28 novembre 2024
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Même le Botswana peut servir de modèle à l’Algérie !!!

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Développement

Même le Botswana peut servir de modèle à l’Algérie !!!

La bonne gestion de la rente n’est pas seulement l’apanage des nations développées comme on l’a vu dans la précédente chronique sur la Norvège mais aussi des petits pays tel que le Botswana par exemple.

Qui l’eût cru pourtant ? Désertique et enclavé au fin fond de l’Afrique australe, ce dernier est parvenu quand même après seulement 50 ans d’indépendance à quadrupler sa richesse nationale, en ramenant le taux de la pauvreté au sein de sa population, estimée aujourd’hui à 2 millions d’habitants, à moins de 19% contre 50% sous la colonisation.

C’est vrai que l’économie botswanaise qui se limitait, au moment du départ des Britanniques en 1966, à un rôle de réserve à bas coût pour l’Afrique du sud (le Botswana importait, en effet, la totalité de sa consommation et n’exportait que la production de son abattoir public -«le Botswana Meat Corporation»– son unique entreprise nationale), s’est beaucoup enrichie après la découverte de gisements de diamants en 1967 (le plus grand producteur mondial de diamants : 20 millions de carats qui génèrent 80% de ses recettes annuelles et contribuent à 30% de son PIB).

Mais il n’en reste pas moins que les raisons de son décollage économique sont ailleurs : ses gouvernants ont massivement investi dans les secteurs de l’éducation, la culture, la santé, le logement, etc. Autrement dit, ils ont préparé le terrain par le biais d’une alternative citoyenne prometteuse à l’avenir des générations montantes. Un autre point important à mettre également en exergue dans cette expérience intéressante : Botswana est le pays le moins corrompu du continent noir, il est appelé au demeurant par certains analystes «la Suisse de l’Afrique». Son taux de transparence étant de 6.1% sur une échelle de 10 en 2011 contre 5.4% en 2007.

Ainsi est-il classé récemment, selon l’indice de la perception de la corruption de Transparency International, au 30eme rang sur 174 pays, un exploit africain sans aucun doute! Ce qui démontre non seulement la fiabilité et le sérieux des moyens de contrôle et de dissuasion étatique contre les détournements de l’argent public mais l’exigence morale des élites. Enfin, si ces dernières n’avaient pas constitué un fonds souverain comme dans le cas norvégien, elles pourraient tout de même s’enorgueillir de la bonne organisation économique de la rente et des ressources humaines.

D’ailleurs, les budgets du pays sont toujours excédentaires et le revenu par habitant y est aujourd’hui supérieur à 7.000 dollars par an, soit le triple du revenu annuel de plus d’un milliard d’Africains. Quelle est la différence entre l’Algérie et le Botswana alors ? : l’absence de la bonne volonté politique chez nous.

Auteur
Kamal Guerroua

 




La Cnas de Batna s’ouvre à ses usagers

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Bonnes pratiques au travail

La Cnas de Batna s’ouvre à ses usagers

Pour sa sixième année consécutive, la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés ( CNAS) de la wilaya de Batna  a organisé une journée portes ouverte sous le slogan “lieux de travail organisés-travailleurs protégés”.

Selon, son directeur, Ait El-Hocine Mourad, cette campagne a été suivie pratiquement dans toutes les agences situées sur l’ensemble des wilayas du pays. Aussi, la CNAS de Batna s’est engagée avec une vaste campagne d’information en direction des travailleurs et des employeurs mettant l’accent sur l’organisation des lieux de travail comme levier de prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles, nous indique-t-on.

En outre, il a été constaté qu’une bonne partie des entreprises visitées dans le cadre du contrôle de la prévention par bon nombre des agents de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés dans l’objectif de promouvoir la culture de sécurité et de santé au travail. Pour ainsi dire, cette campagne vise aussi le bien-être au travail ainsi que la promotion d’un environnement professionnel sûr et agréable, a indiqué Ait El-Hocine Mourad au Matin d’Algérie. Le même responsable a fait savoir, également, que cette initiative entre dans le cadre du programme stratégique de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés, 2017-2019.

A noter aussi,  que lors de ces portes ouvertes organisées au niveau de l’agence de Batna, il a été mis à la disposition des visiteurs, des stands d’information et de sensibilisation sur les risques professionnels, notamment en matière de bonnes pratiques à suivre pour une meilleure organisation des lieux de travail sains, a-t-on constaté sur le lieu.

Selon M Tiar,chef de service et responsable  de la prévention de la CNAS, cette campagne d’information et de sensibilisation nécessite, en effet, l’intervention de tous les chefs d’entreprise, les commissions paritaires d’hygiène et de sécurité, les organisations syndicales, les organisations patronales ainsi que les médias.

Dans le même contexte,un salon international de la prévention des risques professionnels, (congrès Preventexpo 2017) sera organisé du 13 au 17 novembre à la Safex, sous la tutelle et le parrainage du ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. A noter aussi que ce congrès Préventexpo 2017 regroupera des experts ainsi que des opérateurs et prestataires économiques, public et privés, nationaux et internationaux. Ainsi que des organismes et institutions concernés par la sécurité et la santé au travail,a-t-on appris auprès du même responsable.

 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




Cafouillage sur les estimations des réserves en Algérie (II)

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Hydrocarbures

Cafouillage sur les estimations des réserves en Algérie (II)

Laissons ce qu’il y a dans le trou et occupons-nous en premier lieu ce qu’il y a entre nos mains, c’est-à-dire le conventionnel.

2- Les évaluations des réserves du pétrole et du gaz en Algérie        

Si l’on se réfère aux chiffres officiels dont les derniers sont communiqués par le ministre de l’Energie lors du conseil des ministres du 6 octobre 2015(03), nous avons,si l’on reconvertit les  TEP (tonne équivalent pétrole) en barils, 10,17 milliards de baril et 2745 milliards de m3 de gaz toute forme confondue. Ce sont-là des estimations que de nombreux experts considèrent comme raisonnables eu égard aux découvertes qu’il y a eu depuis début des années 2000. Au rythme moyen de production, ceci laisse à peine 20 ans pour le pétrole 29 ans pour le gaz. Une autre source et pas des moindres, reste la prestigieuse revue de British Petroleum « The BP Statiscal Review  of World Energy » (04) sur laquelle semblent se baser de nombreux experts algériens, lorsqu’on compare les chiffres des uns et des autres. Pour cette source qui semble crédible, les réserves en pétrole de l’Algérie au moment de la promulgation de la loi 86-14 qui a instauré le régime de partage de  production, étaient de 8,8 milliards de barils.

