18 mai 2024
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Le VP/exploration de Sonatrach relance la polémique sur l’achat de la raffinerie d’Augusta

Rebondissement

Le VP/exploration de Sonatrach relance la polémique sur l’achat de la raffinerie d’Augusta

Le vice- président de l’Activité Exploration et Production, contacté par une journaliste d’El Watan dans son article paru dans l’édition du jeudi dernier intitulé « Les explications de  Sonatrach », a relancé sciemment ou inconsciemment la polémique autour de l’achat de la raffinerie par Sonatrach en Italie, propriété d’une filiale d’ExxonMobil.

Tout porte à croire qu’il a détruit toutes les mises au point que son PDG a fait autour de sa démarche. En effet, Ould Kaddour, dans sa dernière conférence est redevenu plus conciliant en précisant ce qu’il voulait passer comme message par cette anecdote sur son “kiyass”. Dans ce sillage justement, il a reconnu le droit à l’opinion publique en général et à l’Algérien lambda en particulier de s’enquérir sur la gestion du mastodonte. Ce vice-président par contre trouve « qu’il n’y a pas lieu de l’être » et Sonatrach « refuse d’y entrer » en accusant la presse d’en être le principal pourvoyeur de cette polémique.

Plus grave, il confirme d’autorité que le débat est clos, la transaction est signée et sera effective à compter du 1er janvier 2019. A supposer que la filiale de Sonatrach à l’international Sipex qui dépend habituellement de l’activité amont, ait été chargée de concrétiser cette opération, l’évaluation technique de l’état des équipements de cette raffinerie ainsi que celle du schéma de process relèvent incontestablement de l’expertise de son collègue de l’aval ès-qualités.

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Les précisions qu’il donne sur le contrat restent toutefois plus préoccupantes. Ainsi d’un achat annoncé en grande pompe, c’est « l’ancien propriétaire qui continuera à gérer, pour le compte de Sonatrach, les affaires de la raffinerie », et donc « son actif et son passif pendant les dix prochaines années ». 

Lors de la journée parlementaire, un proche conseiller du PDG de Sonatrach parle plutôt de 3 ans et d’une fiabilité de 98,9% sans pour autant avancer la moindre expertise technique faite par les techniciens de l’aval pétrolier et notamment ceux de l’ex-NAFTEC. Le vice-président enfonce son PDG pour lui endosser la responsabilité d’avoir déclaré que rien n’allait changer dans la gestion de la raffinerie, qui continuera à être gérée comme par le passé, et qu’aucun licenciement ne sera opéré. Il parle de « deal » et non d’un contrat en bonne et due forme.

En tentant de convaincre, l’intéressé recommande de réorienter le débat sur le gain de 2 milliards de dollars sur la facture d’importation et surtout « les perspectives d’exportation qui se dessinent » sans pour autant préciser ce que Sonatrach devra réellement exporter puisqu’elle produit les carburants sur place en achetant ou en envoyant son brut de l’Algérie. La presse italienne parle plutôt d’un contrat du type offtake qui est un accord entre l’acheteur et le vendeur d’acheter ou de vendre les produits et continuer à approvisionner les clients du vendeur pour garantir à la fois un marché pour l’acheteur et le respect des engagements pris par le vendeur envers ses clients pour que tout le monde soit gagnant. Au-delà de ce délai, le vice-président ne sait pas ce qui se passera, ce qui montre que Sonatrach gère plutôt le quotidien sans donner une portée stratégique à sa démarche.

Selon toute vraisemblance, il existe soit une carence dans le circuit de communication de Sonatrach ; soit une précipitation de cette transaction dont on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. Sinon pourquoi cet imbroglio ? Le plus simple et plus rassurant serait que le ministre de l’Energie s’exprime sur le sujet pour confirmer tout simplement que cette acquisition est passée par les organes statutaires dans les normes réglementaires et que l’Etat en tant que propriétaire approuve cette transaction ne serait-ce que pour situer la responsabilité au lieu de rester dans l’obscurité dans les déclarations des uns et des autres. Il faut préciser par ailleurs que ce n’est pas la première fois que ce géologue de formation crée des imprécisions de communication pour le compte de Sonatrach.

En février dernier, lors de son passage dans une émission de la chaine 3,  la compagnie nationale Sonatrach a été contrainte de démentir l’information relayée par plusieurs médias selon laquelle elle serait en discussions avec des partenaires pour céder des parts et changer le contrôle de certaines de ses filiales, suite justement à un quiproquo de ce Monsieur. Donc imprécision, déclarations contradictoires, silence au sommet, sont certainement des ingrédients pour la poursuite de cette polémique qui n’en finir de sitôt.

Auteur
Rabah Reghis

 




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