2 avril 2025
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France-Algérie : entre détente fragile et agitations extrémistes

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France Algérie

Alors que les relations entre l’Algérie et la France amorcent un lent réchauffement, des tensions persistent, attisées par les courants extrémistes des deux rives de la Méditerranée.

Dans un entretien diffusé à la télévision algérienne, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune a tenté d’apaiser les tensions en qualifiant la situation politique en France de « brouhaha » et en insistant sur le fait que ses relations avec Emmanuel Macron demeuraient son seul «point de repère ».

Tebboune a reconnu un « moment d’incompréhension » entre les deux pays, mais a affirmé que tout différend devait être réglé directement avec le président français ou son ministre des Affaires étrangères. Dans ce cadre, une visite de Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, en Algérie est envisagée.

L’extrême droite française monte au créneau

Toutefois, ce début de normalisation ne fait pas l’unanimité. En France, les voix de l’extrême droite se font entendre pour dénoncer tout rapprochement avec Alger. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a ainsi pris la parole sur BFMTV pour exiger une réponse plus ferme face à l’Algérie. Voire ! Le jeune Bardella a ressassé, avec cynisme les vieilles lunes de Retailleau et de l’arrière-ban extrême droitière.

Fidèle à son discours anti-immigration, il a appelé à la suppression des accords de 1968, qui encadrent le statut des Algériens en France, et à la suspension de l’aide au développement destinée à l’Algérie. Il a également critiqué la coopération européenne en matière de gestion de l’eau avec Alger, estimant que cette aide était injustifiée au regard des difficultés rencontrées dans les territoires d’outre-mer français.

En Algérie, la nébuleuse islamo-nationaliste en embuscade 

De l’autre côté de la Méditerranée, les factions nationalistes et islamistes algériennes, opposées à tout rapprochement avec Paris, s’agitent également. L’Assemblée populaire nationale (APN), dominée par ces courants, a annoncé la création d’une commission parlementaire chargée d’élaborer un projet de loi criminalisant le colonialisme français. Cette initiative intervient alors même que le président Tebboune exprime sa volonté d’apaiser les tensions avec la France, ce qui souligne les divisions internes en Algérie sur la question des relations franco-algériennes. Ces nationalistes de la 25e heure se piquent de patriotisme et veulent torpiller tout apaisement retrouvé.

Une réconciliation sous pression

Si les deux gouvernements semblent enclins à renouer un dialogue plus apaisé, les oppositions idéologiques restent vives. En France, l’extrême droite instrumentalise le dossier algérien à des fins électoralistes, tandis qu’en Algérie, les tenants d’un nationalisme intransigeant entendent maintenir une ligne dure face à Paris. Dans ce contexte, la reprise d’un dialogue constructif entre les deux pays reste fragile et sous la menace constante des surenchères politiques nourries par les extrêmes. 

Ces deux courants revanchards se moquent souverainement du devenir de millions d’Algériens en France, de la proximité géographique, économique et historique des deux pays.

Samia Naït Iqbal

Etats-Unis : un journaliste reçoit par erreur des documents ultra-confidentiels

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Porte-avions américain.
Porte-avions américain.

Le rédacteur en chef du magazine « The Atlantic » dit avoir été inclus par erreur dans un groupe de discussions réunissant de très hauts responsables, dont le chef de la diplomatie américaine, le ministre de la Défense, le vice-président et le patron de la CIA.

Un journaliste dans une boucle d’échanges avec le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance, plusieurs ministres et le patron de la CIA… La Maison Blanche a confirmé, lundi 24 mars, que le rédacteur en chef du magazine The Atlantic avait été inclus par erreur dans un groupe de discussion ultra-confidentiel de hauts responsables américains, où des frappes visant les houthis au Yémen ont été discutées plusieurs heures avant d’être lancées. « Il semble pour l’instant que la chaîne de messages dont fait état l’article soit authentique et nous cherchons à savoir comment un numéro a été ajouté par erreur », a précisé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Brian Hugues.

