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dimanche 13 juillet 2025
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Hommage à Rachid Boudjedra, la voix indomptable de la littérature algérienne

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Boudjedra

Le 5 juillet 2025, à Alger, l’écrivain Rachid Boudjedra a été honoré par le Cercle des anciens de l’information et de la culture qui lui a remis, en sa présence, la médaille du mérite et de l’excellence.

La cérémonie, sobre mais chaleureuse, s’est tenue à la Madrague, en marge des célébrations du 63e anniversaire de l’indépendance. Le Cercle a salué « une bibliothèque rebelle » et une œuvre majeure de la littérature algérienne contemporaine.

À 83 ans, Boudjedra reste l’un des écrivains les plus puissants et les plus dérangeants de la scène littéraire du Maghreb. Auteur de plus de 30 ouvrages traduits dans plus de 60 langues, il a bâti une œuvre marquée par la complexité, l’engagement et l’insoumission. Son style dense, souvent labyrinthique, déjoue les normes et refuse la littérature d’agrément. Il a aussi été l’un des grands scénaristes du cinéma algérien (Chronique des années de braise, Ali au pays des mirages), et un polémiste sans concession.

Fidèle à lui-même, Rachid Boudjedra a profité de cet hommage pour annoncer la parution prochaine d’un nouveau livre consacré à Gaza, écrit en arabe, et à paraître d’abord à Beyrouth. Ce projet s’inscrit dans une continuité : celle d’une littérature qui n’a jamais cessé de se battre contre l’oppression, les hypocrisies, les replis identitaires et le révisionnisme postcolonial.

Sa récente réapparition dans l’espace public littéraire – après une longue période de silence – coïncide aussi avec la réédition de son pamphlet virulent Les Contrebandiers de l’Histoire, où il dénonce les dérives idéologiques de certains écrivains algériens contemporains, qu’il accuse d’instrumentaliser la mémoire coloniale au profit d’un discours néocolonial.

À une époque où le conformisme gagne du terrain, la voix de Boudjedra, rugueuse et exigeante, reste l’une des rares à ne jamais composer avec le mensonge ni le confort du consensus.

Cet hommage, à hauteur d’homme, n’efface ni les controverses ni les critiques. Il rappelle simplement ceci : dans les ruines culturelles d’un pays en crise, certaines voix continuent de porter loin.

Rachid Boudjedra

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Hakim Hamadouche, mandoluth et mémoire en partage

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Hakim Hamadouche
Hakim Hamadouche

Nous le découvrons pour la première fois, malgré les échos qui couraient déjà à son sujet, au théâtre de la Sucrière, dans le parc François-Billoux, lors du spectacle La Discrétion à Marseille.

Là, au creux d’une scène où se mêlent voix et musique, Hakim Hamadouche habite l’espace comme un souffle vital. Son mandoluth — instrument qu’il a lui-même façonné et baptisé — résonne avec une mélancolie profonde et une rage contenue, donnant chair aux silences d’une mémoire longtemps étouffée.

Sur scène, ce mandoluth, proche du mandole algérien mais enrichi d’un manche long et de cinq cordes doubles, devient plus qu’un instrument : il est un langage. À travers lui, Hamadouche recrée les atmosphères de l’Algérie, son pays d’origine, avec une justesse rare. Parmi ses interprétations les plus célèbres, Ya Rayah et Ya El Menfi s’imposent comme des hymnes intemporels, porteurs d’exil, de nostalgie et d’espoir.

Né en Algérie, installé en France depuis les années 1980, il forge une identité musicale qui n’est ni simple hommage ni rébellion facile, mais un véritable dialogue entre héritage et modernité. Il a tissé pendant près de trente ans une complicité artistique rare avec Rachid Taha, ensemble dressant un pont sonore où se mêlent chaâbi, rock et jazz, entre douleur du passé et promesse d’un avenir libéré.

Hamadouche est avant tout un artisan des émotions profondes. Chaque note qu’il fait vibrer raconte une histoire, chaque silence habité révèle une mémoire. Sur scène, il est à la fois le maître discret et le conteur muet, donnant voix aux blessures, aux espoirs, aux résistances d’une génération tiraillée entre plusieurs mondes.

Dans La Discrétion, il offre une musique à la fois délicate et puissante, en soutien aux voix des femmes immigrées, gardiennes d’histoires trop longtemps tues. Il incarne cette force tranquille qui défie l’oubli et le silence, sans jamais céder à la facilité.

Son art est un souffle persistant, traversant frontières et temps, une promesse tenue au nom de toutes ces voix qu’on n’entend pas assez.

Djamal Guettala

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Coupe d’Algérie 2025 : l’USMA surclasse le CRB (2-0)

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USMA

L’USM Alger a remporté la 58e édition de la Coupe d’Algérie en disposant du CR Belouizdad (2-0), dans une finale disputée ce samedi au stade Nelson Mandela (Alger).

Et de 9 pour les Rouge et Noir. Grands spécialistes de l’épreuve populaire, les Usmistes, qui disputent leur 18e finale, ont réussi à charmer Dame Coupe pour la 9e fois de leur histoire lors d’une finale aux allures de derby de la capitale.

