20 avril 2025
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Le danger du retard démographie de l’Union européenne 

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Démographie

Avec un nombre de décès dépassant désormais largement celui des naissances, la destruction de la population européenne est aujourd’hui une réalité incontestable. Synonyme de déclassement culturel, économique et géopolitique, cet autogénocide européen est de plus en plus dû au fanatisme écologique, qui affaiblit davantage une France encore loin d’avoir rattrapé son terrible retard démographique, et dont les erreurs ne devraient pas être reproduites par les pays francophones du Sud.

Selon les dernières données d’Eurostat, publiées le 11 juillet dernier, le nombre de décès au sein de l’Union européenne (UE) a dépassé celui des naissances de 1,174 million d’individus en 2023. Hors immigration, ayant permis de combler le déficit et de connaître une légère croissance démographique (0,37 %), la population de l’UE a donc baissé d’autant, soit l’équivalent de près de douze villes de 100 mille habitants qui auraient été rayées de la carte, ou encore de 8,4 bombes atomiques d’Hiroshima qui auraient été larguées (cette bombe ayant fait environ 140 mille morts au total).

Un processus qui s’accélère

Enclenché dès les années 1970, avec le passage du taux de fécondité européen global en dessous de seuil de renouvellement des générations de 2,1 enfants par femme, mais masqué jusqu’en 2011 par l’allongement de l’espérance de vie, ce processus d’autodestruction se caractérise par une terrifiante accélération, accompagnée parfois de quelques brèves périodes de stabilisation. En 2012, le premier déficit naturel enregistré n’était ainsi que de 23 700, avant de passer à 154 700 en 2016, puis à 484 400 en 2019 et à 1 208 800 en 2021. Un déficit qui s’est stabilisé depuis, notamment en raison des conséquences de la crise du Covid-19 sur le niveau de moralité (en baisse significative, après que la crise ait précipité le décès de bon nombre de personnes âgées), mais qui devrait rapidement repartir considérablement à la hausse, compte tenu de la pyramide des âges.

Aujourd’hui, ce sont donc 21 des 27 pays de l’UE qui affichent un solde négatif, comme l’Italie et l’Allemagne où il s’est établi à environ 300 000 personnes (respectivement 281 300 et 334 900). Pire encore, l’Indice conjoncturel de fécondité (ICF) global de l’Union européenne continue à s’effondrer, avec un plus bas historique de 1,4 enfant par femme (donnée encore indisponible pour l’année 2023, mais qui sera en baisse par rapport au niveau de 1,46 atteint l’année précédente). En Italie, la fécondité baisse encore, avec un ICF se situant désormais à seulement 1,2 (1,24 en 2022). Un niveau dramatiquement bas, mais qui est pourtant supérieur à celui observé en Espagne, où il n’est que de 1,1 (1,16 en 2022).

Quant à la France, la soi-disant « championne » de la natalité en Europe (mais qui n’est autre, avec son taux de fécondité inférieur au seuil de renouvellement des générations depuis 1975, qu’un cancre parmi d’autres…), a connu un nouvel effondrement du niveau de fécondité, avec un ICF de seulement 1,68 en 2023, contre 1,79 l’année précédente, et rejoindra très prochainement la majorité de pays ayant une croissance naturelle négative. Avec un solde naturel désormais quasi nul (0,07 %), la faible croissance démographique totale de la France (0.34 %, en 15e position au sein de l’UE) est déjà assurée à 80 % par l’immigration.

Par ailleurs, il convient de noter que le déficit naturel de l’UE serait encore plus important, sans l’apport des immigrés déjà présents sur son territoire. En effet, ce déficit se situe déjà à près de deux millions de personnes, hors naissances issues de personnes immigrées non européennes (asiatiques, moyen-orientales, africaines et latino-américaines).

Le processus d’autogénocide européen est donc maintenant une réalité incontestable, que nul ne peut plus nier. Et son rythme ira crescendo, même en cas de maintien du taux de fécondité global européen à son niveau actuel.

Ainsi, et selon les dernières projections de l’ONU, publiées ce mois-ci, l’ensemble du continent européen perdrait 41 millions d’habitants d’ici à 2050, puis 111 millions supplémentaires au cours de la seconde moitié du siècle, et ce, en incluant une immigration qui sera bien plus importante que par le passé. En 2100, et malgré une importante proportion d’habitants d’origine non européenne, l’Europe devrait alors ne représenter plus que 6 % de population mondiale. Une évolution de nature à engendrer de graves conséquences économiques et géopolitiques…

La responsabilité grandissante du talibanisme écologique

Si différentes raisons peuvent expliquer cet effondrement, l’impact du fanatisme écologique prend désormais une ampleur inquiétante. Le matraquage est tel, qu’une étude internationale publiée en septembre 2021, par la revue britannique The lancet planetary health, constatait même que 37 % des jeunes Français âgés de 16 à 25 ans hésitaient à avoir une descendance pour des raisons écologiques.

Pourtant, et même si notre planète souffre d’un certain nombre de maux, la réalité est que seule une infime partie de son potentiel en énergies renouvelables est aujourd’hui exploitée, de même qu’une infime partie de ses ressources minières et fossiles. De plus, et malgré les vastes espaces non encore exploités, et la stabilisation prochaine de la population mondiale, les avancées scientifiques sont permanentes en matière d’agriculture (comme avec l’aéroponie, qui permet un rendement à l’hectare près de 80 fois supérieur, sans terre, soleil ni pesticides !), d’architecture, de transports, ou encore de traitement des déchets. Et tout cela, sans même parler des perspectives infinies qu’offre l’univers…

Il est donc bien naïf de s’imaginer que notre planète est surpeuplée, que l’humanité sera bientôt à court de ressources, ou que les déchets nucléaires ont vocation à être stockés ad vitam æternam sur notre planète (si tant est que la problématique continue à se poser, le prix Nobel français de physique, Gérard Mourou, affirmant qu’il devrait prochainement être possible d’en réduire la durée de radioactivité à seulement 30 minutes…).

Quant au réchauffement climatique, la hausse attendue des températures ne fera que redonner à la France le climat qui était le sien aux époques de Charlemagne et de l’empire romain (ou d’Astérix et d’Obélix), elles-mêmes séparées par un refroidissement climatique, accompagné de terribles catastrophes naturelles, et parfois considéré par nos ancêtres comme une malédiction ou une punition divine.

Il y a un millier d’années, à l’époque de l’Optimum climatique médiéval, les vignes étaient plantées jusqu’au sud de l’Angleterre et du Danemark, et le célèbre col du Théodule n’était autre qu’une importante route commerciale. Autrement dit, la catastrophe ne réside guère dans la fonte médiatisée de l’immense glacier qui le recouvre actuellement, mais dans la formation de celui-ci, il y plusieurs siècles. Un véritable drame pour toutes les populations qui peuplaient la région à l’époque la région.

Si urgence il y a, en France et plus globalement dans les pays du Nord, déjà assez vertueux en matière de respect de l’environnement, celle-ci est donc avant tout démographique, n’en déplaise à certains. Pour paraphraser partiellement un ancien président de la République française, notre famille brûle, et nous regardons ailleurs…

Le terrible retard démographique de la France

Si la situation de la démographie européenne est fort regrettable, elle l’est encore davantage pour la France, déjà fortement affaiblie par un retard démographique de deux siècles par rapport aux autres grandes puissances européennes, et que le bref et léger baby-boom de l’après-guerre ne permit guère de rattraper (avec un indicateur conjoncturel de fécondité n’ayant jamais dépassé les 3,04 enfants par femme). D’ailleurs, si la France était proportionnellement aussi peuplée que le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie, elle compterait, pour sa seule partie métropolitaine, non moins de 154, 128 et 107 millions d’habitants, respectivement. Et si l’on devait étendre cette comparaison au Japon, à la verdoyante Corée du Sud – aux deux tiers recouverte de forêts – ou à la partie uniquement non désertique et habitable de l’Égypte (dont les 106 millions d’habitants se concentrent sur seulement 6 % du territoire), elle abriterait respectivement 181, 281 et… 972 millions d’habitants !

Ce retard considérable puise ses origines dans la très lente progression de la population française entre 1750 à 1945. Au terme de ces deux siècles perdus, celle-ci n’a ainsi été multipliée que par 1,6. Dans le même temps, et également dans leurs frontières actuelles, l’Allemagne et l’Italie multipliaient leur population par trois, les Pays-Bas par quatre, et le Royaume-Uni par six !

Pourtant, l’essor démographique des autres pays européens se fit en dépit de lourdes pertes humaines, dues aux nombreux conflits et, surtout, à l’importante hémorragie migratoire qu’a connu le continent… à la seule exception de la France. Sur cette période de deux siècles, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie ont ainsi perdu entre 20 et 25 millions de nationaux, chacun au total, tandis que l’Hexagone ne subissait qu’une « modeste » saignée d’environ 4 millions de personnes.

