6 mai 2024
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Le Hirak, comme la terre qui tourne autour du soleil, fait sa révolution

REGARD

Le Hirak, comme la terre qui tourne autour du soleil, fait sa révolution

Dans pratiquement toutes les langues, le mot révolution est synonyme de mouvement, de bouleversement, renversement. Le fait que la terre tourne autour du soleil en 24 heures a été d’un grand secours à l’humanité. Elle a permis à l’homme de mesurer le temps en heure, en jour et nuit, en mois, en année etc.

Cela a été possible parce que la terre est ronde et tourne autour du soleil. Nous l’avons échappé belle qu’elle n’ait pas pris la forme plate. Dans cette forme-là, elle ne pourrait pas tourner. Et si jamais elle pouvait avancer, soit elle foncerait droit vers le soleil et dans ce cas bonjour les dégâts. Et si elle prenait une autre direction, bonjour l’inconnu du trou noir duquel personne n’est revenu.

Le Hirak assimilé à l’image de la terre qui tourne autour du soleil selon un rituel et un tempo bien à lui n’est pas pour me déplaire personnellement. L’utilisation de métaphores sied à ceux qui veulent sortir des sentiers battus pour leur préférer les chemins de traverse. La différence entre ces deux types de chemin n’est pas seulement une question de fond et de forme.

Elle est l’essence de cet art où le fond et la forme sont sœur et frère siamois. C’est ce lien qui unit l’esthétique de l’expression et l’idée qui enfantent une pensée féconde, qualité indispensable pour résister au temps qui passe. Les grandes œuvres de l’esprit humain depuis la plus haute antiquité sont parvenues à nous grâce à la puissance des idées et à la beauté de leur expression.

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Le mot Hirak (1) dans la langue populaire algérienne a sonné agréablement aux oreilles de ces millions d’Algériens qui ont marché et continuent de le faire depuis plus d’un an. Le style et le sens véhiculé dans la belle expression ‘’Yatnahaw Gaâ’’ a fouetté quelque chose dans la conscience historique du peuple en marche. Et c’est de cette conscience-là que se nourrissent le programme et la stratégie du mouvement. Yatnahaw Gaâ c’est déraciner un système qui n’est pas uniquement représenté par des hommes et des femmes. Un système est un ensemble de structures dépendantes d’un centre et hiérarchisées qui repose sur une idéologie politique qui déteint et contrôle toute la société.

Pour abattre pareilles structures et en fonction des réalités de l’époque, silmya (pacifisme) s’est imposé comme arme stratégique.

Les mots qui suivent ont été dits en dardja (arabe populaire), par beaucoup de jeunes et moins jeunes, de femmes et d’hommes. Je les ai  »récoltés » dans différentes situations, discussions amicales, échanges durant les marches du vendredi ou bien dans des interviews pour les besoins d’un film. Je les ai mis en forme dans une autre langue (le français).

Tant d’années sans printemps

Et pourtant nous sommes encore là.

Tant de nuits sans les fêtes d’antan

Et pourtant nous sommes encore là,

Là où il faut être…

Pour entretenir la flamme,

Caresser l’espoir,

En réponse à notre vague à l’âme.

Nous prendrons possession de nos rues

Nous marcherons tête haute et regard fier

Sous un ciel gorgé de lumière

Qui donne au pays sa beauté singulière.

Nous marcherons encore et encore,

Jour et nuit

Contre la léthargie de l’ennui.

Nous marcherons le temps qu’il faudra,

Comme la terre qui fait sa révolution,

Pour que nos enfants connaissent l’ivresse

D’un peuple décidé à mettre fin à sa détresse.

Ali Akika.

Renvoi

(1) Le mot Hirak est en passe de rentrer dans le vocabulaire d’autres langues comme l’est l’inthifada (soulèvement) du peuple palestinien.

Auteur
Ali Akika. cinéaste

 




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