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Indice d’innovation : l’Algérie devrait regarder au-dessus et non au-dessous 

DECRYPTAGE

Indice d’innovation : l’Algérie devrait regarder au-dessus et non au-dessous 

Dans  son édition du 21 janvier 2020, le doyen des journaux algériens El Moudjahid a commenté le classement de « Bloomberg innovation index  2020 » publié le 18 janvier à la veille du Forum économique mondial annuel de Davos.

A la lecture, il est facile de comprendre que l’Algérie paraissait toute euphorique de figurer « pour la première fois » dans le Top des 60 économies les plus innovantes avec une 49 ème peu enviable place avec un score de 51, 24 sur une échelle de 0 à 100.

Tout paraissait clair que l’essentiel est d’être avant la Tunisie qui a été classée 52ème, avec un score de 49,56 points, et le Maroc en bas du classement avec un score de 46,09.

Pour rappel et comme attendu, l’Allemagne vient en première position en termes d’innovation, suivie par la Corée du Sud, Singapour, la Suisse, et la Suède. Mais jusque-là, sa rentrée dans cette huitième édition, parmi les derniers pourrait être analysée comme un effort important si on ne considère pas l’expérience démocratique de la Corée du Sud dans sa deuxième République, pratiquement durant la même période que l’Algérie indépendante, ou les Emirats arabes unis en première position dans le monde arabe né par un accord de six émirats : Abou Dabi, Dubaï Sharjah Oum El Qaiwan en décembre 1971 soit dix mois après la nationalisation des hydrocarbures en Algérie, le 24 févier 1971.

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Il faut signaler que de nombreux pays comme la Roumanie, la Tchécoslovaquie, la Bulgarie, la Croatie ainsi que l’Argentine pour ne citer que ceux là ont entamé leur programme de développement au même temps que l’Algérie indépendante avec en moins le pétrole mais ils ont réussi à décoller pour passer à la phase aujourd’hui, celle de l’innovation.

Comment ? Cet indice est obtenu en fonction de sept paramètres : nombre de brevets, ressources humaines dédiées à la recherche, évaluation de l’enseignement supérieur, présence des entreprises technologiques, valeur ajoutée de la production,  productivité et dépenses allouées à la recherche.

Dans les détails d’analyse de ces critères pour figurer à la quarante neuvième place, l’Algérie a dépassé la moyenne dans cinq indicateurs le score de 59 dans « le nombre de brevet déposé », 55 dans la « productivité » dopée par le « nombre d’entreprise » et dominée par les hydrocarbures. Elle a un score de 54/100 dans le « le nombre de chercheurs par rapport à la population » et à peine la moyenne soit 51 /100 dans l’indicateur « investissement dans la recherche ».

En haut du tableau, l’arrivée encore une fois de l’Allemagne en tête de ce classement comme le pays le plus innovants dans le monde, a mis fin ainsi fin à une domination durant six années consécutives de la Corée du Sud. Ceci montre la volonté européenne de s’unir autour de l’Allemagne pour revenir aux standards de l’innovation classique fortement perverti en Asie ces trois dernières décennies.

Si donc  ce classement pour l’Algérie ne peut être qu’un non événement, il pourrait permettre au gouvernement qui n’a pas encore peaufiné son programme d’identifier quelques axes pour une action sur le court, moyen et long terme. Il ne suffit pas de gonfler nombre de chercheurs par des promotions internes parfois même sociales mais par les résultats de leurs travaux de recherche créatifs. Sortir dans le moyen terme de l’engrenage de la croissance extensive dépendant du prix du baril et du cours du dollars pour enchaîner avec celle intensive basée sur la créativité et surtout diversifiée.

Toute la question reste : quels sont les créneaux qui pourraient concrétiser cette reconversion de l’économie nationale ?

Auteur
Rabah Reghis

 




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