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dimanche 13 juillet 2025
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La greffe d’organes : une urgence à vulgariser en Algérie

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7e congrès international de la Néphrologie à Batna

La greffe d’organes : une urgence à vulgariser en Algérie

Le service de néphrologie du CHU de Batna a organisé le 7ème congrès international de néphrologie qui s’est tenu durant trois journées à  l’auditorium du CLS situé au pôle sportif de Batna.

Le wali Siouda Abdelkader n’a pas manqué de féliciter une fois encore durant son allocution le secteur de santé pour les efforts et les pratiques déployés par les éminents professeurs et les chercheurs scientifiques dans ce domaine. Les deux organisateurs du 7e congrès international de néphrologie, les professeurs Chinar Othmane et Ahmed Bougroura, ont indiqué au Matin d’Algérie que cette rencontre a pour objectifs : la transplantation la maladie rénale chronique et aussi la dialyse péritonéale (traitement médical employé afin d’ôter les déchets du sang du patient souffrant d’insuffisance rénale) et surtout faire appliquer les interventions chirurgicales à partir de dons d’organes sur cadavres.

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De nombreux obstacles subsistent malheureusement encore, et ce malgré les fatwas émanant des principales institutions religieuses du pays autorisant le don d’organes à un malade par un vivant ou par une personne décédée. Cette question demeure encore difficile à résoudre compte tenu de la réalité socioculturelle des algériens, estiment les spécialistes. Le projet de la nouvelle loi sur la santé, qui prendra en charge, entre autres, le volet relatif à la réglementation et à l’organisation du prélèvement et la transplantation d’organes de personnes décédées à des vivants, apportera sans doute des clarifications pour encourager davantage cette pratique.

Le texte précisera également des volets non traités dans l’ancienne loi, à l’instar des essais cliniques et tout ce qui a trait aux nouveaux médicaments, ainsi que l’actualisation du cadre de prévention. Actuellement, la loi de santé exige que le prélèvement des organes d’un défunt ne doit se faire que par l’accord de sa famille. Or, et pour des raisons d’ordre religieux, la majorité des familles s’opposent à cette décision, sachant que la religion l’autorise, en se référant au saint Coran qui souligne que celui qui sauve une vie, c’est comme s’il avait sauvé toute une humanité. Le professeur Seba Athman, chef de service de chirurgie néphrologie et transplantation rénale au CHU de Tizi Ouzou a indiqué au Matin d’Algérie que son service a réalisé 155 interventions notamment en  transplantation rénale, avec un taux d’évolution et suivi de 96% de réussite.

24000 insuffisants rénaux

Pour sa part, la professeur, président de l’Agence nationale de la greffe et chef de projet au ministère de la santé,  Mme Kreba, a fait savoir que la question du don d’organes en Algérie est, en premier lieu, d’ordre socioculturel, soulignant, de ce fait, “la nécessité de changer les mentalités pour l’élargissement du don d’organes qui est d’une importance vitale pour sauver des centaines, voire des milliers de vies”. Selon la professeur, “un tiers des 24.000 personnes en insuffisance rénale sont en attente d’une transplantation rénale, et de nombreux patients qui nécessitent d’autres greffes d’organes sont également dans cette situation.

D’après les estimations des spécialistes du domaine, près de 1,5 million d’Algériens souffrent de diverses pathologies rénales. Parmi les 20.000 sous hémodialyse, 10.000 sont inscrits dans la liste d’attente pour une transplantation rénale.

Le colloque, une vraie opportunité d’échanges scientifiques

En outre, et dans le même sillage, plusieurs intervenants ont partagé leurs recherches scientifiques et expériences dans ce domaine, tel que l’éminent professeur Lionel Rostraing, CHU de Grenoble (France) très réputé au niveau international ; ce dernier a fait savoir par ses trois interventions importantes,sur “l’infection virale après greffe rénale, Traitement de l’hépatite après greffe rénale et enfin Grossesse et greffe rénale”. Autres projets, expériences et  exposés ont défilé devant 400 participant entre médecins, spécialistes et professeurs venus des quatre coins du pays et étrangers, tels que la Tunisie, la Mauritanie et la France.

Les expériences réalisées par des praticiens, chercheurs scientifiques et universitaires ont pour but principalement de médiatiser ces expériences et surtout de sensibiliser les citoyens à venir et encore à mieux comprendre l’importance du don d’organes. Selon le docteur Bougroura Ahmed, « plusieurs malades sont actuellement en attente d’une greffe et le don d’organes peut sauver plusieurs vies ». Il est à savoir que le service de néphrologie du CHU de Batna est classé premier au niveau national dans la transplantation rénale, après Alger, a précisé la même source.

A rappeler que durant le congrès, les docteurs, F Lahouel, Mâachi, le docteur Ourlent et son staff médical en collaboration avec l’éminent professeur Chaouch Hocine ont greffé deux couples, soit quatre personnes entre donneurs et receveurs de la même famille, apprend-on. C’est dire que les demandes n’arrêtent pas.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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L’Algérien n’est pas improductif mais rendu amorphe

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Fête du travail 

L’Algérien n’est pas improductif mais rendu amorphe

Il faut souligner que même si la réputation de l’Algérie comme étant le «le grenier de Rome» est contestée par certains spécialistes algériens qui la considèrent comme une blague de mauvais goût de la France, les intentions ou les invasions ont toujours eu pour origine un intérêt agricole de la plateforme algérienne bien avant le tracé des frontières nord africaines.

En plus le coup de l’éventail porté le  29 avril 1827 par le dey d’Alger (le gouverneur ottoman de la région), Hussein ben Hassan au consul français, Pierre Deval avait pour origine un contentieux agricole à l’avantage des algériens qui n’avaient pas perçu le paiement de la dette qu’ils avaient sur les français. En effet, ils fournissaient du blé et des céréales pour l’armée française lors de la campagne de Napoléon contre l’Egypte. D’ailleurs le gouvernement français exploita cet évènement pour aller à la conquête de l’ensemble de l’Algérie au cours des trois années qui suivirent, et il resta pendant près de 130 ans.

Propriétaire ou khammès, l’Algérien se débrouillait pour fournir du blé et des céréales de qualité pour toute la rive de la méditerranée. Les exemples ci-après vont non seulement étayer ses performances paysannes mais démontrer l’avantage comparatif que lui donnait ce statut.

En 1928, lorsque le blé et les céréales se comptaient en quintaux et non en tonne comme c’est le cas aujourd’hui, l’Algérie fournissait à la métropole et ailleurs tout en mangeant à sa faim plus de 3 millions de quintaux. Elle en consacre fin 2014 près de 10 milliards de dollars pour la facture alimentaire. Jusqu’à quelques années après l’indépendance, le blé dur de la plaine de Magra près de Sétif se troquait avec les Italiens à 1 quintal contre 5 de blé italien tendre.

Ce même paysan a réussi d’entretenir des orangers de grande qualité notamment à Boufarik. Les régions côtières ont fourni avec son aide de meilleures vignes qui ont donné le vin de « Sidi Brahim » qui s’offrait dans les grandes occasions en Europe. Les dattes de « Deglet Nour » ont été primées pendant plusieurs décennies en France. Bien après l’indépendance, début des années 80, la Sonatrach a envoyé des équipe et son appareil SH 183 pour forer en kiswahili Chole Shamba qui est une île dite de la mafia située dans l’océan Indien et faisant partie de l’archipel de Zanzibar de la Tanzanie. Les conditions y sont extrêmement dures (présence d’animaux très dangereux, pluie toute l’année, malaria etc.) et pourtant, ces équipes ont donné des performances meilleures que celles des américaines.

Les jeunes Algériens réussissent leur start up à Silicone valley et en Europe mais échouent dans leur propre pays. Pourtant les dispositifs d’aide aux jeunes porteurs d’idées n’en manquent pas selon le discours officiels bien entendu. Pourquoi l’Algérien se sent mieux et devient plus dynamique dès qu’il quitte l’environnement natal ?

Les psychologues industriels ont montré que l’homme pour produire et créer d’une manière rentable, il faut qu’il soit heureux. Alors, l’algérien pour arriver à une aussi médiocre productivité  serait-il frustré voire pas bien dans sa peau et pourquoi ? Si tel est le cas, on serait amené à dire que les objectifs de l’indépendance qui visaient de le libérer du joug colonial pour l’épanouir ne seraient malheureusement pas atteints. Que s’est-il passé ? Il y a eu une série de frustrations qui l’ont sonné, dérouté puis complètement écarté de ses références ancestrales l’Algérien moyen. Il ne partage pratiquement plus de valeurs communes à part celles religieuses avec la société et donc rien ne le motive pour travailler. Il est devenu narcissique et désintéressé du corps social.

Le chamboulement de l’échelle de valeur lui a fait perdre le sens de la mesure. Il ne voit aucun lien entre le travail et la rémunération. Il veut gagner vite et beaucoup en peu de temps et donc plus il reçoit plus il en demande et rompt ainsi le dialogue social.

Alors ! Comment espérer le voir productif avec un tel comportement de toute évidence acquis ? L’artifice tag ala men Tag ou celui de la débrouille a cimenté encore plus l’ordre établi par le processus d’encanaillement qui consiste à faire d’un responsable un atome social autour duquel gravitent des bouches ouvertes qui peuvent tuer pour faire durer le système. Donc ceux qui prônent un changement par le bas, peuvent attendre longtemps car  même ce bas est pourri par cet entortillage.

                                                                                                          

Auteur
Rabah Reghis

 




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Assassinat de l’étudiante : arrestation de 10 personnes

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Fait divers à Tiaret suite…

Assassinat de l’étudiante : arrestation de 10 personnes

Quelques jours après la découverte du corps d’une étudiante originaire de Hassi Fedoul (wilaya de Djelfa), dix personnes entre accusés et témoins, ont été auditionnées, hier, dimanche par le juge d’instruction près le tribunal de Tiaret.