Un peu plus tôt, le journaliste Jeffrey Goldberg avait révélé, dans un article publié par sa rédaction, avoir reçu à l’avance, via la messagerie Signal, le plan d’attaque détaillé des raids menés le 15 mars par les Américains contre ce groupe de rebelles du Yémen. « Deux heures avant l’explosion des premières bombes, je savais que l’attaque était imminente, écrit-il notamment. Je le savais parce que Pete Hegseth, le secrétaire à la Défense, m’avait envoyé le plan de guerre par SMS à 11h44. Ce plan comprenait des informations précises sur les armements, les cibles et le calendrier. »

Jeffrey Goldberg dit avoir accepté une demande de connexion de la part d’un utilisateur nommé Michael Waltz, sans savoir, dans un premier temps, s’il s’agissait bien du conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. Il a ensuite été ajouté à un groupe consacré aux discussions sur les houthis, dont étaient membres 18 personnes au total, dont, selon lui, le chef de la diplomatie Marco Rubio, le vice-président JD Vance et le patron de la CIA John Ratcliffe. « J’avais de sérieux doutes quant à l’existence de ce groupe de messagerie, car je ne pouvais pas croire que les responsables de la sécurité nationale des États-Unis puissent communiquer sur Signal au sujet de plans de guerre imminents », écrit-il.

« Jamais vu de faille comme celle-ci »

Le matin des frappes, le journaliste dit avoir consulté plusieurs nouveaux messages. « Pour illustrer l’imprudence choquante de cette conversation sur Signal, je dirai que l’un d’eux contenait des détails opérationnels sur les frappes à venir au Yémen, notamment sur les cibles, les armes que les États-Unis allaient déployer et le séquençage des attaques. » Jeffrey Goldberg en est resté coi, d’autant que l’application Signal n’a pas été approuvée pour le partage d’informations classifiées par le gouvernement américain, qui dispose de ses propres systèmes à cet effet. « Je n’ai jamais vu une faille de sécurité comme celle-ci », assure ce journaliste chevronné.

Donald Trump, pour sa part, a affirmé ne « rien savoir » de cette divulgation accidentelle à un journaliste d’informations ultraconfidentielles. « Vous m’en parlez pour la première fois », a répondu le président américain, interrogé par la presse sur cette affaire. Plusieurs personnalités démocrates ont déjà manifesté leur indignation. « Vous plaisantez, j’espère ? », a réagi Hillary Clinton, ancienne candidate à la présidentielle, sur la plateforme X. Le chef de la minorité démocrate au Sénat américain, Chuck Schumer, a lui qualifié de « débâcle » la divulgation accidentelle de plans militaires confidentiels et a appelé à une « enquête complète » sur l’affaire.

« C’est l’une des fuites de renseignement militaire les plus stupéfiantes que j’ai lues depuis très, très longtemps. »Chuck Schumer, chef de file des démocrates au Sénat

Ces frappes américaines ont fait 53 morts au Yémen, dont cinq enfants, et 98 blessés, selon un bilan dressé par le ministère de la Santé des rebelles. Washington, de son côté, a déclaré avoir tué dans ces bombardements plusieurs chefs des houthis, qui ont multiplié les attaques contre Israël et contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, en soutien au Hamas.

Francetvinfos/AFP

Nigeria/troubles : l’état d’urgence décrété dans l’État de Rivers

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Le Président Bola Ahmed Tinubu

Au Nigeria, l’opinion est très divisée après la décision du président Bola Tinubu de déclarer l’état d’urgence dans l’État de Rivers – la principale région pétrolière du pays dont la capitale est Port Harcourt. Le chef de l’État nigérian a décidé, mardi 18 mars, de suspendre tous les élus de la région, suite à des mois de tension et de brouille entre le nouveau gouverneur de l’État, Siminalayi Fubara, et son prédécesseur, Nyesom Wike, accusé de vouloir maintenir son influence dans la région.

La décision du président Bola Tinubu est extrêmement critiquée et risque d’alimenter l’instabilité localement.

Plusieurs gouverneurs du Parti démocratique populaire (PDP), le principal parti d’opposition au Nigeria, ont déposé une plainte auprès de la Cour suprême pour contester la déclaration de l’état d’urgence, par le président Bola Tinubu dans l’État de Rivers.

Ils affirment que le président n’a pas le pouvoir constitutionnel de suspendre un gouverneur et un vice-gouverneur élus démocratiquement. Ils soutiennent également que la nomination d’un administrateur unique, pour six mois, dans cette région, est inconstitutionnelle.

De nombreuses voix se sont élevées, ces derniers jours, pour dénoncer un « dangereux précédent ». Certains soupçonnent même le président Bola Tinubu de vouloir « imposer la paix » pour mieux reprendre le contrôle de l’État de Rivers et de ses ressources pétrolifères.

