11 avril 2025
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L’art est libre, on peut rire de tout !

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Drag queen

Certains ont été outrés des créations artistiques lors de l’ouverture des JO, notamment par le très controversé tableau (il y en a 7) prenant pour base créative la Cène de Léonard de Vinci. 

C’est outrageant, choquant et inadmissible disent toujours les censeurs de l’ordre moral. Ils sont constamment en veille, prêts à bondir sur tout ce qui s’écarte de la pensée unique. Ils ont souvent les mêmes mots à la bouche « sous le couvert de la liberté d’expression, ils commettent un acte grave de parjure ». C’est vrai que la liberté d’expression n’est pas leur définition de la liberté si elle est libre.

En général, ceux qui profèrent ces paroles sont justement ceux qui plaident pour un état et des lois perpétuellement tournés vers l’interdiction, la répression et la condamnation de ceux qui dévient de la ligne morale établie.

Beaucoup du parti d’Éric Zemmour, de Marine Le Pen et de la droite républicaine puritaine ont manifesté leur indignation. Comme d’ailleurs ils se sont insurgés contre le tableau portant sur la révolution française, projeté sur les murs de la Conciergerie, qu’ils vilipendent continuellement. Je ne peux dire avec des mots combien je refuse d’être de ce bord-là.

Ils sont toujours les pires ennemis de l’art, de la liberté et de la culture. Pour eux elle ne peut qu’être ce qu’ils ont décidé ou porter sur les bases morales qui ont entraîné dans l’histoire les pires condamnations envers les artistes, les scientifiques, les philosophes et les pamphlétaires.

L’art, comme toutes les autres expressions artistiques, s’est depuis longtemps émancipé de cette contrainte à ne jamais dévier de la ligne rouge qu’ils ont tracée, très souvent avec du sang.  Je ne suis pas de leur côté de l’humanité, c’est le moins qu’on puisse dire de ma position.

L’art ne se permet pas d’avoir la même attitude, il accepte qu’on n’aime pas l’une de ses créations et qu’on la critique mais il sait qu’il faut toujours résister envers ceux qui veulent l’emprisonner et le détruire. « L’art est le propre de la vie » disait Friedrich-Nietzsche. 

Les paléontologues considèrent que la naissance de l’humanité est au moment des représentations du réel qui ont été peintes ou gravées sur les murs des grottes. Car l’art est la manifestation de la conscience humaine à percevoir la beauté du monde et la reproduire en une œuvre picturale.

J’ai été professeur pendant quatre décennies et l’honneur de mon métier a été prioritairement celui de forger l’esprit de discernement et de libre arbitre pour une construction de la citoyenneté. Celle qui refuse qu’on pense pour elle et qu’on la contraigne à quoi que ce soit dans ses idées.

Oui, on peut rire de tout car c’est prendre du recul face aux contraintes de la pensée unique. C’est être libre que d’exprimer ce qu’on ressent. Je me joins aujourd’hui à la grande sagesse d’Aristote dans ses paroles, (envers qui je n’arrête pourtant pas de vilipender la caricature mythique et hollywoodienne qui en a été faite), « l’homme est le seul animal qui ait la faculté de rire ».

Complétant cette pensée, Pierre Desproges, un humoriste incisif, disait «On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui ». C’est effectivement vrai car l’expression de cette humanité ne peut être partagée qu’avec ceux qui la revendiquent.

Les connaisseurs de cet humoriste n’hésiteront pas un seule seconde à me rétorquer qu’il avait également dit « On peut rire de tout mais pas n’importe comment ». J’en suis persuadé car il faut du talent comme lui pour se permettre un humour de liberté sans débordement. Mais si le débordement peut être condamné, il ne peut être justifié qu’il en soit censuré ou interdit.

Les historiens débattent depuis longtemps pour savoir si la Cène et autres œuvres dans ce registre correspondait à la vérité de la pensée de Léonard de Vinci. On ne le saura jamais mais ce qui est sûr est que l’art de cette époque ne pouvait trouver sa place que par les commandes de l’Église ou du Prince (ce qui a été abondamment le cas des Médicis).

On ne peut combattre indéfiniment l’art, il se rebelle toujours, il gagne sa liberté même au prix du bûcher. Cette liberté qui est confrontée à l’éternel combat entre la lumière et les ténèbres.

Il est vrai que la beauté de l’œuvre artistique du tableau sur la Cène (un très beau clin d’œil à la Seine, héroïne de cette inauguration) ne m’a pas convaincue. C’est ma liberté de juger l’art comme celle de l’art de s’exprimer.

