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dimanche 6 juillet 2025
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Affaires K. Daoud et B. Sansal : le choix Goncourt de l’Algérie suspendu

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Créé à l’initiative de l’Institut français d’Algérie, sous l’égide de la prestigieuse Académie Goncourt, le Choix Goncourt de l’Algérie qui est à sa 7e édition n’aura pas lieu cette année. Les affaires Sansal et Daoud sont passées par là.

La décision de l’annulation de cet événement. littéraire a été prise par l’Académie Goncourt. Elle vient en réaction à l’interdiction du livre de Kamel Daoud en Algérie.

« L’Académie Goncourt, réunie, mardi 3 décembre, a décidé à l’unanimité de « suspendre » le Choix Goncourt de l’Algérie », annonce l’institution littéraire française dans un communiqué publié sur son compte X.

« Elle (l’Académie Goncourt) ne peut accepter que Houris de Kamel Daoud, l’un des romans de la liste Goncourt sur laquelle les jurés doivent voter, soit interdit dans ce pays et son éditeur banni du Salon du Livre d’Alger », peut-on lire dans le communiqué de la prestigieuse académie qui exprime sa solidarité avec l’écrivain Boualem Sansal incarcéré en Algérie.

« Au moment où l’écrivain Boualem Sansal est arbitrairement incarcéré en raison de ses écrits et propos », l’Académie Goncourt « réaffirme sa condamnation de toute atteinte à la liberté d’expression ». 

Intérêt accru des jeunes lycéens et étudiants 

Le Choix Goncourt de l’Algérie rassemble chaque année une centaine de jeunes lecteurs algériens, pour la plupart étudiants ou lycéens. Ce sont des adhérents des médiathèques de l’Institut français d’Algérie.

Ils animent des débats et lisent les ouvrages de la deuxième sélection du Goncourt pour choisir leur lauréat du Goncourt de l’Algérie. L’année dernière, ils avaient choisi l’ouvrage de Jean-Baptiste Andréa, Veiller sur elle, qui avait remporté le Goncourt à Paris. 

Le nombre de villes participantes à l’évènement ne cesse de croître avec dix villes représentées cette année (Annaba, Alger, Batna, Béjaïa, Constantine, Oran, Tiaret, Mascara, Saïda et Tlemcen) pour un prix qui suscite beaucoup d’intérêt au sein dupaysage littéraire et universitaire algérien. 

Selon le calendrier de la 7e édition prévue en 2025 et publié par l’Académie Goncourt sur son site, la première partie du Choix Goncourt de l’Algérie était prévue entre mars et juin 2025 avec « lecture des romans, réunions d’échange et partage des impressions de lecture ». 

Le vote est mené en coordination avec les médiathèques des cinq antennes de l’Institut français d’Algérie, qui cette année ont constitué les 8 jurys de lecteurs passionnés.

L’annonce du vainqueur de la 7e édition du Choix Goncourt Algérie devrait se faire au mois de juillet, l’année prochaine. 

Historique 

Parrainé par l’Académie Goncourt, le Choix Goncourt est une manifestation annuelle a pour objectif de valoriser la littérature et la langue françaises à l’échelle mondiale.

Cet événement met à l’honneur des étudiants, parfois des lycéens, qui attribuent le prix à un auteur francophone contemporain dont le roman figure sur l’une des trois sélections annoncées par les académiciens en préambule au prix Goncourt.

Le Choix Goncourt est une déclinaison internationale de ce prix, créée en 1998 sous le parrainage de l’Académie et destinée à un public étudiant à l’étranger. 37 Choix Goncourt ont lieu dans le monde chaque année pour promouvoir les romans français. 

Le Choix Goncourt offre l’opportunité aux étudiants, possédant une maîtrise suffisante du français à l’écrit et à l’oral, de participer à un processus de sélection littéraire en choisissant le meilleur roman parmi ceux figurant dans l’une des trois sélections du Prix Goncourt (15, 8 ou 4 livres).

Les jurys des Choix Goncourt sont exclusivement composés des étudiants participants. Cette initiative permet de favoriser les échanges entre étudiants tout en renforçant leurs compétences linguistiques et leur esprit critique.  

Débutée en Pologne en 1998, l’aventure littéraire des Choix Goncourt s’amplifie en effet toujours avec l’Italie, la Serbie, la Roumanie unie à la Moldavie, la Belgique, l’Orient (11 pays), la Suisse, l’Espagne, la Slovénie, la Bulgarie, la Tunisie, l’Algérie, la Chine, le Brésil, le Maroc, l’Uruguay rejoint par l’Argentine, la Géorgie, le Royaume-Uni, l’Autriche, la Grèce, l’Irlande, la République tchèque, les Etats-Unis, le Japon, la Croatie, l’Estonie, la Finlande, les Pays-Bas, l’Inde, le Vietnam, la Suède, le Portugal, le Cameroun, la Corée du Sud, le Niger, la Côte d’Ivoire, la Slovaquie… 

Les ambassades de France et les Instituts français pilotent sur place le Choix Goncourt.

