18 mai 2024
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Le système Tebboune prend l’eau, révèle le référendum

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Le système Tebboune prend l’eau, révèle le référendum

La dignité nous a appris que, devant un désaveu, on démissionne, on jette l’éponge. Mohamed Charfi, président de l’ANIE, Autorité nationale indépendante des élections, a rendu public le taux de participation au référendum organisé par le pouvoir, tenu ce 1er novembre et soutenu par sa cour, partis, laudateurs et vassaux.

Ce taux est, officiellement, de 23,7 % auquel il faudrait ôter le nombre de votes par la fraude, par la force, par la ruse et enfin par l’éternel bourrage des urnes à la fin de chaque scrutin.

Une véritable débâcle politique et existentielle pour ce système qui ne cessait de dire que le « Hirak », c’est fini.

Beaucoup évoquent un taux bien en deçà de celui annoncé, moins de 10 %, dit-on.

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Mais avec « ses 23,7 % de participation », admettons que cela soit vrai, de quel crédit politique et de quelle légitimité populaire ce gouvernement, au service d’un président lui-même trop mal élu, puisque dans trois wilayas le vote n’a pas eu lieu, se réclamerait-il?

En effet, que cela soit lors de la fraude « présidentielle » du 12 décembre 2019, intronisant Abdelmadjid Tebboune comme président, que de cette mascarade référendaire du 1 er novembre dernier, trois wilayas n’ont pas voté et les taux à l’échelle nationale sont une gifle ridiculisant les absolutistes du système en place depuis 1962, mus par leur maintien au pouvoir.

Une gifle, celle du 12/12, que voulait faire oublier Abdelmadjid Tebboune en décidant d’organiser son référendum pour une autre constitution en comptant sur sa cour légendaire, FLN/RND après leur avoir permis de tenir leurs congrès pour une utopique mue, en pleine pandémie, au moment où les rassemblements étaient pour d’autres, ceux qui signaient pas sur les registres de la compromission et de la clientèle. Que nenni, cela ne lui a pas réussi.

Pourquoi pas, devait-il se dire, Boumediène, sa charte de 1976, Chadli et Bouteflika, leurs constitutions.

Ce qui nous amène à nous convaincre que l’existence réelle des partis du pouvoir, le FLN et le RND n’est qu’administrative puisqu’ils n’arrivent ni à s’afficher, ni à s’assumer en tant que partis et relais fiers de soutenir et de défendre un programme politique porté par Abdelmadjid Tebboune.

Aussi, cette fois, et c’est la première, ce référendum a mis à nu l’impossibilité au système de mouvoir librement comme il avait coutume de le faire à chaque élection puisqu’il finissait toujours par faire monter considérablement le taux de participation, du simple au quadruple.

Une question s’impose d’elle-même, toutefois: pourquoi n’a-t-il pas voulu ou pu ramener ou revoir le nombre de votants à la hausse, c’est-à-dire à un taux « honorable », histoire de sauver ses meubles, même si ce terme n’est pas sa culture. Ses laboratoires n’ont pas fonctionné, cette fois, ce 1 er novembre 2020.

Sans doute, son image devrait être écorchée, suite aux multiples rassemblements au niveau des capitales occidentales, par les réactions de l’UE et de l’ONU après les injustes arrestations et condamnations de militants, de blogueurs et de journalistes.

Il faudra dire, l’oser bruyamment, que quelle que soit la surdité qu’affichent Tebboune et ceux qui l’ont intronisé face à la révolution, malgré la main de fer et la soumission des juges ainsi que la célérité des services de sécurité à convoquer pour arrêter des citoyens, l’Algérie ne vit plus en vase clos.

C’est sans doute ce que ce pouvoir militaro-politique n’a pas encore compris, vu ses âges politique, culturel et mental réglés aux années 80. Ce que la révolution doit, quant à elle, comprendre.

Malgré tout, malgré l’espoir, il faudrait qu’on se le dise que le rêve de pouvoir s’en sortir de ce système décrié et honni, la lutte ne devrait pas être soutenue par quelques wilayas seulement.

Car, n’en déplaise aux esprits haineux cultivant la discrimination, si la présidentielle était rejetée de la même manière qu’elle l’a été en Kabylie, nous pourrions affirmer que ce référendum n’aurait pas lieu car Tebboune n’aurait pas été élu.

N’en déplaise, aussi aux souverainistes qui crient à l’ingérence étrangère, cette victimisation grâce à laquelle le système se maintient encore, la cause algérienne a besoin de voix au-delà des frontières pour la faire résonner et la porter bien haut, bien loin et bien efficacement.

Sans quoi, le système serait toujours là, tel le sphinx qui renait de ses cendres. A Boumediène, on a substitué Chadli pour lequel on a inventé le HCE pour assassiner, publiquement, Mohamed Boudiaf, puis il y a eu Zeroual, puis Bouteflika, et enfin, Abdelmadjid Tebboune, celui qui a mangé à tous ces ateliers réunis.

Il faudrait faire en sorte qu’il n’y ait plus un après-Tebboune, que l’armée n’ait plus à fabriquer plus de présidents.

Posons-nous, alors, les bonnes questions, comme celle-ci, par exemple: « Pourquoi le système, malgré plusieurs tempêtes, est toujours là? Il a, certes, été ébranlé mais jamais vaincu? »

C’est, sans nul doute, là, à ce niveau que l’intellectuel est attendu.

Auteur
Achour Boufetta

 




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