Selon une source bien informée, la victime était enceinte de quatre mois d’une relation illégitime, avait subi un avortement volontaire de grossesse (IVG)  avant de rendre l’âme suite à des complications dans le domicile de l’infirmière. 

Les auteurs de cet acte, afin de brouiller les pistes d’une éventuelle enquête, l’ont incendiée puis enterrée, non loin du cimetière à la sortie sud de la ville de Tiaret. Ayant appris la mauvaise nouvelle, l’amant de la victime a décidé d’informer la brigade de la gendarmerie nationale de Hassi-Fedoul d’où il est originaire.

L’exploitation de ces informations obtenues par les gendarmes de Djelfa par le groupement territorial de la gendarmerie nationale relevant de la wilaya de Tiaret a permis l’interpellation par les éléments du BRI, en premier lieu, de l’infirmière et trois autres complices. La même investigation a également abouti à l’arrestation des six autres membres du réseau qui ont facilité l’opération.

Ces membres du réseau qui ont été  présentés, hier dimanche devant le magistrat instructeur près  le le tribunal de Tiaret et l’instruction suit son cours.

Auteur
K. O.

 




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La pagaille mentale 

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Citoyenneté

La pagaille mentale 

La société algérienne est traversée par des courants violents.

Toute société est travaillée par deux courants opposés : l’un prédomine, crève l’écran, représente parfois pour elle le caractère de l’évidence, l’autre évolue plus discrètement dans les coulisses. Marginalisé, il se dessèche et meurt sans faste, ou bien au contraire, il émerge soudain en pleine lumière grâce à une synergie collective extraordinaire, devenant à son tour la marque d’une époque. Malheureusement, en Algérie, ce second cas de figure a peu de chances de se produire. Mais pourquoi? Car, en plus d’être minoritaire par rapport au courant «pathogène» dominant, le deuxième courant, censé véhiculer une certaine modernité, est ravagé par des remugles de fatalisme !

En effet, on observe facilement aujourd’hui qu’il y a une diminution, sinon une sorte d’obnubilation générale de la sensibilité citoyenne chez nous. Les nôtres supportent bien l’incohérence, vivotent dans la pagaille mentale, ne parvenant guère à ressouder la désarticulation existante entre leurs affects et l’objectivité. 

Or, ceux qui ne dialoguent pas en permanence avec leur sensibilité ne pourront jamais susciter du progrès. Celui-ci est d’abord relié à la prédisposition psychique spontanée de tout un chacun à accepter l’idée du changement. Il réclame le droit à plus de liberté, plus d’évasion, plus de créativité, plus d’expression dans tous les domaines de la vie. 

En outre, la première particularité d’un progressiste, c’est qu’il n’a plus peur de la parole, qu’il est prêt à étaler tout ce qu’il pense sur la table, dans le respect de la vision des autres, qu’il peut agir, si le besoin s’en fait sentir, en «éclaireur» pour guider son peuple vers le salut, quitte à se sacrifier lui-même. «Les grandes crises, écrit l’essayiste français Nicolas Baverez, comme les grandes guerres, exigent une stratégie claire et un leadership fort». Ce leadership ne devrait pas, en ce qui nous concerne, rester au stade de la théorisation stérile mais se conjuguer sur le terrain.

Aussi, la diffusion des électrons de la sensibilité aura-t-elle l’avantage de nous conduire à un examen de conscience scrupuleux sur notre responsabilité solidaire en politique et en société. Ensuite, – car il ne faut pas s’arrêter longtemps à l’autoflagellation de nous-mêmes -, nous devrions tous considérer que notre crise en Algérie reflète un blocage généralisé des voies du débat.

Sans tomber dans les travers des hérauts du pessimisme qui ne cherchent qu’à accrocher un converti potentiel à leur palmarès d’échecs par une formulation souvent exagérée, voire trompeuse du kaléidoscope de la dépression nationale, on devrait s’efforcer de trouver le condiment idoine à même d’éveiller notre conscience en léthargie.

A cet effet, la qualité première du progressiste doit être la simplicité, c’est-à-dire : épurer son langage de toute surcharge sémantique, recherche, complexité, parler au cœur et aux tripes des foules, les inciter au mouvement, à la mobilité…, au renouveau. Les sociétés modernes ne sont, peut-être, plus meilleures que la nôtre, même si nous sommes enclins à le croire présentement, nous n’avons aucun droit à faire de ce stéréotype suranné un postulat universel indémontable.

L’économie de la connaissance, la volonté et «l’action citoyenne positive» de tous les jours suffiront, sans doute, à nous sortir du désordre et à nous élever au rang des nations émergentes. 

Auteur
Kamel Guerroua

 




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La Kabylie : le destin d’une région

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Tribune

La Kabylie : le destin d’une région

Le combat qu’elle mène, par le biais d’une population consciente et avisée, est constant et immuable. La Kabylie, son avenir est certain, et sans doute, elle reste la pièce maîtresse de l’ensemble de l’œuvre : l’Algérie.

Parler de la Kabylie, on s’engage dans un sujet à la fois sensible et préoccupant. Son destin est-il lié à celui de l’Algérie? Est-elle capable d’assumer son destin toute seule? Peut-on se soustraire du reste? Toutes ces questions que chacun doit se poser avant de donner son opinion sur un sujet complexe et qui devient presque inévitable en parlant de la situation politique du pays. On peut répondre par des « oui » ou des « non », peut importe la réponse, il y va de soi qu’un débat soit amorcé pour en discuter.

Histoire d’un peuple

Avant de répliquer, il est mieux de transcender nos craintes et nos incompréhensions en faisant des sauts vers le passé afin de comprendre le fonctionnement socialo-politique de la Kabylie, car celle-ci a subi continuellement des périodes de vicissitudes et des moments tumultueux.

Said Boulifa disait sur ce sujet : « Dans ses heures de folie et d’anarchie profonde, la Kabylie, malgré son isolement ne fut guère épargnée. Religieuses ou politiques, toutes les agitations qui bouleversèrent l’Afrique du Nord eurent leurs répercussions dans le Djurdjura ». (1)

Donc, il y a eu des temps et des époques ou la région a vécu des situations complexes vis à vis de son pouvoir local, soit le royaume de Koukou dirigé par la famille les Ait-El-Kadhi ou celui d’Ait-Abbas, et aussi, contre les conquérants à citer ceux des cinq derniers siècles notamment les arabes; espagnoles; turques et les français. Si les turques qui ont de la peine à imposer leur suprématie en trois siècles durant à l’exception des intrusions pour forcer le chemin afin de traverser de l’ouest à l’est pour se procurer du bois de chêne pour sa flotte navale dans la région de Tamgout, où bien, se positionner uniquement aux limites, c’est grâce à leurs caractères, les kabyles, à tempérament impulsif et excessif qui est souvent provoqué par la crainte d’être dominés et soumis. Il faut ajouter à cette attitude frondeuse, le pouvoir de gérer leurs cités avec des valeurs et des us dans un intérêt de la collectivité : un principe primordial indéniable que les chefs de famille, de villages et de tribus s’accordent.

Elle mena une résistance contre le régime féodal et aristocratique des Ath-El-Kadhi, jusqu’à leur déclin total, en même temps elle empêcha la domination de la théocratie maraboutique et l’ingérence ottomane.

En faisant le similaire de l’époque lointain à aujourd’hui, sans doute, on discerne le caractère atavique d’un Kabyle qui se manifeste à chaque fois qu’il subit un choc, une menace ou un bouleversement. Avec un esprit réactif, il développe une certaine méfiance et suspicion envers les intrusifs. Mais ca ne l’empêche pas de garder ses valeurs ancestrales en les pratiquant avec des principes démocratiques et laïques, en même temps.

Il faut attendre l’arrivée de la France en expédition militaire pour briser l’un des bastions les plus redoutables de l’Afrique du Nord. Ils ont mis plus de 50 ans depuis le premier jour de la colonisation qui a débuté à partir du littoral d’Alger avant que la Kabylie capitule en 1871. Il est d’une utilité intéressante, pour dire que c’est le premier conquérant, la France, qui a pu pénétrer dans les entrailles difficiles du mont Ferratus, le Djurdjura, et qui a mis fin à la structure militaro-politique et organisationnelle Kabyle et se soumettre au bon vouloir de la super puissance.

Par la force des événements qui se sont succédé, un territoire tel qu’il est aujourd’hui appelé l’Algérie est né. Initialement, livré aux militaires pour la gérance. Quelques années plus tard, une administration politique prend progressivement place pour mettre en œuvre un système de gouvernance caractérisé par un régime ségrégatif et discriminatoire vis-à-vis des peuples autochtones ou indigènes sauf pour les juifs qui ont bénéficié d’un statut particulier avantageux avec le décret Crémieux de 1871.

La naissance d’une nation

Le hasard de l’Histoire fait que toutes les régions de la nouvelle Algérie soient regroupées, égales, dans une seule entité avec ses populations réglementées avec des lois spéciales dans le cadre de l’indigénat.

Ce recueil de mesures discrétionnaires, structuré, voulu et affirmé, appelé code d’indigénat (1887), suscita des sentiments de haine, il provoqua des indignations et des révoltes qu’a connu notre Histoire, est la plus cinglante qui fût être la dernière : la guerre d’Algérie. Celle-ci est façonnée dans un souci d’organisation et de solidarité avec toutes les parties subissantes les affres de la colonisation. Un acte d’union est d’entraide est mis en place.   

À priori, c’est avec FLN/ALN que le peuple soumis a investi tous son capital pour reprendre sa dignité.

