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dimanche, 9 novembre 2025
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Expulsion de Nassera Dutour : un collectif d’avocats introduit un recours

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Nassera Dutour.
Nassera Dutour expulsée d'Algérie

Le collectif d’avocats pour la défense de Madame Nassera Yous a rendu public le communiqué ci-dessous suite à son refoulement de l’aéroport d’Alger.

Nous, soussignés, Collectif d’avocats pour la défense des droits de Madame Nassera Yous, portons à la connaissance de l’opinion publique ce qui suit :

Madame Nassera Yous, citoyenne algérienne, présidente du Collectif des Familles de Disparu(e)s en Algérie et de SOS Disparu(e)s, ainsi que mère du disparu forcé Amine Amrouche (disparu le 30 janvier 1997), s’est vue refuser l’entrée sur le territoire algérien à son arrivée à l’aéroport d’Alger Houari Boumédiène, en dépit de sa nationalité algérienne et de la détention d’un passeport valide.

Après avoir été accompagnée jusqu’à son vol, un procès-verbal de refoulement lui a été remis à bord, l’empêchant ainsi de rejoindre son pays. Cette mesure a duré plusieurs heures et n’a été ni motivée, ni accompagnée d’indications sur les recours possibles.

En réponse à cette violation grave de la Constitution et de ses droits fondamentaux, notre Collectif d’avocats a introduit un recours en annulation devant le Tribunal administratif de deuxième instance. Nous attendons désormais la fixation de l’audience dans les plus brefs délais.

Nous soulignons que le refus d’entrée constitue une violation de la Constitution et des droits fondamentaux de Madame Nassera Yous, tels que garantis par la Constitution algérienne (articles 49-1 et 54), la législation nationale applicable à la protection des citoyens et les engagements internationaux de l’Algérie, notamment l’article 12 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui interdit tout refus arbitraire d’accès à son pays.

Le refus d’entrée a été pris sans motivation légale claire et sans respect des droits de recours de Madame Nassera Yous, ce qui affecte la légalité et la légitimité de la décision administrative.

Nous tenons à préciser que cette action judiciaire constitue une première étape dans la défense des droits de Madame Nassera Yous. D’autres démarches sont en cours et seront entreprises afin de garantir pleinement ses droits fondamentaux, notamment son droit à la liberté de circulation, en tant que citoyenne algérienne.

Nous réaffirmons notre engagement à défendre Madame Nassera Yous dans toutes les voies légales disponibles pour faire respecter ses droits.

Le Collectif d’Avocats pour la défense de Madame Nassera Yous

Maîtres :

Mostefa Bouchachi

Nourredine Ahmine

Abdelghani Badi

Benlahrech Zakaria

Aïda Safa Dalal Aidoun

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Israël menace une flottille humanitaire destinée à Gaza

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Flottille de la paix à Gaza

Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé, ce mardi, qu’Israël empêchera la Global Sumud Flotilla d’acheminer son aide humanitaire à Gaza. Si la mission persiste, Tel-Aviv promet de prendre les « mesures nécessaires ».

Cette déclaration s’inscrit dans une série d’attaques et d’intimidations visant depuis des mois les navires de la flottille. En mai dernier, le bateau Conscience avait été frappé par des drones au large de Malte. En juin et juillet, les équipages des Madleen et Handala ont été arrêtés illégalement en haute mer. Plus récemment, en septembre, d’autres navires ont été ciblés par des frappes de drones à Tunis.

Un blocus illégal dénoncé par l’ONU

Pour les organisateurs de la Global Sumud Flotilla, ces menaces confirment la volonté israélienne de maintenir coûte que coûte le blocus de Gaza, instauré en 2007, et dénoncé comme illégal par le droit international. Vingt-et-un experts de l’ONU ont rappelé que restreindre l’aide humanitaire constitue une punition collective, interdite par les Conventions de Genève.

Le droit maritime est également explicite : les flottilles ont le droit de naviguer librement en eaux internationales et Gaza le droit de recevoir une aide par ses propres eaux territoriales. Toute interception en haute mer est donc une violation du droit international.

Une crise humanitaire étouffée

Depuis mai 2025, Israël autorise à peine 70 camions d’aide par jour à entrer dans Gaza, contre les 600 nécessaires quotidiennement selon l’ONU. Pire, les centres de distribution contrôlés par Israël et les États-Unis sont devenus des zones de mort, où des milliers de Palestiniens ont été tués en cherchant simplement à nourrir leurs familles.