Près de 430 découvertes dans le cadre de cette loi lui ont fait gagner 1,396 milliards de baril et la consommation de toute la période pour se stabiliser à 12,2 milliards de barils qui n’a pas bougé depuis 2005 pour lui donner un répit de 21,1 ans. Pour le gaz et sur la même période, on est passé de 3200 milliards de m3 à 4500 milliards de m3 en 1999  pour rester à ce niveau à ce jour.

Pour le ratio réserve /production nationale, la revue le situe à 57,8 ans. Les détracteurs de cette approche statistique lui reprochent justement cette invariabilité des chiffres sur plusieurs années voire des décennies. Un excellent rapport à été fait par Attar Abdelmadjid, l’ancien PDG de Sonatrach (05) et surtout homme de terrain pour avoir géré en tant géologue plusieurs années l’exploration de la société nationale. Ces chiffres ne s’éloignaient pas de ceux officiels en ce qui concerne le conventionnel. Cependant, le rapport a pu spéculer sur les réserves en place qu’il évalue à 1,4 milliard de baril de liquide prouvé et techniquement récupérables et pour le gaz de 420 à 840 milliards de m 3 soit le double. D’autres experts justifient les 4500 milliards de m3 par une répartition par gisement (06): Hassi R’mel aurait 2000 milliards, les autres gisements 1000 milliards de m3 et les 1500 milliards de m3 restant, ce n’est que du gaz associé.

3- La valse est surtout accentuée dans les réserves de l’Algérie en gaz de schiste

Tout a commencé par le rapport du département américain (EIA) (07) qui a évalué les réserves en gaz de schiste algérien à 812 TCF dont 230 techniquement récupérables reconvertit en m3, cela donnerait respectivement 22980 milliards et 6505 milliards (08). Deux ans plus tard, le même département devait réévaluer ses estimations à la baisse (09) pour les arrêter à 706,9 TCF cette fois ci en gaz de schiste humide dit « wet shale gas » et 5,7 de l’huile de schiste dite « tight oil » et nous classe comme troisième réserve du monde après la Chine et l’Argentine. Depuis,les spéculations sur le sujet vont bon train. Le premier protocole d’accord entre Sonatrach et l’italienne ENI évoque carrément le terme d’exploitation du gaz de schiste en Algérie sans pour autant expliquer sous quelle forme juridique. Avant même de finir le premier puits Ahnet-1, depuis Kuala Lumpur en Malaisie, Zerguine, alors PDG de Sonatrach donnait des chiffres fracassants sur des études qui selon lui sont déjà terminées alors que l’opinion publique croyait qu’on venait juste de débuter un forage de reconnaissance. Il annonce dans le même contexte qu’une superficie de 180 000 km2 a révélé un «potentiel énorme» de gaz de schiste dépassant plus de 600 millions m3 par kilomètre carré, ce qui signifie que plus de 108 000 milliards de m3 de réserves en place. Si l’on récupérait uniquement 15%, cela fait 16200 milliards de m3 soit près de six fois les réserves conventionnelles en gaz. Une fois les puits d’Ahnet terminés en 2015 et lors du passage des ministres de l’Energie, celui des Ressources en eau et la ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement dans la région d’In Salah, le discours développé est resté confiné autour des réserves et de la production qu’on tire du gisement d’Ahnet. Selon le ministre de l’Energie, sur un périmètre de 100 000 km2, chaque km2 contiendrait quelque 2 milliards de m3 de gaz. Soit 200 000 milliards de m3 de gaz non-conventionnel, observe-t-il. «Si nous exploitons simplement 1%, pourquoi pas le taux généralement admis de 10%, nous pouvons valoriser 20 000 milliards de m3 de gaz » soit deux siècles de vie au rythme de consommation moyenne d’ici là. Tout récent, Abdelmadjid Attar(10), dans son rapport daté du 06/10/2016 évalue les ressources non conventionnelles liquides de 192 à 240 milliards de barils dont 14 à 21  milliards de barils récupérables soit en moyenne une fois et demi à deux fois les réserves conventionnelles.

En ce qui concerne le gaz, elles seraient de 25 à 140 000 milliards de m3 dont 22 000 milliards de m3 pourraient être récupérés. Le 1er octobre dernier et emboitant le pas à son premier ministre en visite à Arzew, le premier responsable du secteur de l’énergie a déclaré sans donner de précisions sur la forme contractuelle que des évaluations réalisées par Sonatrach, avec des compagnies pétrolières internationales, sur cinq bassins sahariens, l’Algérie dispose de 4.940 trillions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d’un taux de récupération (TR) de 15% pour les zones d’Ahnet, Timimoune, Mouydir, Illizi et Berkine. Enfin le 17 octobre dernier, un ancien directeur de stratégie au niveau du ministère de l’énergie(11), s’appuyant certainement sur un rapport qu’il n’a pas mentionné situe les réserves en gaz de schiste à « 700 000 milliards de mètres cubes (Téra m3), et non 700 000 milliards de pieds cubes (soit 30 fois moins) comme annoncé en 2013 par l’Agence US. Ces ressources techniques correspondraient à un potentiel économiquement exploitable de 70 000 milliards de mètres cubes, soit 35 fois plus que le gisement de Hassi R’mel, et beaucoup plus que les ressources en gaz de schiste américaines, canadiennes, chinoises ou d’Argentine » Si cela se confirme, nous aurons dépassé de loin les réserves mondiales en gaz de schiste annoncées par le département américain de l’énergie. De tels chiffres non seulement donnent de l’eau à la bouche aux gouvernants mais aussi déroutent le citoyen qui voit ce débat s’éloigner de son caractère sociétal.