Monsieur Chems-Eddine Chitour, c’est de votre réflexion que m’est venue l’idée de mon papier de ce matin. S’il vous arrive de jeter un œil sur un terrain qui vous est aussi lointain que le soleil que vous revendiquez dans votre patronyme (ainsi que la drag queen dans le tableau avec son aura de soleil, représentant la grâce divine), vous lirez mon papier. Ceci dit, dans mon indignité à commenter votre nom, je devrais d’abord le faire pour le mien.

Votre indignation contre un inadmissible parjure est cohérente avec votre parcours de vie. Je ne peux que saluer votre continuité et votre cohérence. Vous avez été le serviteur le plus zélé d’un régime qui interdit et incarcère tout ce qui a l’odeur de la liberté en tous domaines.

Vous en avez été récompensé par un poste au ministère de l’Enseignement et de la recherche. Quel autre poste pouvait si bien correspondre à vos idées ? Le maquillage avec des références historiques et faussement philosophiques que vous utilisez toujours n’arrivera jamais à cacher le professeur, valet d’un régime autoritaire fleurtant allégrement avec tous les codes d’interdiction de l’Islam et de la force brutale.

Boumediene Sid Lakhdar

Youcef Aouchiche ou la fable de la grenouille !

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Adversaires formels et d’apparat, Youcef Aouchiche comme Abdelaali Hassani Cherif n’ont  été choisis que pour donner un relief pluraliste et démocratique à un scrutin plié d’avance et dont l’issue est réglée comme du papier à musique. 

De qui se moque-t-on ? Peut-on croire une seconde que Youcef Aouchiche puisse devenir président de la république par un heureux scrutin ? La partition que l’ambitieux Aouchiche claironne à qui veut bien l’entendre que sa participation à la présidentielle vise à  rendre visible le bloc national progressiste est évidemment de mauvais goût.

Comme le ridicule et l’absurde ne tuent point en Algérie, il soutient qu’il dit représente ce bloc et ambitionne de le porter au pouvoir, à l’issue du rendez-vous électoral du 7 septembre 2024. La ficelle est bien courte.

En vérité, personne ne parie un dinar dévalué  sur les chances de candidat de 43 ans, peu expérimenté sans audace d’audience ni relief politique. Nommé premier secrétaire du FFS le 16 juillet 2020, on ne peut pas lui reprocher d’être un opposant ayant contribué sur la scène politique avec un sens syncréthique, voir d’être un visionnaire. Loin s’en faut malheureusement. Lhomme s’y croit plus qu’il ne contribue à faire croître les chances de son parti dans les couches populaires

Le seul objectif de sa participation est de faire voter la Kabylie, mission qui, visiblement, lui a été dévolue, selon toute vraisemblance.

Le FFS est même soupçonné d’avoir conclu un deal avec le pouvoir en contrepartie de l’assurance du bénéfice de dividendes politiques, au lendemain de  l’intronisation d’Abdelmadjid Tebboune sur son siège présidentiel. Lesquels ? On ne manquera d’assister au retour sur investissement pour le FFS.

On ne sait d’ailleurs pas comment Youcef Aouchiche  pourra gagner le challenge alors même que la majorité des forces du courant démocratique progressistes, qu’il prétend représenter, à l’instar du RCD, du PT et d’autres forces de gauche rejettent le processus électoral de la rentrée.

Autre aléa, Youcef Aouchiche et tous les dirigeants qui contrôlent avec lui l’appareil du parti auront du mal à convaincre une partie importante de la base militante qui ne leur pardonne pas d’avoir tourné le dos aux principes cardinaux du parti et le putsch opéré contre l’ancienne direction délogée de force du siège national du FFS. Les militants n’oublient rien.

Samia Naït Iqbal

Mascarade présidentielle : un candidat et deux lièvres !

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Candidats à la présidentielle

La  Cour constitutionnelle a sonné, mercredi 31 juillet, la fin de la récréation en annonçant la liste définitive des participants à la mascarade présidentielle algérienne du 7 septembre.

La Cour constitutionnelle ne va tout de même pas contredire le très zélé patron de l’ANIE ! Sans surprise donc, les noms de Youcef Aouchiche (FFS), Abdelmadjid Tebboune ( indépendant, nous dit-on) et Abdelali Hassani Cherif (MSP) constituent le trio retenu par les magistrats de l’instance présidée par Omar Belhadj. Exit donc les recours de cinq des 13 prétendants à la présidentielle éliminés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Un sacré coup de balai qui a refroidi plus d’un dans cette classe politique très encline au baisemain politique

Ni Saida Neghza, la tonitruante femme d’affaires et cheffe de la CGEA, l¨’organisation patronale non adoubée par le pouvoir, ni  l’ancien vice-ministre des Affaires étrangères et chef du Parti de l’Alliance républicaine, Belkacem Sahel n’ont été repêchés par la Cour  constitutionnelle qui à  rejeté leurs recours malgré le battage médiatique qu’ils ont fait suite à l’invalidation de leurs dossiers de candidature. Le gendarme des élections que dirige par l’islamiste repenti, Mohamed Charfi, a été impitoyable malgré ses hésitations et contradictions lors de sa conférence de presse de présentation des « candidats ».

