5 mai 2024
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Le colonel Ali Medjeli, voilà un homme vénérable

EVOCATION

Le colonel Ali Medjeli, voilà un homme vénérable

Afin de rendre hommage à un grand homme, les informations que nous communiquons dans cet article sont exactes au meilleur de nos connaissances.

Dans ce qui suit, l’usage substantiel d’adjectifs n’a rien de subjectif, il est au bénéfice du précepte: «juger l’arbre à ses fruits». Tout compte fait, nous portons un jugement de fait et non de valeur sur un homme qui a un passé lumineux avec les oppresseurs bien avant la guerre de libération. Il est clair qu’Ali Mendjeli, illustré ou ignoré, ne change rien aux faits. Enfin Si vous avez le goût de connaitre un grand Monsieur cet article est pour vous.

«Plus grand mort que vivant !»

Le colonel Ali Mendjeli, surnommé le saint-just par ses compagnons d’arme, a été mentionné dans un des ouvrages de l’historien Mohammed Harbi en tant que tel. Un homme d’honneur, un homme de devoir et un héros nous a quitté le 14 avril 1998. Cela fait 21 ans mais le jugement porté sur lui reste immuable. Sa bravoure, son honnêteté et son patriotisme ne lui ont attiré que de l’admiration et de l’estime de ses compagnons d’arme, des gens qui l’ont côtoyés et même de certains symboles révolutionnaires tel que Fidel Castro, Jamal Abdenasser, Joseph Tito, Mao Tse Tong et j’en passe et des meilleurs.

C’était un homme valeureux, d’une rigueur et de moralité exemplaire honnête aussi bien que respectueux, d’un caractère inflexible pour la défense des causes justes. Il était plus exigeant pour lui-même qu’il ne l’était pour les autres. Son regard a quelque chose  de sévère et de profond mais sous l’uniforme de ce chef autoritaire se dissimulait un homme d’une grande sensibilité.

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Le bon usage de l’autorité et la bienveillance sur ses éléments en temps de guerre méritent d’être enseignés aux chefs militaires. Meneur de foule et excellent organisateur, l’administration française avait très vite appréhendé sa menace latente. Toutes les méthodes utilisées pour le contenir de la gratification à l’humiliation ont été vaines. Avec ce personnage qui est né dans un environnement d’insoumission au colonisateur, la carotte et le bâton n’ont jamais aboutis.

Pour plus de précision à ce sujet, Si-Ali a été condamné en 1945 à cinq ans de prison ferme et cinq ans d’exil, il s’est retrouvé incarcéré dans la pire section du pénitencier de Lambèse (Tazoult). La «vipère», surnom donné par son tortionnaire est sortie avec des séquelles indélébiles, mais plus virulente et plus déterminée.

Une autre situation vécue durant l’indépendance où le président Boukharouba Mohamed alias Boumediene a osé corrompre Si-Ali, ce dernier l’a couvert d’injures, conséquemment Si-Ali a enduré avec constance 12 ans sans traitement suite aux représailles pour son inflexibilité et son intégrité! Avec l’arrivée du président Chadli Bendjedid au pouvoir, il a été rétabli dans ses droits.

Pourquoi ce regard profond sur le fond et le tréfonds d’Ali Mendjeli ?

Tout simplement pour permettre à la nouvelle génération de s’identifier à  ce personnage exceptionnel notamment en cette période difficile de la révolution tranquille, ceci d’une part, et d’autre part, pour illustrer les valeurs d’un homme sobre qui a mis tout son capital, matériel et immatériel, au service de son pays.

Contrairement à d’autres hommes vulgaires, Ali Mendjeli n’a pas été aveuglé par la cueillette des fruits de ses actes, ce qui fait de lui un homme supérieur qui a bien rempli son devoir. Ali Mendjeli est un vrai chef, il était le premier pour mener l’attaque et le dernier pour couvrir la retraite.

