3 mai 2024
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Un Jour de la Terre encore plus utile ?

Bien qu’il montre déjà que la population mondiale est prête à poser des actions pour améliorer la planète, le Jour de la Terre pourrait engendrer plus d’actions positives pour diminuer la dette environnementale et l’utilisation des énergies fossiles, l’angle mort de la COP29.

Au niveau mondial, le 22 avril marque le Jour de la Terre. Tenu pour la première fois en 1970, il est devenu le symbole de la prise de conscience des défis environnementaux que notre planète doit confronter à l’échelle mondiale. Il s’agit d’un puissant moyen d’action pour l’environnement. Environ un milliard de personnes de 190 pays y participent cette année sous le thème de la mobilité durable et des déplacements écologiquement responsable. Ces gestes de citoyens responsables qui posent des actions locales peuvent aussi être vus avec l’urgence de protéger la Terre qu’avait plaidé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en juillet 2023, « L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition globale » avait-il dit alors.

Jour du dépassement

Chacun de nous fait partie d’un collectif qui consomme un peu plus chaque année que ce que la Terre peut produire. Le jour du dépassement des ressources renouvelables que produit notre planète calculée par « Global Footprint Network » à partir de trois millions de données statistiques collectées auprès de 200 pays était le 31 décembre en 1986, le 9 octobre en 2006, le 3 août en 2016 et le 2 août en 2023. Cette date varie grandement d’un pays à l’autre. Si elle arrive aussitôt que le 11 février pour le Qatar en 2024, elle est le 24 novembre en Équateur et en Indonésie, mais ne dépasse pas le 3 juin pour les pays occidentaux.

Nous consommons actuellement plus de 1,7 fois les ressources renouvelables disponibles, et donc, le capital environnemental qui manquera aux prochaines générations. Le jour du dépassement est un des meilleurs symboles de la surconsommation humaine et de l’obligation de la diminuer pour protéger les écosystèmes de la Terre. Celle-ci ne peut plus soutenir durablement nos modes de production et de consommation. Il faut donc avoir collectivement l’intelligence de diminuer notre train de vie pour l’adapter au budget maximal que nous donne notre planète.

La COP29 et la Terre

C’est la finance climatique qui sera au cœur de la COP29 à Bakou en Azerbaïdjan. Son président, Mukhtar Babayev, qui est le ministre des Ressources naturelles du pays hôte, répond peu jusqu’à maintenant aux préoccupations des protecteurs de la Terre. Il enligne plutôt depuis le début de l’année les rendez-vous avec les banques, pays et outils d’investissement pour sécuriser le côté financier de l’événement. Son pays a d’ailleurs officiellement annoncé qu’il allait augmenter de 35 % sa production de gaz naturel d’ici 2034. Il délaisse ainsi, comme l’ont fait les dirigeants de la COP28, une recommandation majeure du GIEC, soit que toutes les nouvelles découvertes d’énergies fossiles ne devraient pas être développées.

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L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée sur la planète. Le désintérêt pour limiter l’usage des énergies fossiles depuis 40 ans, produit déjà des vagues de chaleur extrême entraînant des maladies comme le choléra, la malnutrition, la destruction d’habitat, la dégradation des conditions de vie, des inégalités sociales, des migrations forcées et des guerres. Toute implication citoyenne pour diminuer l’utilisation des énergies fossiles ne peut être que positive.

Un Jour de la Terre qui dure toute l’année ?

Selon le dernier rapport annuel sur le climat United in Science 2021 réalisé par des scientifiques de l’ONU, le changement climatique et ses conséquences ne cessent de s’aggraver. Antonio Guterres affirme à ce sujet « Nous n’avons vraiment plus de temps à perdre ».

Face à l’inertie intéressée de plusieurs grandes entreprises et de gouvernements, l’action citoyenne concrète promue par le Jour de la Terre pourrait être une voix d’action. Les citoyens voulant agir pour protéger la planète peuvent poser des millions de petites actions concrètes qui répondent à leurs besoins quotidiens et à leurs aspirations en respectant à long terme leur environnement qu’il soit économique, social ou physique.

Penser avant d’acheter ou de détruire l’environnement devient de plus en plus important. La diminution de consommation est d’ailleurs compatible avec le bonheur. Selon l’analyste en réduction à la source chez Équiterre, Amélie Côté, réduire les heures de travail n’est pas nécessairement une privation puisque cela permet d’avoir plus de temps avec sa famille, ses amis et ne demande souvent que d’être plus sobre dans ses choix de consommation.

«Le temps c’est une denrée vraiment très précieuse. » Passer du temps à travailler pour acheter des objets qui ne génèrent pas plus de bonheur n’est pas une manière optimale de conduire sa vie. Avoir un mode de vie plus responsable pour l’environnement, comme le fait le Jour de la Terre, demande de respecter les ressources et les limites de notre planète.

Michel Gourd

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