Si on ose aller dans les détails et avec prudence pour ne pas tomber dans le déni envers les autres régions qui ont contribué elles aussi à la révolution, sans doute, la Kabylie sort largement du lot pour son implication dans la lutte politico-militaire avec ces 11 colonels. Elle est secondée par la zone d’Alger et les Aurès. Et ceci peut être vérifié dans la majorité des publications historiques des deux rives de la Méditerranée.

Depuis 1830 jusqu’à l’indépendance en juillet 1962, il y a eu des révoltes militaires : d’Abdelkader; Fadhma N’Soumer; El-Mokrani et d’autres populaires comme celle de 08 mai 45. Sans occulter le mouvement national depuis sa naissance dans les années 20 sous la bannière de l’ENA, PPA-MTLD, PCA et vers la fin avec le FLN, où les kabyles ont, toujours, joué les premiers rôles jusqu’à la signature des accords d’Évian par un certain Krim Belkacem.

L’acte de naissance de la nation algérienne vint le jour, ce qui n’est pas une fin en soi pour tous.

Les injustices et les tragédies

Cet État, nouvellement né, est pris en otage par un groupe de mercenaires connu sous le nom du clan d’Oujda, avec ses armées de l’extérieur, en conséquence a posteriori, ils orientèrent le destin de l’Algérie vers l’inconnu.

Malheureusement, encore une fois, le Kabyle se retrouva encore spolié de ces droits fondamentaux jusqu’à lui interdire de s’exprimer avec sa propre langue, et faire de lui un « être entièrement arabe ». Dans la nouvelle constitution, aucun texte ni article qui fait référence à l’identité réelle de l’Algérien à qui on vient tout juste de lui falsifier l’Histoire.

Le FFS de 1963 fût la première victime, son soulèvement contre une injustice orchestrée à partir de Tlemcen par Ahmed Ben Bella et Houari Boumediene en été 62, lui a coûté plus de 400 morts.  

Pour la suite de l’Histoire jusqu’à nos jours, il y a eu toute une génération qui hérita d’un lourd tribut et il a fallu qu’elle paye le prix pour amorcer un combat démocratique, libérateur des consciences, identitaire et démagogique. Elle connut les séquestrations, les exactions, l’exil forcé, les assassinats politiques, l’emprisonnement, les intimidations, etc. …

Déjà, elle garda en mémoire un mauvais souvenir, la crise 1949, dite « berbère », une Histoire tragique, mais reste un repère historique de grande importance pour les générations futures. Un comité restreint du commandement de la wilaya III décidé du sort de ses frères de combat : M’barek Ait-Menguellet et Amar Ould-Hamouda, par une condamnation à mort, ils ont été exécutés par l’ALN en avril 56 et en février 57, Bennai Ouali a eu le même sort, assassiné, à son tour, prêt de son village Djemaa-Saharidj.(2)

Le destin fatal de Bennai et ses compagnons, leurs condamnations relèvent d’une erreur de jugement du CCE (3) motivée par des spéculations et des affabulations orchestrées par des personnages qui ont la certitude que revendiquer sa propre identité est un acte criminelle, et leurs châtiments bien mérités.

Il a été rapporté par Ali Yahia Abdenour : « Le terme Révolution est détourné dès son sens et vidé de sa substance. La mort de Ouali Bennai mérite d’être posée avec clarté devant l’opinion publique parce qu’elle est la suite de la crise anti-berbère de 1949. Elle doit faire l’objet d’une évaluation objective ». (4)

Tout compte fait, cette liquidation a créé le désarroi au sein des membres de la révolution à un point de faire des berbéristes un sujet tabou des années durant. Malgré qu’il y ait eu la tentative suicidaire du groupe de Hocine Haroun et ses amis, dans l’affaire d’artificiers vulgarisée en poseurs de bombes, en 75, qui s’est soldée par un échec sur tous les plans. Une opération préparée dans la précipitation soutenue par des mercenaires engagés pour une cause qu’ils ne partagent pas, n’a fait que donner du discrédit à la question berbère. Les séquestrés ont écopé des peines de prison allant de 10 à 25 ans, et malheureusement, ils se trouvèrent dans une situation de déni, abandonnés à leurs sorts sans avoir un minimum de soutien populaire.  

Il faut attendre le printemps 80, avec le MCB, le Mouvement Culturel Berbère, pour décomplexer la question amazighe d’une manière assumée. La nuit du 19 au 20 avril 80, c’est une date, un épisode difficile à oublier à cause de la réaction virulente des services de sécurité pour déloger un groupe d’étudiants en grève suite à l’interdiction de la conférence que devait tenir Mouloud Mammeri sur son livre Les poèmes kabyles anciens, prévue le 10 mars. Suivi des arrestations des principaux animateurs impliqués dans le mouvement. Parmi eux Dr Sadi, comme témoin de l’événement, a écrit :

« Car, dans l’offensive tout azimut déclenchée par le pouvoir, on embarquait tout et n’importe quoi. La gendarmerie, la police, la sécurité militaire raflaient à tours de bras, chacune à son propre compte. Il y aura près de mille arrestations. Les commissariats, les groupements de gendarmerie et les centres de la SM étaient bourrés. (5)

Mais qui peut nier que l’éveil amazigh a pris naissance en Kabylie et plus exactement à l’université de Tizi-Ouzou ?

Une autre tragédie qui a mis la Kabylie en émoi, le 02 novembre 1982, le jeune berbériste Amzal Kamel, cet universitaire mort à fleur d’âge, 20 ans, sacrifié à coups de sabres par un groupe de fondamentalistes religieux qui sévit en toute impunité au sein de l’université de Ben-Aknoun. Le malheureux fut surpris entrain d’afficher pour une assemblée générale pour élire démocratiquement un comité cité.

Abassi El-Madani, l’ancien numéro un du FIS faisait parti des suspects, un seul parmi les 27 arrêtés est accusé pour écoper 8 ans de prison pour un crime abject, il fut être libéré deux ans plus tard dans le cadre d’une amnistie présidentielle. Ce criminel, Fatah Allah, est élu maire sous la bannière du FIS en 1990. En fin de compte, il a rejoint les groupes terroristes en 1992, et il été éliminé à Yakouren dans une opération de ratissage. (6)

Rappelant aussi que la gauche algérienne est de consort avec les fondamentalistes sous la supervision de la sécurité militaire pour mener une campagne de lynchage médiatique et physique contre la mouvance berbériste considérée comme une menace et ennemie de la nation.  

Ce n’est pas fini en parlant des dérapages et des injustices perpétrées contre la région, les événements de printemps de 2001 qui sont soldés par une tuerie horrible : 127 jeunes assassinés par la gendarmerie. Et avec un pouvoir qui s’enorgueillit à nier avec indifférence totale cette bévue qui a été dénoncée à travers marche historique du 14 juin 2001 à Alger. Celle-ci a été délibérément mise en échec avec un esprit de mépris et de provocation.

Ce n’est qu’ainsi qu’on peut expliquer le fait que l’État, en tant que tel, a toujours réagi

La coupe est pleine et la goutte s’est débordée, l’erreur est tellement majeure que le divorce entre la Kabylie et l’État est prononcé. Un acte de séparation qu’on peut qualifier de définitif. Et depuis, une nouvelle orientation politique s’impose, les kabyles en particulier, les algériens et le pouvoir en général doivent tenir compte de ce fait. D’une manière irréversible et inévitable, il est impératif de trouver une solution de gouvernance qui va séparer les pouvoirs.

Les propositions : entre la séparation, l’autonomie et la décentralisation.

Le hasard de l’Histoire a fait que la nouvelle Algérie hérite de la France coloniale une doctrine politique : un système de gouvernance essentiellement centralisé. Il faudra du temps et du sacrifice pour se départir du jacobinisme. De ce fait, la présence de l’état en Kabylie est plus un élément encombrant et à des fins de souveraineté politique qu’une raison d’utilité pour le citoyen.

Les services de préfet (Wali) et de la sous préfecture (Daïra), tous nommés par des décrets présidentiels, sont de trop en Kabylie ou ailleurs, considérés comme des budgétivores en premier lieu, et par la suite, leurs légitimités aux yeux du citoyen n’a pas de sens lourd en matière de crédibilité. Donc, il y a une remise en cause directe de notre système de gouvernance. Une réforme est plus que nécessaire pour consolider les liens entre l’administration et l’administré.

Ces moyens de contrôle qui engendrent des frais inutiles, sont-ils vraiment nécessaires pour une population qui souhaitent, à la place, recevoir des hôpitaux, services prestataires et d’autres d’intérêt général? Sauf, bien sur, dans un excès de zèle, d’émettre des injonctions pour interdire le déroulement des conférences et des cafés littéraires. On discerne mal leurs rôles! Pourquoi ces institutions de trop pour donner du service aux citoyens, alors qu’à voir le rôle de la Daïra avec son chef comme une autorité supérieure à celle d’une instance élue par le peuple comme la mairie? Il y a réellement un paradoxe, une contradiction en lien avec les valeurs d’une république démocratique. Malgré que nous sommes loin de celle-ci, mais il est utile d’amorcer un débat dans un sens raisonnable, le plus urgent est de conscientiser l’opinion et dénoncer cet abus bureaucratique mêlé d’une arrière pensée et de subterfuge.    

Nous assistons, à tour de rôle, les affres du système, sur les populations Kabyles, mozabites, targuis, ceux du sud et avec le reste de celle du pays. Avec le procédé habituel, d’abord on les réprime violemment, par la suite, on fait appel à certaines organisations qu’elles soient religieuses ou affairistes pour un travail de propagande et dénigrement contre ces citoyens qui réclament un minimum de dignité. Des situations malencontreuses sont nombreuses à énumérer.   

