11 avril 2025
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Ouyahia dément la levée des subventions sur l’essence!

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Il contredit son ministre des Finances Abderrahmane Raouya

Ouyahia dément la levée des subventions sur l’essence!

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a indiqué vendredi à Biskra que « le choix de la politique sociale impos(ait) d’oeuvrer à édifier une économie forte » et que l’Algérie ne supprimera pas les subventions ni sur l’essence ni sur un autre produit en 2019″

« Le choix de la politique sociale que l’Algérie a adoptée impose d’oeuvrer à édifier une économie forte », a déclaré le SG du RND et Premier ministre, au cours d’un rassemblement à la salle omnisports Mohamed-khaldi à l’occasion de la commémoration du 21e anniversaire de cette formation politique.

« L’Algérie a une politique sociale constante fondée sur la justice sociale et la solidarité nationale. Ce choix doit être consolidé par le travail », a-t-il ajouté, appelant à « sacraliser le travail ».

Devant une salle archicomble des militants et cadres de sa formation politique, M. Ouyahia a lancé : « Il faut arrêter avec le discours des droits légitimes, car il y a des devoirs sacrés à accomplir ».

Pour rappel, le ministre des Finances Abderrahmane Raouya avait, samedi dernier, depuis Dubaï, annoncé la levée des subvention de l’État sur l’essence en 2019.

 

Auteur
Avec APS

 




Trois journalistes condamnés à la prison à vie

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Turquie

Trois journalistes condamnés à la prison à vie

Les frères Ahmet et Mehmet Altan et Nazli Ilicak.

Un tribunal turc a condamné vendredi à la prison à vie trois journalistes de renom accusés de liens avec la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016, a rapporté l’agence de presse étatique Anadolu.

Les frères Ahmet et Mehmet Altan et la journaliste Nazli Ilicak, qui nient toute implication dans le putsch avorté, ont été condamnés avec trois autres co-accusés à la prison à perpétuité dans le cadre de ce procès critiqué par les défenseurs de la liberté de la presse, a indiqué Anadolu.

Les six accusés ont été reconnus coupables notamment de « tentative de renversement de l’ordre constitutionnel », en référence à la tentative de putsch qui a secoué la Turquie dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, a précisé Anadolu.

MM. Altan et Mme Ilicak ont toujours clamé leur innocence dans cette affaire, rejetant des accusations « absurdes ». Ils étaient notamment accusés d’avoir envoyé des « messages subliminaux » lors d’une émission retransmise en direct à la télévision à la veille du putsch manqué.

Reporters Sans Frontières (RSF) a déploré sur Twitter « un jour noir » pour la liberté de la presse en Turquie. 

Le mois dernier, un tribunal turc avait refusé de libérer Mehmet Altan malgré un arrêt de la Cour constitutionnelle estimant que son incarcération était une « violation » de ses droits.

Agé de 65 ans, Mehmet Altan est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique. Il a été arrêté en septembre 2016 avec son frère Ahmet, un romancier et journaliste âgé de 67 ans qui a notamment fondé le journal d’opposition Taraf. 

Mme Ilicak, journaliste et écrivaine de 73 ans qui a travaillé jusqu’en 2013 pour le grand quotidien pro-gouvernemental Sabah, est en détention depuis fin juillet 2016.

Les trois autres personnes condamnées vendredi sont l’ancien directeur du marketing du quotidien Zaman, Yakup Simsek, l’instructeur de l’académie de police Sükrü Tugrul Özsengül et le graphiste de Zaman Fevzi Yazici.

La tentative de coup d’Etat a été imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis et qui dément toute implication.

Depuis, le gouvernement a lancé des purges sans précédent qui, au-delà des partisans présumés de M. Gülen, ont touché des opposants politiques du président Recep Tayyip Erdogan et des médias. Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement de la liberté de la presse établi par RSF.

Auteur
AFP

 




Le journaliste Deniz Yücel remis en liberté conditionnelle

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Turquie

Le journaliste Deniz Yücel remis en liberté conditionnelle

Un tribunal d’Istanbul a ordonné vendredi la remise en liberté conditionnelle du journaliste germano-turc Deniz Yücel après avoir accepté un acte d’accusation réclamant jusqu’à 18 ans de prison contre lui, a rapporté l’agence de presse étatique Anadolu.

D’après Anadolu, le bureau du procureur général d’Istanbul réclame entre quatre et 18 ans de prison contre M. Yücel, accusé de « propagande pour le compte d’une organisation terroriste » et d' »incitation à la haine ». L’agence ne mentionne aucune date pour le début d’un procès.