Sofiane Ayache

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« Il ne fallait pas négocier avec le RN » : l’échec de Michel Barnier

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Michel Barnier
Pathétique Barnier pour garder son poste de Premier ministre

Jamais premier ministre français n’a été aussi roulé dans la farine que Michel Barnier. Après avoir joué avec le feu en s’acoquinant avec le Rassemblement national, Barnier tente d’éteindre l’incendie qui le menace à l’Assemblée nationale.

Privé de majorité à l’Assemblée, le Premier ministre a été forcé d’utiliser l’article 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale, donnant ainsi l’occasion aux oppositions de faire tomber le gouvernement.

Invité du journal de 20 heures, sur France 2 et TF1, mardi 3 décembre, à la veille d’un vote qui devrait – sauf surprise – le renverser, Michel Barnier a eu une attitude pathétique en faisant la cour à l’extrême droite et Marine Le Pen, tout en incendiant le NFP, qu’il qualifie d’extrême gauche.

En déclenchant son premier 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale, le Premier ministre semble avoir scellé son sort. « Ça a l’air cuit… » pronostiquaient dès lundi les députés macronistes dans les couloirs de l’Assemblée, le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national ayant confirmé qu’ils voteraient la censure, mercredi, à partir de 16 heures.

Un renversement du gouvernement serait une première depuis 1962 et représenterait un échec pour celui qui est arrivé à Matignon il y a à peine trois mois, pourtant auréolé d’une réputation de fin négociateur, fort de son expérience à la Commission européenne lors du Brexit.

Lundi 2 décembre, le Savoyard a attendu 15h30 pour annoncer d’une voix calme ce qui semblait désormais inéluctable : le recours à l’article 49.3 sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). « J’ai été au bout du dialogue avec l’ensemble des groupes politiques, en restant toujours ouvert et à l’écoute », a-t-il assuré, rappelant sa « méthode faite de respect et de dialogue ». Mais ses tentatives ont échoué, y compris ses concessions dans la toute dernière ligne droite.

« C’est nous qui avons le pouce en l’air ou en bas »

« Ecoute et dialogue » : ces deux mots ponctuaient déjà largement son discours de politique générale à l’Assemblée, le 1er octobre. Quelques jours plus tard, son gouvernement avait échappé à sa première motion de censure grâce à l’abstention des 124 députés du Rassemblement national.

Les choses n’avaient pas si mal commencé entre Michel Barnier et Marine Le Pen, qui n’avait pas opposé de veto à sa nomination à Matignon. Le Premier ministre s’était même fendu d’un coup de fil à la présidente du groupe RN à l’Assemblée, après une sortie du ministre de l’Economie excluant le parti d’extrême droite de l’arc républicain. « On ne censure pas, car un seul tweet de Marine Le Pen suffit à infléchir la position du Premier ministre sur la désindexation des salaires. (…) Nous préférons exercer une pression sur un gouvernement de moindre mal », s’était alors vanté le député RN Guillaume Bigot à la tribune de l’Assemblée.

Mais lorsque les discussions sur les textes budgétaires démarrent, fin octobre, les relations se détériorent nettement, à tel point que Marine Le Pen et ses troupes brandissent l’éventualité d’une censure. Leurs menaces redoublent après les réquisitions du parquet contre Marine Le Pen, dans l’affaire des assistants parlementaires européens, pour laquelle elle risque une peine d’inéligibilité. « Il ne nous considère pas, il nous ignore totalement. Je trouve ça bizarre, car c’est nous qui avons le pouce en l’air ou en bas », soufflait un conseiller de l’ancienne candidate à la présidentielle à la mi-novembre. « J’ai envoyé notre contre-budget à Laurent Saint-Martin et Antoine Armand [respectivement ministres du Budget et de l’Economie]. Je le leur ai même imprimé et fait livrer lors des QAG. Et ils ne m’ont jamais répondu, rien », râlait encore le député Jean-Philippe Tanguy lundi.

« Michel est un négociateur donc il lâche sur certains points »

Du côté de Matignon, on assure alors que le Rassemblement national est traité « comme les autres forces politiques » et que le Premier ministre est « à l’écoute » pour « trouver un compromis »« Mais il ne négocie pas avec eux », insiste un député proche du chef du gouvernement. « Il ne faut donner aucun gage au RN, le Premier ministre a raison de leur parler, de dire qu’il écoute, mais s’il cède, s’il négocie, c’est fini, il est devenu leur otage », abonde un sénateur macroniste.

