Dans le Journal officiel n°25, le pouvoir algérien a publié un décret présidentiel qui vient formaliser la création de l’Autorité de régulation de la presse écrite et électronique.
Derrière une façade administrative, ce texte institutionnalise un encadrement accru des médias, à rebours des exigences de liberté et de pluralisme dans un pays où la presse fait déjà face à de nombreuses pressions.
Le décret, très détaillé, ne laisse rien au hasard : il fixe les missions du secrétaire général de l’autorité, ses obligations de réserve et de confidentialité, ainsi que le régime des rémunérations des membres de cette instance. Si certains y verront une volonté d’organiser le secteur, d’autres y liront une tentative à peine voilée de renforcer le contrôle de l’État sur un espace d’expression déjà fragilisé.
Le secrétaire général, bras exécutif du président de l’autorité, se voit confier la gestion des services administratifs et techniques, mais surtout l’exécution des décisions de l’autorité, sans marge d’autonomie. Il est également soumis à une stricte obligation de silence sur toutes les informations dont il prend connaissance, en vertu des articles 13 et 14. Pire encore, il lui est interdit d’exercer toute autre fonction, activité professionnelle ou même implication dans la vie associative ou politique. Une mise au pas totale.
Le régime de rémunération généreux — jusqu’à 132.000 DA par mois pour le président, hors primes de représentation et de responsabilité — interroge aussi sur les priorités budgétaires de l’État, alors que les médias indépendants souffrent d’un manque de ressources et d’un accès inégal à la publicité publique.
Ce décret semble s’inscrire dans une logique de verrouillage : plutôt que de garantir une presse libre et pluraliste, le pouvoir semble vouloir créer une structure de surveillance, habillée des atours de la régulation. Une autorité sans contre-pouvoir, dont la légitimité démocratique reste à prouver, mais qui aura potentiellement le pouvoir de sanctionner, d’interdire ou de marginaliser les voix critiques.
Alors que la presse algérienne est confrontée à une régression inquiétante de ses libertés, ce décret présidentiel sonne comme une nouvelle alarme : au lieu de libérer la parole, on institutionnalise son encadrement rigide. On surveille la presse déjà bien mal en point. Avec ce décret, le pouvoir a jeté la dernière pelleté sur la tombe de la presse algérienne qui fut, jadis, l’une des plus enviées de la rive sud de la Méditerranée. Lamentable.
Rabah Aït Abache
Est ce que ce qu’ils appellent « la presse » a besoin de « regulation » Dan’s la nouvelle algerie ?
Trouvez moi un seul organe de presse, de journal, radio, TV qui n’idolatre pas la junte !
Encore de la deception et des mensonges pour montrer au monde
qu ‘il y a une presse dans la nouvelle algerie.
Quel culot ! Et ils osent faire semblant.
Le régime du parti unique ressuscité par Bouteflika renforcer par le charlatan Tebboune, interdire aux autres ce que ils s’autorisent pour eux même (la pensée unique).