L’ancien gouverneur, Nyesom Wike, a beau être membre de l’opposition (PDP), il avait appuyé la candidature de Bola Tinubu lors de la présidentielle de 2023 et il a été nommé, peu après, ministre du Territoire de la capitale fédérale.

L’état d’urgence pourrait aussi avoir des conséquences sécuritaires dans cette région du delta du Niger où d’anciens groupes « militants » – très liés aux politiciens locaux – menacent encore régulièrement de saboter les infrastructures pétrolières.

Rfi

Le ministre de l’Industrie reçoit les représentants d’Astroweed pour un investissement en Algérie

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Des représentants d'Astroweed
Des représentants d'Astroweed en Algérie.

Dans le cadre de la politique de développement industriel adoptée par l’Algérie, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a reçu ce lundi au siège du ministère une délégation représentant la société  Astroweed, filiale de la marque américaine ENC, spécialisée dans la fabrication de bus et de camions.

Lors de cette rencontre, les représentants d’Astroweed ont souligné leur satisfaction quant à l’environnement général d’investissement en Algérie. Ils ont particulièrement mis en avant la nouvelle approche du ministère de l’Industrie dans le secteur de l’automobile, qui favorise l’implantation de nouveaux acteurs et encourage l’intégration locale.

Conscients des opportunités offertes par ce climat propice, les dirigeants de la société ont manifesté leur intention de lancer un projet industriel en Algérie, en accord avec la feuille de route établie par le ministère.

Un engagement pour l’intégration locale

Après avoir pris connaissance des détails du projet proposé par la délégation, le ministre de l’Industrie a insisté sur l’importance d’une forte intégration locale. Il a rappelé la nécessité d’utiliser le réseau national de fabricants de pièces détachées afin d’augmenter le taux d’incorporation des composants algériens dans la production finale.

Dans cette optique, M. Seifi Ghareeb a souligné l’importance d’un accompagnement efficace des fabricants locaux, notamment en matière de formation et de procédures d’accréditation. Cet accompagnement vise à garantir un transfert de savoir-faire et à assurer la conformité aux standards internationaux.

De leur côté, les représentants d’Astroweed ont réitéré leur engagement à mettre en œuvre un projet industriel de qualité, en parfaite adéquation avec la politique économique de l’État algérien. Ils ont affirmé leur volonté de respecter les exigences locales en matière de production et d’emploi, tout en contribuant au développement du secteur automobile en Algérie.

En conclusion de la réunion, le ministre de l’Industrie a appelé les investisseurs à accélérer les procédures nécessaires auprès des autorités compétentes afin de concrétiser rapidement le projet. Il a également réaffirmé la disponibilité du ministère à accompagner tous les industriels souhaitant s’implanter en Algérie, soulignant que les portes du ministère restent ouvertes aux fabricants engagés dans le développement du tissu industriel national.

Cet engagement du gouvernement s’inscrit dans une dynamique plus large visant à renforcer la production locale, à réduire la dépendance aux importations et à créer de nouvelles opportunités d’emploi pour les Algériens.

En attendant,  le marché automobile tarde à retrouver son envol. Le marché de l’occasion s’emballe, les prix atteignant des sommets vertigineux.

La rédaction

Oran : tensions entre le wali et l’AADL

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Samir Chibani
Le wali d'Oran Samir Chibani. Archive

Une vive polémique secoue actuellement la ville d’Oran, opposant le wali, Samir Chibani, à la direction de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL). Au cœur de cette controverse, des accusations de malfaçons et de dysfonctionnements dans la gestion de l’eau qui mettent en lumière les insuffisances dans la gestion des programmes de logements en Algérie.

Lors d’une récente visite au pôle urbain Ahmed Zabana de Misserghine, Samir Chibani n’a pas mâché ses mots. « Les conditions de vie des habitants du pôle urbain Ahmed-Zabana sont inacceptables. Les malfaçons et les fuites d’eau persistent, et il est impératif que des mesures soient prises pour y remédier, » a-t-il déclaré. Il a publiquement dénoncé la gestion de l’AADL, pointant du doigt des malfaçons et des fuites d’eau qui affectent gravement les habitants. Ces déclarations ont rapidement suscité des réactions, notamment de la part des résidents qui attendent depuis longtemps des solutions à leurs problèmes de logement.

