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mercredi, 12 novembre 2025
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Une trentaine de terroristes éliminés par l’armée française au Mali

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Sahel

Une trentaine de terroristes éliminés par l’armée française au Mali

 L’armée française a mené dans la nuit de jeudi à vendredi une opération dans le centre du Mali qui a permis la « mise hors de combat » d’une « trentaine de terroristes », a annoncé vendredi soir l’état-major dans un communiqué.

La ministre des Armées Florence Parly a salué « une action d’ampleur, complexe et audacieuse qui a permis de neutraliser un important détachement terroriste au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad ag Ghali, Hamadoun Kouffa, chef de la katiba Massina ».

Cette opération, dans la région de Mopti, « a combiné l’action de nombreux moyens aériens: avions Mirage 2000, hélicoptères Tigre et Gazelle appuyés par des drones Reaper, ravitailleur C135 et hélicoptères de manoeuvre. Des frappes aériennes ont permis de réaliser un effet de sidération sur l’objectif », a détaillé l’état-major.

Le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, a souligné « la préparation minutieuse et la parfaite coordination de l’ensemble des forces françaises déployées au Sahel qui ont permis la réussite de cette opération. Cette dernière marque un succès supplémentaire dans la lutte menée par les armées françaises aux côtés des forces armées maliennes, de celles de la force conjointe du G5 Sahel et de la Minusma, pour la sécurité au Mali et au Sahel ».

Mme Parly a pour sa part estimé que ce raid « porte un coup sérieux à une organisation terroriste particulièrement brutale. Celle-ci a visé répétitivement les civils et les symboles de l’autorité de l’Etat malien ».

« L’affaiblissement des groupes terroristes est essentiel pour envisager le retour des services publics, l’accès à l’éducation, la normalisation graduelle de la vie quotidienne. L’action militaire n’est efficace que si elle est suivie d’une politique de développement », a ajouté la ministre.

La région de Mopti, dans le centre du Mali, a été au cours des derniers mois de plus en plus infiltrée par les groupes jihadistes, défaits par l’armée française lors de l’opération Serval en janvier 2013, mais qui profitent des immensités désertiques de la région pour régulièrement reconstituer leurs groupes combattants.

Quelque 4.500 militaires français sont déployés au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane, qui a succédé à Serval.

Auteur
AFP

 




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Le cours du pétrole plonge sous la barre des 60 dollars

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Marché

Le cours du pétrole plonge sous la barre des 60 dollars

Les cours du pétrole ont chuté de plus belle vendredi dans un marché menacé par la surproduction, à deux semaines d’une réunion de l’Opep où les Saoudiens seront sous forte pression américaine.

Le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en janvier, la référence américaine du pétrole, a terminé à 50,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit une baisse de 4,21 dollars et 7,7% en dessous de la précédente clôture.

La référence européenne du brut, le Brent, est, pour sa part, passée brutalement sous la barre symbolique des 60 dollars et a fini à 58,80 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 3,80 dollars.

Les cours de ces deux références de l’or noir n’ont plus coté aussi bas depuis octobre 2017 et ont perdu environ le tiers de leur valeur sur les sept dernières semaines.

« Toute la semaine a été très difficile pour les cours du pétrole (…) du fait d’inquiétudes quant à une surabondance de l’offre et de craintes pour la croissance mondiale », a expliqué Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Il note que nombre d’investisseurs continuent de parier sur une baisse des cours, et ce « même si les pays exportateurs de l’Opep pourraient réduire leur production lors de leur réunion de début décembre ». « Le WTI pourrait très bien chuter à 50 dollars à court terme », a-t-il prévenu.

Les investisseurs s’inquiètent d’une surabondance de l’offre de pétrole sur le marché quelques semaines après la mise en place de nouvelles sanctions américaines contre l’Iran, marquées de plusieurs exemptions pour le commerce d’or noir, qui ont surpris les analystes par leur ampleur.

Les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont d’ailleurs augmenté plus fortement que prévu la semaine dernière, selon les derniers chiffres officiels américains publiés mercredi et qui ont contribué au repli des cours.

L’axe Washington-Ryad

Les yeux se tournent toutefois déjà vers la prochaine réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), au sein de laquelle l’Arabie saoudite joue un rôle prépondérant. Réunis dans deux semaines à Vienne, les ministres de l’Opep échangeront aussi avec leurs partenaires non-membres du cartel, dont la Russie fait partie, à propos de leurs niveaux de production, tant scrutés par les marchés.

« Le ministre de l’Energie saoudien al-Faleh a assuré hier que son pays n’a pas l’intention d’inonder le marché de pétrole », ont expliqué les analystes de Commerzbank. « Ceci laisse penser qu’on pourrait revenir sur la dernière hausse de production décidée par l’Opep par anticipation des sanctions américaines contre l’Iran », ont-ils ajouté.

Le 12 novembre, M. al-Faleh avait d’ailleurs déclaré qu’il faudrait réduire la production mondiale de pétrole d’un million de barils par jour afin d’équilibrer le marché.

Mais dans le même temps, le président américain, Donald Trump, remercie ostensiblement Ryad pour la baisse des cours du pétrole, après avoir témoigné un soutien appuyé au régime saoudien dans l’affaire du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, notamment au prince héritier Mohammed ben Salmane surnommé « MBS ».

« Au vu de ceci, il va être difficile politiquement à l’Arabie saoudite d’organiser une baisse coordonnée de la production de l’Opep à la réunion du 6 décembre à Vienne », ont jugé les experts de Petromatrix.

« Le président américain a apporté un soutien marqué à +MBS+ et nous ne pouvons imaginer Trump accepter l’affront d’une réduction de production », ont prévenu ces analystes.

Une baisse de production du cartel et de ses alliés pourrait entraîner un rebond des cours et, in fine, des prix du carburant à la pompe pour les consommateurs, y compris américains, que veut défendre bec et ongles Donald Trump.

Auteur
AFP

 




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L’Algérie : « le coup d’Etat permanent »

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Rétrospective

L’Algérie : « le coup d’Etat permanent »

Elire un vrai président sera un combat fondamental qui attend le citoyen, car il doit entreprendre des actions pour réclamer le privilège d’élire un président légitime au sens large du terme, et en finir avec la pratique de désignation d’un chef d’État par un club de militaires.

Si Bouteflika ne fait jamais d’efforts à considérer le peuple, parce que celui-ci ne l’a jamais élu et il ne lui doit rien. Il a été choisi par les décideurs, les généraux pour être plus précis, pour diriger le pays selon les plans qu’ils ont établis et à leur gré. C’est une tradition politique algérienne qui existe depuis le jour de l’indépendance.

À entendre les absurdités du secrétaire général de l’UGTA, Sidi-Said, pour dire aux Algériens que les présidentielles du 19 avril prochain sont une formalité au profit de Bouteflika, elle est une bonne raison de s’inquiéter, et de se poser la question : où va l’avenir du pays avec ce genre d’attitudes.

Pour avoir une idée sur ses errements déconcertants du pouvoir il existe un ouvrage politique très intéressant écrit au 15e siècle par l’italien Nicolas Machiavel : Le Prince. Ce livre illustre le cynisme des gouvernants et rappelle surtout que les Algériens n’ont rien inventé. Au chapitre IX – la principauté civile – il décrit une situation qu’on peut facilement l’assimiler au mode de fonctionnement politique du pays, et l’un des passages sur le choix d’un dirigeant qui peut susciter notre intention :

«Le prince élevé par les grands a plus de peine à se maintenir que celui qui a dû son élévation au peuple. Le premier, effectivement, se trouve entouré d’hommes qui se croient ses égaux, et qu’en conséquence il ne peut ni commander ni manier à son gré ; le second, au contraire, se trouve seul à son rang, et il n’a personne autour de lui, ou presque personne, qui ne soit disposé à lui obéir».  

