15 mai 2024
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Rentrez chez vous !

TRIBUNE

Rentrez chez vous !

Le cultissime film « La Bataille d’Alger » de Pentecorvo où Yacef Saâdi joue son propre rôle durant la lutte de libération aux côtés des acteurs incarnant Ali La Pointe, P’tit Omar, Hassiba Ben Bouali et d’autres héros et héroïnes, film que chaque Algérien a vu au moins une dizaine de fois dans sa vie, s’achève sur les manifestations du 11 décembre 1960 où le peuple algérien était massivement sorti signifier aux forces d’occupation son besoin définitif de souveraineté sur sa terre et, partant, la fin du colonialisme.

Dans la dernière scène du film on entend une voix, s’élevant du camp des forces de répression et transcendant les détonations des balles et les nuages de fumée des bombes lacrymogènes, lâcher ces mots : « Rentrez chez vous !!! »

Les Algériens et Algériennes qui manifestaient ce jour-là étaient chez eux et n’attendaient que cette reconnaissance. Ils étaient chez eux, tandis que la voix n’allait pas tarder à rentrer chez elle.

Le peuple algérien qui manifestait en cette journée historique est le même que celui qui manifeste aujourd’hui sur les mêmes lieux. Le film était centré sur Alger en particulier, mais la réalité était celle de tout le pays, comme aujourd’hui.

Le grand-père et la grand-mère, le père et la mère, ont été remplacés par leurs descendants en droite ligne, fils et filles, petits-fils et petites-filles, et sont tenaillés par le même besoin de souveraineté, sur leur Etat cette fois. Parmi eux, et comme en un clin d’œil de l’histoire, il y avait des héros de « La bataille d’Alger » encore en vie, Yacef Sâadi, Djamila Bouhired et d’autres aussi certainement.

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Les 3 B et le général G.S. doivent savoir que lorsque les Algériens passent de l’état physico-chimique d’individus détachés les uns des autres, à l’état psycho-chimique de citoyens soudés les uns aux autres par la pensée et l’action, personne ne peut les faire rentrer chez eux sans le trophée de la victoire.

Ils ne rentreront chez eux et ne se sentiront chez eux que lorsqu’ils auront réglé son compte au « système » qui les colonise depuis 1962.

D’une seule voix, ils clament aux multiples et hideux visages du système, qu’ils soient au-devant de la scène, ou complotant dans l’ombre : « Dégagez ! Rentrez chez vous ! ».

Il est encore temps de l’écouter, de négocier et de coopérer directement avec lui pour le bien de tous, au lieu de continuer à lui dicter des feuilles de route inacceptables, comme jadis le colonialisme.

Demain vaut mieux que trop tard.

Auteur
Nour-Eddine Boukrouh

 




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