En réponse à ces accusations, le directeur général de l’AADL, Riadh Gamdani, a fermement rejeté les critiques du wali d’Oran les qualifiant d’infondées. « Les accusations portées par le wali sont infondées. Nous avons respecté nos engagements, comme en témoigne le document officiel de remise des réservoirs d’eau daté du 10 octobre 2021 », a-t-il affirmé dans une vidéo posté sur les réseaux sociaux. Il a présenté un document officiel attestant de la remise des réservoirs d’eau à SEOR, la société qui gère la distribution et l’eau et l’entretien des canalisations, affirmant ainsi que l’agence a respecté ses engagements. 

Cette riposte a ajouté de l’huile sur le feu, alimentant les débats sur la responsabilité et la transparence dans la gestion des projets de logement.

La situation à Oran n’est malheureusement pas un cas isolé. À travers tout le pays, des problèmes similaires de gestion et de qualité des logements sociaux sont régulièrement signalés. Alors que des milliers de bénéficiaires attendent encore leurs appartements, la communication entre les autorités locales et les organismes responsables devient de plus en plus tendue.

De nombreux walis profitent de leurs visites sur le terrain pour humilier les responsables des entreprises chargées des réalisations. Ce spectacle, orchestré de manière délibérée pour donner l’illusion de responsabilité, masque mal le clientélisme qui régit l’attribution des marchés.

Cette polémique met en lumière le manque de sérieux dans le traitement et la résolution des problèmes quotidiens des citoyens qui permettent de garantir simplement des conditions de vie dignes.

Rabah Aït Abache

Mali : un défenseur des droits humains appelle à une réforme des services de renseignements

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Fama
Des soldats maliens après l'attaque du Jnim.

Au Mali, un défenseur des droits humains accuse la sécurité d’État – services de renseignements – de nombreuses arrestations extrajudiciaires. Souleymane Camara, Président du Réseau des Défenseurs des Droits Humains du Mali demande la judiciarisation de la branche des services de renseignements qui opèrent « enlèvements » et « arrestations » extrajudiciaires.

Le Président du Réseau des Défenseurs des Droits Humains du Mali, se dit inquiet face aux arrestations extrajudiciaires selon lui de plus en plus nombreuses dans le pays. Souleymane Camara : « Nous soutenons qu’un climat de terreur est en train de s’installer au Mali. Des véhicules sans immatriculations effectuent des arrestations sans mandat judiciaire et conduisent les personnes enlevées vers des destinations inconnues. »

Il pointe du doigt les services de renseignement du Mali, l’Agence nationale de sécurité d’État : « C’est l’œuvre de la sécurité d’État du Mali puisque les personnes victimes d’enlèvements, puis relâchées, l’ont toujours affirmés. »

Une réforme nécessaire

Différentes sources confirment des cas avérés de citoyens détenus sans jugement sur une longue durée dans les locaux des Services de renseignements. Le président du Réseau des Défenseurs des droits humains du Mali réclame un changement dans le fonctionnement de structure étatique qui a déjà notamment arrêté journalistes, activistes et hommes politiques.

« Aujourd’hui, il est plus que nécessaire de judiciariser ce service de renseignement du Mali pour éviter les abus et les fréquentes violations des droits de l’homme », déclare Souleymane Camara.

Afin de bien faire comprendre sa démarche, Souleymane Camara explique : « comme d’autres, j’aime mon pays. Je ne demande pas la dissolution de la sécurité d’État, mais sa réforme ».

Les violations des droits humains au Mali demeurent une préoccupation majeure, avec une escalade alarmante de la violence et de l’impunité ces dernières années. Le conflit armé qui sévit dans le pays a entraîné de graves exactions commises par toutes les parties impliquées, notamment les groupes armés, les forces gouvernementales et leurs alliés.

Les groupes djihadistes sèment la mort

Les groupes djihadistes tels que le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) et l’EIS (groupe État islamique au Sahara) sont responsables de nombreuses attaques contre les civils. En 2022, le GSIM a mené des assauts meurtriers dans plusieurs villages, causant des dizaines de morts parmi la population civile. Ces groupes se livrent également à des enlèvements, des pillages et des restrictions de mouvement, comme le siège de Tombouctou qui a forcé plus de 33 000 habitants à fuir.