R. R.

Renvois

(3)-Portail du premier ministère, fenêtre 03, texte intégral du communiqué  

(4)- The BP Statiscal Review of World Energy 2017, Feuille de l’historique

(5)- rapport d’Abdelmadjid Attar du 06/10/2016 pour le compte du FCE  

(6)-lire le point de vue d’El Watan du 17/10/2017

(7) http://www.eia.gov/analysis/studies/worldshalegas/

(8)-1 pied cube= 0, 0283 mètre cube

(9)- Technically Recoverable Shale Oil and Shale Gas Resources report last updated: September 24, 2015    (10)-Ibid page 13

(11) – Ibid (06)

 

Auteur
Rabah Reghis, Consultant et économiste pétrolier

 




Le pétrole en profite pour faire une remontée spectaculaire

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Troubles en Arabie saoudite

Le pétrole en profite pour faire une remontée spectaculaire

Pendant que la grande famille royale des Saoud s’étripe, les cours du pétrole, eux, s’affolent sur les marchés mondiaux. Le pétrole coté à New York et à Londres a terminé en forte hausse lundi, au plus haut depuis la mi-2015, sous l’effet de tensions en Arabie saoudite, premier exportateur mondial d’or noir.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, référence américaine du brut, a gagné 1,71 dollar pour terminer à 57,35 dollars sur le New York Mercantile Exchange, au plus haut depuis juillet 2015.

Sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a gagné 2,20 dollars pour finir à 64,27 dollars, à un niveau inégalé depuis la fin juin 2015.

Des princes, dont le célèbre milliardaire Al-Walid ben Talal, des ministres ainsi que des hommes d’affaires ont été appréhendés samedi lors d’une opération coup de poing qui fait suite à la mise en place d’une nouvelle commission anticorruption présidée par le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane.

Ils seront jugés devant un tribunal, a indiqué lundi le procureur général.

« Généralement lorsqu’un dirigeant commence à lutter contre la corruption, il s’agit plus souvent d’une affaire de pouvoir. Le prince est en train de le solidifier, il est plus agressif », a noté Phil Flynn de Price Future Group.

« C’est surtout l’un des plus fervents supporters de l’accord de réduction de production (de pétrole). S’il reste au pouvoir, nous sommes assurés de voir une extension de l’accord », a-t-il ajouté.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires sont liés à un accord de réduction de la production pétrolière qui vise à faire remonter les prix en limitant l’offre sur le marché.

Tir de missile

Le renouvellement de l’accord, qui engage pour l’instant ses participants jusqu’en mars 2018, devrait être au menu des réunions qui auront lieu le 30 novembre à Vienne.

« Même si l’application concrète de l’accord s’est fragilisée en cours de route, il est dans l’intérêt de l’ensemble des Etats de le prolonger », a ajouté Kyle Cooper de IAF Advisors.

La tension s’est également accru sur le front géopolitique lundi, les autorités saoudiennes ayant accusé l’Iran d’être derrière un tir de missile de rebelles yéménites intercepté au dessus de l’aéroport international de Ryad.

Ce tir pourrait, selon elles, « équivaloir à un acte de guerre ». Téhéran a rejeté ces accusations « irresponsables et provocatrices » et accusé en retour Ryad de « crimes de guerre » au Yémen, pays ravagé par un conflit meurtrier.

Par ailleurs, la progression très forte des prix depuis plusieurs jours correspond à « une sous-estimation de la demande et une sur-estimation de l’offre plus tôt dans l’année. Le marché commence à s’en rendre compte », a jugé M. Flynn.

Très scrutée, la production américaine a notamment montré des signes de ralentissement vendredi, avec un nombre hebdomadaire de puits de forage actifs en baisse, de 737 à 729 puits, une donnée publiée par l’entreprise américaine Baker Hughes.

Auteur
Avec AFP

 




« L’identité est le socle même de la construction intellectuelle de Taos Amrouche »

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Akila Kizzi

« L’identité est le socle même de la construction intellectuelle de Taos Amrouche »

Akila Kizzi, chercheure à l’Université Paris 8, a soutenu une thèse de doctorat sur Taos Amrouche. Elle nous explique sa méthode de travail, nous rappelle ici des tranches de vie peu connues et surtout comment elle a procédé pour faire entrer cette immense cantatrice et écrivaine qu’était Taos Amrouche dans le monde universitaire. 

Le Matin d’Algérie : Comment vous est venue l’idée de travailler sur Taos Amrouche pour votre thèse de doctorat ?

Akila Kizzi : En réalité, l’idée a germé dans ma tête depuis que j’ai commencé à m’intéresser dans mes recherches aux écrits de femmes algériennes mais avant cela il y a la cause culturelle et linguistique berbère qu’elle a défendue tout au long de sa vie qui m’a animé dès mon plus jeune âge. Durant mes recherches, j’ai réalisé l’anonymat qui couvre son œuvre littéraire alors je me suis attelée à la lire et la faire découvrir dans le monde universitaire. Je l’ai portée dans mes conférences internationales, j’ai parlé de son œuvre littéraire et artistique à New York, en Californie, en Suisse, en Angleterre et partout où l’occasion se présentait à moi. Lors de ses colloques et conférences, j’ai senti la curiosité du public qui m’interpelait pour en savoir davantage sur son parcours.

Quelle a été la plus grosse difficulté dans vos recherches ?

L’œuvre littéraire et artistique de Taos Amrouche était là et le plus difficile était pour moi de construire une problématique scientifique autour de laquelle son parcours ainsi que son œuvre se rencontrent avec un point de vue situé et c’est en cela que mon travail se distingue par une plus-value qui était pour moi de lier la trajectoire à l’œuvre. D’abord en la présentant en tant qu’intellectuelle, exilée (comme moi) en France et montrer la force qui distingue son parcours de femme. Ensuite faire entrer une œuvre dans le giron universitaire est toujours difficil. Même s’il y a déjà quelques écrits dans des revues françaises et deux ouvrages de Denise Brahimi sur Taos Amrouche j’ai senti un besoin de l’introduire dans le cercle académique par un travail de thèse qui sera consulté, lu et cité par des chercheur-e-s.