Face au détenteur du titre, dont c’est la 4e finale de suite, le club de Soustara n’a eu besoin que d’un petit quart d’heure pour plier la partie. En effet, les camarades de Benzaza ont su profiter de l’entame ratée de leur adversaire du jour pour planter le premier but à la 9e minute par l’entremise de Benayad.

Flairant le bon coup, les joueurs de l’USMA ont accentué la pression et se sont vu récompenser d’un second but inscrit quatre minutes plus tard par l’intermédiaire de Khaldi (13’).

Après avoir réussi à prendre le contrôle de la partie, avec leurs deux buts d’avance, les joueurs de l’USMA ont géré intelligemment le reste de la partie. De son côté, le CRB a essayé tant bien que mal de revenir dans le match, toutefois, les coéquipiers de Mahious ont été dans un jour sans, car à aucun moment ils n’ont réussi à trouver la faille et à déstabiliser l’arrière garde usmiste.

Grâce à ce sacre, les Rouge et Noir sauvent leur saison et rejoignent le CRB au nombre de trophées remportés

Radio Algérie Multimédia

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Pétrole : les prix reculent, hausse de l’offre attendue

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Image par Rudy and Peter Skitterians de Pixabay

Les cours du pétrole ont marqué le pas jeudi, plombés par la perspective d’une reprise des négociations nucléaires entre les États-Unis et l’Iran, ainsi que par les anticipations d’une augmentation de la production de l’Opep+.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, a cédé 0,45 %, à 68,80 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI), référence américaine pour livraison en août, a reculé de 0,67 %, pour s’établir à 67,00 dollars.

Selon Robert Yawger, analyste chez Mizuho USA, c’est surtout l’annonce potentielle d’un dialogue américano-iranien qui a pesé sur les marchés. D’après le média américain Axios, l’émissaire de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, envisagerait une rencontre avec le diplomate iranien Abbas Araghchi à Oslo. Ni Washington ni Téhéran n’ont pour l’heure confirmé ces informations, et aucune date n’a été officiellement fixée.

« Le marché a vivement réagi à cette perspective, effaçant une partie de la prime de risque géopolitique liée à l’Iran », souligne M. Yawger.

L’Iran, qui possède les troisièmes plus grandes réserves de brut au monde selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), était en 2023 le neuvième producteur mondial. Un éventuel accord sur le nucléaire pourrait ouvrir la voie à une augmentation de ses exportations, ce qui alimente les craintes d’un excès d’offre.

Dans le même temps, les opérateurs scrutent les préparatifs de la réunion dominicale de l’Opep+, au cours de laquelle le cartel pétrolier et ses alliés devraient officialiser une nouvelle hausse de leur production, estimée à 411 000 barils par jour pour le mois d’août. Cette augmentation viendrait s’ajouter à celles déjà actées depuis le printemps.

En effet, l’Arabie saoudite, la Russie et six autres producteurs de pétrole de l’Opep+ ont déjoué les prévisions du marché en annonçant lors d’une réunion samedi une nouvelle hausse des quotas plus importante que prévu en août. 

« Si l’Opep+ injecte au total 2,2 millions de barils supplémentaires entre avril et août, cela pourrait peser significativement sur les prix au second semestre 2025 », prévient M. Yawger.

La banque Morgan Stanley anticipe d’ailleurs un recul du Brent vers les 60 dollars d’ici la fin de l’année, en raison de l’abondance de l’offre, tant au sein du cartel que dans les pays non membres.

Enfin, le marché a également été refroidi par les dernières données de l’EIA faisant état d’une hausse inattendue des stocks américains de brut, en progression de 3,8 millions de barils.

Avec AFP

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Nesrine & Fayçal, insoumis de l’Aurès : quand la musique devient mémoire vive

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Iwal
Iwal, l'espoir de la chanson chaouie.

Ils n’ont ni demandé la permission, ni attendu qu’on leur donne un micro. Nesrine et Fayçal, fondateurs du groupe Iwal, chantent à contre-courant, avec la rage douce de celles et ceux qui savent d’où ils viennent. Leur musique est une remontée vive dans le torrent chaoui, une tentative de réveiller les voix enfouies sous des décennies de silence, de mépris ou d’oubli.

Groupe de rock-folk chaoui né à T’kout, dans la grande région des Aurès, Iwal est plus qu’un projet musical : c’est une insurrection poétique. Le duo compose des ballades traversées par l’harmonica, les guitares folk, et surtout par la langue ancestrale, comme un pont tendu entre la mémoire orale et les rythmes du présent. Leur style n’est pas un hommage nostalgique : c’est une recréation vivante, une relecture libre des paysages sonores chaouis.

Leur premier album, Hamghart (« la vieille », en tamazight), est un geste fort. Une dédicace aux aïeules, aux piliers de la culture populaire, à ces femmes de l’ombre qui ont maintenu la langue et les rites, dans les chants comme dans les douleurs. Plus qu’un disque, Hamghart est un récit musical, né d’un long compagnonnage avec la scène, l’errance et la résonance.