La France a donc longtemps été, démographiquement, l’homme malade de l’Europe et du monde. Elle, qui était trois fois plus peuplée que le futur Royaume-Uni, en 1750, et aussi peuplée que le Japon vers 1800. Une situation qui résultait d’une déchristianisation précoce, ainsi que d’une propagation bien plus importante que partout ailleurs des simplistes idées malthusiennes, qui ne cessent pourtant d’être infirmées génération après génération. Ce qui n’empêche pas pour autant certains responsables politiques français, cherchant à dissimuler leur incompétence, à évoquer parfois l’existence d’un lien entre chômage et natalité plus élevés qu’ailleurs, comme l’avait encore fait François Hollande au cours de son mandat.

Pourtant, dans l’année qui précédait la fin de celui-ci, en 2016, douze des quatorze pays de l’Union européenne à avoir connu une croissance démographique totale – immigration incluse – supérieure à celle de la France, avaient terminé l’année avec, à la fois, une croissance économique supérieure et un taux de chômage inférieur….

Le déclin démographique de l’Hexagone ne fut naturellement pas sans conséquences sur son influence, et contribua même dans une large mesure au déclenchement des deux grandes guerres mondiales. En effet, si les équilibres démographiques étaient restés inchangés, l’Allemagne, moins sûre d’elle, n’aurait probablement jamais été aussi belliqueuse en 1914. Et la France, non effrayée par son écrasante infériorité numérique, n’aurait sans doute jamais cherché à mettre à genoux l’Allemagne après 1918, favorisant ainsi l’émergence du nazisme…et la mise en œuvre de l’Holocauste. Ainsi, si certains pensaient bien faire en faisant moins d’enfants, ils ont en réalité, et involontairement, provoqué la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes.

Déjà lourdement affaiblie par les inepties malthusiennes, la France ne doit pas maintenant laisser endoctriner sa jeunesse par les talibans de l’écologie, héritiers spirituels des prophètes de l’apocalypse et des théoriciens de la surpopulation humaine, auxquels l’Histoire a toujours fini par donner tort, faute d’avoir correctement apprécié le potentiel de la Terre et le génie humain.

En s’affranchissant de ces fanatismes et idées simplistes, elle pourrait alors redynamiser son économie, rattraper progressivement son retard démographique sur ses grands voisins, et contribuer à limiter le déclin de la civilisation européenne au niveau international.

Des leçons à tirer pour les pays francophones du Sud

Par ailleurs, les pays francophones du Sud devraient tirer des leçons des erreurs de la France et du drame actuel que connaît le continent européen, en ne laissant pas le champ libre aux idées extrémistes portées par les lobbys environnementaux, de nature à entraver leur décollage démographique et économique. Et en particulier pour les pays d’Afrique subsaharienne, qui souffrent notamment d’un important retard démographique qu’il convient de rattraper.

En France, les lobbys de l’écologie sont si puissants qu’ils parviennent à bloquer bon nombre de projets industriels et de développement, même dans les domaines les plus inattendus.

À titre d’exemple, la grande multinationale française Bridor, spécialisée dans les produits de boulangerie (viennoiseries, pains et pâtisseries fines), avait dû renoncer en novembre 2022 à la construction d’une grande usine de 500 employés, et décider de délocaliser la production dans d’autres pays européens après avoir été harcelée par des militants écologistes. Pourtant, ce projet respectait déjà pleinement les normes françaises en matière de protection de l’environnement, déjà particulièrement strictes.

Parallèlement, et toujours sous la pression de ces mêmes lobbys, la France a pris un certain nombre de mesures, directes et indirectes, afin d’empêcher presque toute exploitation de ses richesses naturelles. Et ce, comme il fut encore possible de le constater récemment en Guyane, avec l’annulation d’un important projet portant sur la construction de la première mine d’or industrielle du territoire (le projet Montagne d’or), tel qu’il en existe déjà plusieurs dans tous les pays voisins, et même en Europe. Une situation aberrante, de surcroît pour un dossier respectant lui aussi des normes environnementales très strictes, et faisant de la France le seul et unique pays au monde, parmi les pays disposant de richesses naturelles significatives, à s’interdire, dès maintenant, de lancer d’importants projets d’exploitation de ses propres richesses.

Les pays francophones du Sud doivent donc faire preuve de vigilance afin de défendre au mieux leurs intérêts. Occasion de rappeler que la vaste Afrique subsaharienne francophone, et bien que 2,5 plus vaste, continue à avoir une population inférieure à celle de l’ensemble composé par l’Union européenne, le Royaume-Uni et la Suisse (526 millions d’habitants début 2024, contre 369 millions), ou encore à celle de l’Inde, qui concentre une population près de quatre fois supérieure sur une territoire 3,3 fois plus petit…

L’Afrique subsaharienne francophone a donc un important retard démographique à combler, d’autant plus que ce vaste ensemble connaît un dynamisme économique globalement supérieur à sa croissance démographique, ce qui constitue d’ailleurs une particularité en Afrique subsaharienne.

À titre d’exemple, cet ensemble de 22 pays, qui a réalisé en 2023 le niveau de croissance économique le plus élevé d’Afrique subsaharienne pour la dixième année consécutive et la onzième fois en douze ans (selon les dernières données du FMI, qui confirme la tendance pour cette année 2024), a enregistré un taux de croissance annuel de 3,6 % en moyenne sur la période décennale 2014-2023 (et même de 4,0 % hors cas très particulier de la Guinée équatoriale), soit un rythme supérieur à sa progression démographique annuelle de 2,9 % sur la même période.

Dans le même temps, le reste de l’Afrique subsaharienne enregistrait un taux de croissance économique annuel de seulement 1,9 % en moyenne, en deçà de sa croissance démographique (elle-même légèrement inférieure à celle de la partie francophone).  

Ilyes Zouari

Président du CERMF (Centre d’étude et de réflexion sur le Monde francophone)

Asekkak di tafrent/lbuṭ, deg-sen i d-nekker : Issefk ad tbeddel abrid !

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Tebboune
Tebboune

Di tmura n umaḍal, kkrent tegrawliyin, uzzlen idammen, mmuten yemdanen, ssseɣlin igelliden akked irebbiten, akken ad tbedd tugdut, ad ilint tifranin ur deg illi usekkak, akken taggara ad fernen yemdanen, s tlelli-nsen d nniya-nsen, wid ara ibedden deg udabu.

Di tmurt n Lezzayer, ikker ṭṭrad aneggaru n nnig 7 iseggasen mgal tamhersa n Fransa, akken ad ikkes udabu amharsan, ad ikkes usekkak n tefranin-nsen, tifranin « à la Naegelin » (1), anida ččurent yakan tebwaḍin send ad gren medden tiwriqin-nsen.

Maca, mi tefra kan di 1962, innulfa-d wayen ur ggunin Izzayriyen : tafrent n bu yiwen  (candidat unique, parti unique). Mačči d ayen i ssarmen Izzayriyen, taggara « iffeɣ laâtab ɣer ṭṭlam », am akken i yas-inna Dda Bussaâd.

Nnig 60 iseggasen, di 2024, mazal tamurt n Lezzayer di tesraft-nni deg tella, ur d-teffiɣ.

Azal n umdan izwar, ifka azal i tafrent

Di tazwara, di tallit n temhersa, timlilit gar Izzayriyen (isem-nsen di tallit-nni : « les musulmans », « les indigènes », « les Maures », les « Arabes », « les Kabyles », …) akked tugdut n tifranin, ur telli d timlilit ilhan.

Di système amharsan illan, « les musulmans » di tazwara mačči d imdanen, d aklan, nutni llan kan d iɣallen i umahil gar ifassen n ikuluten, d iserdasen di yal ṭṭrad n tsertit-nsen. « les muslumans », llan kan d tidi akked idammen, mačči d iɣarimen/citoyens s izerfan-nsen. Ur tezmir ad tili tafrent deg ufus n win ur k-neḥsib d amdan di tazwara. D awezɣi

Anekcum n tafrent (s yiccer n lkaɣeḍ/bulletin de vote) ikcem di yir tabburt, ɣas tafrent tella yakan di tmurt tamaziɣt, di yal agraw, s tifrat n wawal, ɣas ur illi yiccer n lkaɣeḍ i ggaren di tebwaṭ.

Di système amharsan, di tazwara ikkes-as wazal i tafrent tamaynut n yiccer n lkaɣeḍ di tebwaṭ, acku adabu ur igi azal i yemdanen-nni, armi yuɣal yezdi di tmurt yisem n tafrent akked usekkak, di yal tafrent n Fransa (tin n lqeyyad, inesɣam/conseillers, agraw assemblée algérienne (2eme collège), …), tefra d asekkak amaynut ad d-ilalen, d urar n tḥila ad d-innulfun.