On vous pousse à prendre une nouvelle alternative.

La cause des réactions de mouvements autonomistes ou de séparations, d’ailleurs, qui ne sont pas uniquement en Kabylie, sont la conséquence des erreurs du pouvoir centrale qui se targue à nier les tristes réalités que subissent les algériens, de sa part, en général et ceux des régions éloignées en particulier.

Si en l’occurrence le MAK, Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie, le RPK, Rassemblement Pour la Kabylie, et dernièrement l’URK, l’Union pour la République Kabyle, sont présents sur le terrain pour sensibiliser la population pour un statut particulier pour la Kabylie il ne faut pas s’étonner ni remettre en cause la démarche, d’autant plus que c’est des mouvements pacifistes. Des adhérents et animateurs de ces entités qui font l’objet de critiques et de menaces, souvent que des allégations, méritent, au mieux, un moment d’attention et d’engager des débats avec eux afin de comprendre les motivations et l’idée du projet.

À l’heure actuelle, des bouleversements de quelques états dont quelques de leurs régions ou provinces qui réclament un statut d’indépendance comme le Kurdistan, la Catalogne, la Corse, l’Irlande ou l’Ecosse sont ces exemples qui alimentent les espoirs et les obsessions.

Pour l’Algérie, sous l’égide de Ferhat Mehenni, en septembre 2017, le Mak a pris de l’avance sur les autres en allant jusqu’à déposer un mémorandum à l’ONU pour un droit à l’autodétermination de la Kabylie. La demande est appuyé sur un ensemble d’arguments historiques et de raisons découlant d’une série de méfaits de l’œuvre de l’état algérien à son égard. Un des passages du texte :

« La volonté d’indépendance de la Kabylie n’est pas le fait d’un éveil accidentel ou passager de son peuple à un rêve de liberté ; elle constitue une donnée permanente et irréductible de sa personnalité et de sa culture, depuis la nuit des temps ». (7)

Par contre, la classe politique algérienne qui domine, pour la forme, avec le mode de sous-traitance pour le pouvoir, ne peut se prononcer clairement sur ce sujet à cause de leur manque de réflexion sur la définition de l’état Algérien de demain, en hâbleuse, elle ne fait que dénoncer les faits et les gestes du MAK.

Stagnants dans un précepte de l’unicité et obnubilés dans une mentalité figée impossible d’accepter une réforme pour un tel projet qui est la décentralisation des pouvoirs, notamment ces acteurs qui représentent l’état ne ménagent aucun effort afin de répondre à un besoin.

Un moment donné, le FFS, Front des forces socialistes, qui prônait pour une « régionalisation positive », se ravisa en se défendant d’avoir été accusé derrière le fédéralisme, en s’affirmant qu’aucun texte dans le programme du parti qui mentionne l’idée d’une quelconque séparation des pouvoirs. C’est dommage.

Il reste le RCD, Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, dans l’opposition, qui lui seul, a abordé la problématique dans le cadre de son programme politique dès sa création en 1989, connu pour ses idées avant-gardistes, il a proposé une réforme institutionnelle en État Unitaire Régionalisée (EUR). L’idée très élaborée et expliquée, en considérant le volet historique, économique et politico-géographique, la régionalisation est l’unique solution de gouvernance qui s’impose pour accompagner les changements et les bouleversements qui se secouent les pays de l’Afrique du nord en général et l’Algérie en particulier. Elle doit se faire d’une façon modulable et progressive. Loin des considérations populistes et des discours dogmatiques, le projet proposé a plus de chance d’aboutir, de convaincre l’autrui et d’élucider les situations d’impasse. Pour les pays de la part dans le monde qui ont opté pour ce mode de gouvernance n’ont fait que bénéfice.

Si l’idée d’une séparation est partie d’un problème uniquement identitaire, elle sera considérée nulle et non avenue en date d’aujourd’hui, et elle n’aura plus d’effet comme c’était il y a 15 ans. L’éveil amazigh qui est entrain de gagner toutes les couches des sociétés l’Afrique du nord est une raison valable de s’éloigner d’elle. L’idée.

À ce militant du MAK qui es venu exhiber un drapeau devant Dr Sadi avec véhémence, lors de la conférence tenue à Montreal le 14 avril 2018 sous la thématique « Émigration nord-africaine d’hier et d’aujourd’hui : analogies et spécificités »,  même si ce n’est pas le but de la rencontre, mais il tient quand même à remettre les choses à leur places, en citant l’exemple des kurdes et des catalans, malgré qu’ils sont très avancés dans l’idée du projet de séparation, mais ils se sont floués pour avoir agit sans prudence. Donc,  il recommande la vigilance afin d’éviter une charnière. C’est une mise en garde lourde de sens, je pense qu’il a convaincu même les plus brillants et les adeptes d’une indépendance.

L’Algérie est dans l’impasse : entre le danger l’intégrisme et la Kabylie salvatrice

Conscients de la problématique, nos dirigeants ont bien senti le danger qui guette le pays, et la Kabylie est au secours pour fournir l’encadrement nécessaire pour faire fonctionner les institutions de l’Etat, faire barrage à l’intégrisme dans une dynamique laïque, et en même temps, c’est une vitrine de la pratique politique et de l’exercice démocratique.

À travers la volonté des ces citoyens qui redonnent une nouvelle vie à leurs villages en matière d’organisation, d’environnement et de gestion, et qui sont agréable à visiter, est un bel exemple  de civisme. Ce qui s’ajoute à cette dynamique, c’est la pugnacité et le sacrifice des parents pour palier au déficit effarent du système éducatif, soutenus et encadrés par des associations culturelles, ils assurent leurs à enfants une bonne éducation scolaire et universitaire : à voir le classement, et particulièrement Tizi-Ouzou qui est en haut du tableau depuis des années. Sans oublier l’apport important de l’immigration qui contribue substantiellement au développement local, et sans elle la Kabylie aura certainement destin moins reluisant que celui-ci.

Elle est toujours considérée pauvre du point de vue ressources naturelles, à l’exception de ces belles montagnes et ces villages perchés en hauteur, la Kabylie souffre durement d’un manque flagrant de points d’intérêt. Mais en réalité, avec son relief géographique, ce don naturel dépourvu de richesse qu’il a épargné pendant des siècles des envahisseurs, comme un rempart, elle est difficile d’accès. Bien entendu, qu’elle tire sa richesse de ses hommes et femmes ayant une volonté de réussir là où les autres ont échoué.

En ayant un bon encadrement, séparer la religion de la politique, fonctionner les institutions dans un cadre démocratique, avoir du civisme et maintenir un bon niveau en éducation sont tous des éléments essentiels parmi d’autres pour garantir un état puissant et que la Kabylie en détient.

En se servant de la Kabylie comme un référent, relativement à celle-ci, sans disculper les autres régions, il est clair qu’elles accusent un retard énorme dans certains domaines, on peut déceler la langueur dans les principaux segments de leurs sociétés, en l’occurrence les éléments cités plus haut.

Il faut aussi parler des autres régions amazighophones comme le Mzab, Ahagar et les Aurès, pour les deux premières, qui sont plus distantes et réservées que la Kabylie sur leurs implications pour édification de l’état. À travers leurs histoires, pour des raisons géographiques et sociologiques, ils avaient moins de contacts avec l’envahisseur et l’étranger, malgré qu’eux aussi ont subi et continuent à subir les brimades du système qui est de consort avec les populations arabophones qui ne cessent de mener des razzias contre eux. Les mozabites et les touarègues, avec leurs traditions séculaires, toujours, dans l’intérêt de la collectivité, ils gèrent la cité dans une autonomie exemplaire en dépendant que d’eux même avec la principale activité : le commerce et un degré moins l’agriculture et l’élevage.

Il reste les Aurès qui ont un sort presque similaire à celui de la Kabylie. Sa population connue pour son fort caractère quand il s’agit d’une atteinte à leurs liberté et la dignité, à le constater, à l’époque de la révolution, elle est parmi les premières à s’engager et alimenter la lutte armée en armes et munitions, elle aussi victime de l’exclusion du système en matière de développement, ce qu’il l’amène à l’unique solution : est d’envoyer ses enfants à faire carrière dans les institutions militaire et de la gendarmerie.

Si non, pour les grandes métropoles à l’exemple d’Alger, d’Oran ou Constantine ses sujets ont du mal à s’exprimer dans des espaces en dehors de ceux qui sont définis par les autorités dans un cadre bien précis : servir la cause du système et ses clients, si non, il reste la mosquée pour trouver un certain confort spirituel. Celle-ci, pour des raisons connues de tous, elle a été livrée volontairement aux groupes salafistes, un phénomène galopant en plein mutation qui est entrain d’investir les administrations, les universités et même les structures militaires et policières. Le danger est bien réel.

À défaut de prendre des mesures sérieuses face au danger du salafisme, nous assistons à l’hypocrisie et les attitude hideuses de l’état, suivi de désagréables surprises de l’œuvre de certains commis de l’Etat en recevant des anciens chefs de la mouvance intégriste au palais du gouvernement pour des consultations politiques. En contradiction, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aissa, dans un esprit d’inquiétude ou d’onction, pour parer au problème, il recommande comme modèle : la pratique religieuse kabyle qu’il assimile fièrement à celle de Cordoue. Bizarre! C’est douteux, à voir le portrait des imams envoyés en mission en Kabylie pour assurer leurs fonctions.

Et dire qu’au moment de la décennie noire, l’idée de la résistance est partie en Kabyle, initiée par Dr Sadi et soutenue par la société civile, qui ne cesse de dire : je n’assisterai pas à l’enterrement de l’Algérie. Un bon début d’espoir pour les autres régions qui souffrent de visites répétées de ses sanguinaires assoiffés de sang, qui ont déshonoré plus d’une famille en séquestrant leurs filles pour assouvir l’instinct sexuel des émirs et leurs acolytes.