Dans des déclarations enflammées, Neghza s’est élevée contre son élimination, se disant victime d’exclusion politique, accusant  même l’ANIE de « trucage » sur les formulaires des signatures. Comme si personne ne le savait en Algérie !

Abdelmadjid Tebboune dans l’indifférence

L’annonce du trio donné partant pour la course au Palais d’El Mouradia n’a pas emballé grand monde. Silence radio sur  les réseaux sociaux où l’intérêt des internautes est plutôt accaparé par les performances de la jeune gymnaste Kaylia Nemour, qui défend ses  chances d’une médaille en or pour l’Algérie aux jeux olympiques de Paris. 

Les Algériens sont revenus des mascarades électorales et des fausses promesses de transparence.

On comprend aisément le manque d’enthousiasme populaire et des quelques militants déclarés ou partisans potentiels des deux « opposants » qui se préparent à jouer le  rôle de faire-valoir d’une réélection jouée d’avance. Abdelmadjid Tebboune remportera le ticket qui lui permettra de se  maintenir au pouvoir pour 5 ans supplémentaires. Un énième mandat qui plongera malheureusement encore plus le pays dans la crise politique et accentuera son isolement à l’international.

Samia Naït Iqbal

«De Londres à Jérusalem, terreur promise» d’Akli Ourad

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Ingénieur en génie civil, Akli Ourad vient de publier à compte d’auteur « De Londres à Jérusalem, terreur promise », un livre coup de poing sur son voyage en Palestine occupée.

«De Londres à Jérusalem, terreur promise» est une plongée effarante dans le système de colonisation et d’apartheid mis en place par Israël pour spolier et effacer toute trace palestinienne dans les territoires occupés.

Ecrit sous forme d’un reportage avec un point de vue militant en faveur de la cause palestinienne, Akli Ourad raconte ici son inattendu voyage dans un cadre professionnel à Ramallah, Naplouse, Jérusalem,… L’auteur nourrit son texte de références historiques soutenues pour comprendre donner une perspective globale de la question palestinienne. 

Tout commence donc pour Akli Ourad à l’aéroport Heathrow à Londres où est basée la société qui l’avait chargé d’une mission pour la Banque mondiale. 

« L’avion d’El Al était entouré de paravents de protection et d’un couple de véhicules militaires afin de parer à toute tentative de prise d’otage de l’aéronef par les militants palestiniens ou les sympathisants de leur cause ». Le décor est planté pour ce voyage sans nul autre pareil. Dès l’embarquement, les questions et soupçons fusent. « Embarquer sur un vol d’El Al est toujours un parcours du combattant (…) Aucune autre compagnie à l’échelle mondiale ne soumet ses voyageurs à une procédure de sécurité aussi intrusive qu’El Al », constate l’auteur.

En effet, en dépit de son ordre de mission pour la Banque mondiale et son passeport britannique, Akli Ourad est soumis à une batterie de questions par les services de la sécurité israéliens. Son nom fait mouche dans la tête des espions de Tel Aviv. 

L’aéroport de Heathrow est le début d’un ensemble de sauts d’obstacles que l’auteur devait surmonter avec savoir-faire, tact et stoïcisme. 

Bien sûr, en dépit de toutes les embuches et problèmes les plus invraisemblables créés par les autorités israéliennes, pour l’auteur visiter la Palestine et ses territoires occupés était un voyage à ne pas rater. Pas question d’abdiquer pour Akli Ourad.

 C’est ce voyage que «De Londres à Jérusalem, terreur promise» raconte avec finesse et engagement. L’auteur nous conduit à Ramallah, Jérusalem et sa vieille ville,… le récit fait sur le voyage en taxi en direction d’Al Ram,  un village situé entre Ramallah et Jérusalem dit tout sur l’apartheid que subissent les Palestiniens.   

Avec la guerre à Gaza et le risque d’explosion à venir dans le Proche-Orient, la lecture de cet ouvrage peut donner des clés de compréhension de ce qui se déroule dans cette région.

Sofiane Ayache

«De Londres à Jérusalem, terreur promise» est disponible sur la plateforme Amazon

Tebboune rappelle son ambassadeur en France, qu’il le garde !

