19 mai 2024
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Marquons ensemble le 20 avril 2019 avec le drapeau amazigh

TRIBUNE

Marquons ensemble le 20 avril 2019 avec le drapeau amazigh

La marche des citoyens de la ville de Kherrata du 16 février 2019 a donné du courage à tous les Algériens pour initier les historiques mobilisations hebdomadaires qui ont commencé le 22 février sans fléchir. Le but étant de faire dégager le système après 57 ans de prise de pouvoir d’une façon illégitime.

Les Amazighs n’ont cessé de réclamer le départ de ce système depuis la rébellion 1963/1965. Les populations d’Algérie, usées des 7 ans de la guerre de libération contre le colonialisme français, n’ont pas eu assez d’énergie pour appuyer une telle rébellion.

Il aurait fallu attendre 1977 pour défier dans un stade, lors d’une finale de coupe d’Algérie entre JSK et NAHD, l’un des piliers du système, le dictateur Houari Boumediène. Trois ans plus tard, en 1980, le printemps amazigh est venu pour briser la crainte et instaurer la notion de marches pour la démocratie et la diversité culturelle et linguistique.

Ceci a conduit à ouvrir le débat sur les questions importantes telles que les droits de la personne humaine. La naissance de la ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) en 1985, est considérée comme un défi majeur contre le système politique algérien.

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Trois ans plus tard, les évènements d’Octobre 1988 ont permis une ouverture partielle et contrôlée du régime algérien vers un semblant de démocratie. C’était au prix d’environ 150 victimes et autant de blessés. Un tel control a entrainé, trois ans plus tard, l’Algérie dans un bain de sang avec son lot d’environ 200 000 morts.

Le printemps noir de 2001 avec ses 128 jeunes assassinés et des milliers de blessés, est caractérisée par la fameuse marche millionnaire vers Alger. Une marche anticipatrice de ce que vivent actuellement toutes les villes algériennes.

Ce rappel résume brièvement la longue lutte menée depuis l’indépendance confisquée de 1962. Avant celle-ci, la naissance du mouvement national avec l’Étoile Nord-Africaine (ENA) en 1926 par une génération d’Amazighs, a passé le flambeau à une autre génération qui a déclenché la guerre de libération contre la 4ème puissance du monde.

L’ensemble de ces luttes fait partie de l’ADN des amazighs depuis plus de 2000 ans. De Massinissa, Jugurtha et Takfarinas à Abdelkrim El Khattabi en passant par Dihya (Kahina), Aksel, Fatma N Soumer, El Mokrani et la liste est longue. C’est la plus longue lutte du monde d’un peuple pour son indépendance.

Ce qui se passe aujourd’hui en Algérie avec la mobilisation de toutes les couches sociales n’est au fait qu’une suite logique de cette longue lutte. Ainsi les femmes, les hommes et les enfants de cette contrée du monde convoitée par plusieurs nations sont descendus dans les rues avec les slogans qui ont marqué leur passé, appelant aux mêmes revendications historiques qui s’inscrivent naturellement dans les valeurs ancestrales amazighes, telles que la liberté, la justice et la démocratie.

Chaque lutte des peuples amazighs avait marqué son époque par un drapeau. Le drapeau amazigh actuel s’impose de nos jours comme un étendard qui représente toutes les luttes vécues. Ces luttes pour la liberté et la justice imposent une réconciliation des peuples nord africains, dont les algériens, avec leur histoire multimillénaire dont le socle est l’amazighité.

La célébration du 20 avril prochain est une occasion pour le confirmer. D’autant plus que le système à dégager, n’aura aucune influence comme dans le passé pour manipuler en semant la division.

Faisant de sorte que la mobilisation citoyenne du vendredi 19 avril 2019 sera consacrée dans toute l’Algérie à marquer la réconciliation avec l’histoire en portant partout le drapeau amazigh à la main. Par ce geste un hommage sera ainsi rendu à tous les acteurs de toutes les luttes cumulées depuis plus de 2000 ans. C’est aussi reconnaître le travail ardu de la population contre un système qui a occulté les droits les plus élémentaires d’une culture ancestrale commune à toute l’Afrique du Nord.

Confirmons-le donc par votre présence avec cet étendard amazigh qui relancera notre fraternité selon le slogan en vogue de Khawa-Khawa.

Auteur
Yazid Zennouche & Racid At Ali uQasi

 




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