En connaissance de cause, Ali Mendjeli ne connait pas de panique voire dépourvu de sentiment de frayeur et d’infériorité. Il a pu conquérir les cœurs de ses compagnons d’armes par le fait qu’il n’était pas le chef snob mais l’humain, le politico-militaire, l’émérite cavalier, le tireur d’élite et le veilleur de nuit. Le but de cette évocation est pour dire qu’il y a une différence entre les hommes qui ont fait l’histoire et ceux qui ont été gonflés à l’Hélium pour en faire des héros aux yeux des générations montantes.

Ali Mendjeli face au clan malveillant «Hizb França»

Doté d’une fine perception du danger et d’un courage exceptionnel, il lui revient le mérite d’avoir déjoué le plan-Idir: un plan qui consiste entre autres confier le commandement des unités opérationnelles aux déserteurs de l’armée française et d’apprendre aux maquisards à supporter la soumission. Voici une situation documentée qui révèle à quel point Si-Ali  déteste le mépris aveugle (El Hogra) et la conspiration notamment sa capacité de retourner les situations les plus désespérées.

Le commandant Idir est un déserteur de l’armée française «DAF» et adjoint de Krim Belkacem, il a voulu imposer sa loi à la Base de l’est en humiliant certains valeureux combattants. Pour avoir osé tenir tête à l’homme clé de l’état-major-général qui n’est autre qu’Ali Mendjeli, Idir, a été battu avec un autre DAF à coup de poing devant Krim son chef. L’ordre a été donné aux jounouds afin d’arrêter Mendjeli non seulement personne n’à exécuté l’ordre mais il y a eu une réflexion disant : « grâce à Dieu, il y a encore des hommes dans l’ALN ».  Les lecteurs sont invités à visionner le témoignage fracassant de l’ancien combattant, Abdessalem Chabi, en utilisant le lien qui suit : https://www.youtube.com/watch?v=cAgQ4MBeiKQ

Ali Mendjeli galvanisé par les rudes épreuves

Si-Ali a été accablé de malheurs dès son enfance par la perte cruelle de ses parents (orphelin de père et de mère à l’âge de 7 ans) et par la maladie incurable qu’il l’a contracté au pénitencier de Lambèse. L’enseignement religieux inculqué par l’imam Bentayar  Ould el Cadi a imprégné Si-Ali de morale et de foi lui servant plus tard de propulseurs. Sa première tentative infructueuse pour rejoindre ses prédécesseurs  au maquis a coûté la vie à deux de ses compagnons, Mendjeli condamné à la peine de mort s’évada de sa ville natale Azzaba, revêtu d’un déguisement. Son salut était dû à la bienveillance divine et à ses sens aiguisés, ce don divin l’avait épargné durant toute son existence de la liquidation physique et du mauvais sort même après l’indépendance.

La fin du «saint-Just»

Le «Saint-Just» ou le nectar estampillé d’Azzaba n’a jamais connu de retraite, c’est un bâtisseur né. La preuve est qu’il a transformé un site de vinification coloniale en un splendide lieu de culte et de savoir qui ne peut être égalé. Une œuvre  inspirant la piété et l’agrément de dieu a été fondée sur le principe de  solidarité grâce aux précieuses contributions de la population locale et sans faire appel aux subventions de l’état.

Nourri des principes islamiques et élevé dans le vivier du nationalisme, le «Saint-Just» est une manifestation vivante de l’amour de dieu et de la patrie. Il s’est éteint un 14 Avril sur son chevet les principes de Novembre et à son côté le livre saint. Il a été enterré selon sa volonté comme le commun des mortels dans le cimetière d’Azzaba et non au carré des martyrs d’El Allia comme souhaitait la présidence à l’époque.

« Repose en paix, illustre personnage: Azzaba et l’Algérie entière loueront ton combat et ton courage. » (Alma) 

     

  Image retirée.

Si- Ali au milieu de deux maquisards

Image retirée.  

Si-Ali avec les grands de son époque                        

 

Auteur
Djamel Gaham

 




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