Pendant sept ans, Nesrine et Fayçal ont sillonné les routes, offert leurs compositions à un public toujours plus fidèle, plus attentif, plus complice. « La scène a été notre école, le public notre laboratoire », disent-ils. Chaque concert fut une expérimentation, chaque applaudissement une validation affective. C’est pourquoi, affirment-ils avec fierté, « le public est un membre à part entière du groupe Iwal ».

Deux ans avant la sortie de l’album, en pleine crise sanitaire, ils décident de passer à l’acte. La pandémie n’a pas éteint leur feu intérieur. Retirés en résidence artistique, dans un lieu propice à la création et à l’isolement, entourés de musiciens qui les accompagnent depuis leurs débuts – et qui sont devenus leur famille musicale –, ils accouchent de leur « bébé », comme ils aiment appeler cet album. « Le nom de notre groupe, Iwal, signifie ‘infini espoir’ en berbère. Nous l’avons porté comme une boussole », confient-ils.

Produit de manière indépendante, en lien avec CSB Productions, Hamghart est un manifeste. Ni produit calibré ni musique formatée. C’est une œuvre à part entière, née d’une éthique du collectif, d’un engagement à faire vivre les langues amazighes non pas comme des vestiges, mais comme des sources fertiles.

Ils chantent en chaoui, sans sous-titres. Et tant mieux. Leur révolte ne cherche pas la traduction. Elle s’éprouve, elle se danse, elle se pleure parfois. Iwal ne fait pas de la musique pour plaire mais pour transmettre. Ils disent non à l’oubli, non au folklore figé, oui à l’art qui interroge et rassemble.

Rebelles ? Oui. Dans le sens noble. Celui des artistes qui refusent de plier. Nesrine et Fayçal avancent sans compromis, dans une Algérie qui a longtemps étouffé ses voix divergentes. Leur chemin n’est pas balisé, mais il est vrai.

Dans chaque note, une promesse.

Dans chaque silence, une résistance.

Et dans chaque concert, un peuple qui se souvient qu’il a encore des choses à dire.

Djamal Guettala

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5 juillet, jour de la grande trahison ! Fa’chadou, soyez-en témoins !

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Maquisards en pleurs
Le serment des maquisards trahi depuis 62.

Il se lève sur le pays un soleil à faire terrer les mulots ! Ou à faire taire les cigales ! Ou à déterrer les morts !

Une odeur de poudre pimente le dehors, telle une épice des enfers.
Commémorations ! C’est le jour où descendent, en noir et blanc, des légions de fantômes, de héros, qui errent en boucle sur nos postes de télévision ! Des villages rasés, du napalm, des sacs de jute et leurs moissons barbares. L’errance, la famine… et le désintéressement qui frôle l’insensibilité !

On ne dompte pas le soleil d’Algérie ! Il règne en maître absolu — ou presque. Au mieux, on le fuit.

On ne court pas non plus, au risque de vite se déshydrater. On rampe subtilement sur le ventre, tel un reptile ! Comme une âme écrasée !

La reptation est le moyen le plus sûr pour survivre au pays de la chaleur et de la prédation !

Les vipères rampent aussi, mais elles, c’est pour mieux trahir !
Le soleil est le cadet des soucis du mulot qui se terre !

Le soleil n’a pas le calendrier du bled. Il se fiche que ce soit le jour de l’indépendance ou Hanoukka ! Il fait juste son métier de soleil sous ces latitudes ! Il brûle tout, même l’espoir ! Comme depuis 6000 ans ! Il tisse inéluctablement son désert, maille après maille, comme une couverture ardente que le Chehili se charge de tirer vers le nord !

Dans les rues, le temps semble suspendu, telle une brume stérile.
Flotte alors un air étouffant de déjà-vu sur les poteaux électriques et les trottoirs. Aucune réelle joie, mais pas jusqu’à l’indifférence. Ce n’est pas non plus de la curiosité, juste du chagrin !

Le folklore succède toujours à la panne d’idées. Fanfares et feux de Bengale !
63 ans à le réchauffer, à le resservir froid jusqu’à la nausée !

Tellement qu’il ne peut plus masquer le goût rance de la tromperie et de la trahison.

Les rues sont habitées par des morts deux fois assassinés !
Leurs serments se perdent sous les racines noueuses des oliviers, dans les vallées et montagnes !

Kassaman, Nous jurons !

La trahison a ses propres modes : on tue et on marche aux obsèques !
On enterre et on joue aux ventriloques. On cache les squelettes et on en fait d’éternels captifs ! Et on re-tue les mémoires et les cadavres trop bavards, au stylo et dans les médias !

Combien de squelettes dans leurs placards ?
Combien d’éternels esclaves bavards assassinés ?

La trahison a ses propres dates aussi :
5 juillet 1962, 20 avril 1980, 5 octobre 1988, 29 juin 1992, 14 juin 2001, 22 février 2019 !
Et tant d’autres dates oubliées…

La trahison a ses propres victimes : Mohamed Khider, Krim Belkacem, Abbane Ramdane, Mohamed Boudiaf, Massinissa Guermah, Matoub Lounès!