Plus loin, il continue : «Quand les grands voient qu’ils ne peuvent résister au peuple, ils recourent au crédit,  à l’ascendant de l’un d’entre eux, et ils le font prince, pour pouvoir, à l’ombre de son autorité, satisfaire leurs désirs ambitieux».

Nous sommes loin de l’ère de l’auteur du livre ou la moralité n’a pas beaucoup de place. Notamment les comportements des rois, des hommes de l’église où les souverains sont dénués de bons esprits, et ils s’affranchissent de toute règle établie quand il s’agit de préserver ou de conquérir le pouvoir. À travers sa pensée politique, Nicolas Machiavel a mis en évidence des situations qui peuvent être engendrées à travers une personne politique quand elle est choisie pour diriger une république deà deux manières différentes : ou elle est élue par le peuple ou imposée par les puissants.

On peut vérifier cette réflexion à notre époque. Pour le cas de l’Algérie, c’est la démarche habituelle de désigner un président au terme d’un conciliabule entre les militaires.

À commencer par Ben-Bella, porté au pouvoir par l’armée de l’extérieur conduite par le colonel Boumediene. Pendant son court exercice, c’est Boumediene, Bouteflika qui décideront de le débarquer et de l’envoyer en résidence surveillée pendant 14 ans.

Le colonel eut plus de chance puisqu’il a déjoué un coup d’État  en 1967 et échappé un attentat la même année. À son décès en décembre 1978, le choix s’est porté sur Chadli Bendjedid, militaire de carrière. C’est un collège de colonels réuni à l’école de l’ENITA qui l’a désigné candidat unique du FLN. Et pendant son exercice, son mentor n’est autre que le redoutable général Larbi Belkheir comme chef de cabinet. Après l’arrêt du processus électoral, en janvier 1992, les officiers supérieurs remettent le couvert pour un autre coup avec la complicité d’une poignée de civils. Ils choisissent Mohamed Boudiaf pour le remplacer. Eloigné de son pays depuis 27 ans, Boudiaf est ramené de son long exil du Maroc pour régler une crise politique. Après quelques mois, il comprend que la corruption règne en maîtresse dans les hautes sphères de l’Etat. Six mois à peine après son installation. Il est assassiné en direct à la télévision. Ses criminels n’ont même pas pris la précaution de le faire loin des caméras et de la population.

Après une période de trois ans, en stand-by, dirigé en pis-aller par Ali Kafi, le pays retrouve un semblant de stabilité avec l’arrivée du général Liamine Zeroual, un militaire de carrière, lui aussi engagé par ses pairs au poste de président dans une approche patriotique.

Il tentera de redresser la barre. Mais trop de vents contraires. Le mal est profond, l’Algérie est isolée et le terrorisme est des plus violent. Ses décisions pour éradiquer le terrorisme sont comme un coup d’épée dans l’eau, puisque le DRS négocie déjà derrière son dos pour une politique de pardon. Liamine Zeroual démission en septembre 1998 après un été particulièrement sanglants. De nombreux massacres se sont déroulés dans des hameaux aux portes d’Alger. Matoub Lounès, un des plus grands chanteurs de sa génération, a été assassiné au début du même été. Liamine Zeroual sera le premier chef d’Etat algérien à démissionner. Il convoque le corps électoral pour avril 1999.

Les généraux faiseurs de rois choisissent Abdelaziz Bouteflika pour remplacer le démissionnaire. Roublard en diable, il réussit assez vite à s’affranchir du contrôle de l’armée. Et même à écarter un par un ceux qui l’avaient choisi. Ses parrains ont été bien remerciés.  “Je ne suis pas un 3/4 d’un président », avait-il crâné devant un journaliste français.

Certains choix de décideurs ont eu l’approbation de la France, par exemple pour Boudiaf et Bouteflika, si ce n’est pas le cas d’autant moins ils ont avisé les grandes capitale comme Washington.

«Avec de tels Présidents, en effet, il est difficile de maintenir une cohésion sociale et une relation solide avec la nation. Pour des raisons de légitimité, il est presque impossible pour le peuple de donner entièrement sa confiance à l’État, car les désignés sont plus préoccupés à satisfaire leurs mentors et surveiller leurs demeures que de s’intéresser à des sujets avec auxquels il n’existe aucun lien de solidarité».

Gardons-nous aussi de certaines terminologie qui prêté à l’amalgame. Exemple ? Le titre de Président qu’on attribue aux chefs d’Etat est une usurpation, puisqu’aucun d’entre eux  n’a pas été élu démocratiquement. Donc ils ne peuvent s’approprier de cette désignation d’une manière honorable.

De Ben-Bella à Bouteflika, aucun d’eux n’a eu le privilège d’être élu par le peuple selon les règles et les principes de la démocratie. Leurs fins de règne ont été chaotiques. De la plus humiliante à la plus tragique. D’une manière respective, Ahmed Ben-Bella est chassé du pouvoir et emprisonné par Boumediene, celui-ci s’est accroché au poste de chef d’État jusqu’à qu’a sa mort après une longue agonie. Chadli est forcé par les militaires à quitter la présidence par la petite porte. Boudiaf est assassiné sous les yeux des Algériens. Zeroual laisse le poste avec un sentiment de trahison par ses pairs, et pour Bouteflika, la fin s’annonce encore plus douloureuse et houleuse.

En attendant une présidentielle digne de ce nom, pour le moment, toute la nation algérienne s’embourbe dans un climat de suspicion sur un étrange cinquième mandat. Loin d’un espoir d’élire un vrai président, le peuple est exclu de ce grand rendez-vous. Comme un spectateur, avec passion, il se contente de suivre les feuilletons de limogeages et enfumages en série que jouent les acteurs du sérail.

Tout le pays retient son souffle.

Auteur
Mahfoudh Messaoudene

 




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Ghediri Ali : lettre à nos aînés

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Ali Ghediri
Ali Ghediri
Ali Ghediri
Ali Ghediri

L’espoir fou de tout un peuple à l’aube de l’indépendance.

Mon introduction sera longue. Il ne s’agit point d’une option. La nature du sujet implique que l’on déroule le passé avant d’aborder l’avenir. Et, il est toujours difficile d’évoquer le passé sans heurter les sensibilités, notamment lorsqu’il s’agit d’énoncer des vérités, que d’aucuns ne manqueront pas de trouver blessantes…

Il l’est autant d’affranchir les autres, a fortiori ses aînés, tant l’ancien, de tout temps, a incarné dans notre imaginaire la figure du sage, et, chez nous plus qu’ailleurs, celle du sauveur, du libérateur. En notre for intérieur, nous sommes convaincus que nous leur devons beaucoup, si ce n’est tout.

Peut-être est-ce pour cela que nous cultivons à leur égard tant de révérence et déférence. Telle est notre histoire. Nous l’assumons et nous en tirons l’indicible fierté. Est-ce pour autant une raison pour leur taire la vérité ? Ce serait, à mon sens, trahir les commandements et les valeurs qu’ils nous ont eux-mêmes inculqués et que nous avons fini par faire nôtres.

Si je m’adresse à vous, en ce moment précis de notre vie nationale, c’est parce que je considère que l’heure de se dire autrement les choses est venue et qu’il est impératif de le faire aujourd’hui, car demain il sera trop tard. Notre pays est à la croisée des chemins.

Ceci implique des postures dont chacun de nous sera comptable devant l’Histoire. Nous nous devons d’agir pour que l’Etat soit ! Pour que l’Algérie soit ! Pour que la flamme qui naguère avait éclairé le chemin de la liberté pour notre peuple et donné corps à notre nation puisse continuer à le faire pour toutes les générations d’Algériens, présentes et à venir !