Pour faire retomber la pression, un cycle d’entretien entre Michel Barnier et les groupes parlementaires est organisé par Matignon. A la tête du plus gros contingent de parlementaires, Marine Le Pen est conviée la première, lundi 25 novembre. Mais elle sort déçue de ce rendez-vous et estime que le chef du gouvernement est « campé sur ses positions »« On a pris les 70 mesures de notre contre-budget, on en a gardé que dix, on a fait des efforts jusqu’au bout », raconte un conseiller RN.

Avec Francetvinfio

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Réunionite : l’art de maintenir le système en place

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Tebboune
Tebboune préside une réunion sur le foncier

En Algérie, la réunionite n’est pas qu’une simple tendance bureaucratique, c’est une véritable stratégie de gouvernance. Elle est l’art de transformer l’inertie en apparence d’action, de masquer le manque de réformes par des heures de débats sans fin et de maintenir le statu quo sous l’illusion du progrès.

Chaque réunion est une danse soigneusement orchestrée où tout le monde fait semblant de chercher une solution… sans jamais en trouver une.

Le phénomène est bien rodé : chaque problème, qu’il soit vital ou totalement secondaire, trouve sa place dans le grand festival des réunions interminables. Mais attention, il ne s’agit pas de réunions où l’on prend des décisions concrètes ou où l’on propose des solutions pratiques. Non, ces réunions sont des spectacles. Des spectacles où l’on parle beaucoup, mais où rien ne se passe. Chaque acteur, ministres, fonctionnaires et experts, a son rôle à jouer : celui de donner l’illusion d’une gouvernance qui fonctionne, sans jamais remettre en cause l’immobilisme profond du système.

L’art de faire durer le temps, sans rien changer

L’astuce réside dans la procrastination institutionnalisée . La réunionite en Algérie est une machine bien huilée qui permet de prolonger indéfiniment les discussions tout en entraînant de prendre des décisions. Le problème est « discuté », la solution est « en cours de réflexion », et tout cela se prolonge jusqu’à ce qu’une nouvelle réunion soit convoquée.

Ainsi, les réformes, qui ne sont jamais véritablement abordées, deviennent un mirage. L’idée de changement est entretenue à grand renfort de réunions où les mêmes débats sont renouvelés, mais où rien de tangible ne se passe. Le système, en s’auto-entretuant par la réunionite, réussit à se maintenir en place.

La réunionite, un outil de maintien du pouvoir

À la surface, tout semble bien fonctionner. Les réunions sont une forme de « gouvernance participative », un écran de fumée qui fait croire que des réformes sont en préparation. Elles permettent à la fois de rassurer la population et de calmer les pressions internes . Mais en réalité, elles sont là pour préserver l’ordre établi. Pourquoi réformer un système qui, par l’impliquer de réunions à n’en plus finir, réussit à maintenir le pouvoir en place sans qu’il ne se remette en question ?

C’est là tout l’art de la réunionite : faire croire qu’on cherche une solution, qu’on est en train de réfléchir sérieusement aux défis du pays, tout en gardant intacts les mécanismes de contrôle . Parce qu’au fond, qui a vraiment intérêt à ce que quelque chose change ? Pas ceux qui tirent profit de cette bureaucratie pléthorique et de son administration obsolète.

Un système qui fonctionne… pour certains

Les réunions ne sont donc pas une fin en soi. Elles ne visent pas à résoudre des problèmes, mais à maintenir un statu quo confortable . Ceux qui détiennent le pouvoir continuent à décider en dehors de ces espaces, mais ces réunions servent à donner l’illusion que tout le monde a son mot à dire, que toutes les options sont explorées, et que le système fonctionne… alors qu’en réalité, il ne fait que tourner en rond.

Le véritable enjeu ici est simple : l’inertie est plus bénéfique que l’action . Le système se perpétue non pas parce qu’il est efficace, mais parce qu’il est protégé par des discours et des rencontres sans fin qui empêchent toute véritable transformation. Le changement serait trop risqué pour ceux qui profitent de l’existant. Alors, on continue à se réunir, à discuter, à faire semblant de chercher des solutions, pendant que rien ne bouge.

Une gouvernance de l’apparence

Mais le plus cynique dans tout cela, c’est que cette réunionite sert de bouclier à une gouvernance de l’apparence. En donnant l’illusion d’une démocratie qui débat, d’un système qui réagit, sur le détourne de l’attention des véritables problèmes.

Les citoyens, accablés par des années de discours, de promesses et de rapports sans fin, finissent par se résigner à cette comédie. Ils croient, un instant, que leur voix a été entendue, que le changement est imminent. Mais lorsqu’on regarde de plus près, on se rend compte qu’il n’y a pas de volonté de changement. Il n’y a que des réunions pour le garder en place.

Une conclusion bien dans l’air du temps

Alors, que penser de cette réunionite en Algérie ? Elle est à la fois une blague cynique et une forme d’art maîtrisée par ceux qui ont tout intérêt à ce que le système reste intact. Ces réunions ne sont pas là pour trouver des solutions. Elles sont là pour préserver le pouvoir, pour maintenir l’illusion d’une gouvernance qui réagit aux problèmes tout en les laissant intactes.