Et tant d’autres victimes oubliées…

La trahison a ses propres chiffres — et ils parlent malgré la torture :
250 000 morts de la guerre civile. Six millions d’exilés et de harraga. 300 détenus politiques du Hirak. Des milliards de dollars engloutis !

Et 50 millions de mulots captifs !

Alors on tue le temps, pour ne pas mourir d’ennui, pour abréger nos souffrances !
Et on regarde faire les vipères sous les feux de Bengale. En rêvant de la révolte impossible des mulots qui se terrent, en écoutant le silence des cigales.
En assistant, impuissants, à la mort du dernier mot libre !

Fa’chadou, soyez-en témoins !

K. H

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Saïd Sadi, parler clair, c’est déjà résister

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Saïd Sadi

Face au brouillard institutionnel et à la dérive autoritaire en Algérie, la parole de Saïd Sadi, lucide et méthodique, dérange. Parce qu’elle nomme les choses, elle est ciblée. Parce qu’elle éclaire, elle est salie. Il est urgent de rappeler que ceux qui dénoncent l’oppression ne sont pas les ennemis du peuple, mais ses ultimes défenseurs.

Il y a des moments dans l’histoire d’un pays où dire la vérité devient un acte de dissidence. Et des voix qui, en osant le faire, réveillent autant qu’elles dérangent. La prise de parole récente de Saïd Sadi appartient à cette catégorie. D’une rigueur irréfutable, d’une hauteur de vue rare, elle n’avait d’autre but que de lever le voile sur les logiques mortifères à l’œuvre dans l’Algérie d’aujourd’hui.

Le constat est limpide : l’État algérien a cessé de penser en tant que tel. Il fonctionne désormais à l’instinct de conservation, aux alliances contre nature, à l’obsession sécuritaire. La diplomatie est pilotée non par une vision, mais par une mécanique d’improvisation confuse dictée par des services plus soucieux de contrôle intérieur que d’intérêt national.

Saïd Sadi l’a dit avec précision : ce pouvoir a pactisé avec les forces obscurantistes, islamistes et réactionnaires, qu’il prétendait jadis combattre. Et ces forces, visibles ou occultes, ont su instrumentaliser la naïveté ou le cynisme d’une certaine intelligentsia fatiguée, parfois complice, souvent désarmée.

Mais ce n’est pas cette vérité nue qui scandalise. Ce qui dérange, ce n’est pas le contenu — c’est le fait même qu’un homme ose encore parler avec netteté dans un espace politique déserté par l’analyse. Les réactions furent à la hauteur de cette panique : injures, procès en légitimité, attaques personnelles. Comme si le fait de vivre hors du pays vous interdisait d’aimer, de comprendre, de vous inquiéter.

Ce rejet de la diaspora — si vieille, si tenace — en dit long sur la crainte qu’elle inspire. Car elle est porteuse d’un autre imaginaire, d’un autre langage politique, d’une autre exigence. Refuser qu’elle parle, c’est vouloir maintenir le pays sous cloche, entre les mains d’une caste persuadée que le peuple doit rester mineur à perpétuité.

Et que dire de cette Kabylie stigmatisée une fois encore ? Prise comme bouc émissaire pour masquer les échecs structurels d’un régime qui n’a plus rien à offrir. La désigner comme déviante, c’est diviser pour mieux régner. Mais c’est surtout fracturer l’unité nationale, au nom d’un pouvoir qui ne vit plus que de son propre maintien.

Il faut écouter Saïd Sadi. Pas par fidélité à un nom ou à un parcours, mais parce que son propos sonne juste. Parce qu’il exprime ce que des millions d’Algériens pensent, sentent, redoutent, sans toujours trouver les mots. Parce qu’il montre que l’on peut encore s’exprimer sans haine, sans slogan, sans instrumentalisation.

Ceux qui aujourd’hui le prennent pour cible ne défendent pas l’Algérie : ils défendent leur rente, leur confort, leurs petits privilèges. Ils ne craignent pas le mensonge : ils craignent la clarté. Et c’est pour cela que parler est devenu, en Algérie, un acte politique. Un acte de courage.

Face à cela, nous avons le devoir de rester debout, de refuser le silence complice, d’honorer les voix qui refusent l’effacement. Car c’est d’elles, et seulement d’elles, que pourra naître un avenir possible.

Kamel Bencheikh

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« Batna que je t’aime » : Djamel Lakehal filme la ville comme on revient à l’amour

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Djamel Lakehal
Djamel Lakehal, réalisateur

Avec son film Batna que je t’aime, le réalisateur Djamel Lakehal ne signe pas un simple documentaire, mais une déclaration vibrante à sa ville natale, portée par la musique, la mémoire et les visages. Entre le présent et les échos du passé, il ressuscite l’esprit d’une époque, le souffle d’un quartier, l’ombre d’un cinéma disparu, les vibrations d’un groupe mythique, Les Plays-Boys, et les murmures d’une Batna oubliée.

Derrière la caméra, c’est l’enfant de la ville qui revient sur ses pas, pour transmettre avant qu’il ne soit trop tard. À l’occasion de l’avant-première bouleversante à la Cinémathèque de Batna, Le Matin d’Algérie s’est entretenu avec le réalisateur, entre tendresse, lucidité, colère douce et humour intact. Une parole rare, vibrante, comme un accord de guitare qu’on croyait éteint.