L’incarcération depuis plus d’un an de M. Yücel a empoisonné les rapports entre la Turquie et l’Allemagne, et l’annonce de la décision de justice turque survient au lendemain d’un entretien à Berlin entre la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre Binali Yildirim.

Avant Anadolu, l’avocat et l’employeur de M. Yücel avaient annoncé la décision de remise en liberté du journaliste, écroué à la prison de Silivri, à la lisière d’Istanbul.

Plusieurs actions de solidarité ont eu lieu cette semaine en Allemagne à l’occasion du premier anniversaire du placement en détention du journaliste âgé de 44 ans.

Outre M. Yücel, plusieurs ressortissants allemands ou germano-turcs ont été libérés ces dernières semaines, signalant pour nombre d’observateurs la volonté d’Ankara de détendre l’atmosphère avec Berlin.

En décembre, la journaliste et traductrice allemande Mesale Tolu avait ainsi été remise en liberté conditionnelle après huit mois passés en prison, une mesure assortie néanmoins d’une interdiction de sortie du territoire.

Toutefois, le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel a estimé vendredi que M. Yücel devrait pouvoir quitter la Turquie.

Depuis la tentative de putsch du 15 juillet 2016 en Turquie, l’Allemagne a multiplié les critiques concernant la situation des droits de l’homme dans ce pays, dans un contexte de purges tous azimuts ayant également frappé des journalistes critiques et des opposants politiques.

Auteur
AFP

 




Le changement de statut : ce que vous devez savoir

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Etudiants algériens en France

Le changement de statut : ce que vous devez savoir

De très nombreux étudiants étrangers se posent encore la question des modalités de changement de statut.

Cette contribution est un rappel des principes et règles en la matière.

La procédure de changement de statut concerne les ressortissants étrangers titulaires d’un titre de séjour en cours de validité et qui résident sur le territoire français.

Cette démarche administrative s’opère auprès de la préfecture. Elle ne concerne pas uniquement les étudiants, même si ce sont ces derniers qui sont le plus souvent concernés par cette procédure.

Dans la pratique, l’étudiant étranger demande à l’administration française le changement de la mention « élève/étudiant », apposée sur son titre de séjour, en « salarié » ou s’il remplit les conditions « commerçant ».

Les 31 mai 2012 et 30 juillet 2013, les ministères de l’Intérieur, du Travail et de l’Enseignement supérieur ont publié deux circulaires qui visent à assouplir l’accès au marché du travail des diplômés étrangers.

Ces deux textes énoncent certains critères pouvant être pris en compte positivement dans le cadre de l’examen des demandes de changement de statut.

Le code du travail exige de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) d’examiner les demandes de changement de statut au regard des conditions d’emploi et de rémunération.

La Direccte sera plus disposée à viser favorablement un dossier dans lequel l’employeur proposera un contrat à durée indéterminée et/ou un salaire supérieur à 1,5 fois le Smic. La Direccte examinera aussi l’adéquation entre le niveau de rémunération proposée et le poste à pourvoir. L’étudiant devra, également, justifier de l’adéquation entre son parcours de formation, son diplôme et les fonctions proposées. 

La loi du 24 juillet 2006 réformant le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda) a introduit un nouveau dispositif, inscrit aux articles L. 311-11 et R. 311-35.

Ces articles prévoient la possibilité, pour le titulaire d’un diplôme de grade master (Bac+4), de demander une autorisation provisoire de séjour (APS) de douze mois non renouvelable, permettant à l’intéressé de chercher un emploi en relation avec ses qualifications professionnelles et d’occuper par la suite cet emploi.

Le principal avantage de ce dispositif est de permettre de changer de statut sans se voir opposer la situation de l’emploi.

Les conditions d’obtention de cette APS sont inscrites à l’article R. 311-35 du Ceseda.

Ce dernier prévoit que la demande d’APS doit être présentée avant l’expiration du titre. 

 

  • Le cas particulier des étudiants algériens 

Le statut des Algériens est défini exclusivement par l’Accord franco-algérien du 27 décembre 1968 modifié.

L’accès au travail du salarié algérien n’obéit pas aux règles mêmes communes que les autres ressortissants étrangers.

Le changement de statut pour l’étudiant algérien est défini à l’article 7, b) de l’accord bilatéral.

Ainsi, la préfecture ne pourra pas exiger de l’étudiant qu’il produise, à nouveau, un visa de long séjour. Cette exigence de visa ne peut concerner que les personnes non encore admises à séjourner sur le territoire français (Arrêt de la Cour administrative d’appel de Nantes, 12/10/2009, préfet d’Ile-et-vilaune c/ M. El Ghazli).