Dans ce jeu de dupes, le véritable enjeu n’est pas de changer le système , mais de faire durer le temps . C’est une danse sans fin où l’action est toujours rapportée, où les décisions restent dans les coulisses, et où le système se maintient, en apparence, à travers la réunionite. Mais à la fin, il reste figé dans son propre reflet, enfermé dans des discours sans fin et des promesses vaines. Et ce jeu, aussi vieux qu’il soit, continue à tourner, un tour de plus, un jour de plus. Parce qu’après tout, pourquoi changer quelque chose qui fonctionne aussi bien pour ceux qui sont à l’intérieur du système ?

Dr A. Boumezrag

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France – Arabie saoudite : un florilège d’accords économiques signé

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Emmanuel Macron et Mohamed Ben Salmane
Emmanuel Macron et Mohamed Ben Salmane

La visite d’État d’Emmanuel Macron en Arabie Saoudite, à l’invitation du Prince héritier Mohamed Ben Salmane, souligne l’engagement des deux pays à renforcer leur coopération dans des secteurs stratégiques tels que la défense, la sécurité, la transition énergétique, et l’investissement, notamment dans la Fintech, le cyber et l’intelligence artificielle.

Alors que la France est à un moment de bascule dans une crise politique doublée d’une crise économique, Emmanuel Macron est en déplacement en Arabie saoudite. Plusieurs accords ont été signés pour soutenir les plans de développement Vision 2030 de l’Arabie Saoudite et France 2030.

Les accords les plus saillants :

  1. La construction de plusieurs centrales solaires (Al Masaa, Al Henakiyah 2, Rabigh 2) par EDF Renouvelables et TotalEnergies, en partenariat avec des entreprises chinoises et saoudiennes.
  2. Un accord entre TotalEnergies, Saudi Aramco, et la Saudi Investment Recycling Company pour évaluer la faisabilité d’une usine de carburants aériens durables.
  3. Un protocole d’accord pour le développement de terminaux portuaires et de solutions logistiques entre CMA CGM et le ministère de l’Investissement saoudien.
  4. Un partenariat avec SUEZ pour une économie circulaire des déchets, incluant la création d’unités de traitement des déchets médicaux et des projets d’incinération à Riyad.
  5. Des collaborations supplémentaires entre SIRC et Veolia, ainsi qu’un protocole d’accord entre Air France et Saudia Group pour améliorer la coopération dans le transport aérien.

Ces initiatives représentent un effort mutuel pour promouvoir des solutions durables et renforcer les liens économiques entre la France et l’Arabie Saoudite.

Conférence pour l’Etat de Palestine

Le président français a annoncé mardi 3 décembre qu’il allait coprésider avec le prince héritier et dirigeant de facto de l’Arabie saoudite Mohammed ben Salman une conférence sur la création d’un État palestinien en juin 2025.

« On a décidé de coprésider pour juin prochain (…) une conférence pour les deux États (l’un israélien, l’autre palestinien) avec l’idée que dans les prochains mois ensemble on multiplie et on fédère nos initiatives diplomatiques pour emmener tout le monde sur ce chemin », a-t-il dit à des journalistes au deuxième jour de sa visite d’État en Arabie saoudite.

Avec Afp/Rfi

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Soudan : Khartoum accuse les Émirats et le Tchad d’ingérence «directe et claire»

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Soudan

Dans la guerre qui oppose les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) à l’armée régulière soudanaise depuis près de 19 mois, les FSR multiplient depuis plusieurs semaines les attaques contre l’armée, moyennant de nouveaux drones.

Des « drones stratégiques » selon Khartoum qui dénonce une ingérence dans les affaires soudanaises « directe et claire » de la part des Émirats arabes unis et du Tchad voisin. Dans un développement inédit depuis le début de la guerre en avril 2023, le ministère de la Défense soudanais hausse le ton et menace d’y répondre.

C’est lors d’une conférence de presse tenue ce lundi à Port-Soudan que les responsables soudanais ont multiplié les accusations contre les Émirats arabes unis et le Tchad pour leur implication « directe et claire » dans la lutte en cours au Soudan, aux côtés des FSR ce qui pourrait prolonger la durée de la guerre et la souffrance du peuple soudanais.

Il s’agit de l’utilisation pour la première fois, le 24 novembre 2024, des « drones stratégiques » de fabrication tchèque, mais rassemblés à Abou Dhabi avant d’être acheminés vers le Tchad pour frapper l’armée soudanaise à partir d’un aéroport tchadien situé près de la frontière.

Ces « drones stratégiques » porteurs de missiles ont visé les sites militaires de l’armée à Omdourman. Six missiles ont été lancés, a affirmé un cadre du ministère soudanais de la Défense. Ces drones s’appuient sur des satellites pour lancer des missiles dirigés. Ils ont depuis été utilisés à plusieurs reprises à Khartoum et à El-Fasher, toujours selon le gouvernement soudanais.