Une détermination intacte

Malgré les menaces, la Global Sumud Flotilla affirme rester déterminée à livrer une aide civile, légale et vitale à la population gazaouie. Elle appelle la communauté internationale à condamner fermement le blocus israélien et à protéger les missions humanitaires, conformément à la Charte des Nations Unies.

La traversée, plus qu’un défi logistique, devient ainsi un acte de résistance symbolique : sur la Méditerranée, c’est le droit international qui se mesure à la loi du plus fort.

Djamal Guettala

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Prix des produits agricoles : un projet de suivi numérique qui suscite l’espoir et beaucoup de réserves

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Réunion avec la ministre du Commerce Walid Yacine et, Amal Abdelatif,

Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Walid Yacine, et la ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Amal Abdelatif, ont coprésidé un réunion de coordination consacrée à l’approvisionnement du marché et au suivi des prix des produits agricoles de large consommation.

À l’issue des échanges, les deux départements ont annoncé le lancement prochain d’un système d’information unifié pour suivre en temps réel les prix, anticiper les fluctuations et prévenir les pénuries, ainsi que la création d’une cellule de veille permanente chargée de surveiller la disponibilité des produits et de garantir la stabilité des marchés.

Des attentes fortes… mais des réserves sur le terrain

Sur la page Facebook du ministère de l’Agriculture, de nombreux citoyens ont salué cette initiative tout en pointant des obstacles structurels.

Un ancien commerçant du marché agricole estime que l’Algérie « ne manque ni de terres fertiles, ni de savoir-faire », mais que la véritable faille réside dans « la marge excessive des revendeurs de détail ». Selon lui, l’État devrait investir massivement dans la vente au détail organisée, via des supermarchés dédiés aux fruits et légumes en lien direct avec les producteurs, afin de réduire les intermédiaires et d’éviter le gaspillage en période d’abondance.

Soutenir la production et moderniser l’encadrement

D’autres intervenants soulignent la précarité des conditions de production : effets du changement climatique, prolifération d’insectes nuisibles, rareté et coût élevé des intrants (semences, pièces de rechange, produits phytosanitaires).

L’ingénieur agronome Samir Belhouchet préconise de repenser le financement du secteur : crédits à long terme, soutien ciblé aux intrants plutôt qu’à la production, programmes de lutte intégrée, outils d’aide à la décision (OAD), et meilleure prise en charge des ingénieurs et vétérinaires.

La question de la connectivité

Plusieurs internautes relèvent aussi un paradoxe : « La majorité des services administratifs de l’Agriculture ne sont même pas connectés à Internet. Comment mettre en place un tel système d’information ? »

Avant de parler de numérisation, disent-ils, il faudrait d’abord équiper les directions locales en ordinateurs et en accès réseau.

Entre optimisme et scepticisme

D’autres voix se veulent plus confiantes, rappelant que des pays comme la Chine gèrent une population bien plus importante grâce au Big Data : « Pour 45 millions d’Algériens, c’est tout à fait faisable si l’on sort des méthodes administratives archaïques. »

Enfin, certains citoyens plaident pour un rôle plus direct de l’État, proposant d’acheter l’ensemble des récoltes pour les revendre dans des marchés publics à prix régulés, sur le modèle de la filière blé.

Ces réactions montrent que, si le projet gouvernemental de numérisation et de suivi des prix est accueilli comme une avancée, sa réussite dépendra d’investissements logistiques, d’un encadrement technique renforcé et d’une modernisation de l’appareil administratif. Autant de conditions qui détermineront la capacité de l’Algérie à stabiliser durablement ses marchés agricoles.

La rédaction

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L’ONU, un clin d’œil par l’histoire (3 et fin)

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Onu

Par histoire j’entends très modestement un rappel très minimaliste pour juste accompagner ma vision opposée aux constructions fantasmées. Il ne faut jamais l’enrober de philosophie et d’enthousiasme démesurés. Ce sont les meilleurs moyens de déformer l’histoire et au final ne pas servir l’idéal qu’on voudrait bien lui accorder.

L’événement de l’Assemblée générale de l’ONU me donne une troisième opportunité d’avoir un regard décalé en se tournant vers ce qui est oublié ou mal reproduit dans la mémoire collective. C’est cela mon clin d’œil de mes trois titres. Il est malicieux en disant à son interlocuteur, regarde ce qui est caché et que personne ne veut voir tant il est visible.