Cet appel, qui se veut davantage un cri du cœur que je lance à votre attention, vous, la génération de Novembre, celle de nos aînés, celle des artisans de notre passé, commandeurs de notre présent et potentiels garants de notre avenir, j’en suis convaincu, vous le comprendrez !

Pères et frères aînés,

Votre génération était là lorsque l’histoire l’a interpellée. C’est tout à son honneur. Elle a arrosé de son sang les graines de liberté que d’autres générations avant elle, depuis 1830, avaient semées à tout vent. Le 8 Mai 1945 les a fait germer, la Révolution du 1er Novembre 1954 les a fait éclore.

Œuvre titanesque, que les Pères fondateurs, visionnaires, ont, d’emblée, refusé d’en faire supporter le poids qui allait être le sien à la poignée d’hommes qu’ils étaient et à leur génération. L’auraient-ils fait, elle aurait été assujettie à la temporalité…

En toute humilité, ils l’ont voulue impersonnelle et intemporelle, pour qu’elle leur survive et que son esprit imprègne les générations à venir. En toute conscience, ils l’ont fait endosser au peuple. «Un seul héros, le peuple !» ont-ils décrété et il en a été ainsi.

La foi, l’engagement, l’abnégation et l’esprit de sacrifice, tel a été leur credo. Ils ont cru en leur cause au point de tout mettre à son service, leur jeunesse, leur vie et leurs biens. Ils se sont érigés en exemples. Connaissant profondément leur peuple, de l’exemple ils ont fait une véritable stratégie, l’essence même de cette grande Révolution.

Pères et frères aînés,

Toute Révolution est par définition féconde par sa dynamique historique et l’espoir du meilleur dont elle est potentiellement porteuse. Les géniteurs de la Révolution du 1er Novembre 1954 en ont fait, dans l’élan nationaliste et l’engagement sincère qui étaient les leurs, une œuvre grandiose, d’un grand dessein, transcendant les époques, les générations et les hommes.

Une entreprise de longue haleine, un héritage éternellement inachevé, que chaque génération qui le reçoit en legs, dans l’impossibilité de la parachever, était dans l’obligation morale de le passer, tel un relais, à la suivante, pour qu’elle le marque de son sceau avant de le transmettre à celle qui lui succède, pour en perpétuer l’esprit et la lettre. Ils l’ont imaginée en modèle de lutte d’un peuple pour sa liberté.

Ils l’ont conçue libératrice, fondatrice d’une nation, d’un Etat, d’un Etat-nation, à la fois libre, prospère, social et fondamentalement démocratique. Elle a transcendé leur dessein premier, pour devenir un modèle d’émancipation, d’espérances et d’édification pour tous les peuples victimes d’oppression et de déni. Elle s’est désormais inscrite dans la trajectoire de l’universel… de la pérennité.

Ces valeurs avaient façonné la nation algérienne et l’Etat national naissant. Elles ont constitué le socle idéologique du système politique de l’Algérie indépendante et largement contribué au maintien de l’équilibre social au lendemain de l’indépendance. Ce marquage révolutionnaire a été relativement saillant et n’a pas été sans déteindre sur le fonctionnement de l’appareil de l’Etat, toutes institutions confondues, notamment pendant les toutes premières décennies.

La collégialité dans la prise de décision – qui n’exclut nullement l’existence de divergences et de tiraillements internes – était de mise. Le «nous» subrogeait alors le «je» du tenant du pouvoir du moment. Les «qararna !» (Nous avons décidé !) résonnent encore dans l’oreille de ceux qui ont vécu cette période.

Et, s’ils s’en délectent encore, c’est parce que, systématiquement, l’action n’était pas sans suivre la parole. L’«esprit pluriel» s’imposait en culture dans le discours politique de l’époque au point où l’usage du singulier devenait problématique, voire appréhendé comme une expression de déviationnisme de la trajectoire révolutionnaire.

Il s’agit d’appréhender cette posture dans le contexte de l’époque où, notamment en Afrique, en Asie et dans le monde arabe, des leaders étaient portés aux nues… divinisés, pourrait-on dire ! En Algérie, nous les raillions tant la Révolution avait cultivé en nous l’esprit de la collégialité …

Dans notre imaginaire politique collectif, il n’y avait pas de place pour l’homme, quel qu’il soit… Notre sujet était idéologiquement pluriel. Les «Six Immortels», conscients du poids de leur œuvre et soucieux de la pérennité de ses effets, en avaient décidé ainsi et les dirigeants et le peuple algérien de l’époque s’y sont conformés.

Peut-être était-ce là l’une des raisons de la réussite de nos gouvernants dans les premières décennies de l’indépendance. En effet, cette période difficile, où tout manquait, n’en était pas moins féconde en réalisations, tant l’engagement de l’élite politique, par-delà le caractère anti-démocratique de son avènement, était total et ses convictions sincères.

Elle a su rendre le peuple partie prenante dans tout ce qu’elle a entrepris. En l’associant à ses choix, elle a su insuffler en lui l’espoir, qu’il lui a rendu en l’investissant de sa confiance et de son soutien indéfectible dans l’effort collectif de l’édification nationale, caractéristique indélébile de ces années.

Cette période a indéniablement fortement déteint sur le rapport des Algériens envers le pouvoir et l’Etat. Et, peut-être, est-ce là l’une des raisons qui font, qu’à ce jour, le peuple algérien continue à percevoir le premier à travers sa pluralité, et le second à travers sa dimension de puissance publique et, peut-être plus qu’ailleurs, celle de régulateur social.

Et, parce que les Algériens vivent l’Etat comme une émanation de leur Révolution, leur marge de tolérance par rapport aux manquements de ceux qui sont censés le servir est réduite.

D’eux, le peuple attend exemplarité, vertu et respect des valeurs. Ce peuple ne peut concevoir, encore moins tolérer, son Etat national atrophié, personnel, corrompu, défaillant ou absent. Ce sont là les exigences de tout grand peuple. Et, c’est parce que les peuples sont par définition réactifs qu’un grand peuple est en droit d’exiger de son Etat d’être à la mesure de ses aspirations.

Pères et frères aînés,

Ce serait faire preuve d’une impardonnable ingratitude que de ne pas reconnaître les saines ambitions que vous avez nourries à l’égard de ce pays et les réalisations portées à l’actif de votre génération. Devrait-on pour autant taire les déviances que notre pays est en train de vivre sans s’inscrire en faux avec les fondamentaux de notre Révolution, ceux-là mêmes que vos propres compagnons chouhada vous ont laissés en legs ? Si tel devait être le cas, le silence relèverait de la pure trahison.

Pères et frères aînés,

Autant nos vaillants martyrs se sont inscrits dans la postérité par le sacrifice suprême, autant la majorité de ceux qui ont contribué à la libération de ce pays se sont investis avec dévouement et abnégation dans le processus de son édification, autant une minorité, se prévalant de leur appartenance à cette honorable génération, par leurs agissements, donnent l’impression qu’ils s’inscrivent charnellement dans l’anhistoricité.

Ils s’érigent en éternels gardiens du temple, propriétaires exclusifs d’un récit national que le Mouvement national avait pourtant entamé avant de le transmettre à leur génération, pour, qu’à leur tour, ils en fassent de même avec leurs descendants. De ce récit, ils se sont emparés, par-devers la majorité silencieuse au sein de leur propre génération, pour perpétuer leur règne, dussent-ils transcender les lois de la nature.

Séduits par le seul pouvoir et emportés par le tumulte que produit l’orchestre des thuriféraires à leur adresse et l’ivresse que leur procure leur discours dithyrambique, ils ne se sont pas rendu compte que leurs carrières, après avoir érodé celles de leurs propres enfants, emboîtent celles de leurs petits-enfants qui, de plus en plus, cultivent le sentiment de ne pouvoir les remplacer un jour…

La trajectoire de leurs parents, sexagénaires et septuagénaires, mis souvent prématurément au rebut, est là pour les pousser au désenchantement. Désorientés et désespérés, ils prennent le chemin de l’exil, qui, diplôme en main, par le vol régulier, qui, nourri par le désespoir, par la harga dans une felouque de fortune !