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Macron et Tebboune
Macron et Tebboune : jusqu'à quand les ponts resteront coupés ?

Plus d’un demi-siècle que le régime algérien tire sur la ficelle du syndrome de l’ennemi extérieur. Une ficelle grosse comme la main que ne voient pourtant pas la majorité des Algériens. Le Maroc est pour les Algériens le Désert des tartare de Dino Buzzati.

Cet ennemi au-delà de la frontière, toujours prêt à nous menacer, est le Maroc, le meilleur ami du régime algérien car il lui assure en partie sa survie depuis des décennies. Comment avoir un levier plus efficace et peu coûteux qui vous fait picorer tout un peuple dans les mains ?

Lorsqu’il y a un conflit j’ai une tendance naturelle et instinctive à toujours me positionner en contradiction avec les aboiements nationalistes et tiers-mondistes du régime algérien.

Dans celui de la rupture présente, un certain nombre de points m’interrogent sur un paradoxe qui m’a toujours intéressé. Essayons de résumer ses contours.

L’Algérie défend corps et âme Poutine pour son annexion de l’Ukraine. Elle s’insurge au nom des principes fondamentaux du droit international pour une invasion illégale du Sahara occidental. La main sur le cœur, elle s’érige en défenseur d’un peuple bafoué et soumis dans sa volonté à recouvrer son indépendance.

Les Ukrainiens sont bombardés jour et nuit par une armée qui mutile leur population dans des conditions atroces. L’Algérie ne perçoit que le droit de Moscou à combattre un « régime nazi » et une volonté de l’occident à vouloir la soumettre, notamment par les États-Unis et l’Otan.

Lorsque Poutine dit vouloir recouvrer un pays qui appartient à la grande Russie historique de Nicolas 1er, elle y voit un acte de lutte contre la spoliation des terres de la mère patrie. Mais lorsque les marocains revendiquent le territoire sahraoui comme une réappropriation des terres historiques du royaume chérifien, l’Algérie crie au colonialisme et à l’action belligérante contre une nation souveraine dans ses frontières.

L’Algérie crie haut et fort que la légalité des revendications des Sahraouis est reconnue par les résolutions du Conseil de sécurité qui demandent un référendum. Mais elle réfute les accords sur les frontières ukrainiennes internationalement reconnues par la communauté internationale, y compris par la Russie.

Les généraux algériens se fichent complètement du sort des Sahraouis comme celui des algériens. L’implantation d’un pays arabe puissant à ses frontières est leur seule crainte. Les intérêts de ces pauvres sahraouis ne se reflètent que dans les richesses minières du pays conquis. Ils savent que la très grande pauvreté de Sahraouis les poussera inévitablement dans leurs bras.

Le régime marocain est aussi détestable et corrompu que celui de l’Algérie. Il faut les combattre tous les deux. Dans cette affaire regrettable, il y trois peuples à soutenir pour leur indépendance, les Sahraouis, les Marocains et les Algériens.

L’Algérie avait perpétré contre des Marocains innocents un crime contre l’humanité dont elle peut être honteuse pendant des siècles. Suite à la Marche verte pour envahir l’ancien Sahara espagnol, elle avait décidé d’une expulsion massive des Marocains résident sur son territoire. La quasi-totalité d’entre eux étaient des familles installées depuis plusieurs générations, profondément enracinées et souvent naturalisées.

Un crime effroyable dont nous avons été témoins. Depuis la rafle du Vél’d’Hiv, escale terrifiante vers les camps de concentration, on n’avait pas vu une telle sinistre opération. Je me souviendrais toujours du départ de mes anciens camarades qui étaient aussi algériens que moi.

Des témoignages de l’époque nous ont appris une horrible vérité. La police venait parfois rechercher les enfants scolarisés jusque dans les classes, terrifiés et humiliés devant les regards de  leur camarades.

Le peuple sahraoui est une victime d’une colonisation illégale depuis des décennies. Comme pour l’initiative de l’ami des algériens, Poutine, ils ont été submergés d’un peuplement marocain qui rend un référendum impossible car comment déterminer la base électorale légitime ?

Lorsque Poutine envoie massivement la population russe en Ukraine pour rendre définitivement russe les terres occupées illégalement et d’y avoir organisé un referendum clownesque, c’est pour l’Algérie un acte de reconquête de la souveraineté.

Oui, le Maroc est dans l’illégalité mais la première à devoir se taire est l’Algérie. Quant aux pauvres Sahraouis ils ont misé sur l’armée d’un régime impopulaire qui réprime son peuple pour se libérer. Un paradoxe ! Pas un qui ne les avait prévenus qu’il en auraient pour l’éternité à se libérer. Courage et patience, cinquante ans sont déjà passés. C’est comme si une poule demandait l’aide du renard pour la libérer de l’agression d’une autre.