Dans cette affaire de l’ONU il faut aller très loin. Comme je l’ai souvent dit dans mes chroniques, remontons à une tarte à la crème qui nous permet de borner le temps, c’est-à-dire la civilisation grecque. Il est incontestable qu’il s’agit d’un apport considérable pour la philosophie, donc de la pensée humaine et des sciences. Tout cela est documenté sans le moindre doute.

Mais c’est lorsque nous abordons la question du lien entre l’avancée de la pensée et de la technique avec la naissance de l’humanisme et de la paix qu’ils sont supposés apporter, je ne me fâche pas mais je me retiens avec force.

La société grecque antique a été tout sauf pacifique, paisible et sécuritaire à la dimension de son récit hollywoodien. Le culte de la guerre et de la force, l’esclavagisme porté au rang des droits, une exclusion des femmes et des étrangers dans la vie de la Cité ainsi que la compétition sportive qui n’avait de but que la démonstration de la force. Pour un peuple qui a inventé deux dieux de la guerre, parfaitement intégrés dans la pensée mythologique, j’ai connu mieux comme idéal d’une société voulant promouvoir la paix et la sécurité.

Pourtant l’humanité a toujours été à la recherche de la paix et de la sécurité. Mais c’est un mensonge historique de penser que l’évolution de cette idée est la conséquence directe  d’une évolution des connaissances.

Les millénaires qui ont suivi ont été épouvantables en guerres meurtrières et férocité. En même temps les traités de paix ont été aussi nombreux. Comment se fait-il ? Eh bien c’est simple, l’objectif des traités est de sécuriser les intérêts de chacune des parties, en vie comme en intérêt de richesse. Chaque belligérant  essayant de s’accaparer des territoires, du pouvoir et des richesses de l’autre comprend à un moment que si sa force ne lui assure pas la victoire écrasante espérée, il est préférable de négocier. Le feu reprend toujours ses droits sur le terrain lorsqu’il est alimenté par le désir de retenter sa chance pour définitivement gagner.

Très paradoxalement, les deux évolutions semblent donc cohabiter tout au long de l’histoire, celle de la guerre et celle des connaissances. Les guerres puniques, les massacres des guerres de religion en Europe, les invasions barbares, les empire coloniaux et des centaines d’autres péripéties supposées être arrêtées par l’évolution des savoirs et la massification de plus en plus élargie de l’éducation.

L’idée de l’humanisme et de la paix a resurgi à chaque fois et à chaque fois elle fut enterrée. Sa version qui se rapproche à celle que nous connaissons à l’époque contemporaine, est née au seizième siècle. Elle est réapparue avec la déclaration des droits du citoyen dans la période du dix-huitième siècle, celui des lumières où la pensée et la science avaient connu un bond considérable. À chaque fois entrecoupée de massacres.

Et c’est ainsi que nous approchons de l’idée humaniste de l’ONU. Elle connait sa première naissance après la boucherie de la première guerre mondiale qui a entraîné la création de son ancêtre, la SDN (Société des Nations). Il faut rappeler que le conflit ne date pas de cette guerre mais est la conséquence lui-même de la défaite prussienne de 1875 après des combats féroces et dévastateurs. 

Alors, une fois encore la SDN servira de moment de tentative de paix et de sécurité dans le monde occidental. Son universalisme s’arrêtait effectivement aux portes des grandes puissances européennes et  de l’Amérique. Bien entendu, vous devinez ce qui se passera très rapidement.

Le Traité de Versailles fut un chef d’œuvre d’imbécilité car son but était surtout d’humilier et de faire payer l’Allemagne. C’est certain qu’à ce prix, la frustration et la misère des années trente allaient mener à la naissance de l’ultranationalisme et encore une fois, à l’horrible. A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, l’idée, « jamais plus cela ! »,  est revenue pour en arriver à la création de l’ONU en 1945. Demandez aux Palestiniens si cet horrible qu’ils ont vécu eux aussi a connu sa fin avec la création de l’ONU.

La pensée et les connaissances maîtrisent au mieux qu’elles le peuvent la tentation de la désolation. Leurs périodes sont malgré tout de plus en plus fastes et la généralisation de l’instruction n’a jamais été aussi forte et étendue.

Seulement, comme le lait sur le feu, ne jamais baisser la garde et ne pas tomber dans la naïveté. L’ONU est absolument nécessaire mais elle doit arrêter de se comporter en forum de longs et ennuyeux discours que seule la politesse fait écouter.

