19 mai 2024
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Guitouni : le gaz de schiste n’est plus un choix mais une obligation

POLEMIQUE

Guitouni : le gaz de schiste n’est plus un choix mais une obligation

En marge d’une session à l’APN réservée aux questions orales, le ministre de l’Energie Mustapha Guitouni a affirmé aux journalistes que l’Algérie va s’orienter vers l’exploitation du gaz de schiste par obligation « et non par choix stratégique » pour parer à la consommation interne du gaz qui explose d’année en année.

Il a tenté de convaincre les députés en utilisant leurs propres armes. Ainsi ces derniers ne cessent de réclamer le raccordement aux gaz naturel des 48 wilayas du pays pour atteindre un taux de couverture de 100%. Pour une telle performance soutient-il, on devrait réserver près du double de la consommation actuelle soit 100 milliards de m3 . Il n’y a selon lui que cette ressource non conventionnelle qui nous permettra d’atteindre cet objectif. Le ministre se veut rassurant quant au mode d’exploitation qui respectera l’environnement et la santé publique.

Il ne souffle pas un mot sur l’échéance et avec qui l’Algérie compte exploiter le gaz de schiste et sous quelle forme contractuelle. Est-ce que les questions des journalistes qui ont manqué ou un oubli délibéré  du ministre ? Toujours est-il, un détail de taille a été donné par le ministre qui situe la production du gaz naturel en Algérie à près de 130 milliards de m3 dont 50 milliards sont exportés, 50 autres sont consommés en interne et ce qui reste soit 30 milliards de m3 sont réinjectes pour booster la pression des gisements existants.

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Si l’on se réfère à la période écoulée, on estime l’augmentation de la consommation interne  à près de 3, 5 milliards de m3 qui viennent chaque année biffer la quantité à exporter. Partant du principe que l’Algérie exportera en volume plus de gaz que de pétrole brut, ceci va certainement affecter les recettes qui permettront de couvrir les besoins des citoyens et des entreprises dont celles pétrolières en premier lieu.

En termes simple, face à une baisse avérée de la production que ce soit du gaz ou celle du pétrole, si les réserves ne se reconstituent pas d’ici les 10 années à venir, il y aurait un déficit de près de 40 milliards de m3 à exporter par rapport à ce qui est fait aujourd’hui. Or le programme SH2030 prévoit un investissement de 48,5 milliards de dollars pour l’activité exploration production pour espérer une quantité additionnelle de 20 milliards de m3  si l’on croit les déclarations du vice -président de la planification et économie du groupe Sonatrach.

Ces premières goûtes de gaz de schiste ne sortiront que d’ici 2025 si on entame ce programme cette année. Ce qui est peu probable car même la nouvelle loi sur les hydrocarbures n’est pas encore prête, même pas au débat.

Les déclarations des uns et des autres montrent incontestablement que ces chiffres contradictoires dénotent d’un manque de stratégie qui se traduira par une impasse dans le moyen terme car aucune piste alternative n’est envisagée à part celle des ressources non conventionnelles.  

Pourtant, des possibilités existent dans des types de contrat EOR (Enhanced Oïl Recovery) qui désigne, selon l’approche théorique, un ensemble de techniques permettant d’augmenter la quantité d’hydrocarbures extraits d’un gisement pétrolier ayant épuisé partiellement ou totalement ces phases, primaire et secondaire.

Les pétroliers cherchent sans cesse comment améliorer les taux de récupération des gisements, en utilisant ces techniques. Les taux de récupération d’un gisement de pétrole brut varient de 5 à 50 %. L’exploitation des gisements de gaz seul est plus efficace parce que le gaz est moins dense et beaucoup plus mobile que le pétrole : le taux de récupération peut atteindre 60 à 80 %.

Rappelons que Hassi Messaoud, situé dans le bassin de Berkine, est le plus grand gisement de pétrole d’Algérie – et de tout le continent africain. Il fut découvert la même année que le gisement de gaz de Hassi R’mel, son équivalent pour le gaz (principal gisement de gaz d’Afrique).

Auteur
Rabah Reghis

 




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