Par ailleurs, les possibilités de travailler dans l’un des métiers dits « en tension » ouverts aux non-Européens ne les concernent pas.

Ils sont également exclus du dispositif de l’APS.

Par ailleurs, le code du travail a instauré des règles claires concernant la délivrance d’autorisation de travail. Tout refus fondé sur la nationalité du futur salarié est prohibé !

Tout refus de guichet ou de réception de la demande de changement de statut peut faire l’objet d’une procédure devant le juge administratif.

Si ce refus de réception du dossier est basé sur la nationalité de l’étudiant, une procédure judiciaire ou contentieuse, pour discrimination, peut alors être engagée par l’intéressé.

En cas de refus du changement de statut, le ressortissant algérien peut déposer une demande de réexamen de son dossier auprès de la préfecture et du ministère de l’Intérieur. Si ce refus est confirmé par ces derniers, l’étudiant étranger pourra alors entamer une procédure contentieuse devant le juge administratif. 

Auteur
Me Fayçal Megherbi, avocat au Barreau de Paris

 




Sociologie sans sociologues

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Ahmed Rouadjia

Sociologie sans sociologues

Pr Ahmed Rouadjia, université de M’sila.

Le titre de cet article en dit long sur « la crise » dont souffrent la sociologie et le sociologue en Algérie. Il entend démontrer avec des exemples concrets à l’appui qu’il existe bel et bien des instituts et des chairs de sociologie dans les universités algériennes, chairs aux titre plus grandiloquents que grandioses, mais peu ou point de sociologues de terrain dignes de ce nom. Au lieu d’être le dénicheur des objets sociologiques à traiter, et le briseur des tabous et des interdits repérés, notre sociologue s’autocensure au nom du respect de la tradition et de la pudeur, mais aussi de peur de nommer des choses qui sonnent désagréablement à l’oreille du Prince ou à celle de la Police de la Pensée. Qui plus est le sociologue formé par l’université algérienne est un homme qui prise plus les grandes théories, abstraites et désincarnées, que la pratique du terrain. Le sens de l’observation pratique et l’esprit critique sont répudiés au profit de la récitation et de la lecture souvent superficielle des classiques de la sociologie. Notre sociologue, enfin, éprouve une répugnance envers tout ce qui a trait à la pratique et à l’immersion dans le milieu ambiant… elle est, en substance, le message que cette étude entend faire passer…

Comment se présente la sociologie, en tant que science sociale et humaine, et la manière dont celle-ci est vécue et pratiquée en Algérie par les chercheurs ? Cette question est d’autant plus cruciale qu’elle renvoie à la question, non moins cruciale, de l’acquisition de la connaissance et des savoirs utiles pour notre société déjà complexe et qui se complexifie au fur et à mesure de l’évolution démographique, économique, sociale et politique. Contrairement à l’histoire, qui s’inscrit dans la durée et dont l’objet est de restituer de manière rétrospective le passé culturel d’une société, la sociologie, elle, s’inscrit dans le présent et l’actuel et se donne pour objet d’étudier les comportements et les actes des différentes strates sociales, leurs attentes, besoins, pratiques culturelles et économiques, ainsi que leurs représentations du monde du réel. Dans cet article, je me propose d’indiquer, dans un premier temps, une définition de la sociologie, qui semble faire un large consensus parmi les sociologues, et dans un second temps, de montrer les facteurs qui, en Algérie, frappent de répétition et d’involution cette discipline qui, en d’autres lieux, enregistre sans cesse des progrès formidables en matière de production et du renouvellement du savoir sur la société.