Selon le ministre soudanais de l’Information et de la Culture, Khalid Ali Aleisir, le gouvernement soudanais considère que c’est une attaque « directe » d’Abou Dhabi et de Ndjamena « contre le Soudan et son peuple », a-t-il dit. Quant au ministre de la Défense, Yassin Ibrahim Yassin, il a considéré que c’est un acte « ennemi » affirmant que le Soudan « se réserve le droit d’y répondre au moment opportun ».

RFI

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Mets, médias, meddah : la vérité mijotée, servie froide

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Fake news
Image par Gordon Johnson de Pixabay

Les médias en Algérie, comme la cuisine locale, sont souvent un mélange complexe d’ingrédients qui se mélangent, bouillonnent et finissent parfois par donner un goût… indéfinissable.

Quand on parle d’information, on peut se demander si on parle vraiment de faits, ou si l’on se retrouve à déguster un plat mijoté d’idées préconçues et de narrations contrôlées. Et dans ce contexte, il n’est pas rare de voir surgir les « meddah », ces narrateurs traditionnels de l’oralité populaire qui, à la manière des journalistes ou des animateurs télé, distillent des histoires soigneusement écrites pour divertir ou manipuler l’ public.

Il faut dire que les deux univers, celui des mets et celui des médias, ont en commun une certaine prétention à nourrir l’esprit. Mais est-ce vraiment l’esprit qui est nourri ? Ou bien les consciences sont-elles plutôt laissées sur leur faim, avec une overdose de sauce émotionnelle et de mensonges bien épicés ?

Le festin de la manipulation médiatique

Dans une société où l’actualité est souvent réduite à une succession de titres accrocheurs, de faux débats et de partis politiques, il est difficile de distinguer le vrai du faux. Les informations sont triées sur le volet, assaisonnées à l’extrême, et servies dans des portions idéologiques pré-digestées. Les journalistes, à la place des chefs cuisiniers, sont parfois contraints de suivre des recettes imposées, où les ingrédients doivent être choisis avec soin pour respecter la ligne éditoriale dictée par les puissances en place.

Par exemple, vous avez peut-être remarqué que dans certaines émissions, une « analyse » ou une « expertise » semble souvent arriver après une « mise en scène » soigneusement orchestrée. C’est comme si, dans l’assiette, on vous présentait une salade de faits tronqués, avec des morceaux d’opinions mal assaisonnés, le tout noyé sous un flot de généralités bien crémeuses. L’objectif n’est pas de nourrir l’esprit critique, mais de satisfaire une demande d’adhésion sans réflexion.

Les meddah et la sauce de la vérité

Les meddah, ou narrateurs populaires, ont longtemps occupé une place centrale dans la culture algérienne. Ces artistes se sont toujours montrés habiles à manipuler les émotions de leur public, en jouant sur la parole, l’exagération et l’humour. De nos jours, on pourrait presque les comparer à des présentateurs télé ou à des influenceurs, qui, comme eux, savent que la vérité n’est pas forcément ce qui captive le plus.

Dans cette époque où les discours sont souvent polarisés, les meddah modernes manient le récit de manière stratégique : il ne s’agit plus de raconter une histoire pour son propre plaisir, mais bien de transmettre un message précis, avec une touche de manipulation subtile. Les médias traditionnels, eux, ont pris la relève dans cette danse de l’illusion. Leurs narrations, souvent répétitives et caricaturales, tentent d’ancienne une vérité à sens unique, qui semble d’autant plus crédible qu’elle est racontée avec des airs de confiance ou de familiarité.

Un plat de résistance : le mensonge comme épice

On en vient à cette question inévitable : pourquoi diable les médias et les meddah ont-ils tant d’emprise sur nous ? Parce qu’ils savent une chose essentielle : l’information, comme la nourriture, se consomme avec l’émotion. Un plat fade, ou une analyse froide, n’intéresse personne. Mais un récit épicé, assaisonné d’un soupçon de rage, d’indignation ou d’espoir, se savoure bien mieux. C’est ainsi que les médias ont appris à épicer les nouvelles avec des ingrédients savamment choisis : la polarisation, l’exagération et la dramatisation.

Dans cette « cuisine médiatique », les mensonges sont parfois les épices les plus utilisées. Pas de vérités complexes qui demandent réflexion, mais des vérités simples, bonnes à consommer sans réfléchir. On dit souvent que « la vérité sort de la bouche des enfants », mais ici, elle sort plutôt des bouches des experts en manipulation. C’est une vérité que tout le monde croit, mais qui, une fois digérée, laisse un goût amer.