Modestement, ma thèse dans sa globalité a été très appréciée par le jury pour la qualité des recherches menées tant aux archives audiovisuels de l’INA que la consultation et l’étude des entretiens et témoignages des personnes qui ont connu ou fréquenté Taos Amrouche. Comme tout travail de recherche, la rigueur et le sérieux avec lesquels mes recherches ont été menées témoignent de ma volonté à sortir le personnage de Taos Amrouche de l’oubli qui couvre son œuvre et son parcours militant. Il était question de faire parler des photographies, de ré/interpréter les mémoires vivantes et de repenser l’œuvre dans une perspective post-coloniale et de genre. En gros, mettre le personnage et son parcours au goût du jour, coller les problématiques de l’époque à celles d’aujourd’hui sans les vider de leur substance politique. L’œuvre d’Amrouche traite de la différence, de l’engagement, de la marginalisation, des préoccupations de l’intellectuel-le à faire son oeuvre et de l’amour dans ses différentes dimensions. L’intérêt majeur était pour moi de lier ces thématiques à des courants de pensées et à un discours théorique pour les faire émerger.

En repensant aux difficultés rencontrées au départ, je repense surtout à mes premières discussions avec ma directrice de thèse qui ne connaissait pas du tout Taos Amrouche. Italieniste, spécialiste du genre et de littérature comparée, ma directrice était loin du champ que j’ai choisi, c’est-à-dire la perspective culturelle (berbère) lui était inconnue. Mais en commençant les recherches, je l’ai presque rendue intéressée par ce domaine. Elle m’a suivie dans les grandes orientations thématiques et j’ai écouté ses conseils méthodologiques. La difficulté était de la convaincre au départ du sérieux et de la rigueur de ma démarche scientifique.

On voit le poids terrible des deux Jean (le frère et Giono, l’amant), voire la force castratrice sur la création de Taos Amrouche.

Il faut savoir que tout au long de mon travail de rédaction, il fallait distinguer les deux «Jean » dans les citations par la lettre « A » pour Amrouche et « G » pour Giono.  C’était principalement lors du travail sur les « Carnets intimes », qui est le journal que tenait Taos Amrouche pendant les années cinquante et dans lequel il était beaucoup question du frère et de l’amant.

Avant de dire quoi que ce soit sur cette question, il faut d’abord contextualiser les choses. C’est à la fin des années quarante et début des années cinquante que la situation sociale de Taos Amrouche commence à se dégrader. Elle était mariée au peintre André Bourdil et avait en charge leur fille Laurence. Le couple vivait à Paris dans des conditions difficiles. Taos était seule à subvenir aux besoins de la petite famille. La peinture de Bourdil n’a pas rencontré le succès espéré. Cette situation a poussé Taos à solliciter l’aide de son frère Jean et a fait appel à la générosité de l’écrivain Jean Giono par le biais de leur ami commun André Gide. C’est ainsi que Giono est entré dans la vie de Taos. Ce qui donnera naissance plus tard à un travail autour des entretiens radiophoniques sur l’œuvre et la carrière littéraire de Giono que Taos va réaliser.

Pour aborder ce triangle que forme Taos, Jean Amrouche et Jean Giono et ce qu’il représente dans la vie et la création de Taos, il fallait pour moi séparer la personnalité « publique » de Taos Amrouche de celle de son frère Jean. Toutes les interviews, les résumés de l’œuvre de Taos (même sur la couverture de ses propres livres), ou les articles de presse, elle est présentée comme la sœur de du poète, du critique littéraire et de l’homme politique Jean Amrouche.

Même si le besoin d’associer son nom à celui d’un grand homme que fut Jean Amrouche était d’ordre de notoriété (ce que je comprends parfaitement) mais j’avais senti la nécessité de la détacher de la personnalité imposante du frère pour lui donner une existence propre à elle.

C’était un enjeu difficile car même les éditeurs de l’œuvre de Taos Amrouche ne l’ont pas fait. Et comme mon travail s’inscrit dans une perspective genre, il était impératif pour moi de construire une assise indépendante et autonome de l’œuvre de cette femme. Sans vouloir en faire un cas d’école, par son parcours d’engagée politique, d’artiste et de femme de Lettres, Taos Amrouche possède tous les éléments nécessaires pour construire sa propre généalogie intellectuelle. Concernant, Jean Giono, grâce à la publication en 2014 des « Carnets intimes » de Taos Amrouche, j’ai découvert les mystères qui entouraient le livre « L’Amant imaginaire » et j’ai compris enfin l’ascendant qu’avait cet homme sur la vie d’Amrouche. C’est un cas intéressant pour la psychanalyse. Cette passion destructrice, cet abîme et ces tourments qui caractérisaient la relation de cette femme avec cet homme. Aussi grand penseur qu’il fut, Jean Giono n’a pas réussi à mettre en pratique son humanisme dans sa liaison avec Amrouche. Ainsi, Taos passe de la tutelle d’un frère imposant à celui d’une passion dévoratrice pour un amant sans cœur.

Le comble de l’histoire (comme le montre les « Carnets intimes ») Taos Amrouche était consciente de cette domination exercée par les deux hommes sur sa vie, elle savait aussi que pour s’en détacher il lui fallait des sacrifices et de grandes décisions pour couper les liens si elle veut vivre indépendante.

Je reviens à la relation avec son frère Jean pour signaler que j’ai voulu sortir aussi de l’argument répété çà et là par certains pour montrer qu’il y avait une forme de jalousie entre le frère et la sœur. C’est un raccourci facile, car je pense que la question est plus profonde qu’elle paraît. Il peut éventuellement s’agir de rivalité intellectuelle. Taos Amrouche se distingue des femmes kabyles de son époque, elle est lettrée, moderne et politisée mais elle reste viscéralement attachée à sa culture et à ses mœurs. Elle voit en son frère un protecteur et lui assigne un rôle majeur dans sa vie. Quand il se détourne d’elle, elle n’hésite pas à lui rappeler le « nif » kabyle et ses valeurs ancestrales. En cela, je pense que Jean prenait ce rôle à la légère car lui il était ébranlé par des questions existentielles concernant sa propre généalogie intellectuelle et le sens à donner à son oeuvre. J’évite de parler de castration, je laisse le propos aux spécialistes freudiens car la question dépasse mon domaine de compétences. Ce qui est important à souligner à mon avis, c’est en effet la causalité qui en résulte sur l’œuvre et la création de Taos Amrouche au regard de sa relation avec ces deux hommes. Aurait-elle fait œuvre sans leur présence et leur apport dans sa vie ?  

Il est aussi beaucoup question de marginalisation dans votre thèse.