Définition de l’objet sociologique

Comment définir ce concept abstrait et général de l’objet sociologique ? Il en est diverses définitions, et celle par laquelle je vais commencer, je l’emprunte à Emile Durkheim, l’un des premiers fondateurs de la sociologie moderne. La définition qu’il en donne se condense en effet dans cette phrase lapidaire : « Les phénomènes sociaux sont des choses et doivent être traités comme des choses. » Autrement dit, sont des « choses » tous les sujets et les objets, y compris les valeurs morales, religieuses, culturelles et économiques, les règles coutumières et juridiques, les représentations éthiques, les conduites sociales et économiques, etc., qui se rattachent à la société et qui forment le socle sur lequel elle repose. Pour démontrer cette proposition, ajoute Durkheim, il n’est pas nécessaire de philosopher sur leur nature, de discuter les analogies qu’ils présentent avec les phénomènes des règnes inférieurs. Il suffit de constater qu’ils sont l’unique datum offert au sociologue. Est chose, en effet, tout ce qui est donné, tout ce qui s’offre ou, plutôt, s’impose à l’observation. Traiter des phénomènes comme des choses, c’est les traiter en qualité de data qui constituent le point de départ de la science. Les phénomènes sociaux présentent incontestablement ce caractère. Ce qui nous est donné, ce n’est pas l’idée que les hommes se font de la valeur, car elle est inaccessible : ce sont les valeurs qui s’échangent réellement au cours des relations économiques. (Durkheim, 1988 : 120) Partant de cette définition établie dans Les règles de la méthode sociologique parues en 1894 dans les tomes 37 et 38 de la Revue philosophique, fondée en 1876 par le psychologue Ribot, il est dès lors possible de traiter les objets sociaux pris dans leur diversité comme des « choses » susceptibles d’être soumises à l’observation et à l’analyse critique. Le mot « choses » au pluriel, tel qu’il est employé par Durkheim, s’entend comme l’ensemble des phénomènes intrinsèquement liés aux valeurs, aux actes, aux besoins, aux attentes et aux représentations qui déterminent les comportements des membres individuels et collectifs de la société. Dotée d’un sens général, embrassant une foule d’objets, de sujets et d’actes déterminés, cette définition durkheimienne du concept de sociologie est si extensible qu’elle peut s’appliquer à toutes formes phénoménales de la vie sociale.

De son côté, le sociologue allemand, Max Weber (1864-1920) donne une définition de la sociologie fondée sur la méthode « compréhensive » et interprétative, et qui ne diffère, quant au fond, de celle de Durkheim que sur des points de détails. Weber donc définit la sociologie comme une science qui se propose de comprendre par interprétation […] l’activité sociale et par là d’expliquer causalement […] son déroulement et ses effets. Nous entendons par « activité » [Handeln] un comportement humain (peu importe qu’il s’agisse d’un acte extérieur ou intime, d’une omission ou d’une tolérance), quand et pour autant que l’agent ou les agents lui communiquent un sens subjectif. Et par activité «sociale», l’activité qui, d’après son sens visé […] par l’agent ou les agents, se rapporte au comportement d’autrui, par rapport auquel s’oriente son déroulement. (Weber, 1995 : 28) A cette définition, Weber en ajoute une autre par laquelle il assigne, d’une part, à la sociologie des objectifs méthodologiques qu’elle devrait atteindre et à montrer, d’autre part, en quoi cette discipline alors toute nouvelle se distingue de l’histoire : La sociologie […], écrit-il, élabore des concepts de ‘type’ et elle est en quête de règles ‘générales’ du devenir. Elle s’oppose à l’histoire qui a pour objet l’analyse et l’imputation causale d’actes, de structures et de personnalités ‘individuelles’, ‘culturellement’ importants. L’élaboration de concepts propres à la sociologie prend ses ‘matériaux’ […] dans les réalités de l’activité qui sont également importantes pour les points de vue de l’histoire. Elle élabore ses concepts et en recherche les règles avant tout également du point de vue de la possibilité de rendre service à l’imputation causale historique des phénomènes importants pour la culture. (Op.cit., 48-49) Le rappel de ces définitions (1) est nécessaire, car il permet de situer le débat qui nous préoccupe, en l’occurrence, celui de la sociologie ; débat qui, en Algérie, fait non seulement cruellement défaut entre les spécialistes de cette discipline dont l’utilité et la fonction opératoire ne font pas l’ombre de doute, mais qui n’intéresse en vérité qu’un nombre très limité de sociologues nationaux, consciencieux et désintéressés, et dont les travaux et les publications demeurent confinés le plus souvent dans la confidentialité, faute de relais institutionnels, éditoriaux et médiatiques. La sociologie et les sociologues ne sont pas les mieux prisés en Algérie aussi bien du côté institutionnel et politique, que du côté de l’opinion publique, parce que ces sciences dites « molles » sont considérées comme n’étant pas porteuses de « plus-value », comme le sont les sciences « dures», telles la physique, la biologie, les mathématiques, la médecine, la pharmacie …