En conclusion, la fabuleuse progression des savoirs en Amérique n’a pas empêché la création d’un monstre fasciste qui n’a d’ambition que dans la force, le pouvoir écrasant et la conquête de territoires pour leurs richesses.

Des monstres, il y en aura toujours mais il faut tout simplement les surveiller et les mettre hors d’état de nuire le plus tôt possible avant qu’il ne soit trop tard. L’Amérique s’était endormie avec son extraordinaire avancée de la culture libérale est des connaissances. Elle paye aujourd’hui le prix de son arrogance à avoir cru à ses pouvoirs définitifs de démocratie et de maitrise des savoirs.

Boumediene Sid Lakhdar

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Claudia Cardinale, légende du cinéma, s’éteint à 87 ans

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Claudia Cardinale

Claudia Cardinale, actrice franco-italienne née le 15 avril 1938 à Tunis, est décédée le 23 septembre 2025 à Nemours, près de Paris, à l’âge de 87 ans, entourée de sa famille. Son départ marque la fin d’une époque dorée du cinéma européen, où les visages et les talents laissaient une empreinte indélébile sur le septième art.

Originaire de Tunisie, Claudia Cardinale s’impose dès ses débuts comme une étoile montante. En 1957, elle est élue « plus belle Italienne de Tunisie », un titre qui lui ouvre les portes du cinéma italien. Rapidement, elle se distingue par sa beauté, son charisme et sa sensibilité, devenant une actrice incontournable des années 1960.

Sa carrière est marquée par des collaborations avec les plus grands réalisateurs. Avec Luchino Visconti, elle incarne Nadia dans Rocco et ses frères (1960), un rôle qui révèle toute la complexité de son jeu. Dans Le Guépard (1963), toujours avec Visconti et aux côtés d’Alain Delon, elle participe à une fresque historique devenue culte, où chaque regard, chaque geste raconte une émotion profonde.

Elle collabore également avec Federico Fellini dans Huit et demi (1963), film qui explore l’univers de la création cinématographique. Son charisme illumine l’écran et lui permet de s’imposer face aux grandes figures du cinéma européen.

Claudia Cardinale a également marqué le cinéma populaire, notamment avec Il était une fois dans l’Ouest (1968) de Sergio Leone. Dans ce western spaghetti, elle incarne Jill McBain, un personnage fort et élégant, dont la présence impose le respect dès les premières scènes. Ce rôle demeure l’un des plus mémorables de sa carrière.

Avec plus de 150 films à son actif, Claudia Cardinale a su naviguer entre cinéma d’auteur et productions populaires, laissant une empreinte durable sur le cinéma italien, européen et international. Elle a su imposer son talent et sa liberté dans un milieu souvent dominé par les hommes, tout en restant fière de ses origines méditerranéennes et tunisiennes.

Depuis l’annonce de sa disparition, les hommages se multiplient. Son agent a salué « une femme libre et inspirée », dont l’héritage artistique restera gravé dans l’histoire du cinéma. De nombreux médias internationaux et personnalités du cinéma rendent hommage à cette icône intemporelle.

Claudia Cardinale restera à jamais une figure emblématique de l’âge d’or du cinéma européen. Son charisme, son talent et son élégance continuent d’inspirer les générations de cinéphiles à travers le monde, rappelant combien le cinéma peut être à la fois un art et un héritage vivant.

Djamal Guettala

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Travailler dans la discrétion et le silence : quand le « syndrome Nadir Larbaoui » plane sur Sifi Ghrieb

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Le gouvernement Tebboune-Ghrieb 2025.
Le gouvernement Tebboune 2025.

« Si parfois vous ne nous voyez pas, sachez que nous travaillons en silence ». Cette petite phrase, lâchée lundi dernier à Jijel par le Premier ministre Sifi Ghrieb lors de l’inauguration d’une usine de trituration des céréales oléagineuses, n’a rien d’une simple boutade.

Elle sonne comme une déclaration de méthode : assumer la discrétion et l’invisibilité publique tout en revendiquant une action soutenue derrière les portes closes du gouvernement.

