4 mai 2024
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Discours de Gaïd Salah : rendez publiques vos informations général !

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Discours de Gaïd Salah : rendez publiques vos informations général !

A l’occasion de sa visite à la 2e région militaire à Oran, le général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah a réitéré ses antiennes. Et évoqué encore des informations compromettantes.

L’inoubliable Ahmed Gaïd Salah signe son retour en nous repassant des plats réchauffés. L’été n’a eu aucun effet sur ses certitudes. Dans une rhétorique sentant les vieilles salles de réunion du FLN, il hausse le ton. Pas de surenchère, tonne-t-il avec cette foi d’un puissant qui se croit intouchable. Et pourtant la prison d’El Harrach est pleine d’hommes qui se croyaient au-dessus de l’Algérie.

«L’Armée Nationale Populaire a fait le serment d’accompagner le peuple, les institutions de l’Etat et le processus de dialogue », jure Gaïd Salah qui exige des Algériens de la sagesse, de la patience. Pourtant le vieux général a dit la même chose au début du mouvement de dissidence citoyenne.

Aurait-il donc oublié ? Mais qu’a-t-on eu durant ces six mois ? Un vénérable ancien officier de l’ALN jeté en prison pour avoir dit ce qu’il pense du vice-ministre de la Défense. Un panel de dialogue dont l’intégrité politique est proche de zéro. Des jeunes embastillés et mis en cellule pour avoir proclamé leur identité millénaire. Des rues d’Alger interdites d’accès aux manifestants et des médias vassalisés par la peur et le chantage à la publicité.

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La présidentielle ou la bande ?

Le scénario est ficelé d’avance. La bande est en embuscade, nous sussure Gaïd Salah. Ce que la rue comprend ? Que le général est pressé de mettre son poulain à la présidence. Alors il insiste : pas de transition. La présidentielle ou la « bande » que l’Algérie a vomie, crâne le général. 

Mais une présidentielle pourquoi ? « Afin d’éviter toutes les phases de transition dont les conséquences sont périlleuses, clamées par certaines parties qui n’ont d’autres objectifs que l’aboutissement de leurs intérêts étroits et ceux de leurs maîtres ; des parties qui commencent à être démasquées, et nous avons des informations confirmées de leur implication, et que nous dévoilerons au moment opportun », argue-t-il.

Pour Ahmed Gaïd Salah, ceux qui prônent une transition politique seraient inféodés à l’étranger. Et les autres, ceux qui souhaitent une présidentielle sont les vrais patriotes.

Mais depuis avril, le chef d’état-major agite le chiffon de ces fameuses informations. Les Algériens attendent toujours d’être informés de ces grands dangers. Pire, il traite la classe politique, les syndicats et les millions d’Algériens qui manifestent toutes les semaines et refusant de s’inscrire dans son plan, de  fourbes dont les intentions malveillantes sont bien connues, ayant vendu leurs âmes pour servir les intérêts de la bande et ceux de leurs maîtres, œuvrent par tous les moyens possibles à entraver le travail de l’instance nationale de la médiation et du dialogue ». Rien que ça !

Il poursuit sentencieux : « Ils tentent notamment d’imposer des conditions irréalisables et des exigences rejetées dans leur totalité, notamment en faisant la promotion de l’idée de la négociation au lieu du dialogue et de la désignation plutôt que l’élection, usant de manœuvres flagrantes en portant l’attention sur des questions marginales et sans aucun intérêt, outre la tentative de diffuser des idées sombres qui condamnent le futur Président et lui imposent des agendas préétablis, et c’est là une pratique inacceptable, car incompatible avec les dispositions de la Constitution qui est claire dans ce domaine, et qui limitent les prérogatives du Président élu, en dépit du fait que suite à son élection, il aura obtenu la légitimité de l’urne et jouira de la confiance du peuple qui l’a choisi sur la base d’un programme défini. Toutes ces manigances visent à perturber le processus du dialogue et de l’orienter pour servir les intérêts personnels de la bande.»

Dialogue boiteux

Gaïd Salah est venu au secours de l’instance de dialogue qui prend eau de toute part depuis le début. « Je tiens à saluer les efforts patriotiques et sincères consentis par l’instance nationale de la médiation et du dialogue, et je valorise les résultats encourageants réalisés en si peu de temps, comme je tiens à remercier tous ceux qui ont répondu à l’appel de la patrie, partant de leur sincère loyauté et de leur profonde conviction que l’Algérie ».

Cependant, il est dit que quand un général vient au secours d’un dispositif de dialogue déjà largement mis à mal, c’est que forcément il y a anguille sous roche. Aussi, l’instance de dialogue et de médiation pouvait se passer d’un tel soutien dans la mesure que ses turpitudes suffisent à le vouer à l’échec.

Dans la foulée de ses déclarations il menace encore ceux qui font « la promotion de l’idée de la négociation au lieu du dialogue et de la désignation plutôt que l’élection.»

Bien sûr jure-t-il «ces élections seront une véritable opportunité pour accomplir la volonté populaire et la traduire concrètement à travers l’élection d’un Président de la République qui jouira de la légitimité requise et de la confiance du peuple, qui insiste sur cette exigence et sur sa position immuable quant à la préparation et le déroulement des élections présidentielles, dans les plus brefs délais ».

Pour l’heure, le vice-ministre de la Défense se garde de donner la date de cette présidentielle. Car il craint de rééditer le fiasco de la présidentielle de juillet. Mais promet que « la préparation de ces élections commence dans les semaines à venir » parce que, justifie-t-il « le temps n’est pas de notre côté ».

Pas seulement. Ahmed Gaïd Salah insiste et se répète : «Tout ce que nous avançons est basé sur des informations avérées et des données fiables qui confirment toutes que c’est le choix le plus sûr et le plus adéquat pour sortir de la crise actuelle ». Lesquelles ? Mystère encore.

Fidèle à ses sorties, le général-major ne parle pas stratégie militaire mais de politique. Qu’on ne l’oublie pas.

A vrai dire, le vice-ministre de la Défense commençait à nous manquer. Ses coups de menton en treillis aussi. Le voilà de retour donc avec la fin de l’été et l’imminence d’une rentrée sociale que les millions de manifestants promettent particulièrement chaude.

 

Auteur
Yacine K.

 




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