Monsieur Tebboune, votre ambassadeur doit pester contre vous. Il sera peut-être payé désormais en dinars. On peut tout lui reprocher mais a-t-il commis plus grave que la compromission pour mériter un tel sort ? Rappelé d’Espagne, le voilà rappelé encore de Paris. La poisse !

Mais puisque vous désirez son retour, nous lui attribuons favorablement un OQTF.

Boumediene Sid Lakhdar

Des prisonniers palestiniens en Israël soumis à la torture, selon un rapport de l’ONU

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Prisonniers palestiniens
Prisonniers palestiniens

Les Palestiniens arrêtés par Israël pendant la guerre de Gaza ont été en grande partie emprisonnés dans le secret, avec, dans certains cas, un traitement pouvant s’apparenter à de la torture, a déclaré ce mercredi 31 juillet le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk.

Au moins 53 prisonniers de Gaza et Cisjordanie sont morts durant leur détention par Israël depuis le 7 octobre, selon un rapport du bureau des Nations unies pour les droits de l’homme qui couvre la période du 7 octobre au 30 juin. « Les témoignages recueillis par mon bureau et d’autres entités font état d’une série d’actes épouvantables, tels que la simulation de noyade et le lâcher de chiens sur des détenus, entre autres, en violation flagrante du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire », a indiqué Volker Türk. Le rapport fait également état de prisonniers objets de chantages ou « brûlés avec des cigarettes et soumis à des médicaments hallucinogènes ».

Depuis l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, des milliers de Palestiniens ont été emmenés de Gaza en Israël, « en général menottés et les yeux bandés » et des milliers d’autres ont été emprisonnés en Cisjordanie et en Israël, précise le rapport. « Ils ont généralement été détenus au secret sans se voir donner de raison pour leur détention, d’accès à un avocat ou de contrôle judiciaire », ajoute le rapport élaboré à partir de témoignages de prisonniers palestiniens et d’autres victimes et témoins de ces violations.

Le Club des prisonniers palestiniens a accusé les soldats de « viol ». Selon cette ONG palestinienne de défense des détenus, quelque 9 600 Palestiniens sont actuellement dans des prisons israéliennes, dont des centaines en détention administrative, sans mise en accusation.

Israël n’a pas réagi dans l’immédiat

Dans sa conclusion, le rapport indique fournir « des bases raisonnables » pour penser qu’Israël et les groupes armés palestiniens en tant que parties au conflit à Gaza « ont commis de graves violations et abus » depuis le 7 octobre, « envers les droits à la vie, la liberté et la protection contre la torture et d’autres mauvais traitements ainsi que le viol et d’autres formes de violence sexuelle, qui peuvent tous constituer des crimes de guerre ».

L’autorité palestinienne pratique la détention arbitraire

Selon le rapport, l’Autorité palestinienne continue pour sa part à « pratiquer la détention arbitraire, la torture et autres mauvais traitements, en Cisjordanie », principalement « pour faire taire les critiques et l’opposition politique. »

Israël n’a pas réagi dans l’immédiat à ce rapport. Le pays a rejeté des rapports critiques antérieurs et assuré respecter le droit international. Lundi, l’armée israélienne a annoncé l’interpellation de neuf soldats dans le cadre d’une enquête pour mauvais traitements présumés sur un détenu au centre de détention de Sdé Teiman, dans le sud d’Israël.

Volker Türk a appelé toutes les parties à mettre en œuvre un cessez-le-feu et assurer le plein respect du droit international ainsi que la transparence pour les violations et abus. Il a demandé la libération de tous les otages à Gaza et la remise en liberté des Palestiniens détenus arbitrairement par Israël. « Le secret, la détention prolongée à l’isolement peuvent aussi constituer une forme de torture », a dit Volker Türk.

Les conditions de détention dans les prisons israéliennes comme le traitement des détenus par le Hamas ont fait l’objet d’autres rapports. Amnesty International a indiqué ce mois-ci avoir documenté 27 cas de Palestiniens, dont cinq femmes et un adolescent de 14 ans, détenus par Israël « jusqu’à quatre mois et demi » sans pouvoir contacter leur famille.

Deux journalistes d’Al Jazeera tués par une frappe israélienne à Gaza

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Victimes d'une frapp israélienne sur leur voiture presse ds le camp d'Al-Shati alors qu'ils étaient en reportage, les reporters d' @AlJazeera Ismail al-Ghoul & Ramy al-Rifee rejoignent la trop longue liste des journalistes tués à Gaza.
Victimes d'une frapp israélienne sur leur voiture presse dans le camp d'Al-Shati alors qu'ils étaient en reportage.