Les Famas et les mercenaires Wagner tuent

Les forces armées maliennes et leurs partenaires étrangers sont accusés de graves violations du droit international humanitaire. Un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a révélé qu’environ 500 personnes avaient été sommairement exécutées et au moins 58 femmes violées lors d’une opération à Moura en mars 2022. D’autres incidents similaires ont été signalés, impliquant des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées et des tortures.

Les forces armées maliennes (FAMa) et les mercenaires du groupe Wagner sont accusés de graves violations des droits humains au Mali. Voici un résumé des principaux crimes rapportés. On peur rappeler le massacre de Moura (mars 2022) : 500 civils exécutés sommairement, dont des femmes et des enfants. 58 femmes et jeunes filles violéee. Les exactions dans des villages du centre du Mali (décembre 2022 – mars 2023) : Au moins 35 civils exécutés, dont des femmes et des enfants. Arrestations arbitraires, passages à tabac et pillages. Le massacre à Diabaly (mars 2022) : 38 personnes tuées, principalement des Peuls.

Les exécutions extrajudiciaires à Danguèrè Wotoro (mars 2022) : Au moins 35 suspects tués, corps calcinés retrouvés. Ces crimes, commis sous couvert d’opérations antiterroristes comme le revendiquent la junte militaire malienne, pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité selon l’ONU.

Violences sexuelles et discrimination

Les violences sexuelles liées au conflit sont particulièrement préoccupantes. L’ONU a recensé 470 cas de violences sexuelles entre janvier et mars 2022, dont 51 liés au conflit. Les victimes sont principalement des femmes et des filles, certaines âgées d’à peine 12 ans.

La discrimination fondée sur l’emploi et l’ascendance reste répandue, avec des pratiques d’esclavage par ascendance toujours en vigueur. Bien que des condamnations aient été prononcées dans certaines affaires, l’impunité demeure un problème majeur.

Impunité et défis pour la justice

La junte malienne soutient mordicus que tous ces massacres n’en sont pas, arguant une lutte antiterroriste et la sécurité des Maliens.  La MINUSMA a enregistré une augmentation significative des violations des droits de l’homme, avec 617 atteintes documentées au premier semestre 2021, soit une hausse de 37% par rapport à la période précédente.

La rédaction/RFI

Offre Aïd d’Air Algérie : frustration des Algériens de l’étranger

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Air Algérie

Le 23 mars 2025, Air Algérie a annoncé, par le biais d’un communiqué, une offre spéciale « Aïd » visant à faciliter le déplacement des Algériens résidant à l’étranger à l’occasion de l’Aïd El-Fitr.

Suite aux instructions de Tebboune, cette offre propose une réduction de 40 % sur les tarifs des billets des vols internationaux à destination de l’Algérie, ainsi qu’un rabais supplémentaire de 33 % pour les mineurs.

La période de réservation s’étend du 23 mars au 1er avril 2025, pour des voyages programmés entre le 26 mars et le 6 avril 2025.

Cependant, dès l’annonce de cette offre, de nombreux membres de la diaspora ont rencontré des difficultés pour en bénéficier.

Plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux et forums en ligne font état d’une indisponibilité quasi totale des billets aux tarifs promotionnels. Les rares billets encore disponibles sont affichés à des prix dépassant les 400 euros pour un voyage Paris-Alger  du 30 mars au 4 avril, bien au-delà des attentes suscitées par l’annonce de la réduction.

Cette situation a engendré une vague de mécontentement parmi les Algériens de l’étranger, qui estiment que l’offre a été annoncée sans préparation suffisante. Ce n’est pas la première fois que des offres promotionnelles d’Air Algérie suscitent des critiques. Par le passé, des promotions similaires avaient déjà été pointées du doigt pour leur manque de disponibilité réelle et des tarifs jugés excessifs, malgré les annonces de réductions.

Rabah Aït Abache

Les réalités galopent alors que les idées trottinent….

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Boualem Sansal

L’un de mes amis rencontré au Honduras qui après une jeunesse riche d’aventures entre la Russie, la Chine, le Nicaragua et le Moyen-Orient, revint dans son pays comme analyste politique et finit ministre de l’Intérieur, avait coutume de dire devant des problèmes complexes “les réalités  galopent alors que les idées trottinent.”