Pour démontrer cette marginalisation, il fallait pour moi repartir à la source première, c’est-à-dire remonter la chaîne jusqu’à la grand-mère Aïni et l’histoire de la naissance de Fadhma comme enfant naturel, ensuite sa rencontre avec Belkacem devenu chrétien, pour trouver l’origine de la marginalisation qui a touché la famille et plus tard les enfants Taos et Jean. Il me fallait comprendre tous ces éléments pour aborder le parcours de Taos afin de la situer dans son contexte historique algérien colonial et postcolonial. Comprendre une œuvre et un parcours ne suffit pas dans un travail de recherche, il faut les prendre dans leur contexte social et historique pour définir le pourquoi de cette marginalisation. Ainsi, pour parler de son œuvre, il était important de la comparer à d’autres écrivaines occidentales de l’époque pour montrer la difficulté des femmes à exister sur la scène littéraire et de souligner que pour Amrouche c’est doublement vécu car elle était une colonisée. J’ai beaucoup utilisé en cela le concept de l’intersectionnalité de Crenshaw.

Pour revenir au contexte postcolonial, cette marginalisation est vécue par Taos encore une fois doublement. Dans l’Algérie indépendante le combat politique et culturel de Taos en faveur de l’identité berbère ne l’a pas épargnée des représailles qu’a exercé le pouvoir de Boumediene sur elle et sur son travail artistique et littéraire.  

Pourquoi avoir consacré de nombreuses pages à Djamila Debbèche alors que ce n’était pas le sujet de votre thèse ?

Pour arriver à situer toute écriture ou toute littérature, il faut la contextualiser et c’est en cela que pour parler de l’écrivaine Taos Amrouche, il faut parler de l’écriture des femmes d’Algérie. On ne peut pas passer à côté de certains noms qui ont fait cette littérature féminine. Djamila Debbèche est l’une des deux premières écrivaines francophones algériennes. Il faut donc retracer l’itinéraire de cette femme dans le contexte historique de la colonisation. Debbèche partage ce statut de première écrivaine avec Taos puisqu’elles ont respectivement publié leur premier livre en 1947, Taos Amrouche « Jacinthe noire » et Djamila Debbèche « Leila, jeune fille d’Algérie ».

Au-delà du statut de première écrivaine, j’ai souhaité montrer les conditions socio-culturelles dans lesquelles cette femme a écrit. Ainsi, son parcours nous informe de son avant-gardisme dans plusieurs domaines, notamment le journalisme et le militantisme en faveur des droits des femmes musulmanes sous la colonisation. Il y a là une occasion de comparer les trajectoires des deux femmes car il existe de nombreux points communs entre-elles. Et pour conclure mon propos, lors de mes longues recherches à l’INA, j’ai retrouvé des archives des émissions radiophoniques de Taos Amrouche durant les années cinquante, dans lesquelles elle avait reçu comme invité à une de ses émissions littéraires et culturelles, Djamila Debbèche. J’ai découvert que les deux écrivaines se connaissaient et partageaient beaucoup de préoccupations de l’époque, à savoir ce « nif » et cet orgueil d’appartenir à la terre algérienne.

En quoi le parcours de Taos peut-il être aujourd’hui éclairant pour les femmes en général et ceux qui veulent écrire en particulier ?

Une de mes interrogations de départ dans mes recherches était pourquoi l’œuvre et le parcours politique de Taos Amrouche en tant que femme n’était pas valorisés ? Pourquoi elle n’était pas lue et considérée pour ce qu’elle a fait pour notre identité et culture en Algérie ? Puis, au fur et à mesure, je commençais à comprendre les mécanismes de domination qui entourent sa personnalité et son œuvre. On peut comprendre qu’aujourd’hui les choses sont différentes, avec l’intérêt que suscite la cause qu’elle a défendue chez les jeunes Algériens. Il y a aussi l’outil internet qui permet une vaste connaissance de son œuvre et de son parcours. D’ailleurs, iil y a une sorte de regain d’intérêt concernant certaines personnalités ostracisées pendant longtemps en Algérie. Malheureusement la reconnaissance arrive toujours tardivement mais comme on dit vaut mieux tard que jamais.

Lors du Feliv 2013 à Alger, j’étais invitée à parler de mes recherches concernant les écrivaines algériennes, j’étais surprise par la grande place réservée aux femmes comme Taos Amrouche, Assia Djebar, Yamina Mechakra et bien d’autres. C’est peut-être naïf de ma part mais j’ai senti que les choses étaient en train de changer en Algérie, du moins de ce point de vue là. J’ai rencontré de nombreuses écrivaines algériennes, vivant en Algérie ou en exil en France et toutes reconnaissent le rôle des pionnières, c’est-à-dire Taos Amrouche, Djamila Debbèche et Assia Djebar dans leur parcours d’écrivaines aujourd’hui. Vous savez, le fondement de toute littérature est lié à la place de ceux/celles qui l’ont porté et qui ont contribué à son rayonnement dans le monde. La littérature francophone algérienne est certes jeune mais certaines plumes comme Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Amrouche (mère, fils et fille), Mohamed Dib, Assia Djebar et bien d’autres ont laissé leurs traces. Il suffit de voir dans les colloques et conférences internationaux auxquels j’ai assisté à l’autre bout du monde, en Amérique par exemple, l’intérêt donné à cette littérature, elle est presque toujours à l’honneur dans les panels proposés. Il y a un public demandeur à la connaître et à travailler sur ses œuvres. Pour un bon nombre de chercheur-e-s sur les littératures et cultures francophones, la place de l’Algérie demeure importante.  

Revenons à la question de l’identité. A quand remonte la naissance de la conscience de l’identité berbère chez Taos ?

Je dirais que cette conscience de l’identité berbère a été transmise par la mère Fadhma, et qui mieux qu’elle pour la porter, presque naturellement transmise à ses enfants, surtout à Taos et Jean. En repensant à ce parcours familial et identitaire, je dirais que cette conscience les a accompagnés dans leur exil, elle est le socle même de la construction intellectuelle de Taos comme Jean. Taos raconte sa prise de conscience concernant les chants berbères, assez jeune lors d’un séjour chez son frère Jean en Algérie dans les années trente où elle avait senti quelque chose l’habiter quand elle s’était mise à chanter un chant ancien. Etait-ce la nostalgie d’un temps ou le désir émanant d’un profond sentiment de faire exister quelque chose qu’on sentait disparaître ? Enfin, je pense que c’est peut-être les deux à la fois, car son parcours indique un fort engagement afin de décloisonner l’identité et la culture berbère et leur donner une place dans l’échiquier universel. Taos Amrouche aurait pu se contenter de faire une carrière d’écrivaine ou de critique littéraire dans la France des années quarante mais elle a voulu porter haut et fort ses origines et sa culture berbères à travers les chants berbères.