Au lieu d’insuffler en eux l’espoir en un avenir meilleur, ils persistent à leur tenir le même langage que celui dont ils ont abreuvé leurs parents, partis à la retraite, convaincus, de guerre lasse, qu’ils étaient encore trop «jeunes» et que la chefferie, en toute légitimité, revenait à ceux-là mêmes qui les ont recrutés. Dans tout ce magma générationnel, c’est la persistance dans l’erreur qui pose problème beaucoup plus que l’erreur en soi. Qu’on en juge !

Pères et frères aînés,

A l’orée du soixantième anniversaire de l’indépendance et dans la perspective des joutes électorales de 2019, jouant sans retenue aucune les codes de l’histoire, nous voilà, peuple algérien dans toute sa splendeur, faire figure de Diogène le Cynique, ce philosophe grec, qui, en plein jour, sa lanterne à la main, parcourait les rues d’Athènes à la recherche de l’homme-providence.

Cette minorité, qui par ses déclarations intempestives sonnant la fausseté et ses agissements frisant l’indécence n’est pas sans altérer l’image de cette génération d’exception qui est la vôtre, a transcendé le pari de la mort, déifiant l’homme et réifiant Dieu, au motif d’une fidélité affichée qui cache mal les desseins des uns et des autres.

Le peuple n’est pas dupe, encore moins amnésique. Il connaît les siens. Il sait qu’ils seront, le moment venu, les premiers à crier haro sur le baudet et user de leur talent de laudateurs pour fustiger celui qui n’est plus et porter aux nues le nouveau maître de céans, en faisant mine de n’être en rien responsable de quelque passif que ce soit.

Contrairement à ceux-là, les Algériens authentiquement nationalistes sont convaincus que la terre qui a enfanté Gaïa, Massinissa, Jugurtha, Takfarinas, El Kahina, Lalla Fatma N’soumer, Abdelkader, les «Six Immortels», le million et demi de martyrs et ceux qui ont suivi leur voie pour que ce pays ne tombe pas dans les ténèbres du Moyen Age, et tous ceux qui se sont sacrifiés et continuent chaque jour à le faire, pour que cette nation soit, ne saurait devenir subitement stérile et qu’elle est tout aussi féconde de patriotes intègres, compétents et chérissant ce pays par-dessus tout. Ils sauront le défendre et défendre ses acquis, si nécessaires, au prix de leur vie. Des Hommes, l’Algérie en a enfantés et elle en enfantera !

Pères et frères aînés,

Ailleurs, sous d’autres cieux, face à des situations similaires, on dresse les bilans pour situer les responsabilités. Pour ma part, je ne parlerai ni de l’érosion de nos valeurs, ni du désespoir de notre jeunesse, ni de la fragilisation des institutions, ni de l’état dans lequel se trouve l’école algérienne, ni de notre système de santé avec le surgissement de pathologies relevant d’autres âges, de l’insalubrité de notre environnement, ni de l’insécurité à laquelle sont exposés quotidiennement nos concitoyens, ni du trafic et de la consommation de drogues de plus en plus dures, ni du phénomène de la harga, ni de la dépréciation historique du dinar face aux monnaies nationales de nos voisins – encore moins face au dollar ou à l’euro –, ni du taux de chômage, ni de l’inflation galopante, ni de la fuite des cerveaux, ni du fléau endémique de la corruption qui ronge notre société et nos institutions, ni du népotisme, ni de la fraude électorale, ni des restrictions des libertés individuelles, ni de l’effilochement du lien social, ni du déphasage générationnel qui place dos à dos gouvernants et gouvernés ; ni de la crise économique, ni de, ni de… Ma génération n’étant pas fondée pour le faire. Vous en avez décrété l’immaturité. J’opte pour le silence.

Pour autant, s’il est admissible de vous avoir laissés seuls juges et acteurs de tout ce que vous avez entrepris, il ne l’est point, pour ce que certains, d’entre vous, comptent entreprendre.

Il y va de notre présent, de l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants, autrement dit de celui de vos propres enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants qui risquent de payer les frais d’un choix qu’une minorité tente, si rien n’est fait pour l’en empêcher, de lui imposer, ouvrant les portes du pays à une crise dont on évalue mal l’ampleur.

Cette crise, dont nous vivons déjà les prémices, ne constitue pas une fatalité en soi. Et, qu’on se détrompe, elle n’est pas due à l’effondrement du système politique mis en place depuis l’indépendance. Elle est surtout due à l’incapacité – ou à la volonté – de ceux qui en ont été à l’origine, de lui avoir prévu un autre en substitution.

C’est le vide ainsi créé qui est en train de faire le lit de cette crise multidimensionnelle dont les contours, sans préjuger de ses retombées, se précisent chaque jour qui passe. C’est dire que la myopie politique, dont certains font preuve, est en soi dévastatrice !

Pères et frères aînés,

Les signes annonciateurs de l’épuisement de ce système sont pourtant là. Depuis plus de trois décennies, il n’a eu de cesse de donner les signes avant-coureurs de ses limites. Son sauvetage aurait été possible si votre génération avait pensé, à temps, à sa régénération intelligente et diligente en l’ouvrant à la jeunesse.

Il aurait été ainsi mis en phase avec son temps et adapté en conséquence, pour mieux répondre aux exigences de son environnement. L’option pour sa fermeture l’a mis hors temps et exposé à l’archaïsme qui a fini par le rogner. Entropique, incapable de se réformer et d’assurer sa propre régénérescence, il est mort de sa belle mort !

Cette minorité qui s’agite à tout vent est la seule à en ressentir encore le souffle et ce n’est certainement pas l’acharnement de ce qui lui fait office de vecteur idéologique, convaincu qu’il est que, parce qu’il a tenu, il tiendra, qui le ressuscitera. Arrivé désormais lui-même au terme de son histoire, il a perdu ses conditions de possibilité de quelque mobilisation que ce soit. Coupé de sa base et réduit à un appareil à la composante populairement contestée, il n’œuvre qu’à veiller un corps en totale décomposition.

Et, ce n’est pas la seule opacité qui caractérise ce système, qui entoure aussi bien ses acteurs que son mode de fonctionnement, qui conditionne le positionnement de ses défenseurs les plus zélés. C’est, fondamentalement, la rente dont il est le distributeur exclusif qui motive au premier degré ceux qui s’entêtent à vouloir le ressusciter.

La grande majorité considère, quant à elle, qu’il suffit d’identifier les acteurs de ce système, d’analyser les interactions qui s’y produisent, de déceler la nature et l’incohérence qui les caractérisent et d’apprécier les conditions dans lesquelles elles s’opèrent, pour se convaincre de sa finitude.

Pères et frères aînés,

Je reste fermement et intimement persuadé que tel n’était pas le dessein de votre génération. Néanmoins, bien que ce soit une infime minorité des vôtres qui en soit responsable, c’est à votre génération que l’histoire, dans son entêtement légendaire, fera endosser cet échec.

Si le mot est trop fort, vous êtes en droit légitime de le récuser. Si j’en use, c’est par défaut. Sinon, comment qualifier cette démarche suicidaire dont cette minorité, forte d’une logique dont elle est la seule à en apprécier le bien-fondé, est déterminée, non seulement à ne pas s’en départir mais, pire encore, à chercher à l’imposer au peuple ? Ses choix et ses points de vue font figure, elle les clame en axiomes que le peuple, à ses yeux, immature, est tenu d’accepter comme tels.