Cette métaphore est une manière de dire que les évènements se déroulent à une vitesse et à un rythme très différents des analyses et des convictions politiques ou encore que la vie avance beaucoup plus rapidement qu’on se l’imagine. C’est ce que nous sommes en train de vivre en Europe avec l’Ukraine, et plus spécifiquement entre l’Algérie et la France où les événements se succèdent avec une dynamique turbulente, compliquée, changeante, oscillante et confuse qui transforme les meilleurs analystes en de simples spectateurs.

Ainsi, entre 2017 et 2025, l’Algérie et la France représentées par leurs Présidents respectifs qui se proposaient de parvenir à une réconciliation des mémoires, après 132 ans de colonisation, sont parvenues en quelques mois à se retrouver dans le plus grave des conflits depuis 1962.

L’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal sous prétexte de l’article 87 bis du code pénal algérien, est une décision absurde, transformée en farce qui a provoqué l’escalade conflictuelle du problème des OQTF.

Boualem Sansal est  accusé “d’atteinte à l’unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l’économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité  du pays.”

Sur les réseaux sociaux déchaînés, une partie de ses compatriotes l’accuse de traîtrise au profit de la France ou du Maroc et, en France, la diaspora est plutôt silencieuse par peur d’un régime capable  de le priver  de son avocat parce que celui-ci est Juif et que Boualem Sansal refuse d’en changer malgré les  pressions du parquet. Boualem Sansal s’est donc défendu tout seul, avec cette phrase:

“Je n’ai rien voulu faire contre mon pays, je n’ai fait qu’exprimer une opinion.”

Une opinion ne mérite pas un procès et des insultes. C’est un droit fondamental dans toutes les démocraties. L’opinion de ce grand écrivain qui lutte contre la dictature et l’islamisme doit être respectée, tout comme doit l’être celle d’ Ahmed Lahlou, cet essayiste marocain  qui s’exprime sur l’Histoire de son pays avec une retenue et un talent qui pourraient servir de modèle dans bien des débats :

  En définitive, ce ne sont pas les frontières de l’Algérie et du Maroc qui sont reconnues par les instances internationales qui posent problème. C’est la décision abjecte du régime algérien qui a requis dix ans de prison contre un écrivain malade d’un cancer pour avoir exprimé son opinion et pour pouvoir faire pression sur la France. Malheureusement, Boualem Sansal n’est pas un cas isolé. Le 10 décembre 2024  le journal électronique Le Matin d’Algérie  a publié une liste non exhaustive de 215 détenus d’opinion.

Boualem Sansal étant français, le Gouvernement et le Président de la République le défendent  comme ils défendent tout citoyen français et ils le font, comme d’habitude, dans l’ombre. Alors sachons qu’ il  y a un  fil rouge qui traverse l’aiguille et transmet de la cohérence aux deux parties. La crise, comme toujours, a besoin d’une sortie et le problème d’une solution. La sortie et la solution ne sont pas synonymes et ne coïncident pas nécessairement dans le temps et dans l’espace. 

Pour être rapide et viable, la sortie doit avoir au moins quelques éléments de solution comme le seraient, d’un côté l’accueil de quelques OQTF dangereux et la libération de Boualem Sansal,  de l’autre la mise à l’écart de certains hommes politiques qui confondent le service de la République avec la propagande de leurs idées.

 Je ne pense pas qu’aujourd’hui les tambours nous appellent à accentuer la rupture entre l’Algérie et la France qui peut renforcer un pouvoir délabré et desservir l’avenir de Boualem Sansal. Sachons attendre un peu. 

Emile Martinez

Cherif Mellal : 21e jour de grève de la faim

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Cherif Mellal

En détention depuis le 19 janvier 2023, Chérif Mellal observe une grève de la faim depuis le 03 mars 2025, indique Me Fetta Sadat. Il est à son 21e jour.

Dans son communiqué rendu public tous les jours Me Fetta Sadat rapporte : « Une condamnation à une peine de 04 ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed en date du 23 octobre 2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025 ».

Il y a près de 240 prisonniers d’opinion en Algérie. Un nombre indéterminé d’autres sont sous le coup d’interdiction de quitter le territoire national.

La rédaction

Mémoire et vérités cachées : l’Algérie vue par un témoin de la guerre

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Soldat armée française

La guerre d’Algérie, un conflit qui a marqué profondément les deux pays, la France et l’Algérie, reste un sujet délicat, souvent déformé par des idéologies et des récits biaisés. Dans La Guerre d’Algérie : Sebabna et les Aurès, Jean-Louis H. Dupré, témoin direct de ces événements tragiques, s’engage à rétablir une vérité enfouie sous des couches de mythes et de récits manipulés.