2. Sociologie et pratique sociologique en Algérie

Compte tenu de cette dévalorisation des sciences sociales et humaines dans notre pays, la sociologie demeure cantonnée dans la seule sphère universitaire où elle se fait discours abstrait et répétition fastidieuse des grandes théories détachées de leur contexte. Si, à l’université, l’on connaît les pères fondateurs de la sociologie moderne, cette connaissance reste cependant très théorique, et souvent superficielle. Ibn Khaldûn, par exemple, qui n’est pas étranger à la culture locale, et dont l’œuvre est considérée, notamment en Occident, comme relevant à la fois de l’histoire, de la sociologie et de l’anthropologie, n’est que rarement sollicité et ne fait l’objet que de rares allusions de la part des enseignants « sociologues » des différents départements de sociologie au sein des universités. A l’ignorance théorique des œuvres fondatrices de la sociologie moderne, s’ajoute, chez les sociologues en titre, une méconnaissance totale de l’épistémologie et de la fonction impartie à la sociologie au sens que nous venons de définir ci-dessus. De là s’expliquent, en effet, les raisons pour lesquelles on constate une forte démotivation chez les sociologues envers les enquêtes de terrain en même temps qu’un mépris à peine dissimulé envers certains objets de recherche considérés, soit comme dépourvus de « noblesse », soit comme sujet tabous (drogues, sexualité, suicide, violence, inceste, etc.). Les mémoires et les thèses produits en Algérie abordent rarement ces sujets, et seuls quelques quotidiens nationaux osent braver ces tabous en révélant des pratiques inimaginables et qui heurtent profondément par leur gravité la conscience d’un pays dont la population se croit prémunie contre ces « fléaux » par la religion et la morale musulmanes. Pour la population algérienne fortement imprégnée de religiosité, ces manifestations phénoménales sont étrangères à « l’islam », pratiques que cette religion réprouve et condamne sans appel ; elles ne peuvent donc être de ce fait imputables qu’aux influences pernicieuses de l’extérieur, et notamment à l’Occident «décadent» et « perverti ». L’évitement de ces sujets « chauds » par les sociologues locaux s’explique donc, pour partie, par l’appréhension qu’ils ressentent d’être accusés de révéler au monde extérieur « nos tares », et pour partie, par le désintérêt qu’ils éprouvent à aborder des sujets qu’ils jugent dépourvus d’intérêt « académique ». Par académique, ils entendent surtout les discours théoriques de portée « universelle » rattachés aux grands noms avec lesquels ils se délectent sans pour autant saisir le sens et la visée déployés dans leurs œuvres.

3. Le poids des tabous et des interdits qui pèsent sur la sociologie

En dépit de l’ouverture « démocratique » amorcée suite à l’instauration du pluralisme politique en 1989, l’Algérie demeure le seul pays du Maghreb qui ne s’est pas encore départi de ses vieux réflexes conditionnés. Les tabous et les interdits continuent, comme du temps du parti unique, de fonctionner comme un facteur essentiel d’inhibition dont seuls quelques journalistes d’investigation se sont affranchis, mais de manière toute relative. La censure et l’autocensure, liées à l’idéologie du nationalisme algérien du vieux bon temps, qui se fonde sur le secret, l’autodéfense, la peur du qu’en dira-t-on, toutes choses qui se formulent dans la phrase populaire : « nustrù ar-wahnâ » (cachons nos vices et défauts) trouvent leur matérialisation dans la pratique et les représentations des agents sociaux qui, en présence de l’Autre, s’efforcent de donner une image lisse, sans aspérités, d’eux-mêmes. Tout ce qui sort de biais ou qui signale un défaut attesté « de soi-même » doit être nié ou escamoté au moyen d’une auto-description éminemment positive de soi et de ses semblables. Le sociologue, amateur et même confirmé, n’échappe pas à cette contrainte idéologique qui l’oblige de se conformer à cette culture auto-apologique. L’éloge de soi individuel et collectif semble être un trait constitutif de la culture idéologique du nationalisme algérien né sous l’influence et en réaction au nationalisme français, de type jacobin. Les hommes politiques algériens, tout comme le petit peuple, se ressentent encore très fortement de cette idéologie auto-valorisante et qui n’en finit pas de structurer et d’informer les imaginaires sociaux des agents en acte. 4. Les objets tabous Les tabous qui ne font que très rarement l’objet d’étude sociologique sont nombreux et je n’en cite que les principaux d’entre eux : les drogues, l’homosexualité, la prostitution, la sexualité, le suicide, la violence, etc. Lorsque, au début des années quatre-vingt- dix, j’ai entrepris d’enquêter sur ces sujets et dont les résultats ont été publiés par la suite, j’ai dû encourir le courroux de bon nombre de mes compatriotes parmi lesquels se comptaient des « sociologues » ou se réclamant comme tels. Ils me reprochaient d’avoir révélé aux « Autres » des pratiques « honteuses », certes véridiques, mais que l’on devait « garder pour soi » afin de ne pas prêter le flanc aux railleries de « nos ennemis ». Comment est-il possible qu’une personne se targuant d’être « sociologue » en arrive à plaider pour l’occultation de certains aspects désagréables manifestés par la réalité sociale de son pays au motif de sauver son honneur et d’en donner une « image positive » à l’extérieur ? Pourtant, cela n’a rien d’impossible lorsqu’on songe à l’extrême prégnance du nationalisme, étroit et étriqué, sur les esprits aussi bien cultivés qu’ordinaires. La sociologie, tout comme l’histoire, n’échappent pas à l’emprise de cette idéologie dans laquelle les affects et l’auto- exaltation se développent au détriment de la critique et de l’auto-critique, sans lesquels les sciences n’auraient jamais pu enregistrer les progrès que nous leur connaissons aujourd’hui.