Ces égocentristes sont loin de se rendre compte qu’ils sont aux antipodes du courant éminemment nationaliste et qu’ils sont en train d’obérer les chances de l’Algérie d’être là où son histoire, sa géographie, ses ressources avérées et son potentiel stratégique la prédestinent.

Sont-ils conscients que, par ce qu’ils sont en train d’entreprendre, ils ne font rien d’autre que d’élargir, au point de le rendre infranchissable, le fossé entre l’Algérie et son environnement, accentuant dangereusement notre déphasage politique, social, culturel, scientifique, technologique et économique par rapport au reste du monde ?

La stratégie pour laquelle a opté cette minorité est celle du pouvoir et non celle de la gouvernance. Elle agit comme si les deux stratégies étaient inconciliables alors que, d’évidence, si la seconde est bien menée, elle n’est pas sans consolider ce qui la préoccupe en premier, le pouvoir.

En guise de gouvernance, elle use de la rente comme moyen privilégié de sa politique, corrompant délibérément les esprits et sapant par là même la valeur capitale sans laquelle aucun peuple ne peut se relever de sa condition première : l’effort. Elle a dispensé le peuple algérien du travail en contrepartie de ses applaudissements approbateurs et de sa prosternation devant le donateur.

Naguère rebelle, elle l’a asservi et perverti. Et, c’est non sans peine et serrement de cœur que nous le voyons verser dans le lyrisme pour déclamer les vertus du tenant des cordons de la bourse nourricière, lui naguère si fier. Ainsi, en se démenant à défendre son régime nourricier, elle a enfermé la société civile dans le carcan avilissant de l’approbation.

Ce faisant, elle a vidé la nation de sa substance créative et érodé ses capacités de réprobation et de résilience. Elle a inoculé au pays le conservatisme et l’immobilisme jusqu’à l’overdose. Plus est, par la marginalisation du peuple, elle en a fait un fardeau inerte dont l’Etat peine à supporter la charge. N’étant pas partenaire, il n’a de cesse de contribuer davantage à l’érosion de son autorité qu’à la raffermir.

Notre cohésion nationale est mise à rude épreuve. De notre patrimoine, nous en sommes dépossédés tant notre identité est happée par les forces centrifuges et nos valeurs, qui ont naguère fait notre force et tenu le pays debout contre vents et marées, vacillent. L’Algérie est sous l’emprise du doute.

Aucun domaine n’est épargné. La stagnation et le miasme, source de désespoir et de reniement, appréhendés comme fatalité, sont en train d’envahir notre imaginaire collectif. Et ce n’est pas sans angoisse, regret et amertume que nous assistons, impuissants, à des pays insignifiants nous tailler des croupières et jouer le rôle que le destin nous a pourtant si généreusement dévolu.

Pères et frères aînés,

Notre Patrie a besoin d’un souffle nouveau, de sang nouveau, d’alternatives courageuses que les anciennes recettes ne peuvent lui procurer. Elles ont montré leurs limites. Elles ont anémié la nation et mené le pays à l’impasse.

L’Algérie a besoin d’être mise en phase avec sa destinée et c’est en toute légitimité que son peuple aspire à un changement salvateur que seule une réelle rupture, sans reniement, est capable de lui apporter. Cette République a besoin d’une réelle refondation démocratique et d’une totale reconfiguration institutionnelle dans le moule d’un projet de société, dont le peuple aurait participé à la définition de la philosophie autant qu’à la mise en œuvre.

Il s’agit de refonder l’Etat national pour en rationaliser le rôle et rendre le fonctionnement de ses institutions authentiquement démocratique ; d’insuffler et de raffermir la culture citoyenne ; de placer le droit au centre des rapports entre citoyens et entre gouvernants et gouvernés ; d’élaborer et de mettre en œuvre une véritable politique territoriale équilibrée et inclusive ; de redresser, moderniser et transformer l’économie nationale pour la rendre réellement productive, compétitive, diversifiée et mettre fin à sa dépendance exclusive des hydrocarbures ; de réformer l’école pour en faire le véritable creuset de la citoyenneté et la rendre performante, moderne, ouverte sur la société et sur le monde ; de libérer les initiatives ; de rendre l’espoir à notre jeunesse et la réconcilier avec son «moi» national en encourageant sa promotion sociale et professionnelle et en lui facilitant l’accès aux postes de responsabilité, sans exclusive aucune, au vu des seuls critères de compétence et de performance ; de réformer le système national de santé ; de promouvoir la culture nationale ; de doter l’Algérie des attributs de sa puissance régionale pour qu’elle puisse assurer son intégrité et contribuer à la paix mondiale et, par-dessus tout, réhabiliter nos valeurs nationales sans lesquelles aucune action salvatrice ne saurait être envisagée. Telles sont les exigences du moment que seul un passage de flambeau entre générations dans un climat apaisé est à même de réaliser.

Car, dans un environnement aussi dangereux que volatil, où le danger mue en menace sans transition aucune, où la variable de l’incertitude s’impose comme constante, l’affronter avec pour seul viatique un passé, si glorieux soit-il, c’est exposer la nation à la disparition.

Pères et frères aînés,

Vous vous posez certainement la question sur les raisons de ma démarche et la rudesse du discours. Il s’agit d’un appel du cœur, que j’ai voulu direct, franc, sincère et loyal, en totale opposition avec ce dont vos thuriféraires vous ont habitué. J’espère, par son biais, éveiller en vous, à la veille de l’élection présidentielle de 2019 qui s’annonce d’une importance capitale, voire vitale, pour le pays, l’indispensable compréhension dont il vous appartient de faire preuve envers ce peuple que les feux du désespoir sont en train de consumer et, par là même, vous faire prendre conscience des retombées néfastes qu’un entêtement à vouloir lui imposer quelque choix que ce soit pourrait produire.

La construction ou la destruction d’un avenir désiré par les générations de vos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, car c’est de ceux-là qu’il s’agit, dépendent de cette échéance et restent, dans une large mesure, attelées à votre niveau de conscience. De votre aptitude, de votre sens de la responsabilité, de votre capacité à vous assumer en tant que génération, dépend l’avenir de notre pays. Votre responsabilité historique est encore une fois, et plus qu’auparavant, totalement engagée.

Je reste convaincu que vous êtes les seuls, tant qu’il est encore temps, à pouvoir changer le cours des choses avant que le feu ne prenne. Vous êtes les seuls à pouvoir prodiguer vos sages conseils à ceux, parmi les vôtres, qui, disposant encore des clés pour une douce solution à cette grave crise multidimensionnelle qui s’annonce, sont à même d’éviter le pire à ce pays. Vous êtes les seuls à pouvoir les faire sortir de cette posture d’entêtement génératrice de violence. Vous êtes les seuls à pouvoir les convaincre de transcender leurs egos respectifs au profit d’une transition générationnelle pacifique du pouvoir.

Vous avez été les maîtres d’œuvre d’une Révolution qui a fait école, l’opportunité historique se présente – une ultime fois – à votre génération pour apposer son sceau pour l’éternité sur le parchemin de l’histoire de cette nation. Faites que ce soit dans le bon sens. Certains pays amis nous ont montré la voie, nous pouvons l’emprunter pour le salut de notre nation et… pourquoi pas, ne pas leur ravir l’exemple.

Le naufrage de l’Algérie ne peut être conjuré que par l’effort et la volonté et tous ses enfants. Plaçons l’avenir de nos descendants et le destin de l’Algérie par-dessus tout et, la main dans la main, amorçons l’indispensable refondation de cette Algérie, qui nous est à tous si chère.

Si vous êtes, en toute légitimité, en droit de vous prévaloir du monopole du combat libérateur, l’amour de cette Algérie, nous l’avons tous en partage ! Agissons ensemble pour la préserver !

Gloire à l’Algérie ! Gloire à nos martyrs !