Le Matin d’Algérie : pourquoi avoir choisi ce titre si direct, si intime : « Batna que je t’aime » ? Est-ce une déclaration d’amour, une nostalgie, ou une promesse à la ville ?

Djamel Lakehal : C’est très simple : au-delà de servir de clairon qui déchire le voile de l’intime, nous y sommes allés comme des rockeurs, frontalement. Plus sérieusement, c’est Nabil qui m’a soufflé l’idée en reprenant le fameux morceau de Johnny Hallyday : « Que je t’aime, que je t’aime ». Il l’a chanté pendant les répétitions, puis lors du concert. J’ai ressenti une émotion profonde en l’entendant fredonner les couplets avec Lazhar, cinquante ans plus tard… Tout cela dégageait une sincérité inégalable ; ses yeux en pétillaient d’émotion. Mais finalement, le vrai titre du film devrait être « Back to Town ».

Le Matin d’Algérie : Le film est porté par une forte charge émotionnelle et mémorielle. Quelle a été l’étincelle initiale qui vous a poussé à revenir, par l’image, sur cette Batna d’hier et d’aujourd’hui ?

Djamel Lakehal : C’est drôle, avec le temps, au lieu de m’assagir et de respecter mon âge, comme me le disait un collègue, il suffit d’un rien pour que je tourne au quart de tour. Ce « rien », difficile à croire, c’est au détour d’un banal post Facebook de Lazhar, le chef d’orchestre, qui publiait pour la énième fois une photo en noir et blanc de ses amis. En un instant, je lui ai proposé de faire un film. « Pourquoi pas », avait-il répondu. Et Hamid Meziane a renchéri : « C’est une très bonne idée. » J’ai mordu à mon propre appât. Seul souci : quand je donne ma parole, c’est gravé dans le marbre. Jusqu’alors, c’était en tant que producteur seulement, jamais en tant que réalisateur… Un fait qui s’est ensuite imposé à moi, ou presque.

Le Matin d’Algérie : Vous mettez à l’honneur le groupe mythique des années 70-80, les Plays-Boys. Quelle place occupaient-ils dans le paysage culturel de l’époque, et pourquoi leur redonner voix et présence aujourd’hui ?

Djamel Lakehal : Ils occupaient sans aucun doute une place particulière, car le répertoire proposé était clairement occidental, ce qui correspondait parfaitement à l’air du temps. Ils n’avaient pas d’enregistrements, ce qui montre qu’ils ne se prenaient pas la tête : ils s’amusaient, au vrai sens du terme, et ce n’est en aucun cas un jugement de valeur de ma part.

Deux éléments s’entremêlent par ailleurs lorsqu’il s’agit de leur redonner voix : d’une part, l’hommage que nous devons à Lazhar, qui a consacré sa vie à la musique et formé tant de jeunes à Batna. D’autre part, et c’est peut-être la dimension la plus importante à mes yeux, contrairement à d’autres villes du pays, le récit culturel à Batna reste essentiellement folklorique (avec tout le respect que je dois à notre musique ancestrale), coupé de la culture de son temps, voire de la culture dominante, telle que peuvent l’incarner Al Maalouf ou Al-Andaloussi. Or, il y a 60 ans, on inventait avec une batterie minimale dotée d’une caisse claire et une guitare plate bricolée pièce par pièce par un photographe amateur d’électronique. D’autres, comme Es’Saada, défiaient l’élite nationale du chaâbi avec des istikhbār égrenés sur une base de guitare électrique… Il fallait le faire ! Pendant un temps, Bouchenteche passait à la télévision, puis plus rien.

Pareil pour Nouari Nezar. Pour moi, la mémoire collective est essentielle à la construction d’une société. Elle doit se transmettre de génération en génération. Il fallait sortir cette histoire des discussions de café entre une poignée de connaisseurs pour la porter au grand jour. Tout cela doit rester vivant. Il faut savoir d’où l’on vient et qui étaient ces acteurs. Vous comprendrez alors pourquoi le mot « nostalgie » n’a pas sa place dans mon projet : il s’agit d’un besoin vital de transmettre avant qu’il ne soit trop tard. Avec le temps, les récits de café ont tendance à se confondre trop facilement avec les affabulations.

Le Matin d’Algérie : Batna est bien plus qu’un décor dans votre film : elle devient un personnage à part entière. Comment avez-vous pensé et construit cette présence vivante de la ville, entre ruelles, sons, quartiers et visages ?

Djamel Lakehal : Très juste… Ce fut un exercice particulièrement exigeant. Pour moi, Lazhar incarne tout ce qu’on aimerait voir à Batna : le sourire, la joie de vivre et, surtout, la générosité. Personne n’aurait pu tenir ce rôle — son propre rôle — avec autant de sincérité et d’engagement. Il s’est imposé naturellement au bout du fil rouge — les Play Boys — que j’ai tendu tout au long du film. Ensuite, pour donner davantage de substance au récit, il me fallait une matière plus culturelle que strictement folklorique : du texte, de la prose, du théâtre, du blues… Le tout en plusieurs langues — chaoui, batnéen, arabe, français, anglais — et à travers diverses nuances de peau et d’accent. C’est cette diversité qui compose le personnage vivant qu’on appelle « Batna », et que Nabil, comédien à la personnalité décapante, dit tant aimer.