Malheureusement, aujourd’hui, ils bénéficient des largesses offertes spécialement par l’Etat. Considérés comme des candides, ses égarés ont accès à des avantages financiers et patrimoniaux plus que leurs victimes. Peu de constats ont été portés à l’opinion publique pour exposer le danger de cet intégrisme-mutant qui sévit en toute impunité. La responsabilité de l’état est entière. Pour des calculs politiques motivés par un désir de se maintenir aux commandes du pays, elle fricote avec ces fondamentalistes quel que soit le prix en répondant à leurs sollicitations et doléances : la construction des mosquées; encourager les associations religieuses; tolérer leurs commerces informel; le non-paiement des impôts, etc…,

Tiens, parlons un peu sur la fiscalité, il suffit de consulter les fichiers et les bilans des payeurs d’impôts pour mieux comprendre les responsabilités et les défaillances du gouvernement sur ces prélèvements obligatoires et nécessaires que l’état perd chaque année. L’écart entre la Kabyle avec le reste du pays est tellement flagrant que c’est un élément de plus pour réclamer la décentralisation.

Donc, on peut se permettre de le dire, à n’importe quel moment, à n’importe quel lieu et à n’importe quelle situation difficile ou à l’heure d’un danger, la Kabylie a, toujours, eu le réflexe de faire face avec un sens de responsabilité loin des considérations insignifiantes tel que « le régionalisme » ou « la main de l’étranger ».

En même temps, certains sujets, en affidés ou en patriotes, s’illustrent dans la scène en affichant leur fidélité au système en lui rendant des services. Toujours disponibles et engagés dans le feu de l’action, sans se soucier d’être vilipendés par leurs semblables, dans un style acrimonieux, ils tiennent des prêches pour hargner les foules sur n’importe quelle idée que le système doit, impérativement, mettre en branle pour un but bien précis.      

L’une des célèbres chansons de Lounis Ait Menguellet, Ameddah : « El ferh-ik a ya qbaili, ma thesleḍ yiwen ak yini thirugza kecc dhvavis…’’ qui résume, à certains moments, un peu la naïveté Kabyle ou dans son excès de zèle, quant il s’agit de lui faire des louanges sur sa bravoure pour qu’il soit utilisé pour des services précis, une fois ces derniers rendus, il sera jeté comme une piètre dans la poubelle de l’histoire.

Conclusion

Pour conclure, ce maillon fort qui maintient un équilibre en filigrane est perçu comme un danger pour ceux qui ont un esprit en décrépitude, et pour les plus avertis, au contraire, c’est un élément de stabilité qui garantit une pérennité pour l’ensemble. Et d’autres, en prédicateurs avec des discours rhétoriques, s’ajoutent pour affirmer leurs désirs de se démarquer d’une fraternité née dans des circonstances moins hasardeuses qu’historiques, sans se soucier des conséquences d’un tel projet qui risque de créer un désespoir à force de ne pas pouvoir le réaliser selon les attentes.

Pour ne pas tomber dans des discours incantatoires, souvent pratiqués pour subjuguer les foules, il est louable de maintenir à la fois la prudence et l’idée d’une décentralisation mûrement réfléchie pour éviter une déconvenue.

Pour se convaincre, il est impossible de mener une idée d’un projet de séparation sans avoir une vision globale et qui sera inscrite dans une perspective d’avenir. L’époque de leaders et de meneurs de foules, et de révoltes armées pour arracher une indépendance est révolue pour laisser place à d’autres procédés de luttes essentiellement basés sur le concret, et qui seront menés par des hommes et femmes capables d’assumer des responsabilités bien définies et limitées dans le temps. De tel projet se réalise avec les années, et de générations en générations qu’une tradition politique doit se perpétuer pour lui donner son vrai sens de conviction. En étant subtile et avisé, en apprenant de nos erreurs, on doit éviter par tous les moyens des situations de radicalisation et de confrontation.

Mais le rôle de chacun n’est pas seulement de s’apitoyer sur son sort, et remuer les consciences des autres qui n’ont rien à tirer de la cause, le devoir est d’être présent avec les siens pour mener à bien un projet tel que décrit au préalable d’un commun accord dans un esprit de conscientisation et de synergie.

Mahfoudh Messaoudene, ing.

Québec, Avril 2018

Références et bibliographie.

(1) : Le Djurdjura à travers l’histoire, Said Boulifa, page 360.

(2) et (4) : La crise berbère de 1949, Ali Yahia Abdenour, page 260.

(3) : CCE, Comité de Coordination et d’Exécution.

(5) : Algérie, l’échec recommencé? Dr Said Sadi, page 266.

(6) : www.algerie-focus.com/2014/11/il-ya-32-ans-kamel-amzal-fut-assassine-par-des-islamistes.

(7) : Mémorandum pour le droit à l’autodétermination de la Kabylie déposé à l’ONU le 28 septembre 2017 par Ferhat Mhenni, président du MAK.

 

Auteur
Mahfoudh Messaoudene

 




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Double attentat à Kaboul : un photographe de l’AFP parmi les 30 victimes

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Afghanistan

Double attentat à Kaboul : un photographe de l’AFP parmi les 30 victimes

Un double attentat-suicide a encore eu lieu ce lundi 30 avril 2018 à Kaboul, en Afghanistan. Dernier bilan provisoire : au moins 25 morts, dont plusieurs journalistes, et 49 blessés. L’attaque a été perpétrée près du siège des services de renseignement afghans, à un rond-point très fréquenté de la capitale en heure de pointe. Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attentat. Un autre attentat meurtrier, encore non revendiqué, a eu lieu en fin de matinée dans le sud : une dizaine d’enfants ont été tués dans un attentat-suicide visant un convoi de l’Otan.

Il était un peu moins de 8h quand a retenti la première explosion. Un kamikaze à moto s’est fait exploser à un carrefour très fréquenté dans le sud-est de la capitale, à quelques mètres du siège des services de renseignement afghans.

Vingt minutes plus tard, alors que les secours affluaient, une deuxième explosion a retenti. Selon des sources sécuritaires, l’homme tenait une caméra et a fait exploser sa charge au milieu de journalistes et de photographes arrivés sur place.

Neuf journalistes ont été tués. Parmi eux : Shah Marai, le chef de la photo du bureau de l’Agence France-Presse (AFP) à Kaboul, ainsi qu’un confrère de la chaîne de télévision nationale afghane, TOLOnews.

De nombreux civils figurent parmi les victimes de cette double attaque-suicide. Le carrefour Shashdarak avait déjà été pris pour cible en mars dernier. Un homme à pied s’était fait exploser à l’entrée du bureau des services de renseignement. L’attaque avait là aussi été revendiquée par l’organisation EI.

Onze enfants tués à Kandahar

Les civils paient un lourd tribu dans le conflit, qui a fait plus de 2 260 victimes depuis le début l’année selon la mission humanitaire des Nations unies en Afghanistan. D’ailleurs ce lundi encore, en fin de matinée, dans le sud du pays cette fois, onze enfants (un bilan encore provisoire) ont été tués lors d’un attentat-suicide visant un convoi de soldats roumains appartenant à l’Otan, près de l’aéroport de Kandahar. Le contingent roumain est chargé de la sécurité de l’aéroport. Seize personnes ont également été blessées, dont cinq soldats roumains et deux policiers afghans, selon le porte-parole du gouverneur provincial.

 

Auteur
RFI

 




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Dirigeants de l’État et guerre de libération nationale algérienne

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Contre l’idéologie harkie, pour la culture libre et solidaire (V)

Dirigeants de l’État et guerre de libération nationale algérienne

Dans les parties 3 et 4 (1) furent examinées les attitudes des dirigeants (et des peuples) successivement chinois et vietnamiens concernant leurs  respectives guerres de libération nationale. Ces deux exemples permettent d’éclairer la question : est-ce que les dirigeants algériens, et cela depuis l’indépendance, honorent convenablement et maintiennent correctement vive la mémoire de la guerre de libération nationale algérienne ? Précisons qu’ici l’examen ne consiste pas uniquement à savoir comment, ce que tout le monde constate, mais surtout et principalement le pourquoi de l’attitude des dirigeants algériens. Alors, les incompréhensions et les étonnements laisseront place à l’explication rationnelle.

Une première constatation s’impose. Chez les Chinois et les Vietnamiens, la guerre de libération nationale s’est caractérisée par une cohésion quasi totale (parmi les résistants), tant sur le plan idéologique, politique que militaire. Certes, hors des ranges du parti communiste dirigeant la lutte, les dissidents durent soit s’y rallier, soit être neutralisés sinon assassinés : principalement, les trotskystes et les anarchistes (2). Pour le reste, le parti maintint l’hégémonie sur le peuple durant toute la période de la guerre, et la conserva de manière continue après l’indépendance. Ainsi, les respectifs « pères » de l’indépendance, Mao Tsé Toung et Ho Chi Minh, dirigèrent chacun son pays, entouré par un groupe cohérent et uni, toutefois relativement en ce qui concerne la Chine. Dans ce dernier cas, des conflits de leadership surgirent, et furent réglés de manière totalitaire, au profit de Mao Tsé Toung.