Un buffet d’illusions

Quand on prend du recul, on réalise que nous vivons dans une époque où l’information et la cuisine sont toutes deux des terrains où l’illusion prospère. On nous sert des plats sur mesure, adaptés à nos goûts et à nos désirs immédiats. Peu importe si les ingrédients sont frais ou périmés, pourvu que le plat soit appétissant et qu’il plaise à la clientèle.

Les médias, comme un chef cuisinier en quête de popularité, savent qu’il faut parfois sacrifier la vérité sur l’autel du spectacle. Les meddah, eux, connaissent la recette : envoûter l’auditoire, jouer sur les émotions et, pourquoi pas, laisser tomber quelques morceaux de vérité au passage, pour que tout le monde se partage avec l’illusion de s’être nourri convenablement.

Et finalement, la question se pose : avons-nous encore la capacité de discerner un vrai plat de résistance, une information saine, ou sommes-nous condamnés à nous contenter de ce festin de mensonges et de manipulation, assaisonné de belles promesses et de discours mielleux ?

La réponse, hélas, ne se trouve ni dans la cuisine, ni dans les médias, mais dans la capacité de chacun à ne pas se laisser abuser par ce festin d’illusions.

Dr A. Boumezrag

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L’affaire Boualem Sansal vue sous l’angle de l’article 87 bis

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Boualem Sansal.
Boualem Sansal, une des nombreuses victimes de l'arbitraire en Algérie.

Ainsi donc Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui punit « les actes qui menacent la sécurité de l’État » et les considère comme des « actes de terrorisme ».

Remarquez bien le vocabulaire utilisé dans l’article, lequel mentionne bien « actes de terrorisme » …à quels actes de terrorisme s’est donc adonné notre Boualem national pour ainsi le traîner dans la boue comme un vilain petit canard ? Comment peut-on ainsi confondre des déclarations verbales avec des actes ?

Décidément, quel que soit l’angle d’analyse sous lequel on entrevoit les choses, force est de constater que le pouvoir d’Alger ne comprend même pas ses propres lois ! Les vrais terroristes, il faut aller les chercher sur les hauteurs de Kouba et des Tagarins… Boualem Sansal n’est ni plus ni moins qu’un détenu d’opinion qui rejoint les centaines d’autres qui croupissent dans les geôles d’Alger et d’ailleurs.

Présidant dimanche une réunion du bureau de la chambre basse du Parlement, Brahim Boughali a dénoncé « l’adhésion du Parlement européen et certains cercles médiatiques et politiques français dans une tentative d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie », lit-on dans un compte-rendu mis en ligne par l’APN sur les réseaux sociaux.

« Il s’agit d’une tentative flagrante de détourner les regards des véritables violations des droits de l’Homme et du droit international », a ajouté Boughali, en référence à la situation au Moyen-Orient, notamment la guerre que mène Israël contre Gaza depuis plus d’une année.

Tout en se demandant « ce qu’il reste de crédit à ces relais concernant la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice », le président de l’APN a salué la justice algérienne qui « veille à protéger les droits et les libertés » et assuré que la loi s’appliquera à quiconque se permet « d’attenter à la sécurité et à la stabilité de l’Algérie ».

Indépendance de la justice, « il a dit lui » !? Ils se moquent de nous, ma parole… quant à détourner l’attention de ce qui se passe au Moyen Orient, il suffisait simplement de ne pas arrêter Boualem Sansal pour que les regards restent fixés sur les massacres perpétrés par Netanyahu !

De ce côté de la Méditerranée, dans des déclarations à la chaîne d’information France Info, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot dira : « Rien dans les activités de Boualem Sansal ne donne de crédibilité aux accusations qui ont conduit à son emprisonnement en Algérie ». Il a ajouté : « L’arrestation injustifiée d’un écrivain français est inacceptable ».

Voilà une déclaration qui démontre que les relations entre Alger et Paris se déroulent toujours sous forme de la formule de Gainsbourg : « je t’aime, moi non plus » … il ne manque plus que l’oreiller pour que telle déclaration prenne forme.

Reprenons le cas de Muhend Taferka, considéré comme détenu d’opinion… comment diable ose-t-on ainsi désigner de détenu d’opinion un homme de culture qui ne comprend rien à, et n’a aucune opinion sur la politique … nous avons eu, par le passé, tout le loisir d’en discuter avec lui, et rien dans ses propos ne permet de déduire que Dda Muhend s’intéresse, de près ou de loin, à tout ce qui touche aux imbroglios politiques…

Ces deux affaires, quasiment concomitantes, démontrent, si besoin, l’acharnement du pouvoir d’Alger à museler tout discours contradictoire à la cacophonie qui règne en haut lieu.

Kacem Madani

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Certification des diplômes des étudiants en médecine : retour à l’ancienne méthode

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Médecins

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique est semble-t-il revenu sur sa décision portant sur le gel de la certification des diplômes de fin d’études des étudiants en sciences médicales. Mesure instituée en 2023 pour empêcher la fuite des médecins vers l’étranger.