Le Matin d’Algérie : On sent que vous accordez une grande importance à la dimension sonore : musiques, voix, ambiances… Peut-on parler d’un travail de mémoire à travers le son, autant que l’image ?

Djamel Lakehal : Qu’on le veuille ou non, une graine de folie sommeille en chacun de nous, prête à s’enflammer des deux bouts au moindre éclat sonore ou vocal. C’est viscéral, ça doit couler dans nos veines depuis la formation de nos majestueuses montagnes. Pour ce qui est de l’image, je dois avouer que je ne disposais pas des moyens nécessaires pour produire de la grande image ! Le tournage a connu beaucoup de ratés… Il fallait reconstruire, peindre, nettoyer les rues — une tâche colossale… Le nettoyage du hall du Regent m’a coûté trois jours de courses « administratives » folles et une déchirure au mollet. Par ailleurs, il reste très peu d’endroits à Batna qui ont gardé leur cachet d’origine… Quand on me demande en quoi notre petite bourgade a changé, je réponds que c’est à cause de la fermeture de ses trois cinémas…

Mes premiers souvenirs marquants remontent à la projection du Bon, la Brute et le Truand au début des années 70, devant le Casino… Un monde fou ! Je revois les avant-bras tatoués qui se mesuraient devant le guichet, au coin de la rue… de la glaise à fiction ! Combien de fois n’ai-je pas voulu écrire tout cela : quand mon cousin Hacene nous emmenait, mon frère Fouad et moi, de la cité rurale à travers les ruelles du quartier du Stand, voir un film, et que nous n’osions pas avancer jusqu’à ce que feu notre cousin Al-Amri Chouali — le Steve McQueen du quartier de l’abattoir, un blond aux yeux verts — vienne nous faire entrer comme des petits princes au milieu d’une foule déchainée. C’était le placeur du Casino. Il dessinait à la main les affiches des grands films westerns. Il est mort à 27 ans, poignardé dans une rixe à la lame, comme dans un Film ; notez la majuscule !

Le Matin d’Algérie : Votre film se distingue par sa narration fluide, simple, accessible, sans jargon académique. Est-ce un choix délibéré pour toucher le grand public, notamment les jeunes générations ?

Djamel Lakehal : On ne touche pas vraiment les gens avec de l’académisme… À défaut de pouvoir constituer des phrases simples et percutantes, beaucoup d’écrivains ont la fâcheuse tendance de renvoyer leurs lecteurs au dictionnaire, ou de les abreuver d’adjectifs pédants ; le meilleur moyen de les perdre, me direz-vous. C’est pareil pour le cinéma, même si, pour être franc, si je devais un jour refaire un film d’auteur traitant d’un thème moins ludique, mon approche serait fatalement différente.

Le Matin d’Algérie : . Le regard que vous portez sur les femmes, qu’elles soient artistes ou anonymes, est empreint de tendresse et de respect. Quelle place occupent-elles dans votre récit et dans la mémoire de Batna ?

Djamel Lakhal : La mémoire de cette ville me paraît étrangement masculine, comme si la moitié de son histoire n’existait pas, ou n’était condamnée qu’à suivre son ombre dans les cours et les patios. Ce qui est complètement faux ! En réalité, ce sont les femmes qui préservent les traditions : les récits oraux, les savoir-faire culinaires, les gestes du quotidien, l’esprit et l’ordre des cérémonies, etc. Je tenais absolument à ce que des figures féminines apparaissent dans le film. Il m’était tout simplement inconcevable de le réaliser sans elles. Ce n’était pas par crainte du fameux « que dira-t-on de nous ? », Mais c’était une affaire de conviction. Longtemps, j’ai courtisé une Batnéenne « pur jus », une femme au verbe rare, qui faisait résonner cette langue subtile et chantante — celle de mes grandes tantes, aujourd’hui presque éteinte. Je la voulais dans le film, pour qu’à travers sa voix, quelque chose de ce monde en train de s’effacer subsiste. Durant une année entière, j’ai tenté de la convaincre. En vain. À la fin, elle a déposé les armes. Heureusement, Lydia et Wissam ont surgi, lumineuses, pour porter cette parole avec une force et une fidélité bouleversantes.

Le Matin d’Algérie : Lors de l’avant-première à la Cinémathèque de Batna, les spectateurs ont réagi avec émotion : youyous, rires, larmes parfois… Que vous ont inspiré ces retours si spontanés et intenses ?