Comment et où peut-on consulter votre thèse ?

Effectivement, plusieurs personnes me contactent pour savoir si la thèse est publiée en ouvrage, alors je leur réponds que c’est en cours et la publication est prévue pour 2018 en France. En attendant, elle est consultable gratuitement et publiquement sur le site de la bibliothèque universitaire de Paris 8 Saint-Denis. Faites un copié/coller du lien ci-dessous : https://catalogue.bu.univ-paris8.fr/cgi-bin/koha/opac-detail.pl?biblionumber=414805

Auteur
Hamid Arab

 




Réhabiliter Ferhat Ali alias Ali U Mahmud samedi à Montreuil

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Conférence-témoignage

Réhabiliter Ferhat Ali alias Ali U Mahmud samedi à Montreuil

Cette rencontre-débat aura lieu samedi 12 novembre 2017 à 15 heures au restaurant « La Grotte » (chez Zedek Mouloud) situé au centre commercial de Croix de Chavaux 93100 Montreuil (métro : Croix-de-Chavaux, sortie centre commercial), 

T.E.T.A (Takaats Europe Tiwizi Association) lèvera le voile sur le Berbéro-nationaliste algérien Ferhat Ali alias Ali U Mahmud, l’homme qui a giflé Messali Hadj, en prison, pour avoir dénigré les Amazighs. Comme bien d’autres Kabyles berbéro-nationalistes, il a été taxé de traître pour avoir posé la question amazighe dans le mouvement national.

Dda Muhend Lebbal nous exposera le parcours politique de cet authentique militant au sein de l’E.N.A (Etoile Nord-Africaine), du P.P.A (Parti du peuple algérien), du M.T.L.D (Mouvement pour le Triomphe des libertés démocratiques) et ses activités auprès de son ami Laïméche Ali. Il nous apportera des éclairages sur la tentative de son assassinat, le 18 août 1949, par deux de ses frères de lutte Fernane El-Hanafi et Krim Belkacem. Il nous rappellera les circonstances de son exécution par des éléments du F.L.N (Front de libération nationale) le 15 juillet 1956, comme ses compagnons de lutte Ould Hamouda Amar, Bennaï Ouali, M’barek Ait Menguellet et bien d’autres berbéro-nationalistes.

Dans son exposé Dda Muhend, ancien élève scout de Laïméche, nous renseignera tout autant sur la controverse qu’a suscitée le P.P.K (Parti du Peuple Kabyle) et nous apportera des éclairages sur les zones d’ombre qui ont entouré, au sein du mouvement national, la question amazighe posée par les partisans de l’Algérie algérienne dont faisait partie Ferhat Ali.

Au terme de l’intervention suivra un débat libre avec l’assistance. Aussi, vous êtes conviés à venir nombreux assister à ce rendez-vous avec l’histoire.

 




Il y a un gros lézard dans le film de la vie d’Ould Abbès, affirme Ferhat Ait Ali

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Lu sur les réseaux sociaux

Il y a un gros lézard dans le film de la vie d’Ould Abbès, affirme Ferhat Ait Ali

Dans un message posté sur le réseau social, Ferhat Aït Ali démonte le récit du « condamné à mort », Djamel Ould Abbès.

« Manifestement, Ould Abbes a bien effectué des études de médecine, à l’université où il affirme avoir été et en est sorti diplômé en 1964, et c’est l’ambassade d’Allemagne qui l’affirme si en on croit cet article, dont je n’ai pas à douter de la véracité, du moment que l’ambassadeur d’Allemagne y figure, n’a pas émis de réserves, sur le contenu meme de l’article depuis deux ans ».

Un autre site allemand d’époque, relate la sortie de promotion d’Ould Abbes, qu’il déclare être inscrit dans cette université communiste en RDA, de 1957 à 1964. »…

Puis de pointer : « Mais il y a juste un lézard et un gros dans le film de la vie Djamel Ould Abbes, et il est de taille.

Selon les documents produits par lui-même, à l’appui de sa qualité de condamné à mort, et en l’occurrence un rapport de synthèse datant du 18 décembre 1959.

Ce Monsieur a effectivement été condamné à mort par le tribunal des forces armées de Tlemcen, pour attentats à la grenade étalés entre janvier et juin 1957.

Mais il n’est pas cité en fuite, ou condamné par contumace, mais comme présent à l’audience, et de ce fait, emprisonné. Ceux en fuite ou condamnés par contumace sont cités en tant que tels, et tous les autres présents n’ayant pas été cités présents, ce qui est une évidence.

Or, n’ayant relaté aucune évasion de prison, dans son cheminement « héroïque ». Ce qui au demeurant n’était pas aisé dans les prisons coloniales en fin 1959.

Je ne comprends pas comment quelqu’un qui était présent à une audience de condamnation à mort le 18 décembre 1959, à Tlemcen, pouvait avoir entamé et continué des études, de médecine en Allemagne de 1957 à 1964 ?

Ou les Allemands ne parlent pas du bon Ould Abbes, ou les Français ont arrêté le mauvais Ould Abbes, mais les deux à la fois cela est quasiment impossible.

Il y en a manifestement un de trop, dans cette affaire, si ce n’est pas eux de trop, ce patronyme, étant assez fréquent à l’ouest du pays, une recherche approfondie, sur la filiation des deux personnages cités dans ces documents, et sur l’intéressé, lui-même, serait éventuellement la bienvenue, pour démêler cet écheveau, bizarre.

Ou la même personne, arrêtée et condamnée à mort, a pu aller en Allemagne de l’est, faire médecine en même temps.

Le condamné à mort de ce document a dans sa filiation, un certain Boumediène, censé être son père, c’est déjà une piste

Le personnage étant ce qu’il est, je ne serais pas étonné, qu’il ait sauté au passage sur un cas de moudjahid, portant le même nom, ou même sur le nom en entier, au passage.