Tiḥila-nni ddant, slemdent imeɣnasen n tmurt, Izzayriyen, armi kecment deg wurar n ikabaren i yennuɣen tamhersa n Fransa (MTLD, UDMA, PCA, UGEMA, …) (2). Iccer n lkaɣeḍ akked tḥila zdin d yiwen.

Deg ubrid n yiwet taddart di tmurt, mlalen sin yemdanen : yiwen d afellaḥ iteddu ɣef uḍar ɣer tferka-s, wayeḍ d lqayed irkeb aserdun anect n ulɣem, irna yelsa sin ibernas akked ugennur. Inna-yas ufellaḥ-nni, s tin n wurfan,

– Welleh ma buṭiɣ fell-ak ! (di tafrent d-iteddun)

Irra-yas ugellid-nni, s wawal azuran,

– Buṭi neɣ qqim, Muḥend iaâdda, iaâdda !

Di tallit n timunent, si 1962

Ar ass-a, mazal ur d-iwwiḍ wass n temlilit gar Izzayriyen akked udabu n tmurt i yebnan ɣef tgejda n tugdut tatrart n tifranin akked tlelli tasertant n yemdanen.

Di yal tagduda, llant tgejda iɣef ibna udabu : tamezwarut, adabu yebna s ufus n uɣref, s tifranin iwatan, akken ad d-bedden yemdanen i fernen wat tmurt s lebɣi-nsen. Tafrent ur teddi akked temsiwt/tribu, akked taddart, neɣ akked twacult, yal yiwen aqerru-s di tcacit-is.

Di tgeldiwin, timura deg mazal ḥekmen igelliden, adabu gan-as aẓar : zun ikka-d sɣur Rebbi, neɣ ikka-d si laâdda n tmurt akked umezruy, neɣ ikka-d si ttuba n ddin, zun agellid d amnukal, ifka aẓar ɣer nnbi (am di tgelda n Merruk, zun agellid ayaâlawi d « lmir n lmumnin ! »). Tikerkas mačči yiwet.

Ayen d-innulfan di tmurt n Lezzayer imgarad acemma akked wayen illan deg umaḍal. Timunent n 1962 tella-d di tallit-nni n « parti unique », d win i yellan d asalu n tsertit n timura n tizzelmeṭ ; d win kan i d abrid mgal « tugdut n tburjwazit » (la démocratie parlementaire) n tmura n utaram.

Akabar n néo-FLN (tamawt : akabar n FLN amezwaru, win igan tagrawla si 1954, immut di tifrat n 1962), iṭṭef taqacuct/tacwawt n tsertit, ikkes akkin akk ixsimen-is : Adabu d netta s ufus n iserdasen i t-id-isnulfan.

Iserdasen-nni d-isnulfan akabar néo-FLN, bedden zun d igelliden imaynuten s yisem n tegrawla, gan-tt d aẓar n tgelda-nsen (gan-as isem « légitimité révolutionnaire »). Taggara, tamurt tesnulfa-yasen-d isem : « les décideurs », imḍebbren n tmurt, d agraw n igelliden n war udem.

Di yiwet tallit izrin, aneɣlaf amezwaru n tmurt, Mouloud Hamrouche, inna-d awal : « nutni », mi yella yessawal ɣef udabu ! (zun adabu mačči d netta, d wiyaḍ !). 

Di 2024, d « nutni » i yeṭṭfen adabu n tmurt, ur telli tafrent, ur llint tgejda n tugdut i yesbedden adabu amagday am di yal tamurt tamagdayt n umaḍal.

D « nutni » i d-ifernen win ara ibedden di tafrent n taselwit, d « nutni » ara yeseddun tafrent ur nelli d tafrent, d « nutni » ara ifernen win ẓran ad iddu deg ubrid-nsen « nutni ». Ifra wawal !

Issefk ad tbeddel abrid

Issefk azal n tafrent ad yili d tagejdit, ad as-ikkes yir iɣemmi n tkerkas, win i teḍla Fransa n temhersa di tazwara, win iwumi yerna ukabar n néo-FLN.

Maca, mačči d abrid-nni ideg teteddu tmurt n Lezzayer ass-a uguren nnernan ugar si mi d-kecmen yedrimen imeqqranen d tawekka (ttnuzun imukan s tcekkarin n imelyunen i temsizzelt n ugraw aɣelnaw, APN), irna-d usemres n tfurmatikt/informatique, zun d sḥur amaynut anida ur izmir ad iẓer yiwen amek isem ad yuɣal deg umkan n wayeḍ (« Nebbuṭi RCD, suffɣen-aɣ-d RND ! », i tẓeggin yemdanen deg ubrid).

Amezrag nniḍen, d tadbelt n ANIE (Autorité nationale ‘’indépendante’’ des élections) i yesbedd udabu s yimeddukal-is, tin i yesseqdac akken ira netta, « ekkes wa, sezri win… », ma d adabu n tidet, « nutni », qqimen-d si deffir, zun d amezrag unnig.

D ayen i yeǧǧan tamurt ass-a teqqim tegguni ar asmi ara beddlent temsal, ar asmi ara yeg wazal ameqqran i yiccer n lkaɣeḍ di tebwaḍ, ar asmi ara yili leḥsab iseggmen, war adebbuz, war tikerkas, war asekkak.

Ma d tura, zun teqqim tmurt di tiddi-nni n « Ulac lbuṭ ulac » !

Zemren ad ssden tibwaḍin ar yimi…

Aumer U Lamara

Timerna / Notes :

1. « Elections à la Naegelin » : le 12 février 1948, Naegelen est nommé gouverneur général de l’Algérie (…) Ignorant tout de l’Algérie, Naegelen se veut d’abord le représentant de la France et le dépositaire de l’autorité de l’Etat. Hostile à toute forme de nationalisme algérien, et notamment aux militants du MTLD de Messali Hadj qu’il confond dans une même opprobre avec les séparatistes alsaciens, il couvre l’administration dans la gigantesque opération de trucage de l’élection de l’Assemblée algérienne qui, en avril 1948, a peuplé de candidats purement administratifs la représentation du deuxième collège. Ces « élections Naegelen » suscitent, tant en métropole qu’à l’étranger, diverses protestations que l’intéressé s’attache à minimiser. (wikipédia).

2. Ẓer adlis n Mohamed Harbi, « Une vie debout », édition la découverte, 2001, édition Casbah, 2001, 400 p. (tikerkas di tifranin n MTLD, n UGEMA, atg.).

Paul Ardenne : « Avançons, main dans la main »

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Paul Ardenne
Paul Ardenne. Crédit photo : ARTE

Écrire sur Paul Ardenne, cette figure emblématique, savant de l’art, n’est pas une chose aisée, tant l’aura de cet universitaire infatigable, éclectique aux multiples facettes, pour ne pas se contenter d’une discipline, ne cesse de rayonner, et son nom revient à chaque fois qu’un questionnement, un doute, surgissent pour troubler la pensée forgée par le moule des sociétés modernes qui ne voient plus dans l’art que son instrumentalisation, passant outre le créateur et la création.

Des spécialistes érudits comme Paul Ardenne sont indispensables lorsqu’ils sont eux-mêmes et non pas pris dans les tourbillons de l’époque qui va trop vite, filant vers le superflu et oubliant l’essentiel. Paul Ardenne a été agriculteur, avant ses études universitaires poussées, il comprend donc la terre et le ciel et il s’abreuve à la bonne source, celle pure de toute beauté.

Paul Ardenne me fait penser à Gaston Bachelard, ce philosophe de génie au parcours atypique, qui s’est interrogé sur le concept d’obstacle épistémologique pour analyser les obstacles à la connaissance scientifique, autant de séductions qui empêchent la progression de la connaissance, pour un rapprochement philosophique, littéraire, de l’imagination, de la création, dans un élan de non dualité vers la complémentarité.


Paul Ardenne est né dans une famille d’agriculteurs charentais, il exerça un temps la profession d’agriculteur. Il étudie les lettres, l’histoire et la philosophie dans les facultés de Poitiers et de Toulouse avant de faire une thèse en histoire de l’art à l’université de Picardie d’Amiens (« La création plastique contemporaine, formes et contraintes », 1960-2000) sous la direction de l’historienne de l’art Laurence Bertrand-Dorléac avec laquelle il continue de travailler.


Agrégé d’Histoire et docteur en Histoire de l’Art, commissaire d’exposition, spécialisé dans l’art contemporain. Il a enseigné l’histoire de l’art contemporain à la Faculté des Arts de l’université d’Amiens. Paul Ardenne se focalise sur l’art contemporain, il est le témoin et analyste de la culture de son époque, il donne des conférences dans tous les domaines de l’art et de l’architecture, ainsi que dans le domaine de la vidéo d’art.

Écrivain, romancier et essayiste, Paul Ardenne collabore depuis longtemps à des revues et magazines. Son écriture ne cesse d’évoluer dans un souci et une volonté sans cesse renouvelés d’appréhender le réel.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes Bertrand Gervais, Paul Ardenne, figure incontournable de l’histoire de l’Art, qui est Paul Ardenne ?