Un avertissement implicite

Cette mise au point rappelle cependant un précédent récent. L’ombre du « syndrome Nadir Larbaoui » plane sur le Palais du gouvernement. Ancien diplomate propulsé à la primature, Larbaoui avait, durant son mandat, cultivé une discrétion extrême, se confinant dans son bureau de la rue Saadane. N. Larbaoui avait fini par incarner, aux yeux de l’opinion et du président Tebboune, l’image d’un Premier ministre transparent au point d’en devenir insignifiant. Son absence remarquée, notamment lors de la tragédie de Oued El Harrach, a nourri le récit d’un responsable incapable d’incarner l’action gouvernementale, précipitant sa disgrâce.

Discrétion assumée, effacement redouté

La sortie de Sifi Ghrieb peut donc être lue comme une défense préventive : ne pas se laisser enfermer dans la même perception d’inaction, à l’heure où la présidence concentre le pouvoir et surveille étroitement l’exécutif. Le président Abdelmadjid Tebboune, réputé pour son interventionnisme et son goût immodéré pour la décision directe, laisse peu d’espace à l’initiative de ses chefs de gouvernement. Dans un tel contexte, la visibilité du Premier ministre devient un enjeu politique autant qu’un exercice de communication.

Un pari risqué

Reste que la discrétion revendiquée par Sifi Ghrieb comporte un risque. Dans un pays où l’opinion réclame des signes concrets de gouvernance et de transparence, l’absence prolongée du chef de l’exécutif sur la scène publique peut être perçue comme un déficit de leadership. Entre l’exigence d’efficacité à huis clos et la nécessité d’incarner l’action de l’État, l’équilibre est précaire. Le Premier ministre semble en être conscient ; il lui reste à prouver que le silence n’est pas synonyme d’effacement.

Samia Naït Iqbal

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Risque d’«effondrement» du journalisme de qualité, alertent des économistes

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Journaux
Image par congerdesign de Pixabay

Les « médias d’intérêt public », définis comme fournissant des informations factuelles et fiables, et indépendants sur le plan éditorial, « jouent un rôle crucial » et « pourtant, partout dans le monde, [ils] sont menacés », constate une dizaine d’économistes.

Une dizaine d’économistes de renom, dont les Nobel Joseph Stiglitz et Daron Acemoglu, ont mis en garde lundi contre un risque d' »effondrement du journalisme d’intérêt public » qui apporte une information de qualité, avec des « conséquences considérables » notamment sur l’économie.

« L’accès à des informations fiables est la ressource fondamentale qui alimente l’économie du XXIe siècle », comme « les époques précédentes dépendaient de la vapeur ou du charbon pour leur développement industriel », estiment-ils dans une déclaration collective publiée par le Forum sur l’information et la démocratie.

« Cette ressource sera encore plus essentielle dans l’économie future, axée sur l’intelligence artificielle », soulignent ces économistes, parmi lesquels figurent également Philippe Aghion, Tim Besley, Diane Coyle et Francesca Bria.

Les « médias d’intérêt public », définis comme fournissant des informations factuelles et fiables, et indépendants sur le plan éditorial, « jouent un rôle crucial » et « pourtant, partout dans le monde, [ils] sont menacés », constatent-ils.

Ils souffrent de difficultés financières, en raison de « la concurrence de plus en plus déloyale exercée par les géants de la technologie » et les plateformes, et subissent une « ingérence croissante des gouvernements, notamment des gouvernements autoritaires, mais pas exclusivement ».

Les économistes en appellent aux pouvoirs publics pour « investir dans un journalisme libre et indépendant », via des subventions directes ou indirectes, des « coupons citoyens » (montant à dépenser chaque année) ou en instaurant des « taxes numériques sur les principales plateformes ».

Ils préconisent aussi de « modeler les écosystèmes de l’information dans l’intérêt public », avec en particulier une « règlementation appropriée » des groupes technologiques et d’IA.

Ces mesures permettraient d’éviter « une trajectoire qui semble mener à l’effondrement du journalisme d’intérêt public, avec des conséquences considérables pour notre économie, notre société et nos démocraties », selon eux.

Leur coût est « relativement faible » et elles devraient être menées « en concertation avec la société civile et le secteur privé ».

Le Forum sur l’information et la démocratie découle d’un partenariat lancé en 2019 par la France et l’ONG Reporters sans Frontières (RSF), auquel une cinquantaine d’États ont adhéré.

AFP

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Macron et son discours sur le traumatisme d’Israël

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Macron

Le discours tant attendu d’Emmanuel Macron débute par une très longue introduction sur le traumatisme d’Israël du 7 octobre. Je me suis demandé s’il était venu pour reconnaître l’Etat de Palestine ou celui d’Israël dans ses nouvelles frontières englobant Gaza et la Cisjordanie.