Ghediri Ali (général major à la retraite)

Cette lettre a été publiée par El Watan le 22 novembre 2018.
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Mohamed Hadj Djilani : « La crise au sommet de l’Etat menace l’unité nationale »

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Déclaration :

Mohamed Hadj Djilani : « La crise au sommet de l’Etat menace l’unité nationale »

Nous publions l’intervention du premier secrétaire du FFS jeudi 23 novembre à Tizi-Rached.

« Chers camarades, chers amis

C’est avec joie que je me retrouve parmi vous aujourd’hui dans cette région révolutionnaire contre le colonialisme et l’oppression et qui a donné de valeureux hommes pour notre cher pays.

C’est avec fierté que je vous rencontre, vous les militants de démocratie de cette ville symbole, qui a donné pour l’Algérie l’un de ses plus grands hommes, Laimeche Ali en l’occurrence.

Nous nous inspirons du combat de Laimeche Ali et de celui des militants du mouvement national, Abane Ramdane, Hocine Ait Ahmed et autres, l’esprit de la lutte et du sacrifice pour poursuivre notre combat pour une Algérie démocratique et sociale.

Nous réitérons encore une fois, notre engagement et notre fidélité aux valeurs et principes de nos ainés qui ont libéré ce pays et à leur esprit d’indépendance, et aux aspirations démocratiques de notre peuple.

Nous déclarons devant vous que notre référence dans le militantisme, la référence du FFS c’est le mouvement national, c’est la proclamation de Novembre qui a appelé à la construction d’une république démocratique et sociale, et la plate-forme de la Soummam qui a consacré la primauté du politique sur le militaire.

Le peuple algérien a cru fortement que la liberté ne s’arrache pas mais elle se donne, et que la victoire ne vient qu’au prix de grands sacrifices.

L’espoir des Algériens et des Algériennes était que l’indépendance du pays soit accomplie par la souveraineté du peuple par l’élection d’une assemblée nationale constituante souveraine.

Le droit du peuple à l’autodétermination a été spolié par ceux qui ont pris le pouvoir de force, de l’indépendance à nos jours, et qui ont dénié aux Algériens et aux Algériennes leur droit d’avoir des droits.

Chers camarades, chers amis

Nous nous retrouvons aujourd’hui alors que le pays fait face à l’un des moments les plus décisifs de son histoire et une crise multidimensionnelle. Crise politique, économique, sociale, culturelle et environnementale.

Tous les indicateurs sont au rouge quant aux dangers qui guettent notre pays, et la situation risque de s’aggraver davantage.

La crise politique est caractérisée par la crise de confiance entre le gouvernant et le gouverné, le gouvernant n’a de préoccupation qu’à se maintenir au pouvoir, il réprime toutes les voix discordantes, emprisonne et empêche le peuple de revendiquer ses droits légitimes.

Nous sommes face à un pouvoir qui utilise la politique de la force et non la force de la politique, un pouvoir qui par ses politiques défaillantes, met en danger l’avenir du pays et le devenir des générations futures des algériens et des algériennes.

Les institutions qui gèrent le pays aujourd’hui sont fragilisées et dénudées de leurs pouvoirs, des institutions illégitimes et gangrenées par la corruption et les passe-droits.

Le pouvoir législatif est soumis au pouvoir exécutif, alors que la justice est devenue un outil de répression des opposants au pouvoir, des militants politiques, des journalistes, des militants des droits de l’homme, syndicalistes, et militants associatifs.

Le régime veut contrôler le parlement, la justice, la presse publique et privée, et faire taire la société par la menace, l’intimidation, les poursuites judiciaires, le licenciement et l’abus de pouvoir.

Au lieu d’ouvrir un dialogue inclusif et transparent, le régime opte pour la politique du fait accompli et de la fuite en avant, en usant de la diversion parfois et de la répression et l’intimidation parfois d’autres.

Le FFS dénonce énergiquement les atteintes aux droits de l’homme et aux libertés individuelles et collectives, celles touchant notamment les militants politiques et des droits de l’homme, les militants associatifs et les journalistes.

Chers camarades, chers amis,

La crise au sommet de l’Etat montre le décalage énorme entre l’Algérie de Novembre et de la Soummam et ce régime qui a spolié depuis l’indépendance à ce jour, le droit des Algériens à leur autodétermination, un décalage éthique et politique.

Le pouvoir algérien utilise tous les moyens pour empêcher toute initiative de changement, et imposer le statu quo ne se souciant guère des dangers qui menacent le pays et l’avenir du peuple.

La crise au sommet de l’Etat menace l’unité nationale et la cohésion sociale des algériens et des algériennes.

C’est une évidence pour les Algériennes et les Algériens que les prochaines élections présidentielles, se préparent dans l’opacité et sont fermées à la compétition démocratique selon les critères universels, elles aboutiront à une alternance clanique et à la perpétuation du régime.

Plus que jamais, notre pays a besoin que toutes les forces agissant en faveur de la reconstruction d’un consensus national, l’appel de Novembre et les résolutions du Congrès de la Soummam, avaient défini les termes d’un consensus national fondamental et fondateur. Un consensus national fondamental qui pourrait s’organiser autour de la démocratie politique, de la citoyenneté, du développement économique et de l’équité sociale.

Concrètement, il s’agit du respect des pluralismes politique, linguistique, syndical, et des libertés fondamentales pour permettre l’autodétermination individuelle de chaque Algérienne et Algérien et l’autodétermination collective du peuple algérien à travers l’élection d’une assemblée nationale constituante.

Le bilan économique reste mitigé, le climat des affaires contraignant en Algérie, ni les choix, ni le cap ne sont clairs. Les objectifs annoncés par le gouvernement son des effets d’annonce qui répondent à des agendas politiques des décideurs.

Le projet de loi de finances 2019 n’a pas pour ambition de lutter contre l’évasion et la fraude fiscales, ni de lutter contre la corruption et le marché parallèle, et le tapage médiatique né autour du maintien des transferts sociaux et la non inscription de nouvelles taxes n’a que des visées électoralistes et n’a pour but que l’achat de la paix sociale.

Les décideurs refusent que soit présenté la déclaration de politique générale du gouvernement et le rapport annuel de la banque d’Algérie, ce qui démontre l’absence d’une volonté politique et le respect du principe de justice sociale et de la protection des acquis sociaux des algériens, le chemin vers un état de droit est encore long.

La situation sociale des citoyens qui se dégrade de jour en jour et inquiet des conséquences sur la stabilité du pays de la crise économique et sociale qui s’amplifie, à cause de l’orientation libérale du système et d’une mauvaise gouvernance, un système qui refuse la présentation d’un bilan sérieux et crédible et qui excelle dans la répression et l’autoritarisme.

A Bejaia, plusieurs militants politique, ceux du FFS entre autres, ont été arrêtés il y’ a quelques jours de ça, ils n’ont été relâchés qu’après intervention de nos parlementaires, nos cadres et nos élus.

A Laghouat, le camarade El Hachemi Litim a été incarcéré pour ses activités syndicales et associatives, son arrestation vise à freiner toute opposition au pouvoir, dans le sud du pays.

A Ghardaia, nos camarades sont appelés à comparaitre encore une fois, devant le juge, alors que notre camarade Baba Nedjar est en prison depuis plusieurs années.

En s’attaquant à l’enseignant comme au chômeur, au journaliste comme au sinistré, le pouvoir a réussi, d’Alger à Tamanrasset, à unir les Algériens contre une politique faite d’atteintes aux droits de l’homme, d’arbitraire sans limite et d’impunité face au crime organisé.

Face à un pouvoir qui fait tout pour que les choses restent en place, la société fait bouger les lignes. Les collectifs, les syndicats, les associations se mobilisent.