Deux journalistes d’Al Jazeera ont été tués lors d’une frappe israélienne sur la bande de Gaza, a annoncé ce mercredi 31 juillet la chaîne qatarie.

« Le journaliste d’Al Jazeera Arabic, Ismaïl al-Ghoul, et son cameraman, Rami al-Refee, ont été tués dans une attaque israélienne sur la bande de Gaza », a rapporté la chaîne, ajoutant que la frappe avait visé « une voiture près du secteur d’Aidia, à l’ouest de la ville de Gaza ».

Al Jazeera a condamné la mort mercredi de deux de ses journalistes, tués lors d’une frappe israélienne sur la bande de Gaza, dénonçant dans un communiqué un « assassinat de sang-froid ».

La chaîne du Qatar a indiqué que son correspondant pour Al Jazeera en arabe, Ismaïl al-Ghoul, et le cameraman Rami al-Refee avaient été « pris pour cible par les forces d’occupation israéliennes » lors de leur couverture de la situation dans le camp de réfugiés d’al-Chati dans la ville de Gaza.

« Cette attaque contre les journalistes d’Al Jazeera s’inscrit dans le cadre d’une campagne de ciblage systématique visant les journalistes de la chaîne et leurs familles depuis octobre 2023 », a ajouté Al Jazeera.

Son bureau à Gaza a déjà été bombardé et deux autres de ses correspondants tués.

La mort d’al-Ghoul et al-Refee souligne « le besoin urgent d’une action en justice immédiate contre les forces d’occupation », affirme la chaîne dans son communiqué.

Près d’une centaine de reporters sont tués par des tirs ou bombardements israéliens dans la bande de Gaza. Ces assassinats visent inévitablement à empêcher que l’information sur les massacres commis sur cette bande de terre n’arrivent pas aux yeux et oreilles du monde.

Avec agences

L’hydrogène vert, un pari sur les avancées technologiques à venir

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Hydrogène vert

Dans le contexte de la transition écologique, l’hydrogène vert est souvent présenté comme un nouvel eldorado énergétique. Cette vision prometteuse est nourrie par des espoirs de transformation industrielle et de prospérité économique.

Pourtant, en dépit de l’enthousiasme généralisé, il est essentiel de ne pas se laisser emporter par des rêves qui, en ignorant les incertitudes sur d’éventuelles avancées scientifiques, risquent de compromettre notre crédibilité collective.

Il est juste de considérer que les obstacles à surmonter pour la production, le stockage et la distribution sont nombreux et complexes. Il est aussi évident que l’horizon de réduction des coûts de production de l’hydrogène vert à des niveaux compétitifs par rapport aux sources fossiles est incertain.

L’investissement dans l’hydrogène vert repose sur le pari que des avancées technologiques à venir permettront de produire, stocker et distribuer cette énergie à moindre coût. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

Des défis technologiques et économiques à surmonter

Actuellement, les coûts de production de l’hydrogène vert sont élevés par rapport à d’autres sources d’énergie. Selon les estimations, produire de l’hydrogène à partir de gaz naturel coûte entre 1 et 3 dollars par kilogramme, tandis que l’hydrogène vert coûte entre 4 et 12 dollars par kilogramme. Le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), indique que la production mondiale d’hydrogène vert était d’environ 0,7% de la demande totale d’hydrogène, qui s’élevait à 95 millions de tonnes en 2022.

L’hydrogène vert, produit à partir d’énergies dites « renouvelables », est souvent encensé sans une pleine compréhension des défis techniques et économiques qu’il implique. La réalité est que la production d’hydrogène nécessite une quantité considérable d’énergie, et cette énergie doit provenir d’une autre source d’énergie.

En physique, nous savons que l’énergie ne se crée pas, elle se transforme. Cette vérité fondamentale, inscrite dans le théorème de Noether, stipule que l’énergie est une grandeur abstraite qui se conserve en vertu de l’invariance des lois physiques dans le temps. Autrement dit, la production de l’hydrogène vert nécessite une autre forme d’énergie, en l’occurrence celle provenant des flux renouvelables (solaire, vent). Scientifiquement, il n’existe pas de « consommation » d’énergie mais transformation en une autre énergie (thermique, mécanique, …).

Ainsi, parler de production d’hydrogène à partir d’énergies « renouvelables » est un abus de langage ; il s’agit plutôt de transformer une forme d’énergie en une autre, en utilisant des flux tels que le vent ou le soleil.