Ce livre n’est pas une simple chronique, mais un témoignage brut, nourri de souvenirs intimes et d’une analyse historique précise. En interrogeant les zones d’ombre du passé et en confrontant des mémoires divergentes, Dupré nous invite à une réflexion poignante sur la mémoire collective et les blessures non cicatrisées de l’Histoire. À travers son regard, l’histoire de la guerre d’Algérie se dévoile sous un angle souvent négligé : celui du soldat français, confronté à des réalités que les discours officiels n’ont pas su ou voulu entendre.

Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire La Guerre d’Algérie : Sebabna et les Aurès aujourd’hui ?

Jean-Louis H. Dupré : Je le précise dans les premières pages : je déteste les racontars, et mon livre en donne de nombreux exemples. Trop de personnes, heureuses d’avoir un micro, en profitent pour dire ce qui n’est pas. En particulier sur le thème de la torture, où l’on entend souvent dire que tous les appelés l’auraient pratiquée, ce qui est totalement faux. Cette fausse information est malheureusement ancrée dans la mémoire des jeunes générations, et j’ai voulu la combattre. Par ailleurs, les souvenirs que je garde de cette période méritaient, je crois, d’être mis en forme et publiés, afin de contrer les élucubrations de certains pseudo-historiens dont le seul objectif semble être de détruire notre mémoire. Tout ce que j’ai écrit, je l’ai vécu. Rien d’autre.

Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous structuré votre récit entre témoignage personnel et analyse historique ?

Jean-LHD: J’ai structuré mon livre de manière assez simple, en suivant mon propre parcours depuis mon incorporation, tout en y intégrant des recherches historiques factuelles. Le récit suit la progression de mon engagement en tant que fusilier-marin commando.

Le Matin d’Algérie : Aviez-vous des appréhensions avant de publier ce livre, sachant que la guerre d’Algérie reste un sujet sensible ?

Jean-Louis H. Dupré : Je n’avais aucune appréhension, puisque je ne décris que la réalité telle que je l’ai vécue, partagée avec mes camarades. Bien sûr, les vérités peuvent être différentes selon le point de vue : si vous interrogiez les fellaghas, comme nous les appelions, ils auraient certainement une autre vision des événements. Beaucoup d’entre eux ont donné leur vie pour leur pays, en combattant pour leur liberté.

Le Matin d’Algérie : Vous dites avoir participé à cette guerre « malgré vous ». Comment avez-vous vécu cette période en tant qu’appelé ?

Jean-Louis H. Dupré : Quand je dis « à mon corps défendant », c’est une évidence. Dès notre arrivée dans ce pays magnifique, nous avons vite compris que nous n’avions rien à y faire. Officiellement, il ne s’agissait pas d’une guerre, mais d’un maintien de l’ordre, puis d’une pacification, puis d’opérations militaires… Nous avons fini par comprendre que nos gouvernants, une fois de plus, n’avaient rien compris. La conscription était obligatoire, nul n’y échappait. Pour ma part, j’y voyais aussi l’opportunité de découvrir de nouveaux horizons. En 1958, ni la radio ni les journaux n’avaient le poids qu’ils ont aujourd’hui, et la télévision ne comptait qu’une seule chaîne. Notre vision politique était donc très limitée. J’ai vécu cette période en découvrant à la fois le courage de nos adversaires et la fraternité des armes. Avoir 20 ans, même dans les djebels, c’était une expérience intense, alliant dépassement de soi et émerveillement face aux paysages grandioses que nous parcourions à pied pendant des semaines. La Corniche kabyle et Tipaza restent pour moi des souvenirs marquants. Ma chance, si l’on peut dire, fut de ne pas être confiné sur un piton, mais de participer à des opérations de terrain.

Le Matin d’Algérie : Pourquoi avoir choisi de vous concentrer sur la région des Aurès ? Quelle importance avait-elle dans le conflit ?

Jean-Louis H. Dupré : Je me suis concentré sur les Aurès car cette région fut le théâtre d’affrontements parmi les plus violents. Mon unité de la DBFM y a participé à plusieurs opérations majeures (Jumelles, Étincelles, Pierres précieuses). C’est aussi dans cette zone que la rébellion, pour reprendre le langage de l’époque, était la plus organisée et la plus dangereuse pour nous.