C’est ce que laisse entendre la nouvelle instruction du MESRS adressée au directeur général de l’enseignement et de la formation, aux administrateurs universitaires et au président du Conférence nationale des doyens des facultés de médecine pour tenter de désamorçer le mouvement de grève des étudiants en médecine en grève pour la septième semaine consécutive.

Le ministère de l’Enseignement supérieur a contacté ses services centraux pour mettre en œuvre l’instruction visant à authentifier et vérifier les certificats et documents des étudiants en sciences médicales « de manière normale ».

Le texte de l’instruction précise : « Les procédures d’authentification des documents pédagogiques en sciences médicales, certificats, relevés de notes… et de vérification de leur authenticité, sont appliquées de manière normale, que ce soit au au niveau des départements des facultés et des universités ou au niveau des départements de l’administration centrale du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ».

L’instruction, signée par le secrétaire général du ministère et accompagnée d’une correspondance du ministère des Affaires étrangères en date du 13 novembre 2024, souligne que « les doyens des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire sont habilités à traiter et à répondre directement » aux organismes internationaux qui demandent la vérification de l’authenticité des certificats et des documents pédagogiques en sciences médicales (vérification).

Toutes ces administrations universitaires peuvent désormais répondre et traiter directement avec  l’ECFMG et avec d’autres organismes internationaux similaires.

Le document n° 1877, qui portait la mention « pour mise en œuvre », indiquait la nécessité de « respecter le contenu de cette instruction, qui doit être communiquée à tous vos services et assurer sa diffusion la plus large ».

Le ministère souligne dans le procès-verbal ayant sanctionné la réunion, dimanche dernier, du ministre Badari avec les représentants des étudiants qu’il « a ordonné aux doyens des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire de traiter et de répondre directement aux organismes internationaux qui demandent la vérification de l’authenticité des certificats et des documents pédagogiques des étudiants ».

Le procès-verbal indique également que l’instruction envoyée par le ministère est intervenue à la demande des représentants des étudiants en grève afin de clarifier la procédure et confirmer sa mise en œuvre.

Selon un communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, « toutes les demandes formulées ont été satisfaites et il a promis de continuer à aborder certains points avec d’autres autorités tutelles ».

La réunion a également été marquée par « l’intervention responsable des étudiants en sciences médicales présents », selon le communiqué du ministère. Cette mesure suffira-t-elle à faire cesser la grève quand on sait que d’autres revendications restent en suspens.

Samia Naït Iqbal

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Nord-Mali : les Touareg combattent pour l’indépendance de l’Azawad

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Bilal Ag Cherif
Bilal Ag Cherif, ancien dirigeant du MNLA, élu président du Front pour la libération de l'Azawad

Dans l’Azawad (nord du Mali), il y a eu d’importants changements et des morts dans le Nord pendant le week-end. Dimanche matin, 1ᵉʳ décembre, une opération de l’armée malienne a tué huit membres du tout nouveau Front de libération de l’Azawad (FLA).

Un mouvement officiellement créé la veille, samedi 30 novembre, et qui consacre la revendication indépendantiste de la rébellion. Le FLA remplace la coalition CSP-DPA (Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad). Les groupes qui la composaient sont dissous au sein de cette nouvelle entité.

C’est une forme de clarification pour la rébellion : le FLA combat pour « la libération totale de l’Azawad » et l’instauration d’une « autorité de l’Azawad », terme désignant les régions du nord du Mali.

Après la rupture de l’accord de paix de 2015 par les autorités maliennes de transition, consacrée par l’entrée de l’armée malienne et de ses supplétifs de Wagner à Kidal il y a un peu plus d’un an, le 14 novembre 2023, les groupes armés signataires de l’accord de paix avaient repris le chemin de la rébellion. Jusqu’ici, le CSP-DPA affichait comme objectif la protection des populations civiles du Nord et l’obtention d’un « statut politique et juridique » pour ce territoire, au sein ou en dehors de l’État malien. 

Revendication indépendantiste

Mais les groupes rebelles étaient traversés par diverses tendances, les indépendantistes étant les plus nombreux. En signant l’accord de paix de 2015, ces groupes avaient renoncé à l’indépendance en échange d’une décentralisation avancée des pouvoirs de l’État. Depuis la rupture de l’accord de paix, certains combattants ne cachaient pas vouloir revenir à leur idéal initial. Une revendication qui restait en sourdine, d’autres groupes armés alliés ayant toujours historiquement défendu l’intégrité du territoire malien.