Malgré cela, les discours publics entretiennent souvent l’idée que ces flux renouvelables peuvent à eux seuls résoudre nos crises énergétiques. Cet optimisme, bien qu’utile pour galvaniser les efforts collectifs, repose sur une compréhension simpliste des lois de la thermodynamique et des défis techniques de la conversion énergétique. Par exemple, l’électrolyse de l’eau, le procédé le plus courant pour produire de l’hydrogène vert, est énergétiquement coûteux et inefficace dans sa forme actuelle. Les technologies doivent encore faire l’objet de percées significatives pour devenir économiquement viables.

En poursuivant ces rêves sans une évaluation rigoureuse de la réalité, nous risquons de créer des attentes irréalistes. Cette approche peut s’avérer dangereuse, car elle pourrait engendrer une déception collective et une perte de confiance lorsque ces attentes ne seront pas satisfaites. L’illusion d’un nouvel eldorado pourrait ainsi se transformer en une douloureuse prise de conscience des limites de nos capacités technologiques actuelles.

Prévisions pour d’autres sources énergétiques

Parallèlement, d’autres sources énergétiques émergent comme des alternatives potentielles. Les biocarburants de nouvelle génération et les réacteurs nucléaires de quatrième génération offrent des perspectives intéressantes. Chacune de ces technologies présente des avantages et des défis spécifiques en termes de coût, de maturité technologique et d’impact environnemental.

L’avenir énergétique mondial reposera probablement sur un mix diversifié de sources renouvelables et de technologies avancées. L’hydrogène vert y jouera un rôle, mais il ne sera pas la panacée. La complémentarité entre les différentes énergies sera essentielle pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.

En fin de compte, il est essentiel de maintenir une perspective équilibrée et éclairée sur les promesses et les limites de l’hydrogène vert. Plutôt que de se complaire dans des visions utopiques, il est impératif de reconnaître les défis et de les aborder avec une approche scientifique rigoureuse. Les prévisions de réduction des coûts de production, de stockage et de distribution dépendent fortement des avancées technologiques futures que personne ne peut prédire avec précision.

Le rêve de l’hydrogène vert ne doit pas se transformer en mirage. La stabilité des nations et la crédibilité des institutions dépendent de notre capacité à conjuguer ambition et réalisme.

Toutefois, le potentiel de l’hydrogène vert pour transformer le paysage énergétique mondial en fait un pari que de nombreux gouvernements et entreprises n’ont pas hésité à prendre.

Ould Amar Yahya, économiste, banquier et financier

JO Paris 2024 : Nemour en finale ce jeudi, la boxeuse Imane Khelif en lice

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Kaylia Nemour
Kaylia Nemour en finale des JO

La gymnaste algérienne Kaylia Nemour sera engagée jeudi dans le concours général des Jeux olympiques Paris 2024, au moment où sa compatriote la boxeuse Imane Khelif fera ses grands débuts aux JO pour le compte des huitièmes de finale de la catégorie (-66 kg).

Nemour, qui rêve de décrocher la première médaille de la gymnastique algérienne, s’était brillamment hissée en finale du concours général avec un total de (55.966), soit la quatrième meilleure note des qualifications.

« J’ai tourné avec les meilleures, particulièrement les Américaines et les Chinoises. C’est fou. Je peux encore améliorer des choses en quatre jours. Je vais tout faire pour faire le meilleur classement possible », avait réagi la pépite algérienne à l’issue des qualifications disputées dimanche dernier.

L’Algérienne de 17 ans tentera lors de cette finale, prévue jeudi à partir de 17h15 (heures algériennes) à l’Arena de Bercy, de rivaliser avec les stars de la discipline, dont l’Américaine Simone Biles qui a dominé les qualifications avec un total de (59.566), ou encore la Brésilienne Rebeca Andrade, qualifiée avec un total de (57.700).

Aux Jeux olympiques, les gymnastes dames concourent dans quatre agrès : le sol, la poutre, le saut de cheval et les barres asymétriques. L’entraineur de la championne algérienne, Marc Chirilcenco, a indiqué que sa gymnaste possède la capacité de jouer les premiers rôles en finale du concours général, soulignant que Nemour a encore de la marge de manœuvre pour améliorer son total, notamment à la poutre.

« Kaylia a tenu son rang. Elle savait qu’elle était attendue face aux meilleures gymnastes du monde. En finale du concours général, je pense qu’elle peut gagner quelques dixièmes de point, notamment à la poutre », a-t-il estimé.

Nemour s’est également qualifiée en finale de sa discipline de prédilection, les barres asymétriques, prévue dimanche prochain, où elle ne vise rien d’autres que le titre olympique, après avoir dominé les qualifications avec un total de 15.600 (7.100 de note de difficulté, 8.500 d’exécution).