Le Matin d’Algérie : Vous évoquez la « réécriture erronée » de cette guerre. Quels aspects de l’histoire ont, selon vous, été occultés ou déformés ?

Jean-Louis H. Dupré : Aujourd’hui, c’est clair : une partie du monde politique souffle sans cesse sur les braises de la mémoire, notamment ceux qui ont utilisé l’armée à des fins politiques et ont tenté de la pousser vers le déshonneur. À travers des films et des émissions, on propage des contre-vérités que je réprouve. Ayant moi-même recherché mon père sur la liste des prisonniers français de la guerre de 1940, j’ai découvert la présence massive de soldats portant des noms comme Ahmed, Mohamed, ou d’autres d’origine maghrébine, sénégalaise, etc. Ces hommes avaient déjà combattu en 1914-1918. Après tant de sacrifices, nos gouvernants auraient dû leur accorder l’indépendance bien plus tôt, au lieu de s’enfoncer dans cette guerre. La guerre d’Algérie, mal préparée, mal pensée et mal organisée, ne pouvait que mal se terminer.

Le Matin d’Algérie : Vous mentionnez l’affaire Djamila Boupacha. Pourquoi estimez-vous qu’elle a été instrumentalisée politiquement ?

Jean-Louis H. Dupré : Effectivement, j’ai évoqué ce drame, ce nom que je viens de voir sur la dernière page de la couverture. En lisant le livre de Gisèle Halimi, elle cite un haut fonctionnaire, dont j’ai oublié le nom, qui, lors d’une entrevue, lui a dit : « Après tout, ce ne devait pas être si terrible puisqu’elle est toujours en vie. » Cet aveu de responsabilité est encore plus grave que ceux qui ont infligé ces traitements horribles, car celui-là agissait sur ordre. J’avais noté son nom pour le faire passer à la postérité de l’ignominie, mais il me faudrait retrouver le livre et le relire. Je crois qu’approcher un drame de cette nature ne serait peut-être pas approprié, surtout que de très grandes personnalités comme Simone de Beauvoir, Pablo Picasso, Geneviève de Gaulle, Simone Veil, et l’avocat Vergès ont déjà tant écrit à son sujet. D’autant que je cite ce proverbe arabe : « À celui qui dit la vérité, offre-lui un cheval pour qu’il s’enfuie au galop. »

Le Matin d’Algérie : Le titre de votre livre mentionne « Sebabna », un lieu peu connu. Pourquoi l’avoir inclus ?

Jean-Louis H. Dupré : Sebabna est un fort isolé, situé sur le barrage électrifié destiné à empêcher les passages en provenance du Maroc. Plusieurs forts jalonnaient ce barrage, mais après cette brève mention dans notre échange, ce lieu retombera probablement dans l’oubli.

Le Matin d’Algérie : La France et l’Algérie ont-elles encore du mal à affronter leur mémoire commune ?

Jean-Louis H. Dupré : À l’évidence, oui. L’Allemagne et la France, qui se sont affrontées avec bien plus de pertes humaines, ont réussi à faire la paix. Pourquoi pas nous ? Du côté algérien, les raisons m’échappent. Du côté français, le wokisme fait des ravages en jugeant des événements anciens avec les yeux d’aujourd’hui.

Le Matin d’Algérie : Que pensez-vous de l’enseignement de la guerre d’Algérie aujourd’hui ?

Jean-Louis H. Dupré : Hélas, nos deux pays ne transmettent pas la même histoire. En France, une forme de culpabilité excessive conduit à une dramatisation des rapports. Il faudra sans doute des décennies, voire des siècles, pour apaiser cette mémoire.

Le Matin d’Algérie : Espérez-vous apporter une nouvelle lecture du conflit ou simplement rétablir certains faits ?

Jean-Louis H. Dupré : Ni l’un ni l’autre. J’ai seulement voulu partager mes souvenirs et, peut-être, laisser une trace pour mes proches.

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot pour ceux qui hésitent encore à lire La Guerre d’Algérie : Sebabna et les Aurès ?

Jean-Louis H. Dupré : Le sujet n’est plus d’actualité, et pourtant l’Histoire semble se répéter…

Djamal Guettala

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