21 mai 2024
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Halte à la terreur, place au vrai débat et à la transition démocratique

TRIBUNE

Halte à la terreur, place au vrai débat et à la transition démocratique

Marche du 13 septembre à Alger. Crédit photo : Zinedine Zebar.

A coup de baltaguias et d’instrumentalisation de l’appareil judiciaire, une campagne de terreur est réenclenchée contre les militants politiques et citoyens activistes. La lâche agression contre Me Dabouz et d’autres militants ainsi que l’enlèvement puis l’inculpation fallacieuse de Karim Tabou, illustrent ce palmarès triste et irresponsable du projet de restauration de la dictature.

L’arrestation-enlèvement de Karim Tabou doit être condamnée avec la plus grande vigueur. La libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion n’est pas à marchander contre quelque funeste projet despotique que ce soit.

Contre vents et marées, le pouvoir de fait est décidé à bloquer tout débat national autonome, enrayer la reprise massive des manifestations citoyennes et empêcher la jonction entre le peuple et l’opposition démocratique.

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Cela, en attendant de (et pour) réussir une élection présidentielle à la hussarde laquelle, sitôt commise, permettra de sortir ouvertement les blindés dans la rue pour en finir avec une révolution citoyenne trop dangereuse pour l’ordre autoritaire et les tenants du pillage des richesses du pays.

A l’encontre de toute forme d’écoute ou de dialogue, encore moins de négociation avec l’insurrection citoyenne, le pouvoir de fait déploie –depuis la déposition/abdication de Bouteflika- une répression ciblée et collective conjuguée à une propagande subversive contre révolutionnaire, allant jusqu’à attenter ouvertement à l’unité de la Nation pour restaurer le système de la fraude électorale et de la prédation des richesses nationales.

Dans un cadre constitutionnel et institutionnel monarchique inchangé quoique constamment violé, et avec le concours d’un panel de personnalités et d’intellectuels pseudo indépendants, les tenants du système enclenchent –à l’aide d’ un parlement bouteflikien encore d’aplomb- une élection présidentielle dont le bénéficiaire est certainement déjà désigné.

Cette stratégie du pire et le passage électoral forcé opposés au processus révolutionnaire citoyen échoueront comme dans leurs épisodes précédents car ce raidissement autoritaire refuse de prendre en compte l’ampleur du rejet populaire et la profondeur de l’aspiration nationale à la liberté, à l’égalité, à la démocratie et au développement. L’opinion internationale s’éveille contre le déni démocratique du projet de restauration despotique.

Le peuple algérien vient d’ailleurs de confirmer massivement, à travers tout le territoire national, sa détermination à en finir avec le système mafieux en maintenant son opposition irréductible à toute élection diligentée par les tenants du pouvoir dans un cadre juridique et politique inchangé. Il revendique la fin d’un système autoritaire corrompu à travers une transition démocratique indépendante des figures et institutions d’un régime qui a livré le pays à la prédation massive et à l’impasse institutionnelle. Cette voie passe par l’instauration préalable d’un débat national démocratique et la levée de toutes les atteintes aux droits et libertés.

Pour autant, la nécessité pour les citoyens de s’auto-organiser dans leurs milieux de vie et de travail est une démarche déterminante pour consolider la révolution citoyenne en cours, sachant, à fortiori, que le verrouillage politique et juridique de ces vingt dernières années, a laminé partis d’opposition et organisations de la société civile.

Dans la même logique, les élites intellectuelles autonomes et les forces patriotiques du changement démocratique sont interpellées pour élargir leur rassemblement afin de faire triompher la solution d’une transition démocratique qui consacre un processus constituant lequel permettra –avec une Assemblée nationale constituante ou un simple pacte constitutionnel transitoire- de démanteler les ressorts, mécanismes et organes du système policier.

C’est la seule voie sûre pour consacrer irréversiblement les idéaux de la révolution du 22 février contre le despotisme et l’arbitraire. C’est le chemin à parcourir pour faire triompher la souveraineté populaire et installer le pays dans le XXIe siècle.

Ali Brahimi
Alger le 14 septembre 2019 

Auteur
Ali Brahimi

 




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