La sixième journée des JO 2024, sera également marquée par les grands débuts de la boxeuse Imane Khelif, qui vise également une médaille olympique, après avoir terminé au pied du podium lors des JO de Tokyo en 2021.

Avec agence

Ahmed Attaf : coup de menton contre la France

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Ahmed Attaf
Ahmed Attaf brasse du vent contre la France.

C’est un Ahmed Attaf remonté comme une montre suisse contre le soutien d’Emmanuel Macron au plan d’autonomie du Sahara occidental que défend le voisin marocain.

La décision de la France de s’aligner sur le plan d’autonomie marocain pour la résolution du conflit autour du Sahara occidental, position exprimée dans la lettre adressée par le Président, Emmanuel Macron, au roi du Maroc Mohammed VI, était au centre de la conférence de presse organisée, ce mercredi 31 juillet 2024, tenue par Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger. 

Il s’agit d’une démarche « dangereuse » en raison du fait qu’elle « contribue à perpétuer le statu-quo au Sahara occidental », s’alarme le chef de la diplomatie algérienne. Pourtant ledit statu-quo dure depuis presque un demi-siècle déjà. Ahmed Attaf considère qu’en portant sa caution au plan d’autonomie marocaine comme seule base pour le règlement du conflit du Sahara occidental, la France se met en porte-à-faux avec la légalité internationale et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.  

Cette logique « exclut toute effort pour une solution alternative en application des résolutions onusiennes et de la légalité internationale, dont les résolutions du Conseil de sécurité adoptées également par la France », observe-t-il dans la déclaration liminaire d’Ahmed Attaf. 

Ressortant les vieux moulins, le ministre des AE avance quelques évidences que tout le monde sait déjà. « La France a adopté pleinement l’approche marocaine concernant la question du Sahara occidental et fait de cette question une priorité qu’elle s’engage à défendre aux niveaux national et international (…) C’est comme si la proposition marocaine concernant le Sahara occidental était devenue une proposition française », maugrèe le ministre algérien. Il estime même que le plan marocain « n’a jamais été pris au sérieux au sein de l’ONU ». Pourtant, la réalité internationale est tout autre. L’Espagne, les Etats-Unis, l’Allemagne et maintenant la France soutiennent ledit plan. C’est dire qu’Ahmed Attaf tente de cacher le soleil avec un tamis.

Dans la foulée de ses attaques, le ministre impute au Maroc la responsabilité de l’enlisement de ce conflit : « Il s’agit d’un statu quo directement provoqué par le plan d’autonomie présenté par le Maroc », qui avait comme objectif, d’ »anéantir le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui en avortant l’organisation d’un référendum (…) anéantir les solutions politiques alternatives et empêcher l’émergence de toute initiative sérieuse (et) gagner plus de temps pour consolider le fait accompli colonial », argumente le MAE algérien qui considère que « la décision française de soutenir la réalité coloniale imposée au peuple sahraoui va à contre-courant des récents efforts diplomatiques déployés par les Nations unies et par d’autres acteurs internationaux dans le but de relancer le processus politique pour mettre fin au conflit ». 

L’alignement de la France sur la position marocaine est un « accord » conclu entre deux parties « aux dépens d’une autre partie, qui est le peuple sahraoui » et qui « n’est pas valable légalement, politiquement ou moralement » persifle-t-il.

Dans une dernière tentative de convaincre la presse, Ahmed Attaf s’est dit convaincu que le positionnement de la France ne changera rien de la validité de la question du Sahara occidental au sens du droit international. A ce titre, elle reste « une question de décolonisation », s’insurge Ahmed Attaf qui laisse la voie ouverte à d’autres mesures de rétorsion à l’égard de la France. Lesquelles ?

Il est difficile de croire que l’Algérie puisse aller plus loin que ce rappel d’ambassadeur. On se souvient de la crise avec l’Espagne suite au soutien de Madrid au plan de Rabat sur le Sahara occidental. Après quelques coups de mentons et de déclarations comminatoires, l’Algérie a rappelé son ambassadeur pendant quelques mois avant de revenir sur sa décision et de renvoyer à Madrid un nouvel ambassadeur sans faire le moindre du monde plier le chef de gouvernement espagnol.

Beaucoup de paroles pour peu d’efficience. Ahmed Attaf a brassé beaucoup de vent au cours de cette conférence de presse. Il vient de montrer que l’Algérie n’a plus de carte de pression sur la France. A contrario de la remise en cause de la visite d’Etat de Tebboune en France, le roi Mohammed VI vient d’inviter Emmanuel Macron pour une visite d’Etat au Maroc. C’est dire le changement de paradigme.

Samia Naït Iqbal

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