Mais devant l’impossibilité de négocier quoi que ce soit avec les actuelles autorités maliennes de transition, qui considèrent ces groupes comme « terroristes » au même titre que les jihadistes d’al-Qaïda ou de l’État islamique, et face aux « massacres des civils » et « destruction des infrastructures » attribués par les rebelles aux Fama (Forces armées du Mali) et au groupe Wagner – dont certaines exactions ont été largement documentées et ont provoqué le déplacement de centaines de milliers de civils-, les dirigeants du HCUA (Haut conseil pour l’unité de l’Azawad), du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), et des franges rebelles du MAA (Mouvement arabe de l’Azawad) et du Gatia (Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés) ont donc lancé une nouvelle étape : ces groupes sont dissous, et la coalition CSP-DPA disparaît au profit du mouvement FLA qui revendique désormais clairement l’indépendance de l’Azawad. 

« Opération spéciale d’envergure »

Mais quelques heures à peine après son lancement, le FLA subit son premier revers face aux forces maliennes. Dimanche matin, aux environ de huit heures, plusieurs frappes de drone ciblent la localité de Tinzaouatène, à la frontière entre le Mali et l’Algérie.

C’est dans cette localité, devenue ces derniers mois le nouveau bastion de la rébellion, que les dirigeants des groupes armés s’étaient réunis pendant cinq jours pour lancer leur nouveau mouvement. 

Une réunion qui n’avait pas échappé aux radars de l’armée malienne : dimanche 2 décembre, dans la soirée, à la télévision d’État ORTM, l’état-major s’est félicité de cette « opération spéciale d’envergure » menée avec « succès ».

L’armée confirme le bilan de huit morts, recoupé auprès de la rébellion, parmi lesquels des cadres dirigeants comme Fahad Ag Almahmoud, qui venait d’apposer sa signature sur le document portant création du FLA, pour le compte de la branche rebelle du Gatia -l’autre branche étant demeurée alliée du régime en place.

« Les révolutionnaires tombent et tomberont encore », a aussitôt réagi le porte-parole Mohamed Elmaouloud Ramadane, assurant que la détermination du FLA n’en était que renforcée. L’armée malienne indique quant à elle « poursuivre ses efforts » avec des « opérations de contrôle de zone » dans la région de Kidal. 

Avec Rfi

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Français un jour, Algérien toujours !

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Drapeau Algérie France

La double nationalité, ce privilège discret qui permet de jongler entre deux identités, reste une réalité complexe et souvent cachée. « Français un jour, Algérien toujours », un statut à la fois bénédiction et malédiction, est vécu par certains comme un atout culturel, une richesse, mais il devient vite un fardeau quand il s’agit de le revendiquer en public.

Dans les faits, cette double identité n’est pas aussi simple qu’elle paraît. Elle n’est jamais totalement acceptée, que ce soit sur les papiers ou dans les salutations. Si être « Français » vous donne des droits, le statut d' »Algérien » n’est pas toujours bien vu. L’Algérien en France doit être « Français » lorsqu’il s’agit de remplir des papiers ou de voter, mais « Algérien » dès qu’il faut évoquer un passé colonial encore trop douloureux pour être totalement digéré.

En théorie, la double nationalité devrait célébrer la diversité, mais dans la réalité, elle est perçue comme une frontière invisible. Elle vous permet de circuler entre deux mondes, mais toujours à condition de ne jamais trop afficher cette appartenance partagée. Car la France, malgré sa prétendue universalité, continue d’imposer des critères d’authenticité qui ne laissent guère de place à l’ambiguïté.

« Français un jour » n’est jamais suffisant. L’intégration est un casting permanent. L’accent, le nom, la couleur de peau, tout peut trahir l’illusion d’égalité, et soudain, l’individu devient une exception. À chaque étape, il faut prouver, sans cesse, qu’on appartient au même groupe, qu’on partage les mêmes valeurs. Mais, en réalité, il reste toujours quelque chose à prouver.

Dans un monde idéal, la double nationalité serait un avantage, une chance de célébrer ses origines tout en étant pleinement intégrées. Mais en attendant, elle reste un privilège discrètement caché, un atout qu’on sort uniquement lorsque les circonstances l’exigent. La question qui se pose est de savoir si, un jour, cette richesse identitaire sera réellement reconnue, ou si elle continuera d’être perçue comme une exception.

Les « Français d’origine algérienne » savent bien que, même avec un passeport tricolore, la citoyenneté pleine et entière est souvent conditionnée à des critères invisibles. « Français un jour, Algérien toujours » ? Cette phrase résonne comme un rappel constant que, malgré les papiers, l’identité n’est jamais aussi simple qu’elle le paraît.

La double nationalité, à l’abri des regards, reste un terrain complexe où l’acceptation ne peut se faire que dans certaines conditions, souvent tacites. Peut-être qu’un jour, cette frontière invisible sera franchie et que, enfin, être « Français un jour, Algérien toujours » ne sera plus une question de compromis, mais une réalité pleine et entière.

« Peut-être qu’un jour, on ne demandera plus à ceux qui sont d’ici et de là-bas de choisir, mais de célébrer cette double appartenance comme une richesse. »

Dr A. Boumezrag

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