma famille, est omniprésent. Les contradictions de notre société, ses turbulences politiques et morales, sont aussi des sujets récurrents. Certains de mes ouvrages ont été rejetés par des institutions algériennes pour avoir abordé des thèmes sensibles. Cela commence toujours par un rêve a été sélectionné par le Salon du Livre d’Alger, avant d’être censuré.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes ingénieur de formation, consultant en technologies de l’information. Comment ce double profil technique et littéraire cohabite-t-il en vous ?

Hamid Benchaar : Privé de livres pendant une grande partie de mon enfance, faute d’avoir appris à lire, j’ai rattrapé ce retard une fois le français maîtrisé. Cette passion pour la lecture a éveillé en moi l’envie d’écrire. Avant d’être orienté vers les mathématiques au lycée, je rêvais d’études littéraires, peut-être de devenir journaliste ou écrivain. Mais la commission d’orientation en a décidé autrement. Plus tard, durant la décennie noire, en voyant le sort des journalistes, j’ai compris à quel danger j’avais échappé.

Le Matin d’Algérie : Votre style mêle sobriété et émotion retenue. Travaillez-vous beaucoup vos textes ? Quelle place occupe l’écriture dans votre quotidien ?

Hamid Benchaar : À Montréal, les cafés sont des lieux conviviaux, propices à la réflexion et à l’écriture. On peut y passer des heures sans être dérangé. J’écris généralement le matin. Après un premier jet, je reprends mes textes ou les fais relire par un ami proche. Lorsque j’étais consultant en technologies de l’information, je profitais de mes déplacements professionnels, dans des hôtels à l’extérieur de Montréal ou du Canada, pour écrire.

Le Matin d’Algérie : Que souhaitez-vous que le lecteur retienne de cette histoire ? Un message, une émotion, une image ?

Hamid Benchaar : L’émotion avant tout. Le rôle d’un écrivain est de faire voyager le lecteur, de susciter des émotions, et non de raconter des banalités. Mes romans, parfois durs, reflètent une réalité souvent plus cruelle. Les histoires que je raconte sont communes à beaucoup de mes compatriotes. Toutes ne se terminent pas de manière aussi dramatique que celle de Yazid, du moins je l’espère. L’émigration vers le Canada a souvent apporté des illusions, suivies de déceptions. Je ne cherche ni à transmettre un message ni à faire la morale.

Le Matin d’Algérie : Enfin, si vous deviez adresser une phrase à un jeune Algérien d’aujourd’hui, confronté au doute ou au déracinement, que lui diriez-vous pour qu’il continue à croire en ses rêves ?

Hamid Benchaar : Pendant des années, j’ai été désarmé face au désarroi des jeunes Algériens, notamment le phénomène des harragas. Aucun pays n’a connu autant de bouleversements en si peu de temps. Chaque génération semble étrangère à la suivante. Économie planifiée, puis de marché, et enfin parallèle ; francisation, arabisation, anglicisation : il y a de quoi perdre son latin ! Mais depuis quelque temps, j’ai de l’espoir. Le doute s’estompe face aux changements que j’observe lors de mes séjours au pays, et face à la désillusion de ceux qui ont tenté l’exil. À un jeune, je dirais : « Crois en tes rêves, car aujourd’hui, en Algérie, ils sont à nouveau possibles ».

Entretien réalisé par Djamal Guettala

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Ligue des nations : la France termine à la 3e place en s’imposant face à l’Allemagne

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France -Allemagne

L’équipe de France a décroché la troisième place de la Ligue des nations en battant l’Allemagne (2-0), ce dimanche 8 juin à Stuttgart. Le capitaine tricolore Kylian Mbappé (45e+1) et Michael Olise (84e) ont inscrit les deux buts français. La finale de la compétition opposera l’Espagne, tenante du titre, au Portugal, dimanche soir à Munich.

Dans ce match sans enjeu, à moins d’une semaine du début de la Coupe du monde des clubs, qui tombait très mal dans un calendrier saturé pour les internationaux, les Bleus ont bouclé la saison sur une note positive malgré une prestation assez brouillonne face à l’Allemagne (2-0). Sans être rayonnants, les hommes de Deschamps ont pris leur revanche avec des buts signés Mbappé (45e+1) et Michael Olise (84e) face à leur rival allemand qui les avait surclassés en mars 2024 en amical à Lyon.

Trois jours à peine après la déroute défensive contre l’Espagne de Lamine Yamal en demi-finale (4-5), les Bleus ont relevé la tête pour s’offrir un succès qui va permettre au sélectionneur d’éviter de partir en vacances avec le moral à zéro, avant de se lancer en septembre dans les qualifications du Mondial 2026, l’objectif majeur de l’année prochaine.

La prestation des vice-champions du monde est tout de même à relativiser car sans les nombreux arrêts décisifs de Mike Maignan, ils seraient repartis d’Allemagne avec une nouvelle contre-performance qui aurait fait tache dans un tableau d’ensemble déjà guère reluisant depuis plusieurs mois.

Face à des Allemands dominateurs et avides de se racheter après leur défaite contre le Portugal de Cristiano Ronaldo (1-2) mercredi, le gardien de l’AC Milan a sorti le grand jeu comme il le fait souvent sous le maillot bleu. Nick Wotemade (2e, 43e) et Karim Adeyemi (7e) ont tour à tour buté sur le rempart français, qui a aussi été sauvé par son poteau lors d’une tentative de Florian Wirtz (36e).

50e but en bleu pour Mbappé

Deschamps avait décidé d’effectuer huit changements par rapport à la demi-finale en donnant les clés de l’animation offensive à Rayan Cherki, titularisé pour la première fois après son entrée fracassante jeudi (un but, une passe décisive).

Mais le jeu français a été dans l’ensemble d’une grande pauvreté en première période, les Tricolores étant dominés dans les duels et manquant de maîtrise technique avant de bénéficier des nombreux espaces laissés par les Allemands après la pause.

Cherki a été longtemps le seul à surnager même s’il a également connu quelques déchets. Et c’est finalement Mbappé qui a fait basculer la rencontre d’un tir enroulé dans la surface dans le petit filet opposé après une longue transversale d’Aurélien Tchouaméni (45e+1). Ce but, son 50e en 90 sélections, constitue une délivrance pour le capitaine français qui n’avait plus marqué en bleu dans le cours du jeu depuis le 5 juin 2024 et un amical contre le Luxembourg (3-0).

Le capitaine a aussi offert une passe décisive à Olise, ce qui va permettre de calmer le débat lancinant sur son rendement en équipe de France, largement insuffisant ces derniers mois pour un joueur de sa dimension.

Mais le numéro 10 n’a pas tout réussi, loin de là, ratant des passes faciles et des actions sur lesquelles il aurait pu largement s’appliquer (47e, 62e et 82e) avant une reprise de volée splendide détournée par ter Stegen (80e). Il n’a pas non plus été aidé par ses compères de l’attaque, à l’image de Randal Kolo Muani, trop brouillon comme d’habitude, et Marcus Thuram, trop maladroit (45e+3, 70e) et trahi par le poteau du gardien allemand (59e).

Ce match ne restera donc pas dans les annales, tout comme cette saison de transition pour la France qui s’attaquera à la rentrée aux qualifications du Mondial 2026 dans un groupe comprenant l’Ukraine, l’Islande et l’Azerbaïdjan.

Rfi

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