En Algérie, tout au contraire, déjà durant la guerre de libération nationale, les représentants les plus authentiques de la lutte furent… assassinés. D’une part, il y eut des morts mystérieuses. Larbi Ben M’hidi fut « découvert par hasard » par l’armée coloniale, qui le « suicida » ; il s’était distingué par la promotion de la Charte démocratique de la Soummam. Le colonel Amirouche trouva la mort dans une embuscade, là, aussi, apparemment due au hasard ; il se rendait en Tunisie pour régler certains problèmes avec le groupe dirigeant qui se trouvait là-bas. Le colonel Lotfi, à son tour, tomba dans une embuscade de la même manière ; il avait exprimé des inquiétudes sur l’intégrité politique de certains dirigeants de la guerre, en parlant de « mentalité fasciste » (3). Abane Ramdane, lui, fut carrément assassiné par ses « frères » de combat, et même son corps fut occulté ; avec Ben Mhidi, il avait promu la Charte démocratique de la Soummam.

Puis, une fois l’indépendance acquise, au prix des luttes et des sacrifices des combattants et combattantes de l’intérieur (notons-le !) des frontières, c’est une armée formée à l’extérieur des frontières qui envahit l’Algérie, massacra les combattants de l’intérieur qui s’opposaient à son coup d’État, et s’emparèra du pouvoir d’État.

L’Algérie se trouva aux mains d’un groupe (dit d’Oujda) doublement illégitime. D’une part, il n’avait pas combattu à l’intérieur du pays, mais s’était limité à constituer, à la frontière ouest de  l’Algérie, une armée bien dotée matériellement, et hiérarchiquement soumise à son chef, le colonel Boumediène. D’autre part, ce même groupe, après l’indépendance, s’empara du pouvoir par les armes, en massacrant les combattants de l’intérieur qui s’y opposaient au nom de l’authentique légitimité démocratique de la guerre de libération nationale. Ceci est histoire véridique et non allégations gratuites.

Ajoutons ces autres faits. Afin de conquérir et consolider leur pouvoir, les dirigeants usurpateurs ont eu recours aux Algériens qui étaient officiers de l’armée coloniale. Cet acte fut contesté par le plus jeune colonel, combattant de l’intérieur de l’armée de libération nationale. Il fut condamné par une cour militaire et fusillé. Il s’appelait Mohamed Chaâbani, âgé d’à peine 30 ans (4). Quant au plus jeune ministre des Affaires Étrangères de l’Algérie indépendante, Mohammed Khemisti, il contesta l’autoritarisme du premier chef de l’État, Ahmed Ben Bella ; il fut assassiné par un « inconnu »(5). D’autres assassinats de dirigeants de la guerre de libération suivirent : Mohamed Khider, Krim Belgacem, sans parler des arrestations avec menace d’être assassiné en prison : Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf (qui finit par être tué publiquement). Tous avaient un point commun : défendre une légitimité démocratique, en faveur du peuple.

Dès lors, peut-on s’attendre, de la part de ce genre de détenteurs de l’État, à les voir honorer convenablement et maintenir correctement la mémoire de la guerre de libération nationale ?… Afin de s’emparer du pouvoir et en tirer les privilèges, ces gens avaient versé trop de sang de patriotes authentiques, fidèles au peuple. On a même découvert ce forfait : le colonel Boumediène, une fois devenu chef de l’État, encore une fois par un coup militaire, cacha le cadavre du colonel Amirouche dans les locaux d’une gendarmerie ! Comme, auparavant, les chefs de Boumediène avaient fait disparaître le cadavre d’Abane Ramdane !(6)

Les « mystères » persistent jusqu’à aujourd’hui. Actuellement, le plus « curieux » concerne Ould Abbès, le Secrétaire Général du parti F.L.N., l’un des partis principaux soutenant le chef de l’État. Ce personnage est incapable de fournir les preuves de ce qu’il a déclaré publiquement : avoir été condamné à mort par l’administration coloniale durant la guerre de libération nationale.

Enfin, concernant le chef de l’État actuel, il a été écrit quel fut son rôle d’intermédiaire entre le colonel Boumediène et les deux dirigeants de la guerre de libération nationale, Ben Bella et Mohamed Boudiaf,  comment le second rejeta avec indignation la proposition de s’emparer du pouvoir par un coup d’État, tandis que le premier s’engagea dans le complot, et devint le premier chef d’État de l’Algérie indépendante, sous la houlette du colonel Boumediène.

Encore une fois, dans ces conditions, de tels détenteurs de l’État peuvent-ils honorer convenablement et maintenir vive la mémoire de la guerre de libération nationale ?… En effet, établir partout en Algérie des monuments et des musées, organiser des visites régulières de toutes les catégories de citoyens, produire des documentaires, des films et des téléfilms relatant correctement cette épopée (7), tout cela les dirigeants d’après l’indépendance algérienne, peuvent-ils le réaliser sans dénoncer leur propre illégitimité ?… Par conséquent, n’est-ce pas là que réside la cause principale et fondamentale qui explique l’occultation et l’indigne traitement dont est victime l’épopée libératrice nationale algérienne ?

En 2012, j’ai regardé à la télévision nationale l’opéra théâtrale censée rendre hommage au cinquantenaire de l’indépendance, en glorifiant la guerre qui l’a permise. L’actuel chef de l’État y assistait. Moi, je fus soulevé… d’indignation ! Je voyais une ridicule et stupide opérette, genre « Folies Bergères » parisiennes, mise en scène par un larbin venu du Moyen-Orient, sans doute grassement payé avec la rente pétrolière. Ma mère et ma sœur, effarées, s’exclamèrent : « Mais qu’est-ce que c’est ça ?! » Une immonde caricature ! Un outrageant mépris ! Une infâme insulte à celles et ceux qui ont donné leur vie durant cette guerre libératrice !

En 2015, j’ai visité le « Musée du Moudjahid » à Oran. Un espace créé et géré non par l’État mais par des volontaires, ex-combattants de la guerre de libération nationale. Ce simple et modeste lieu est absolument à visiter. Alors, on se rend compte de ce que fut la guerre de libération nationale : un élan extraordinaire de toutes les catégories du peuple algérien, jeunes et vieux, hommes et femmes, contre un système colonial absolument et ignoblement criminel. Cet espace de mémoire est, indirectement, la dénonciation la plus criante contre l’attitude des détenteurs de l’État algérien, en ce qui concerne ce que fut cette guerre patriotique et démocratique.

Certes, les dirigeants étatiques algériens ont donné des noms de combattants et combattantes à des lieux et édifices publics, et ils ont édifié un très haut monument dans la capitale. Est-ce suffisant pour honorer et entretenir vive la mémoire de la vérité historique ?

Heureusement, notamment depuis la fin du règne du colonel Boumediène, des écrits et des témoignages paraissent, fournissant les vérités sur la guerre de libération nationale (8). Bien que le nombre de ces témoignages est insuffisant, il montre combien cette lutte armée populaire fut victime de trahisons et d’impostures, et combien celles-ci expliquent le comportement négatif des détenteurs de l’État algérien, et cela depuis l’indépendance.

Faut-il, dès lors, s’étonner de l’incapacité des usurpateurs à édifier une société à la mesure des espérances des combattants et combattantes de la guerre de libération nationale ? Ces usurpateurs, trop occupés à se constituer et à se consolider comme caste dominatrice-exploiteuse, ne pouvaient pas faire appel aux authentiques patriotes (qu’ils neutralisaient d’une manière ou d’une autre), mais uniquement à ceux qui répondaient à leur intérêt oligarchique, parce que leur Dieu véritable est l’occupation de postes administratifs, pourvoyeurs d’enrichissement matériel (9).

Voilà pourquoi, s’il est juste de se scandaliser et dénoncer le méfait, il n’y a pas à s’étonner de voir, par exemple, nommé, précédemment, un Yasmina Khadra, comme directeur de l’officiel Centre culturel algérien de Paris, et, aujourd’hui, un Slimane Bénaïssa comme commissaire d’un Festival International de théâtre à Béjaïa (10). Les respectifs ministres de la « Culture » qui ont pris ces décisions ont été, à leur tour, choisis par le chef de l’État, dont le parcours politique est connu par ceux qui honorent la vérité historique. C’est que, dès l’indépendance, ceux qui s’emparèrent de l’État transformèrent toutes les personnes disponibles en béni-oui-oui, en nouveaux aghas, bachaghas, caïds et harkis, au service du nouveau régime. Moyen classique : l’argent corrupteur, à travers l’octroi de postes de « responsabilité ». On permit aux uns de s’emparer des biens « vacants », abandonnés par les coloniaux, transformant ainsi leur militance pour l’indépendance en vil affairisme. À d’autres, on offrit des strapontins dans le système étatique, en échange d’un « soutien critique ». Ainsi, grâce à cette base sociale corrompue ou opportuniste, les détenteurs illégitimes du pouvoir parvinrent à le rendre légitime et même « révolutionnaire ». Toute résistance fut jugulée par la neutralisation administrative, sinon par la violence.

À présent, il reste aux authentiques défenseurs du peuple d’Algérie à poursuivre l’œuvre de clarification historique, afin que la guerre de libération algérienne soit connue par les générations actuelles et futures pour ce qu’elle fut : malgré ses carences, un extraordinaire élan libérateur du peuple contre un système colonial absolument ignoble (11). Aussi, la meilleure manière d’honorer celles et ceux à qui est redevable cette indépendance est de faire connaître leur épopée, sans occulter ses carences (qui doivent servir de leçons), afin de maintenir vive la mémoire de l’énorme prix qu’a coûté la libération par rapport au « civilisé » criminel impérialisme français.

Ceux qui affirment, qu’ils soient français (12), algériens ou d’origine algérienne, que « malgré tout », le colonialisme a eu ses « bons aspects », qu’évoquent-ils ?… L’instruction ?… La majorité du peuple fut tenu dans l’analphabétisme. Les trains, hôpitaux, barrages, entreprises, agriculture, etc. ? Ils furent créés dans l’unique but de servir l’oligarchie coloniale. La démocratie ?… Elle profitait uniquement à la population coloniale, et les autochtones qui voulaient en profiter finissaient en prison ou assassinés. L’égalité ?… Les indigènes furent toujours réduits à des citoyens de seconde zone. La liberté ?… Uniquement celle des coloniaux pour faire « suer le burnous » des autochtones. Si des Algériens ont pris quelque chose d’utile, ce n’est pas du colonialisme, mais de la tradition anti-coloniale française : droits universels humains et du citoyen-ne, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (13).