Un véritable plaidoyer pour que l’histoire des malheurs d’Israël cesse. Pas une seule fois le mot de génocide n’a été prononcé. Un silence sur un mot que venait de déclarer une commission de l’ONU, celle rattachée à l’organisation dans laquelle il se trouve.

Son anaphore, il est temps de …, a longuement concerné l’absolu nécessité que le drame israélien finisse et qu’elle vive à côté du peuple palestinien. Ah, enfin, le voilà sur le drame palestinien. Mais ce dernier n’a pas été massacré par un génocide, non, seulement par une souffrance infligée à un peuple qui connait la faim, la mort et le déplacement contraint.  

Mais j’ai entendu encore plus horrible et insultant. Avant d’en arriver là, il avait commencé par l’inventaire du 7 octobre. Sont cités, à l’unité près pour chaque catégorie, les tués, les blessés et les otages. Je me suis dit qu’il avait oublié la virgule dans ses précisions. Mais encore plus, il avait oublié le nombre de smartphones cassés et de plaies pendant la fuite.

Le nombre de palestiniens morts, blessés et condamnés à la barbarie n’est jamais mentionné et encore moins pour les smartphones disparus. Ses conseillers n’ont pas trouvé les statistiques.

Il a reconnu l’Etat de Palestine, c’est bien. Mais des dizaines de milliers de morts sont maintenant dans les morbides statistiques, on attendait qu’ils ressuscitent pour applaudir. Le flot des victimes des décennies précédentes n’ont pas pu venir le féliciter pour son acte, la salle était trop petite pour les accueillir. 

Il a reconnu l’Etat palestiniens, 145 états de ce monde sur 193 représentés à l’ONU l’avaient bien avant. Et dix autres l’ont fait en même temps, ce qui remet les choses à leur juste dimension.

Oui, les membres de l’ONU sont maintenant quasi entièrement alignés sur cette décision tardive mais qui a mis 80 ans pour son accouchement.

Reste maintenant l’étape de lui accorder un siège à l’ONU. Ce sera fait lorsque les poules auront des dents car la procédure passe par le Conseil de sécurité et là, on a trop vite oublié que le véto d’un seul homme met les 145 pays au rang de participants invités au spectacle des affaires du monde.

Hier, Israël a été réconforté dans sa reconnaissance pour sa légitimité et son traumatisme du 7 octobre. Pour le génocide, Macron attend toujours la décision des juristes pour la qualification de génocide afin de se prononcer.

Ils se sont pourtant prononcés dans le monde et dans le rapport de l’ONU. Mais Macron attend la réponse des juristes d’Israël pour définitivement se décider. 

Boumediene Sid Lakhdar

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Les pays de  l’AES se retirent de  la Cour pénale internationale

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Les chefs des juntes du Sahel
Les chefs des juntes de trois pays du Sahel

 Les trois pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES) — le Burkina Faso, le Mali et le Niger — ont annoncé leur retrait « avec effet immédiat » du Statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI).

Cette décision, officialisée par un communiqué conjoint diffuse,  lundi 22 septembre 2025, signé à Bamako par le président malien et actuel chef de la Confédération, le général Assimi Goïta, marque une rupture majeure avec une juridiction internationale que les gouvernements sahéliens accusent de « justice sélective » et de « répression néocoloniale ».

Une adhésion ancienne, une désillusion progressive

Le Burkina Faso avait ratifié le Statut en avril 2004, le Mali en août 2000 et le Niger en avril 2002. Durant plus de deux décennies, ces pays ont coopéré avec la CPI, non seulement dans le cadre du traité, mais aussi via des accords spécifiques facilitant son action sur leur territoire.

Cependant, selon le communiqué, « l’épreuve du temps » a révélé aux dirigeants sahéliens une institution devenue « instrument de répression au mains de l’impérialisme », incapable de juger « des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des crimes de génocide et des crimes d’agression avérés ». La CPI est accusée de fermer les yeux sur certains auteurs de crimes graves tout en s’acharnant sur d’autres, en violation de son propre statut.

Souveraineté et mécanismes endogènes

En se retirant, l’AES entend « affirmer pleinement sa souveraineté ». Les trois États affirment vouloir mettre en place leurs propres mécanismes de consolidation de la paix et de la justice, « en adéquation avec leurs valeurs sociétales », tout en réitérant leur engagement à promouvoir et protéger les droits humains et à lutter contre l’impunité.

