19 mai 2024
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La fin d’un mythe

TRIBUNE

La fin d’un mythe

La conviction est faite. Aucun  doute ne subsiste, maintenant que les véritables acteurs agissent à visages découverts par communiqués et lettres interposés.

Le sort du pays se décide, comme de coutume, par une poignée de généraux à laquelle s’est greffé, ces dernières années, le noyau présidentiel. La révolte du peuple, parce qu’il s’agit bien d’une révolution que personne n’a prévue, ni même envisagée a été, certes l’élément déclencheur et précurseur qui a obligé les tenants du pouvoir  à revoir sérieusement leur copie même si  jamais il ne leur est venu à l’esprit qu’un jour ils quitteraient le pouvoir  alors  que leur règne est bien fini, mais la partie se jouera finalement ailleurs.

Ceux qui se sont livrés une guerre impitoyable entre 2013 et 2015 pensaient-ils vraiment qu’il leur suffirait de faire appel à Zeroual à la tête de  la transition pour rester dans le jeu ? Ont-ils été maladroits à ce point pour, ne serait-ce qu’un instant, envisager une telle option ? Il semblerait que oui. Car, l’épisode de l’APN cadenassée  et le comportement de voyou l’ayant accompagné est toujours présent aux esprits. Leur arrogance était telle qu’ils sont devenus aveugles, ne voyant pas ce que, pourtant, toute la société voyait. Heureusement que cette tentative a été désamorcée par l’état-major de l’ANP.

Pendant des années, des journalistes, des intellectuels, des militants et de simples citoyens ont tiré la sonnette d’alarme.

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Longtemps, le dangereux triptyque : comportements-pratiques-mentalités a sévi et a façonné le comportement social et c’est là le plus grand échec de Bouteflika, son œuvre destructrice de la société algérienne. On peut lui concéder beaucoup de choses mais à voir le résultat de son  long règne qui a mis une nation fière à genoux, on ne peut faire qu’un amer constat de son passage à la tête du pays, lui qui rêvait d’être un Nobel de la paix après avoir proféré qu’il ne serait jamais un trois-quarts président. Oui , c’est vraiment la fin d’un mythe, d’une imposture.

Maintenant que Bouteflika a abdiqué et il ne pouvait faire autrement, acculé par ceux-là même qui l’ont ramené de son « exil », le peuple lui, qui , miraculeusement, est entré en scène, ne veut pas entendre « parler » des trois « B » les considérant, à juste titre, comme des appendices de son régime ..

La fameuse rencontre qui se devait d’être discrète sinon ultra-secrète dont la médiatisation à outrance a choqué l’opinion, a montré une fois  de plus comment les affaires de l’état se gèrent et que les institutions ne servaient qu’en fait que de paravents et de façade d’une démocratie qui, dans la réalité, n’a jamais existé.

Dévoilé au grand public par le chef d’état-major de l’ANP, ce conclave a mis à nu les derniers soubresauts de cette aile du pouvoir qui a mis entre parenthèse la vie d’une nation pendant deux décennies. Les dégâts sont considérables,

Non pas que l’économie n’est pas importante, loin s’en faut mais au regard  des dommages subis par une  société déstructurée, on se laisse dire qu’on peut redresser une économie mais comment faire pour rendre son âme à une société algérienne déstructurée ? Parce que ce régime a touché à l’essence même de la nation algérienne devenue la risée du monde entier par la grâce de quelques charlatans qui se sont imposés à force de fourberie et de félonie.

Les manœuvres dangereuses continueront et de plus belle. La conjoncture ressemble, étrangement à l’époque 1962. Les alliances contre nature se multiplieront, car, il s’agit de sauver ce qui peut l’être, si ce n’est déjà trop tard et la conquête du pouvoir exacerbera, davantage les tensions et autres querelles de chapelle.

Maintenant que la première procédure prévue par l’article 102 a été déclenchée et que le peuple refuse la mise en œuvre de la seconde, c’est-à-dire la dévolution du poste de président par intérim à Bensalah et le rejet catégorique de Bedoui et Belaïz, quelle instance pour désigner d’autres dirigeants de la période de transition qui n’a pour seule mission que la préparation de l’élection présidentielle ? La semaine en cours sera décisive pour la suite des évènements et la soirée de mardi sera à marquer d’une pierre blanche.  

Auteur
Hakim Ghali

 




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