Paul Ardenne : Un individu sur 8,16 milliards, le nombre d’habitants de notre planète à cette heure. Autant dire une figure négligeable et pourquoi le déplorer ? L’identité est une énigme insondable. Je suis né là, en France, sous un nom que je n’ai pas demandé (et que j’ai modifié), à tel moment de l‘espace-temps cosmique (au moment où s’achève la Guerre franco-algérienne, pour fournir un repère). Un si petit moment, sachant que notre univers compte quatorze milliards d’années d’existence selon le modèle cosmologique fourni par la relativité générale.

J’aurais pu naître ailleurs, à un autre moment ou pas du tout. Dans les Aurès ou en Kabylie il y a dix siècles, ou à Luzon ou Punta Arena il y cinq ou trois mille ans. Qui est-on ? « Dieu seul sait », prétend un proverbe universel, étant entendu qu’il n’est même pas sûr que Dieu se soit donné la peine d’exister. L’identité ? Me concernant, c’est l’errance totale. Ce qui a cette conséquence positive, m’interdire tout arrogance, toute posture fondée sur le lieu de naissance, son moment, la race (il n’y a de toute façon qu’un seul ADN humain) et moins encore l’origine sociale.

Je suis un Terrien sur une planète ayant déjà compté avant moi cent vingt milliards d’autres Terriens, sûrement pas une personnalité incarnant avec un orgueilleux quant-à-soi on ne sait quelle suprématie, blanche, bourgeoise, occidentale, intellectuelle, de genre, de clan, de religion ou que sais-je encore. « Moi » ? Une unité parmi une infinité d’autres, et qui ne revendique rien sinon le maximum de santé, de bonheur et de paix pour tous comme pour moi, sans violence ni prédation si possible (ne rêvons pas trop, cependant : l’inégalité et l’injustice, qui perdurent, sont de puissants facteurs de violence).

Le Matin d’Algérie : Je n’ai pas pu m’empêcher d’évoquer le philosophe Gaston Bachelard en pensant à vous, vous avez tous les deux un parcours atypique, mais soucieux d’être témoins actifs engagés de leur époque, mais lui pense que la vérité scientifique n’est pas le fait de l’expérience, c’est l’expérience qui doit être corrigée par l’abstraction des concepts, n’y a-t-il pas une contradiction avec le travail de l’historien ?

Paul Ardenne : On peut adhérer à ce point de vue, au regard de cette donnée notoire : le monde, le réel ne sont pas ce que veut l’humain, ils ne sont pas d’abord ce qu’encodent notre savoir et notre intelligence mais un devenir matériel qui a sa propre substance, sa mécanique intrinsèque carburant au prorata de lois avec lesquelles l’humain, tard venu dans l’histoire des faits cosmiques, n’a rien à voir.

L’humanité est une conséquence. Ce qu’elle nomme « vérité scientifique » est une somme d’acquis fondés sur l’observation, la recherche et la taxinomie, ce classement des choses sues par entrées spécifiques. C’est là, qu’on le veuille ou non, le résultat d’une « expérience » du monde (experire, « faire l’essai de », nous dit l’origine latine de ce terme), que cette expérience soit volontariste (on cherche), aventureuse (on prospecte dans l’espace-temps) ou hasardeuse (la sérendipité, qui fait que l’on découvre sans s’y attendre).

Vivre c’est expérimenter le réel de toutes les manières possibles, même à ne faire que respirer – respirer aujourd’hui, de la sorte, c’est endurer l’anthropocène et la qualité dégradée de l’air résultant des pollutions d’origine humaine.

L’historien est quant à lui, dans cette perspective, celui qui se repose de l’expérience : les faits ont eu lieu, il est « après ». Ces faits, propose-t-il, recensons-les et mettons-les en ordre en essayant de voir du mieux possible ce qu’ils nous enseignent, ce qu’ils nous disent de nous, ce à quoi ils nous invitent, pour le présent et le futur.

Le Matin d’Algérie : Vous avez enseigné l’histoire de l’art, vous avez beaucoup publié, d’où vient cette passion pour l’art ?

Paul Ardenne : D’une déception absolue. Celle de l’impossible autonomie de l’humain. J’ai grandi, vous l’avez rappelé, dans un milieu paysan, au milieu des animaux, des végétaux, de la terre. Le premier constat que fait l’enfant, dans un tel milieu, c’est celui de sa faiblesse, de son incapacité à ne pas dépendre de tout. De son environnement naturel, de son environnement familial, de tous les dispositifs qui « font » un homme, de l’apprentissage d’une langue complexe à celle des usages sociaux, sur le mode d’une domestication interminable, d’une « orthopédie », disait Miguel de Unamuno. Regardez maintenant les animaux, les végétaux – et constatez leur autonomie. Eux vivent de ce que commande leur survie biologique. Pour le reste, nul besoin de lois, d’écoles, d’académies, de règlements. Pas besoin de représentations – la pie qui marche là dans mon jardin n’a pas écrit ni lu À la recherche du temps perdu. S’en porte-t-elle plus mal ?

J’en viens à l’art et avant lui, en amont, à l’artiste, au créateur culturel au sens large du terme – l’écrivain, le plasticien, le musicien, le dramaturge… indifféremment. Des créateurs de représentations. Ces individus ne peuvent supporter de vivre le monde tel qu’il est et survivent uniquement de le reformuler, d’en modifier la substance par le biais de leurs œuvres, en y ajoutant quelque chose.

Le signe de l’inadaptation majeure. L’art m’intéresse pour cette raison d’abord, comme aveu de l’impossibilité de vivre le réel. Comme faiblesse. Comme pauvreté. Comme stratégie de survie et fabrique de la possibilité de vivre. L’artiste est par excellence l’inadapté, pas dans un sens romantique (l’incompris, le voyant, etc.) mais bel et bien d’abord celui qui doit créer ses représentations pour pouvoir vivre. Cette inadaptation a cette qualité, vous le savez bien, vous qui êtes poète : elle génère le métamonde de l’art, des productions a priori sans productivité mais qui ont ce pouvoir inespéré de nous soulever, de nous valoir un possible accès au sublime. L’art est une formule de transit entre la faillibilité humaine et le pouvoir de générer l’absolu esthétique. La pie de mon jardin n’aura jamais pleuré à l’écoute de la mort d’Isolde mise en musique par Richard Wagner ? Moi si, et je ne m’en plains pas, au bout du compte. Nos mondes cohabitent sans se concilier, avec leurs tactiques de vie respectives.

Le Matin d’Algérie : Le monde va à toute vitesse, l’intelligence artificielle fait peur lorsqu’elle crée des œuvres d’art, elle se nourrit pourtant de l’intelligence humaine, est-ce seulement la peur de nous-mêmes ?

Paul Ardenne : L’IA est un outil, en tout et pour tout. Un outil de plus dans la longue liste des outils dont l’humanité s’est dotée depuis Néandertal et sans doute avant celui-ci déjà. Vitruve le maçon-architecte, en son temps, dessine le plan de ses bâtiments à la main, sur la pierre, quand l’architecte d’aujourd’hui utilise pour ce faire un logiciel génératif appliqué à la conception architecturale : simple logique du progrès technique, dont la finalité générique est d’améliorer la faisabilité, tous domaines confondus. Le « GAN Art », l’art généré par l’IA, qui a déjà une bonne dizaine d’années d’existence, est un outil au service des artistes… ou pas, s’agissant de ceux qui préfèrent refuser cet outil. L’important, en l’occurrence, est moins l’outil que les mobiles qui font qu’on l’utilise ou le résultat que l’on vise en y recourant.

Que les IA fabriquent des œuvres d’art de manière de plus en plus autonome, pourquoi pas ? Aucune raison de s’en inquiéter. Cela n’empêchera en aucune manière l’amoureux du fusain ou le musicien de dessiner ou de composer à l’ancienne. Quant à l’amateur d’art, il fera son choix dans une offre élargie. Il ne faut pas craindre cette concurrence, qui d’ailleurs n’en est pas une. Une démultiplication de l’offre et des opportunités créatives, plutôt.

Le Matin d’Algérie : L’Art évolue, l’art urbain, l’art contextuel, ou sommes-nous encore à la définition des concepts ?

Paul Ardenne : Nous avons élargi la gamme des concepts d’« art » et il faut espérer que cela ne cessera pas – parce que c’est là, somme toute, un signe de vitalité symbolique. La modernité a intronisé le principe de la rupture, le culte du nouveau, l’amour de la variation. S’en déduit une culture de l’instabilité des signes, avec toujours plus de conflits, de différences, de porosité, jusqu’à cette « culture de la prospérité virale » sur laquelle j’écrivais il y a trente ans, dans les années 1990, au moment de son surgissement, à l’heure de l’affirmation « postmoderne » de notre civilisation – le fait qu’en tendance, l’on verse aux combinatoires culturelles, au mix, aux métissages esthétiques parfois les plus inattendus… Ce qui n’empêche pas les cultures plus conventionnelles de perdurer en parallèle, ce qui est une donnée au demeurant normale : chacun sa chapelle, ses chapelles, selon l’humeur et le contexte.