Un signal politique fort

Ce retrait intervient dans un contexte de repositionnement géopolitique des régimes militaires de la région, qui cherchent à se dégager de la tutelle des institutions internationales perçues comme occidentales. L’AES assure toutefois rester disposée à coopérer avec l’ONU et d’autres cadres appropriés pour la défense des droits de l’homme, à condition que la souveraineté des États soit respectée.

Cette décision, rare et symboliquement lourde, illustre l’affirmation de plus en plus marquée des États sahéliens de rompre avec certaines normes internationales qu’ils jugent biaisées, tout en testant la capacité de leurs propres systèmes judiciaires à répondre aux crimes les plus graves.

La rédaction

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Perquisitions en série à Marseille : fragilisée, Martine Vassal dans la tourmente judiciaire

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Martine Vassal
Martine Vassal dans la tourmente judiciaire.

La justice française a frappé à la porte de deux institutions phares de la région marseillaise : le département des Bouches-du-Rhône et la métropole Aix-Marseille-Provence, toutes deux présidées par Martine Vassal.

Lundi 22 septembre, la police judiciaire a mené des perquisitions simultanées dans leurs sièges respectifs, tandis que le domicile d’Erwan Davoux, ancien directeur des affaires internationales du département, était également visité.

Ces opérations s’inscrivent dans une double enquête préliminaire ouverte par le parquet de Marseille. L’affaire trouve son origine dans un signalement explosif déposé en février par Davoux, ancien proche collaborateur de Vassal, dénonçant des faits présumés de corruption passive, trafic d’influence et détournement de fonds publics. Au cœur des accusations : des voyages jugés fastueux de la présidente, mais aussi l’emploi de son directeur de cabinet avec lequel elle entretiendrait une relation maritale, un fait prohibé par le code de la fonction publique lorsqu’il n’est pas déclaré à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique.

Un parfum de scandale dans un climat délétère

Ces révélations interviennent dans un contexte où la classe politique marseillaise peine à se défaire de son image de clientélisme et d’opacité. Depuis des décennies, le département des Bouches-du-Rhône est régulièrement secoué par des affaires : de Gaston Defferre à Jean-Noël Guérini, en passant par de multiples élus locaux, rares sont ceux qui échappent au soupçon. L’onde de choc qui frappe aujourd’hui Martine Vassal ne fait que raviver ce climat de défiance à l’égard des institutions locales.

Pour ses détracteurs, l’affaire illustre la persistance d’un système où l’usage des deniers publics se confond trop souvent avec les intérêts personnels et politiques. Les réactions citoyennes, nombreuses sur les réseaux sociaux et dans la presse locale, oscillent entre ironie désabusée et colère face à ce qui apparaît comme une nouvelle démonstration d’« impunité d’élus ».

Une présidente affaiblie mais toujours en lice

Si aucune charge n’est encore retenue – l’enquête n’en est qu’à son stade préliminaire –, le simple fait que la justice s’intéresse de près aux pratiques de Martine Vassal constitue un coup dur politique. Déjà contestée pour sa gestion jugée centralisatrice et autoritaire, la présidente voit son image fragilisée alors qu’elle nourrit de nouvelles ambitions électorales.

À Marseille, l’épisode s’inscrit dans une bataille politique permanente, où chaque affaire judiciaire devient une arme dans les mains des adversaires. Mais au-delà des rivalités partisanes, il met surtout en lumière la difficulté persistante des institutions locales à rompre avec des pratiques héritées du passé.

La justice à l’épreuve

Reste à savoir jusqu’où iront les investigations. Si les faits dénoncés venaient à être confirmés, l’affaire pourrait prendre une ampleur considérable, touchant le cœur même du système départemental et métropolitain. Mais beaucoup, à Marseille, expriment déjà leur scepticisme : « Les preuves disparaissent, l’omerta règne », soupirent certains observateurs, rappelant la difficulté récurrente de traduire en justice des pratiques enracinées depuis longtemps.

En attendant, Martine Vassal reste en poste, mais désormais sous étroite surveillance médiatique et judiciaire. Cette nouvelle affaire souligne, une fois de plus, combien la politique marseillaise demeure engluée dans ses zones grises, à mi-chemin entre ambition publique et intérêts privés.

Mourad Benyahia 

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