Samedi 19 septembre 2020
Internet : le bricolage a la peau dure au pays des mirages
L’Internet est comme on le sait, est un moyen d’interconnexion de réseaux informatiques à l’échelle de la planète. Il est devenu par nécessité un outil de recherche de l’information et du savoir.
Il permet non seulement une ouverture sur le monde virtuel, mais plus encore, il est entré dans nos mœurs pour régenter à jamais nos vies privées, publiques, économiques que commerciales.
Son impact sur l’individu, le groupe et/ou la société, est très important et l’effet négatif qui peut en résulter lors de la rupture de connexion prolongée sur l’activité des agents économiques par exemple, produit une incidence directe en termes de perte de profits notamment.
Mais quand cette technologie devient un enjeu entre les mains des novices, il n’est pas étonnent d’assister à une certaine forme de déviation ou carrément d’accaparement au nom de la sacro-sainte formule de sécurité publique.
C’est en tout cas ce dont on vient d’assister à l’entame de l’examen du baccalauréat session de septembre 2020, où la connexion Internet a été complètement perturbée voire suspendue afin parait-il de dissuader ou de mettre en difficulté les potentiels fraudeurs suite à la fuite des sujets constatée au niveau de certains centres d’examen. Hilarant!
Un pouvoir qui vient ainsi à la rescousse d’une institution laquelle, avec tous les moyens humains et matériels dont elle dispose, peine à juguler sinon à éviter toute tentative de fraude aux examens et concours, ne peut que susciter encore notre aversion.
Pour ce faire, le meilleur moyen, simple et néanmoins facile consiste à faire main basse sur la navigation en bloquant par endroit l’accès et ce, pour l’ensemble des usagers constitués d’individus, de ménages, d’entreprises publiques et privées, d’institutions économiques et commerciales…etc.
Le pouvoir dans sa logique de fuite en avant, omet de se rappeler qu’en ayant recours à ce type de procédé, quand bien même il peut paraitre absurde, il n’en demeure pas moins que sa portée serait amplement dérisoire et totalement aléatoire à défaut d’une action préalablement mûrie et réfléchie permettant de mettre un terme à l’intention de frauder.
Ce qu’un pouvoir rompu aux pratiques autoritaires n’est pas prêt d’ignorer est le respect de l’avis de la communauté, lequel sous d’autres cieux, il représente un canal et une courroie de transmission permettant aux démocraties véritables d’asseoir leurs règlements, à en modifier le contenu, la nature ou tout simplement à abroger une disposition devenant obsolète.
Un pouvoir qui procède d’autorité à faire valoir sa vision étriquée au mépris de la morale et du bon sens, quitte à susciter l’improbation des pans entiers de la société, ne peut en aucun cas, aux yeux de l’opinion se considérer légaliste.
Par ailleurs, outre le préjudice moral provoqué par cette forme de gestion par l’improvisation s’ajoute un manque à gagner au terme de l’activité économique et commerciale du pays, qui se voit ainsi sans raison apparente entravée par déconnexion décidée en haut lieu.
Contrairement aux sociétés de démocratie véritable, celles issues de pouvoirs autoritaires ne permettent pas outre mesure un débat de fond au niveau de la société civile, qui demeure en la circonstance la véritable alternative pour une convergence d’idées et ce, dans l’intérêt général des citoyennes et des citoyens.
Ce qui peut paraitre à priori indécent est cette forme de réaction spontanée qui consiste à faire du surplace au moyen de rafistolage sans au préalable faire un effort de réflexion dans un élan de concertation et d’échange d’idées avec les opérateurs de services Web à l’effet de cibler un type de surveillance à opérer au lieu de sanctionner l’ensemble des utilisateurs sans distinction aucune.