Si nous avons atteint ce jour, à force d’émancipation, l’âge démocratique de l’art, alors il est normal que l’art prenne du point de vue pratique comme esthétique une multitude de formes, de voies, jusqu’à brouiller la définition même de ce qu’est l’« art ». L’art urbain ou encore l’art dit « en contexte réel » (celui qui se fait en corrélation avec des réalités précises, pour les mettre en perspective) ne sont à cette entrée qu’une partie de la production artistique.

L’expansion et la dissémination de la création artistique (toujours plus d’œuvres, en tous genres) sont à la fois un signe d’accomplissement (on donne au monde sa foultitude de représentations) et de désarroi (on ne sait plus au juste quelle représentation du monde doit prévaloir). L’espoir conjugué au désespoir : l’art me dit qui je suis mais tout compte fait, le dit-il vraiment ?

Le Matin d’Algérie : La connaissance de l’histoire de l’Art et l’art en particulier peuvent-ils aider à l’émergence d’une nouvelle conscience ?

Paul Ardenne : C’est indéniable. L’homme est un être de représentations, un Narcisse singulier qui se regarde et tout en se regardant, qui choisit la manière qui lui semble la meilleure de s’esthétiser. L’art est un dispositif spéculaire, son effet est l’effet-miroir : je me posture dans l’œuvre d’art, avec elle, je me jauge par rapport à elle, au musée, au concert, dans mon salon lorsque je lis Le Bruit et la Fureur de Faulkner. Cette œuvre-là parte-t-elle de moi, m’identifie-t-elle, fabrique-t-elle en moi de l’émotion, donc de la vie mise en mouvement ? Plutôt que d’émergence d’une nouvelle conscience, je parlerais plus volontiers d’états de conscience. Le contact avec l’œuvre d’art, s’il agit, génère une friction vibrante, qui émoustille, qui rompt le barrage de la stabilité mentale – un temps ou plus longtemps, selon l’œuvre, selon l’effet qu’elle produit sur nous, passager ici, durable là. L’ami(e) de la vie comme mouvement adhère.

Le Matin d’Algérie : On ne peut parler d’art sans évoquer la liberté, le monde se radicalise, se refroidit, la France des Lumières a failli tomber dans le gouffre de l’extrême-droite, comment sommes-nous arrivés là ?

Paul Ardenne : De multiples hypothèses, sur ce point, sont recevables : le trop de mouvement et trop vite, la perte des références symboliques, la peur de l’autre (l’immigré, africain notamment), la défiance religieuse (à l’égard de l’islam, en France notamment), la réalité belliqueuse actuelle (Ukraine, 7 Octobre-Gaza, violences intercommunautaires ou religieuses d’Afrique sahélienne, équatoriale et de l’est…).

La forte poussée du conservatisme enregistrée en Europe ces dernières années (mais aussi en Argentine comme aux États-Unis avec les partisans de Donald Trump) résulte à cet égard d’un sentiment très fort de perte d’identité, et de repères. Au mouvement démocratique qui prône l’ouverture s’oppose un mouvement réactionnaire qui aspire à un retour en arrière, à la ressaisie de « valeurs » que ce populisme va considérant comme perdues ou en danger de disparition telles que l’autorité, la morale, le mérite ou encore le contrôle étatique des corps. L’historien, sur ce point, nous rappellerait qu’il n’y a rien de nouveau à ces fièvres régressives et que l’histoire en est pleine, à commencer par l’histoire de France (la révolution puis la contre-révolution, la république bourgeoise contre la Commune, Pétain et Vichy contre le Front populaire, etc.). Ce qu’il convient d’entériner, pour la circonstance, c’est le caractère labile du « politique », l’impossible accès à la stabilité. C’est toute l’histoire de l’être humain, au fond, celle du conflit perpétuel – avec lui-même, avec autrui.

Le Matin d’Algérie : La pensée libre est sans cesse menacée et, avec elle, l’expression artistique, la loi des marchés semble s’imposer, la connaissance de l’histoire peut-elle nous éclairer afin de sortir de la nuit ?

Paul Ardenne : Je crains que non. L’histoire, qui indexe la réalité du monde passé, témoigne pour l’heure d’une réalité décidément problématique, plus tendue en tout cas que portée à la concorde interhumaine. Cette histoire rend compte de distorsions continuées que nous n’avons pas jusqu’à présent su surmonter, rien n’indiquant au surplus que l’on puisse les surmonter sous peu. Je songe notamment à l’inégalité matérielle globale, au contrôle économique aux mains de quelques-uns (les « marchés » dont vous parlez à juste titre) et à l’hypocrisie des États dominants en matière de lutte environnementale.

Sans oublier la permanence de ces pratiques de pouvoir ambigües utilisant la culture comme vecteur : l’entertainment, la propagande de type Soft Power, sur fond d’affermissement du « culturel » (le spectacle) contre la « culture » (la réflexion). Le signe, pour le moins, que les âmes de bonne volonté ont encore du pain sur la planche si l’enjeu est de rendre notre monde vertueux. L’éthique, aujourd’hui, est une grande souffrante, elle se voit maximalement mise à mal.

Le Matin d’Algérie : Quelles sont vos influences dans le domaine de l’art ?

Paul Ardenne : Je parlerai à titre de romancier, si vous le voulez bien – à titre de « créateur », donc. Longtemps, je me suis réglé sur la littérature « de fond », Dostoïevski, Proust, Beckett, Canetti…, jusqu’à ce que je renonce à écrire de la fiction, pendant une longue période. Au juste, je n’avais rien à dire, je voulais exister en tant qu’auteur et rien de plus. Un comportement narcissique, pitoyable. Marx a raison quand il prétend, dans L’Idéologie allemande, que les artistes sont avant tout des produits de leur époque, des répétiteurs de la grande Parole collective, celle aujourd’hui que fabriquent les médias de masse et que relaient pour l’essentiel servilement les réseaux sociaux.

Puis j’ai changé mon fusil d’épaule, pour des raisons qui restent obscures pour moi. Je me suis remis à « fictionner » mais selon un principe simple : ne jamais écrire pour produire (deux ans peuvent passer sans que j’écrive une seule ligne de fiction) et n’écrire qu’à partir d’impulsions incompréhensibles.

Une phrase ou une simple formule énigmatique que je trouve dans ma tête le matin, au réveil, au tomber d’un rêve, en l’occurrence. Comment je suis oiseau. Roger-Pris-dans-la-Terre. La Face radieuse de Marie saintes. L’Ami du bien. Juste ces phrases-là. Puis je développe, ou pas. Je n’ai rien de très intéressant à raconter, au fond. Écrire est pour moi, à la fois, un passe-temps et une thérapie introspective.

Le Matin d’Algérie : Albert Einstein disait « C’est l’art suprême de l’enseignant d’éveiller la joie dans l’expression créative et la connaissance », qu’en pense l’enseignant ?

Paul Ardenne : Qu’Albert Einstein a raison, même si le but n’est pas toujours atteint ! Entre les multiples phalanges des humains, les enseignants sont pour moi les êtres les plus précieux et nécessaires qui soient – à condition qu’ils ne fassent pas idéologues ou démagogues, ce qui advient fréquemment (l’enseignant est aussi un individu, avec son histoire, ses convictions propres).

L’éducation, si elle sait être sage, informée, rationnelle et respectueuse, est une des voies du salut social, et les enseignants, les héros de la société ouverte et mature, contre ses ennemis. Je révère ceux qui aident, qui servent, qui ont pris l’option du Care avec la claire conscience que répliquer à la fragilité pour en amoindrir le domaine est le plus grand engagement humain possible. À cet égard, j’ai raté ma vie. C’est aide-soignant que j’aurais dû être, pour servir.

Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours et à venir ?

Paul Ardenne : Je publie cet automne Redux, le récit administratif de la vie d’une communauté d’écologistes radicaux, installés dans l’ouest français durant les années 2010, dont le désir a été de créer un nouveau mode de vie fondé, si l’on résume, sur l’anthropophobie, la haine de l’humain. La quête de ces « Redux », ceux littéralement qui « reviennent » (à l’essentiel ?) : être humain en cessant d’être des humains. Et j’ouvrirai en février prochain, à Marseille (Friche de la Belle de Mai), l’exposition collective « Âmes vertes. Quand l’art affronte l’anthropocène », consacrée aux nouvelles configurations de l’art dit « écologique ». Une création essentielle, en accord avec le principal combat à mener dare-dare et sans fléchir, le combat contre le réchauffement climatique pourvoyeur des désastres actuels que l’on sait, de la hausse folle des températures aux migrations de la misère en passant par les mégafeux et les variations accélérées du niveau des mers, aux effets côtiers destructeurs.