Djamel Lakhal : Ils m’ont tellement chargé d’émotion que, purée, je n’ai pas pu contenir les miennes lors du débat. C’était trop fort. Je sentais que je les avais touchés dans le mille. J’ai perçu en eux le désarroi de quelqu’un à qui sa famille manque terriblement. Batna manquait aux Batnéens. C’est à ce moment-là que j’ai compris que le film avait atteint son but. Avant même le début de la projection, un vieil homme appuyé sur une canne est venu s’asseoir à ma droite. Il m’a confié qu’il n’était pas entré dans cette salle mythique depuis quarante ans. À sa demande, je lui ai répondu que j’étais l’auteur du film. Il n’a rien dit, si ce n’est cette question simple : « Est-ce que ça va être long ? » À la fin du film, il a pleuré. Il m’a ensuite pris la main et y a déposé un baiser. Inutile de préciser que je suis monté sur scène pour le débat, aussi électrisé qu’un ciel des Caraïbes. Je profite de cette occasion pour remercier du fond du cœur le public batnéen, qui a été tout simplement merveilleux.

Le Matin d’Algérie : À travers ce film, vous montrez que le cinéma peut aussi être un outil de transmission de la mémoire populaire, souvent oubliée. Quel rôle donnez-vous au cinéma dans ce travail de mémoire ?

Djamel Lakehal : Le cinéma est un puissant vecteur d’émotion et de réflexion. La littérature, y compris le théâtre, en est un autre, mais la lecture est malheureusement en perte de vitesse. Chaque citoyen algérien est capable de citer trois ou quatre films qui l’ont marqué (et marqué tout le monde pareillement), mais très peu pourraient en dire autant à propos des livres. Je garde toutefois espoir dans le théâtre…

Le Matin d’Algérie : Vous filmez Batna comme un pont entre les générations, entre le passé et le futur. Quel avenir espérez-vous pour cette ville, et pour les jeunes qui y vivent aujourd’hui ?

Djamel Lakehal : J’espère qu’un jour sera enfin pris un arrêté ministériel qui limite l’extension de la ville dans tous les sens. Il ne faut plus toucher aux terres agricoles environnantes, sinon cela deviendra invivable. Il est essentiel que la société civile s’émancipe davantage et réclame ce qui lui revient de droit : recenser les quelques sites encore préservés, tenter de les protéger et en faire des lieux de rencontre, de création et de culture. J’ai déjà évoqué (sur les réseaux sociaux) l’idée de créer une « Association des Amis de l’Hôtel d’Orient », que je rêve de voir naître un jour, pour défendre ce patrimoine et le sauver des pelleteuses. En m’adressant aux jeunes, je voudrais leur dire qu’une ville est comme une famille : une extension vivante et organique de la communauté. Il faut d’abord lui donner, avant même de penser à lui prendre. Elle saura, alors, se montrer généreuse.

Le Matin d’Algérie : Après cette avant-première réussie à Batna, quels sont vos projets pour faire voyager le film ? D’autres projections sont-elles prévues ailleurs en Algérie ou à l’international ?

Djamel Lakehal : Si tout se passe bien, le film sera diffusé dans le circuit national des cinémathèques, qui compte 15 salles. J’essaierai également de le présenter dans des festivals, que ce soit dans le pays ou à l’étranger, mais dans une version moins « batnéenne » et plus universelle.

Entretien réalisé par Djamal Guettala

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Rien n’est plus visible que ton absence, Boualem !

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Boualem Sansal
L'écrivain Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison

Cette citation de Jacques Prévert « Quand la  vérité n’est pas libre ,la liberté n’est pas vraie» les poursuivra pour longtemps, aussi longtemps qu’ils régneront comme des faiseurs de geôles  parmi  les hommes libres, aussi longtemps qu’ils érigeront des murs entre nous et le monde libre.

La sentence prononcée contre Boualem Sansal était déjà connue bien avant cette parodie de procès à la stalinienne. Son sort, entre les quatre murs de la prison de Koléa, avait été dicté publiquement par l’illégitime Tebboune.

Tout le monde garde en mémoire de l’infâme compagne médiatique menée contre lui, l’accablant de tous les maux : le traitre, le sioniste, le juif, le collabo…  jusqu’à exhumer les os de sa parentèle pour le salir, pour faire de lui un pestiféré, sans lien de sang , sans lignée, lui qui a toujours refusé les lignes macabres de la déshumanisation et ceux qui les dessinent .

C’était la profession de foi de Tebboune, devant un parterre d’hommes qui se couchent, que Boualem ne sortira pas de prison, que son incarcération arbitraire est le résultat d’une crise profonde qui secoue les arcanes du pouvoir. Un pouvoir qui n’a d’autres issues, pour assurer sa longévité, aujourd’hui comme hier, que de se tourner vers la rente mémorielle, les fondements truffées d’une identité nationale falsifiée, une cause palestinienne minée par l’emprise mortifère d’un Hamas génocidaire, l’intégrité territoriale qui s’arrête aux frontières des gisements de pétrole et de gaz, devenues propriétés privées de  la mafia politico-militaire et des puissances étrangères.

Mais face à ce déluge d’avanies, rien n’est plus visible que ton absence, Boualem! Rien n’est plus criard que ce que tu as écrit et écriras encore, Boualem. Rien n’est plus juste que ton refus sans langue de bois de cette islamisation effrénée du monde libre, pendant que d’autres, notamment de gauche, en France comme en Algérie, se complaisent et s’accommodent de la bête immonde, Boualem.