Concernant les auteurs harkis, algériens ou d’origine, qui affirment leur « nostalgie » pour une certaine France, voilà ce qu’il convient de savoir :

«Je mets en cause le pouvoir politique français en prouvant que 56 dirigeants parmi les principaux ont soit protégé soit soutenu des groupes terroristes des années 1990 à ce jour ; et, d’autre part, je montre comment la plupart de ces médias ont trompé l’opinion publique en se contentant de reproduire les communiqués officiels du pouvoir sans même chercher à vérifier les faits. Ce ne sont plus des journalistes mais des chargés de communication de l’Elysée-Matignon. Ils ont la vérité sous les yeux mais se refusent à la voir car ils sont, volontairement ou non, impliqués dans le mensonge d’Etat. Le rôle des journalistes est de rapporter la vérité vraie, les faits que je dénonce sur les amitiés franco-terroristes, et non de broder un roman en fonction de leurs préjugés ou des communiqués d’un pouvoir politique, quel qu’il soit. » (14)

Seulement en étant pleinement conscientes de l’ensemble de ces vérités historiques, occultées par les néo-colonialistes étrangers et leurs harkis indigènes, les générations algériennes actuelles et futures sauront comment affronter les défis qui se présentent et se présenteront à elles. Voilà pourquoi la guerre patriotique passée doit revenir à l’ordre du jour, être finalement connue pleinement, dans tous ses aspects.

Mais, cette fois-ci, il est indispensable de dévoiler et mettre en évidence sa plus grave carence : avoir permis la création d’une caste de privilégiés, parvenue au pouvoir par l’assassinat des représentants authentiques de la guerre de libération nationale, et par le soutien des nouveaux harkis qu’elle s’est fabriqués. Seulement, alors, les générations actuelles et futures, en découvrant ce que fut réellement la guerre de libération nationale,  sauront y puiser les leçons nécessaires et l’indispensable résolution pour affronter le présent. Il se manifeste sous forme de guerre nouvelle : la lutte contre l’actuel impérialisme-néo-colonialisme-sionisme. L’histoire enseigne : seulement en ayant la correcte conscience de ces menaces, le peuple algérien réalisera finalement l’idéal désiré : édifier une société réellement démocratique, libre et solidaire. À suivre.  

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1)  https://lematindalgerie.comla-guerre-de-liberation-nationale-chinoise et  https://lematindalgerie.comles-guerres-de-liberation-nationale-vietnamienne

(2) Pour la Chine http://www.persee.fr/doc/perch_1021-9013_1993_num_16_1_1674  et  https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Anarchisme_en_Chine

(3) Voir témoignage de son épouse : https://www.lesoirdalgerie.com/entretien/le-colonel-lotfi-etait-peine-de-voir-la-direction-que-prenait-la-revolution-2963

(4) Voir « Colonel Chaâbani, rendez-vous avec la mort », de Kamal Chehrit, Alger-livres éditions 2016, 132 pages. Compte-rendu ici : https://www.liberte-algerie.com/culture/colonel-chaabani-rendez-vous-avec-la-mort-261173

(5) Voir note 3.

(6) À ma connaissance, seul la C.I.A. et ses harkis boliviens ont agi de la même manière : une fois qu’ils avaient assassiné le guérillero Che Guevarra, ils firent disparaître son cadavre, par crainte de le voir honoré par des patriotes anti-impérialistes.

(7) Voir note 4. L’ex-épouse du colonel Lotfi, à propos d’un film sur lui, réalisé par le cinéaste Ahmed Rachedi, mandarin du régime, lui reprocha son imposture vis-à-vis de la réalité historique. Contre ce même personnage, une autre combattante de la guerre de libération, Djamila Bouhired, dénonça son comportement mystificateur, concernant un autre film sur la vie de cette résistante. Voir http://www.lematindz.net/news/24706-salut-respect-et-merci-soeur-djamila-bouhired.html

(8) Voir, par exemple, Dossier : ABDELHAFID YAHA, UN HOMME VRAI in https://lematindalgerie.comverites-sur-la-guerre-de-liberation-nationale-i

(9) Je présentai cette analyse déjà en 1973. Voir Annexe 23, Livre 5 « Ethique et esthétique au théatre et alentours », disponible ici : http://www.kadour-naimi.com/f-ecrits_theatre.html

(10) Voir https://lematindalgerie.comreponse-et-questions-au-professeur-merdaci-sur-le-fonctionnariat  et A. Merdaci, in https://www.algeriepatriotique.com/2018/03/31/non-letat-pouvoir-ne-peuvent-etre-dedouanes/  

(11) Voir https://www.revue-ballast.fr/tuer-pour-civiliser-au-coeur-du-colonialisme/

(12) Voir note précédente.

(13) « En Syrie, Monsieur le Président, les bombes de vos « frappes » ont surtout ciblé nos valeurs et ceux qui les partagent. Personnellement, j’ai honte chaque fois que je rencontre tous les Syriens et notamment les Chrétiens vivant sur place, au Liban ou en Europe, qui me disent leur incompréhension, m’interpellant sur l’aveuglement de notre politique étrangère. Eux savent que les rebelles armés dits « modérés », « laïcs », sinon « démocratiques », sont une parfaite imposture, fruits d’une propagande relayée par des grands médias occidentaux dont on ne comprend pas non plus la partialité et le manque de professionnalisme. » Richard Labévière, Rédacteur en chef, 23 avril 2018, http://prochetmoyen-orient.ch/monsieur-le-president/

(14) Jean-Loup Izambert, journaliste d’investigation indépendant: « il faut briser le mur du silence imposé par les puissances occidentales », in https://reseauinternational.net/syrie-jean-loup-izambert-il-faut-briser-le-mur-du-silence-impose-par-les-puissances-occidentales/

 

Auteur
Kaddour Naïmi

 




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Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital écrit une 3e lettre à Bouteflika

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Après deux courriers sans suite

Le comité de soutien aux travailleurs de Cevital écrit une 3e lettre à Bouteflika

Comme les deux précédentes n’ont pas eu d’écho auprès du concerné, la Coordination nationale des Comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques vient de rendre publique la troisième lettre ouverte au Président de la République.

« Nous nous adressons à vous encore une fois au sujet d’un crime commis contre l’économie nationale, sous les yeux indignés de nos concitoyens, et sous les yeux indifférents des responsables de nos institutions, à tous les niveaux. Ce crime a pour théâtre Béjaïa, cette région, en mal d’investissements et d’emplois, qui vit depuis plus d’un an cette situation incompréhensible. Il s’agit du blocage injuste du projet d’une usine de Cevital de trituration de graines oléagineuses. Notre coordination s’est déjà adressée directement à vous, après avoir épuisé toutes les voies de recours qui lui étaient offertes. N’ayant reçu aucune réponse de votre part à ce jour, nous revenons vers vous, aujourd’hui, avec ces mêmes interrogations que partagent tous les Algériens soucieux du développement économique de leur pays.

Monsieur le Président,

Ce blocage injuste prive les Algériens de 1000 emplois directs et de plus de 100 000 autres indirects. Comment peut-on expliquer cette perfidie commise à l’encontre de notre jeunesse qui, frappée de plein fouet par le chômage, réclame à cor et à cri des emplois durables ? Notre pays ne mérite-t-il pas une économie diversifiée qui le sorte de sa situation critique, en le faisant passer du statut d’importateur à celui d’exportateur par le développement des exportations hors hydrocarbures ? Peut-il se permettre une telle aberration qui fait perdre chaque année 2.25 milliards de dollars à sa balance de paiement ?

Comment peut-on appeler nos concitoyens à un sursaut patriotique pour sauver leur économie, quand, au même moment, aucune autorité n’intervient pour lever le blocage d’un projet porteur d’espoir et de prospérité comme celui de Cevital à Bejaia ?

Monsieur le Président,

En cette veille de la Journée mondiale du travail, les travailleurs algériens, particulièrement ceux de Cevital-Béjaia, les demandeurs d’emplois qui se comptent par centaines de milliers dans notre pays et par dizaines de milliers à Bejaïa, notre jeunesse et tous les citoyens algériens, épris de justice et de progrès, seraient réjouis de vous voir mettre un terme à cette forfaiture. Vous êtes leur ultime recours et ils attendent un dénouement heureux de ce conflit qui n’a que trop duré, et un geste fort de votre part. Par ce geste, Monsieur le Président, ils sauront, alors, que leur voix est enfin entendue ! Notre jeunesse attend, l’Algérie attend et le monde nous observe.

Bejaia le 29 avril 2018

P/ la Coordination nationale, le porte-parole, Mourad Bouzidi 

Auteur
le porte-parole, Mourad Bouzidi 

 




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L’Europe et ses temporalités

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Chronique de Recherches internationales

L’Europe et ses temporalités

À l’approche des élections européennes chacun formule déjà ses propositions d’une autre Union européenne, tant l’actuelle construction – pour différentes raisons – suscite un sentiment de sourde hostilité. Car malgré l’apparence d’un vote à la proportionnelle à un tour, il s’est insinué depuis la dernière élection la pression délétère d’un « vote utile » : le Président sera désigné par le groupe qui aura le plus d’élus.

Or celui-ci joue un rôle loin d’être négligeable face à ceux de la Commission et du Conseil. C’est pourquoi beaucoup s’activent à se rassembler pour y aller ensemble.