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

Paul Ardenne : Oui, tous mes remerciements d’abord pour cet entretien, et pour le travail que vous a coûté sa préparation. Et puis, un mot pour mes amis Algériens, arabes comme kabyles. Peuples de France et d’Algérie, essayons de trouver enfin la voie de l’apaisement. Plus de soixante ans ont passé depuis les Accords d’Évian, retrouvons la voie de l’amitié, de la coopération, des échanges. N’oublions pas la violence des combats et l’injustice coloniale, jamais. Respectons nos morts réciproques s’ils n’ont pas été des monstres et des tortionnaires. Et avançons, main dans la main, en solidarité.

Entretien réalisé par Brahim Saci.

Etats-Unis : il faut que tout change pour que rien ne change

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Joe Biden
Joe Biden

Joe Biden a finalement décidé de ne pas se représenter. Il va être remplacé par Kamala Harris, la vice-présidente. Il convient donc de commenter ce passage de relais entre Biden qui voulait absolument se représenter et la vice-présidente poussée par les donateurs et dirigeants du parti démocrate.

La première chose qu’il convient de souligner est que si les médias ont tendance à personnaliser les processus électoraux cette approche est en grande partie trompeuse. Les mêmes forces qui pesaient sur Biden vont continuer à peser sur Harris. Elle ne pourra pas se libérer de la puissance conjointe du lobby pro-Israël et du lobby des fabricants d’armes. Qu’elle sourie plus que Biden ou qu’elle soit en possession de toutes ses facultés intellectuelles est certes un facteur mais il n’est pas suffisant pour anticiper de grands changements si elle est élue en novembre.

Harris a été propulsée sur le devant de la scène de façon très rapide, ce qui suggère que la préparation du limogeage de Biden a été minutieuse. En 2016 l’appareil du parti démocrate avait enfreint ses propres règles pour bloquer Sanders pourtant en meilleure posture pour battre Trump. Une responsable du parti, Debbie Wasserman Schultz, avait même été contrainte de démissionner.

En 2020 une opération des services secrets disant que la Russie soutenait Sanders et une action de la direction du parti menée par Obama avait une nouvelle fois fait chuter Sanders et offert la victoire sur un plateau à Biden.

Au mois de juin 2024 Biden vilipendait « les élites du parti démocrate » qui voulaient le pousser au retrait, ces mêmes élites qui lui avaient assuré la victoire quatre ans plus tôt, comme l’a rappelé sèchement le député Adam Smith.

Ce mot « élites » est trompeur car il masque une réalité autrement plus prosaïque : les donateurs affolés par la sénilité visible de Biden, surtout lors de son débat catastrophique avec Trump, avaient cessé de verser leurs fonds au parti démocrate.

Le parti qui se présente comme le parti des travailleurs et de la démocratie est totalement dépendant de ses riches donateurs qui, de fait, font la loi. Biden qui pendant plus de cinquante avait rendu de bons et loyaux services tant aux militaristes qu’au lobby pro-Israël dut être poussé pour qu’il laisse la place à une personne plus présentable. Bien évidemment, un concert de louanges a accompagné le coup de poignard dans le dos de celui qui voulait rester à tout prix.

Les médias qui pendant quatre ans avaient coopéré avec l’administration Biden pour cacher ou tenter de cacher le terrible déficit mental du président se sont mis à le mettre en avant pour le pousser à la démission. Cela illustre un fonctionnement des médias dominants qu’en anglais on appelle « corporate media » (médias capitalistes).

Il ne s’agit pas d’informer mais d’assurer la propagande de la fraction dominante des classes dominantes. Le Biden qui fait tout pour que la guerre par procuration continue en Ukraine et qui donne carte blanche à l’Israël d’extrême droite génocidaire plaisait aux classes dominantes.

Le Biden qui risque de perdre face à Trump, un démagogue autoritaire également inscrit dans les classes dominantes mais imprévisible et trop vulgaire pour donner une bonne image des Etats-Unis, ce Biden-là avait perdu toute utilité.

Les histoires sur la sénilité de Biden se multiplient mais le décalage entre le discours sur son impossibilité à être candidat et sur ses capacités à diriger actuellement sont rares. Biden est en déclin mental de puis plusieurs années ce qui pose le problème de savoir qui dirige effectivement les Etats-Unis. Derrière la barrière des mensonges et des omissions une grande vérité, connue des chercheurs, est lisible : le complexe militaro-industriel, le Big Business et le lobby pro-Israël ont collectivement plus de pouvoir que le président ou la présidente. La démission forcée de Biden et son incapacité patente à diriger sont parlantes sur ce point.

Les médias dominants et les donateurs se sont mis en ordre de marche pour soutenir Harris qui est et sera elle-même prisonnière volontaire des mêmes forces. A peine annoncée, sa candidature a recueilli 250 millions de dollars. En 2017 elle avait fait un discours devant le lobby pro-Israël AIPAC et son argumentaire ne différait en rien de celui de Biden. Elle avait même proposé une condamnation d’Obama pour s’être abstenu lors d’un vote à l’ONU fin 2016. Celles et ceux qui pensent que Harris pourrait faire évoluer Netanyahou sont fort mal informés. Elle a toujours été associée à Biden dans ses diverses décisions et tergiversations.

Les démocrates insistent beaucoup sur les politiques identitaires et le fait que Harris soit une femme, noire mais aussi asiatique étant donnée l’origine de ses parents est présenté comme un facteur politique d’importance. S’il est effectivement positif que des femmes et des personnes d’origines ethniques différentes atteignent de hauts niveaux de responsabilité, cela n’a pas nécessairement un aspect positif progressiste, comme le passage de Margaret Thatcher au pouvoir le démontre.

Dans le contexte politique américain, le meilleur argument de Harris est qu’elle n’est pas Trump, ce qui motive le ralliement de nombreuses personnes de gauche à sa candidature. La sénilité de Biden était le meilleur argument de Trump, argument aujourd’hui caduc. Sur Israël, Trump promet de tout donner à Netanyahou et donc n’est en rien différent de Biden, sauf sur le plan du discours ouvertement raciste et génocidaire chez Trump. Biden quant à lui cherche à faire croire que le sort des Palestiniens lui importe alors même qu’il expédie des armes permettant le génocide.

Sur des phénomènes de société, comme l’avortement, Harris se distingue clairement de Trump et est plus crédible même que Biden. Ceci sera un facteur dans l’élection de novembre.

Tout porte à croire cependant que Harris s’inscrit dans la longue liste des dirigeants néolibéraux qui empruntent un discours progressiste sur les phénomènes de société mais continuent à abandonner les classes populaires et l’intérêt général. Une tendance qui, aux Etats-Unis, a commencé avec Clinton et qui pouvait masquer un racisme systémique notable. Obama avait aussi soulevé un immense espoir qui, hormis quelques avancées importantes, notamment sur l’Iran et Cuba, avait fini dans la déception.

La sénilité de Biden cachée par les médias tout comme le choix des puissances d’argent de le congédier et d’imposer sa remplaçante illustrent un phénomène bien connu sur le fonctionnement des Etats-Unis, comme d’autres pays dits démocratiques, : la démocratie est une valeur invoquée comme un mantra mais fort peu pratiquée dans la réalité.

Une majorité d’Américains voudrait une assurance maladie universelle et des approches diplomatiques dans les guerres actuelles et notamment un arrêt des envois d’armes à Israël. Ni les démocrates ni les républicains ne sont prêts à respecter les souhaits de leurs concitoyens et concitoyennes. Voilà pourquoi une partie des intellectuels de gauche parle d’un « uniparti » ou d’un « parti de la guerre » pour évoquer les accords fondamentaux entre les deux partis dominants américains.

Les partis dits antisystème, à la marge, n’arrivent pas à démanteler la barrière du faux bipartisme et les mouvements sociaux ne sont pas organisés pour accéder au pouvoir. Ni Cornell West ni Jill Stein, candidats de gauche, ne peuvent espérer gagner l’élection présidentielle.

La célèbre phrase de Lampedusa dans le Guépard se vérifie constamment à travers les élections américaines : « Il faut que tout change pour que rien ne change ». Changer les visages et les identités pour préserver intacts les systèmes de domination tant internes que géopolitiques. Kamala Harris est le visage plus jeune et avenant de la continuité néolibérale et impérialiste.

Pierre Guerlain, Professeur de civilisation américaine ; université Paris X-Nanterre

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

Site : http://www.recherches-internationales.fr/ 

Gel de l’authentification des diplômes de médecine : l’ultime trouvaille ! 

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Médecins

L’exode massif des médecins algériens vers l’étranger suscite toujours une vive polémique et les réponses préconisées par les autorités pour endiguer le phénomène sont ineffiscientes.