Ta vérité est libre, Boualem, tout comme celle de Djaout et Mekbel avant toi, assassinés par les islamistes sous l’œil complice du pouvoir militaire d’Alger.  Ton combat est juste, Boualem, tout comme celui de Katia Bengana et de Amel Zennoune, refusant le diktat du terrorisme islamiste pendant la guerre civile en Algérie. Tes écrits font peur parce qu’ils mettent à nue leurs mensonges et dissèquent leurs alibis, Boualem!  Parce qu’on te lisant, ils se brulent les yeux, Boualem!

A l’instar de tous les détenus d’opinions qui croupissent dans les geôles d’Alger, t’es devenu l’étendard qui brise l’omerta sur la violente répression qui s’abat sur toutes les voix qui s’élèvent contre l’injustice , Boualem!

Tu es de ces auteurs qui ne prétendent pas trouver des réponses aux maux qui mettent en péril le monde libre, mais qui savent écrire, de la façon la plus incisive, la plus juste, ce qui rend possible leur existence. Tu dois le savoir, Boualem, que ce qui est considéré comme une trahison dans le pays qu’une certaine France voit comme la Mecque des libertés, est l’antithèse de ce que nous désirons vivre dans ce pays aux prises avec les nouveaux geôliers de la colonisation post-indépendance.

Tu dois le savoir, Boualem, qu’aucune force réactionnaire ne peut étouffer une pensée libre. Qu’un écrivain des lumières ne peut mourir, Boualem !

Mohand Ouabdelkader

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Ass-a, d ass-nni n « Taḥya Lǧazayer ! »

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Armée des frontières
Ben Bella, Boumediene, Khider et Bitat en été 1962.

Ass-nni n 5 yulyu 1962, nella di taddart, nessuli i tikkelt tamezwarut annay/taâllamt n tmurt n Lezzayer deg umraḥ n tala. 

Tameddit, usan-d yemjahden, wten abarud di tejmaât ɣer igenni, s lmatrayuzat d-innulfan ussan-nni, « Mat chinoise ».

Niqal, numen tefra lgirra…

Izzi-d useggas… tebda lgirra nniḍen. Laâsker n Ben Bella kecmen-d tamurt, ifergan-nni n ubarbelli i d-izzin i temdint uɣalen-d ɣer imukan-nsen, iserdasen n ANP bedden di tebbura n temdint, imilisen tezzin d axatel di tzerbatin, iserdasen n PM (Police Militaire) teddun d adar, win d-ikkan gar-asen ad t-wten s tdebbuzin-nsen, ad t-seglilzen, d amɣar neɣ d tameṭṭut !

Tuɣal-d lgirra tis snat !

D asaru yeɣmin deg uqerru n uqcic ameẓyan, d aktay ur ntekkes.

Ass-a, d ass n 5 di yulyu 2025, 63 iseggasen deffir wass-nni deg nessuli annay n waggur d yitri. Acu i d-iqqimen ?

Deffir 1962, mačči d tudert i sarmen Izzayriyen deg iseggasen-nni n tmara, n ṭṭrad d yal tawaɣit, maca yekkes wugur ameqqran, tekkes temhersa/listiaâmer ɣef tmurt.

Akken bɣun ilin wuguren : adabu n néo-FLN n usekkak, adabu n laâsker n berra i d-ikecmen s ubarud akked idammen si Merruk d Tunes, imilisen n Ben Bella akked Boumediène, tawaɣit n « arabisation » n Ahmed Taleb Ibrahimi akked wid d-irnan deffir-s, asalu n nnger n « réforme agraire n usekkak akked industrie industrialisante » n icabcaqen, aselqem n txunit akked taârabt-tinneslemt i d-irnan 10 iseggasen n ṭṭrad mgal Izzayriyen… akken bɣun sberken tudert n Izzayriyen, maca ugur ameqqran ikkes, tamurt n Lezzayer ur telli ddaw udabu n ukulun !

Akken bɣun ilin wuguren, ur izmir yiwen ad iqren ‘’war tudert’’ n ddaw tamhersa/listiaâmer akked tin n Lezzayer tilellit.

Issefk ad teddukel tmuɣli ɣer yiswi yellan ɣer sdat : ad tezdi tmurt n Lezzayer akked tmura yellan idisan-is (Merruk, Tunes, Libya, Muritanya), acku deg umezruy-nneɣ, d yiwet tmurt, d tin ɣef immut Yugerten di tesraft n Tullianum di Roma.

Ma teddukel tmurt, uguren n kra n ijinariliyen, n tedbelt/administration n « bureaucratie », akked twekka n ixuniyen, azekka ad negren wakali. Ad d-ildi ubrid ɣer wubdis/luḍa n tmeddurt di tlelli. D asirem… d tasertit n usirem.

Annay amaziɣ innulfa-d, ibedd ass-a d assaɣ idis n wannay n waggur d yitri, zun d gma-s, d akniwen, d azamul i tikli deg ubrid n umezruy, ɣer yimal n Tamazɣa. 

Mohia inna-d awal, ɣas s ttiha, maca yufa-t-id, iwata : di 1962, « Teffeɣ Fransa, tekcem-d Lezzayer » !

Aumer U Lamara 

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