Chers camarades, chers amis

Notre feu président, Hocine Ait Ahmed, dont nous commémorerons le 3ème anniversaire de son décès, le 22 décembre prochain, a déclaré:

« La raison d’être du FFS est que sur la terre des chahidates et chouhadas soient bannis, soient interdit, soient sanctionné les pratiques d’intimidation, de terreur, de torture et les disparitions. Ce combat nous le mènerons avec notre peuple, avec d’autres peuples ; pour notre peuple, pour d’autres peuples ».

Le FFS s’est toujours inscrit et s’inscrira toujours dans le combat des Algériennes et des Algériens pour l’instauration de l’état de droit et de la démocratie, de la consécration du principe d’égalité et de justice sociale.

Notre ligne politique est inviolable car écrite par le sang de nos martyrs et les sacrifices d’une vie entière de notre feu président, Hocine Ait Ahmed. Notre combat vise en définitive à substituer au système actuel une alternative démocratique à même de réaliser tous ces objectifs.

Notre parti a accompagné, et accompagnera toujours, les forces du changement, jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications légitimes.

Nous avons appelé le 1er Novembre 2017 toutes les forces sociales et politiques à l’élaboration d’un manifeste pour un état social en opposition à l’état libéral que le régime est en train d’imposer au peuple Algérien.

Nous avons appelé le 1er Mai dernier, les citoyens, les travailleurs de la terre, les cadres gestionnaires, les travailleurs des secteurs socio-économiques, les femmes, les jeunes et les journalistes, pour se mobiliser en faveur du changement.

Nous avons lancé un appel aux jeunes, en vue de rejoindre en masse les forces politiques qui luttent pour la démocratisation du pays, et l’instauration de la deuxième république.

Nous avons lancé un manifeste contre les exclusions sociales, pour exiger du pouvoir la prise en charge des marginalisés, des jeunes, des personnes sans ressources.

Notre action sera constante et sans faille jusqu’à l’élection de la deuxième république et l’instauration de la deuxième république, un état de droit et des institutions, un état démocratique et sociale, conformément à la proclamation de Novembre et la plate-forme de la Soummam.

Vive l’Algérie,

Vive le FFS

Gloire à nos martyrs

 

 




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Les Algériens sont-ils fatalistes ?

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REGARD

Les Algériens sont-ils fatalistes ?

«C’est quoi une psychologie fataliste ?» Pour toute réponse, voilà celle d’un ami que j’ai croisé il y a quelques années à Alger : «c’est lorsque quelqu’un croit qu’en croisant les bras du matin au soir, les autres viendront en masse de partout pour lui construire sa maison, la rénover et la peindre à sa place !». «Et que fera-t-il à ce moment-là ?» lui dis-je, en rigolant, « il se contentera de gaspiller son temps dans le vide et de râler pour rien !».

Peut-être est-ce trop « simpliste » comme définition répondraient sans doute certains, mais force est de constater que le fatalisme dépasse même ce stade-là en Algérie à la croyance qu’on ne peut rien y changer quoi qu’on fasse, terrible ! C’est là le nœud du problème dans un pays où les jeunes, pourtant majoritaires, préfèrent parfois le quitter au péril de leur vie sur des boat-people que d’essayer de le changer !

En théorie, sous d’autres cieux, quand un citoyen attend que l’Etat (Houkouma dans le langage populaire algérien) lui verse des aides pour vivre, ça s’appelle de « l’assistanat », mais quand celui-ci attend plus que ça, c’est-à-dire que l’Etat joue le rôle du père-tuteur éternel, qu’il manifeste et sort à sa place dans la rue pour revendiquer ses droits, ça dénote plutôt de l’illogisme, synonyme de démobilisation citoyenne.

Or, ni vautré dans le confort des aides de sa « houkouma », ni assisté moralement par lui, ni attendant sa bénédiction, l’Algérien se retire par désespoir de son champ de vision, en se transformant en un non-être, « un cadavre social », si l’on ose dire.

C’est pourquoi, en surnombre dans tous les domaines, nos fatalistes s’efforcent avec une incroyable énergie à propager ce sentiment de « l’inutilité de l’effort » dans une société rongée par la hogra, la médiocrité et la corruption. Pire qu’une maladie, le fatalisme devient un poison pour toute société en panne de carburant d’optimisme, d’autant que tous ceux qui en sont touchés en transmettent vite le virus aux autres.

Et pour balayer leurs défauts, ils pointent d’un doigt accusateur l’autre, responsable de leur malheur, ou invoquent, phénomène islamiste aidant, « el koudra » ou « el-mektoub » et toutes les bondieuseries du monde pour se convaincre qu’ils ont raison. Le phénomène islamiste qui rampe à pas de géant dans notre société est non seulement caractéristique du repli sur soi, mais aussi d’un fatalisme inhibiteur de toute dynamique de changement. Le pathos victimaire de l’Algérien, résultante « logique » de son passé colonial et des décennies de dictature qu’il a subies, s’est transformé au fil du temps en une rhétorique antisociale et « anti-optimiste» nuisible, laquelle sous-tend le sauve-qui-peut général de notre jeunesse.

Un habitant de la Kabylie s’est inquiété récemment du nombre incroyable d’étudiants qui demandent des visas pour fuir le pays sans que cela ne soulève la moindre inquiétude des autorités. « Nos villages, se plaint-il anxieux, se vident de leurs jeunes et nos filles ne trouvent plus de maris, quelle calamité !» D’ailleurs, le vocable de »Al-harba t’selek» démontre que la société positive le négatif sur fond d’inertie et d’immobilisme.

Cadavre sur un fauteuil roulant, la société se pose maintenant la question suivante : est-ce la société qui doit pousser l’individu au changement, ou est-ce le rôle exclusif de celui-ci de la changer ? « Hadj Moussa, Moussa Hadj », répliqueraient certains d’un ton ironique car, en profonde léthargie, et le citoyen et la société se laissent facilement engloutir par le fatalisme, dommage !

Auteur
Kamal Guerroua

 




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15,7 milliards de dinars de fraudes fiscales enregistres dans 6 wilayas de l’Est

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Commerce

15,7 milliards de dinars de fraudes fiscales enregistres dans 6 wilayas de l’Est

Pas moins de 15,693 milliards de dinars de fraudes fiscales résultant de l’absence de facturation ont été enregistrés durant les dix premiers mois de l’année en cours à travers six wilayas de l’Est du pays relevant de la direction régionale du commerce de Batna, a déclaré jeudi, le directeur de cette structure, Ibrahim Khediri.

Dans la wilaya de Tébessa, pas moins de 5 milliards de dinars de fraudes fiscales ont été enregistrés dans le cadre du contrôle des activités commerciales dans les wilayas relevant de la direction régionale de commerce de Batna comportant, Constantine, Khenchela, Oum El Bouaghi, Tébessa, Biskra, Batna et la wilaya déléguée d’Ouled Djellal a précisé la même source.

En plus de la saisie de 422 tonnes de produits d’une valeur de plus 99 millions de dinars, cette même période à vu la fermeture de 2 286 locaux commerciaux, pour non respect des conditions d’hygiène et absence de registre de commerce notamment, a révélé M. Khediri.

Concernant les activités de la brigade mixte commerce-vétérinaire, la même source a indiqué que la valeur des produits périssables saisis durant cette période est de l’ordre de 7.593 millions de dinars.

Constitués de viandes blanches et rouges, de poissons, de viandes congelées et de produits laitiers, les produits saisis ne répondaient pas aux normes de conservation, a-t-il conclu.

Auteur
APS

 




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7061 femmes ont subi des violences durant les 9 premiers mois de 2018

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Viols, agressions…

7061 femmes ont subi des violences durant les 9 premiers mois de 2018

La commissaire de Police, chef du Bureau national de protection des catégories vulnérables , Khouas Yasmine a fait état, mercredi à Alger, de l’enregistrement de 7061 cas de violence faite aux femmes lors des neuf premiers mois de 2018, contre 7586 cas en 2017, soit un recul de 3.56%.