A. R.

Lire la suite sur : Revue algérienne des Lettres (RAL)  

1) Voir aussi Bourdieu Pierre. 1980. Le sens pratique. De Minuit. Paris

Nous avons publié cet extrait avec l’aimable autorisation de son auteur. 

Auteur
Ahmed Rouadjia

 




Le syndrome de Stockholm

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Epoque

Le syndrome de Stockholm

Le pétrole fait-il le bonheur des Algériens ?

Quand un otage nourrit un sentiment d’empathie vis-à-vis de son geôlier, on dit qu’il souffre du «syndrome de Stockholm». Pour la petite histoire, ce fut un fait divers survenu en Suède en août 1973, lorsqu’un détenu en permission aurait tenté de braquer une banque. Une fois arrivés sur place pour l’en chasser, les policiers se sont retrouvés face à un malfaiteur qui s’est sympathisé entre-temps avec les employés de ladite agence. Devenus pourtant ses otages, ces derniers n’ont jamais hésité un instant à jouer les conciliabules avec les autorités.

L’histoire ne s’arrête pas là d’autant que ces otages-là ont essayé d’empêcher la police d’arrêter le malfrat, refusé de témoigner contre lui et certains d’entre eux lui ont même rendu visite en prison ! Drôle de situation qui ressemble à s’y méprendre au cas de nos rentiers en Algérie qui sont, paraît-il, tellement à l’aise d’être pris en otage par la crise, qu’ils sont prêts à toutes les combines possibles pour en prolonger la durée et fomenter mille scénarios pour garantir la longévité du régime. «Nous sommes entrés, dit un jour un illustre homme, dans l’ère des conséquences». C’est cela le malheur de nos têtes pensantes qui ne font que gérer les dégâts de la crise, au lieu d’en proposer des solutions. De toute façon, tout le monde y trouve son compte du haut de la pyramide jusqu’à sa base.

La crise, ça sert toujours à quelque chose chez nous ! Au moins, à entretenir le suspense, à fourbir les preuves que notre stagnation est beaucoup moins dommageable pour le pays que l’anarchie qui prévaut dans les nations arabes environnantes, qu’elle a des vertus réparatrices, qu’elle nous sauve de la noyade, etc. Du coup, tout le monde se met inconsciemment à l’idée que la crise est, j’exagère un peu peut-être, comme la bénédiction céleste du pétrole.

Ce pétrole qui nous a donné pourtant, ce que nous avons tendance d’ailleurs à oublier, de mauvaises habitudes. Et puis, tout se mélange dans nos cerveaux bloqués et incapables de déchiffrer l’algorithme de nos migraines. A un Algérien à qui on dit par exemple : «On veut changer les choses !», on entend à peu près cette réponse gromelée du bout des lèvres : «Mais regardez un peu la Libye et la Syrie et tenez-en moi au courant !». 

A un autre à qui on répète sans cesse qu’on voulait rester comme ça, celui-ci n’hésitera pas à nous proposer un arrêt sur image d’un tronçon de l’autoroute Est -Ouest où l’on voit déjà des crevasses et des craquellements, des trous un peu partout, des haies dégradées, etc., avant même que les usagers aient pu consommer la joie de l’inauguration !

