26 avril 2024
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Justice : l’autre combat

TRIBUNE

Justice : l’autre combat

Il n’y a pas de petites victoires quand la survie d’une nation est en jeu.

Après le rejet de la plainte du capitaine Hichem Aboud, c’est celle du dénommé Salim Laibi qui vient de subir le même sort de la part d’une justice indépendante. En effet, ayant appris que j’avais déposé plainte le soir-même de son agression commise contre ma personne le 2 novembre 2019 à Marseille, ce dernier avait, lui aussi, décidé de se présenter en victime douze jours après les faits.

Le but de la manœuvre consistait à essayer de convaincre que c’était moi qui l’aurait attaqué, lui et son acolyte pour espérer semer le trouble dans l’opinion publique quant à la responsabilité qui incomberait aux uns et aux autres dans une provocation qui a été relayée en boucle par l’ensemble des télévisions islamistes. Le tribunal vient donc de déclarer irrecevable cette demande. C’est là un pas de plus fait sur le chemin de notre émancipation.

En revanche, ma plainte suit son cours et le procès en diffamation qui devait avoir lieu ce 28 mai vient d’être reporté au 11 mars 2022. A noter que lors de cette audience, Laïbi ne s’est ni présenté ni fait représenter.

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La démagogie, la diffamation, le chantage et, d’une manière générale, les violences verbales ou physiques sont les armes bien connues des totalitarismes avant leur accès au pouvoir. Que l’on ne s’y trompe pas. Quand ces travers se développent comme cela est présentement le cas, ils deviennent des symptômes d’une régression qui peut tout emporter si une vigilance de tous les instants ne leur est pas opposée. Démasquer et faire juger les auteurs de ces abus est un droit citoyen et un devoir militant.

En Algérie où la désinformation et les thèses négationnistes fleurissent dans une indifférence complice, c’est même devenu aujourd’hui l’une des tâches prioritaires des démocrates.

Faisant écho à l’autoritarisme multiforme d’un régime autocratique, la pollution de l’opposition par la polémique, le raccourci, la schématisation, le culte du mensonge ou l’intimidation est l’autre grand problème qui affecte notre santé morale et intellectuelle, retardant d’autant notre libération culturelle, sociale et politique. Même des espaces comme la Kabylie, où on pensait avoir définitivement installé les acquis du débat républicain et de l’échange argumenté, sont désormais souillés par la surenchère et l’insulte. C’est dire si le mal est profond.

Le ressourcement démocratique exige qu’en tout lieu et en tout temps, chacun de nous se batte sans relâche contre les méfaits du populisme en recourant à toutes les procédures pacifiques possibles. En attendant que la justice algérienne soit libérée des injonctions claniques, il faut s’appuyer sur le droit partout où il est respecté car c’est la voie royale contre l’arbitraire et l’imposture en cette période de fermeture médiatique et d’aveuglement répressif.

C’est parce que les préalables démocratiques sont niés par certains et menacés par d’autres qu’il faut les valoriser et les promouvoir. C’est autour de ces valeurs et principes qu’il faut impérativement rassembler tous les patriotes qui savent qu’ils sont la condition et le fondement de toute politique prônant la justice, le progrès et la liberté ; c’est à dire la démocratie.

Oui, face aux périls qui guettent la patrie, il n’y a pas de petites victoires.

Auteur
Saïd Sadi

 




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