L’ombre du vote de 2005

Les termes du débat restent pour l’essentiel structurés par l’immense confrontation qui avait saisi et passionné la France en 2005 lors du du référendum constitutionnel sur l’Europe. Le NON l’emporta nettement et cliva la France en deux blocs portant la division jusqu’au sein des socialistes et des gaullistes. Chacun avait compris que ce qui se jouait serait durable parce que « gravé dans le marbre » pour reprendre une expression qui fit florès à l’époque. Effectivement, inscrire dans la constitution des pans entiers de politique économique signifiait les sortir des aléas du débat et de la conjoncture politiques et ainsi les sanctuariser pour les tenir loin des errances populaires.

Les États membres pourraient virer à gauche à loisir sans que cela influence la politique européenne. Les bourgeoisies et les oligarchies financières du continent avaient ainsi inventé une mécanique géniale les mettant à l’abri du risque de l’oscillation du balancier politique désormais devenu homéopathique car limitée dans ses conséquences par les traités qui s’étaient empilés – Acte unique, Maastricht, Pacte de stabilité – le tout repris et rassemblé dans le corset du Traité de Lisbonne et complétés et aggravés par ceux découlant de la gestion de la monnaie unique prévoyant à travers le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) l’obligation aux gouvernements de faire viser par Bruxelles leur projet de budget avant de le soumettre à leur propre Parlement.

Le « cercle de la raison » avait de beaux jours devant lui. Ainsi Jean-Claude Juncker, président de la Commission, put s’adresser aux Grecs rétifs vis-à-vis du plan de la Troïka, en leur assurant « qu’il ne pouvait y avoir de choix démocratique contre les traités européens déjà ratifiés » confirmant ainsi que le « Mur de l’Europe » avait remplacé le « Mur de l’argent » des années 20 et que les Traités européens représentaient le nouveau plafond de verre pour la démocratie et le changement social.

Le NON était composite car un référendum impose une réponse binaire et laisse peu de place aux nuances. Ainsi se mélangea dans les urnes un NON de gauche et un NON de droite portés par des partis qui avaient compris que leur programme n’était pas eurocompatible et, que parvenus au pouvoir, Bruxelles ne leur laisserait jamais l’appliquer. Pour les uns politique économique, monétaire et sociale, pour les autres valeurs sociétales et dérives identitaires faisaient obstacle. L’urne mêla eurosceptiques et anti-européens.

Dix ans plus tard, le score du Front national, qui arriva en tête aux élections européennes, révélera que les seconds avaient réussi à hégémoniser le NON en leur faveur. Les diverses élections que connurent les États membres confirmèrent cette tendance.

Le OUI rassembla tous ceux qui avaient compris le piège de la constitution sanctuarisée et y adhéraient parce que leur parti politique se trouvait en phase avec les orientations proposées et y voyait un moyen de les pérenniser. Le texte adopté pourrait servir de rempart sur lequel s’adosser pour imposer leurs projets de réformes de mises en cause d’importants acquis sociaux et débarrasser ainsi la société française de ses scories qui la rendaient, aux dires du patronat, impropre à affronter la concurrence internationale ou celle, « libre et non faussée » de l’Union européenne. La révision des traités nécessitant l’unanimité des 27, le verrouillage était parfait et ces traités pouvaient s’apparenter à un« réducteur d’incertitude ».

Repenser le rapport à l’Europe

Pour l’essentiel, malgré la crise de l’euro, les désordres migratoires, l’expérience grecque, le Brexit, le cadre de l’analyse qui s’est dégagée en 2005 reste valable. Deux choses ont néanmoins changé : le renforcement les courants nationaux-populistes et la prise de conscience qu’il n’y aurait pas de « grand soir » européen tant la machine européenne présentait une force d’inertie redoutable. Les deux dernières présidentielles ont révélé des questionnements sur la possibilité d’appliquer un programme dans le cadre d’une Union européenne hostile et capable de résister à aux changements voulus. La réflexion s’est infléchie et a invité dans le débat la question du rapport à l’Europe et non plus seulement la question de sa nature. Bref, en attendant qu’elle change quels types de rapports entretenir avec elle ? Il en va de la crédibilité de tout programme.

Ainsi la question européenne s’est dédoublée en deux volets : quelle autre Europe et comment y parvenir ? Quelle relation entretenir avec elle en attendant qu’elle change ? Chaque question relève d’une temporalité différente. L’urgence des changements nationaux ne permet plus de les conditionner aux changements espérés à Bruxelles.

La première question découle du constat que la nature de la construction européenne trouve son origine dans ses fondements historiques qui ont marqué durablement son ADN en donnant la priorité au marché sans considération aucune de la démocratie ou du social. L’Europe devait ainsi toujours avancer, mais sans que l’on sache vers quoi. Comme si les buts devaient être dissimulés. Jacques Delors osa même affirmer qu’il fallait « avancer masqué » au risque évident de faire chuter le « sentiment européen » et l’adhésion des peuples. Reprendre sur de toutes autres bases le processus de la construction européenne réclame une grande patience et relève de la politique des petits pas, avec des avancées et des reculs. Cela exige de préserver pour chaque pays l’éventail des possibles et rendre l’Europe compatible avec ces aspirations voulues par le peuple de tout État-membre. Chaque peuple doit pouvoir choisir son destin et disposer du droit de ne pas se sentir engagé par une décision européenne qu’il refuse dans sa majorité. La démocratie doit pouvoir peser contre les traités européens. L’Europe ne doit plus être une Sainte alliance opposée à toute volonté de changement, mais doit devenir permissive de toute espérance.

Le continent européen constitue l’espace du monde où l’interdépendance, l’imbrication des économies, les dépossessions des décisions ont été les plus poussées. C’est la zone où la mondialisation a été la plus exacerbée au point d’en devenir le laboratoire avancé condensant tous ses excès. L’invocation d’une Europe protectrice de la mondialisation – qu’on croyait encore heureuse hier ! – s’avère une tromperie, comme l’idée qu’elle pourrait adoucir une mondialisation brutale. En s’élargissant à 27 pays, l’Europe a brutalement modifié les conditions de la concurrence en créant un espace ou les salaires varient de 1 à 10, rendant la concurrence délétère. Elle change de visage dans un ensemble disparate. Le choc n’est pas entre des marchandises mais entre les conditions dans lesquelles elles sont produites. On importe ainsi dans le fonctionnement de l’Union européenne les pires travers de la mondialisation.

La mise en œuvre d’une véritable alternative de gauche porte en elle les germes d’un affrontement avec le carcan européen constitutionnalisé. Elle est lourde de désobéissances, de résistances, de bras de fer, de confrontations, de renégociations. Aucun programme politique de gauche ne sera crédible s’il n’explore pas cette temporalité. Celle qui, sans abandonner l’espoir de changer la nature de l’Europe, pose la question de l’application d’un programme de changement social malgré l’Europe telle qu’elle est. Mitterrand tint deux ans avant de troquer le changement social contre la construction européenne et d’ouvrir la parenthèse de l’austérité, Jospin résista trois semaines et Hollande 48 h. Il s’agit de définir les mesures structurantes qu’il conviendra de prendre dans les cent premiers jours, probablement face à Bruxelles. C’est dire combien le débat doit être public pour associer l’opinion. Aujourd’hui, la gauche doit tenter de donner une réponse convergente à cette question et surtout ne pas chercher à l’éluder au prétexte qu’elle pourrait diviser.

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

Michel Rogalski est directeur de la revue Recherches internationales

Site : http://www.recherches-internationales.fr/

Auteur
Michel Rogalski

 




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Le MDS a désigné son candidat à la présidentielle de 2019

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A l’issue de son congrès

Le MDS a désigné son candidat à la présidentielle de 2019

Le congrès extraordinaire qui était programmer les 27 et 28 avril à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction, n’a été accordée qu’au bout de quatre mois d’attente, et avec peu de moyens, le MDS a été obligé de se contenter d’une seule journée afin de tenir son congrès. L’ordre du jour comprenait l’adoption du rapport moral du parti, l’adoption du programme d’action et l’élection du bureau national.

Mais à la surprise générale, le porte-parole en exercice du Mouvement démocratique et social (MDS), M. Fethi Ghares, a été investi candidat du parti à l’élection présidentielle d’avril 2019.

Par ailleurs, le congrès du parti a réélu M. Hamid Ferhi comme coordinateur national du parti. En effet, Hamid Ferhi a réussi à convaincre les militants et militantes du parti. Il s’est exprimait aussi devant une assistance, entre autres, de militants, des syndicalistes partisans du boycott dont Ahmed Badaoui (ex-PAGS et syndicaliste douanes-UGTA), Me Salah Dabouz, président de la Ligue des droits de l’homme (LADDH), et l’avocat Mokrane Aït Larbi (ex-sénateur, membre fondateur du RCD), et des personnalités publiques. On relève aussi la présence d’une représentant du Front Polisario, et de Palestiniens dont le délégué de l’ambassadeur de Palestine en Algérie, et des représentants du FDLP, du FDLP, et du Fateh. 

« Aujourd’hui c’est le premier congrès public que nous tenons depuis le congrès constitutif en 1999, le 2e en fait depuis le congrès constitutif de ce parti, en 1999, durant l’ère El Hachemi Cherif », a-t-il rappelé. 

Pour rappel, le MDS a échoué dans ses tentatives de participer aux élections législatives et locales passées sachant que ses listes de candidatures n’ont pas été validées ce qui est dû à l’absence de candidats et la collecte des signatures. Il faut relever le cas de la fédération de la wilaya de Tiaret où il étaient dans l’obligation de collecter plus de 2700 signatures d’électeurs. 

Auteur
Khaled Ouragh

 




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