Que faire alors, pardi ? Se cramponner avec ténacité mais tout aussi naïvement à l’espoir fragile de tourner la page du sous-développement ? Ou fermer définitivement cette parenthèse d’espoir, et se contenter de râler indéfiniment comme ces vieilles candides à qui on a volé les porte-monnaie dans une gare infestée par la pègre ? Dilemme…, atroce dilemme ! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




Lorsque les douanes et Echourouk, présentent Gaviscon comme un narcotique (Vidéo)

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Quelques 224 boîtes auraient été saisies

Lorsque les douanes et Echourouk, présentent Gaviscon comme un narcotique (Vidéo)

On ne sait plus s’il faut rire ou pleurer, de voir des douaniers, sur Echourouk, fiers d’avoir déjoué une tentative de faire passer «  illégalement par la frontière tunisienne, 224 boîtes de médicaments, qui seraient des narcotiques »!

Mais à bien y regarder, aucun médicament montré à la télévision ne ressemble à un narcotique. Il y avait du Gaviscon, un pansement gastrique,  du Paracétamol, ou encore des collyres pour les conjonctivites, et les multivitamines.

Le pire, est que bon nombre de ces médicaments sont introuvables en Algérie, et il est évident, qu’ils ont été achetés en Tunisie, à cause de cela. Alors qui arnage qui dans cette affaire ? Ce sont surtout les nombreux patients qui ne trouvent pas médicaments à leur mal qui sentiront le mal. 

Auteur
B. Karima

 




Des médecins résidents enlevés et relâchés dans la nature! (Vidéo)

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Graves dérives des autorités algériennes

Des médecins résidents enlevés et relâchés dans la nature! (Vidéo)

Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) a dénoncé dans un communiqué, publié ce 14 février, sur sa page Facebook, la violence que subissent leurs membres depuis qu’ils ont réussi à se regrouper dans la capital le 12 février passé.

Pire, le collectif, accuse et fourni des preuves (des vidéos), que  nombre de leurs « confrères et consœurs ont subi des violences, ont été interpellés ou encore embarqués de force dans des autocars puis abandonnés dans des endroits isolés, bien loin de la capital (gorges de Lakhdaria, Bouira, Ain Taya Blida…) et , de surcroit, sans aucun moyen de retour sécurisé. ».
 

Des agissements graves et indignes, venant de la part d’une police censée assurer la sécurité des citoyens algériens et non de les mettre en danger. Mettre des médecins dans des bus, les entasser et les conduire dans l’angoisse, et la peur, dans des endroits dangereux, où ils auraient pu se faire agresser, est plus que condamnable.

Le collectif, qui se veut combatif, dit condamner « avec la plus grande fermeté les mesures injustes, illégales et immorales que nous subissons; la violence des attaques dont nous sommes victimes en ce moment constitue la réponse directe à la progression stable et sûre de notre lutte pour arracher nos droit légitimes. », pouvait-on lire dans le communiqué du CAMRA.

Par ailleurs, plusieurs médecins ont été embarqués, et ont passé la nuit au commissariat, accusés seulement d’être des médecins. Ils dénoncent également, l’intervention manu militari, qu’ils ont subi dans l’enceinte même de l’hôpital Mustapha Bacha, afin d’embarquer plusieurs de leurs confrères. « Toutes ces manœuvres visent à nous perturber, à nous diviser et nous pousser à réagir violemment pour entacher la blancheur de notre mouvement, et pour preuve, des résidents du CHU, Mustapha Bacha ont été sortis de force hier et violenté par la police au sein de l’hôpital et le soir même cinq résidents ont été interpellés et ont passé la nuit au poste de police pour la simple raison que c’était un groupe de médecins. »

Les médecins résidents, qui sont en grève depuis plusieurs mois, ont mis à nu le secteur de la santé en dénonçant les conditions, parfois inhumaines, de leur travail, le manque de matériaux pédagogiques, de professeurs, de médicaments de première nécessités ou mêmes des seringues dans les urgences. Ils dénoncent également l’insécurité dans leur milieu de travail et l’insalubrité de leurs logements de fonction.

Le ministre Haddjar reste insensible à leurs doléances et refuse de recevoir des délégués du collectif CAMRA, sous prétexte que leur grève illimitée a été déclarée illégale par la justice.

Hier, Jeudi, cinq groupes parlementaires (MPA, FLN, RND, TAJ, Groupe parlementaire Libre), ont appelé le gouvernement à la plus grande fermeté, envers les médecins résidents, réclamant de ces derniers de retourner à leurs postes pour « le bien des citoyens et des malades algériens »!

Auteur
La rédaction

 




Une économie de 5,4 milliards USD grâce au système de licences d’importation !

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Mohamed Benmeradi, ministre du Commerce, le soutient

Une économie de 5,4 milliards USD grâce au système de licences d’importation !