Quelle misère ! C’est la dernière trouvaille des autorités pour empêcher les médecins algériens de quitter le pays. Dernièrement et afin de stopper la migration des compétences médicales, spécifiquement les nouveaux diplômés des facultés de médecine, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a décidé de geler de « façon temporaire » la certification des attestations de capacité médicale (diplômes) des médecins jusqu’à nouvel ordre. 

Dans une réponse écrite datée du 22 juillet 2024, à une interpellation écrite du député Louardi Bradji qui s’inquiétait de la persistance de l’exode massif des compétences médicales à l’étranger, le ministre Kamel Baddari a expliqué que son département a procédé au gel des authentifications des diplômes en médecine comme mesure temporaire. pour endiguer le phénomène.

L’opération reprendra après la proposition de solutions à même de permettre de faire face à ce phénomène et de le limiter, a ajouté le ministre à la question du parlementaire.

« Dans le cadre de l’étude des moyens de freiner le phénomène de migration des compétences nationales et  des diplômés des sciences médicales à l’étranger, le processus d’authentification directe des certificats (diplômes) en sciences médicales a été temporairement suspendu et sera repris après avoir proposé des solutions », est-il mentionné dans la missive paraphée par le ministre de tutelle.

Pour autant, la mesure n’a pas eu l’effet escompté puisque le phénomène se poursuit, de l’aveu même du ministre qui reconnaît que le gel de l’authentification ne permet pas pour l’instant de mettre fin au phénomène.

« Malgré le gel des opérations d’authentification des diplômes en médecine au niveau de nos services, cela n’a pas mis fin à la fuite des compétences en médecine vers l’étranger (généralistes et spécialistes). Les établissements étrangers déposent des demandes d’authentification des diplômes via les représentations diplomatiques ou consulaires algériennes à l’étranger ou bien via celles étrangères en Algérie. »

15 000 médecins algériens en France

Les statistiques officielles en France indiquent que le nombre de médecins algériens travaillant dans les hôpitaux français a atteint 15 000 médecins de diverses spécialités. Des sources médiatiques ajoutent qu’un certain nombre de médecins algériens ont réussi l’examen d’équivalence de certificat en France, qui leur permet de travailler dans les hôpitaux français et européens.

Dans une récente declaration au journal Al Qods Al Arabi, paraissant à Londres, Lyes Merabet, président du Syndicat des praticiens de la santé publique, a douté de l’efficacité d’une telle mesure, estimant que « la position du ministère de l’Enseignement supérieur confirme deux choses que nous avions soulignées il y a deux ans. La première est qu’il n’existe aucune base légale pour la décision d’empêcher l’authentification des diplômes de docteur. Au contraire, elle prive les citoyens de leur droit de bénéficier et d’utiliser leurs diplômes universitaires. Le deuxième problème est l’aveu du ministère selon lequel cette mesure n’a pas apporté de solution au problème car la migration des médecins se poursuit. »

Dans un entretien accordé, il y a deux ans, au site TSA, Lyes Merabet liste les raisons de l’exode massif des talents médicaux à l’étranger.

« Il y a plein de situations qui font que nos jeunes ou moins jeunes médecins pensent à quitter le secteur public vers le privé ou s’installer à l’étranger où les conditions de travail sont meilleures et où la post-graduation offre de meilleures opportunités et où la qualité de l’enseignement et de la recherche est meilleure », a expliqué le président du Syndicat national des praticiens de santé publique.

Et de poursuivre:  « Il y a (aussi) des considérations d’ordre général. C’est le cas de beaucoup de jeunes qui pensent à quitter le pays pour s’installer ailleurs en considérant qu’il y a beaucoup plus d’opportunités en termes de niveau de vie, de conditions de travail, de progression de carrière ». « C’est un potentiel humain aux compétences confirmées que nous n’avons pas pu retenir devant la non-concrétisation de beaucoup de promesses faites par les pouvoirs publics depuis des années et relayées notamment par les syndicats que nous sommes. Des promesses qui devraient permettre de mettre en place des mesures d’intéressement et des solutions concrètes sur le terrain pour améliorer les conditions socioéconomiques de ces professionnels », a regretté le syndicaliste qui s’est dit inquiet de la gravité du problème. 

Dans le même ordre d’idées, le chef du SNPSP ne manquera pas de déplorer ce qu’il considère comme un paradoxe dommageable à l’Algérie.

« De nombreux pays, (notamment la France), qui ont besoin de ces compétences médicales, n’ont pas lésiné sur les moyens au niveau réglementaire, financier, et de l’intéressement. Des mesures ont été mises en place pour attirer ces compétences afin de répondre aux besoins de la population française », a-t-il constaté avec amertume. 

Le  président du Syndicat des professeurs et chercheurs hospitalo-universitaire, le professeur Rachid Belhadj, va dans le même sense. 

Dans une declaration à la radio nationale chaîne 3, le syndicaliste a indiqué que le faible salaire dont bénéficient les professionnels de santé les pousse à quitter le pays ou à rejoindre le secteur privé, citant notamment les maîtres assistants et le corps des professeurs. Il a rappelé que des concours sont organisés chaque année en France pour attirer les meilleurs parmi les hospitalo-universitaires algériens.

Pas seulement, le manque de moyens dans le secteur hospitalier et l’absence de considération pour le corps médical, comme d’ailleurs pour tous les autres démembrements de la société, font que les Algériens n’ont plus qu’un projet : quitter le pays et rejoindre des cieux plus cléments.

Le Pr Belhadj a plaidé aussi pour la révision des politiques de formation des membres du corps médical en appelant à améliorer les conditions de travail et les conditions de formation. Il a appelé dans ce cadre à appliquer de « réelles réformes » afin de garder ces professionnels de la santé en Algérie et pour adapter le système de santé national à la notion de sécurité sanitaire.

Évoquant le statut particulier dont la révision est attendue depuis 2008, il a affirmé qu’il est en voie de finalisation et sera promulgué en 2024. Il a indiqué que la révision de ce statut particulier permet de valoriser les ressources humaines.

Concernant les nouveautés, il a indiqué que beaucoup d’amendements ont été apportés à certains chapitres pour améliorer leurs conditions socioprofessionnelles aux médecins, maîtres assistants, maîtres de conférences ou professeurs. « Le 2e volet concerne le régime indemnitaire où nous avons apporté de nouvelles indemnités afin de revaloriser les salaires des hospitalo-universitaires », a-t-il expliqué.

Tres attendu, par les différents personnels du secteur de la santé, notamment le régime indemnitaire dont on annonce qu’il contient des revalorisations salariales conséquentes et des avantages sur le plan financier, le texte avait été renvoyé à l’étude à plusieurs reprises avant d’être adopté au conseil des ministres mais tarde à être mis en oeuvre. 

En attendant des contingents entiers de médecins généralistes et spécialistes formés en Algérie quittent le pays pour s’installer à l’étranger. En vrai, la migration touche toutes les couches de la société algérienne, à bout devant l’incurie, l’incompétence et l’arbitraire qui rongent le pays. En l’espèce, le manque de perspectives prometteuses est sans doute l’une des raisons les plus importantes de ces départs.

Samia Naït Iqbal

Trois terroristes abattus par l’ANP à El Attaf

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Armes terroristes
Des armes des terroristes

Un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) a abattu, samedi, trois terroristes dans la localité de Tachta Zougagha, daïra d’El Attaf (Aïn Defla), indique dimanche un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). 

«Dans le cadre de la lutte antiterroriste et lors d’une opération de fouille et de ratissage au niveau de la localité de Tachta Zougagha, daïra d’El Attaf, Secteur Militaire de Aïn Defla en 1e Région militaire, un détachement de l’Armée nationale populaire a abattu, samedi 27 juillet 2024, trois dangereux terroristes, en l’occurrence le terroriste Debar Boumediene, le terroriste Hamneche Ibrahim et le terroriste Alali Mohamed», précise le communiqué.

Cette opération a permis la récupération de «deux pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov, 05 chargeurs, une quantité de munitions et divers objets».

Cette opération «confirme, une fois encore, la vigilance et la détermination des unités de l’Armée nationale populaire à traquer ces criminels à travers l’ensemble du territoire national, jusqu’à leur éradication totale», souligne le communiqué du MDN.

APS

Présidentielle en Tunisie : les cinq ans au pouvoir de Kaïs Saïed laissent un bilan sombre

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Kais Saied
Kais Saied

En Tunisie, l’ONG anti-corruption I Watch a présenté un rapport faisant le bilan des cinq ans de pouvoir de Kaïs Saïed, à l’occasion des trois ans de son coup de force institutionnel. 

Le président brigue un nouveau mandat pour l’élection présidentielle qui doit se tenir le 6 octobre, dans un contexte où la majorité des opposants politiques sont en prison et les libertés de plus en plus restreintes.

Selon l’ONG qui a effectué son troisième baromètre politique depuis l’élection de Kaïs Saïed en 2019, seules 9 des 72 promesses électorales du président ont été tenues.