Quoi qu’il en soit, trois des co accusés, sont condamnés à des peines de prison, et peut être encore en vie, un passage chez eux, ne serait pas de trop »

Ferhat Aït Ali s’interroge en s’appuyant sur un article de presse : « Il affirme que sa propre condamnation à mort, lui a été remise, par son compagnon de cellule, un certain Baali Bellahcène, on parle là de cellule FLN, et pas de prison.

Or ce Monsieur ne figure pas dans le même jugement que lui, ni dans la même affaire, ce qui est curieux pour un compagnon d’une cellule, qui n’a pas été cité dans le jugement de ladite cellule, qui manifestement est constituée de 5 personnes, le fuyard compris. »

 




Faut-il dissoudre le Comité d’Etat-major opérationnel conjoint (Cémoc) ?

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Sécurité au Sahel

Faut-il dissoudre le Comité d’Etat-major opérationnel conjoint (Cémoc) ?

 

A quelques jours de l’ouverture du forum de Dakar sur la paix et  la sécurité, l’analyse intitulée « The Forgotten Maghreb–Sahel Nexus » publié, le 31 octobre dernier, par le  think tank Carnegie Endowment for International Peace, basé aux Etats-Unis, tombe à point nommé pour la diplomatie algérienne en panne sèche d’idées. Cette analyse sur le Maghreb peut-il réorganiser la défense nationale .Quelles sont les tendances à observer pour l’avenir de la région ?

Quelles sont les tendances à observer pour l’avenir de la région ? Selon l’étude, l’initiative de la France de créer la Force du G5 Sahel a suscité des réactions contradictoires de la part du Maroc et de l’Algérie, qui voient dans le Sahara une extension naturelle de leur territoire national. Le Maroc et l’Algérie ont tous deux une longue histoire d’interaction avec le Sahel pour rivaliser d’influence et pour développer leurs récits d’identité nationale.

A l’occasion d’une concertation ministérielle de la francophonie sur « la sécurité et le développement dans un espace francophone solidaire » (organisée en marge des travaux de la 72e Assemblée générale des Nations unies, septembre 2017), le Maroc s’est dit prêt à appuyer les Etats du G5 Sahel dans le domaine de la sécurisation des frontières et la constitution des troupes. Une mobilisation interétatique se structure au sein de la bande sahélo-saharienne, qui peut être considérée d’historique, par la création de cette force conjointe du G5 Sahel. Pourtant, le régime politique algérien tente de réanimer le Cemoc. Le projet du Cemoc de créer une base militaire commune accueillant une force sahélienne dans le désert algérien de Tamanrasset ne s’est jamais concrétisé.

L’Assemblée parlementaire paritaire Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) – Union européenne, lors de sa 24e session qui s’est tenue à Paramaribo (Suriname) du 27 au 29 novembre 2012 a adopté une résolution sur la situation au Mali. Il est mentionné dans cette résolution que l’assemblée parlementaire paritaire « souhaite que le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cémoc), créé en 2010 par l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, pour coordonner la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et le trafic de drogues dans la zone sahélo saharienne, joue enfin un rôle actif ».

L’inertie du Cémoc n’est pas nouvelle et elle devient un sujet récurrent dans plusieurs analyses publiées par les instituts de recherche en relations internationales. Selon plusieurs analyses politiques, l’absence d’une réaction du Cémoc a entrainé l’intervention militaire française au Mali en 2012. Cette opération a conduit à la situation que l’on connait aujourd’hui au Sahel.

Le Maroc et l’Algérie vont-ils rejoindre le G5 Sahel ?

Le média Africanews TV s’est entretenu à cet effet, en août 2017, avec le Secrétaire permanent de l’organisation régionale G5 Sahel. A propos de la non-intégration par le G5 Sahel de certains pays d’Afrique du nord, le premier responsable du G5 Sahel a répondu que « le G5 Sahel est ouvert à la coopération avec tous les Etats sahéliens ou maghrébins, qui sont prêts à travailler avec nous dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui est quand même un phénomène qui dépasse largement les frontières de l’Afrique. » C’est dans ce contexte qu’aux crises et aux troubles doivent se substituer, la coordination et un débat sur les organisations régionales.

Selon l’analyse du Carnegie Endowment for International Peace, l’UMA – un bloc commercial et politique composé de l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie – considérée comme inefficace, pourrait servir d’interface pour les initiatives du Sahel comme la Force G5. Mais à cause des désaccords entre Rabat et Alger sur le Sahara Occidental, l’UMA n’a jamais décollé économiquement, encore moins politiquement. La même analyse indique que le Maroc et l’Algérie rivalisent pour développer l’influence et le commerce au sud du Sahara, l’UMA n’est peut-être pas prête à coopérer pleinement avec les pays du Sahel, bien qu’une certaine coopération dans des secteurs spécifiques soit possible. Néanmoins, l’Algérie pourrait être persuadée de participer plus activement à la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), un bloc économique régional qui est également chargé de coordonner la sécurité régionale, en particulier contre le terrorisme et le crime organisé, et qui comprend plus de 25 États africains.

À l’heure où des pseudos spécialistes vantent une fois encore la politique de défense algérienne dans les colonnes des journaux, il apparait utile de s’interroger, sur l’absence d’audition des hauts fonctionnaires du ministère de la Défense, par l’Assemblée populaire nationale qui est censée organiser des tables rondes retransmises à la télévision ? Comment l’armée algérienne peut-elle forger une élite militaire consciente de ses responsabilités et de son devoir national avec une doctrine de non-intervention militaire hors des frontières ? Pourquoi l’Ecole Supérieure algérienne de Guerre est de plus en plus concurrencée ? Ces questions véhiculent les vrais enjeux qui se dressent actuellement devant le pays. De plus, il est important de noter que, la réunion du G5 Sahel, qui s’est tenue le 27 janvier 2016 à Nouakchott (Mauritanie), pour le lancement du projet intitulé « Ecole régionale de Guerre du G5 Sahel en Mauritanie » mentionne que « l’école régionale de guerre viendra compléter le dispositif de l’axe défense et sécurité du G5 Sahel dans son volet non-opérationnel, qui comporte deux autres organismes : le Collège sahélien de sécurité et le Centre sahélien d’analyse des menaces et d’Alerte Précoce (CSAMAP) ».