Intervenant au Forum de la sûreté nationale à l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (25 novembre) et de la Journée internationale des droits de l’enfant (20 novembre) , Mme. Khouas a affirmé que « les cas de violence faite aux femmes ont connu une baisse lors des neuf premiers mois de 2018 par rapport à la même période de 2017 », précisant que « les cas de violence, toutes formes confondues, recensés lors des neuf premiers mois de 2018 s’élevaient à 7061 cas, contre 7586 en 2017, soit une différence de -3.56% ».

Expliquant que les femmes sont victimes de différents types de violences, l’intervenante a relevé que « la violence physique est la forme la plus pratiquée contre les femmes au cours des neuf premiers mois de 2018, avec 5150 femmes victimes contre 5272 cas enregistrés en 2017 ».

Les services de police ont recensé, d’autres types de violence, a ajouté Mme. Khouas soutenant que le nombre d’agressions sexuelles s’élevait à 105 cas, contre 193 durant la même période de 2017.

S’agissant de la frange d’âge la plus exposée à la violence, la commissaire de police a indiqué qu’il s’agissait des femmes âgées entre 26 et 35 ans, même représentation pour les agresseurs. Quant à la situation professionnelle, elle est « sans profession » pour la femme violentée, et « chômeur » ou journalier pour l’agresseur. Le niveau intellectuel pour l’agresseur et pour la victime est « moyen », selon les explications fournies par Mme. Khouas.

Les services de police ont enregistré, par ailleurs, une augmentation du taux de violence sur ascendants qui concerne la tranche d’âge de plus de 56 ans, a-t-elle soutenu.

La femme violentée retire souvent la plainte déposée contre l’agresseur, a indiqué Mme Khouas qui souligne, à ce égard, que la femme algérienne s’acquitte de tous les rôles et ne pense pas à son statut de victime mais plutôt au regard porté par la société et la famille.

D’après les statistiques, poursuit l’intervenante, 736 cas de femmes avaient, en 2017, retiré leurs plaintes déposées auprès des services de Police, contre 411 cas de femmes qui s’étaient désistées durant l’année en cours.

Mme Khouas a souligné que la DGSN s’est référée, dans sa vision de lutte contre la violence faite aux femmes, aux recommandations d’une conférence qui a aboutit à 14 recommandations relatives au renforcement des capacités et des compétences professionnelles des cadres concernés par la prise en charge des catégories vulnérables et de la coordination avec tous les secteurs ministériels, la société civile ainsi qu’avec les organisations européennes, aux fins de formation et de concrétisation de zéro violence à l’égard de la femme.

Pour ce faire, la DGSN s’emploie à lancer un programme dense en vue de consolider les capacités des cadres pour lutter contre les stéréotypes, changer les mentalités et améliorer  la prise en charge des catégories vulnérables et de la femme, en particulier.

Elle a également affirmé que la DGSN s’emploiera à la mise au point d’un guide contenant les prestations destinées à la femme, dans tous les domaines, tant au plan religieux et sanitaire, que dans le domaine de l’information relative aux centres d’hébergement des femmes violentées, en sus d’information d’ordre juridique (dépôt de plaintes ou introduction d’actions).

Pour sa part, le président de la Fondation nationale de promotion de la santé et du développement de la recherche (FOREM), Mustapha Khiati a affirmé que sa fondation avait enregistré 10.000 cas de maltraitance à l’égard des enfants, au cours des dernières années, dont 2000 à 3000 cas d’agressions sexuelles, relevant, à ce titre, que 80% de ces cas avaient été enregistrés au sein même de la famille.

Il a, à ce propos, souligné qu’en dépit des efforts consentis par le gouvernement et de l’arsenal juridique, ayant été mobilisés en la matière, il n’en demeure pas moins que la violence demeure une réalité, relevant que la violence verbale, voire même parler à haute voix dans la rue, produit de nouveaux stéréotypes associés à la violence.

M. Khiati a également cité les droits de l’enfant à la santé et à l’enseignement, plaidant dans ce sens, pour la nécessité de traiter le phénomène de la déperdition scolaire des enfants âgés de moins de 16 ans.

Auteur
APS

 




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NON à l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant(e)s étranger(e)s !

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FRANCE

NON à l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant(e)s étranger(e)s !

Le gouvernement français à travers son premier ministre Edouard Philippe a annoncé ce lundi 19 novembre 2018 une augmentation vertigineuse des frais d’inscription pour les étudiant(e)s étranger(e)s (hors Union européenne).

Une licence qui coûtait 170 € passerait à 2770 €, (soit 16 fois plus cher qu’auparavant), un master qui coûtait 243€ et un doctorat qui coûtait 380 € passeraient à 3770€, par an. Les étudiant(e)s étranger(e)s hors Union européenne doivent d’ores et déjà surmonter un parcours du combattant pour venir faire leurs études en France.

Cette mesure populiste vient contrecarrer le principe d’égalité des chances et dresser l’obstacle de l’argent pour pousser hors université de nombreux étudiant.e.s ayant choisi la France pour poursuivre leurs études supérieures. Aujourd’hui, il est important pour nous de nous mobiliser contre cette augmentation qui cache à peine une politique xénophobe et qui risque de s’élargir vers une augmentation généralisée des frais d’inscription.

Nous appelons donc toutes les jeunesses et associations des étudiant(e)s étranger.e.s et principalement ceux et celles venant du grand Maghreb, du monde arabe et de l’Afrique sub-saharienne à s’organiser dans un cadre commun pour militer contre cette mesure injuste qui mène à établir une sélection sociale pour l’accès à l’université.

Jeunesse de la Voie Démocratique-Section Paris-Est

Contact : JeunesseVDParisEst@gmail.com

Auteur
Jeunesse de la Voie démocratique

 




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Deux musiciens de rue arrêtés et condamnés à la prison au Maroc

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AUTORITARISME

Deux musiciens de rue arrêtés et condamnés à la prison au Maroc

Deux musiciens de rue, arrêtés après un accrochage avec des agents d’autorité venus les déloger pour « nuisances sonores », ont été condamnés jeudi soir à un mois de prison avec sursis par un tribunal à Casablanca, une affaire qui a suscité l’indignation au Maroc.

Badr Mouataz et Mehdi Achataou, âgés respectivement de 25 et 28 ans, avaient été interpelés mi-novembre par des agents d’autorité alors qu’ils se produisaient à la place des Nations unies, dans le centre-ville de Casablanca, selon leur avocat Youssef Chehbi.

Un accrochage avait eu lieu avec ces agents venus appliquer une décision d’interdiction des musiciens se produisant sur cette célèbre place, pour réduire les « nuisances sonores ». 

Les deux musiciens, poursuivis en état d’arrestation, ont été condamnés chacun à un mois de prison avec sursis, jeudi soir par le tribunal de première instance d’Ain Sebaa, notamment pour « refus d’obtempérer » et « violences à l’encontre de fonctionnaires publics », a précisé à l’AFP Me Chehbi. 

L’affaire avait suscité l’indignation dans le royaume, aussi bien dans les milieux culturels que chez les défenseurs des droits humains. 

L’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) avait exprimé dans un communiqué son « soutien absolu » aux musiciens arrêtés, condamnant leur « interdiction et arrestation ». 

Une affiche montrant les mains d’un pianiste menottées, accompagnée du message « l’art de rue n’est pas un crime », est devenue virale sur les réseaux sociaux.

Des internautes ont même rappelé la condamnation en 2003 à des peines de prison de 14 jeunes amateurs de hard rock, une affaire qui avait défrayé la chronique et suscité une vague de mobilisation au Maroc.

Auteur
AFP

 




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Maroc.

Le Maroc et les Marocains ne sont pas nos ennemis

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