C’est via une vidéo que l’ONG I watch a présenté son rapport sur le bilan économique, politique et législatif de Kaïs Saïed ces dernières années. N’ayant pas de communication avec la Présidence ni avec les ministères de la Tunisie, l’ONG s’est basée sur les discours du président, les données accessibles et les lois publiées au journal officiel pour faire son évaluation. Souhail Ferchichi est membre du comité exécutif d’I-Watch

« C’est un baromètre qui vise à évaluer les promesses électorales et même les promesses tenues par les décideurs. Ça a été lancé en 2014 en tant qu’initiative de I-Watch pour assurer une atmosphère de redevabilité. Pour Kaïs Saïed, c’est la troisième version ».

Un bilan loin des résultats affichés

Et le bilan est mauvais selon Souhail Ferchichi. La situation économique du pays reste précaire avec un taux d’inflation à 8%, le taux de chômage stagne à 16% et la dette extérieure a augmenté. Des problèmes qui ne sont pas mis en avant lors de cette période électorale.

« Plusieurs initiatives ou déclarations tenues par Kaïs Saïed durant cette période, c’est plutôt une campagne électorale et non pas un discours pour le peuple tunisien. Donc, il vise la population, il lance sa campagne électorale à travers les ressources de l’État »., affirme Souhail Ferchich.

Dans son discours à l’occasion du 25 juillet, date anniversaire des trois ans de son coup de force, Kaïs Saïed avait par exemple déclaré que le taux d’inflation avait été maîtrisé tout en ajoutant que des défis restent à surmonter.

La prochaine élection présidentielle est prévue le 6 octobre 2024 en Tunisie. Il s’agit de la première élection de ce type depuis la promulgation de la Constitution de 2022. Kaïs Saïed a d’ores et déjà annoncé qu’il était candidat.

JO 2024 : Kaylia Nemour est en finale des barres asymétriques

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Kaylia Nemour
Kaylia Nemour en finale

La gymnaste algérienne Kaylia Nemour s’est brillamment qualifiée pour la finale des barres asymétriques des Jeux olympiques Paris 2024, ce dimanche, à l’Arena de Bercy.

Considérée comme l’un des grands espoirs de médailles dans cette 33e édition des JO, Nemour a confirmé son statut, ainsi que les pronostics, en réalisant une note maximale de 15.600, avec un degré de difficulté de 7.100. La pépite algérienne passe tout près d’égaler sa meilleure performance personnelle, dans cette spécialité, réalisée le 30 juin dernier au championnat international de gymnastique «Romgym Trophy 2024», à Bucarest (Roumanie).

À noter également que Nemour sera engagée aussi les qualifications des trois autres agrès réservés à la gente féminine, à savoir, le sol, la poutre et le saut de cheval.

La performance remarquable de Nemour n’est pas la seule bonne nouvelle du jour. En effet, le rameur Sid Ali Boudina a réussi, lui aussi, à se qualifier pour les quarts de finale de l’épreuve individuelle d’aviron (Skiff Poids Lourd) après avoir rempoter la 3e série des repêchages.

L’importation de matériels agricoles de moins de 7 ans autorisée

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Tracteur

Les équipements ou matériels agricoles de moins de sept ans sont désormais éligible à l’autorisation de dédouanement, et ce, en vertu d’un décret exécutif publié au Journal officiel (JO) n°50.

Il s’agit du décret exécutif n°24-241 signé le 22 juillet courant par le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, fixant les modalités de dédouanement, pour la mise à la consommation, des chaînes et équipements de production ainsi que des équipements et matériels agricole, utilisés.

Selon ce nouveau texte, sont éligibles à l’autorisation de dédouanement les chaînes ou équipements n’ayant pas dépassé l’âge de cinq ans et les équipements ou matériels agricoles (tout outil doté d’un dispositif mécanique ainsi que les tracteurs agricoles, utilisés dans le secteur agricole, servant à la réalisation des travaux pour l’accomplissement de différentes techniques culturales et activités d’ élevage) n’ayant pas dépassé l’âge de sept ans, à partir de la date de leur fabrication ou, à défaut, de la date de leur mise en service.

Les chaînes ou équipements de production ainsi que tous équipement, et/ou matériels agricoles utilisé sont soumis, avant leur expédition, à l’octroi d’une attestation d’éligibilité délivrée par le directeur de wilaya chargé de l’industrie où l’activité de production ou agricole est implantée, selon les conditions citée dans le même texte: être immatriculé au registre de commerce et/ou possédant la carte professionnelle d’agriculteur, avoir une activité de production de bien ou de service en relation avec les chaînes ou équipements de production utilisés ou une activité dans une exploitation agricoles et disposer d’infrastructures nécessaires.

Les chaînes ou équipements de production ainsi que les équipement et/ou matériels agricoles doivent être évalués par un organisme de conformité accrédité par l’Organisme algérien d’accréditation « Algerac » ou accrédité par un organisme étranger reconnu, et ne doivent pas représenter un risque sur la sécurité, la santé et l’environnement.

D’après la même source, l’opérateur économique doit introduire sa demande d’octroi d’attestation d’éligibilité de dédouanement via une plate-forme numérique interconnectée auprès du ministère de l’Industrie, contre une délivrance d’un récépissé de dépôt.

Après le dépôt de demande, toute réserve éventuelle est notifiée à l’opérateur économique, dans un délai n’excédant pas les 30 jours qui suivent la date de délivrance de récépissé de dépôt, afin que celui-ci puisse y remédier, dans un délai de 30 jours à partir de la date de notification.

Avant de statuer sur la demande d’octroi de l’attestation d’éligibilité, le directeur de wilaya chargé de l’industrie doit recueillir l’avis du ministère du Commerce, de l’Algerac et du directeur des services agricoles de wilaya, pour les aspects qui les concernent. Il peut, également, consulter tout autre organisme qui, en raison de ses missions, peut l’éclairer dans l’examen de la demande.

L’attestation d’éligibilité est établie et rendue dans un délai n’excédant pas les 40 jours qui suivent la date de délivrance du récépissé de dépôt, alors que l’opérateur économique dispose d’un délai d’une année pour faire valoir l’attestation d’éligibilité, ce délai peut être exceptionnellement prorogé, sur demande de l’intéressé, pour une durée n’excèdent pas six mois, passé ce délai, l’attestation devient sans effet.

La chaîne ou l’équipement de production, ainsi que les équipements ou matériels agricoles, utilisés, doivent être mis en service par l’opérateur économique, pour les besoins propres de son activité, dans un délai de six mois, à partir de la date de leur dédouanement.

La mise en service doit être attestée par un procès-verbal établi par un huissier de justice ou par un expert spécialisé, assermenté et agréé, d’après le même texte.

Sont abrogées, les dispositions du décret exécutif n°20-312 du 15 novembre 2020, modifié et complété, portant conditions et modalités d’octroi de l’autorisation de dédouanement des chaînes et équipements de production rénovés, dans le cadre d’activités de production et biens et services.

APS

Les assaillants à la machette d’une pharmacie à Bab Ezzouar neutralisés

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Agresseurs de Bab Ezzouar
Capture d'écran

Les services de sûreté de la wilaya d’Alger ont arrêté quatre individus issus d’une seule famille ayant agressé, à l’arme blanche, le personnel d’une officine sise à Bab Ezzouar (Alger), au cours de cette semaine, a indiqué vendredi un communiqué de ce corps sécuritaire.

Les images de ces agresseurs qui poursuivaient les pharmaciens avec leurs machettes et gourdins ont jeté l’effroi. La scène avait lieu en plein capitale. La diligence de l’arrestation de ces criminels issus de la même famille a rassuré les habitants.

Selon la même source, « l’affaire a été enclenchée suite à un appel reçu, lundi soir, par le centre de commandement de la sûreté d’Alger faisant état d’une agression suivie de coups et blessures volontaires, à l’arme blanche, du personnel d’une officine sis à la commune de Bab Ezzouar, par un groupe d’individus dont une femme, avant qu’il prennent la fuite ».

Les investigations diligentées par la police judiciaire ont permis « l’identification et l’arrestation des agresseurs dans un court laps de temps ». Il s’agit de « quatre individus d’une seule famille dont deux repris de justice », précise le communiqué, ajoutant que la raison pour laquelle ils ont commis cette agression était « leur tentative de se procurer des psychotropes ».

L’opération s’est soldée par la récupération de « trois armes blanches et deux battes de base-ball utilisées dans cette agression ».

« Les mis en cause seront présentés devant le Parquet territorialement compétent pour agression, coups et blessures à l’arme blanche, port d’armes blanches de 6e catégorie sans motif légal, destruction volontaire du bien d’autrui et incitation et participation à la constitution d’une bande de quartier avec port d’armes blanches pour agression », souligne le communiqué.

Et de rappeler que « les services opérationnels de la Sûreté nationale demeurent mobilisés et disponibles pour faire face à toute tentative portant atteinte à la sécurité des personnes et des biens, conformément aux lois de la République », conclut la même source.

Avec APS

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