Le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi a affirmé, jeudi à Alger, que le système des licences d’importation adopté par le Gouvernement durant les deux dernières années dans le cadre des démarches visant à réguler le commerce extérieur a permis une économie de 5,4 milliards USD.

L’Algérie a réalisé, grâce au système de licences d’importation, une économie de plus de 3 milliards USD en 2016 et de 2,4 milliards USD en 2017, a précisé M. Benmeradi en réponse à une question orale au Conseil de la nation.

L’application du système des licences, qui vise à assainir le commerce extérieur et à protéger la production nationale, a été limitée aux produits ayant une incidence sur la balance commerciale (ciment, rond à béton et véhicules), avant son extension progressive à des produits de consommation de luxe.

Cependant ce système a « montré ses limites », reconnaît le ministre qui a ajouté que le gouvernement a mis en place un système supplémentaire pour réguler le commerce extérieur et protéger la production nationale de la concurrence des produits importés.

Ce nouveau dispositif comprend la suspension provisoire de l’importation de 851 produits finis qui « seront remplacés par des produits nationaux actuellement disponibles en quantité et en qualité requises » et l’augmentation des droits de douanes pour 129 produits finis. Il a été question également de l’extension de la liste des marchandises soumises à la taxe intérieure de la consommation (TIC) à 35 produits finis.

Outre ces mesures à caractère législatif, le nouveau système d’encadrement du commerce extérieur, en vigueur depuis 2018, introduit des restrictions supplémentaires susceptibles de réduire la facture d’importation en exigeant des importateurs la présentation au préalable de documents et de déclarations techniques.

Le ministère du commerce travaille en collaboration avec les autres départements ministériels concernés, à leur tête les ministères des Finances, de l’Agriculture et de l’Energie, à travers une commission consultative chargée de la gestion et du suivi des mesures préventives et dont la principale tâche est d’examiner les demandes de protection présentées par les opérateurs économiques (producteurs) et à proposer toutes les mesures préventives nécessaires au profit du produit national.

Cette commission veille à étudier et à évaluer les différentes filières de la production nationale pour formuler des propositions au Gouvernement pour leur développement. Il s’agit également de l’actualisation périodique de la liste des marchandises suspendues d’importation.

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APS

 




La première voiture Peugeot sortira en 2019 de l’usine d’Oran

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Investissements

La première voiture Peugeot sortira en 2019 de l’usine d’Oran

Les travaux de réalisation de l’usine de montage automobile de marque Peugeot seront lancés en avril prochain dans la région d’El Hamoul, dans la commune d’El Kerma (Oran), a-t-on appris mercredi de la direction de wilaya de l’Industrie et des Mines.

Le chargé des investissements au niveau de cette direction, Othmane Mohamed, a indiqué à l’APS que ces travaux seront lancés directement après l’accomplissement des procédures techniques et l’achèvement de l’étude géotechnique du terrain choisi et s’étalant sur une surface de 120 has à El Hamoul, dans la commune d’El Kerma.

Une grande partie de cette assiette foncière sera destinée à la réalisation de l’usine de montage automobile de marque Peugeot et le reste sera réservé aux entreprises de sous-traitance activant dans le domaine de la pièce de rechange.

Le site d’El Hamoul a été retenu eu égard à sa position jugée stratégique, puisque situé à proximité de deux routes nationales, les RN 4 et 108, et la voie ferrée reliant Oued Tlelet (Oran) , Sidi Bel Abbès, Tlemcen et Alger et non loin de l’autoroute Est-Ouest.

L’usine de montage de véhicules Peugeot devant contribuer à la création de 1.000 emplois directs et des milliers de postes indirects, devra entrer en service le premier trimestre de 2019, a fait savoir le chargé des investissements à la direction de l’Industrie et des Mines.

Pour rappel, un protocole d’accord a été signé en novembre dernier sur la création de la société Peugeot Citroën de production en Algérie avec un investissement de 100 millions d’euros. Le capital de la société est réparti selon la règle 49/51 soit 20 % pour l’entreprise nationale de production de véhicules industriels PMO de Constantine, 15,5 % au groupe Condor, 15,5 % à l’opérateur pharmaceutique Palpa pro pour le côté algérien et 49 % pour le groupe PSA français.

La capacité globale de l’usine devra atteindre 75.000 véhicules par an, avec un taux d’intégration de 40 % .

Le contrat de ce projet stipule la création d’une académie PSA en Algérie devant permettre à la main d’œuvre algérienne de développer des compétences en matière de montage automobile et de son industrie au profit de la société Peugeot-Citroën de production en Algérie.

Auteur
APS

 




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