Le G5 Sahel évolue avec l’installation d’une Ecole régionale de guerre dans ses locaux mauritaniens à Nouakchott. De notre point de vue, la concurrence entre le G5 Sahel et le régime politique algérien est souhaitable. Le succès de telle ou telle école dépendra fondamentalement du choix des outils de lutte contre le terrorisme. Cependant, l’austérité imposée par le régime politique algérien ne va-t-elle pas précariser les choix de sa diplomatie ? Ne faudrait-il pas plutôt réformer le Cémoc ?

Auteur
Benteboula Mohamed-Salah, géographe

 




La Tunisie s’attend à une production « exceptionnelle » d’huile d’olive

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Agriculture

La Tunisie s’attend à une production « exceptionnelle » d’huile d’olive

La production d’huile d’olive en Tunisie, un des principaux pays exportateurs au monde, s’annonce « exceptionnelle » avec un possible pic à 280.000 tonnes, soit près du triple de l’année précédente, a indiqué lundi à l’AFP l’Office national de l’huile (ONH).

« La production d’huile d’olive est exceptionnelle, et va varier entre 260 et 280.000 tonnes contre 100.000 tonnes lors de la saison 2016-2017 et 140.000 en 2015-2016 », a précisé Chokri Bayoudh, PDG de l’ONH, l’organisme gouvernemental chargé de cette production stratégique pour le pays. 

Près des deux tiers de la production, soit environ 200.000 tonnes, seront destinés à l’exportation, surtout vers les marchés européens et américains. 

La récolte vient de débuter, et son abondance devrait donner un peu d’air, notamment dans les régions rurales qui manquent cruellement d’emplois. 

Les revenus de l’exportation d’huile, dont l’ONH estime qu’ils devraient dépasser les deux milliards de dinars (environ 700 millions d’euros), sont essentiels pour l’économie tunisienne, actuellement en difficulté.

En 2014-2015, la Tunisie avait atteint le rang de premier exportateur mondial avec une production record de 300.000 tonnes, pour des revenus de près d’un milliard d’euros. 

Cette performance avait, selon le gouvernement de l’époque, permis « d’éviter le pire » pour l’économie tunisienne, alors en plein marasme du fait de la profonde désaffection touristique – un autre secteur clé – liée à une série d’attentats jihadistes (72 morts dont 59 touristes étrangers). 

Après plusieurs années d’atonie, la croissance devrait atteindre 2,3% en 2017, soutenue par l’agriculture, les phosphates et le tourisme, selon le Fonds monétaire international (FMI), qui a effectué une mission dans le pays l’été dernier. 

Auteur
AFP

 




« Il est urgent de former des enseignants d’anglais à l’université »

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1re Journée d’étude nationale d’anglais de spécialités à Béjaia

« Il est urgent de former des enseignants d’anglais à l’université »

 

L’université algérienne s’ouvre sur les langues étrangères. Le département d’anglais de l’université de Béjaia a organisé la première journée d’étude nationale sur l’Anglais de spécialité (ESP).

Cette journée a été une occasion d’exposer la situation actuelle de l’enseignement de la langue anglaise aux personnels et responsables socioéconomiques. L’événement vise aussi à étudier la situation de l’utilisation de l’anglais. « Cela implique la description de la nature et des caractéristiques de la communication en milieux socioprofessionnels », insiste un animateur.

Les conférenciers estiment qu’il est « urgent de former des enseignants de l’anglais de spécialité. » Ces derniers seront amenés à intervenir en milieux socioprofessionnels

Selon l’un des organisateurs M. B.O. enseignant d’anglais à l’université Abderahmane Mira (Béjaia) : « Il est très important de consacrer des formations au personnel et responsables socioéconomiques dans le but d’élever l’effectif des entreprises (privées ou publiques ».

Or, « les services des ressources humaines et les services de formation des entreprises économiques, les premières institutions à être directement concernées par cette question, se plaignent du manque de préparation linguistique des nouveaux diplômés. Chose qui se répercute négativement sur leurs capacités d’accomplir convenablement leurs tâches professionnelles.

En parallèle, les organismes de formations (publiques et privées) se trouvent confrontés à divers défis, dont la connaissance des besoins réels du monde de travail, et le savoir-faire pédagogique leur permettant de répondre auxdits besoins ». 

Lancer des masters en anglais de spécialités

M. Belkacem Outemzabet, est enseignant-chercheur dans le domaine de l’anglais de spécialité, Université de Bejaia. Il considère qu’il est plus que nécessaire de penser à former des enseignants et des chercheurs en langues de spécialité en nombres suffisants. Autrement dit, il y a besoin de lancer des masters en anglais de spécialités que le ministère doit inclure à sa nomenclature de formations de master de langues étrangères. »

« Les langues de spécialité en général et l’anglais de spécialité en particulier constituent une exigence pédagogique et une priorité scientifique pour l’université Algérienne. Les besoins du marché de l’emploi sont de plus en plus complexes et exigent, et les formations généralistes sont devenus insuffisantes », détaille-t-il.

L’événement a été honoré et jugé « digne d’un colloque national » par l’ensemble des enseignants dont le-maitre-assistant Mme Nacera de Chlef. La vice-doyenne de la faculté des Langues étrangères de l’université de Mostaganem qualifie cet évènement de « grandiose », et pense même « mériter le statut d’un Colloque international ».

Pourquoi cette nécessité ?

En effet, « l’urgence n’est pas seulement dans la formation des enseignants de l’anglais de spécialité, mais aussi de prendre en considération le contexte de l’utilisation de l’anglais de spécialité lors de la conception des cours; de prendre en considération le caractère bilingue de la communication scientifique en Algérie.

Il est aussi important, d’après les conférenciers, de consacrer l’étude des genres du discours dans l’analyse et l’enseignement de l’anglais de spécialité. Approfondir les recherches linguistiques sur les discours spécialisés dans les domaines de l’anglais maritime, l’anglais technique et scientifique, l’anglais des affaires, l’anglais médical…etc. », ajoute encore l’enseignant.

Durant cette journée, il a été question aussi de la nécessité d’élaborer des programmes de l’enseignement de l’écrit académique sur la base des besoins des apprenants. Et de l’importance de décrire les besoins et les pratiques langagières en vue de l’élaboration de formations universitaire en langues appliquées à l’économie.

Auteur
Mounir Outemzabt

 




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